Tag: Traité transatlantique

  • Journée internationale pour le droit de grève : "Ne touchez pas au droit de grève!"

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    Notre droit de nous battre pour de meilleures conditions de vie mit sous pression !

    Au sein de l’Organisation Internationale du Travail (qui a une composition tripartite réunissant des groupes représentants des travailleurs, des patrons et des gouvernements) et de son organe exécutif (le Bureau International du Travail), le groupe patronal a lancé une attaque contre le droit de grève, un droit fondamental pour les travailleurs. En novembre dernier, le Conseil d’Administration du Bureau International du Travail a ainsi été empêché de saisir la Cour de Justice Internationale de La Haye à propos du différend qui oppose les employeurs et les travailleurs sur le droit de grève, comme le prévoit pourtant la Constitution de l’OIT. Il s’agit d’une grave remise en question du droit de grève.

    La Confédération Syndicale Internationale (CSI) a donc lancé une campagne internationale pour la défense du droit de grève, symbolisée par cette journée d’action internationale, sous le slogan : “Ne touchez pas au droit de grève”. La CSI a dénoncé dans un courrier à destination de ses membres que le patronat vise, partout à travers le monde, à “saper le droit de grève” et “aggraver pour toujours le rapport de force sur le lieu de travail et dans la société”. Le droit de grève est remis en question au travers de la Convention 87 de l’OIT et puisque ces conventions ont valeur de traités internationaux, elles engagent les Etats à mettre leur législation en conformité avec le droit international. Pour la CSI, le patronat tente depuis 2012 déjà de s’attaquer au droit de grève au sein de l’OIT (alors que la reconnaissance juridique de ce droit existe depuis plus de 50 ans). Une fois ce droit défait au niveau international, il serait dès lors juridiquement plus facile aux groupes employeurs de démanteler les lois nationales relatives au droit de grève.

    Parallèlement, des traités internationaux tels que le très toxique Traité transatlantique (TTIP) ont notamment pour but d’inféoder l’ensemble des droits arrachés par les travailleurs aux intérêts économiques du monde du capital en se basant sous l’argumentation dangereuse selon laquelle une législation environnementale ou sociale serait une atteinte à la libre concurrence et au “marché libre”.

    Cette offensive patronale ne surgit bien évidemment pas par hasard. Si l’élite capitaliste essaye de limiter le droit à l’action collective, cela démontre simplement qu’elle est bien consciente de la gravité de la situation de la crise économique capitaliste tout autant que de la faiblesse de sa position face à la force collective des travailleurs. A très juste titre. Comme l’expliquait le dirigeant syndical irlandais James Larkin : “Les grands de ce monde n’ont l’air grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous!” C’est ce que craignent le plus les partisans du système capitaliste.

    Les libertés syndicales bafouées

    Les atteintes à la liberté de mener des actions collectives sont nombreuses à travers le monde. En 2011, la CSI avait publié un rapport détaillé sur l’état des libertés et des droits syndicaux. Cette année-là, au moins 76 syndicalistes avaient été assassinés à cause de leurs activités syndicales, dont 29 uniquement en Colombie (en 2013, 26 syndicalistes avaient encore été tués dans le pays). Les 25 années ayant précédé ce rapport, au moins 2.914 syndicalistes avaient été tués, et encore ce chiffre doit il être considéré comme un minimum puisque les grévistes du secteur du pétrole massacrés au Kazakhstan en 2011 ne figuraient par exemple pas dans le document. Les lecteurs régulier de ce site se rappelleront de la couverture que nous avions consacré à l’époque à ces tragiques événements, de même qu’à la sanglante répression qui a frappé les mineurs sud-africains en grève à Marikana, en Afrique du Sud, en 2012.

    En Europe, la crise capitaliste et l’imposition de mesures d’austérité drastiques ont été synonymes de répression accrue des mobilisations sociales, et particulièrement syndicales. En Espagne, en Grèce, au Portugal et ailleurs, de nombreux syndicalistes ont été appelés devant les tribunaux pour le “crime” d’avoir voulu défendre des conquêtes sociales durement arrachées par les générations précédentes.

    L’année 2015 ne sera pas une exception, nous pouvons déjà en être certains. En Turquie, les ouvriers métallos sont partis en grève le 29 janvier dernier pour défendre leur convention collective de travail, notamment concernant le salaire des jeunes. Leur action vient d’être déclarée illégale. Un tribunal a également récemment déclaré illégale la grève des mineurs de Jastrz?bska Spó?ka W?glowa en Pologne.

