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Tag: Rudy De Leeuw
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Vers un plan d’action anticapitaliste pour les syndicalistes et les jeunes !
Comment pouvons-nous sauver notre niveau de vie dans la période économique la plus instable depuis la Seconde Guerre mondiale ? Telle est la question à laquelle la majorité de la population est confrontée. La croissance économique ralentit partout dans le monde. Les économistes bourgeois sont largement pessimistes : rien ne semble marcher. Pour la zone euro, les analystes prédisent une nouvelle récession au dernier trimestre de 2011, une récession qui durera en 2012. Cela signifie une nouvelle vague de licenciements et de restructurations alors que la vague précédente n’a pas finer de frapper les travailleurs.
Par Peter Delsing, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
Avec une nouvelle phase de la crise bancaire, le gouvernement belge – qui veut déjà appliquer la plus grande opération d’austérité de ces dernières décennies – peut voir la dette nationale exploser. Dexia a été acheté pour 4 milliards d’euros, plus 50 milliards donnés en garanties d’Etat. Et si d’autres banques venaient à être elles aussi touchées? A la mi-novembre, les actions de la KBC ont déjà perdu 11% de leur valeur après que des doutes aient été révélés concernant le remboursement de dettes, notamment d’Irlande.
La Belgique est un des pays à avoir donné le plus de garanties d’État aux banques. Dans une telle situation, le scénario d’attaques à l’arme lourde contre nos salaires et notre sécurité sociale, suivant le modèle à l’œuvre en Europe du Sud, n’est pas inimaginable. Même si la Belgique part d’une position relativement meilleure que ces pays, la dette publique reste élevée et l’affaiblissement des instruments politiques de la bourgeoisie peut conduire à des changements rapides.
Le 15 novembre dernier, 6.000 syndicalistes des trois principaux syndicats se sont réunis à Bruxelles. Anne Demelenne (FGTB) n’a pas exclu un e‘‘grève générale’’ en réponse à l’austérité. La manifestation nationale du 2 décembre constitue un important début de riposte de la part des travailleurs.
Mais comment définitivement stopper les menaces d’austérité ? Comment contre-attaquer face aux agressions systématiques dont sont victimes les travailleurs depuis 30 ans, agressions ayant d’ailleurs joué un rôle crucial dans cette crise systémique ? Elio Di Rupo veut s’attaquer aux prépensions, aux soins de santé, aux chômeurs,… Les mesures telles que la réduction de la déduction des intérêts notionnels pour les grandes entreprises sont limitées et n’ont pour objectif que de présenter les attaques fondamentales contre notre niveau de vie comme faisant partie d’une politique équilibrée, où tout le monde ‘participe’.
Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a repris le message du mouvement Occupy quand il parle des 1% les plus riches qui décident pour les autres 99%. Mais la résistance ne peut pas se limiter à des mots. La manif du 2 décembre doit être le début d’une campagne pour préparer la base des syndicats à la grève générale, ou à une série de grèves générales pour répondre à la politique d’austérité du gouvernement.
Luttons pour le maintien des prépensions et contre le fait qu’il soit nécessaire d’avoir 40 années complètes de travail derrière soi pour accéder à une pension complète. Quel jeune pourra encore y parvenir ? Face au chômage, défendons la diminution du temps de travail sans baisse de salaire et avec embauche compensatoire, pour que les jeunes aient des emplois avec un contrat stable et un salaire minimum de 1.500 euros net ! Stop aux statuts précaires, stop aux bas salaires !
Les dirigeants syndicaux nationaux doivent abandonner l’illusion qu’il est possible de maintenir notre niveau de vie dans le cadre de ce système en faillite. Pour éviter une chute économique et financière il faut nationaliser le secteur financier sous contrôle des travailleurs, des consommateurs et des représentants d’un gouvernement ouvrier, de même que les entreprises qui annoncent des licenciements collectifs, notamment avec l’arme de l’occupation de l’entreprise. Construisons un rapport de force avec une forte mobilisation basée sur des comités de lutte implantés dans les entreprises, les écoles et les quartiers !
Mais il faudra aussi réfléchir à disposer d’un prolongement politique, et donc de se distinguer très clairement du PS, qui mène la politique d’austérité du patronat. Les travailleurs et les jeunes peuvent démontrer le pouvoir qui est le leur avec des actions de masse, c’est cela qui est à la base de notre ‘‘vraie démocratie’’ ce qui, pour nous, signifie lutter pour une autre société, une société socialiste. Ainsi, les énormes ressources disponibles seront placées dans les mains du public, sous le contrôle des assemblées massives et des comités élus de la classe des travailleurs et de la jeunesse.
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NON à l’austérité : manifestation massive des syndicats
Nous étions hier pas moins de 80.000 dans la rue, contre la politique d’austérité, cette politique des 1% les plus riches destinée à faire payer la crise aux 99%. Mille slogans, un seul massage” a-t-on pu lire dans L’Avenir d’aujourd’hui, ”Non à l’austérité". Avant même d’avoir été installé, le gouvernement Di Rupo 1er a reçu une première puissante illustration du mécontentement des travailleurs. Cette austérité, on n’en veut pas, et contre elle, on se battera!
