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  • STIB. Tenez bon! pour faire aboutir les revendications!

    Grève de la STIB du 5/11/2004

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) apporte son soutien au travailleurs de la STIB à l’occasion de cette 3e journée de grève. Nous les félicitons pour leur ténacité à résister aux pressions contre leur mouvement.

    TOUS ENSEMBLE!

    Pour gagner sur les revendications, il faut l’unité dans la grève : l’unité entre tous les travailleurs de la STIB, entre les affiliés des trois syndicats. La bonne façon de lutter, c’est la paralysie de tout le réseau par la grève.

    QUI EST PRIS EN «OTAGE»?

    Quand il y a grève à la STIB, aux TEC ou à la SNCB, les journaux et les politiciens disent souvent que les usagers sont «pris en otages». Nous ne sommes pas d’accord avec ce raisonnement. Parce qu’utiliser le mot «otage» à propos d’une grève c’est une manière de criminaliser un conflit social. En général ce sont les terroristes qui prennent des otages. Utiliser ce langage, c’est un peu faire passer les grévistes pour des terroristes.

    Un des motifs les plus importants de cette grève, ce sont les temps de parcours insuffisants indiqués sur les planchettes. Cela rend les conditions de travail très pénibles et il n’y a aucune garantie d’avoir son temps de break au terminus. Imaginez un instant que par exemple à l’usine Volkswagen à Forest la direction annonce aux ouvriers de la chaîne qu’à la suite d’un incident technique… leur pause de repas de 20 minutes soit supprimée car il faut rattraper la production perdue. Ce serait tout de suite la révolte car les ouvriers sont des milliers sur la chaîne. Et pourtant c’est ce qui se passe à la STIB: le conducteur doit rattraper les retards (indépendants de sa volonté) et son break de 20 minutes saute! La différence c’est qu’à VW ils sont des milliers sur la chaîne, tandis qu’à la STIB le conducteur est tout seul pour s’expliquer avec le dispatching. Autrement dit, ce sont les conducteurs qui sont pris en otages par le système actuel.

    FAIRE SAUTER LE FUSIBLE?

    Lors de la grève du 29/10 des responsables politiques de la Région bruxelloise ont laissé entendre qu’ils donnaient «une dernière chance» à Flaush, administrateur directeur général de la STIB. Dans un circuit électrique, quand la tension est trop forte, le fusible saute. Flaush va-t-il jouer le rôle de fusible pour désamorcer le conflit social?

    Si un fusible saute c’est qu’il y a quelque chose de défectueux dans le système électrique: il ne suffit pas de changer le fusible, il faut d’abord réparer le système électrique. L’essentiel n’est pas d’éliminer ou de maintenir Flaush car il sera peut-être remplacé par un autre fusible qui dirigera la STIB de la même manière. L’essentiel c’est d’obtenir satisfaction sur les revendications.

    TENEZ BON SUR LES REVENDICATIONS!

    Les temps de parcours, la montée à l’avant et le refus des intérimaires sont parmi les revendications les plus importantes. En ce qui concerne les intérimaires il faut savoir d’abord que ceux-ci ne sont, en général, pas assez formés aux règles de sécurité. De plus (par crainte de ne pas voir leur contrat renouvelé) les intérimaires sont prêts à accepter toutes les mauvaises conditions de travail. Et dans l’ensemble ce seront de mauvaises conditions pour tous: intérimaires et agents de la STIB.

    POUR UN PLAN D’ACTION DES SERVICES PUBLICS

    Aujourd’hui beaucoup de travailleurs des services publics doivent faire face à une situation difficile. A la STIB, aux TEC, chez De Lijn, à la SNCB, à La Poste : il y a une dégradation des conditions de travail et un manque de personnel. Il est important de discuter avec les autres secteurs de la meilleure façon de répondre à cette situation et, ensemble , de préparer un plan d’action commun des travailleurs des services publics.

    ON MANQUE DE PERSONNELà la STIB et à La Poste, mais des dizaines de milliers de jeunes sont au chômage. Depuis quelques mois le gouvernement organise une chasse aux chômeurs (en commençant par les jeunes) en vue de leur faire accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition (notamment comme intérimaire).

    Cette chasse aux chômeurs ne vise pas seulement les chômeurs: c’est une attaque contre tous les travailleurs car ce sont les conditions de travail de tous qui vont se dégrader. C’est pourquoi, de concert avec les organisations de jeunesse des syndicats, nous avons pris l’initiative d’organiser une Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars prochain. Pour faire de cette Marche un succès, le MAS va mettre sur pied des comités locaux dans les écoles et dans les entreprises.

    Pourquoi pas à la STIB? Si vous êtes intéressé, prenez contact avec nous.

  • VW: Quand il pleut à Wolfsburg, il bruine à Forest

    A Wolfsburg (Allemagne) des négociations sont en cours entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall pour le nouvelle convention collective. Avant l’ouverture de négociations le directeur financier du groupe, Hans Dieter Poetsch, a avancé que si les exigences de la direction n’était pas rencontrées plus de 30.000 emplois sur 174.000 pourraient disparaître chez VW Allemagne.