    La Belgique n’est pas épargnée

    Tant la CSI que les syndicats belges dénoncent depuis longtemps que la protection des droits syndicaux fait défaut dans notre pays. En 2011, le rapport de la CSI constatait qu’au moins 10 délégués avaient été licenciés en raison de leurs activités syndicales. Les autorités et les patrons tentent d’autre part de réprimer les actions collectives et le droit de mener des actions collectives, notamment en faisant usage de requêtes unilatérales contre les piquets de grève.

    La vitesse supérieure a été enclenchée avec l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement fédéral de droite dure. Lorsque l’on demandait à l’époque à la présidente de l’Open-VLD, Gwendolyn Rutten, si le gouvernement était prêt à négocier avec les syndicats concernant les attaques prévues par le gouvernement, elle répondait que rien n’était pas discutable. “Nous sommes, en effet, élus par des gens qui ne lancent pas de pierres et qui n’organisent pas de grève sauvage”. Cette arrogance largement présente dans les sphères de droite a reçu quelques coups à la suite du premier plan d’action du front commun syndical, mais elle reste encore bien présente. L’imposition d’un service minimum dans divers services publics reste par exemple toujours dans les projets de la coalition MR/CD&V/Opel VLD/N-VA.

    Dans le cadre des actions du plan d’action de novembre/décembre, le directeur général de la Fédération des Entreprises Belges (FEB) Bart Buysse avait déclaré que “la FEB demande une évaluation et une révision des règles actuelles relatives au droit de grève” en justifiant : “ce droit n’est pas absolu. Il est indispensable de disposer d’un cadre légal pour le droit de grève, assorti de conditions, limitations et procédures claires. (…) Nous devons examiner comment grévistes et syndicats peuvent être davantage responsabilisés à cet égard.” Pour les patrons, le droit de protester n’est pas un problème, c’est certains, c’est surtout le fait que ce droit puisse être efficace qui les dérange…

    Le droit de grève et de mener des actions collectives est toujours bien d’actualité, très certainement au vu des attaques antisociales qui nous pleuvent dessus et de ce que les partisans du capitalisme ont encore en réserve pour nous faire payer une crise dont ils sont les seuls responsables. Il nous faut riposter avec audace et énergie.

    L’annonce d’un deuxième plan d’action en front commun syndical qui commencera par une concentration syndicale le 11 mars prochain, à 11 heures, à la Place de la Monnaie à Bruxelles représente une bonne étape dans cette direction. Un bon plan d’action offensif qui indique clairement que la lutte sera menée pour l’emporter pourra exercer une grande attraction et ainsi permettre d’organiser activement le large soutien dont dispose l’opposition anti-austéritaire. La meilleure manière de défendre nos droits syndicaux, c’est de répondre en en faisant usage !

  • [VIDEO] Paul Murphy: Le TTIP ne sert que les banques et les multinationales

    Au Parlement irlandais, le député Paul Murphy (élu de notre parti-frère le Socialist Party) s'est prononcé contre le traité transatlantique, le TTIP, qui vise à créer une large zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union Européenne.

  • Action D19-20 : Encerclement pacifique du sommet européen

    Ce 19 décembre, plus de 3000 personnes ont répondu à l’appel lancé par l’Alliance D19-20 visant à encercler pacifiquement le sommet européen afin de protester contre l’austérité et les accords de libre-échange tels que le Traité transatlantique (TTIP).

    L’appel dénonçait comme suit : “Après que le gouvernement Di Rupo ait approuvé le pacte budgétaire qui impose l’austérité à tous les États membres de l’UE, le nouveau remet le couvert et de plus belle ! Le gouvernement Michel nous sert sa recette pour sortir de la crise. Au menu deux ingrédients : 1) L’austérité, c’est-à-dire la réduction des dépenses, la libéralisation des services publics et l’attaque sur l’ensemble des travailleurs/ses (pensions, chômage, index, droit de grève, …), au nom de la compétitivité et de la rigueur budgétaire. 2) Les accords de libre-échange, comme le traité transatlantique (TTIP), qui – négociés en secret – vont accentuer la concurrence entre les travailleur/ses, détruire l’agriculture paysanne, achever les services publics et livrer la démocratie aux multinationales.”