Avec 80.000 manifestants, selon les syndicats, c’était là une des plus grandes manifestations syndicales qu’a connu la Belgique au cours de ces dernières années. En 2005, 100.000 manifestants étaient dans la rue contre le Pacte entre les Générations, une attaque contre les prépensions, également menée par les sociaux-démocrates du PS et du SP.a. Après cela, les quelques grandes manifestations qui on suivi se déroulaient dans le cadre européen, avec de fortes mobilisations de l’étranger. Nous ne sommes qu’au début de l’avalanche d’austérité de Di Rupo 1er. Mais comme le disait le tract que le PSL distribuait lors de la manifestation, il est vaut mieux stopper une avalanche d’économies au début, sinon elle ne peut que gagner en force et causer encore plus de dégâts.
Le caractère massif de cette protestation syndicale était une riposte des plus logique face à l’ampleur de l’austérité que le gouvernement veut appliquer, sur les dos des plus faibles de la société. Il s’agit là de l’opération d’austérité la plus profonde de l’histoire belge: plus profonde que le Plan Global, ou le Plan Sainte Anne avant cela. L’enjeu sera d’offrir à cette protestation massive une prolongation avec un plan d’action qui puisse convaincre nos collègues, notre famille et nos amis de se mobiliser eux aussi.
Cette mobilisation a suscité des réactions très hostiles des patrons. Ainsi, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) estimait que ”plutôt que de faire la grève, il est préférable de discuter des problèmes du marché du travail”. En Flandre, l’organisation patronale UNIZO avait lancé une pétition en ligne contre la manifestation sous le même message et a fait hier une action ludique en offrant un café aux automobilistes qui se rendaient au travail. Une grande attention de la presse pour quelque chose de bien pauvre au final… Certainement au regard des 80.000 manifestants qui ont occupé la capitale!
Les réactions de la presse ont été diverses. En Flandre, dans le quotidien De Standaard, un collectif de rédacteurs a fait appel aux manifestants avant la manifestation pour qu’ils cherchent à "devenir adulte finalement”! Les journalistes parlaient tous "d’actions irresponsables". Du côté francophone, ce matin, pas de dénonciation franche des actions, mais des rapports relégués en 12e page pour La Libre et en 6e pour Le Soir. Seul L’Avenir a consacré une partie de cette première page à un manifestant déguisé en Di Rupo et non à Di Rupo lui-même, avec le titre : ”Non à l’austérité: le voilà prévenu”, et un article en pages 2 et 3 titré : ”Un message: l’austérité, ça sent le pavé.”
On peut lire dans la presse d’aujourd’hui différents témoignages de manifestants, et les articles parlent de cette possibilité d’une grève générale pour le 19 décembre. Mais l’attention reste énormément focalisée sur Di Rupo 1er et cet accord si difficile à avoir obtenu qu’ils serait bien bête de continuer à le critiquer… Pour les syndicalistes combatifs et tous ceux qui veulent s’opposer à ce budget de malheur qui épargne les responsables de la crise, il faut quelque chose d’autre, des médias qui prennent résolument le côté des travailleurs et qui ne se contentent pas de ”comprendre” les craintes de la population tout en disant qu’on ne peut pas vraiment faire autrement… C’est pourquoi le PSL dispose de ses propres médias, avec ce site internet et notre mensuel Lutte Socialiste, que nous avons vendu à plus de 300 exemplaires hier durant la manifestation. Dans ce journal-là, on ne trouvera pas que de la ”compréhension”, mais des arguments contre la logique qui veut nous faire payer la crise ainsi que des propositions pour construire un rapport de forces favorable au mouvement ouvrier.
Différents thèmes étaient centraux dans nos discussions avec les manifestants. Il y avait la question d’un plan d’action bien entendu, et celle de la manière de construire la lutte le plus fermement possible, mais aussi celle du prolongement politique pour les revendications des travailleurs et de leurs familles. Les syndicalistes rouges, verts et bleus ont manifesté ensemble contre un gouvernement composé de partis des mêmes couleurs… Et, comme on a pu le lire dans Le Soir, ”la rue a été écoutée, pas entendue”. Après 540 jours de négociations, un gouvernement de cinq partis est remplacé par un autre, composé des mêmes partis, rejoints par le SP.a, unis autour d’un programme qui attaque directement les travailleurs. Les manifestants ne disposent donc d’aucun parti qui défende leurs intérêts. Sur le terrain politique, c’est comme dans les médias: on ”comprend”, mais ce sera l’austérité générale tout de même. Un peu à la manière de cette carte blanche des élus du PS qui disait en substance: ”on va vous faire payer la crise, mais croyez bien que ça nous fera plus de mal à nous qu’à vous” ! On devrait continuer à écouter ces contes là ?
