Tag: Sans-papiers

  • A nouveau quelques photos de la manifestation des sans-papiers

    Nous avons déjà publié hier un rapport et un premier reportage-photos de la dynamique manifestation de solidarité avec les sans papiers qui s’est déroulée ce dimanche à Bruxelles. Voici un nouveau reportage-photos de PPICS.

  • Manifestation nationale des sans papiers : Objectif rempli!

    Objectif accompli!!!! Aujourd'hui plusieurs milliers de personnes ont participé à la grande manifestation nationale de toutes et tous les sans papiers. Ils ont défilés dans le rue de Bruxelles à partir de la Gare du Midi à l'initiative de plusieurs collectifs, dont notamment la Coordination des sans-papiers, la Voix des sans-papiers, le groupe Ebola, les sans-papiers de la régularisation de 2009 et le groupe des Latinos.

    Par Pietro (Bruxelles)

    L’objectif des organisateurs était de fédérer des citoyens belges, des sans-papiers et leurs groupes de soutien, des associations et des syndicats, des militants, des défenseurs des droits de l’Homme et des étudiants, afin de dire “non” à la politique migratoire belge de Théo Franken. Dans les revendications: la régularisation de tous les sans-papiers pour dénoncer le double discours du gouvernement Michel, qui criminalise les sans papiers pour les diviser des autres travailleurs belges mais qui les exploite afin d’assurer plus de profits au patronat.  

    Le gouvernement NVA, Open VLD, MR,CD&V de Charles Michel n’épargne personne avec ses mesures antisociales: pensionnés, chômeurs, travailleurs, indépendants et bien-sûr les sans papiers. Ces derniers travaillent dans des conditions d’exploitation afin de remplir les poches des patrons et de pouvoir faire pression à la baisse sur les conditions de travail de tous les travailleurs belges et migrants. 

    A la fin de la manifestation, derrière l’Office des étrangers, tous les collectifs et une délégations des sans papiers français ont pris la parole pour déclarer que la lutte n’en est encore qu’au début pour arracher leurs droits et chasser ce gouvernement qui fait payer la crise aux travailleurs et aux plus faibles. 

    Les militants du PSL luttent au côté des sans papiers et des travailleurs belges, notamment pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires afin de garantir des emplois et une vie décente pour tous.

    Par la lutte, il est possible d’arracher des avancées pour les sans-papiers confrontés à des situations très graves. Mais le capitalisme ne peut être humanisé. Seuls comptent les profits des multinationales.

    Sur base de ce système, il y aura toujours des réfugiés qui fuient les guerres, les crises et la pauvreté. Cela continuera à engendrer de nouveaux drames, comme ces milliers de migrants qui meurent chaque année dans des naufrages en méditerranée. Seule une autre société peut créer une véritable liberté de circulation pour ceux qui le souhaitent tout en assurant la possibilité de construire une vie décente dans son pays d’origine.

    Photos de Nico

  • Marche des sans-papiers ce 3 mai!

    Marche des sans-papiers – Rdv ce 3 mai, 15h, gare du midi!

    C’EST AUX MULTINATIONALES QU’IL FAUT S’EN PRENDRE, PAS A LEURS VICTIMES!

    Vottem_2014_EGALa récente tragédie qui a vu la mort de plus de 800 migrants en Méditerranée s’ajoute aux centaines de victimes de noyades recensées depuis le début de cette année (plus de 3.000 personnes ont ainsi perdu la vie l’an dernier uniquement). Mondialement, moins de 1% des réfugiés arrivent près de l’Union Européenne. La politique d’asile de l’UE est pourtant faite de criminalisation des réfugiés et de militarisation de ses frontières. Les centres fermés pour migrants sont de véritables prisons pour des réfugiés dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la guerre et la misère dans leur pays d’origine. Mais il n’existe aucune voie d’accès légale pour cela.

    Tract des Étudiants de Gauche Actifs (EGA)

    C’est ainsi que beaucoup prennent le risque de traverser la Méditerranée à n’importe quel prix. Cette voie très dangereuse est de plus en plus empruntée suite aux guerres civiles sectaires qui font rage en Libye, en Syrie, en Irak, en Somalie et en Afghanistan.