    L’Alliance D19-20 est composée d’agriculteurs, de syndicalistes, de militants associatifs, écologistes, féministes,… Elle avait déjà organisé une action en décembre de l’an dernier ainsi qu’en mai (voir notre rubrique d19-20) contre la machine austéritaire dictée par l’élite capitaliste. Une fois encore, le succès fut au rendez-vous, quelques jours à peine après la grève générale nationale du 15 décembre dernier.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Photos: René Andersen

    Photos : MediActivista

  • [VIDEO] Joe Higgins: Un Traité Transatlantique (TTIP) écrit pour les grandes entreprises

    Au parlement irlandais, notre camarade Joe Higgins (élu du Socialist Party, parti frère du PSL et section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) a dénoncé le TTIP, le Traité transatlantique, un accord de libre-échange actuellement en cours de discussion entre l’Union Européenne et les USA visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Nous vous invitons d’ailleurs à lire le dossier que nous avons publié au sujet de ce traité ainsi qu’à consulter la rubrique de ce site consacré au Traité transatlantique. Vendredi prochain, à l’initiative de l’Alliance D19-20, une action de protestation est organisée dans le cadre d’un sommet européen où sera à nouveau discuté l’état d’avancement des pourparlers consacrés au TTIP.

     

  • 19/12 : Encerclement pacifique du sommet européen

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    Après que le gouvernement Di Rupo ait approuvé le pacte budgétaire qui impose l’austérité à tous les États membres de l’UE, le nouveau remet le couvert et de plus belle ! Le gouvernement Michel nous sert sa recette pour sortir de la crise. Au menu deux ingrédients :

    1. L’austérité, c’est-à-dire la réduction des dépenses, la libéralisation des services publics et l’attaque sur l’ensemble des travailleurs/ses (pensions, chômage, index, droit de grève, …), au nom de la compétitivité et de la rigueur budgétaire.

    2. Les accords de libre-échange, comme le traité transatlantique (TTIP), qui – négo-ciés en secret – vont accentuer la concurrence entre les travailleur/ses, détruire l’agriculture paysanne, achever les services publics et livrer la démocratie aux multinationales.

    Le 19 décembre, toutes et tous à Bruxelles

    RDV à 7h00 – au croisement Av de la Joyeuse Entrée et rue de la Loi (en face de l’entrée du parc du Cinquantenaire côté Schuman)

    L’Alliance D19-20 composée d’agriculteurs, de travailleur/ses, de jeunes, d’écologistes, de féministes, etc. soutient et participe au plan d’action syndical et propose d’y ajouter un encerclement pacifique du sommet européen le 19 décembre à partir de 07h rue de la Loi.

    => Page facebook

     

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  • [VIDEO] Le traité transatlantique expliqué en quelques minutes

    Un vaste accord de libre-échange est en cours de négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Négocié en toute opacité, celui-ci comporterait de nombreux dangers pour les normes sociales, environnementales et sanitaires. Il représente aussi une menace démocratique dans la mesure où il permettrait aux multinationales de poursuivre les Etats devant des tribunaux d’arbitrage privé. Cette vidéo fait état des menaces que représente le projet de traité transatlantique (TAFTA).

    Plus d’infos : www.collectifstoptafta.org

  • Pour la classe dirigeante, austérité et répression vont de pair

    281 personnes ont été brutalement et arbitrairement arrêtées le 15 mai dernier à Bruxelles, en marge d’une manifestation contre le Traité Transatlantique. Photo : Collectif Krasnyi.

    Par Nicolas Croes, dossier publié dans l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le 15 mai dernier, à Bruxelles, plus d’un millier de personnes (jeunes, syndicalistes, militants associatifs,…) ont manifesté à Bruxelles à l’occasion de la tenue de l’European Business Summit, une rencontre entre autorités européennes et représentants de multinationales où il a notamment été question des négociations du Traité Transatlantique, un projet destiné à créer une gigantesque zone de libre-échange entre Etats-Unis et Union Européenne (1). Alors que les opposants au Traité protestaient tout à fait pacifiquement, pas moins de 281 d’entre eux ont été arbitrairement arrêtés et détenus plus de 7 heures, parfois même après avoir reçu des jets d’autopompes de la police alors qu’ils étaient encerclés et immobilisés. Dérapage policier ? Pas vraiment. Pour défendre nos conquêtes sociales, et en arracher d’autres, il nous faudra nous battre. Le camp d’en face en est bien conscient, et il s’y prépare.

