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Tag: Syriza
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[PHOTOS] Meeting électoral de Syriza à Athènes
Ce 14 juin, entre 10.000 et 15.000 personnes ont assisté à Athènes à un meeting électoral de la coalition de la gauche radicale Syriza. La place sur laquelle se déroulait l’évènement était bien trop petite que pour accueillir la foule. Nos camarades grecs de Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière, étaient également présents, de même que Paul Murphy, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande).
De Frederik, correspondant de socialisme.be à Athènes
Ce 20 juin, 3 jours après la tenue des élections en Grèce, Nikos Chountis (eurodéputé de Syriza) sera présent à un meeting européen contre l’austérité, où il prendra la parole en présence de Paul Murphy (député européen du Socialist Party, Irlande), de Charlotte Balavoine (candidate du Front de Gauche aux législatives pour la circonscription du Bénélux), de Tony Mulhearn (Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre), d’un représentant d’Izquierda Unida (Espagne), de Stephen Bouquin (Rood!) et d’Anja Deschoemacker (‘Gauches Communes’). PLUS D’INFOS
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Grèce: L’eurodéputé Joe Higgins prend la parole lors d’un meeting crucial de Syriza à Athènes
Lors d’un meeting très important de Syriza à Athènes le 14 mai dernier, Joe Higgins, eurodéputé du Socialist Party (CIO-Irlande), a pris la parole aux côtés d’Alexis Tsipras (président du groupe parlementaire de Syriza), de Manolis Glezos (Bloco de Esquerda / Bloc de Gauche, Portugal) et de Jean-Pierre Brar (Parti Communiste Français).
Par Harris Sideris, Xekinima (CIO-Grèce), Athènes
Le meeting a été un franc succès, avec la participation d’entre 2.000 et 2500 membres et sympathisants de Syriza (SyRizA, Synaspismós Rizospastikís Aristerás – Coalition de la Gauche Radicale), coalition à laquelle participe la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière, Xekinima.
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[/box]Joe a fait un discours très puissant, qui a touché le cœur de quasi chaque personne présente, apportant un message de solidarité aux travailleurs grecs et soulevant la nécessité d’une lutte commune à travers l’Europe pour contrer les attaques des patrons.Joe a salué les luttes de la classe ouvrière grecque et de Syriza, clamant que : ‘‘Ils vous demandent de suivre l’exemple de l’Irlande. Mon conseil aux travailleurs de Grèce est : n’acceptez pas la politique de coupes et d’attaques imposées par le gouvernement irlandais aux travailleurs irlandais. Et mon conseil aux travailleurs irlandais de Dublin, qui m’ont élu au Parlement Européen, est ceci : suivez l’exemple de lutte et de résistance fourni par les travailleurs grecs!’’
Concernant la crise de la dette, il a déclaré que: ‘‘Nous devons refuser de payer pour la crise causée par les patrons. Nous luttons aux côtés des travailleurs en Grèce. Nous disons non à la dictature du FMI et des marchés.’’
Il a ensuite poursuivi par l’annonce de l’initiative d’eurodéputés de gauche en faveur d’une semaine d’action commune contre la nouvelle austérité à travers toute l’Europe, avec une mention particulière pour la solidarité dont a aujourd’hui besoin la classe ouvrière grecque. Cette initiative a été lancée par Joe Higgins lui-même, mais implique maintenant des eurodéputés de partis de gauche en Grèce, en Chypre, en France, au Portugal, au Danemark et en Suède. Il a expliqué que :
‘‘Nous appelons à une semaine d’action de solidarité du 21 au 26 juin, et nous appelons les partis de gauche, les organisations sociales et les syndicats à mobiliser pendant cette semaine, en solidarité avec la classe ouvrière en Grèce et avec tous les travailleurs européens qui sont confrontés aux mêmes problèmes.’’
Il a également expliqué que: ‘‘La crise actuelle en Europe n’a pas été provoquée par la dette grecque, mais est le résultat de la crise à laquelle est confrontée le système capitaliste sur le plan mondial…’’
Concernant les tâches des partis de gauche pour contrer la crise capitaliste, Joe a insisté sur le fait que : ‘‘Nous devons rompre avec la domination des marchés, renationaliser le système bancaire sous le contrôle des travailleurs et de la société, de sorte que nous puissions diriger les investissements vers les besoins de la société, assurer les pensions, créer des services publics et redonner un travail à des milliers de travailleurs.’’
