Tag: Traité transatlantique

  • Le CETA est signé, intensifions la lutte contre la dictature des multinationales!

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    L’accord économique et commercial global (Comprehensive Economic and Trade Agreement, CETA) entre le Canada d’une part et l’Union européenne et ses 28 États membres a été signé ce 30 octobre 2016 par le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président du Conseil européen Donald Tusk. La conclusion de cet accord a été temporairement bloquée par le refus du gouvernement wallon qui semblait faire sienne l’opposition du monde syndical et associatif. Ce dernier a finalement plié face aux pressions tout en justifiant cette capitulation par de prétendues garanties notamment concernant les mécanismes de résolution de conflits entre Etats et entreprises privées.

    Avec sa résistance au CETA, le PS a voulu se positionner à nouveau en tant qu’opposition de gauche. Dans plusieurs articles, Magnette était comparé à Tsipras en raison de son discours musclé tout en craquant finalement sous l’intense pression exercée sur le gouvernement wallon. Pour beaucoup de gens, Magnette sera considéré comme ‘‘celui qui a quand-même essayé et qui a attiré l’attention publique sur l’accord’’, particulièrement là où la mobilisation citoyenne contre le TTIP et le CETA était plus faible, comme en Flandre. Formellement, rien n’a changé dans le CETA mais, de manière plus informelle, cela a réduit la marge de manœuvre pour ce type de traités. Parmi la couche plus consciente et combattive de la population, cela a surtout démontré les limites de cette opposition.

    Ce cas a une fois de plus illustré que faire reposer sa stratégie sur les négociations avec les institutions européennes est insuffisant. Il nous faut une stratégie de confrontation et de rupture avec l’Union européenne de l’austérité basée sur la mobilisation des masses et la solidarité européenne ainsi que sur un programme qui vise à aller jusqu’au bout pour défier le règne des multinationales.

    Le débat à l’occasion du CETA est un nouvel exemple des problèmes que rencontrent les grandes puissances pour conclure de nouveaux accords commerciaux mais aussi de la manière avec laquelle les politiciens peuvent réagir sous pression d’une opinion publique qui se radicalise et s’oppose de plus en plus à la mondialisation capitaliste et aux traités commerciaux tels que le TTIP et le CETA, qui visent à poursuivre l’érosion de la démocratie politique et économique. A partir de maintenant, chaque traité de commerce sera probablement suivi avec plus d’attentions qu’auparavant, même si l’establishment européen fera tout pour tuer un tel débat dans l’œuf en assurant que de tels traités ne se décident plus qu’au niveau européen, sans que les parlements régionaux ou nationaux ne puissent se prononcer. Réussir à faire cela dépendra de la force du contre-mouvement social.

    Il est impossible de comprendre la récente posture du gouvernement wallon et du PS en général sans la placer dans le contexte de luttes sociales de ces deux dernières années en Belgique, depuis l’arrivée au gouvernement fédéral de l’équipe de Charles Michel (MR). Un récent sondage réalisé par un des principaux journaux francophones (Le Soir) a encore dévoilé qu’à la question « Pour sortir de la crise, faut-il changer de système ? », 90,9 % des Belges francophones ont répondu “oui”. Il s’agit d’une claire illustration de l’atmosphère qui se développe actuellement et sur laquelle le PS a tenté de surfer, alarmé par sa perte de soutien continue dans les sondages d’opinion.

    ceta02Il n’y a que dans la presse que le “non” au CETA était isolé. Le refus des accords de libre-échange va croissant et est notamment illustré par le fait que les collectivités territoriales (villes, communes,…) ayant pris position contre le CETA ou le TTIP (accord de libre-échange devant être conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis) représentent l’équivalent de 75 millions de personnes ! Au delà de ça, on peut aussi parler des 32.000 personnes qui ont manifesté en Allemagne en septembre dernier, des sondages qui soutiennent que l’opinion est majoritairement défavorable aux traités de libre échange en Allemagne et en France, de la pétition internationale qui a réuni 3 millions de signature contre le TTIP et le CETA,…

    Il faut retirer le pouvoir des mains des multinationales et des actionnaires. De plus en plus de gens en sont convaincus. Mais nous ne pourrons donner corps à cette aspiration qu’en collectivisant les secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population dans le respect de l’environnement. Le chemin vers cet objectif est encore long et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrés la logique du ‘‘libre marché’’.

    => Virage à gauche au PS: réaction de panique face au PTB ou quelque chose d’autre?

  • Les protestations croissantes bloquent le CETA. Continuons le combat contre la dictature des multinationales!

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    Le jeudi 20 octobre en soirée, avant même la fin de l’ultimatum de la Commission européenne, la presse internationale apprenait que le gouvernement wallon réitérait son opposition au Ceta (le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada). Sans cette approbation, c’est tout le projet qui vole à la poubelle. Et peut-être même plus… Inquiet, le président du Conseil européen Donald Tusk a fait valoir que ‘‘Le Ceta pourrait être notre dernier accord commercial si nous ne parvenons pas à convaincre les gens que nous négocions pour protéger leurs intérêts’’. La cheffe de l’Open-VLD Gwendolyn Rutten a trouvé une parade digne des libéraux en recopiant l’opinion du Voka (organisation patronale flamande) : ‘‘Le gouvernement fédéral doit approuver le Ceta. Et si cela conduit à une crise institutionnelle, tant pis.’’

    Par Nicolas Croes

    Qu’est ce qui bloque ?

    Commentant les négociations de dernière minute avec l’Union européenne et le Canada, Paul Magnette a expliqué au parlement wallon qu’il y avait ‘‘de nouvelles avancées significatives (…), notamment sur le dossier agricole. En revanche, il reste des difficultés pour nous, en particulier sur le dossier de l’arbitrage’’ (visant à déterminer l’issue de conflits entre Etats et multinationales) mais aussi concernant les services publics. Autre source de crainte légitime : le Ceta pourrait servir de ‘‘cheval de Troie’’ du TTIP, l’accord de libre-échange entre les USA et l’UE, dans la mesure où des entreprises américaines pourraient profiter du CETA via une filiale canadienne.