    Big Brother is watching us…

    Ces arrestations massives ont – brièvement – fait la une de l’actualité, mais le phénomène n’a pourtant rien d’exceptionnel en Belgique. En décembre dernier encore, des dizaines de jeunes qui manifestaient contre un Sommet Européen avaient subi le même sort et, en octobre 2012, 148 militants ont été arrêtés alors qu’ils protestaient contre le ‘’Banquet des riches’’, un prestigieux dîner d’architectes de premier plan de l’austérité européenne. On se rappelle aussi, le 22 octobre dernier, de l’arrestation très violente des réfugiés afghans qui s’opposaient à leur expulsion vers l’Afghanistan. A côté de cela, les conditions se durcissent pour pouvoir organiser une action. Le Bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur veut ainsi interdire les manifestations le samedi, comme le dénonce la campagne STOP-Répression (2) des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), et il a récemment empêché la tenue d’une action d’Amnesty International dans le cadre d’une visite du premier ministre chinois.

    La fine fleur du PS bruxellois s’était donné rendez-vous le vendredi 23 mai au ‘‘grand barbecue’’ de la fédération bruxelloise du PS. Ce rassemblement électoral a été rejoint par plusieurs dizaines de militants venus, pacifiquement, protester contre les arrestations arbitraires massives et la brutalité policière dont ont été victimes les participants à la manifestation du 15 mai. Ils se sont mis à genoux bras derrière la tête pour interpeller le bourgmestre Yvan Mayeur (debout, à gauche), puisque c’est visiblement ainsi qu’il conçoit le débat démocratique. Après une vague tentative de justification, il s’en est bien vite allé… Photo: PPICS

    L’arsenal répressif de l’Etat a été renforcé, ce dernier disposant désormais d’instruments comme les Sanctions Administratives Communales (SAC, dont les conditions d’application ont récemment été élargies). Initialement prévues pour lutter contre les ‘‘actes d’incivilité’’ ou la ‘‘petite délinquance’’ (une réponse répressive contre des problèmes sociaux qui pose déjà problème), ces amendes ont aussi été utilisées contre les manifestants arrêtés lors du ‘‘Banquet des riches’’ ou encore en mai 2013, à Anvers, contre 80 manifestants anti-Monsanto. Des syndicalistes présents à des piquets de grève ont aussi déjà été menacés de SAC, et la FGTB a lancé un appel pour rassembler tous les cas où le droit de grève a été ainsi attaqué.

    La Belgique ne fait ici que suivre une tendance généralisée qui voit des élites dirigeantes sans solutions pour la crise totalement dépourvues face à la contestation sociale, elles réagissent donc par une répression accrue. En Espagne, la récente loi de Sécurité Citoyenne (Ley de Seguridad Ciudadana) restreint de façon drastique la liberté de manifester et d’expression (avec 55 articles allant de l’interdiction de filmer un policier en action jusqu’à l’interdiction de créer des groupes Facebook basés sur des opinions politiques, ainsi que des amendes tournant généralement autour des 30.000 euros). Contrairement à l’Espagne, il n’y a pas encore en Belgique 6000 manifestations sur une année, mais la répression du 15 mai dernier illustre que les forces répressives se préparent pour la période à venir : plusieurs années sans échéances électorales durant lesquelles une austérité plus sévère sera appliquée par tous les niveaux de pouvoir. Les protestations sociales risquent d’être bien plus énergiques que les habituelles promenades entre la Gare du Nord et la Gare du Midi à Bruxelles…

    Aller chercher des croissants peut devenir dangereux…

    Les milieux militants ne sont pas seuls à devoir y faire face. Même avant le début de la crise, le tissu social était en pleine déliquescence en Belgique : la pénurie de moyens frappait déjà tous les secteurs sociaux et la situation n’a fait que dramatiquement empirer.

    L’acteur David Murgia, ici en représentation lors de la journée “Socialisme 2014. Photo: PPICS

    Coupes budgétaires, attaques contre nos salaires et conditions de travail, licenciements, expulsions des allocations de chômage, classes surpeuplées et décrochage scolaire, etc. L’exclusion sociale progresse et avec elle la logique sécuritaire et la politique de contrôle et de répression. Comment une personne sans perspective et à la dérive peut-elle garder un lien social avec la collectivité ? L’insécurité sociale grandit donc et les conséquences qui en découlent servent à justifier plus de contrôle et de répression.

