Your cart is currently empty!
Tag: Socialist Party
-
Protestation contre la peine de mort en Inde
Ce 12 septembre, une action aura lieu devant l’ambassade indienne à Bruxelles, contre la peine de mort en Inde. Trois militants qui avaient été arrêtés pour leur implication présumée dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, en mai 1991, seront pendus au cours de ces prochains mois. Cette mobilisation contre la peine de mort en Inde aura lieu de 14h à 16h.
Ces trois personnes, Murgan, Santhan et Perarivalan, font partie d’une série de militants arrêtés après l’assassinat de l’ancien Premier ministre en 1991. Il est fort largement admis que le jugement de ces prisonniers a été fort loin d’être équitable. Leur implication dans cet assassinat est toujours fortement contestée et une campagne a été lancée pour les faire échapper à la peine de mort, principalement dans l’Etat indien de Tamil Nadu et dans la diaspora tamoule (minorité ethnique au Sri Lanka et dont ils font partie). Plusieurs militants ont d’ailleurs développé à partir de cela la campagne "Stoppez la peine de mort en Inde", une campagne soutenue par Noam Chomsky, Arundhati Roy, Desmond Tutu et l’eurodéputé Paul Murphy.
Nous soutenons cette campagne et appelons à rejoindre l’action. Ce 30 août, une action similaire a été menée à l’ambassade indienne à Londres en présence de plusieurs centaines de personnes (voir photo) et c’est à la suite de cela que se déroulera l’action devant l’ambassade indienne de Bruxelles ce 12 septembre, 217 Chaussée de Vleurgat, 1050 Ixelles.
Manny Thain, membre de la section britannique de la campagne internationale de solidarité avec la communauté tamoule ‘‘Tamil Solidarity’’ a déclaré: ‘‘La peine de mort est tout à fait barbare. Ces trois hommes doivent être immédiatement amnistiés. Ce sont des prisonniers politiques qui n’ont pas commis de crime contre l’humanité, au contraire du président du Sri Lanka Rajapakse. Le gouvernement indien soutient toujours le président sri-lankais et a donc lui aussi du sang sur les mains. L’ONU soupçonné de crimes de guerre. C’est de l’hypocrisie pure. Nous nous opposons à la peine de mort et demandons son abolition."
La participation de l’Inde lors de la récente guerre menée au Sri Lanka est bien connue et a reçu beaucoup d’attention dans l’Etat indien de Tamil Nadu. Dans cette guerre, qui s’est terminée en mai 2009, au moins 40.000 personnes ont été tuées les dernières semaines uniquement. L’énorme colère suite à l’implication du gouvernement indien a été illustrée par les dernières élections régionales de l’Etat de Tamil Nadu, où le Parti du Congrès, au pouvoir en Inde, et ses partenaires locaux ont reçu une cuisante défaite. Aujourd’hui, le gouvernement tente de détourner l’attention avec la pendaison de ces militants. Cette colère ne fera toutefois que s’accroître.
Nous appelons à une manifestation, soutenue par l’Organisation Culturelle Tamoule (Tamil Culturele Organisatie) et la Campagne Tamil Solidarity. Rassemblement lundi prochain à 14h à l’ambassade indienne, 217 Chaussée de Vleurgat à Ixelles (Bruxelles). De la gare centrale, l’ambassade peut être atteinte avec le bus n°38 (direction Helden/Héros, arrêt "Van Eyck", après un vingtaine de minutes, l’arrêt est tout près de l’ambassade).
Lettre de protestation utilisée à Londres
We are here today to protest against the death penalty given to Murugan, Santhan, and Perarivalan who were accused of involvement in the assassination of former Prime Minister Rajiv Gandhi. We believe their case was not heard properly and the highest penalty of capital punishment is not justified and must be retracted.
These men have languished in solitary confinement for the past 21 years and have lived with the fear of being sent to the gallows at any moment. In fact a ‘life’ sentence is normally only around 14 years.
The Indian government has now been forced to delay their execution by eight weeks, through Chennai high court order, but we will continue to protest to demand that the death penalty be cancelled. We demand that either they are released immediately or their case is re-opened and heard publicly with the representatives of working people in India taking active part in it.
We register here our passionate and absolute opposition to capital punishment. It is an inhuman act and should not be in practice in any country, especially one claiming to be a ‘democracy’. We demand the immediate abolition of capital punishment in India.
We therefore demand that others who have been given death sentence: Afzal Guru, Devendranath Dass of Assam and Devinder Singh Pal Bhullar of Punjab, should also be pardoned and their mercy petition should be accepted.
Internationally there is huge disgust at the planned hanging of these three men and the media is increasingly looking at the credentials of the so-called ‘biggest democracy in the world’.
The ‘End Death Penalty in India’ campaign, which includes the Tamil Solidarity campaign, has gained considerable support worldwide.
In a matter of days over 1,000 people have signed the petition against the death penalty in India. The list includes well-known and celebrated human rights activists and spokespeople: Desmond Tutu, former archbishop and anti-apartheid campaigner in South Africa; Noam Chomsky, US political theorist and activist; Arundhati Roy, writer, activist and Booker prize winner; Paul Murphy, Member of the European Parliament from the Socialist Party, Ireland.
That the Indian government has meanwhile given political and material support to the Sri Lankan regime of Rajapaksa, accused by the UN of war crimes, is a further cause for anger. This must stop. We demand a genuinely international independent investigation into the events of the war to be carried out by a people’s tribunal consisting of accountable representatives of the working class and poor people from all communities, chosen by them and observed by international trade union and human rights organisations.
The End Death Penalty in India campaign and Tamil Solidarity will continue to build support internationally until a decision to end capital punishment is reached.
Yours,
Tamil Solidarity Campaign
End death Penalty in India campaign -
A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette nouvelle rubrique de socialisme.be vous proposera régulièrement des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
A noter dans votre agenda
- 16-18 septembre : Camp de formation marxiste de Etudiants de Gauche Actifs destiné à préparer cette nouvelle année académique
- Di. 25 septembre : Bruxelles. Slutwalk – protestation contre le sexisme, RDV 14h30 Gare du Nord
- Sa. 29 octobre : Seconde Journée du Socialisme en Flandre, à l’initiative de la Table Ronde des Socialistes
- sa.-di. 26-27 novembre : Congrès régionaux du PSL
- 3 décembre : Manif climat
- 8 mars 2012: manifestation anti-NSV à Louvain
- 25 mars 2012 : protestations contre le rassemblement des réactionnaires antiavortement à Bruxelles
[/box]
Pourquoi je suis devenu membre
Thomas, Liège
D’abord, j’aimerais dire que je suis une personne qui prend conscience du monde dans lequel elle vit et qui est convaincue qu’il faut agir au lieu de simplement constater.
J’ai toujours senti en moi le besoin de m’indigner face à des situations que je ne jugeais pas justes et, à partir de ce moment, il m’est venu la nécessité de militer au sein du PSL.
En effet, ce qui m’a plu au PSL, c’est la mentalité non-électoraliste de ses membres et leur acharnement face à un monde qui ne croit qu’en la réussite personnelle, tel un “american dream” étendu sur la planète entière.
Je suis le genre de personne qui pense que le bien être personnel est amené par le bien être collectif au sein de n’importe quelle société et je suis convaincu que nous pouvons tendre vers ce type de société si chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, conscient de la nécessité de changer la prison dorée dans laquelle nous vivons depuis le XVIIIème siècle.
En conclusion, j’ai rejoint le PSL par besoin personnel, par nécessité et surtout pour l’humanité qui habite chacun de ses membres.
Pour une société meilleure, amis camarades, vive la révolution !
Ecole d’été réussie avec 360 marxistes de 33 pays
Par Hanne (Anvers)
Le PSL fait partie d’une organisation internationale, le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), qui est active dans une cinquantaine de pays sur tous les continents. Fin juillet, l’école d’été européenne du CIO s’est déroulée à Louvain et a rassemblée 360 participants issus d’Europe mais aussi des Etats-Unis, du Venezuela, du Brésil, du Nigéria, de Tunisie, d’Israël, de Palestine, du Liban, d’Inde, de Malaisie, du Kazakhstan ou encore d’Australie.