    Alors, pas d’accord concevable ? La seule possibilité serait, aux dires du ministre-président de la Région wallonne, de ‘‘rouvrir les négociations d’un traité qui est en train de se découdre de lui-même. Il faut prendre quelques semaines de plus pour analyser un traité qui va avoir énormément d’influence sur la vie de millions de citoyens, et ce pendant de très nombreuses années.’’ Dans le Soir de ce vendredi 21 octobre, une source désireuse de garder l’anonymat expliquait : ‘‘Quand on y pense, il est vertigineux de voir ce que la Wallonie a pu obtenir en quelques jours alors qu’elle répète son insatisfaction depuis plus d’un an. Raison de plus pour ne pas faiblir.’’ Jusqu’à parvenir à un compromis ? Cela reste à voir. Mais le gouvernement wallon semble bien décidé à ne pas céder.

    Non, sérieusement, qu’est ce qui bloque ?

    Dans La Libre, Corentin de Salle, directeur scientifique du Centre Jean Gol (MR), n’a pas manqué de saluer (non sans une certaine rage) le ‘‘long travail de sape (…) redoutablement efficace’’ et le ‘‘travail de propagande d’une admirable efficacité’’ des ONG, groupes de consommateurs et de petits producteurs, syndicats et organisations politiques. Cela, avec la pression électorale exercée par le PTB (devenu dans les sondages le 3e parti de Wallonie et de Bruxelles), aurait permis de pousser le PS et le CDH à opérer un virage étonnant au vu de leurs passivité passée face à l’Union européenne et son projet néolibéral. ‘‘Un chat coincé dans un coin peut faire des bonds étranges’’, comme on dit en Flandre. C’est vrai. Mais cela va beaucoup plus loin.

    En septembre dernier, 320.000 personnes ont manifesté en Allemagne contre le TTIP et le CETA. Là-bas, seuls 20% de l’opinion est favorable aux traités de libre-échange. En France également, ces projets ne recueillent pas d’unanimité. En Belgique, alors que les précédentes mobilisations réunissaient autour du millier de personnes, plus de 10.000 personnes ont défilé à Bruxelles le 20 septembre. En Irlande, en Autriche, en Slovénie ou encore en Pologne, l’opposition de la rue se reflète également dans la frilosité de diverses institutions pourtant traditionnellement enthousiastes dès lors qu’il s’agit de chouchouter les intérêts des multinationales. Rappelons aussi qu’une pétition européenne a réuni plus de 3 millions de signatures, chose inédite jusqu’ici.

    Bien peu de gens sont convaincus que nous vivons réellement dans une démocratie. Mais le peu de conquêtes démocratiques que les luttes passées sont parvenues à arracher nous sont retirées les unes après les autres. Et la colère augmente. Ce qui s’est passé autour de ce dossier – que le gouvernement wallon plie finalement ou non – donne un aperçu du potentiel d’un activisme conséquent et de la mobilisation de l’opinion publique. C’est un encouragement pour construire une mobilisation sérieuse vers un rapport de force qui nous permettra non seulement d’en finir avec les traités néolibéraux mais aussi avec leur monde.

  • [PHOTOS] Imposante manifestation contre le TTIP et le CETA

    ttip30Le  weekend dernier, plus de 320.000 personnes ont manifesté en Allemagne contre les traités de libre échange TTIP (entre l’Union européenne et les Etats-Unis) et le CETA (entre l’Union européenne et le Canada). C’était au tour de la Belgique mardi dernier. La résistance contre les traités de libre échange n’atteint pas les mêmes proportions dans notre pays, mais la manifestations de ce mardi était la plus grande sur ce sujet dans notre pays et elle a réuni une participation très diversifiée. Entre 10 et 15.000 personnes ont occupé le quartier européen à Bruxelles, des producteurs de lait aux activistes climatiques en passant par les syndicats et les organisations politique de gauche.

    Greenpeace a publié récemment des documents secrets relatifs aux négociations en cours entre les Etats-Unis et l’Union européenne au sujet du Traité de libre-échange transatlantique, l’ONG a voulu illustrer le «glissement gigantesque du pouvoir des citoyens vers les grandes entreprises.» Tout comme de nombreuses organisations syndicales politiques et autres, des deux côtés de l’Atlantique, elle a dénoncé combien «l’environnement, la sécurité alimentaire et le climat sont menacés» au bénéfice des multinationales et des marchés.

    ttip4Les choses ne sont pas différentes en Belgique, comme l’a constaté le dirigeant de la FGTB Jean-François Tamellini en disant : ‘‘ce sont les patrons qui écrivent les lois dans ce pays. Nous avons des éléments probants qui tendent à montrer que c’est la FEB [Fédération des entreprises de Belgique] et les patrons qui sont derrière les lois qui se dessinent actuellement.’’ Quand la Belgique est sommée par l’Union européenne de récupérer les quelques 700 millions d’euros de cadeaux fiscaux de la mesure de l’excess profit ruling (qui permet officiellement la défiscalisation définitive de profits de multinationales qui n’ont été taxés ni même déclarés nulle part sur la planète), le gouvernement s’y oppose.

    Caterpillar, dont les travailleurs se trouvaient à la manifestation contre le CETA et le TTIP, est un des derniers exemples en date de l’impact de la dictature des marchés et des multinationales.

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs avaient une délégation combative dans le cortège, en défendant une alternative socialiste contre le carnage permanent du capitalisme au niveau social ou environnemental.

     

    Foto’s door Liesbeth:
    Stop TTIP // Liesbeth

  • [DOSSIER] Traités de libre-échange & dictature des multinationales

    p7ttip5Les travailleurs, la jeunesse et la planète VS la soif de profits

    La colère gronde contre le ‘‘grand marché transatlantique’’ (connu sous diverses appellations : TTIP, TAFTA, GMT, …). Ce traité est négocié par l’Union européenne et les États-Unis pour créer la plus grande zone de libre-échange de la planète, laquelle engloberait 820 millions de personnes et 45,5 % du PIB mondial. À ses côtés doit également être approuvé le CETA (traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne), tandis que se négocie également le TISA, un accord commercial portant sur les services qui concerne 23 membres de l’Organisation mondiale du commerce (représentant ensemble 70 % du commerce mondial des services), dont l’Union européenne.