    Nous avons déjà évoqué ici les SAC en réponse aux incivilités et à la petite délinquance, mais les voix se font plus nombreuses pour réclamer l’installation de caméras de sécurité, des partis comme le MR défendent l’introduction du Taser (pistolet à impulsion électrique) en Belgique tandis que le procureur-général d’Anvers, Yves Liégeois, préconise d’aller jusqu’à prélever des échantillons ADN de chaque nouveau-né afin de mieux lutter contre la criminalité ! La logique suivie est que les victimes du système doivent être considérées comme seules responsables de leur comportement, parfois même avant d’avoir commis quoi que ce soit ! Dans certaines entreprises, la surveillance des travailleurs est permanente et peut aller jusqu’à l’absurde. Ainsi, à Molenbeek, les travailleurs de la commune sont récemment partis en grève notamment contre l’instauration d’un nouveau système de pointage (de 40.000 euros…) avec empreinte digitale, sans la moindre garantie par rapport au traitement des données personnelles et sans que le Collège des Bourgmestre et Echevins ne soit en possession d’un avis de la Commission de la vie privée.

    D’autre part, la violence policière en rue est une réalité indéniable mais tue, sauf quand un policier commet la gaffe de s’en prendre à une personnalité, comme ce fut récemment le cas avec l’acteur David Murgia (détenteur d’un Magritte du meilleur espoir masculin en 2013), qui a passé près de 9 heures en cellule après s’être rendu à la boulangerie (voir le témoignage ci-dessous). Les choses ne furent pas différentes le 15 mai dernier ; les médias se seraient probablement moins emparés de l’affaire si des parlementaires d’Ecolo n’avaient pas été également arrêtés… La plupart du temps, les policiers sont à l’abri de toute poursuite, et ainsi confortés dans l’idée que leur violence est légitime.

    A mesure que s’accentuera la lutte contre l’austérité, la répression de l’establishment ne se fera que plus vive. La résistance et la lutte sont de mise contre ces maux et le système qui les engendre: le système capitaliste.


    TEMOIGNAGES:

    David Murgia : ‘‘La circulation était interrompue (…) Des gens traversaient à côté du passage pour piéton et j’étais une de ces personnes. Un policier m’a demandé de manière assez agressive de traverser sur le passage pour piéton si je ne voulais pas passer mon lundi de Pâques en cellule. J’ai obtempéré en disant qu’il y avait d’autres moyens de le demander. Le ton est monté et le policier m’a dit qu’il me laissait une dernière chance d’aller sur le passage pour piéton. Je suis passé par le passage pour piéton et je suis arrivé de l’autre côté en grommelant dans ma barbe. Le policier m’a interpellé : ‘‘qu’est-ce qu’il y a, y a un problème ?’’ J’ai alors répondu : ‘‘En effet, il y a un problème, je n’apprécie pas la manière avec laquelle vous m’adressez la parole’’ Et c’est là que ça a commencé. (…) La manière dont j’ai été enfermé dans les cachots, la manière dont ces policiers se foutent ouvertement de la gueule des gens qui sont là, c’est effrayant (…) Au moment où j’ai décidé de courber la tête et que je répondais par oui ou par non en écoutant les horreurs qu’il me disait sans réagir, c’est à moment-là qu’il m’a dit : ‘‘c’est comme ça que je veux vous voir sur la voie publique’’ et ça m’a vraiment effrayé en tant que jeune homme. J’avais vraiment l’impression qu’il voulait me donner une leçon.’’ (Vif l’Express, 23 avril 2014)

    A propos des arrestations du 15 mai, Emilie Paumard, du CATDM, explique “Nous sommes descendus dans les rues parce que les leaders politiques ne nous écoutent pas. Ils ne semblent écouter que les responsables du Big Business qui co-organisaient l’European Business Summit. Nous avons été traités brutalement, comme si nous étions de violents criminels alors que nos actions étaient tout à fait pacifiques.’’ (www.d19-20.be/fr/)

    Toujours à propos du 15 mai, Luc Hollands, producteur belge de lait et membre de la coopérative MIG ajoute : “La façon dont les manifestants pacifiques ont été traités est inacceptable, mais cela ne doit pas faire oublier la raison pour laquelle nous étions dans la rue. Les politiques d’austérité associées au Traité Transatlantique rendront les citoyens européens plus pauvres, plus précaires, nuiront à leur santé et nous mèneront droit dans le mur. Ce ne sont pas les attitudes politiques qui doivent changer, mais bien le système politique dans son ensemble. Malgré ce que la police nous a montré, les action d’aujourd’hui ont souligné la diversité et l’unité de notre alliance et n’ont fait que renforcer notre volonté de reconstruire la démocratie par la base.” (www.d19-20.be/fr)


     

    (1) Nous vous invitons à vous rendre sur notre site pour consulter le dossier suivant consacré au Traité Transatlantique.