    Karel Mortier

    C’est la même stratégie de chantage utilisée cette année chez le concurrent Daimler Chrysler. L’IG Metall avait alors accepté un plan d’austérité de 500 millions d’euros et plus de flexibilité en échange d’une promesse de garantie d’emploi pour quelques années. Chez Siemens aussi la direction est parvenue à imposer le retour aux 40 heures sans hausse de salaire. Peter Hartz, le directeur du personnel de Volkswagen et à la fois démolisseur de l’Etat providence en Allemagne affirme non seulement que les allocations doivent baisser pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, mais aussi que ceux qui ont un emploi doivent travailler plus pour moins d’argent pour sauvegarder l’emploi.

    A l’usine de VW de Forest la direction entend aussi imposer l’austérité. Au cours des prochaines années, la production devra croître et les coûts baisser dans le cadre de ForMotion, un nouveau plan d’austérité de VW. La direction de VW Forest veut notamment réduire l’équipe de weekend et produire plus de véhicules par travailleur. Voilà qui présage une hausse des cadences, de la précarité de l’emploi et du stress chez les ouvriers.

    Volkswagen a réalisé en 2003 plus de 1,12 milliard d’euros de bénéfice (2,6 milliards d’euros en 2002). Mais ce n’est apparemment pas assez pour les actionnaires. D’ici 2001 Volkswagen veut à l’échelle mondiale réduire de 30% (2 milliards d’euros) les coûts salariaux. Le plan ForMotion doit rapporter (aux actionnaires) 2 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.

  • Luttes sociales à nouveau à l’ordre du jour

    Le 2 octobre se sont déroulés deux manifestations de masse des travailleurs l’une à Berlin et l’autre à Amsterdam. Des centaines de milliers de travailleurs vont défiler pour s’opposer aux attaques contre leur niveau de vie. Les gouvernements sont déterminés à répondre aux exigences patronales, à pratiquer des coupes budgétaires dans les dépenses sociales, à raboter les salaires, à faire payer la crise aux travailleurs.

    Els Deschoemacker

    En Allemagne comme aux Pays-Bas ce sont les programmes d’austérité les plus sévères depuis la seconde Guerre mondiale. Et ce n’est qu’un début. Les patrons profitent de la crise pour mettre encore plus le couteau sous la gorge des travailleurs. A Volkswagen les salaires on été gelés pour deux ans sous peine de supprimer 30.000 postes de travail. Chez Opel il est aussi question de revenir aux 40 heures sans hausse de salaire.

    Tout cela ne passe pas comme une lettre à la poste. En Allemagne, chaque lundi soir, des manifestations de masse se déroulent dans de nombreuses villes contre les mesures Hartz IV destinées à radier en masse les chômeurs. Le gouvernement Schröder veut contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition. C’est surtout dans l’ex-Allemagne de l’Est que les manifestants sont nombreux car le retour au capitalisme y a provoqué à une extension galopante du chômage et de la pauvreté.

    Les mouvements de grèves se développent aux Pays-Bas. Une grève régionale a eu lieu à Rotterdam à l’initiative de «De Maat is vol!» (La coupe est pleine!), un mouvement d’opposition des dockers contre la passivité de la direction syndicale.

    Un des plus grands ports du monde a été à l’arrêt, ainsi que les services publics et quelques entreprises privées. Les syndicats attendaient 20.000 participants à la manifestation, il y en a eu 60.000. Aujourd’hui tout le monde se prépare à une deuxième grève régionale, cette fois à Amsterdam. Vu le succès de la précédente et la combativité des travailleurs, on s’attend à une amplification de la grève. Ce mouvement met aujourd’hui en avant la revendication d’une grève générale!

    Pour le patronat et le gouvernement belges: «Etant donné qu’en Allemagne et aux Pays-Bas les gouvernants ont pris de solides mesures d’austérité la Belgique devra suivre pour maintenir “notre” position concurrentielle par rapport aux pays voisins». Mais évidemment le patronat et le gouvernement belges voudraient imiter les programmes d’austérité des pays voisins sans importer les mobilisations sociales. La FEB a mis au point une note stratégique habile où les provocations sont évitées: modération salariale au lieu de blocage des salaires, allongement du temps de travail au lieu de 40 heures hebdomadaires, suppression de la réglementation sur les pensions anticipées au lieu de suppression des prépensions. La FEB a clairement tiré les leçons du SP.a et du PS. L’austérité doit être faite, mais ne doit pas être perçue comme une attaque.

  • Travailler plus longtemps pour le même salaire?

    Emploi

    LES DERNIERS mois ont été féconds en exigences patronales, toutes plus exorbitantes les unes que les autres. Semaine de 40 heures sans augmentation de salaire; suppression des prépensions; gel des salaires; assouplissement des heures supplémentaires; annualisation du temps de travail; des crédits-temps à payer de notre poche;… La bourgeoisie belge s’apprête à emboîter le pas aux Pays-Bas et à l’Allemagne qui imposent des mesures d’austérité «historiques». Le patronat belge ne veut pas être en reste.