Cette école d’été fut particulièrement intéressante au vu de la situation politique internationale. Nous avons connu les renversements de régimes dictatoriaux en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la lutte de masse dans des pays Européens comme la Grèce, des mouvements aux Etats-Unis (au Wisconsin). Même Israël connaissait alors les débuts d’un mouvement de masse. En même temps, le capitalisme connaît une crise profonde et les capitalistes ne savent plus comment guérir leur système malade.
Il faut remonter aux années ’60 pour retrouver autant de mouvements de révolte au même moment, avec des slogans et des tactiques qui se reprennent et se diffusent à large échelle. Cela illustre le sentiment de solidarité internationale. Dans un contexte de changements rapides et de mouvements, des discussions internationales telles que celles menées à cette école d’été sont indispensables.
Les participants ont été particulièrement intéressés par les discussions sur les récents mouvements de masse, et les sessions consacrées à la Grèce, au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord ont par conséquent très certainement constitué le point d’orgue de cette semaine. Tant là où nos forces sont un peu plus développées (en Grèce par exemple) que là où nous posons nos premiers pas (en Espagne, en Tunisie ou en Egypte), la question du programme à défendre et des perspectives sur lesquelles le baser est un élément des plus cruciaux.
Tout au long de cette école, le fil conducteur a sans doute été le fait que nous nous trouvons actuellement à un tournant de la situation objective mondiale. Mais le CIO s’y était déjà préparé depuis un bon moment, et nous faisons actuellement de très bonnes interventions. En Grèce, nous attirons une couche de militants ouvriers et de jeunes ; en Espagne, nous avons posé les premières bases destinées à construire une section solide. Le retour de la lutte des classes en Grande-Bretagne a immédiatement conduit à une croissance du Socialist Party qui, pour la première fois depuis des années, a à nouveau franchi la barre significative des 2000 membres. En Irlande, nous avons maintenant deux élus au Parlement – Joe Higgins et Clare Daly – qui, tout comme notre député européen Paul Murphy, étaient présents à l’école d’été.
Chaque jour a connu son lot de discussions diverses et variées sur la lutte syndicale, la position des femmes, la lutte contre l’homophobie et la défense des LGBT, la situation particulière du Kazakhstan aujourd’hui, l’Asie, le Nigéria, l’antifascisme,… Un enthousiasme gigantesque était présent, de même que la volonté de profondément s’engager dans les luttes.
L’enthousiasme s’est d’ailleurs notamment illustré lors de l’appel financier, dont la récolte s’élève à pas moins de 25.000 euros pour aider à la construction de nos forces au niveau international. Sur base de sérieuses discussions politiques et de notre programme socialiste cohérent, nous pouvons faire des pas en avant même si, dans la période actuelle, les éléments compliquant ne manquent pas.
Fonds de lutte : 73% de notre objectif trimestriel obtenu après deux mois
Voici ci-dessous un état des lieux de notre récolte de fonds de lutte pour la période Juillet-septembre 2011. Chaque trimestre, nous voulons récolter 11.000 euros de soutien financier parmi nos membres et nos sympathisants. Après deux mois, nous avons obtenu 8.044,45 euros de soutien, soit 73% de notre objectif. Il est donc parfaitement possible de réaliser le reste de notre objectif au cours du mois de septembre.
Vous voulez participer à cet effort ? C’est bien entendu possible, en prenant un ordre permanent de soutien par exemple. A partir de 2 euros ou plus par mois, vous recevrez d’ailleurs chaque mois un exemplaire de notre mensuel, Lutte Socialiste. Versez votre contribution sur le compte n°001-2260393-78 du PSL avec pour communication “soutien”.
- Hainaut-Namur : 75%
- Brab. FL – Limbourg : 74%
- Bruxelles Brab.Wall. : 62%
- Flandre Or. et Occ. : 60%
- Anvers : 59%
- Liège-Lux.: 16%
- National : 271%
- TOTAL: 8.044,45 €, soit 73%
-
Irlande : Campagne contre la ‘‘Household Tax’’
Le gouvernement irlandais veut instaurer une ‘‘Household tax’’, soit un impôt foncier de 100 euros sur chaque maison et est la suite logique de la précédente taxe sur l’eau. Avec cette taxe, un pensionné ou un travailleur précaire devra débourser exactement la même chose qu’un millionnaire ! C’est tout particulièrement dégueulasse dans le contexte actuel de l’Irlande. Ce nouvel impôt n’a absolument rien à voir avec l’amélioration des services proposés par les collectivités locales, il ne s’agit que de continuer de saigner les travailleurs et leurs familles pour payer le renflouement des banques.
Socialist Party (CIO-Irlande)
En Irlande, chacun sait fort bien que cet impôt commencera à 100 euros, mais grimpera implacablement si nous nous laissons faire. L’Economic Social and Research Institute (un think tank influent en Irlande) réclame que cette taxe se poursuive pour des années et des années, son principal économiste, John Fitzgerald, allant même jusqu’à dire qu’il ne s’agit là que d’un ‘‘début’’ et qu’il va falloir augmenter cette taxe jusqu’à 800 euros en plus d’une taxe sur l’eau de 500 euros.
La vie quotidienne devient déjà intolérable en Irlande avec les nombreuses coupes salariales, l’augmentation des taxes ou des hypothèque,… Jusqu’où cela peut-il encore aller ?
Balayant toutes leurs promesses électorales, le Fine Gael (centre-droit) et le Parti Travaillsite (la coalition au pouvoir depuis les récentes élections) veulent totalement collaborer aux diktats de l’Union Européenne, de la Banque Centrale et du Fonds Monétaire International. Pour la population, cela signifie de faire face à de nouvelles mesures d’austérité. Cette politique, en plus des licenciements et du chômage, qui se mène depuis déjà un moment et qui consiste à pomper les moyens des ménages, a fait chuter la consommation personnelle de 13 milliards d’euros en 3 ans dans le pays. L’austérité cause des ravages à travers l’Europe, elle ne fera qu’empirer la crise et de garantir la faillite.
Can’t Pay! Won’t Pay!
Ce nouvel impôt n’est pas une fatalité. Nous pouvons le vaincre, mais uniquement avec une campagne de non-paiement de la taxe construite par la base, avec l’implication réelle de la population, dans chaque secteur de la société. Le Socialist Party (parti-frère du PSL en République irlandaise) plaide en ce sens. Dans les années ‘90, le Socialist Party avait dirigé une campagne similaire, l’Anti Water Charges Federation, contre une taxe sur l’eau, une campagne couronnée de succès.
La construction de cette campagne massive de non-paiement, y compris aux tribunaux et par une opposition politique résolue, avait alors forcé le gouvernement de l’époque de supprimer cette taxe. Les élections partielles de 1996 à Dublin West étaient devenues un véritable referendum sur cette question, l’establishment politique avait été profondément ébranlé. Joe Higgins s’y était présenté et n’avait raté son élection que de peu (il fut élu au Parlement l’année d’après).
Le ministre Bruton a déclaré que cette taxe n’était ‘‘que de 100 seulement’’. Cette somme constitue déjà un fardeau actuellement pour les ménages irlandais, et elle grimpera au delà des 1.000 euros très vite, la troïka européenne ayant exigé de nouveaux impôts de ce type pour les deux années à venir. Le gouvernement ne fait en fait que tâter le terrain pour l’instauration de nouvelles taxes, plus lourdes, à l’avenir. Si cette Household Tax est facilement acceptée, le gouvernement se sentira plus confiant pour poursuivre cette politique, et l’amplifier. Construire une campagne massive de non-paiement maintenant, c’est aussi rendre plus difficile l’application d’autres attaques par la suite.
Ne nous laissons pas intimider!