La nécessité de disposer enfin d’un instrument politique pour renforcer la lutte contre l’austérité, se pose plus que jamais. Les dirigeants syndicaux vont-ils continuer à fonder leurs espoirs sur ces mêmes partis contre lesquels ils ont manifesté hier ? A la base, de nombreux militants ont déjà abandonné ces partis à genoux devant l’establishment capitaliste, et sont maintenant des sortes de ”sans-abris politiques”. Il est grand temps de prendre l’initiative pour, avec les dizaines de milliers de militants syndicaux et tous ceux qui veulent résister à la politique néolibérale, construire notre propre formation politique.
En Flandre, le PSL participe à Rood!, une initiative politique lancée par le mouvement autour d’Erik De Bruyn, l’ancien candidat à la présidence du SP.a qui a quitté ce parti. Lors de la manifestation, nous avons pu voir qu’il y avait beaucoup d’intérêt pour Rood!. Quand Erik De Bruyn a quitté le SP.a, Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, a réagi en disant que c’était bien malheureux. De Leeuw révisera-t-il sa position? Du côté francophone aussi, cette discussion se pose. Il sera bien difficile pour le PS de continuer à se cacher derrière les libéraux avec un premier ministre PS. Pour nous, le seul problème de langue de Di Rupo, c’est qu’il ne parle pas le langage des travailleurs! Ces derniers doivent disposer de la traduction politique de leur résistance contre la politique l’austérité, et le PS fait partie du problème, pas de la solution.
Lors de la manifestation, le PSL a milité activement, avec 4 stands politiques en différents endroits, et en participant aux différents stands de Rood!.
Cette manifestation était le début d’une lutte qui peut être longue et dure. Si les travailleurs et leurs familles ne veulent pas connaître les conditions de vie des Grecs, la lutte doit être des plus sérieusement organisée, au travail, dans nos quartiers et sur le terrain politique. Hier, 80.000 manifestants ont prouvé qu’ils veuillent mener cette lutte. Ce n’est qu’un début, continuons le combat!
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[PHOTOS] BRC : Des centaines de militants s’opposent au licenciement des trois employés
Ce matin, quelques centaines de militants des trois syndicats s’étaient réunis aux portes de la raffinerie BRC, dans le port d’Anvers, pour mener une action de protestation contre le licenciement de trois employés, dont deux délégués syndicaux. Ce licenciement est arrivé à cause de leur partici-pation à des actions de protestations syndicales dénonçant l’absence d’accord dans le secteur pétro-lier. La direction de l’entreprise doit recevoir une réponse vigoureuse et combative contre ses posi-tions antisyndicales.
Photos de Jente
Hier, nous avons publié sur ce site un article qui a été utilisé comme tract pour l’action de ce matin. Dans ce dernier, nous exigeons une campagne nationale contre le licenciement de délégués. Les actions de solidarité sont nécessaires, mais nous devons aller au-delà et passer à l’étape d’une campagne nationale. Le président de la FGTB Rudy De Leeuw était présent ce matin et a déclaré dans son discours que la question des libertés syndicales et du droit à mener des actions sont des éléments cruciaux à défendre, mais il n’a strictement rien dit sur la manière dont la FTGB compte faire quelque chose à ce sujet. Ilse Dielen de la CSC et des délégués, entre autres de BRC, ont également pris la parole.
L’action a pu compter sur beaucoup de soutien, avec une présence de centaines de militants de BRC et de diverses autres sociétés. Un train de marchandises a aussi été bloqué, ce qui a de suite assuré que la Scheldelaan a été bloquée.
Le PSL était présent avec une dizaine de militants. Nous avons diffusé notre tract, de même que celui de Rood ! concer-nant une action revendiquant la justice fiscale qui devait se dérouler plus tard dans la journée. Erik le Bruyn, princi-pale figure de Rood ! était également présent à cette action.
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Il nous faut une campagne nationale contre les licenciements de délégués !
La direction Suisse de BRC n’aime pas les syndicats et les actions collectives. Elle cherche donc à sanctionner une action de grève de façon individuelle, et trois travailleurs ont été licenciés suite à la résistance collective contre l’absence d’un accord sur la convention collective dans le secteur pétrolier. Les trois licenciés l’ont été sans que la direction n’utilise de prétexte de ”faute grave”, ce qui indique que la direction sait elle-même très bien que les ‘raisons’ invoquées ne tiennent pas la route.
Une année avant les élections sociales, il nous faut une offensive pour assurer une véritable protection aux délégués. Actuellement, cette protection est telle une passoire, pleine de trous. Peut-être que la menace d’une grosse indemnité de licenciement a des effets dans de petites entreprises, mais dans les multinationales qui empochent des profits de plusieurs milliards d’euros, cela n’est pas le cas. Ce n’est pas la première fois que des délégués sont licenciés. Chaque fois, il y a des actions de solidarité, mais il est temps d’aller plus loin.
Il y a officiellement une possibilité de réintégration d’un délégué licencié abusivement. Mais cette décision revient aux patrons. Tant que la réintégration reste un choix libre, elle reste difficile à mettre en pratique.