    Quant aux travailleurs sans-papiers en Belgique, le durcissement de la politique d’asile du gouvernement Michel les pousse toujours plus à la merci de patrons qui profitent de leur statut «illégal» pour disposer d’une main d’œuvre bon marché, au noir. C’est un désastre pour tous les travailleurs puisque cela met sous pression l’ensemble des conditions de travail et de salaire.

    Les populistes de droite et l’extrême droite rendent les migrants responsables des pénuries sociales (logements, emplois,… prétendument «volés») pour mieux nous monter les uns contre les autres. Les véritables responsables que sont les multinationales et les gouvernements capitalistes peuvent donc plus facilement appliquer une politique austéritaire qui, dans nos pays, développe encore plus les inégalités et les pénuries et qui, dans les pays du monde néocolonial, intensifie l’exploitation brutale des travailleurs. Guerre, misère, répression : tout cela est inscrit dans le code génétique du capitalisme et sa logique de course aux profits.

    Ensemble, avec ou sans papiers, allons chercher l’argent là où il est : dans les poches des multinationales! Pour les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), il faut lier la nécessité d’une véritable politique d’accueil, la suppression des centres fermés, la fin des expulsions et la régularisation des sans-papiers à celle d’un plan radical d’investissements publics pour la construction massive de logements sociaux, d’écoles, etc. permettant la création d’emplois décents afin d’assurer un bon niveau de vie et un avenir à chacun, dans le cadre de la construction d’une société socialiste démocratique.

  • [INTERVIEW] Vers une coordination nationale des groupes de sans-papiers

    sp_marcheLe système de politiques migratoires belge avait déjà été considérablement durci à l’époque du Gouvernement Di Rupo et de la secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration Maggie De Block. Comme sur les autres dossiers, le gouvernement actuel a décidé de passer à la vitesse supérieure. Mais la lutte des sans-papiers se développe.

    Propos recueillis par Boris Malarme,

    Vous organisez une manifestation le 3 mai prochain à Bruxelles. Peux-tu nous expliquer l’état des lieux du mouvement jusqu’ici ?

    ‘‘Plusieurs collectifs de demandeurs d’asile s’organisent à Bruxelles. Il y a les Afghans qui ont occupé l’église du béguinage à Bruxelles opposés à leur retour en Afghanistan dans des zones dites ‘‘sécurisées’’, le groupe ‘‘2009’’ constitué de sans-papiers non-régularisés lors de la dernière grande campagne de régularisation en 2009, l’occupation politique ‘‘Léopold 2’’ à Molenbeek, le groupe ‘‘Ebola’’ composé de ressortissants des trois pays touchés par la maladie qui mène une occupation politique à Saint-Josse et il y a encore un groupe issu des pays d’Amérique latine. Chaque groupe à ses revendications et ses spécificités au niveau des recours. Le groupe Ebola, par exemple, exige une protection humanitaire le temps que l’épidémie soit endiguée. Ces groupes, avec diverses associations, organisent ensemble des manifestations deux fois par semaine devant l’Office des étrangers.
    ‘‘La Coordination des Sans-Papiers de Bruxelles rassemble toutes les initiatives que j’ai déjà mentionnées, mais aussi de nombreux demandeurs d’asile qui ne se retrouvent pas dans l’un ou l’autre de ces groupes, autour de revendications communes à tous les travailleurs sans-papiers. En premier lieu: la régularisation de tous les sans-papiers en Belgique.’’

    Vous avez participé aux concentrations du front commun syndical Place de la Monnaie ou encore à la manifestation du front commun qui a eu lieu le 30 mars dernier à Bruxelles contre la politique antisociale du gouvernement Michel. Pourquoi est-ce important ?

    ‘‘Avec la Coordination, nous avons jusqu’ici organisé la présence de délégations de sans-papiers dans toutes les manifestations syndicales contre le gouvernement Michel et nous avons soutenu les grèves. Nous avons également participé aux manifestations contre les centres fermés 127-bis et à Vottem, à Liège. On part d’une analyse de la politique d’immigration en Europe et en Belgique mais on est conscient que ce thème n’est pas isolé du contexte politique général et donc d’une offensive généralisé contre tous les travailleurs. Nous cherchons des liens avec les syndicats, des associations, des organisations politiques pour élargir le champ de solidarité.