L’audience a croulé sous les applaudissements lorsque Joe a commenté le rôle des marchés concernant la dette: ‘‘Ce ne sont ni les travailleurs irlandais, ni les travailleurs grecs qui ont emprunté des milliards. Que les marchés aillent se faire voir, effaçons les dettes ! Ce sont après tout que des spéculateurs : ils ont joué, et ils ont perdu.’’
La contribution dynamique de Joe a intrigué et suscité les éloges de nombreux camarades et sympathisants. Ce n’est pas un accident si Joe a été applaudi par le public à chaque fois qu’il terminait une phrase, démontrant dans la pratique la puissance et l’attraction des idées et des propositions du marxisme révolutionnaire, en particulier dans le contexte actuel de grave crise capitaliste.
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SYRIZA : une chance historique pour la gauche en Grèce.
Actuellement, la Grèce connaît une grave crise politique. Depuis plusieurs années, la situation se dégrade au niveau économique et social. Ceci a renforcé la prise de conscience de la population envers cette exploitation et le besoin d’une alternative politique, sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs. C’est ainsi que s’est développée la formation de gauche SYRIZA, jusqu’à jouer un rôle politique important. Quelles sont les chances offertes par cette évolution et quels sont les dangers cachés derrière ces chances ?
Analyse par Wouter W. d’Athènes
La crise politique va de pair avec un déclin économique et social.
Les médias parlent quotidiennement des innombrables scandales qui caractérisent le gouvernement actuel et le précédent. Les deux plus grands partis, ND et PASOK, jouent les rôles principaux dans ces scandales. ND (conservateurs de droite) est l’actuel parti au pouvoir ; PASOK (sociaux démocrates), le précédent.
Les scandales se rapportent à la corruption, à des accords secrets avec des entreprises, aux gigantesques avantages financiers donnés à l’église orthodoxe…. Ceci a pour conséquence que les deux partis ont perdu beaucoup de voix dans les sondages. Actuellement, PASOK est le plus grand parti mais avec moins de voix qu’auparavant.
La tromperie vis-à-vis de la population a comme résultat que de plus en plus de gens prennent conscience de l’exploitation par cette classe de chefs d’entreprises, de chefs religieux et de leurs représentants politiques. C’est pourquoi la situation politique actuelle, avec un président et un gouvernement ND, est très instable. Quelques ministres ont déjà obligatoirement démissionné et la majorité au parlement ne s’élève qu’à un siège. Quand celui-là disparaîtra, il y aura de nouvelles élections.
A côté de cette situation politique instable, la Grèce est aussi caractérisée par un fort degré d’exploitation. Une série de grèves nationales suite aux attaques sur le système des pensions en est l’extériorisation sous forme de lutte. Depuis l’introduction de l’euro, les prix ont très fortement augmenté mais les salaires sont restés à l’ancien niveau. Beaucoup de salaires ne s’élèvent qu’à 600 ou 700 euros.
Il est question d’un chômage grandissant et, à beaucoup de niveaux, les travailleurs se font de plus en plus exploiter. En plus d’une énorme diminution de leur pouvoir d’achat, les travailleurs sont livrés aux caprices des chefs d’entreprises et ce, assurément dans les entreprises où aucun syndicat n’est représenté. Cela signifie d’accepter toutes les conditions de travail sinon le licenciement suivra ! Les émigrés sont employés pour des salaires très bas et dans des environnements malsains. Les étudiants et les élèves se voient aussi obligés de travailler dans ces conditions pour payer leurs études.
En plus des pertes d’emplois, la crise économique a des conséquences visibles en Grèce. C’est ainsi que, là aussi, des banques sont en difficulté et que l’argent des impôts payés par les citoyens (28 milliards d’euros) est réservé au sauvetage de ces banques privées en cas de besoin. En même temps, le gouvernement contredit à tort un approfondissement de la crise en Grèce.
Aussi bien la crise économique que les attaques contre les conditions de travail montrent que la résistance des travailleurs doit continuer à s’organiser. Pour que cela soit possible, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire. Ces dernières années, de nombreux pas ont été faits dans cette direction, par la création et le développement de SYRIZA. Mais ce rassemblement d’organisations de gauche est-il bien le nouveau parti des travailleurs sur lequel les travailleurs comptent ?
SYRIZA : un nouveau parti des travailleurs ?
La création de SYRIZA (coalition de gauche radicale) se situe en 2004 lorsque, à côté de Synaspismos (déjà un rassemblement de quelques organisations de gauche et écologistes), toute une série d’organisations se sont groupées pour former un nouveau front de gauche. Ces organisations comportaient des tendances Maoïstes et Staliniennes mais également des tendances Trotskystes, des groupements écologistes et toute une série de participants indépendants actifs politiquement.