Afin de mieux protéger les délégués, il faut que la réintégration devienne obligatoire et exécutoire. Les patrons qui ne l’acceptent pas doivent être lourdement pénalisés. Pour que cela puisse être obtenu, il faut mobiliser et construire un rapport de force. Le droit de grève et la protection des délégués ont été obtenus de cette façon, et c’est aussi la seule manière de défendre nos droits.
La mobilisation nationale du 30 juin est un premier pas, mais il nous en faut d’autres sur le plan national, avec les différents secteurs et les différents syndicats. Il ne faut pas attendre, car ces prochains mois, les délégués seront en soldes (juste avant la procédure des élections sociales de 2012, le licenciement abusif coûte moins cher pour les patrons).
Peut-être que le président de la FGTB, Rudy De Leeuw, peut utiliser cette occasion de l’action à BRC afin d’annoncer une initiative en cette direction?Peut-être que le président de la CSC, Luc Cortebeeck, peut utiliser sa position de vice-président de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour s’attaquer vraiment aux violations du droit à l’action collective (comme prévu dans le Traité nr. 98 de la OIT) en Belgique? Les dirigeants syndicaux doivent prendre une initiative nationale pour obtenir une véritable protection des délégués !
Solidarité internationale
Afin de concrétiser notre solidarité, le tract syndical de BRC a été traduit en Français et en Anglais. Aujourd’hui, et les jours à venir, ce tract sera distribué par nos organisations politiques sœurs en France et en Grande-Bretagne. Cela sera notamment le cas à la raffinerie de Petit Couronne (France) et de Coryton (Grande Bretagne). De cette façon, les travailleurs sauront là aussi comment la direction de BRC traite les syndicats.
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Petroplus essaie de faire taire les syndicats à Anvers – La solidarité avec les travailleurs est nécessaire !
Ce tract a été écrit par la délégation syndicale de la FGBT (syndicat socialiste en Belgique) de la raffinerie BRC au port d’Anvers, en Belgique. BRC est une entreprise-soeur de Petroplus. Après discussion avec les délégués syndicaux de BRC Anvers, nous (Gauche Révolutionnaire) diffusons ce tract pour informer les travailleurs des entreprises-soeurs en Europe des attentats lancés par la direction suisse de BRC pour faire taire les syndicats. Le test qu’ils font maintenant à Anvers peut devenir une réalité quotidienne demain à Petit Couronne (France), Coryton (Royaume Uni), Ingolstadt (Allemagne)…!
Des messages de solidarité peuvent être envoyés à petroplus.solidarity@gmail.com. Des lettres de protestation peuvent être envoyées à Veerle.VanPraet@petroplus.biz (HR manager BRC Anvers), Jean-Paul.Vettier@petroplus.biz (CEO Petroplus Suisse), Patrice.bres@total.com (président de la Fédération Pétrolière Belge). Des actions de solidarité additionnelles seront toujours les bienvenues !
La raffinerie suisse BRC essaie de faire taire les syndicats
Lundi 20 juin, BRC a licencié 3 membres de la FTGB, dont 2 étaient des employés protégés, parce qu’ils avaient participé à des actions syndicales pendant le nuit du 13 juin.
Et tout ça sans la moindre plainte pour faute grave. Encore pire, le 16 juin, la Fédération Pétrolière Belge a déclaré dans le bureau de conciliation que les patrons ne font rien contre les actions syndicales menées dans le cadre des négociations d’un accord collectif dans le secteur.
Tout le monde sait que le secteur pétrolier a une tradition d’actions syndicales durant des négociations pour un accord collectif. Les patrons ont souvent eux-mêmes parlé d’actions ludiques, avec lesquelles ils n’avaient pas de problèmes, si la sécurité n’était pas en danger. Apparemment, la direction de BRC préfère ne pas descendre de sa montagne suisse, et veut absolument détruire les traditions syndicales dans le secteur. Et il y aura des représailles, les syndicats doivent faire silence. Tous les moyens sont acceptables, même la démission des employés sans qu’il y ait le moindre signe de faute grave. Le prix élevé que BRC doit payer pour ça ne pose pas de problème. Ou peut-être est-ce pour ça que BRC est tellement avare pendant les négociations sectorielles ?
Il est évident que BRC veut démanteler les syndicats dans le secteur pétrolier. Ces dernières heures, ils ont même voulu instaurer une procédure d’alarme, ce qui va à l’encontre de toutes les lois belges.
L’attitude de BRC met en danger tout le syndicat et toutes les libertés syndicales. Nous revendiquons que BRC réintègre immédiatement les employés démissionnés, et mette fin à sa politique de terreur.
Pour renforcer cette revendication, il y aura une nouvelle action le jeudi 30 juin 2011 devant BRC. Dès 6h du matin, Rudy De Leeuw, président de la FGTB, sera présent pour soutenir les militants et les travailleurs. Des secrétaires syndicaux nationaux et fédéraux seront également présents pour les soutenir.
Rejoignez la lutte pour nos droits syndicaux et participez en masse à l’action syndicale, le 30 juin à 6h, aux barrières de BRC, Scheldelaan 490, 2040 Anvers Port 663.
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Tous ensemble contre la casse sociale!