Le gouvernement fera tout pour forcer la population à céder, avec la menace d’amendes draconiennes et de condamnations aux tribunaux. Cela contraste violement avec l’attitude très douce adoptée par les autorités face aux criminels en col blanc millionnaires qui ont détruit l’économie ! Aucun banquier ou homme d’affaire n’a été inquiété. En construisant une puissante campagne de désobéissance civile de masse, implantée dans chaque région, la solidarité peut donner confiance aux ménages pour s’unir et maintenir leur refus de payer cette taxe. Il est impossible de tirer des milliers de personnes devant les tribunaux.
Opposition politique
Le Parti Travailliste est maintenant du côté du Fine Gael et du Fianna Fail (centre droit) pour soutenir l’instauration de taxes qui frapperont les ménages – en dépit des différentes annonces dans les médias durant la dernière campagne électorale. Il faudra se souvenir de cette trahison cynique tandis que les politiciens travaillistes qui disent s’opposer à cette taxe tout en restant bien tranquille au sein du Parti Travailliste ne sont que de vulgaires opportunistes. Le Sinn Fein a déclaré qu’il s’opposait à la Household Tax, mais a malheureusement décidé de ne pas mettre ses ressources et ses moyens derrière une campagne de non-paiement, qui reste la seule façon de mettre en échec cette véritable escroquerie. Ceci décevra sans doute beaucoup d’électeurs du Sinn Fein.
Le Socialist Party / United Left Alliance est le seul parti qui propose clairement le boycott et est actif dans la construction d’une campagne nationale, indépendante et basée sur une implication active de la population. Notre expérience dans ce type de campagne est par ailleurs unique dans le pays.
En dépit de la propagande quotidienne des médias traditionnels, il existe de grandes richesses inexploitées en Irlande. Le pays n’est pas s’est pas brisé. L’Irlande reste en 6e position sur les 27 pays de l’Union Européenne en termes de richesse financière. Naturellement, cette richesse est concentrée dans quelques mains seulement. La Banque Centrale a rapporté qu’en mai 2011, il y avait quelque 120 milliards d’euros en dépôt dans les banques irlandaises – pourquoi ne pas instaurer un impôt sur la fortune plutôt que de faire subir de nouvelles taxes à la population et de prendre en otage notre enseignement et nos services de santé ? Les ressources naturelles de gaz et de pétrole pourraient également être exploitées au profit de la société irlandaise, plutôt que pour une ou deux multinationales.
- Résistance croissante contre la politique antisociale en Irlande (Août 2011)
- Irlande : Retour sur les dernières élections générales (28 mars 2011)
- Première réunion du nouveau Parlement irlandais: L’opposition de gauche se fait entendre (10 mars 2011)
- Irlande: L’opposition de gauche entre au Parlement (27 février 2011)
-
Le parlementaire européen Paul Murphy et d’autres militants brutalement réprimés par la police
Vendredi dernier, une action a été menée dans le village irlandais de Rossport (dans le nord-ouest du pays) à l’initiative de la campagne ‘‘Shell to Sea’’. Cette campagne proteste contre le fait que les richesses naturelles de la région sont quasiment gratuitement livrées aux sociétés pétrolières. Le gouvernement prétend que tout le monde doit payer pour la crise qui frappe durement le pays, mais il brade les stocks de pétrole et de gaz et réprime les militants qui protestent contre cette politique.
Les chiffres du Département pour la Communication, l’Energie et les Matières Premières suggèrent que presque 540 milliards d’euros de ressources naturelles ont littéralement été offertes à des multinationales. Voilà le résultat des accords conclus dans les années 1980 et 1990, accords qui n’ont été remis en cause par aucun des différents gouvernements qui se sont succédés depuis lors. Depuis plusieurs années, une campagne à ce sujet est menée à Rossport et la population locale, fortement impliquée, a été réprimée a plusieurs reprise lors des diverses actions. Une militante a même été condamnée à 28 jours de prison. Détail piquant, cette condamnation a été prononcée par un juge marié à un ministre du Fianna Fial en fonction à ce moment-là… Le Socialist Party, la section de notre Internationale en République irlandaise, participe lui aussi à ce combat, et exige la nationalisation du secteur pétrolier et gazier pour que la priorité ne soit plus mise sur la soif de profit des grands actionnaires, mais bien sur la sécurité, l’approvisionnement en énergie bon marché pour la collectivité et le développement d’énergies renouvelables.
Vendredi dernier, une délégation du Socialist Party comprenant le député européen Paul Murphy s’est rendue à Rossport pour une action de la campagne ‘‘Shell to Sea’’. Cette action visait plus spécifiquement la construction d’un pipeline à haut risque de la multinationale bien connue Shell.
Paul a expliqué par la suite : ‘‘J’ai vu et ai été concrètement victime de la violence qu’utilise quotidiennement la police contre les manifestants. J’ai participé à un sit-in pacifique en face d’un camion de Shell. Pour dégager notre protestation non-violente, la police a eu recourt à un degré de violence délibérément choisi pour blessé les manifestants.
‘‘Les agents de police se sont criés, à plusieurs reprises, qu’ils devaient expressément viser les zones sensibles. Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre ce que cela voulait dire. J’ai moi-même reçu plusieurs coups à la tête et ai été violement attrapé et tiré sur le sol.
‘‘Je n’ai pas été le seul manifestant à subir ce degré de violence, bien d’autres ont été traités de façon similaire. Il s’agit d’un bien sinistre développement que la police vise aussi clairement et ouvertement les zones sensibles pour frapper. C’est une tentative délibérée pour infliger des peines très douloureuses aux manifestants et ainsi les décourager de protester à nouveau par la suite. Ce développement est dans la droite ligne de la brutalité à laquelle fait face la population de la région depuis des années, et elle doit être condamnée.
‘‘J’appelle à une enquête publique immédiate, impliquant des représentants de la collectivité et du mouvement syndical, visant le comportement de la police ces dernières années à Rossport.’’
-
Les villes britanniques explosent – Un mouvement de masse des travailleurs est nécessaire pour vaincre le gouvernement
“Les images de désespoir et d’explosions de colère, comme celles de 1981, seront de retour dans nos rues. Les zones défavorisées des grandes villes –si pas les quartiers centraux alors les banlieues comme en France – seront le terrain de nouveaux incendies.” C’est l’avertissement que le ‘Socialist Party’ (section du CIO en Angleterre et Pays de Galles) avait donné il y a quatre mois dans un article à l’occasion de l’anniversaire des émeutes de Brixton en 1981. Cette semaine, des milliers de personnes ont été confrontées à la dévastation de leur quartier.
Dossier par Hannah Sell, Socialist Party. Photos de Paul Mattson
C’est une tragédie pour les petits commerçants dont le magasin a été pillé ou incendié, pour les travailleurs dont la voiture a été brûlée et peut-être encore pire pour ceux qui ont vu leur maison partir en fumée. Les pompiers ont été confrontés à des difficultés terribles dans leur tentative d’éteindre les incendies alors qu’autour d’eux il y avait des émeutes. Ces explosions de colère dans la rue sont les plus fortes que la Grande-Bretagne ait connu depuis le milieu des années 80. Les ministres se sont dépêchés de quitter leurs lieux de vacances pour tenter de “rétablir l’ordre”. Le Parlement a été rappelé jeudi [hier]. Jusqu’à présent, la seule réponse des politiciens bourgeois a consisté en des déclarations tapageuses sur la “racaille”, les “criminels” et la “violence aveugle”.
Les travailleurs qui habitent dans les quartiers touchés sont évidemment en colère contre les destructions qui ont eu lieu, mais ils seront également furieux des tentatives du gouvernement de se décharger de toute responsabilité par rapport à la situation. La réponse du “New Labour” est essentiellement la même que celle des conservateurs. Ed Miliband a simplement qualifié les émeutes de“comportement criminel scandaleux” et a exigé que David Cameron donne l’ordre “d’une intervention policière la plus forte possible.” Diane Abbot, députée du Hackney Nord et historiquement de l’aile gauche du Labour Party, a appelé à établir un couvre-feu. La direction du New Labour n’a à aucun moment mentionné les raisons pour lesquelles les jeunes ont pris part aux émeutes. Et ce n’est pas surprenant.