    ‘‘La politique brutale du gouvernement a dernièrement poussé deux sans-papiers à mettre fin à leurs jours par désespoir. L’un d’eux participait aux manifestations et était actif avec le groupe ‘‘Ebola’’. Il est décédé le lendemain de son immolation dans les locaux de Fedasil. L’autre s’est suicidé au centre fermé de Merksplas. Il vivait en Belgique depuis 16 ans sa famille vit ici, mais une deuxième tentative d’expulsion était prévue.

    ‘‘Le gouvernement de droite mène une politique migratoire dite ‘‘qualifié’’, qui ne vise pas à accueillir ceux qui fuient les crises, les guerres et la misère. La politique de droite de l’Union européenne facilite l’immigration pour une minorité, ceux qui en ont les moyens, et pour disposer d’une main d’œuvre bon marché pour les patrons. La nouvelle taxe de 215 € pour les primo-arrivant introduisant un dossier en vue d’un permis de travail ou d’une régularisation ainsi que le durcissement de la politique inhumaine d’expulsion et d’enfermement dans les prisons que sont les centres fermés poussent de nombreuses personnes dans la clandestinité.

    ‘‘Ainsi se développe une main d’œuvre qui travaille au noir à des conditions de misère et qui s’enferme le reste du temps par peur des rafles. C’est une aubaine pour les patrons qui ne doivent pas respecter les horaires de travail et les conquêtes syndicales. Des patrons ont par exemple fait travailler des sans-papiers lors de la grève générale du 15 décembre dernier. Ce travail au noir dans la sphère illégale du capitalisme est aussi utilisé pour mettre pression sur les conditions de travail et de salaire de l’ensemble des travailleurs.’’

    Quel est l’objectif de la manifestation du 3 mai ?

    ‘‘Ce sera la première manifestation organisée par la Coordination. Le projet du 3 mai découle d’un contexte de lutte. Nous voulons réagir face au secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA) et au gouvernement. Les problèmes évoqués ici ne concernent pas que quelques centaines de cas: il y plus de 100.000 sans-papiers en Belgique. Nous avons l’objectif ambitieux de réunir plusieurs milliers de personnes, en premier lieu les travailleurs sans-papiers eux-mêmes. La marche vise à sensibiliser les travailleurs belges et à faire un pas en avant dans l’organisation de notre lutte avec les collectifs de sans-papiers qui se sont développés à Liège, Anvers, Mons,… Après le 3 mai, nous voulons évoluer vers une coordination nationale de tous les groupes existants en Belgique.’’
    Quelle solution défendre face à cette problématique?

    ‘‘Avec les travailleurs belges, nous pouvons combattre ensemble pour une diminution collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires afin de garantir des emplois et une vie décente pour tous. Par la lutte, il est possible d’arracher des avancées pour les sans-papiers confrontés à des situations très graves. Mais le capitalisme ne peut être humanisé. Seuls comptent les profits des multinationales. Sur base de ce système, il y aura toujours des réfugiés qui fuient les guerres, les crises et la pauvreté. Cela continuera à engendrer de nouveaux drames, comme ces milliers de migrants qui meurent chaque année dans des naufrages en méditerranée. Seule une autre société peut créer une véritable liberté de circulation pour ceux qui le souhaitent tout en assurant la possibilité de construire une vie décente dans son pays d’origine.’’

    Marche des sans-papiers 3 mai – 15h gare du Midi – Bruxelles

  • VOTTEM : C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Vottem_2014_EGAIl y a maintenant 16 ans ouvrait le centre fermé de Vottem, un des six que compte le pays. Lorsqu’on emploie le terme «centre fermé», c’est bel et bien d’une prison dont on parle. Chaque année, ce sont près de 8.000 personnes qui y sont enfermées en attente d’une expulsion contrainte et violente. Le seul crime des personnes enfermées dans ces centres est d’avoir fui les guerres, la misère, les maladies et les discriminations en espérant trouver de meilleures conditions de vie sur le continent Européen.