    L’administration étasunienne négocie parallèlement le TPP (Traité Trans Pacifique) avec l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam (40 % du PIB mondial). Il est encore question de ‘‘moderniser’’ le traité commercial conclu en 2000 entre le Mexique et l’Union européenne afin de mieux le faire cadrer dans ce contexte global de nouveaux accords de libre-échange. Après la crise économique de 2008, la solution du système capitaliste se résume en définitive en une fuite en avant, jusqu’à l’overdose.

    L’emploi, un prétexte fourre-tout

    p7ttip3Leur logique est non seulement d’abolir les barrières douanières et fiscales, mais aussi de s’en prendre frontalement aux barrières dites non-tarifaires, à savoir les législations de protections sociales, sanitaires et écologiques (considérées comme des freins à la libre concurrence des entreprises). Disons-le clairement, ces accords sont synonymes de concurrence accrue entre les travailleurs, de destruction de l’agriculture paysanne et de désintégration de nos services publics déjà bien mal en point.

    Le TTIP, par exemple, autoriserait en Europe la commercialisation de poulets nettoyés au chlore, supprimerait l’étiquetage obligatoire des produits à base d’OGM, libéraliserait les sources d’énergie issues de la fracturation hydraulique,… À chaque fois, la norme la plus basse d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique deviendra la règle, quitte à trainer les États devant des tribunaux privés grâce à un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE). C’est par le biais de ces RDIE qu’en 2010, le Guatemala fut condamné à payer 25 millions de dollars à cause d’une loi instaurant un prix maximum sur l’électricité ou encore que le Canada a dû verser 11 millions d’euros à Exxon-mobil suite à une loi conditionnant l’exploitation de pétrole offshore a des investissements dans l’énergie renouvelable, etc.

    Dans son discours sur l’état de l’Union du 13 février 2013, le Président Obama annonçait : ‘‘Nous allons lancer des négociations pour un vaste partenariat transatlantique de commerce et d’investissement avec l’Union européenne parce qu’un commerce atlantique libre et juste permettra de créer des millions d’emplois de qualité en Amérique.’’ Le commissaire européen au commerce de l’époque, le Belge Karel de Gucht, défendait la même logique en parlant de retombées de ‘‘centaines de milliers d’emplois créés.’’ De nombreuses études sont venues corroborer leurs dires.

    Sauf que, pour le professeur Clive George (Université de Manchester) ‘‘les modèles économiques sur lesquels ces estimations sont basées ont été décrits par plusieurs économistes de renom comme extrêmement spéculatifs’’. Il préconise plutôt de considérer les précédentes expériences d’accords commerciaux. Le constat s’avère de suite moins reluisant.

    20 ans d’ALENA

    Selon l’Economic Policy Institute (EPI), l’ALENA (traité de libre-échange conclu entre les USA, le Mexique et le Canada signé en 1994) devait créer 20 millions d’emplois aux États-Unis. En 2013, 845.000 Américains avaient bénéficié du programme d’aide à l’ajustement commercial (trade adjustment assistance) destiné aux travailleurs ayant perdu leur emploi à cause des délocalisations au Canada et au Mexique ou de l’augmentation des importations en provenance de ces pays. Les travailleurs de l’industrie licenciés se sont tournés vers le secteur – déjà saturé – des services (hôtellerie, entretien, restauration, etc.) aux salaires et conditions de travail moindres. Cet afflux de nouveaux travailleurs a par ailleurs exercé une nouvelle pression à la baisse sur les salaires. Concernant l’alimentation, en dépit du triplement des importations, le prix des denrées aux États-Unis a bondi de 67 % entre 1994 et 2014.

    Au Mexique aussi, les conséquences de ce traité furent désastreuses. Les États-Unis ont inondé le pays de leur maïs subventionné et issu de l’agriculture intensive, engendrant une baisse des prix qui a déstabilisé l’économie rurale. Des millions de paysans expulsés des campagnes ont migré pour trouver du travail ailleurs, exerçant une pression à la baisse sur les salaires, ou ont tenté d’immigrer aux USA. Cet exode rural n’a pas non plus été sans conséquences dans les villes mexicaines, où les problèmes sociaux ont été exacerbés tandis que la guerre de la drogue gagnait en intensité. En vingt ans, le prix des produits de première nécessité a été multiplié par sept et le salaire minimum, seulement par quatre. Alors que l’ALENA devait leur apporter la prospérité, plus de 50 % des Mexicains vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

    La victoire n’est pas impossible

    En 1995, des négociations en vue d’établir un accord du même type, alors nommé Accord Multilatéral pour l’Investissement (AMI) avaient été entamées dans le plus grand secret, à l’image de l’opacité qui entoure les actuelles tractations. Mais les mobilisations qui avaient suivi la divulgation du projet le tuèrent dans l’œuf. ‘‘L’AMI, tel un Dracula politique, ne pouvait vivre à la lumière’’ dira Lori Wallach, fondatrice du Global Trade Watch.

    Durant l’été 2012, une campagne publique a mis fin à l’ACTA, un accord extrêmement controversée (Accord commercial anti-contrefaçon) qui avait soulevé des inquiétudes similaires au sujet de la non-transparence des négociations. La Commission européenne avait reçu une claque sévère.

    En 2014, à la veille du troisième round de négociations du TTIP, une suspension partielle des négociations avait été annoncée afin de permettre la tenue de consultations publiques, sous la pression des diverses mobilisations syndicales, écologistes, de députés européens de gauche radicale,… Ce fut une première victoire. Peu avant, Obama avait perdu (au Sénat et à la Chambre des représentants) un vote sur le ‘‘Trade Promotion Authority Act’’, qui visait à faciliter la prise de décision en faveur du TTIP. La principale raison de cette défaite était l’énorme pression de la base de la société, entre autres organisée par le plus grand syndicat du pays, l’AFL-CIO. Depuis lors, la colère contre ces traités n’a fait que grandir.