Notre organisation-sœur en Grèce, Xekinima, a beaucoup discuté au sujet d’une participation à SYRIZA et en est devenue officiellement membre en juin 2008. Etant donné que, l’année passée, SYRIZA est devenu un instrument important pour défendre les perspectives des travailleurs sur la scène politique, nous voyons ceci comme un pas important vers un parti des travailleurs valable.
Actuellement, il s’agit toutefois d’un groupement d’organisations sans structures démocratiques et sans programme clairement défini. SYRIZA peut toutefois déjà compter sur un large soutien de la population. Lors des dernières élections (septembre 2007), la formation a obtenu un peu plus de 5% ; actuellement, son résultat dans les sondages se situe entre 10 et 15%.
SYRISA a pu se développer sur la base d’une rhétorique de gauche ; dès que la direction commence à manquer de clarté dans ses propos, le soutien diminue. Le parti social-démocrate PASOK veut envisager une coalition pour le prochain gouvernement. Un certain nombre de personnes de premier plan ne se démarque pas assez clairement de la social-démocratie, ce qui a mené à une chute dans les sondages. Deux anciens leaders de Synaspismos ont déjà publiquement appelé à entrer à leurs côtés dans un prochain gouvernement. Nous appelons toutefois à choisir un gouvernement de gauche. C’est pourquoi il y a une proposition permanente vers le KKE (le Parti Communiste) et d’autres formations politiques de gauche afin d’effectivement réaliser cela à l’avenir.
SYRIZA offre beaucoup de possibilités mais contient, en même temps, un certain nombre de dangers qui, déjà dans le passé, ont rendu impossible un parti des et par les travailleurs. Disons clairement que SYRIZA n’est pas (encore) un parti des et par les travailleurs.
SYRIZA : une foule de possibilités mais aussi de dangers.
Quelles sont les possibilités offertes par SYRIZA ? Et quels sont les dangers qui menacent cette chance historique pour la gauche en Grèce ?
Avant tout, SYRIZA offre la possibilité de développer et de réaliser, à gauche, un véritable parti pour et par les travailleurs. Actuellement, il défend déjà un certain nombre de revendications des travailleurs, en soutenant leur lutte. Par exemple, SYRIZA soutient les grèves et manifestations, aussi bien des étudiants que des travailleurs. Beaucoup de travailleurs et d’étudiants voient cette formation comme la porte vers la libération de l’exploitation quotidienne et de la discrimination. Cela leur donne une perspective de résistance contre le pouvoir capitaliste et renforce leur foi dans la lutte pour une nouvelle forme de société.
Un mouvement et un parti qui n’est pas créé par la classe riche et corrompue des capitalistes mais par celle des travailleurs constitue le noyau du potentiel de cette formation. Toute revendication socialiste et démocratique est chaudement accueillie par beaucoup de travailleurs qui, actuellement, voteraient SYRIZA. Mais ces revendications ne sont pas des caractéristiques acquises de SYRIZA, vu qu’on y utilise un langage équivoque.
Ceci nous amène aux dangers qui se cachent derrière cette chance unique pour SYRIZA. Etant donné la présence de différentes tendances politiques dans cette formation, les positions sont différentes quant au chemin que SYRIZA doit emprunter. Les deux grandes discussions concernent la structure et le programme de SYRIZA.
Actuellement, la structure de l’organisation consiste en organes dirigeants (nationaux et locaux) qui ne comportent que des représentants des organisations participantes et quelques membres indépendants. Il n’existe pas de structure démocratique dans laquelle les membres pourraient voter pour un programme et une direction. Il n’est pas question non plus d’un parti dans lequel, par exemple, serait garantie la possibilité de révoquer de façon permanente des élus. Si, par exemple, un parlementaire ne défend pas les revendications des travailleurs, il ne peut pas être immédiatement démis de ses fonctions politiques.
Il existe aujourd’hui une aile droite au sein de SYRIZA, essentiellement composée d’une ancienne génération venant de Synaspismos. Ceux-là, tout comme quelques autres tendances, ne mettent pas de revendication socialiste en avant et flirtent avec PASOK afin de former un futur gouvernement. Leur réformisme n’apportera aucun changement. Cela a été démontré de nombreuses fois par l’histoire. Songez aux exemples récents comme Rifondazione en Italie, Die Linke en Allemagne et le SP aux Pays-Bas. Avec la structure actuelle, ces réformistes peuvent, sans approbation démocratique, faire ce qu’ils veulent au nom de SYRIZA, ce qui ne serait pas le cas avec une structure démocratique développée. L’absence d’une telle structure ne constitue toutefois pas une excuse pour un programme non socialiste.