    Tract des Étudiants de Gauche Actifs

    Par ailleurs, le caractère dégradant du traitement réservé aux détenus n’est plus à prouver : les faits de refus de soins sérieux abondent, la promiscuité et le manque de fournitures de bases sont la règle, de même que le recourt à l’intimidation (1), aux cellules d’isolement (entendez cachots) et le traitement des détenus en criminels dangereux lors de leurs transferts. Toutes ces méthodes n’ont qu’un seul but : briser la résistance des personnes internées en vue de leur expulsion.

    Sous le Gouvernement Di Rupo, Maggie De Block, alors secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration, avait déjà largement durci le système de politiques migratoires belge. Sous son ministère, les régularisations sur base de raisons médicales sont passées de 50% à 2% (2), une liste de «pays d’origine sûrs» permettant une procédure accélérée – et un refus quasi certain – a été établie, et les premiers rapatriements collectifs ont été effectués. Il ne s’agit ici que de quelques exemples.

    Aujourd’hui, le gouvernement Michel Ier, en la personne de Théo Francken, a décidé d’aller plus loin. De manière assez laconique, l’accord de gouvernement précise : «les centres fermés seront étendus», et ce sans perdre de temps puisque l’objectif actuel est de créer 100 places supplémentaires dans les centres fermés pour l’année 2015, afin de pouvoir augmenter la capacité d’expulsion de 1000 personnes par an (3). La création d’ailes destinées aux familles (et donc aux mineurs) est également à l’ordre du jour (4). Par ailleurs, la procédure d’expulsion des personnes s’étant rendues coupables de petits méfaits tels les vols à l’étalage va être accélérée. Et tout en annonçant ces mesures scélérates, le cabinet Francken se gausse en annonçant avoir augmenté de 20% le nombre d’expulsion pour le dernier trimestre de 2014 !

    A l’échelle européenne, la création de l’agence Frontex met en évidence l’approche répressive (et ici carrément militarisée) de la question des migrations. L’exemple des opérations du type Mos Maiorum, qui ont lieux à intervalles réguliers en Europe (5), est probant.

    Or, il apparait clairement que l’approche répressive en matière de migrations est aussi criminelle qu’elle est inefficace.

    Vottem_2013_01Criminelle car le renforcement des contrôles frontaliers pousse les migrants à prendre toujours plus de risques pour éviter ces contrôles, en témoignent les innombrables drames en mer méditerranée (au moins 3.400 morts en 2014) (6) ; mais aussi car chaque années, des migrants sont renvoyés manu militari vers des pays où leur vie est en danger car ils ne remplissent pas les critères de régularisation mis en place par l’État.

    Inefficace car, d’une part, ni le renforcement des politiques répressives ni la multiplication des campagnes de dissuasion au cours des dernières années n’a fait diminuer les flux migratoires ; et car, d’autre part, l’histoire des migrations nous enseigne qu’aucune campagne de dissuasion, aucune répression et aucun contrôle des frontières n’ont jamais empêché les hommes de fuir des conditions de vie devenues intenables tant qu’il était possible d’espérer trouver mieux ailleurs.

    Par ailleurs, il n’est pas rare que les migrants qui arrivent sur le sol européen mais qui se voient refuser leurs papiers tombent dans les mains de patrons peu scrupuleux ravis de profiter de leur détresse et de leur absence de droits pour les transformer en une main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Cela instaure de plus une pression à la baisse sur l’ensemble des conditions de travail et de salaire.

    Dans ce cadre, seul l’arrêt total des politiques impérialistes et néocoloniales dans les pays du monde néocolonial ainsi que le soutien aux luttes pour l’émancipation des masses et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence des puissances impérialistes, qu’elle soit politique ou économique, peut fournir une réponse adéquate à la croissance des flux migratoires et offrir à chacun la chance de se construire un avenir sans avoir à connaitre les affres de la migration.

    En Belgique, les Étudiants de Gauche Actifs et le PSL défendent la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture de tous les centres fermés sur base de luttes actives à l’image de celles qu’ont connues les années 2004-2005.