    (2) www.stop-repression.be

  • Joe Higgins dénonce le Traité Transatlantique

    Notre camarade Joe Higgins, élu du Socialist Party, a pris la parole au Parlement irlandais afin de dénoncer les négociations du Traité Transatlantique, qui visent à créer la plus large zone de libre-échange au monde entre les USA et l’Union Européenne (lire notre dossier à ce sujet).

  • Résistance contre le traité transatlantique !

    En ce moment, la Commission européenne et le gouvernement des Etats-Unis tentent de négocier un accord monstrueux, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI, TTIP en anglais), également connu sous les noms de Grand Marché Transatlantique (GMT), de zone de libre-échange transatlantique (ZLET ou TAFTA en anglais), d’Accord de partenariat transatlantique (APT) ou encore de Traité transatlantique. Concrètement, il s’agit d’une véritable arme de destruction massive contre nos conquêtes sociales et nos normes environnementales et sanitaires par le biais de la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde.

    Par Nicolas Croes

    Un accord unilatéralement au profit des entreprises

    Les négociations ont été entamées en juillet 2013 et devraient aboutir dans le courant de l’année 2015. Pour les défenseurs de cet accord, le plus tôt serait le mieux puisqu’il s’agirait du remède-miracle contre la crise, à grands coups de suppression des droits de douanes entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. L’establishment européen ne manque pas d’arguments chiffrés : cette création d’un marché de plus de 820 millions de consommateurs permettrait une croissance annuelle de 0,5% du PIB européen d’ici 2027 et créerait pas moins de 2 millions d’emplois.

    Sauf que, au-delà-même des discussions portant sur la réalité qui se cache derrière la croissance du PIB, ces chiffres sont extrêmement douteux. Ils émanent d’un organisme (le Center for Economic Policy Research) dirigé par l’un des présidents de la banque Goldman Sachs pour l’Europe (banque bien connue pour son rôle dans la crise des subprimes). Le financement de cet organisme  dépend de multinationales, ce qui revêt un intérêt capital pour  l’aboutissement de ces négociations…

    Il est aussi très symptomatique que la commission européenne se taise dans toutes les langues concernant le bilan d’un autre accord de libre-échange, l’ALENA, Accord de libre-échange nord-américain conclu entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Très exactement vingt ans après son entrée en vigueur, les entreprises américaines ont massivement délocalisé vers le Mexique, et alors que la propagande des autorités américaines affirmaient que 20 millions d’emplois allaient être créés aux Etats-Unis, on estime que 900.000 emplois ont été détruits aux Etats-Unis des suites de l’ALENA tandis que les salaires n’ont fait que baisser sur toute cette période. Quant au Mexique, son secteur agricole a été dévasté et des centaines de milliers d’agriculteurs ont perdu leur moyen de subsistance. Une bonne partie d’entre eux a dû quitter le pays pour aller travailler dans la clandestinité et des conditions de misère aux USA. Au final, le bilan est très négatif pour tous les travailleurs, qu’ils soient américains, mexicains ou canadiens.

    Aujourd’hui, les négociations entamées entre les autorités américaines et européennes sont des plus opaques. Mais de grandes lignes directrices ont toutefois été dégagées, et elles font froid dans le dos. Le traité transatlantique prévoit ainsi une harmonisation des normes sociales, environnementales et sanitaires, en fonction des intérêts des entreprises. Concrètement, cela signifierait un gigantesque nivellement par le bas, particulièrement en Europe où ces législations sont généralement plus exigeantes qu’aux USA, alors qu’elles sont déjà grandement insuffisantes. La conclusion de ce traité ouvrirait notamment grand la porte aux poulets nettoyés au chlore, aux steaks aux hormones ou encore au recours massif aux Organismes Génétiquement Modifiés tandis que l’exploitation du gaz de schiste pourrait connaitre une dramatique expansion et que nos salaires et services publics verraient la pression constante dont ils sont déjà victimes être encore accrue.

    Quant à toute nouvelle législation, elle devrait obligatoirement passer devant un ‘‘Conseil de coopération règlementaire’’ composé de responsables américains et européens dont la tâche serait d’évaluer les lois des divers Etats en fonction de leurs coûts pour les entreprises. Aucun droit ne pourrait être prioritaire sur le droit au profit des entreprises.