Le programme actuel de SYRIZA est très restreint et imprécis. Actuellement, la discussion règne au sujet d’un plus grand développement du programme. Ici aussi, la lutte s’engage entre le côté de gauche et le côté réformiste de droite. Nous avons milité avec Xekinima, pas seulement avant la participation à SYRIZA mais aussi depuis notre participation, pour un programme socialiste démocratique. Ayant mis ceci en avant de façon conséquente, sous forme de revendications très claires, nous voyons maintenant grandir le soutien pour un tel programme. De plus en plus de gens prononcent le mot « socialisme ». L’intérêt pour la gauche est un fait et est renforcé par la pression venant de la base ainsi que par le succès des revendications de Xekinima.
Celui-ci a veillé à ce qu’il y ait plus ou moins unanimité pour un certain nombre de sujets : augmentation énorme des salaires et des pensions, semaine de 35 heures, journée de 7 heures, semaine de 5 jours, stop à la flexibilisation des emplois, pour des contrats stables, disparition de toutes les lois qui ont attaqué la sécurité sociale, pour des investissements énormes dans les soins de santé et l’enseignement (en pourcentage du PIB)… Les revendications deviennent aussi plus fortes au sujet de thèmes tels que le racisme, l’immigration, les prisonniers, l’égalité entre hommes et femmes, l’environnement,… De plus, nos revendications portent sur la nationalisation des secteurs privatisés et l’indexation des salaires. Attention, certains personnages au pouvoir osent mal utiliser un mot comme «nationalisation », dans le sens que l’Etat devrait racheter ces secteurs.
Etant donné que, jusqu’à présent, il n’existe pas de programme clairement détaillé, SYRIZA reste une formation instable. Les travailleurs restent dans l’expectative car SYRIZA laisse encore des doutes. SYRIZA doit utiliser la chance qui lui est offerte par les travailleurs. Pour cela, il doit aussi devenir plus visible dans la rue.
A cause de la pression du PASOK et des médias pour se joindre aux partis du centre et à cause de l’acceptation de cette proposition par l’aile droite de SYRIZA, une scission ne peut être exclue dans les temps à venir. Une séparation d’avec l’aile droite rendrait SYRIZA plus fort en ce qui concerne une entente pour un programme socialiste et une structure démocratique.
Nécessité d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique.
Si on regarde la Belgique, il est clair qu’actuellement, aucun nouveau parti des travailleurs ne se présente à gauche, ni même aucune initiative qui y tendrait. Sur certains plans, SYRIZA pourrait constituer un exemple pour la Belgique.
Le potentiel pour une formation politique alternative peut se manifester particulièrement vite. La montée de SYRIZA en est une expression. Une coopération dans la gauche peut être utile pour arriver à une nouvelle formation mais peut aussi mener à la confusion en matière de programme et de structure. Ce sont des éléments essentiels dans le développement vers un parti des travailleurs. Nous défendons un programme socialiste démocratique et une structure démocratique ouverte pour le parti. Ceci mène à un grand soutien pour Xekinima au sein de SYRIZA mais plus généralement dans la société. Un véritable engagement des travailleurs et de leurs familles dans le développement d’une alternative politique sera d’une importance déterminante pour l’avenir de SYRIZA.
En Belgique aussi, il y a nécessité d’une perspective vers une autre société. Aujourd’hui, les partis néolibéraux, de droite, nationalistes et racistes se portent tous garants de la poursuite de l’exploitation des travailleurs. Le patronat et les politiciens traditionnels veulent répercuter la crise du capitalisme sur les travailleurs, en amplifiant l’exploitation. Ceci renforce la nécessité d’une alternative politique.
Une alternative doit être construite à partir du mouvement des travailleurs, de façon que notre voix soit représentée au niveau politique. Par ces mots que je vous envoie de la Grèce combative, je veux aussi faire un appel enflammé pour que la lutte s’organise en Belgique et que des pas soient réalisés dans la direction d’une alternative politique.
Liens :
- Rubrique “Nouveau parti des travailleurs” de ce site
- L’avenir à gauche appartient-il encore aux PS ? Article de Jean Peltier paru dans l’édition de novembre du Journal du Mardi (n°350) dans la rubrique “Débat”
- Problèmes rencontrés dans la construction de nouveaux partis des travailleurs
- Grèce: Syriza change la donne!