    C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, par à leurs victimes !

    Travailleurs, belges et immigrés, avec ou sans papiers, tous unis dans la lutte !

    Notes
    (1) A ce titre voir «La tension monte au centre fermé de Bruges» In : AlterEchos, n°362 (Juin 2013)
    (2) http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_une-raison-medicale-ne-donne-plus-que-rarement-acces-a-la-regularisation?id=7824793
    (3) Le Soir, 14/10/2014
    (4) Le Soir, 14/10/2014
    (5) http://www.rtbf.be/info/monde/detail_fin-de-mos-maiorum-une-operation-policiere-europeenne-tres-critiquee?id=8388085
    (6) http://www.liberation.fr/monde/2014/12/10/pres-de-3-500-migrants-sont-morts-en-mediterranee-cette-annee_1160617

  • Vottem, camp de la honte,  16 ans déjà!  Je ne l'accepte toujours pas!

    vottem_2015Dimanche 22 mars, marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem. Rassemblement à Liège, Espace Tivoli (Place Saint-Lambert) dès 14h

    Appel du Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers, CRACPE

    Les mesures annoncées par Théo Franken, Secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration, et le gouvernement actuel stigmatisent à nouveau l’étranger. Le discours est clair : les demandeurs d’asile et de titre de séjour sont des fraudeurs, il faut les pénaliser et les décourager. Au programme : chasse aux cohabitations et mariages dits de complaisance, création de 100 places supplémentaires en centres fermés,  prévision de 1000 rapatriements forcés de plus par an avec un vol collectif chaque mois, limitation du nombre demandes d’asile qui peuvent être déposées…
    Et surtout création de pavillons au centre 127 bis pour incarcérer à nouveau les familles avec enfants, ce qui n’existait plus depuis 2009, et ce alors que la Belgique a été condamnée à trois reprises concernant la détention de mineurs par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
     
    Les centres fermés restent des prisons qui cachent leur nom; ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé, entravé, coups, insultes… Des plaintes ont été déposées.

    Depuis juillet 2014 a été ouverte à Vottem, suite à une décision du précédent gouvernement, une aile “spéciale” pour les détenus considérés comme “ingérables” : ceux qui se rebellent, certains qui sortent de prison à qui on inflige une double peine, de grands malades qui devraient être soignés dans une institution adéquate…  Cette section permet de maintenir en isolement des personnes pendant des semaines, sans aucune réglementation, c’est un cachot à grande échelle déguisé, la “prison dans la prison” !

    Plus que jamais, nous rappelons nos revendications et soutenons les sans papiers qui ont repris leur combat pour la dignité !

    – suppression des centres fermés pour étrangers
    – arrêt immédiat des expulsions
    – pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    – pour une régularisation des sans papiers

  • Manifestation contre le centre-fermé de Vottem : NON au racisme d’État !

    Délégation du PSL et d'EGA, manifestation de 2014.

    Le 22 mars aura lieu la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, pour la 16e année consécutive, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers). Les ‘‘centres fermés’’, au nombre de 6 en Belgique, sont des prisons qui ne disent pas leur nom. Les autorités y enferment des gens (enfants compris) dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine, pour les y renvoyer manu militari. Cette année-ci encore, nous participerons à cette mobilisation en criant ‘‘c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes’’ !

    L’approche répressive de l’immigration est criminelle. Des migrants sans-papier ont été renvoyés dans des pays aussi ‘‘surs’’ que l’Afghanistan ! D’autres ont été expulsés alors qu’ils étaient malades (hépatite, sida,…) et qu’un retour dans le pays d’origine équivalait à la mort. Plus récemment, des organisations d’aide aux sans-papiers ont dénoncé que l’Office des Étrangers ne voyait aucun problème au renvoi de ressortissants vers des pays touchés par l’épidémie d’Ebola alors que celle-ci n’est toujours pas sous contrôle ! ‘‘Lorsqu’on voit les mesures de protection que prend le gouvernement pour protéger les Belges, et ce, à tous les niveaux où un contact est possible entre un Belge et un ressortissant des pays touchés par Ebola afin d’éviter tout risque de contamination, on se dit qu’il y a vraiment deux poids, deux mesures’’, a indiqué à juste titre Alexis Andries, porte-parole de l’ASBL Pigment.