    Aujourd’hui, seuls 20 % des Allemands approuvent le projet, en dépit de tous les efforts de la chancelière Angela Merkel. Aux États-Unis, tant Hillary Clinton que Donald Trump se sont vus forcés de se prononcer contre le Traité Trans Pacifique. Nous savons ce que vaut leur parole, mais il s’agit malgré tout d’une précieuse indication de l’impact des mobilisations et de la prise de conscience des enjeux qui se cachent derrière ces manœuvres commerciales.

    Les élites capitalistes, d’où qu’elles soient, tenteront par tous les moyens de calmer les choses et de noyer le poisson, au moyen de concessions partielles destinées à sauver leurs accords sur le long terme ou via des clauses pleines de bonnes intentions qui ne seront jamais appliquées. L’Accord global UE-Mexique contient par exemple une ‘‘clause démocratique’’ prévoyant la possibilité de suspension du traité en cas de violation des droits humains. Jamais cette clause n’a été utilisée alors que la violence est inouïe au Mexique. Près de 70.000 personnes ont été assassinées ces 10 dernières années et on compte encore plus de 27.000 personnes disparues. La répression par les forces de police lors de la mobilisation des professeurs dans le sud du Mexique en juin dernier (qui a causé 9 morts) ou encore l’assassinat des 43 étudiants d’Ayotzinapa en 2014 ne sont que les cas les plus connus sur l’arène internationale. Syndicats, ONG et instances internationales dénoncent depuis des années les violations des droits humains et l’impunité au Mexique.

    Les choses se révèlent plus difficiles que prévu pour l’establishment capitaliste, ce qui doit nous encourager à poursuivre la lutte avec une ardeur renouvelée. Le mieux pour ce faire est encore d’amplifier le mouvement contre le TTIP, le CETA & Co en le liant à la résistance mondiale contre la politique austéritaire. En Belgique, une manifestation syndicale nationale aura lieu 9 jours après la mobilisation ‘‘STOP TTIP & CETA’’ du 20 septembre dans la perspective d’une grève générale en front commun le 7 octobre. Ce sont des dates cruciales pour poursuivre le combat. Ce n’est qu’au travers de mobilisations massives que nous pourrons mettre fin à cette tentative de détruire nos conquêtes sociales. Ce serait aussi le meilleur terreau pour débattre et construire notre alternative politique à la logique nocive du libre-échange et de l’austérité. Le TTIP ou le CETA n’ont rien de neuf au regard de la logique capitaliste : ils n’en sont qu’un prolongement naturel, nous ne serons à l’abri de ces dangers qu’avec le renversement du capitalisme et la transformation socialiste de la société.

    Mardi 20 septembre :  Mobilisation contre le CETA et le TTIP. 17h, Quartier européen, Bruxelles (Métro Schuman).

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  • NON au TTIP! NON au CETA! Résistons à la dictature des marchés!

    ttip_austerite_lsLes mouvements sociaux pour empêcher le vote du TTIP (traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne) et du CETA (son équivalent avec le Canada) ne cessent de grandir. L’approche du 22 septembre, date à laquelle le TTIP pourrait être accepté par l’Union européenne ne fait que leur donner une nouvelle impulsion qui se traduit notamment par une manifestation nationale dans le quartier européen de Bruxelles le mardi 20 septembre.

    Par Nicolas H. (Liège), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Qui dit TTIP, dit harmonisation des législations des signataires. Cette harmonisation donne un rôle proéminent aux critères commerciaux ce qui mène à se focaliser essentiellement sur la meilleure manière de maximiser les profits et donc à revoir les normes sanitaires, salariales et écologiques à la baisse qui ne sont plus considérées que comme un frein au développement de l’économie plutôt que comme des mesures vues comme protégeant les consommateurs et les travailleurs (voir en page 7). C’est ainsi que du poulet lavé au chlore et divers pesticides qui sont jusqu’à présent considérés comme dangereux par l’UE pourraient être légalisés.

    Dans la suite logique de cette importance démesurée accordée aux critères commerciaux, il n’est pas étonnant que ce traité prévoie également de donner un pouvoir tout aussi démesuré aux multinationales. Ceci est rendu possible par l’instauration de tribunaux privés leur permettant d’attaquer en justice les États qui ont des lois perçues comme restreignant leurs profits. C’est notamment grâce à un tribunal similaire que la multinationale française Veolia a pu porter plainte contre le projet de l’État égyptien d’augmenter le salaire minimum. Cet exemple illustre bien à quelles fins antisociales ces tribunaux peuvent servir, mais aussi l’aspect profondément antidémocratique de cette sorte d’instance qui, en plus de ne pas être composée de membres démocratiquement élus et révocables, peut fortement peser à l’encontre de gouvernements qui auraient été poussés par les masses à adopter un projet social. Le pouvoir des multinationales s’en trouverait renforcé.

    Ce manque de démocratie dans les accords de grande ampleur à l’image du TTIP ne doit cependant pas nous faire oublier qu’au niveau national, le même type de mécanismes est à l’œuvre. Le 24 août, Jean-François Tamellini, le remplaçant de Marc Goblet à la tête de la FGTB, déclarait à juste titre ‘‘ce sont les patrons qui écrivent les lois dans ce pays. Nous avons des éléments probants qui tendent à montrer que c’est la FEB [Fédération des entreprises de Belgique] et les patrons qui sont derrière les lois qui se dessinent actuellement.’’ Quand la Belgique est sommée par l’Union européenne de récupérer les quelques 700 millions d’euros de cadeaux fiscaux de la mesure de l’excess profit ruling (qui permet officiellement la défiscalisation définitive de profits de multinationales qui n’ont été taxés ni même déclarés nulle part sur la planète), le gouvernement s’y oppose. Au même moment, la N-VA défend qu’un seul domaine pourrait encore faire l’objet d’économies : la sécurité sociale.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses partisans (dont Socialist Alternative aux États-Unis et au Canada ou encore le PSL en Belgique) s’opposent à ces traités de libre-échange et participe aux mobilisations telles que celle du 20 septembre prochain à Bruxelles. Nous défendons également de lier ce combat aux autres luttes contre la logique austéritaire du capitalisme, jusqu’à balancer ce système malade dans les poubelles de l’Histoire. En Belgique, la manifestation nationale syndicale du 29 septembre et la grève générale nationale du 7 octobre sont la suite logique de la mobilisation ‘‘STOP TTIP & CETA’’.