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Grèce : Syriza change la donne !
Ecole d’Eté du CIO-2008
La situation politique en Grèce a profondément changé suite à l’émergence du phénomène Syriza, que nos camarades grecs ont rejoint il y a peu. Voici leur présentation de la situation lors de l’école d’été du CIO.
Syriza est une coalition de 11 partis et organisations de gauche (divers groupes trotskistes ou maoistes, des scissions du parti social-démocrate Pasok ou du parti communiste KKE, des altermondialistes et beaucoup d’inorganisés) que nous avons rejoint il y a deux mois. Syriza est en formation, mais il y a déjà une bataille entre l’aile droite qui est organisée et l’aile gauche qui ne l’est pas encore.
Les élections de septembre 2007 étaient leur première participation et Syriza avait obtenu 5%. En un an, le soutien de Syriza a été presque multiplié par trois pour arriver à 13%, voir 19% dans les sondages, soit un million de personnes. Cela illustre le potentiel et le vide qui existe à gauche et cela a modifié le rapport des forces dans le pays. Des couches larges dans la société considèrent Syriza comme une alternative au gouvernement, ce qui surprend les anticapitalistes de Syriza, qui craignent de devoir répondre au changement dans la société et n’y sont pas préparés. Syriza a cassé la tradition de vote misérables pour l’extrême-gauche, c’est aujourd’hui le seul parti de gauche dont le soutien augmente.
Le Pasok est dans une crise dont il n’arrive pas à sortir. Les masses savent qu’elles n’ont rien à attendre d’une organisation qui ne fait rien pour se distinguer de la politique du gouvernement malgré le fait qu’elle est dans l’opposition. Des dizaines de scandales de corruption ont impliqué des membres du Pasok.
La classe capitaliste est très inquiète. Le gouvernement de droite n’a plus qu’un siège de majorité et le Pasok n’est pas une alternative fiable. Le parti communiste KKE et Syriza ont ensemble dans les sondages jusqu’à 25% des voix. Des milliers d’articles parlent de l’émergence du phénomène Syriza, qui représente un véritable casse-tête électoral.
La situation sociale a elle aussi beaucoup changé en un an. Le mouvement étudiant a réussi à attirer les lycéens et les professeurs aux cours de manifestations et d’occupations. Au cours d’une lutte de deux mois, le mouvement a réussi à obtenir des concessions sur la question de la gratuité de l’enseignement. Mais le gouvernement a quand même introduit le capital privé dans l’enseignement après la grève et les collèges privés sont légalisés. Les étudiants organisent maintenant la riposte pour empêcher l’application de ces lois et personnes ne sait jusqu’où cela peut aller.
La Grèce a connu trois grèves générales avec 3 millions de grévistes au point culminant. Des dizaines de professions ont aussi été en grève entre celles-ci: les dockers, les journalistes, les avocats, les éboueurs, les électriciens… La réforme des pensions a mené à une lutte qui a fait partir le ministre responsable. Le nombre de travailleurs impliqués montrait que la volonté de lutter était présente, mais les directions syndicales n’ont pas été à la hauteur et ne voulaient pas aller jusqu’au bout. La conscience de classe se développe vraiment dans une telle situation.
L’an dernier, le gouvernement n’a rien fait pour aider les victimes des incendies de forêts et de multiples scandales de corruption ont touché les partis. L’inflation est aussi très grande dans un pays où ¼ de la population vit sous le seuil officiel de pauvreté.
Mais ces conditions objectives ne suffisent pas à expliquer la formation de Syriza. De nouveaux éléments ont permis cela, notamment l’attitude sectaire et arrogante du KKE qui a laissé le champ libre à une formation possédant une attitude ouverte. Ensuite il y a l’échec de la gauche anti-capitaliste, qui représente au moins 30 organisations différentes et qui joue pourtant un rôle dirigeant dans les protestations, notamment étudiantes. Syrisa a opéré un tournant à gauche en critiquant vertement les partis traditionnels et en faisant référence au socialisme ainsi qu’à d’autres termes de gauche, mais sans toutefois d’explication, ni de soutien aux luttes sociales et syndicales. Synaspismos, qui fait partie de Syriza, a connu aussi un tournant à gauche qui a commencé il y a trois ans avec l’élection de leur nouveau dirigeant.
Les conditions objectives et subjectives vont continuer à se conjuguer pour nous fournir assez d’adrénaline politique pour mettre en avant l’alternative socialiste au capitalisme.