    D’autre part, puisque les mesures prises par l’Europe Forteresse rendent plus difficile d’entrer en Europe par voie terrestre, les migrants optent de plus en plus souvent pour les plus dangereuses routes maritimes, en direction de la Grèce et de l’Italie. En conséquence, des centaines de personnes meurent en mer chaque année. Amnesty International avance, dans un rapport publié à la mi-2014, le nombre de 23.000 migrants morts en tentant de pénétrer dans l’Union européenne en quinze ans.

    Répondre à cette problématique exige d’une part de soutenir les luttes des masses contre les dictatures et les conditions misérables qui prévalent dans les pays du monde néocolonial. Cela nécessite de s’opposer aux multinationales pour lesquelles ces régions sont avant tout source de matières premières et de main-d’œuvre quasi gratuite. D’autre part, il nous faut lutter pour la régularisation des sans-papiers et les intégrer dans la lutte collective en défense de nos salaires et conditions de travail et contre l’austérité.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers en Belgique, les seules depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations in-tenses : en 2004-2005, une quarantaine de lieux ont ainsi été occupés par des sans-papiers en Belgique. De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…). Seule la lutte paye. La mobilisation contre le centre fermé de Vottem constituera, comme chaque année, un rendez-vous important à ce titre.

    VOTTEM, CAMP DE LA HONTE, 16 ANS, JE NE L’ACCEPTE TOUJOURS PAS!

    MANIFESTATION DIMANCHE 22 MARS 2015 A 14H
    Rassemblement Espace Tivoli-PLACE ST LAMBERT, LIEGE, et marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem

  • Michel 1er : Un gouvernement contre les sans-papiers

    Manifestation du 6 novembre : des délégations de sans-papiers étaient présentes. Photo : Isabelle Marchal.
    Manifestation du 6 novembre : des délégations de sans-papiers étaient présentes. Photo : Isabelle Marchal.

    ‘‘Un peu de positif, pas mal de flou et beaucoup de points inquiétants’’. C’est en ces termes que la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Amnesty International et la Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) ont qualifié l’accord du nouveau gouvernement fédéral.

    Par Nicolas P (Bruxelles)

    Ces associations tempèrent tout d’abord les éléments positifs de cet accord. Si elles applaudissent la création d’un ‘‘Institut National des droits de l’Homme’’, elles sont nettement plus prudentes quant au concret, en soulignant que, si le financement ne suit pas, cela va ‘‘simplement rester au stade de l’effet d’annonce’’. De même au sujet de la volonté affichée de vouloir sanctionner ‘‘les appels à la haine sur internet, notamment l’appel au djihad’’, Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International s’interroge sur l’application de ces sanctions. Les propos islamophobes ou racistes au sens larges seront-ils sanctionnés comme les appels au djihad ? Rien n’est moins sûr, car si ce gouvernement s’annonce très performant en matière de répression, il se profile beaucoup plus laxiste sur la question du racisme, comme le prouvent la déclaration du Ministre de l’Intérieur Jan Jambon, selon laquelle ‘‘les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons’’. Comme le déclare le Ciré, ‘‘l’esprit de cet accord est très clair, il s’agit de contrôler, de restreindre, d’empêcher’’.

    Il est notamment prévu d’augmenter les places en Centres fermés (véritables prisons pour étrangers, plusieurs fois condamnées par la Cour européenne des droits de l’homme) et de limiter les titres de séjour pour raisons médicales (‘‘Il faudra quasiment être mourant pour obtenir ce droit’’ selon le Ciré).

    De plus, il est prévu d’étendre le principe de ‘‘Transaction pénale’’. Celle-ci consiste en fait en une sorte d’amende, fixée par le Procureur du Roi et qui permettrait au coupable d’éviter un procès. Selon la LDH, il s’agirait de l’inauguration d’une ‘‘justice de classe’’. On ne saurait le dire plus clairement ! Ceci a d’ailleurs été parfaitement démontré dans le dossier ‘‘Bois Sauvages’’, où les accusés ont pu éviter un procès en l’échange de la coquette somme de 8, 796 millions d’euros. Parmi eux, on retrouvait d’ailleurs quelques ténors de l’économie belge comme Luc Vansteenkiste (ex-président de la FEB).