Non à un Accord Interprofessionnel imposé
Même le quotidien flamand d’affaires De Tijd a dû concéder qu’une majorité de travailleurs a rejeté le projet d’accord interprofessionnel. Mais cela ne déroute pas les patrons et les politiciens. Si la façade démocratique ne conduit pas au résultat recherché, le gouvernement sortant n’a qu’à s’en occuper. Nous savons à quoi nous pouvons nous attendre: construire un rapport de forces avec un plan d’action ou bien avaler l’AIP que nous venons de rejeter de façon largement majoritaire.
La pression n’avait pourtant pas été ménagée. Les partenaires sociaux allaient ainsi montrer aux politiciens comment conclure un accord. C’était malin : en refusant d’accepter n’importe quoi, nous deviendrions alors co-responsables de la crise politique. A la CSC, les 3.000 permanents ont même tous reçus une lettre où l’on prétendait que seuls des irresponsables rejetteraient cet accord, puisque l’alternative – pas d’accord – serait ‘pire’. Malgré cela, le sommet de la CSC a eu besoin des votes en bloc de quelques centrales de fonctionnaires et d’ouvriers pour obtenir une majorité, la plus faible de son histoire, en faveur d’un AIP.
A en croire les organisations patronales, elles aussi ont eu beaucoup de difficultés à convaincre leur base mais, finalement tous l’ont approuvé. Du côté des travailleurs par contre, jamais un AIP n’a été aussi massivement rejeté. Pour la première fois de son histoire, le syndicat libéral a rejeté un accord. En disant que le rejet du projet d’accord par la base de la FGTB minerait la position de Rudy De Leeuw, les patrons espéraient nous tendre un piège. En réalité, c’est surtout la position de Luc Cortebeeck qui a été affaiblie. Il a mis la CNE et la LBC dans une position impossible.
Les patrons, qui représentent 37.000 entreprises selon la FEB, n’ont pas l’intention d’accepter la décision démocratique. Ils appellent le gouvernement à intégralement imposer l’accord. Ils se sentent soutenus par Merkel, Sarkozy, la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et les “marchés financiers”. Bien que les entreprises fassent à nouveau des profits importants, ils n’ont pas l’intention de les partager. Avant d’imposer l’accord, le CD&V veut tester si le PS est prêt à aller contre la majorité de la FGTB. Apparemment, les patrons ne se font plus de soucis concernant l’attitude que le SP.a va prendre. Dans ce cas-ci, le VLD et la NVA sont d’ailleurs soudainement prêts à venir à l’aide du gouvernement en affaires courantes. Les patrons ont donc tout un arsenal de moyens pour imposer leur volonté.
La direction syndicale est sortie des négociations sans accord acceptable, mais aussi sans avoir construit une quelconque relation de force afin de pouvoir le rejeter. Les prochaines semaines et mois, nous pourrons la restaurer en rejoignant la résistance contre la casse sociale qui s’est développée ailleurs en Europe. Nos adversaires vont évidemment essayer de nous diviser: Flamands contre francophones, CSC contre FGTB, ouvriers contre employés et jeunes avec des nouveaux contrats contre plus âgés. Et pourtant, les possibilités d’actions communes ont rarement été plus favorables qu’aujourd’hui. Tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, une large majorité de travailleurs, y compris des ouvriers, s’est prononcée contre l’accord. La CNE et la LBC réfléchissent sur des actions. Dans d’autres centrales de la CSC, nombreux sont ceux qui se sentent délaissés par le sommet.
En annonçant des actions régionales, la direction de la FGTB indique avoir compris le message. Nous devons assurer que ce soit un grand succès par une politique participative de la base et une implication maximale des collègues des autres syndicats. La journée nationale d’action du 4 mars ne peut pas se limiter à une action symbolique ou à une simple promenade sans lendemain, sans mots d’ordre clair concernant la suite. Au contraire, si les patrons et les politiciens continuent à négliger le message cela doit devenir une grève générale de 24 heures bien préparée autour des revendications suivantes:
- Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
- Élimination de la discrimination entre ouvriers et employés sans miner le statut des employés
- Pas touche à l’index
- Maintien de tous les systèmes de prépensions
FGTB et CSC: cassez les liens avec le PS et la CD&V
Aucune institution, parti ou mouvement dans notre pays ne possède une force de mobilisation comparable à celle des syndicats. Avec une bonne campagne d’information et de mobilisation, les syndicats sont capables de mettre dans la rue des centaines de milliers de travailleurs. Hélas, au Parlement, cela ne se remarquera pas. Les syndicats libéraux venaient à peine de rejeter l’accord que les partis libéraux annonçaient vouloir intégralement le faire appliquer par le Parlement. Au Parlement, les chrétiens-démocrates se moquent des positions de la CSC et des mutualités chrétiennes. Tant le PS que le SP.a se sont dits réjouis de l’accord “équilibré”. Il semble que les politiciens vivent dans un autre monde. Bien qu’une majorité de syndicalistes ait rejeté l’AIP, cette position passe à peine dans les médias. A la base syndicale, cela conduit à des frustrations et au découragement. En Flandre surtout, et depuis des années, nombreux sont ceux qui se sont détournés des partenaires politiques privilégiés et votent pour le populiste du moment. Il est hautement temps que les dirigeants syndicaux rompent les liens entretenus avec le PS et le SP.a pour la FGTB et avec le CD&V pour la CSC, et qu’ils construisent leur propre représentation politique, avec tous ceux qui s’opposent à la casse sociale.