    L’AMI est de retour, et il ne nous veut toujours pas du bien

    Tout cela mérite déjà d’être combattu avec l’énergie la plus forte. Mais il y a plus. Le traité transatlantique remet effectivement au goût du jour un vieux fantasme patronal qui avait été combattu dans les années ’90 sous le nom d’Accord Multilatéral sur l’investissement (AMI), un projet débattu au sein des vingt-neuf Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans le plus grand secret. Il était question d’autoriser les multinationales attaquer en justice un ou plusieurs Etats auprès d’un Tribunal d’arbitrage international si une législation ne leur convenait pas ou si un mouvement de grève nuisait à leurs profits. Une fois connu du grand public, l’accord a été enterré suite au tollé suscité.

    Mais l’idée fut reprise dans divers accords conclus entre Etats et, d’après la Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), le nombre de conflits et de pays poursuivis ne cesse d’augmenter. Au total, à l’heure actuelle, 514 procès seraient ouverts par des multinationales contre 95 pays à travers le monde. Le nombre d’affaires soumises aux tribunaux spéciaux a été multiplié par dix depuis 2000, l’année 2012 étant un record absolu en termes de dossiers déposés.

    Il est maintenant question d’intégrer ce mécanisme de protection des profits des multinationales dans le Traité transatlantique sous le nom de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats (RDIE), et les procès lancés par les multinationales livrent un aperçu très clair de ce qui nous attend si les mobilisations ne parviennent pas à couler le projet de zone de libre-échange transatlantique.

    La République slovaque a ainsi été condamnée à dédommager l’assureur hollandais Achmea de 22 millions € pour avoir limité les marges bénéficiaires dans le secteur (privatisé) d’accès aux soins de santé. Autre exemple, celui de la multinationale Philip Morris, qui a attaqué les gouvernements australien et uruguayen en raison de leurs lois pour rendre les paquets de cigarettes moins attractifs. La multinationale française Veolia (active dans le secteur des déchets) a quant à elle assigné le gouvernement Egyptien en justice en raison d’une loi sur le salaire minimum. Dernier exemple tout aussi révoltant : la multinationale suédoise Vattenfall a attaqué le gouvernement allemand suite à sa décision de sortir du nucléaire après la catastrophe de Fukushima et suite aux mobilisations de masse antinucléaire qui avaient déferlé sur le pays. Petite précision : les Tribunaux d’arbitrage internationaux actuels sont à sens unique puisqu’ils  permettent aux multinationales de déposer plainte contre les Etats mais  l’inverse n’est pas de mise.

    Organisons la riposte contre la machine d’austérité européenne!

    Le 15 mai dernier, l’opposition au Traité Transatlantique a fait face à une répression sévère: 281 militants ont été arrêtés à Bruxelles.

    Il n’est pas encore dit que cet accord puisse voir le jour. Les oppositions d’intérêts entre Etats-Unis et Union Européenne peuvent par exemple être plus fortes que la volonté d’aboutir. Mais l’élément le plus important est celui de la résistance active à organiser contre ce projet catastrophique pour nos conquêtes sociales et notre environnement. Des accords controversés ont déjà pu être balayé dans le passé, comme ce fut encore récemment le cas avec l’ACTA, l’Accord commercial anti-contrefaçon, rejeté en 2012 suite à une large campagne internationale.

    En janvier dernier, à la veille du troisième round de négociations du Traité transatlantique, une suspension partielle des négociations a été annoncée pour permettre la tenue de consultations publiques (voir l’article de la FGTB Wallonne à ce sujet). Il s’agit d’une première victoire pour les militants anti-traité transatlantique, mais qui ne doit pas endormir la résistance. La commission fera tout pour éviter de subir une nouvelle défaite, quitte même à accorder des concessions comme le retrait du mécanisme de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats, qui concentre actuellement l’essentiel des critiques. Mais c’est la totalité du projet qui est à balancer à la poubelle.

    La résistance contre ce projet doit être la plus massive possible, tâche qui a notamment commencé à être prise en main en Belgique par l’Alliance d19-20, une initiative inédite, réunissant des syndicalistes, des producteurs de lait, des militants associatifs,… qui fut à la base d’une tentative de blocage du Sommet Européen de décembre dernier autour du mot d’ordre de l’opposition au Traité budgétaire européen et au traité transatlantique. Le 15 mai dernier, l’Alliance d19-20 était aussi à la base d’une manifestation à Bruxelles à l’occasion de l’European Business Summit, notamment rejointe par l’Alter Summit, toujours pour dénoncer le traité transatlantique. La répression fut particulièrement féroce, pas moins de 281 militants furent arrêtés pour laisser les dirigeants européens et les représentants des multinationales discuter en paix.