Le chômage de masse, les coupures dans les services publics et la violence policière ont tous augmentés lorsque le New Labour était au pouvoir. Malgré toutes les tentatives des politiciens capitalistes d’ignorer la réalité, ce n’est pas par hasard que la Grande-Bretagne soit en feu en ce mois d’août 2011. Ceci est le résultat des circonstances sociales auxquelles est confrontée une génération de jeunes dans les villes.
Pendant les troubles des années 1980 le gouvernement conservateur de l’époque définissait les manifestants comme des "hooligans". Maintenant que ces émeutes appartiennent à un passé lointain, Edwina Currie et d’autres conservateurs admettent que les préoccupations des émeutiers, telles que le chômage de masse et les préjugés des policiers étaient légitimes. Bien entendu, ils ont immédiatement déclaré que la situation aujourd’hui est complètement différente. En réalité, rien n’a fondamentalement changé pour les jeunes dans les grandes villes. Les évènements actuels sont un cri de rage et de désespoir d’une génération qui est jetée au rebut. Ce ne sont pas des émeutes raciales, il s’agit de gens pauvres de toutes origines ethniques dans les grandes villes.
En colère et défavorisés
Les motivations des personnes impliquées varient, mais certains éléments reviennent souvent. Ils ont été résumés par une femme interviewée à la radio: "Je ne suis pas une voleuse, mais je suis en colère." D’autres ont pris part aux pillages des magasins. Les magasins d’électronique et de vêtements de sport ont été la cible principale, mais les supermarchés aussi y sont passés. À Tottenham, l’Aldi a été vidé et à Lewisham, ce fut le cas pour le supermarché Morrisons. Ce ne sont pas uniquement les produits de luxe qui ont été fauchés mais aussi les produits de première nécessité.
Qu’est-ce que cela nous dit sur la Grande-Bretagne, un pays capitaliste «développé», si tant de gens sont suffisamment désespérés pour ne pas penser aux conséquences à prendre part aux pillages massifs de magasins ? Des jeunes ayant un travail décent et des perspectives d’avenir ne participeraient normalement pas à de telles actions. Mais en Grande-Bretagne, il y a aujourd’hui près d’un million de jeunes chômeurs qui s’entendent effectivement dire qu’ils n’ont aucune perspective pour l’avenir. Les bourses sont en chute libre dans le monde entier, et l’idée que le capitalisme n’a rien à offrir à cette «génération perdue» gagne du terrain. Le chômage des jeunes à Londres est de 23%, dans certains milieux, il est encore beaucoup plus élevé.
Hackney et Tower Hamlets ont le taux de chômage des jeunes le plus élevé du pays, Tottenham suit pas très loin derrière. Ces jeunes vivent très près des millionnaires et des milliardaires de la ‘City de Londres’ (quartier financier), mais ils n’ont presque aucune chance d’avoir un salaire minimum, et encore moins de trouver un job décent. Les véritables pilleurs sont les requins de la finance qui font des milliards de bénéfices en spéculant sur les marchés boursiers et en pillant l’économie de pays entiers, conduisant parfois une population entière – comme en Grèce – à la pauvreté extrême.
Est-il surprenant que dans une société qui encourage les entrepreneurs privés à utiliser tous les moyens possibles pour faire du profit, les jeunes chômeurs décident de se procurer un certain nombre de produits avec tous les moyens dont ils disposent ?
Minorités ethniques
Ces émeutes ne sont pas des «émeutes raciales» et incluent des jeunes de tous les groupes ethniques, mais il est vrai que beaucoup d’entre eux sont Noirs. Les politiciens capitalistes essaient de nous faire croire que le racisme n’existe plus en Grande-Bretagne, mais c’est faux.
Toutes les minorités ethniques gagnent encore toujours moins que les Blancs en moyenne. La différence de revenu est de 10% inférieur pour les hommes Chinois et de 27% pour les hommes du Bangladais. Même les minorités ethniques avec un haut niveau de compétences et d’éducation ont généralement des salaires plus bas. Le taux de pauvreté est au-dessus de la moyenne parmi toutes les minorités ethniques. Il y a beaucoup de pauvreté particulièrement parmi les Bangladais (deux Bangladais sur trois sont pauvres), les Pakistanais et les personnes originaires d’Afrique sub-saharienne. De plus les minorités ethniques sont à peine représentées parmi les cadres des grandes entreprises. Aucun des 98 juges de la Cour suprême n’est originaire d’une minorité ethnique et parmi les 563 autres juges, il n’y en a que quatre. Moins de 1% de l’armée vient d’une minorité ethnique. Il n’y a que quelques députés Noirs ou Asiatiques. Le capitalisme britannique a été incapable d’améliorer les conditions de vie des Noirs et des Asiatiques, seule une petite minorité s’élève.
La colère face à la brutalité policière est un facteur majeur dans l’explosion. À Tottenham, les émeutes ont commencé après que Mark Duggan ait été abattu par la police. L’IPCC, l’organisme des plaintes de la police, a déjà du admettre que la balle qui se trouvait dans la radio de la police et qui avait été attribuée à M. Duggan provenait en fait d’une arme de police. La population à Tottenham est en droit de ne pas avoir confiance en l’IPCC pour mener une enquête indépendante. Les syndicats doivent se battre pour obtenir une enquête véritablement indépendante dirigée par des représentants élus des syndicats locaux, des organisations de quartier et en particulier des jeunes.
Une telle enquête est nécessaire pour les émeutes qui ont eu lieu et leurs causes. Beaucoup de jeunes qui ont été interviewés lors des émeutes expriment une colère contre la politique de la police de les arrêter et de les contrôler en permanence. Entre 2005 et 2009, le contrôle des Asiatiques a augmenté de 84% et celui des Noirs de 51%. L’Etat veut maintenant aller plus loin en utilisant la ‘Section 60’ pour étendre la possibilité d’arrêter et de fouiller les gens sans la moindre raison de les suspecter.
Il y a eu plusieurs manifestations pacifiques contre cela, mais cela n’a rien donné. Cela a donné le sentiment qu’il fallait en faire «plus». À Tottenham, la famille et les amis de Mark Duggan ont défilé vers le poste de police où ils ont attendu en vain pendant des heures un porte-parole de la police. Ce n’était pas un événement isolé. Un jeune de Tottenham a déclaré dans les médias: "Vous ne voudriez pas me parler maintenant s’il n’y avait pas d’émeutes. Il y a deux mois, nous avons défilé vers Scotland Yard, nous étions plus de 2000, tous Noirs. C’était une manifestation pacifique et vous savez quoi ? Il n’y a pas eu un seul mot dans la presse. Hier soir, il y a eu quelques protestations et des pillages et regardez maintenant autour de vous."
Coupes dans les services publics
Le chômage de masse et le harcèlement de la police ont conduit à une situation explosive. Pour beaucoup, la décision de supprimer les dernières miettes du budget qui tentaient de diminuer l’effet du chômage massif des jeunes a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le gouvernement a décidé de supprimer les bourses d’études, malgré les protestations massives. C’était pour beaucoup de jeunes des milieux ouvriers la seule possibilité de continuer des études. On demande toujours aux jeunes de s’élever en suivant une formation. Mais c’est désormais beaucoup plus difficile. Par ailleurs, les frais d’inscription seront augmentés à 9 000 £ par an. L’accès à l’enseignement supérieur pour de nombreux jeunes d’origine modeste est donc devenu très limité.