Jeunes en lutte pour l’emploi
Les jeunes surtout sont dans le collimateur de la politique de casse sociale. La sécurité d’emploi et un salaire convenable ne sont que de rêves pour beaucoup. L’AIP veut encore élargir cette discrimination. Celui qui est déjà au boulot garderait son statut actuel, des nouveaux travailleurs subiraient le nouveau statut miné. Dans quelques régions, le PSL est impliqué avec les jeunes des syndicats et la JOC dans une campagne contre l’insécurité d’emploi et la série interminable de statuts précaires imposés aux jeunes.
Socialisme 2011
Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, ”Socialisme 2011” cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.
- Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
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Quel front progressiste contre la N-VA et le patronat ?
Fin octobre, la FGTB a lancé une campagne pour la solidarité et contre le nationalisme. En soi, c’est une bonne chose, les syndicats doivent aussi prendre position sur des projets politiques. Mais la façon dont Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a mis en avant cette campagne n’est pas un pas en avant dans la lutte pour défendre la sécurité sociale.
Par Bart Vandersteene
De Leeuw a appelé à la formation d’un front progressiste du PS, du SP.a et des verts pour contrer la N-VA. Le SP.a et Groen se sont empressés de rejeter cette proposition. Ils veulent rejoindre un gouvernement dirigé par la N-VA et ont trouvé que la note de De Wever était une bonne base pour poursuivre les négociations.
Le PSL n’est pas non plus pour le projet de la FGTB, mais pour des raisons nettement différentes. Pour nous, il s’agit d’une nouvelle tentative de consolider le statu quo politique limitant le choix et la discussion politique aux partis traditionnels existants.
On a pu lire dans l’éditorial du magazine flamand Knack du 27 octobre quelques raisons de se méfier de ce soi-disant front progressiste. ‘‘Au congrès du syndicat chrétien, le président Cortebeeck se demandait : ‘Estce qu’on doit accepter que la Flandre devienne un paradis patronal sur base d’un cimetière social ?’ Cortebeeck et De Leeuw n’étaient probablement pas au pays pendant une longue période… Ils auraient sinon constaté ce que le président de la FEB Leysen a écrit dans une brochure de la Chambre du Commerce belgo-Japonaise. Leysen y décrit la Belgique comme le pays où le taux de taxation réel des entreprises est le plus bas au monde – grâce à la déduction des intérêts notionnels -, et comme un pays très favorable pour les entrepreneurs en termes d’embauches et de licenciements. En bref, le paradis des employeurs existe déjà et s’appelle Belgique.’’
Et d’après la direction de la FGTB, nous devons compter sur ceux-là même qui ont créé ce paradis des employeurs pour stopper la création d’un paradis encore plus intéressant pour les employeurs en Flandre ? Le PS et le SP.a sont les seuls partis qui ont participé à presque chaque gouvernement sur le plan national et régional depuis plus de 20 ans et sont responsables de la politique menée.
Certains pensent qu’une défaite électorale de la social-démocratie peut les conduire à un virage à gauche. Ils ont tort. Le SP.a a déjà connu plusieurs défaites mais, même avec la crise économique, il n’est pas question de virage à gauche. A la question : ‘‘Votre parti se tourne résolument vers les électeurs du centre. Mais est-ce qu’un parti socialiste ne doit pas se concentrer sur les couches les plus défavorisées de la société ?’’, Caroline Gennez, la présidente du parti, a répondu : ‘‘Nous ne devons pas aller encore plus à gauche, ces dernières années nous avons déjà tourné à gauche.’’ Que celui qui l’a remarqué se fasse connaître…
Dans le quotidien De Morgen, le journaliste Walter Pauli se demandait: ‘‘Supposons qu’il y ait un compromis et que le SP.a et Groen se mettent d’accord sur la régionalisation partielle de l’impôt sur le revenu. Qu’est ce que Rudy De Leeuw dira alors aux travailleurs ? Que le SP.a et Groen ont montré leur faillite ?’’ Il a raison. En tant que président de la FGTB, Rudy De Leeuw devrait dénoncer que la social- démocratie et les verts n’offrent aucune alternative. En termes de dénonciation de la N-VA, De Leeuw est d’ailleurs mal placé… En tant président du SP.a à Denderleeuw, il fait partie d’une coalition locale avec le CD&V et… la N-VA !
Les syndicats jouent un rôle important au niveau politique, mais tant que leurs directions continuent de soutenir les ‘‘amis’’ des partis traditionnels, les élections sont limitées au choix entre la peste et le choléra. Contre la politique néolibérale agressive du patronat et de la N-VA, il faut clairement dire que nous n’accepterons pas que les travailleurs et leurs familles payent la crise capitaliste. Seule une gauche combative peut défendre ce message de façon crédible.