    Il faut retirer le pouvoir des mains des multinationales et des actionnaires en collectivisant les secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée afin de satisfaire les besoins de la population dans le respect de l’environnement. Le chemin vers cet objectif est encore long et la lutte ne sera pas aisée, mais il s’agit de la seule manière de sortir de la crise économique et écologique dans laquelle nous a empêtrés la logique du ‘‘libre marché’’.

    20 septembre – 17h – Quartier européen – Bruxelles

  • Stop TTIP – Stop à la dictature des multinationales

    TTIP02Bien que le contenu du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, traité de libre-échange transatlantique) ne soit pas encore connu dans son entièreté, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Les autorités européennes et étasuniennes prétendent qu’il est nécessaire de le soutenir afin de ‘‘relancer l’économie’’ et de ‘‘créer de l’emploi’’… sur base des recettes à la base même de la crise économique et du chômage structurel qui sévit depuis plusieurs décennies !

    Par Julien (Bruxelles)

    Envie de poulet au chlore dans vos assiettes ?

    TTIP01Que nous propose le TTIP ? Créer la plus vaste zone de libre-échange au monde entre l’Union européenne et les États-Unis. S’il est voté, il couvrira près de la moitié du PIB mondial (45,5%, Royaume-Uni y compris). En 2006, le Parlement européen expliquait que ce traité visait à ‘‘harmoniser les réglementations’’ en poussant les États à adapter leurs lois selon les besoins des entreprises. L’idée centrale est de pouvoir considérer les législations environnementales, sanitaires et autres codes du travail comme de potentiels freins à la libre entreprise.

    Il est même question de permettre aux multinationales de poursuivre en justice les litiges entre États et entreprises devant des tribunaux spéciaux. Si un État instaure une loi capable de diminuer les profits d’une multinationale (qu’elle soit américaine ou européenne), l’État pourra être condamné à de lourdes sanctions ! Les actionnaires auraient ainsi le droit d’interférer directement dans les lois ou les services publics d’un pays dès lors que ses profits à venir seraient quelque peu menacés, le tout sous le regard complaisant de ces tribunaux spéciaux sur lesquels nous n’aurons aucun contrôle. La logique est à sens unique, les multinationales n’auraient bien entendu aucune obligation vis-à-vis des États.

    Il existe déjà une flopée d’exemples d’États condamnés via ces fameux tribunaux spéciaux dans diverses régions du monde : l’Égypte pour avoir voulu augmenter le salaire minimum, le Pérou pour avoir voulu limiter les émissions toxiques, l’Uruguay et l’Australie pour leur politique anti-tabac, le Canada pour avoir réformé le système des brevets pharmaceutiques pour rendre certains médicaments plus abordables ou encore l’Allemagne pour sa promesse de sortie du nucléaire. Santé, environnement, salaire, etc. : tout sera soumis à la volonté des actionnaires le plus légalement du monde.

    Le TTIP permettrait également à la multinationale Monsanto d’imposer ses produits OGM dans toutes nos assiettes tout en nous empêchant de concrètement savoir ce que l’on mange. Le groupe Yum (propriétaire entre autres de la chaine de restaurant KFC) désire quant à lui lever les interdictions européennes de désinfecter les poulets avec du chlore. Côté vie privée, cette citation de l’USCIB (un groupement de sociétés américaines) vaut mieux qu’un long discours : ‘‘l’accord devrait chercher à circonscrire les exceptions comme la sécurité et la vie privée, afin d’assurer qu’elles ne servent pas d’entraves déguisées au commerce.’’ Concernant la finance : le TTIP prévoit la suppression de toute réglementation du secteur. Et des exemples comme cela, il y en a à la pelle. ‘‘Démocratie’’, ça voulait pas dire ‘‘pouvoir au peuple’’ en grec ?

    Mais pourquoi ‘‘nos élus’’ soutiennent-ils ce texte ?

    Comment se fait-il que la majorité des politiciens et des gouvernements semblent prêts à soutenir ce texte qui limiterait leur pouvoir de décision ? Certains sont tout simplement achetés. D’autres sont déjà de gros actionnaires ou attendent de finir leur carrière dans un conseil d’administration, à l’exemple de l’ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene (1991-1999) qui s’est retrouvé à la direction de la multinationale brassicole InBev en 2001. Mais cela n’explique pas tout.

    À la base de la société, il y a la manière dont l’économie est organisée. Aujourd’hui, l’économie repose sur la concurrence plutôt que sur la collaboration et la solidarité, sur la course au profit des actionnaires plutôt que sur le respect des droits humains et environnementaux. Tant que l’ADN de la société actuelle et la logique de compétitivité ne sont pas fondamentalement remis en cause, impossible de sortir de l’idée que ‘‘nos’’ entreprises doivent être les mieux armées face aux autres. Quitte à sabrer dans les conditions de travail et de vie ? ‘‘Que voulez-vous ! On ne peut rien y faire ! Et sans ça, ce serait encore pire…’’ Le moteur de la soumission de certains politiciens au marché ‘‘libre’’ résulte de l’avidité la plus crasse de l’argent ou du prestige. Chez d’autres, c’est tout simplement l’absence d’alternative et le triste désarroi qui en découle.

    Ces politiciens considèrent donc essentiellement leur travail, avec plus ou moins d’enthousiasme, comme une recherche effrénée des mesures les plus astucieuses pour ‘‘attirer les investisseurs’’. Après tout, n’est-ce pas de cette manière que l’on peut protéger l’emploi ? Sauf que ça ne marche pas, mais alors pas du tout ! Les résultats de la politique économique dominante de ces dernières décennies sont catastrophiques. Les élites politiques et économiques font penser à ces images d’apothicaires et médecins des siècles passés, avec leurs chapeaux noirs et leurs collerettes blanches, dont la solution passait systématiquement par une multitude de sangsues posées sur le dos des malades.

    Passons à une médecine économique digne des capacités actuelles !