Cela s’ajoute aux coupes du gouvernement dans des services publics déjà saturés. Ces économies sont effectuées par les administrations communales des travaillistes, des conservateurs et des libéraux-démocrates. Au lieu de défendre leur communauté locale et de refuser les coupes budgétaires, comme le Socialist Party l’exige et comme l’a fait l’administration communale de Liverpool dans les années 80, chaque administration Labour procède aux coupes substantielles dans les services publics. Les services de la jeunesse à Tottenham se sont vus supprimés 75% de leurs ressources. Au niveau national, Connexions, un service pour conseiller les jeunes sur l’emploi et les allocations, a été supprimé. De nombreuses autorités locales n’offrent pas de conseils aux jeunes. Et ce n’est que la première année de l’austérité annoncée, les prochaines années iront encore beaucoup plus loin.
Le gouvernement fait tout pour nier la relation entre les coupes budgétaires et les émeutes. Mais il y a seulement quelques semaines, avant les dernières élections parlementaires, le leader du Lib-Dem, Nick Clegg, a déclaré que les économies des conservateurs conduiraient à des émeutes. N’est-ce la preuve de la vue à court terme d’un gouvernement qui encourage des économies dans des services qui formaient un certain élément de «contrôle social» sur la jeunesse ? Il faudra désormais plusieurs fois les sommes qui ont été économisées grâce aux coupes pour s’attaquer aux conséquences des émeutes.
Dans la foulée des émeutes, des campagnes locales sont nécessaires pour la réouverture immédiate de tous les établissements pour jeunes qui ont été fermés et de Connexions. Le gouvernement doit prévoir les moyens pour cela.
Les émeutes ne sont pas une solution
Les émeutes ne sont pas la façon dont nous pouvons infliger une défaite au gouvernement. Au contraire, elles n’apportent que des dommages dans les quartiers où vivent les travailleurs. Cela donne de plus une excuse aux capitalistes pour renforcer l’appareil répressif de l’État. Le Socialist Party n’est pas d’accord avec ceux qui tolèrent les émeutes. Comme le ‘Socialist Workers Party’, qui distribue des affiches dans les quartiers touchés présentant les émeutes comme un pas vers la révolution (« des émeutes à la révolution »).
Les troubles actuels sont une indication de la rage aveugle contre le système. Sans doute certains de ces jeunes ont été inspirés par les révolutions qui ont renversé les dictatures du Moyen-Orient et les mouvements sur les places en Grèce et en Espagne. Mais ces mouvements avaient un caractère différent de ces émeutes. La situation était évidemment différente dans chaque pays, mais toutes les occupations des places – de l’Espagne à l’Égypte – étaient des actions de masse relativement disciplinées qui réagissaient préventivement contre les actes de violence à l’encontre des commerces de proximité, etc. C’est la raison pour laquelle le mouvement qui avait commencé en grande partie parmi les jeunes a pu s’élargir et gagner le soutien de couches plus larges.
Les émeutes ont reçu une large attention des médias, mais ont surtout été saisies par ces médias et le gouvernement pour continuer de diaboliser les jeunes et pour insérer un élément de division dans la lutte contre le gouvernement. Le gouvernement ne sera vaincu que si nous construisons un mouvement massif et uni de tous ceux qui sont touchés par les coupes budgétaires. La classe ouvrière organisée dans les syndicats devrait jouer un rôle clé.
En Égypte, Moubarak a dû finalement démissionner quand la classe ouvrière a organisé une grève générale. En Grande-Bretagne, la ‘Poll Tax’ de Thatcher n’a pas été mise à bas par les émeutes de mars 1990, mais par les campagnes massives de ‘non-paiement’ organisées auxquelles ont participé 18 millions de personnes.
Actions syndicales
Cette année, le jour qui a effrayé le plus le gouvernement britannique était le 30 juin. 750 000 employés du secteur public se sont mis en grève. Malheureusement, cela représentait seulement un cinquième des membres du personnel du secteur public, les autres appartenaient à des syndicats qui n’avaient pas fait appel à la mobilisation. Les dirigeants des plus grands syndicats du secteur public étaient contre une participation, en dépit de la pression de la base. L’échec des dirigeants syndicaux britanniques pour mener une lutte sérieuse contre toutes les économies est l’une des raisons principales pour laquelle les émeutes ont éclaté.
Brendan Barber, secrétaire général du TUC, la fédération syndicale, avait averti que les économies conduiraient à des émeutes. Mais il n’a rien fait à travers l’action collective pour les éviter. Si le TUC, comme nous l’avions demandé, avait organisé une lutte sérieuse contre le gouvernement et de surcroît, avait mobilisé ses sept millions de membres, le gouvernement aurait déjà été chassé du pouvoir. Si en octobre de l’année dernière, le TUC avait organisé une manifestation nationale contre les coupes, avait mobilisé pour des actions conjointes avec les étudiants en novembre, puis avait appelé à une grève générale de 24 heures dans le secteur public, il aurait pu compter sur un large soutien. Il aurait aussi exercé une force d’attraction sur les couches les plus opprimées de la jeunesse.
Après que toutes les actions aient été reportées, le TUC doit maintenant agir rapidement. Un appel immédiat à une manifestation nationale contre toutes les économies et pour un avenir pour les jeunes doit venir tout de suite. Cela doit être une étape vers des actions de grèves coordonnées en automne, avec cette fois un appel aux quatre millions des travailleurs du secteur public, combinées à une grève des écoliers et des étudiants.
Une manifestation syndicale doit indiquer clairement que les syndicats veulent, ensemble avec les jeunes, défendre une alternative. Le soutien très large des syndicats cet automne à la campagne ‘Youth Fight for Job’ (jeunes en lutte pour l’emploi) et à la ‘Jarrow Mars’ (Marche de Jarrow), protestations contre le chômage élevé des jeunes, a démontré le potentiel.
Il est cependant important que la manifestation soit organisée autour de revendications claires. Parmi celles-ci, la réintroduction de la bourse d’étude doit être exigée, ainsi que la suppression des frais d’inscriptions dans les universités.
Les syndicats doivent également résister à toute tentative du gouvernement de saisir les émeutes comme une occasion supplémentaire de persécuter les jeunes. Nous devrions au contraire nous lever pour que cessent les fouilles arbitraires des jeunes et nous opposer aux tentatives d’élargir l’appareil répressif de l’Etat. La Ministre Teresa May a déclaré précédemment qu’elle introduirait en Grande-Bretagne les canons à eau et des gaz lacrymogènes. L’utilisation immédiate de balles en caoutchouc est à l’étude. Si cela arrive réellement, ce sera utilisé à l’avenir contre les manifestations de travailleurs et d’étudiants. L’année dernière, nous avons vu comment la police a réagi avec violence aux manifestations d’étudiants. Les syndicats doivent exiger que le contrôle de la police soit dans les mains de comités locaux élus démocratiquement.
L’éruption de colère dans les rues britanniques est une condamnation du capitalisme qui est incapable d’offrir à la prochaine génération ne serait-ce que le niveau de vie faible qu’ont connu les travailleurs au cours des vingt dernières années. Les syndicats doivent agir maintenant pour montrer qu’ils sont du côté des jeunes. Pour être pleinement efficace, ceci doit être couplé à la lutte pour la construction d’un nouveau parti de masse des travailleurs et des jeunes. Un tel parti devrait prôner une société socialiste.
Rien qu’en passant sous une propriété publique et démocratique les grandes entreprises qui dominent l’économie britannique, il serait possible d’offrir aux jeunes un véritable avenir. Le capitalisme ne peut même pas offrir à la prochaine génération les besoins de base tels que l’emploi, le logement et l’éducation. Le socialisme démocratique signifierait que la production soit planifiée pour répondre aux besoins de chacun et pas au profit d’une petite minorité.
Le Socialist Party exige:
- Une étude indépendante menée par les syndicats sur la mort de Mark Duggan, sur la façon dont les émeutes ont été abordées et sur les causes des émeutes. La suppression de l’IPCC. Nous avons besoin d’une responsabilisation de la police par un contrôle démocratique de comités locaux.
- Stop aux fouilles. Non à la section 60.