    Peter Delsing

    Chez Siemens en Allemagne, les syndicats ont été mis au pied du mur en juin: soit le passage des 35 heures aux 40 heures/semaine sans augmentation de salaire, soit la délocalisation en Hongrie avec la perte de 2000 emplois à la clé. La direction syndicale s’y est finalement résignée. Daimler Chrysler et Thomas Cook ont aussitôt emboîté le pas à Siemens. En France et aux Pays-Bas aussi, les patrons «brisent les tabous». En Belgique, la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) pense également qu’il faut «débattre» de la semaine de 40 heures sans augmentation de salaire. Paul Soete, administrateur-délégué d’Agoria, assène que «nous devons choisir entre travailler plus ou perdre notre emploi»(1).

    Le problème avec cette logique de concurrence, c’est qu’on n’en voit pas la fin. En Pologne, le salaire mensuel moyen est de 460 euros. Faudra-t-il s’y aligner?

    Si le phénomène de la délocalisation est réel, il ne faut cependant pas le surestimer. Dans son rapport annuel de 2003, la Banque Nationale dit que les 10 nouveaux Etats-membres de l’UE – à l’exception de la Slovénie – ont une balance commerciale déficitaire. La BN ajoute que les investissements étrangers directs en Europe de l’Est (donc y compris les délocalisations) «commencent à se raréfier». Les investissements directs de l’UE y ont baissé successivement en 2002 et 2003. Les menaces de délocalisation ne sont souvent rien d’autre qu’un chantage mensonger des patrons.

    Dans une tribune de La Libre Belgique, Paul Soete va droit au but: «Mais revenir par exemple dans les secteurs de l’industrie technologique à 40 heures, permettrait de réduire le coût horaire moyen de 7,4%».(2) Les patrons veulent diminuer leurs coûts – à nos frais – pour rester compétitifs vis-à-vis de la concurrence internationale.

    Dans les pays concurrents, on dit la même chose aux travailleurs. Nous ne pouvons pas faire nôtre la logique de profit et de concurrence des patrons sous peine de perdre tous nos acquis. La politique néo-libérale de baisse des allocations et des salaires réels, de flexibilité à outrance, de hausse de la pression du travail,… est à l’oeuvre depuis les années ’80. La grande majorité des salariés, des chômeurs, des pensionnés,… ont vu reculer leur pouvoir d’achat et leurs conditions de vie et de travail. Après 25 ans de politique néo-libérale de régression sociale, les patrons et leurs gouvernements n’ont rien trouvé de mieux qu’un plan d’austérité encore plus drastique. Quel aveu d’échec !

    La Belgique est le pays le plus productif au monde à l’exception des Etats-Unis. Un allongement de la semaine de travail ne fera qu’augmenter le stress. Ce n’est pas ça non plus qui va aider les gens à trouver du travail alors qu’il y avait à la fin de l’année passée 1.143.500 allocataires à charge de l’ONEm. Certains patrons, comme ceux de l’industrie automobile où le marché est déjà saturé, proposent le «gel des salaires» comme alternative à l’allongement de la semaine de travail. Soete (Agoria) et De Muelenaere (Confédération du Bâtiment) plaident en choeur pour l’annualisation du temps de travail. De Muelenaere le dit sans ambages: «C’en est fini des horaires hebdomadaires uniformes pendant toute l’année». (3)

    Herwig Jorissen, qui est pourtant une figure droitière de la FGTB, a dit que l’allongement de la semaine de travail n’était «pas négociable». (4) Cela reflète la pression de la base. Chez Marechal Ketin à Liège, le personnel a rejeté à l’unanimité une proposition de la direction en ce sens. Chez Volkswagen à Forest en revanche, la FGTB tente d’éviter 200 licenciements en liant la baisse du temps de travail à une baisse des charges salariales pour le patron. Cela sape pourtant les fondements de la sécurité sociale qui serait déjà confrontée à un déficit d’un milliard d’euros.

    Les patrons se servent de l’allongement de la semaine de travail comme d’un bélier pour battre en brèche tous les acquis sociaux. Si la logique du capitalisme est incompatible avec les besoins de la majorité de la population, alors il faut en finir avec elle. Nous devons remettre à l’ordre du jour la vieille revendication syndicale de la semaine des 32h avec embauche compensatoire obligatoire pour commencer à résorber le chômage. Sans perte de salaire: on a déjà pris plus qu’assez dans nos poches pendant 25 ans. Seule la formation d’une tendance combative au sein des syndicats, prolongée sur le plan politique par un nouveau parti ouvrier avec des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes dans ses rangs, permettra d’en finir avec les profits d’une petite élite et l’enrichissement d’une minorité au détriment de la grande majorité.



    (1) De Morgen, 19/8/2004

    (2) La Libre Belgique, 12/8/2004

    (3) De Standaard, 25/8/2004

    (4) De Morgen, 19/8/2004

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