    Depuis cette époque, la médecine a fait des pas de géant en avant. Quand on s’y intéresse un peu, les capacités techniques et scientifiques actuelles donnent le tournis. Mais elles restent bridées par la camisole de force de la logique de profit. L’objectif des multinationales n’est pas de faire avancer la société humaine, ses connaissances et son bien-être. Il est de faire du profit ; à tout prix. Quitte à revenir sur des conquêtes sociales historiques comme la journée des 8 heures. Quitte à sacrifier la forêt amazonienne, les peuples indigènes qui y vivent et les nombreux mystères médicaux et autres que représente son écosystème. Quitte à détruire nos services sociaux, etc. Le maître mot des autorités capitalistes, c’est ‘‘l’harmonisation’’. Harmonisation des salaires, des conditions de vie,… vers le bas bien sûr ! La logique que nous défendons est exactement inverse. Entre ces deux approches, il n’y a rien de conciliable.

    Imaginons un instant que les secteurs-clés de l’économie tels que la finance, la recherche scientifique, la grande distribution, la pharmacie,… puissent fonctionner en harmonie, sur base d’un partage de savoirs, avec l’implication dans la gestion et la prise de décision des travailleurs concernés, des usagers, etc. L’avenir est de suite teinté de couleurs moins sombres, non ?

    Mais nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas. Parvenir à construire un tel futur implique de se battre pour arracher les leviers de commande de la société des mains des multinationales et des grands actionnaires par leur expropriation et leur nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques afin de pouvoir faire fonctionner l’économie de manière rationnelle, c’est-à-dire planifiée. Les défenseurs du capitalisme brandiront immédiatement la sanglante caricature qu’a été l’Union Soviétique. L’économie y était effectivement nationalisée et planifiée. Mais par une monstrueuse dictature bureaucratique. Comme le disait Léon Trotsky, opposant de la première heure à Staline : ‘‘une économie planifiée a besoin de démocratie comme le corps humain a besoin d’oxygène.’’ Nous ne voulons pas déplacer le pouvoir des conseils d’administration d’entreprise à une couche parasitaire de bureaucrates. Nous défendons une société socialiste démocratique.

    Jamais il n’y a eu autant de richesses qu’aujourd’hui. Mais elles n’ont jamais été aussi inéquitablement réparties. Ces moyens pourraient être utilisés pour satisfaire les besoins sociaux, pour créer des logements sociaux bien isolés et le plus énergétiquement neutre possible, pour massivement refinancer l’enseignement et l’orienter vers le développement personnel de chacun et non vers les intérêts du marché, pour développer les soins de santé et les structures d’accueil pour nos aînés ou encore pour s’en prendre aux dégâts causés par l’économie capitaliste à l’environnement et aux relations humaines. Il serait aussi possible de répartir le temps de travail entre tous, pour travailler moins et vivre mieux.

    L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !

    Les traités transatlantiques (TTIP et CETA) sont des exemples parmi d’autres du cauchemar que réserve ce système aux générations futures. À nous d’organiser notre colère pour mener victorieusement la bataille pour une autre société. ‘‘Nos dirigeants’’ veulent monter les travailleurs et les pauvres de chaque pays les uns contre les autres. Mais nous avons beaucoup plus en commun avec un ouvrier américain ou tunisien qu’avec un capitaliste belge ! C’est pourquoi le PSL fait partie d’un instrument de lutte mondial, le Comité pour une Internationale Ouvrière. Notre parti-frère ‘Socialist Alternative’ participe ainsi activement à la lutte contre le TTIP et autres traités de libre-échange aux États-Unis.

    Le TTIP est une bataille, mais l’offensive antisociale est bien plus large. Les divers projets de casse de la législation du travail comme la loi Peeters en Belgique ou la loi El Khomri en France adressent le même message aux entreprises : ‘‘venez, nous adaptons nos lois pour vos profits ! ’’ Luttons tous ensemble contre le système à la base de ces horreurs !
    Le mardi 20 septembre à 17 h, une manifestation nationale est prévue à Bruxelles contre le TTIP et le CETA, dans le quartier européen (plus d’informations sur socialisme.be). Le 29 du même mois, une manifestation de masse du front commun syndical est organisée contre la Loi Travail et le gouvernement Michel, suivie le 7 octobre par une journée de grève générale. Ces actions sont liées. Lutter contre les 45h, c’est aussi lutter contre le TTIP, et c’est lutter contre le capitalisme.

  • Non à la dictature des multinationales ! EGA en campagne durant l'été

    ega_2016

    Cet été, les Étudiants de Gauche Actifs mèneront campagne en rue, aux festivals,… afin de préparer leurs activités de rentrée. Voici ci-dessous le tract qui présente ces dernières. // Tract en version PDF

    20 SEPTEMBRE : MANIFESTONS CONTRE LA DICTATURE DES MULTINATIONALES !

    Bien que le contenu du TTIP ne soit pas encore connu totalement, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Notre génération est déjà confrontée à toutes les conséquences de ce système : chômage de masse, terrorisme, guerre, misère… Le TTIP est une (grosse) attaque en plus contre les conditions des vies de la majorité.

    Ils ont l’argent, on a le nombre

    Il n’y a pas de fatalité. En renversant le rapport de force, nous pouvons changer les choses. En manifestant, nous montrerons que les jeunes et les travailleurs refusent ce traité. Une manif ne sera pas suffisante. Mais utilisons chacune d’entre elles pour construire le mouvement contre le TTIP.

    Dans ton école, ton unif…

    Discute autour de toi pour convaincre une ou plusieurs personnes de participer. Organise des rendez-vous pour discuter du TTIP, fabriquer un calicot ou des pancartes… Bref : regarder comment on peut construire le mouvement autour de nous. Tu peux aussi nous contacter pour voir comment t’impliquer dans la lutte.

    L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !

    S’opposer au TTIP, c’est aussi s’opposer au système qui permet à une minorité d’accaparer les richesses : le capitalisme. EGA lutte pour une société où les grandes entreprises seraient placées sous le contrôle démocratique de la collectivité. La production de richesses ne doit pas servir à remplir les portefeuilles des plus riches, mais à combler les besoins de chacun. Une société qui assure l’émancipation de tous, c’est ce que nous appelons socialisme démocratique.