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Nous avons besoin d’une réponse politique à la logique d’austérité
«Encore heureux que vous êtes encore là.» Cela, nos militants ont pu l’entendre plus d’une fois ces dernières semaines lors de nos campagnes pour activement mobiliser pour la manifestation syndicale du 29 septembre, pour les marches locales de jeunes pour l’emploi ou encore pour la proposition du PSL/LSP de lancer une campagne anti-guerre à l’occasion du sommet européen des ministres de la Défense à Gand. Mais marquer son soutien était parfois une manière d’exprimer un désespoir face à la menace de la crise et à la faiblesse de la gauche non traditionnelle.
Par Bart Vandersteene
Le Parlement reflète-t-il nos angoisses?
Qui va soutenir les revendications des travailleurs du non-marchand pour plus de personnel, de meilleurs salaires et des conditions de travail plus humaines ? Qui va représenter au Parlement la revendication de la suppression de la Déduction des Intérêts Notionnels ? Qui va soutenir les travailleurs du secteur privé qui seront aux prises avec les extrémistes du patronat fin de cette année (lors des négociations sur l’AIP) et qui ne veulent pas payer pour la crise ? Les nuancent actuellement présentes au Parlement portent sur ceux qui veulent une austérité sévère et ceux qui veulent une austérité un peu moins dure. Mais aucune loi de la nature ne précise que c’est seulement à ça que doit ressembler le paysage politique.
Malheureusement, les dirigeants syndicaux actuels défendent le statu quo politique. Dans l’hebdomadaire flamand de la FGTB, De Nieuwe Werker, le président national de la FGTB Rudy De Leeuw a répondu concernant l’avenir: «Je fais confiance à tout égard au président du SP.a et aux gens de Groen! Et d’autre part, j’admire la patience d’ange du préformateur [Elio Di Rupo].»
Il est naïf, très certainement de la bouche d’un dirigeant syndical national, de croire que le PS, le SP.a ou les verts vont rompre avec la logique d’austérité qui veut nous faire payer la crise pour épargner les profits qui sont “intouchables”. Plus de vingt ans de participation gouvernementale des sociaux-démocrates ont rendu ce point plus que clair. Mais cette déclaration n’est peut-être pas si naïve. Les directions syndicales sont pieds et poings liés aux partis traditionnels et c’est pour cela qu’ils adoptent une position aussi peu combative quand “leur” partenaire fait partie du gouvernement, même si ce gouvernement mène une politique directement à l’opposé des revendications syndicales.
Pour un nouveau parti des travailleurs!
Beaucoup de militants de base sont fatigués de cette attitude. Partout en Europe, dans les années ’90 et 2000, l’absence d’une voix politique pour les travailleurs a ouvert la voie à l’extrême-droite et à différentes variantes du populisme de droite. C’est également ce à quoi nous avons assisté en Flandre. Mais dans différents pays européens, de nouvelles forces de gauche ont émergé. Dans ce processus, l’implication de parties combatives des syndicats est cruciale pour lancer une nouvelle initiative politique de gauche, comme avec le lancement en Allemagne du WASG qui a conduit à la fondation de Die Linke.
Les premières expériences avec ces partis, comme le SP aux Pays-Bas, Syriza en Grèce ou encore le Bloc de Gauche au Portugal, illustrent qu’il est important de ne pas entrer dans la logique d’une politique d’assainissement. Dans le contexte actuel, une participation au pouvoir signifie accepter la logique capitaliste et ainsi galvauder des forces politiques soigneusement construites. D’autre part, les nouvelles formations doivent accorder une grande attention pour susciter l’implication politique de nombreuses personnes actuellement inorganisées, mais qui veulent lutter. En Belgique aussi, cet espace est présent. Les forces politiques existantes ont la tâche de pousser à la création d’un tel parti, mais la véritable clé se trouve parmi les militants syndicaux et d’autres activistes qui doivent constituer la force motrice de la nouvelle formation. C’est pour défendre cette nécessité que le PSL/LSP s’était engagé aux dernières élections dans le Front des Gauches, un cartel de six organisations de la gauche radicale (PC, PSL/LSP, LCR, CAP et Vélorution) qui poursuit aujourd’hui sa réflexion sur la création d’une nouvelle formation de gauche en Belgique.
Dans la recherche d’une alternative politique face à la crise actuelle, les expériences staliniennes du passé ne constituent clairement plus de pôle d’attraction. C’est également pour cette raison que la liberté de débat démocratique et le droit d’avoir des idées propres et des courants distincts à l’intérieur de la nouvelle formation est une condition essentielle pour qu’un tel nouveau parti des travailleurs se développe.
Suite à la manifestation européenne du 29 septembre à Bruxelles, nous répétons notre appel à la FGTB/ABVV et à la CSC/ACV de rompre leurs liens avec le PS/SP.a et avec le CDH/CD&V ou Ecolo. L’énergie nécessaire à la création d’un nouveau parti large des travailleurs sera alors dégagée dans ce pays.
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Bas les pattes de nos fins de carrière!