- Pour un contrôle démocratique de la police par des comités locaux élus comprenant des représentants des syndicats, des conseillés communaux, des associations de locataires et des comités de quartiers.
- Le gouvernement doit prendre immédiatement en charge les pertes et les frais des petits commerçants et des propriétaires de logement encourus suite aux émeutes.
- Les communes doivent offrir un nouveau logement à ceux qui ont perdu leur maison au cours des émeutes. Pour un investissement dans les logements sociaux et la rénovation, créant ainsi des emplois et une amélioration de la santé.
- Pour un retour en arrière immédiat sur les décisions visant à supprimer les services locaux d’aide à la jeunesse et Connexions. Le gouvernement doit mettre les moyens en place.
- Non à toutes les coupes sur le plan de l’emploi et des services publics. Enseignement gratuit et de qualité, une formation pour tous. Réintroduction des bourses d’études et suppression des droits d’inscription. Nous exigeons de gros investissements publics dans l’emploi et les services publics.
- Pour une campagne massive qui défende ces exigences et qui prône aussi un changement socialiste de la gestion de la société. Pour une planification démocratique de la richesse et des moyens de la société et ce sous le contrôle et la gestion de la classe des travailleurs et non sous celui des millionnaires.
-
Ecole d’été du CIO : Résistance croissante contre la politique antisociale en Irlande
Lors de l’école d’été du CIO, les deux parlementaires du CIO en Irlande étaient présents, de même que Paul Murphy, député européen, lui aussi élu en Irlande. Ils ont pris part à plusieurs discussions. Lors de la discussion sur l’Europe, Clare Daly (élue au Parlement irlandais dans la circonscription de Dublin-Nord) a pris la parole au sujet de la résistance qui se développe dans son pays.
Alors que le gouvernement irlandais va partout répéter que l’Irlande n’est pas la Grèce, beaucoup de gens se demandent pourquoi les irlandais ne réagissent pas comme les masses en Grèce. Ils se demandent pourquoi la résistance n’est pas encore plus grande contre cette politique unilatéralement favorable aux banquiers et aux spéculateurs.
Mais aux élections, la population a voulu punir les dirigeants traditionnels, et le Fianna Faill a connu une descente aux enfers historique. Sur ces dernières 85 années, ce parti a participé au gouvernement durant 65 d’entre elles. Durant des années et des années, ce parti a été le plus grand parti d’Irlande, mais cela est maintenant totalement changé. Dans la capitale, à Dublin, le Fianna Fail a encore un siège, soit la moitié de ce que nous avons obtenu avec le Socialist Party, et un quart de ce qu’a obtenu l’ULA, United Left Alliance, l’alliance que nous avons initiée et qui a en tout remporté 5 sièges au Parlement, dont les deux nôtres. Cette chute du parti historique de l’élite dirigeante exprime la profonde volonté de changement qui vit parmi les couches larges de la population.
Mais le nouveau gouvernement mène une politique exactement similaire à celle du précédent. Si l’on rassemble l’ancien gouvernement et l’actuel, on obtient 130 sièges sur 166 au Parlement. Il est donc clair que l’opposition à la politique antisociale n’est pas représentée à la mesure de ce qu’elle devrait. D’ailleurs, le nouveau gouvernement a directement perdu du soutien, dès que l’orientation de sa politique ne faisait plus aucun doute. Quant aux dirigeants syndicaux, ce n’est pas eux qui vont tenter de donner une expression au mécontentement populaire. Aux dernière élections, ils ont appelé à voter pour le Labour, le parti travailliste qui est maintenant au pouvoir, et ils sont restés pieds et poings liés à la logique parlementaire, ils n’ont rien organisé.
Le fossé est gigantesque entre la volonté des masses de faire quelque chose et l’étape actuelle de construction d’une voie de sortie. Les masses refusent de payer pour la crise, mais ne voient pas bien comment concrétiser cette volonté. En Irlande, il y a actuellement un demi-million de chômeurs, et un quart de la population dispose à peine de 20 euros par semaine après avoir payé ses besoins de base. Malgré cette situation de crise, le nombre de millionnaires en Irlande a augmenté de 2000 personnes depuis le début de la crise: la polarisation des richesses est énorme. Entre les travailleurs très mal payés et les chômeurs, ceux qui vivent bien dans le pays constituent une minorité.
Les partis qui constituent le gouvernement actuel avaient promis de diminuer le rythme des économies. Ils ont menti. Des coupes d’austérité supplémentaires arrivent maintenant dans la santé publique et dans l’enseignement. Contre cela, la résistance se développe, et il y a par exemple eu des milliers de manifestants contre la fermeture d’hôpitaux locaux. A titre d’exemple, le Premier ministre n’a pas pu aller regarder un match de football de l’équipe locale de son district électoral, les supporters de l’équipe adverse s’étant mobilisés pour exprimer leur mécontentement concernant la fermeture d’un hôpital dans leur quartier au cours du match.
Le gouvernement n’a pas encore 100 jours, mais un de ses membres a déjà démissionné. C’est un gouvernement très instable. Ce n’est que le début, à l’automne, le gouvernement devra appliquer les mesures du FMI, faites de coupes sévères: impôts sur le logement, santé, éducation,… Il rencontrera la résistance des masses.
Dans la période à venir, ce que l’ULA va pouvoir construire comme campagne sera un élément crucial. Il est nécessaire de développer une forte opposition de gauche sur le plan politique également. Le Sinn Fein, par exemple, a toujours été contre les coupes en paroles, mais n’a jamais rien fait pour organiser la résistance. Notre parti, le Socialist Party, est directement responsable de cette organisation, et nous l’avons déjà démontré, notamment lors de précédentes attaques dans l’enseignement spécialisé. Nous avons concrètement mobilisé avec les parents des patients et le personnel contre la réduction de budgets dans l’enseignement spécialisé. Beaucoup de parents ou de professeurs étaient véritablement en colère de voir le gouvernement s’en prendre ainsi aux plus faibles, mais ils ne savaient pas bien comment organiser ce mécontentement. Nous avons pris l’initiative de lancer une plate-forme et une manifestation avec eux, ainsi qu’avec d’autres parlementaires indépendants, et 1.000 personnes ont ainsi défilé au Parlement. Cela peut constituer une bonne base pour une large campagne sur ce thème.
En septembre, de nouvelles actions suivront. Le gouvernement poursuivra ses attaques, et nous assurerons que l’hiver prochain sera un hiver de résistance.
-
Après les crimes de guerre : le négationnisme de l’armée du Sri Lanka
Le week-end dernier, le quotidien Le Soir a publié un dossier très intéressant consacré aux conditions de vie de la population tamoule au Sri Lanka. Après 30 années de guerre civile et une ‘‘phase finale’’ particulièrement sanglante (40.000 morts en trois semaines…), la minorité tamoule continue d’être discriminée et continue de connaître une situation des plus terrible. La correspondante du Soir, Vanessa Dougnac, envoyée spéciale au Sri lanka, livre un rapport des régions tamoules.
Cette journaliste a eu plus de chance que ses collègues hollandais, attaqués par ce qui semble bien avoir été des agents du régime. Les deux journalistes hollandais ont dû quitter le pays après leur agression. Depuis 2008, pas moins de 4 journalistes ont été tués au Sri Lanka. Le régime du président Rajapakse fait tout ce qui lui est possible pour s’opposer à la publication d’articles et de nouvelles au sujet des crimes de guerre et des problèmes qui persistent au Sri Lanka.
Deux ans après la fin ‘officielle’ de la guerre, le sort de 146.000 personnes reste inconnu tandis que des milliers de jeunes vivent encore dans des camps. Le régime applique une dictature militaire sévère au nord du pays et les journalistes n’y sont pas tolérés. Le rapport des Nations Unies décrivant les crimes de guerre et la violence de l’armée a été accusé par le régime d’être une vulgaire ‘‘falsification’’. Le régime nie tout en bloc.