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    Envie de poulet au chlore dans ton assiette ?

    Le TTIP projette de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde (UE+USA). Cela prendra le pire des législations de chaque continent en matière de salaires, santé, environnement… et les imposera à l’autre. Des tribunaux spéciaux seront même créés dans les cas où un État prendrait des mesures pouvant diminuer les profits d’une multinationale. Pour l’Europe, ça veut dire : levée de l’interdiction sur les OGM ou le “nettoyage” du poulet au chlore, arrêt des taxes antipollution… Mais aussi arrêt total de toute réglementation du secteur financier. Bref, les actionnaires auront légalement plus de droits que nos votes. La dictature des multinationales est officialisée.

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    MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE CHUTER CE GOUVERNEMENT DE MALHEUR ET TOUTE L’AUSTÉRITÉ !

    La réforme de la loi travail, en quoi consiste-t-elle ?

    C’est un ensemble de mesures qui flexibilisent nos conditions de travail. Elles seront désormais négociées individuellement. Seul face à son patron, le travailleur est faible et devra tout accepter sans contrepartie. De plus, les 100 premières heures supplémentaires seront prestées sans sur-salaire ni récups ; bonjour la semaine des 45h ! Des contrats d’intérim longue durée seront possibles avec la perspective de bonds quotidiens d’un lieu de travail ou d’une mission à l’autre. Et pour couronner le tout, les horaires pourront désormais être communiqués seulement 24 h à l’avance.

    En quoi cette réforme concerne-t-elle les jeunes ?

    Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous mettre en concurrence les uns avec les autres, coincés dans un statut précaire et avec pour seul rôle de satisfaire les besoins du marché. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs. Et tout cela, sans parler des mesures d’austérité dans l’enseignement qui s’élèveront à près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la législation et en réduiront la qualité tout comme l’accessibilité.

    Quelle alternative ?

    Contre ce projet patronal, nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, ainsi que pour un partage équitable du temps de travail, sans réduction de salaire et avec embauche compensatoire.

    Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste au service d’une minorité d’actionnaires et de gros patrons que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les besoins prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clefs de l’économie sous contrôle collectif.

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    Nous sommes dans la m…

    Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; il est essentiel d’en discuter le plus possible autour de nous et d’utiliser tous les canaux d’information (journal militant, réseaux sociaux, etc.) . Il est essentiel d’organiser des discussions collectives à ce sujet dans les écoles et sur les campus ! Profitons du temps de midi pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.

    Organisons-nous

    Une telle AG improvisée peut alors déboucher sur la construction d’un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci. On peut mettre en avant des slogans ou même réécrire des chansons.

    Passons à l’action

    Les actions possibles sont très diverses : proposer aux jeunes de signer la banderole en soutien, mobiliser vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre combat, participer activement (calicots, banderoles, slogans…) aux actions syndicals. Il est important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.

    Tous ensemble vers la manif du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre

    Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale : unissons-nous dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales de l’ensemble du personnel. Pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève communs : étudiants et travailleurs ?

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    REJOINS LES ÉCOLIERS ET ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !

    Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser, mais aussi tirer les leçons du passé. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.

    Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité, orientée vers les besoins de la majorité de la population. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    Ensemble, construisons cette société ! Contacte-nous pour être tenu au courant de nos activités, pour prendre rendez-vous avec un militant pour en savoir plus sur EGA ou pour devenir membre : carte de membre à 5 € (avec 3 numéros de notre journal Lutte Socialiste offert).
    FACEBOOK.COM/GAUCHE.BE – INFO@GAUCHE.BE – 0474/35 30 36 (Emily)

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    STOP au RACISME, au SEXISME, à l’HOMOPHOBIE – TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Stop au racisme

    La violence policière contre les Noirs aux USA, les contrôles au faciès encore renforcés depuis les attentats, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… Tant d’exemples qui illustrent à quel point la société capitaliste est rongée par le racisme et les discriminations.

    Stop au sexisme

    La marchandisation du corps des femmes et son utilisation comme outil marketing pour faire du fric n’est pas sans conséquence : banalisation du harcèlement et justice en défaut avec des suspensions du prononcé pour des violeurs (tel que pour un animateur radio gantois) banalisant leurs actes et en culpabilisant les victimes. En festival ou ailleurs le sexisme reste ancré dans notre quotidien.

    Stop à l’homophobie

    L’égalité tant juridique que dans les faits pour les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers, Intersexes et autres (LGBTQI) est loin d’être acquise. Le refus de plusieurs dirigeants de parler d’attentats à caractère homophobe à Orlando l’illustre. En Belgique, toute personne trans voulant la reconnaissance légale de son genre doit passer par une psychiatrisation, une stérilisation forcée et autres traitements indignes qui doivent être abolis. La famille traditionnelle sert à pallier le manque de services publics, c’est pourquoi la marginalisation des LGBTQI et le sexisme s’aggravent parallèlement aux attaques contre nos conquêtes sociales.

    Ensemble contre les discriminations et l’exploitation

    Diviser la masse des opprimés, exacerber les préjugés permet de détourner notre attention des véritables responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Toutes les discriminations représentent un frein à notre combat pour une vie digne. Organisons une opposition active et politique conséquente contre toutes tentatives de division. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de sa religion, de son genre ou de son orientation sexuelle. Ce n’est qu’uni que l’on y parviendra.

    Que faisons-nous ?

    Nous organisons des actions non violentes à chaque tentative de l’extrême droite (NSV, Pegida, FN français, Nation…) et de groupes réactionnaires (contre le droit à l’avortement, contre les droits des LGBTQI…) de diffuser haine et division. Systématiquement, nous répondons par un message de solidarité et de résistance sociale. Pour nous, la lutte contre les discriminations est, de plus, indissociable de la lutte contre l’austérité qui nécessite l’unité et l’implication de tous. Alors, n’hésite plus, rejoins-nous !