    Non à l’Europe capitaliste !

    Le traité transatlantique est une abomination, c’est vrai, mais c’est loin d’être la seule dont sont coupables les autorités européennes. Le sinistre Traité budgétaire européen (TSCG, mieux connu sous le nom de Traité d’austérité) est encore dans nos mémoires et d’autres projets sont encore prévus, comme celui des ‘‘arrangements contractuels’’ dont le principe est de permettre à la commission européenne de conditionner l’octroi d’avantages financiers aux États membres à l’instauration de réformes structurelles, sur le système de pension par exemple. Il s’agit donc ici en quelque sorte ‘‘d’acheter’’ l’application de mesures d’austérité avec des fonds européens… pourtant issus des poches des contribuables ! Ces arrangements contractuels sont toujours en négociation, mais les dirigeants européens ont déjà conclu un accord de principe lors du Sommet Européen de décembre 2013. Reste encore à discuter des modalités pratiques.

    Cette Europe n’est pas la nôtre, c’est celle du capital. Elle doit être balayée par la résistance internationale pour laisser place à une véritable Europe des Peuples, débarrassée de la logique d’exploitation intrinsèque au système capitaliste. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge, défend la collectivisation des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population et non la soif de profits des rapaces capitalistes. Le chemin vers cette objectif est encore long, et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrée la logique du ‘‘libre marché’’.

    => Comment répondre à la consultation publique lancée par la Commission européenne ?

  • Quand des militants anti-répression s’invitent au BBQ du PS…

    La fine fleur du PS bruxellois s’était donné rendez-vous ce vendredi 23 mai 2014 au “grand barbecue” de la fédération bruxelloise du PS, parc du Cinquantenaire. Mais ce rassemblement électoral a été rejoint par plusieurs dizaines de militants venus, pacifiquement, protester contre les arrestations arbitraires massives et la brutalité policière dont ont été victimes les participants à la manifestation du 15 mai dernier lors de l’European Business Summit, un sommet de patrons de multinationales.

    Ce jour-là, pas moins de 281 personnes ont été arrêtées et détenues de longues heures par la police de Bruxelles alors qu’elles manifestaient pacifiquement contre l’austérité et contre les négociations concernant le traité transatlantique (qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les USA et l’Union Européenne) à l’appel de l’Alliance d19-20. Les autorités avaient clairement décidé de protéger le sommet patronal de la moindre critique.

    Un appel à protester avait donc été lancé par les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs), l’USE (Union Syndicale Etudiante), les Jeunes-FGTB, l’ACV-Jongeren, les JAC, Vonk/Révolution, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), le FAF, ECOLOj et le CRER. Dans leur appel, ces organisations dénonçaient : “Ce n’est pas la première fois que la ville limite le droit de manifester ou de s’exprimer au nom des puissants. Ces derniers mois, on peut citer les arrestations et les mots très durs du bourgmestre, Yvan Mayeur, suite à l’action du 19 décembre sous les ordres du conseil européen ou encore a l’action d’Amnesty International interdite pour ne pas choquer les dirigeants chinois. Aujourd’hui monsieur Mayeur prétend que la police a dépassé le cadre qu’il lui avait fixé, qu’il le prouve! Soit il désavoue le chef des opérations, le commissaire Vandersmissen, soit c’est lui qui a ordonné l’arrestation et, au minimum, il s’excuse auprès des travailleurs, étudiants, agriculteurs,… qui ont passé des heures dans des cellules froides et humides.”

    Les militants – des jeunes mais aussi des syndicalistes de la CNE et de la CGSP – ont donc été interpeller le Bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur, les mains sur la tête et/ou à genoux puisque, visiblement, les autorités considèrent que le débat démocratique peut se mener de cette façon… Constamment suivi par une petite foule silencieuse et déterminée sur les lieux des festivités, M. Mayeur a finalement bien dû prendre la parole quelques minutes devant les militants pour se prononcer de façon très vague au sujet de la violence policière, en cherchant à se disculper. Il a ensuite bien vite quitté les lieux…

    Après cela, les militants se sont réunis à un autre endroit pour tenir une assemblée destinée à évaluer l’action qui venait d’être menée et à aborder la suite de la lutte. D’autres actions seront prévues pour défendre le droit à la liberté d’expression et le droit de manifester, ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    => Reportage-photos du Collectif Krasnyi

    Photos ci-dessous : PPICS – banque d’images

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