Le Soir écrit : ‘‘230.000 Tamouls se retrouvent enfermés dans les camps de Menik Farm, ils y restent plusieurs mois dans des conditions déplorables. Quant aux ex-Tigres, au nombre de 12.000 d’après les autorités, ils sont isolés dans des centres de détention.’’ Il est impossible d’obtenir des chiffres exacts comme le gouvernement ne donne pas de chiffres. Mais plus de 146.000 personnes ont disparu. Un documentaire de Channel 4 a montré des images de prisonniers tués par des soldats. ‘‘La page de la guerre civile au Sri Lanka n’a pas été tournée le 18 mai 2009’’, conclu Le Soir. Le documentaire allait dans le même sens et livrait également des témoignages d’attaques de l’armée contre des hôpitaux.
Malgré toute la répression, les marxistes continuent leurs activités au Sri Lanka. Notre parti-frère, l’United Socialist Party, est actif parmi les populations singhalaise et tamoule. La semaine passée, l’USP a eu des candidats aux élections régionales de Jaffna, la capitale de la région tamoule au nord du pays. Bien que le gouvernement ait tout fait pour saboter notre campagne et malgré le total manque de droits démocratiques, nos camarades ont réussi à finir troisième parti, devant l’opposition de droite traditionnelle de l’United National Party.
Sur le plan international, nous menons la campagne ‘Solidarité Tamoule’, qui soutient ou organise des actions et des discussions. Avec cette campagne, nous organisons aussi des Tamouls en Belgique, dont quelques-uns qui ont rejoint le PSL à Anvers. La campagne principale de ‘Solidarité Tamoule’ est consacrée à la nécessité d’une enquête internationale concernant les crimes de guerre. Nous avons soutenu cette revendication avec notamment une action devant le Parlement Européen le 18 mai 2011, soit deux ans après la date officielle de la fin de la guerre, mais aussi avec une petite action à Anvers le 18 juillet dernier. Entretemps, nos camarades au Parlement Européen ont organisé un meeting officiel sur le Sri Lanka, et le député européen du CIO Paul Murphy essaie de mettre sur pied une délégation de parlementaires européens pour aller au Sri Lanka cet automne.
La ligne officielle du régime est toujours de nier les crimes de guerre. Après le meeting au Parlement Européen, la presse du régime a écrit que Paul Murphy soutient les Tigres Tamouls du LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), bien que nous ayons des critiques sur leur approche de guérilla et sur leurs illusions envers le capitalisme (l’idée fausse selon laquelle un pays Tamoul indépendant pourrait devenir un nouveau Singapour). Le Soir a essayé d’obtenir une réaction de l’armée. Ubaya Medawala, le porte-parole de l’armée à Colombo, a déclaré, entre autres, que : ‘‘Nous n’avons jamais tiré sur les civils, et jamais dans la zone de ‘non-tirs’. Nous avons sauvé les civils : ils étaient 300.000 et ont été tous recueillis.’’ Il dit encore que seulement des ‘‘terroristes du LTTE’’ ont été tués par l’armée. Les 40.000 morts en trois semaines (d’après le rapport des Nations Unis) seraient donc tous membres des LTTE ?
La dictature de Rajapakse essaie de masquer sa politique néolibérale et ses crimes derrière une rhétorique anti-impérialiste. Ce n’est pas un hasard si le président Rajapakse a déjà déclaré que le dictateur Kadhafi de Lybie serait la bienvenue au Sri Lanka si la situation dans son pays devenait intenable pour lui. Entretemps, le régime utilise le soutien chinois, suivi par celui de l’Inde et celui de l’Europe, afin de briser la population tamoule et de mettre enfin sur pied des zones spéciales économiques avec des conditions de travail horribles. Le but de la guerre est de créer une armée d’esclaves qui seront disponibles pour les entreprises chinoises et pour d’autres multinationales. Les partis traditionnels, y compris dans notre pays, sont complices de cette situation de par leur silence.
-
Grande-Bretagne: Nationalisation du groupe Murdoch !
Le ‘Murdochgate’, c’est le Watergate de Grande Bretagne. En politique existe également ‘‘l’effet papillon’’, tout comme dans la nature. Un tout petit événement – un battement d’ailes de papillon selon la célèbre métaphore – peut entraîner toute une chaîne d’évènements jusqu’à des conséquences jamais vues. Dans le cas de l’affaire du Watergate, cela a conduit jusqu’à la chute et au discrédit total de Richard Nixon, le président du pays le plus puissant sur terre, les Etats-Unis. Cameron et son gouvernement pourri et corrompu font face au même processus aujourd’hui.
Editorial du Socialist, hebdomadaire du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)
Le Watergate a exposé la pourriture présente au Cœur même de l’administration américaine et a menacé le système social sur lequel il est basé : le capitalisme. La classe dirigeante américaine a été prise d’effroi et en particulier le régime quasiment hors de contrôle et semi-dictatorial de Nixon et de ses acolytes, qui avaient notamment poursuivi et amplifié l’aventure US au Vietnam, guerre qui n’était pas encore terminée lors de son éviction de la Maison Blanche. Le Watergate a exposé la toile complexe de mensonges et de conspirations qui entremêle les politiciens capitalistes, les criminels et l’Etat. Ce n’est que grâce au travail de quelques journalistes et que Nixon avait lié ses crimes les uns aux autres que la vérité a finalement pu éclater au grand jour. Il est maintenant question de révélations similaires. Cameron, l’empire Murdoch et la police sont impliqués dans une tentative de renverser les droits démocratiques du people britannique.
Au départ, il y a eu l’émoi suscité par la divulgation du numéro de portable de Milly Dowler, une écolière assassinée, par un employé du journal News International, qui fait partie de l’empire Murdoch. L’outrage de masse qui s’est développé a bouleversé les projets de Murdoch et d’autres comme Cameron et son gouvernement, qui n’ont pas réussi à stopper le scandale. Quelques jours plus tôt, il était clair que le Secrétaire à la Culture, Jeremy Hunt, était prêt à accepter de céder à Murdoch la majorité de la propriété du satellite BSkyB, ce qui lui aurait livré le contrôle de 40% des moyens de communication britanniques. Il est maintenant fort peu probable, voire clairement exclu, que Cameron puisse ratifier cet accord face à la colère de masse qui se développe contre l’empire Murdoch et ses acolytes. Une campagne de masse destinée à s’opposer au contrat, largement organisée par les nouveaux medias tels que les réseaux sociaux, a très vite mobilisé 170.000 objections à la prise de contrôle de BSkyB par Murdoch!
D’autres révélations d’accès illégal à des systèmes de messagerie vocale personnels, en particulier ceux de victimes et de leurs proches, n’ont par la suite fait qu’amplifier l’atmosphère de colère. Politiciens, journalistes et chroniqueurs capitalists ainsi que la police, qui a remis les preuves aux employés de Murdoch, ont ainsi été pris dans la tourmente, y compris la dirigeante de News International, Rebekah Wade, et le fils de Murdoch, James. Tous se sont chargés les uns les autres de façon extrêmement hypocrite et nauséabonde pour se distancer de leur ancien patron.
Tous ceux qui ont lutté contre le capitalisme ont été impitoyablement vilipendés par Murdoch et par les médias de droite en général. Ainsi, Tony Benn (une des principales figures de l’aile gauche du parti travailliste dans les années 1970 et 1980) a été comparé à Hitler lorsqu’il s’est présenté comme candidat pour la présidence du parti, tout comme avant lui Arthur Scargill (ancien dirigeant du syndicat des mineurs) durant la longue grève des mineurs de 1984-85. La tendance Militant de Liverpool ainsi que ceux qui ont remporté une victoire contre Thatcher dans la lutte épique contre la Poll-tax (la tendance Militant étant le nom du Socialist Party lorsqu’il était encore l’aile marxiste du parti travailliste) n’ont pas reçu un autre traitement. Tommy Sheridan (militant de gauche radicale écossais, ancien parlementaire et fondateur du SSP, puis de Solidarity) est aujourd’hui en prison à cause de la vendetta personnelle de Murdoch pour ‘virer ce petit communiste’. Dernièrement, il a été démontré que ce sont Murdoch et ses témoins qui ont menti et qui ont même fait disparaître des preuves qui auraient aidé Tommy Sheridan lors de son procès.