Ce mercredi, quelques milliers de militants syndicaux sont descendus en rue pour défendre les prépensions et la retraite légale. Sans cesse plus de retraités sombrent dans la pauvreté, les retraites belges étant très basses. Mais le patronat refuse de correctement appliquer la loi sur les adaptations au bien-être des allocations de pensions.
Article de la rédaction. Photo: Pavel
Les manifestants exigeaient notamment une pension minimum de 1.150 euros nets pour combattre la pauvreté et se sont prononcés contre la privatisation des systèmes de pension. Assurer une pension légale confortable est un élément crucial afin de lutter contre la pauvreté. L’augmentation des mécanismes privés de retraites, comme le souhaitent les patrons et les partis traditionnels, ne fera qu’agrandir le fossé entre pauvres et riches. Aucune sécurité d’avenir ne peut être garantie pour nos aînés en dehors de la retraite légale. Les retraités néerlandais qui voient leur retraite rabotée jusque 14% en moins peuvent sans aucun doute donner un avis intéressant quant à l’évolution actuelle des discussions sur les retraites… L’argent qu’ils avaient mis de côté pour leur pension a été joué en bourse et, maintenant que les fonds de pension ont de gigantesques problèmes, c’est encore à eux de payer.
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Jeunes en lutte pour l’emploi
==> Rubrique de la campagne pour des marches locales de jeunes pour l’emploi sur ce site
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Cette manifestation pour la défense des fins de carrière s’est déroulée à l’occasion du sommet européen des ministres des Affaires sociales qui a notamment cette problématique à son ordre du jour. D’autre part, syndicats et patrons devaient s’accorder concernant l’augmentation des allocations sociales et le partage d’une enveloppe de 274 millions d’euros portant sur cette année en faveur des chômeurs, des pensionnés, des bénéficiaires d’indemnités d’accidents de travail et d’invalidité. Les allocations doivent être adaptées tous les deux ans à l’augmentation des prix et, si cette adaptation n’est pas effectuée, cela signifie très clairement l’appauvrissement des retraités.
Le patronat refuse toutefois de négocier à ce sujet et considère que ces adaptations doivent être liées aux négociations salariales de fin d’année. Il était encore question de la prolongation des mesures de prépension comme la prépension à mi-temps à 55 ans et à 56 ans moyennant 40 ans de carrière effective à plein temps. Ces mesures sont effectives jusqu’au 31 décembre 2010.
Les patrons veulent tout insérer dans le cadre des négociations salariales du secteur privé de fin d’année entre syndicats et patrons, mais il est clair que celles-ci s’annoncent déjà particulièrement difficiles et il n’est pas exclu que la patate chaude soit refilée au gouvernement (pour autant qu’un gouvernement existe alors) en plein désaccord entre syndicats et patrons pour que le gouvernement impose une décision et limite la perte de prestige des directions syndicales. Comme seule ‘concession’ aux travailleurs, il semble bien que le patronat veuille uniquement conserver les mesures déjà convenues.
Les fédérations syndicales affirment du reste que le patronat fait lui-même volontiers usage des prépensions lors des restructurations. Mais seuls 7% des travailleurs entre 50 et 65 ans sont en prépension selon le président de la FGTB Rudy De Leeuw. «Ce n’est pas en visant ces gens-là et en les stigmatisant que le problème du vieillissement de la population sera résolu.»
Dans le contexte actuel d’augmentation du chômage des jeunes, les attaques contre les prépensions et les retraites sont injustifiables. Comme l’ont dénoncé les Jeunes-FGTB à cette manifestation, depuis les attaques contre les fins de carrière du Pacte des Générations en 2005 jusqu’à aujourd’hui, le taux de chômage des jeunes est passé de 21,5% à 24,8% : «Qui peut encore dire qu’en augmentant le travail des aînés les jeunes auront plus d’emploi ?» Comme ils le dénoncent encore, les richesses produites en Belgique n’ont fait qu’augmenter depuis 30 ans. Dire que les pensions ne pourront plus être financées, c’est simplement admettre que ces richesses ont tout simplement été aspirées vers les poches des riches.
Nous voyons ici les conséquences d’un néolibéralisme aveugle où seuls comptent les profits et où les travailleurs sont littéralement pressés comme des citrons. Le problème du financement des retraites existe parce que la sécurité sociale a été pillée à coups de cadeaux au patronat (près de 9 milliards d’euros de réduction de cotisations patronales, en plus de 4 milliards d’euros de déduction des intérêts notionnels,…). De plus, si un nombre sans cesse plus grand de jeunes n’ont pas d’emploi ou un travail sous-payé, le problème du financement des fins de carrière est encore plus grand.
Cette action de protestation ce 15 septembre était un bon premier pas, mais il sera nécessaire de faire bien plus que de petites actions très douces pour répondre à l’offensive néolibérale du patronat et des politiciens traditionnels. La ‘discrétion’ pendant les négociations de formation du gouvernement ne servira à rien, construisons un rapport de force dans les entreprises et dans la rue pour éviter que ce soit à nous de payer pour la crise !