  • Paul Murphy: le TTIP, une spirale négative des deux côtés de l'Atlantique

    Au Parlement irlandais, notre camarade Paul Murphy a abordé une fois de plus les négociations concernant le TTIP, le Traité Transatlantique, qui vise à créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, entre les USA et l'Union Européenne (consultez notre rubrique sur le Traité Transatlantique). Paul a souligné que si ce traité finissait par être concrétisé, cela signifierait une chute vertigineuse des législations sociales et environnementales des deux côtés de l’Océan Atlantique, au seul bénéfice de la soif de profits des grandes entreprises.

  • Manifestation européenne contre le TTIP

    TTIP_rene_19ÉTUDIANTS-TRAVAILLEURS, SOLIDARITÉ CONTRE L’AUSTÉRITÉ ET LE TTIP!

    TTIP, TAFTA, PTCI… Autant de noms pour désigner ce traité de libre-échange unilatéralement favorable aux multinationales et au big-business qu’est le traité transatlantique. Hier, quelque 3000 manifestants environ ont occupé les rues de la capitale pour dénoncer les négociations en cours visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les Etats-Unis et l’Union européenne mais aussi pour dénoncer les politiques d’austérité. Cette mobilisation était le point culminant de trois jours d’évènements initiés à l’appel de l’alliance D19-20, de Tout Autre Chose – Hart boven Hart, de l’Alter summit,… Des délégations d’activistes grecs, espagnols, allemands,… étaient également présents.

    TTIP_rene_20Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs étaient également présents pour défendre un autre projet de société, un projet basé sur une rupture claire avec la logique du système capitaliste, basé sur la collectivisation sous contrôle et gestion démocratiques des leviers fondamentaux de l’économie (les secteurs-clés tels que la finance, la pharmacie, la sidérurgie,…) afin de pouvoir enfin disposer d’une économie capable de satisfaire les besoins de la population tout en respectant l’environnement. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. La soif de profits et l’avidité capitalistes doivent être balancés dans la poubelle de l’Histoire !

    La lutte contre le TTIP ne s’arrête bien entendu pas aujourd’hui, elle est d’ailleurs à inclure dans une lutte générale contre les politiques d’austérité et contre le capitalisme. C’est ensemble – étudiants, travailleurs, chômeurs, immigrés, jeunes, vieux, avec ou sans-papiers – que nous devons pourrons vaincre par une lutte unitaire reposant sur l’implication active des masses et le recours aux méthodes du mouvement des travailleurs comme la grève générale.

    De nouveaux rendez-vous militants sont déjà prévus avec la grève générale qui prendra place à Liège demain, la manifestation des sans-papiers du 25 octobre et le départ vers Paris et le sommet de l’ONU sur le climat le 29 novembre!

    Photos : René Andersen.

    Manifestation contre le TTIP - 17 octobre 2015

    Photos : Sebastian Daglinckx

    Manif. contre le TTIP - oct. 2015

  • Bruxelles, action d'encerclement contre le TTIP

    Encerclement_TTIP_07Lundi prochain commencera le 11e round de négociations du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, le Traité Transatlantique). Ce traité qui implique l’Union Européenne et les États-Unis vise à créer la plus grande zone de libre-échange, un véritable désastre pour nos conditions de vie et de travail ainsi que pour la législation environnementale. Un traité similaire, le CETA, est en discussion entre l’Union Européenne et le Canada. La logique de ces pourparlers qui se déroulent dans le plus grand secret est de mettre en concurrence directe les travailleurs et de supprimer toute règle considérée comme un obstacle à la «libre concurrence » et à la soif de profits des grandes entreprises.

    Encerclement_TTIP_03Plusieurs manifestations et évènements ont été organisés en Belgique pour dénoncer le TTIP, les accords de libre-échange en général ainsi que la politique d’austérité, du 15 au 17 septembre. Ce 10 octobre, des milliers de personnes avaient également défilé dans les rues d’Amsterdam dans le même cadre, et Berlin a connu une manifestation monstre de 250.000 personnes ! Une pétition de l’initiative « Stop TTIP » a également réuni plus de trois millions de signataires.

    Cette journée du 15 octobre avait débuté en accueillant des marcheurs européens venus d’Espagne, de France, de Grèce, d’Allemagne,… qui se sont mis en route vers la capitale de l’Union européenne afin d’y protester contre les traités néolibéraux. Ensuite, plusieurs blocages de rue avaient été prévus pour encercler le sommet européen qui prend actuellement place avec la participation d’agriculteurs ; de syndicalistes de la CGSP, des Jeunes FGTB ou encore de la CNE ; d’activistes d’ONG,…

    Différentes prises de parole ont pris place sur le podium disposé au blocage central, à l’entrée du parc du Cinquantenaire. Là différents porte-paroles (des sans-papiers, de Vie Féminine,…) ont accentué l’un ou l’autre aspect de ces négociations toxiques pour les travailleurs et l’environnement, tout en soulignant à chaque fois la nécessité d’une lutte menée de concert. Violations des droits humains à travers les politiques migratoires, paradis fiscaux, politiques anti-écologiques et anti-climatiques, agro-business, d’austérité, dumping social, bas salaires,… les sujets touchés ont été nombreux, de la tribune comme entre les manifestants où les discussions ont été animées, notamment autour de la question cruciale de savoir comment construire un rapport de force capable d’inverser la lourde tendance antisociale actuelle.

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) étaient également de la partie. Au-delà de la nécessité de lutter ensemble contre l’austérité sous toutes ses formes, nous avons accentué qu’il est impossible de sortir de l’austérité sans sortir du capitalisme et que cette Union Européenne ne devait pas être réformée, elle devait être renversée, à l’instar du système capitaliste, afin d’ouvrir la voie à une société débarrassée de la logique d’exploitation, une société socialiste démocratique où les leviers économiques (finance, énergie,…) seraient intégralement aux mains de la collectivité.

    La manifestation s’est terminée par le traditionnel jeu du chat et de la souris avec la police, ce que cette dernière a saisi comme occasion pour procéder à une centaine d’arrestations administratives.

    Bruxelles, action d'encerclement contre le TTIP

    Reportage-photos de PPICS :

    No TTIP // Photos: PPICS

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