Maintenant, le Premier Ministre David Cameron et le reste du gang qui domine la Coalition au pouvoir ne peut pas tout simplement se distancer de Murdoch. Cameron et sa femme ont des relations étroites avec Rebekah Wade et James Murdoch faites de soupers, d’équitation,… ‘Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es’…
Mais le plus important est bien entendu que cette affaire démontre la poigne d’acier virtuelle de Murdoch qui a pesé sur la politique des différents gouvernements britanniques et sur les principaux aspects de la vie de la population au cours de ces dernières décades. Un des responsables de Murdoch avait été jusqu’à dire à John Major – ancien Premier Ministre Tory (le parti conservateur) – qu’il recevrait un ‘gros seau de merde sur la tête’ s’il ne se pliait pas aux ordres de Murdoch. Tony Blair avait vole jusqu’en Australie pour quémander le soutien de Murdoch avant les élections de 1997. Une fois que Blair a été élu, on parlait parfois de Murdoch comme du ‘24e membre du cabinet du Premier Ministre’ ! Murdoch a personnellement visité Blair à trois reprises dans le but de faire pression sur lui au nom de George Bush afin de soutenir l’invasion de l’Irak. Ce n’est pas que Blair avait tellement besoin d’être persuadé, mais c’est un fait que la masse de la population britannique avait démontré sa claire opposition à cette guerre. Mais les diktats de l’impérialisme américain par l’intermédiaire du magnat de la presse Murdoch passaient largement devant cela. Il a aussi été publiquement révélé que lorsque Blair se préparait à quitter le 10 Downing Street en 2007 (le logement de fonction du Premier Ministre Britannique), Murdoch était déjà dans sa Bentley, attendant l’arrivée du nouveau Premier Ministre Gordon Brown pour déjà faire pression sur lui !
Quelle honte pour les dirigeants ‘travaillistes’ que ce soit à des personnalités des medias comme Hugh Grant ou Steve Coogan de dire les meilleures choses à propos de News of the World et de l’empire Murdoch. Coogan a ainsi déclaré le 8 juillet dernier: “Les gens dissent que c’est une mauvaise journée pour la presse. Mais c’est une journée merveilleuse pour la presse: une petite victoire pour la décence et l’humanité…’’
Encore maintenant, le dos au mur, Murdoch a prévenu le nouveau dirigeant travailliste Ed Miliband que News Corporation ‘va s’engager contre lui et son équipe’ pour avoir eu la témérité de demander la démission de Rebekah Wade tout en s’opposant au contrat BSkyB. Mais Miliband n’a adopté cette position qu’après que le scandale ait éclaté.
Précédemment, il avait siroté du champagne aux soirées de Murdoch, jusqu’à quelques semaines avant le scandale. Il affirme maintenant qu’une simple ‘‘occasion sociale’’, mais rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. Tout démontre que les invites de Murdoch le sont pour que ce dernier puisse s’assurer que les dirigeants politiques des principaux partis restent en accord avec sa ligne. Si ce n’est pas le cas, les contrevenants doivent s’attendre à une campagne de dénigrement. Murdoch a même tenté d’utiliser Tony Blair sur Gordon Brown quand il était Premier Ministre afin de faire taire le depute travailliste Tom Watson, qui avait courageusement été en première ligne avec le journaliste Nick Davies pour exposer le scandale au grand jour.
Tout cela en dit long sur le caractère de la ‘démocratie’ britannique. Comme l’a déclaré le quotidien The Observer : “Durant 40 ans, Murdoch a convaincu l’establishment qu’il était capable de faire et défaire les réputations politique et de garantir les succès électoraux, ou de leur barrer l’accès. De cette façon, il s’en est pris aux droits des citoyens et a miné la démocratie.” Tout le monde peut voter ce qu’il veut tant que les grands capitalistes et les menteurs de la presse peuvent décider de ce qui doit arriver. Murdoch n’est pas le seul à exercer un contrôle dictatorial sur l’opinion publique en Grande Bretagne. Paul Dacre, du groupe Mail, est exactement le même genre de personnage dégoûtant, dont la plume est remplie de rage contre le mouvement des travailleurs.
La concentration des medias a entraîné une situation où 10 entreprises contrôlent 75% des médias du Royaume-Uni. Les pertes d’emplois nt été nombreuses dans ce processus. 200 journalistes et autres travailleurs ont perdu leur emploi avec la fermeture de News of the World. Nous pouvons très honnêtement dire que nous ne regrettons pas la fin de ce journal. Mais personne ne peut soutenir que, particulièrement dans une période de chômage de masse, des gens puissent ainsi être jetés à la porte de façon aussi arbitraire. Combien de capitalistes ont pensé aux 1.400 travailleurs qui ont perdu leur emploi quand Murdoch avait déplacé ses stocks à Wapping en 1986?
Cependant, l’actuelle situation antidémocratique de la presse et des medias en Grande Bretagne ne peut pas être résolue avec quelques mesures domestiques comme le ‘renforcement du comité de plaintes de la presse’. Nous ne pouvons pas non plus demander, comme certains à gauche l’ont fait, à la division de l’empire Murdoch. Nous ne voulons pas de mini-Murdochs pour remplacer l’ancien monstre. Tous les responsables de violations de droits individuels doivent être jugés et, s’ils sont jugés coupables, doivent recevoir un châtiment approprié. Mais même dans ce cas, cela ne serait pas suffisant pour contrôler les forces antidémocratiques présentes dans les médias.
De nouveaux medias alternatifs et socialistes doivent être construits par les syndicats et les travailleurs. Mais cela doit être accompagné de la revendication de la nationalisation de la presse, de la télévision et de la radio sous le contrôle et la gestion démocratiques de la population – en commençant par l’expropriation par l’Etat des avoirs de News Corporation, qui a largement démontré qu’elle constituait un danger pour la démocratie. Mais nous n’avons pas besoin de reprendre les feuilles de choux que sont le Sun ou le Daily Mail.
Nous nous opposons toutefois au monopole d’Etat sur l’information qui prévalait dans les Etats staliniens. La réelle alternative est le contrôle démocratique et populaire de la classe des travailleurs sur la presse et les médias en général. Cela ne signifierait pas un monopole d’Etat ou d’un parti, mais donnerait un accès aux médias en proportion du soutien politique. Le capitalisme et le stalinisme défendent un contrôle antidémocratique des médias par une minorité alors que nous voulons retirer la ‘production d’informations’ des mains d’une minorité pour les placer dans les mains de la majorité, avec liberté totale de discussion et de prise de décision.
-
[DEBAT] avec Paul Murphy, qui a participé à la 2e “Flottille de la liberté” pour Gaza!
Comment briser le blocus de Gaza ? Comment obtenir un Etat Palestinien viable ? Ces questions seront au centre de ce débat en présence de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (section du CIO en République irlandaise).
Ce mercredi 13 juillet, à 19h
Au "Randstad", 45-47 rue du jardinier, 1080 Molenbeek (Bruxelles)
Entrée libr, débat organisé par le Parti Socialiste de Lutte, parti-frère du Socialist Party (Irlande)
-
[PHOTOS] Action de solidarité avec la Freedom Flotila.
Ce lundi 4 juillet, une centaine de personnes ont participé au rassemblement de soutien à la Freedom Flotila II devant les institutions européennes, à l’initiative de la plateforme Freedom Flotila-Belgium. L’action de solidarité avec la flottille visait à mettre pression sur l’UE et à dénoncer la politique du gouvernement grec consistant à empêcher les bateaux de partir briser le blocus de Gaza. Nous avons diffusé à cette occasion le communiqué de presse de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti frère du PSL) qui participe à la flottille pour Gaza et dénonce cette situation inadmissible.