    Les choix du gouvernement sont donc clairs : laxisme pour les uns, expulsion pour les autres !
    Mais ces préférences ne sont ni un hasard ni anodines de la part du gouvernement. La droite dure et décomplexée aujourd’hui au pouvoir n’a qu’un but : diviser les travailleurs pour mieux les vaincre. En dernière instance, ce qui compte toujours ce n’est pas notre religion, le lieu de notre naissance, la possession ou non de papiers délivrés arbitrairement par les autorités, mais de quel côté du fossé social nous nous situons.

    Avec ou sans papiers, quelle que soit notre origine ou notre religion, nous sommes tous frappés par ce gouvernement d’austérité : licenciements, coupes dans les soins de santé, répression, expulsions. Notre ennemi ne sera pas l’étranger, mais le capitalisme ; notre outil ne sera pas la répression, mais la solidarité ; notre combat ne sera pas celui d’une société méfiante, liberticide et d’inégalités, mais celui d’une société juste, solidaire et démocratique, une société socialiste !

  • Solidarité avec les grévistes de la faim à Vottem

    Banderole de la délégation du PSL et d’EGA lors de la manifestation contre le centre fermé de Vottem de cette année.

    Communiqué du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Depuis 8 jours, un mouvement de grève de la faim, et, pour certains, de la soif, a démarré au centre fermé pour étrangers de Vottem.

    Il s’agit notamment de personnes qui craignent pour leur vie en cas d’expulsion forcée. Un exemple parmi tant d’autres: au Pakistan plusieurs mouvements politiques sont devenus la cible des Talibans.

    Nous n’acceptons pas la politique très restrictive de l’Etat belge en matière d’immigration et d’asile. 75% des demandes d’asile sont refusées, cela veut que l’on en vient à expulser des personnes dans des pays où règnent la guerre et l’insécurité, ou des régimes dictatoriaux ou autoritaires. Fin de l’année passée, un jeune Afghan, AREF, a trouvé la mort dès son retour en Afghanistan sous les balles des Talibans.

    Parmi les grévistes de la faim, certains insistent sur d’autres aspects: ils ont construit leur vie en Belgique depuis des années, ont leurs attaches ici, se retrouvent déboutés d’une procédure alors qu’ils ont travaillé, suivi des formations… n’ont plus de famille dans leur pays d’origine. Seulement 6% de demandes de régularisation acceptées en 2013…

    Les uns comme les autres ont entrepris ce mouvement parce que leur vie serait détruite par une expulsion.

    Deux Pakistanais, qui avaient démarré le mouvement il y a 8 jours ont été libérés et amenés à l’hôpital où ils ont été soignés ce jeudi. 5 ou 6 autre personnes poursuivent ou se sont engagées dans ce mouvement.

    Pour les soutenir dans leur revendication d’une politique d’asile et d’immigration qui respecte les droits humains, notamment les droits de chercher asile, de circuler et de s’installer, de vivre en sécurité, en famille…nous vous invitons à nous rejoindre à notre rassemblement hebdomadaire ce samedi 21 juin de 16 à 17 h autour du centre fermé de Vottem. Comme c’est la fête de la musique, toute intervention musicale est bien sûr bienvenue!

  • Encore quelques photos de la manifestation contre le centre fermé de Vottem

    Aucune prison n’a jamais arrêté la misère! C’est pourtant le traitement que réservent des pays comme la Belgique à ceux qui fuient la pauvreté et la dictature dans le monde néocolonial. Voilà le “crime” qu’ont commis les prisonniers du centre fermé de Vottem. Ce dimanche 15 mars, des centaines de manifestants étaient venus une fois de plus crier leur colère contre cette prison qui ne dit pas son nom et pour la régularisation des sans-papiers. Vottem : 15 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas !

    Photos: Loïc (Liège)

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop