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  • La solidaritĂ© contre les inĂ©galitĂ©s. Rapport du meeting de la FGTB

    La semaine dernière, la FGTB a tenu son Congrès statutaire à Bruxelles, sous le titre de ‘‘La solidarité contre les inégalités’’. Le PSL-LSP était bien entendu présent pour mener campagne auprès des militants présents : nous avons besoin d’une alternative de gauche contre les partis traditionnels ! Voici un rapport du meeting de clôture ainsi qu’une vidéo de cette journée.

    Rapport par Jarmo

    La parole a été donnée à 9 délégations syndicales qui ont été victimes de restructurations ces dernières années. La première délégation était celle d’Opel-Anvers, avec Rudi Kennes qui a déclaré que la lutte à Opel a été menée de façon ‘‘non-traditionnelle’’. Ce qu’il voulait dire, c’est que malgré le projet de fermer une usine rentable, il n’y a pas eu d’actions de grève. D’autre part, il a expliqué que la loi-Renault est amplement insuffisante pour permettre aux délégations syndicales de lutter contre les plans du patronat pour organiser un carnage social, et que le Comité d’entreprise a en fait très peu à dire. Il a aussi expliqué qu’il avait choisi un syndicalisme de concertation plutôt que de passer à des actions de grève. Sa prise de parole s’est terminée par l’assurance qu’Opel-Anvers serait toujours ouvert en 2011, mais il n’a pas expliqué comment il pensait pouvoir atteindre cet objectif.

    La délégation combative d’AB InBev est ensuite venue expliquer comment ils avaient refusé de rester dans le cadre de la loi-Renault et d’organiser immédiatement des actions de blocage. Ils ont déclaré que ce n’avait pas été difficile d’avoir une telle détermination, étant donné qu’AB InBev avait empoché 4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier et que le grand patron Carlos Brito avait obtenu un bonus de 6 millions. Avec l’aide de mesures comme la déduction des intérêts notionnels, chaque licenciement était véritablement un scandale. A juste titre, la délégation a répondu : des emplois, des emplois, des emplois ! ”

    Les ouvriers de TechSpace Aéro, à Liège, ont apporté un récit similaire. Leur usine a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices ces dernières années, et presque 9 le million d’euros ont pu être obtenus par l’application de la déduction des intérêts notionnels. Au cours de cette même période, les salaires des travailleurs ont baissé de 14% et on disait aux ouvriers qu’il était temps de serrer leur ceinture. Après 14 jours de grève, les ouvriers de Techspace Aéro ont réussi à arracher une trentaine de départ en prépension à 58 ans, avec le recrutement d’autant de jeunes à durée indéterminée. La délégation syndicale a souligné qu’une grande solidarité a existé entre les plus vieux et les plus jeunes, mais aussi avec d’autres délégations syndicales de la Belgique entière. De cette lutte, ils ont conclu que le défaitisme ne mène nulle part, et que seule la lutte paie. Ils l’ont amplement démontré, tout comme les travailleurs d’AB InBev.

    Un représentant de la centrale textile d’Anvers a attiré l’attention sur les milliers de plus petites sociétés qui ne font pas la une des journaux, mais où les travailleurs doivent aussi subir des attaques sévères. Il a déclaré que le nombre de personnes qui se retrouvent à la porte ressemble à un carnage social organisé dans une grande entreprise.

    Les militants du secteur non-marchand ont lancé un appel pour leur manifestation du 8 juin. Leur exigence centrale sera que les problèmes sociaux ne connaissent pas de frontière linguistique et que ces questions sont bien plus importantes que les débats communautaires. Depuis le début de la crise, la pauvreté a augmenté et nous avons besoin de plus de services sociaux. Le 8 juin, les travailleurs du non-marchand veulent clairement signifier qu’ils constituent un mouvement sans frontière linguistique qui joue un rôle crucial dans la société. Il a encore été question, avec d’autres orateurs, de la fraude fiscale, par un militant CGSP-Finances, et de la lutte des travailleurs de Cartomills.

    Un militant syndical grec a abordé les plans d’austérité énormes dont son pays est victime et la lutte contre ces attaques. Il a parlé de la question de la compétitivité et que, pour les patrons, c’est le tiers monde qui sert d’exemple, et nos conditions de travail devraient évoluer dans ce sens. En Grèce, on se retrouve aujourd’hui 50 ans en arrière, et d’autres pays sont sur la même voie, comme l’Espagne ou encore le Portugal. Ce sont les banques et les spéculateurs qui sont responsables de la crise, mais c’est à la population que les gouvernements la font payer.

    Le meeting a été clôturé par Anne Demelenne et Rudy De Leeuw, le sommet réélu de la FTGB. Ils ont promis de lutter contre la déduction des intérêts notionnels, mais ont tout de même appuyé le SP.a. Même si ce n’était pas aussi clair du côté francophone, la logique était la même. Il ne suffit pas de dire de ‘‘voter à gauche’’, nous avons aujourd’hui besoin d’un nouveau parti des travailleurs qui pourrait réellement prolonger les luttes syndicales sur le terrain politique. Mais plus fondamentalement, nous pensons que les restructurations et les crises économiques sont inhérentes à la société capitaliste, et que si nous voulons obtenir de véritables acquis permanents, c’est du renversement du capitalisme qu’il faut parler. Mais, dans l’intervalle, un parti des travailleurs est une donnée cruciale pour impliquer les couches larges de la population dans la lutte active et pour appuyer les luttes des travailleurs.

  • PLAN D’AUSTERITE: Ca va faire mal aprĂšs les Ă©lections

    Tous les partis traditionnels sont d’accord : la crise économique va mener à un déficit budgétaire record. Les revenus des contributions vont baisser : si les revenus de la plupart des gens actifs sont aisément vérifiés et le paiement de leurs impôts étroitement contrôlé, le gouvernement, avec Reynders aux Finances, accepte par contre sans problème que les entreprises soient plus “créatives” avec les impôts pour en payer toujours moins.

    Par Peter Delsing

    e, les dépenses pour le chômage et la sécurité sociale augmentent par contre rapidement. Le déficit de la sécurité sociale pourrait monter cette année à presque 2 milliards d’euros. Comme c’est le cas pour beaucoup d’estimations économiques ces derniers temps, il est fort probable que celle-ci devra encore être revue à la hausse. Sans les réductions de charges sociales patronales qui atteignent 5 à 6 milliards d’euros par an, la situa-tion financière de la sécurité sociale serait évidemment bien plus saine. Comme dans le cas des milliards versés pour les banques, la logique est claire : les bénéfices sont pour le secteur privé, les charges pour la collectivité.

    De son côté, le nouveau gouvernement Van Rompuy doit revoir les prévisions économiques à la baisse. Il y a quelques semaines, il se basait encore sur le pronostic d’une décroissance de 1,9%. Aujourd’hui cela semble encore trop optimiste. Selon le FMI, nous allons atterrir dans “une récession profonde” où la croissance négative atteindrait les -2,5%. Les banques ING et KBC sont encore plus pessimistes : leurs analystes prévoient respectivement une décroissance de 2,7 et 3,2%. Van Rompuy est bien décidé à garder le silence jusqu’aux élections. D’autres avancent de noirs scénarios au sujet des mesures à venir. Le Conseil Supérieur des Finances (CSF) estime que le déficit budgétaire atteindra 4,5 ou même 5% du PIB dans les prochaines années. Ce qui ferait entre 15 et 17 milliards d’euros. Selon le journal De Standaard, nous allons vers “la mère de tous les plans d’austérité”. Le CSF conseille “d’assainir” 3,7 milliards d’euros par an pendant quelques années, ce qui représente une somme bien plus élevée que le Plan Global de 1993 (voir l’article qui sera publié demain).

    Cela s’ajoute au fait que la protection sociale a été fortement réduite. La pauvreté en Belgique, qui atteint aujourd’hui 15%, a triplé depuis les années 1980. Est-ce que ce taux va atteindre 20 ou 25% dans les prochaines années ? Dans la presse, on peut déjà lire des appels à porter l’âge de la retraite à 67 ans. Et cela, à un moment où les sondages montrent que 47% des travailleurs belges éprouvent des problèmes de stress à cause de la charge de travail trop élevée. 21% des retraités sont pauvres. Comment pourrait-on encore “assainir” les pensions ? Il serait plutôt nécessaire de les augmenter à un niveau correct mais cela exige le choix politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : chez les capitalistes et les grands actionnaires qui contrôlent la moitié de la richesse du pays.

    Les dépenses dans les soins de santé seront également touchées par les assainissements. Nous payons déjà personnellement un tiers des frais de santé et cette proportion risque encore d’augmenter. Faute d’un refinancement public de l’enseignement et des soins de santé, l’accès à ces services devient de plus en plus coûteux. Si les gouvernements doivent encore couper dans l’enseignement, le danger d’une forte augmentation des coûts d’inscription dans l’enseignement supérieur devient réel. L’enseignement deviendra un privilège pour les riches, directement au service du monde patronal, et non tourné vers le développement général de l’individu ou de la société.

    Les discussions sur une scission communautaire de la sécurité sociale (en tout ou en partie) seront utilisées pour diviser et affaiblir la riposte des travailleurs et pour pouvoir ainsi “assainir” davantage. Cela se voit clairement dans l’enseignement, déjà “scissionné” et tout aussi attaqué des deux côtés. Les travailleurs doivent s’opposer à ce rideau de fumée communautaire. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une lutte nationaliste pour gérer les déficits produits par un capitalisme en crise.

    Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a raison lorsqu’il dit qu’il est impossible “d’assainir” encore plus sur le dos des travailleurs et des pauvres. Mais, s’ils le pensent vraiment, lui et les autres dirigeants syndicaux devraient arrêter de négocier les mesures “d’accompagnement social” des plans d’assainissement et des restructurations d’entreprises et organiser une véritable opposition aux plans de régression que les gouvernements vont nous imposer à tous les niveaux au cours des prochaines années. Il nous faut un plan d’action solide couplé à une réponse idéologique claire au capitalisme décrépit : c’est la seule façon d’éviter un retour aux années 1930 avec leur chômage et leur appauvrissement massifs.

  • Pouvoir d’achat: De plus en plus de travailleurs pauvres!

    Pouvoir d’achat:

    La perte de pouvoir d’achat ne touche pas que les chômeurs et les allocataires. Les travailleurs ont eux aussi de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. Il apparaît, selon une étude réalisée par la FTGB, que presque 20% des travailleurs ne s’en sortent pas avec leur salaire. Au même moment, les grands actionnaires ont encore obtenu de nombreux nouveaux cadeaux, entre autres grâce à la déduction des intérêts notionnels.

    Les chiffres de la FTGB illustrent à quel point le problème de la baisse du pouvoir d’achat est important. Alors que les politiciens traditionnels parlent volontiers de lutte contre la pauvreté et qu’un secrétaire d’État a même été désigné dans le gouvernement actuel (avec en premier lieu Laloux, PS, rapidement remplacé
), le nombre de Belges sous le seuil de pauvreté augmente. Aujourd’hui, 15% de la population vit officiellement dans la pauvreté et le nombre de travailleurs compris dans ce chiffre augmente également. Dans notre pays, presque 4% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.

    Mais la pauvreté est bien plus présente que ne le laisse croire ce chiffre. Le nombre de travailleurs qui connaît des problèmes de fin de mois ne cesse de grandir. Selon la FTGB, 51% des travailleurs ont difficile à finir le mois, 44% affirment qu’un seul salaire n’est pas suffisant pour vivre, 37% n’arrivent pas à épargner, 35% ont des difficultés à assurer l’éducation de leurs enfants, 18% ne partent en vacances qu’une fois par an et ont des problèmes pour payer leurs frais de transport, etc.

    Autres données intéressantes: 61 % des travailleurs effectuent des heures supplémentaires (24 heures par mois en moyenne), mais à peine 6 % le font par choix personnel pour "travailler plus pour gagner plus" et 34 % des travailleurs attendent toujours que leurs heures supplémentaires soient payées ou récupérées…

    Ces chiffres font comprendre que la dégradation du pouvoir d’achat touche un large groupe de travailleurs. La pauvreté n’est plus un problème pour les plus démunis, cela devient de plus en plus une réalité quotidienne, également pour celui qui a un job ! La FTGB parle de travailleurs pauvres. Presque un travailleur sur cinq ne peut acheter sa propre habitation ni partir en voyage.

    Le président de la FGTB Rudy De Leeuw déclare que quelque chose doit être fait contre ce problème : « Nous réclamons la reprise de la réduction d’impôt que les sociétés ont obtenue dans le cadre de la déduction des intérêts notionnels pour le pouvoir d’achat. » C’est une revendication correcte étant donné que les cadeaux fiscaux pour les riches coûtent beaucoup à la collectivité à un moment où couches les plus pauvres (parmi lesquelles beaucoup de travailleurs) voient fortement diminuer leur pouvoir d’achat.

    Cette étude est utile pour se préparer face aux négociations pour un nouvel Accord Interprofessionnel en fin d’année. Le chef de la FGTB a encore déclaré: « Les salaires bruts, les salaires minimums et les allocations doivent augmenter sensiblement. Le contrôle des prix est nécessaire pour l’énergie et dans le secteur de la location. Au besoin, les loyers doivent être bloqués. Pour tout payer, nous devrons parler de la déduction des intérêts notionnels, car avec les deux milliards d’euros de réduction d’impôt que les sociétés ont obtenu, nous pouvons prendre des mesures sociales. »

    Appliquer ces mesures ne sera toutefois pas évident sans prolongement politique capable de briser avec la logique de ce système. Sans rompre cette logique de profit, un contrôle des prix conduira surtout à la disette (parce que le secteur de la distribution des produits n’est pas sous le contrôle de la collectivité). Les grandes entreprises ne cèderont pas non plus facilement les cadeaux qu’ils ont reçus ces dernières années



    Pour en savoir plus:

  • Il faut agir contre cette politique antisociale !

    Les syndicats ont raison d’entrer en action contre la politique asociale que mènera le prochain gouvernement et contre la dégradation de notre pouvoir d’achat. Quand la FGTB a organisé une concentration de militants le 16 novembre dernier, 2.500 personnes sont arrivées alors que l’objectif était fixé à 1.000. La CSC s’est sentie obligée de lancer sa propre campagne contre les attaques sur le pouvoir d’achat, entre autres avec de petites manifestations locales à Charleroi, Liège et Namur.

    Geert Cool

    Le président de la FGTB Rudy De Leeuw a, lors de la concentration du 16 novembre, insisté sur le fait que l’index ne suffit plus. Il a mis l’accent sur le fait que, pour la FTGB, il est hors de question de toucher à l’index, mais qu’il faut prendre des mesures pour combattre les hausses de prix de l’énergie ou des produits alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges alors que beaucoup de gens ont des difficultés pour payer leur mazout. Ces diminutions de charges correspondent à 1.000 litres de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…

    La manifestation du 15 décembre est un pas en avant dans le prolongement de cette concentration et des actions de la CSC, un pas qui est fait directement sous la pression de la base. Il s’agit d’une bonne occasion pour lancer une campagne de mobilisation et d’information dans les entreprises, ce qui permettrait d’avancer plus facilement des revendications concrètes lors des prochaines actions contre les mesures du futur gouvernement. Parmi ces revendications devraient figurer comme axes centraux le rétablissement de l’index, un gel des prix de l’énergie et la préservation ainsi que le renforcement de la sécurité sociale.

    Pour le rétablissement de l’index !

    Le patronat et les politiciens s’opposent aux augmentations salariales. Même l’adaptation automatique des salaires à l’index (déterminé par un ensemble donné de produits) est remise en question.

    Officiellement, grâce à l’index, nos salaires augmentent parallèlement au coût de la vie. Mais, en pratique, c’est autre chose. L’index actuel pose de nombreux problèmes. L’index-santé est une création du gouvernement Dehaene qui a retiré de l’ancien index le tabac, l’alcool mais aussi le mazout et les combustibles. Comme par hasard, ces produits sont parmi ceux qui ont le plus fortement augmenté ces dernières années. De plus, le « panier » de biens de consommation repris dans l’index est bien déséquilibré : des produits de luxe et de nouvelles technologies occupent une place bien plus grande dans l’index que dans la consommation d’une famille populaire. Ainsi, l’index n’augmente pas au rythme du véritable « panier » composé des produits de base des ménages normaux. Les loyers ne comptent pas exemple que pour 6.2 % des dépenses du « panier ». Qui a la chance d’avoir un loyer aussi bas ? Résultat : alors que l’ancien index a augmenté entre 1996 et 2006 de 18,93%, l’index-santé n’a augmenté que de 16,98%.

    Il faut “réparer” l’index, c’est-à-dire supprimer l’index-santé et adapter le panier de produits à la base du calcul de l’index. Cette mesure doit s’accompagner d’une augmentation salariale capable de rattrapper la dégradation du pouvoir d’achat subie ces dernières années.

    Gel immédiat des prix de l’énergie !

    Les hausses des prix de l’énergie sont notamment le résultat de la soif de profit de multinationales comme Suez/Electrabel. Ce qui s’est passé dans ce secteur a montré qu’une libéralisation ne mène pas à une réduction des prix pour les consommateurs mais bien à des profits plus hauts pour une petite minorité d’actionnaires.

    Pour rendre la facture supportable, il faut un gel immédiat et général des prix de l’énergie, ce qui pose la question du contrôle du marché de l’énergie. Aussi longtemps que le profit restera central, il n’y aura d’attention que pour ceux qui peuvent se permettre de payer et la recherche d’alternatives ecologiques ne s’améliorera pas. Le MAS exige pour ces raisons la renationalisation du marché de l’énergie sous le contrôle democratique et l’administration des travailleurs et de la collectivité.

    Pour un renforcement de la sécurité sociale !

    La FGTB et la CSC veulent une sécurité sociale renforcée et qui reste fédérale. Toute scission se traduirait par des coupes dans les allocations. Mais ce ne sont pas ceux qui vivent d’une allocation qui doivent être visés : « Il ne faut pas combattre les chômeurs, mais le chômage », comme le précise la déclaration de la FGTB et de la CSC.

    Les allocations doivent être augmentées, le Pacte des Générations annulé et, en réponse au chômage, le temps de travail doit être réparti sur l’ensemble des travailleurs et chômeurs disponibles (avec une réduction de temps de travail sans perte de salaire). De plus, la commercialisation du secteur des soins de santé doit être stoppée, sinon l’image donnée par Michael Moore du système de santé américain dans son film “Sicko” deviendra ici aussi une réalité.

    Nous exigeons une sécurite sociale accessible à tous avec des investissements publics massifs. Les profits records des entreprises démontrent que les moyens existent, il est grand temps de les utiliser pour satisfaire les besoins de la majorité de la population.

    Nous avons besoin d’une alternative politique

    Le 15 décembre 2005, le Parlement a approuvé le Pacte des Générations avec les voix de tous les parlementaires “socialistes”. La voix des 100 000 travailleurs qui ont manifesté le 28 octobre 2005 n’a pas été entendue.

    C’est devant la constatation que les travailleurs et leur familles ne disposent plus d’une formation politique qui les représente et les défende, que le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été lancé par Jef Sleeckx, George Debunne et des dizaines de syndicalistes et de militants. Si l’enthousiasme autour de cette initiative était grand, d’innombrables problèmes se sont posés: comment organiser le CAP, avec quel programme et quelle orientation, avec ou sans participation électorale,
 Mais, malgré les problèmes qu’il a rencontrés, le CAP constitue un important pas en avant, en affirmant la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. Deux ans après le Pacte des Génerations, ce constat est plus que jamais actuel.

    Il semble toujours possible que le prochain gouvernement puisse se faire sans les « socialistes ». L’opposition à laquelle nous avons assisté jusqu’ici de leur part se borne à des positions communautaires. Le SP.a a exigé un vote le plus rapide possible de la scission de Brussel-Hal-Vilvoorde tandis que le PS se positionne comme « défenseur des francophones ». De son côté, ECOLO se déclare « autonome et se rend aux élections les mains libres en terme de coalitions ». Quoi de plus normal quand on dirige plusieurs communes en partenariat avec les libéraux
 L’absence de réponse politique au néolibéralisme de la part de la gauche « officielle » offre un grand espace aux forces de droite, nationalistes et populistes, alors qu’elles ne représentent en rien une réelle alternative pour défendre les intérêts que les travailleurs et leurs familles estiment essentiels.

    Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire tant pour développer la solidarité dans les mouvements de lutte que pour traduire politiquement les exigences du monde du travail. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) veut diffuser plus largement cette idée et contribuer à la création d’un tel parti.

  • Forte prĂ©sence Ă  la concentration des militants FGTB. Mais qu’est ce qui est fait de leur colĂšre ?

    La FGTB avait appelé à une concentration nationale de militants afin de discuter de la sécurité sociale et de sa défense. Le syndicat socialiste avait estimé qu’un millier de syndicalistes seraient présents, mais ils ont été 2.500 à répondre à cet appel. La réunion a été témoin d’une aversion profonde face aux mesures antisociales prévues à l’avenir ou encore face au coût sans cesse plus élevé de la vie. Mais aucun plan d’action n’a été présenté


    Une présence massive

    Le mécontentement qui vit à la base tant de la FGTB que de la CSC contre l’augmentation du coût de la vie ne peut être mis en doute. Fin octobre, le président de la FGTB Rudy De Leeuw avait annoncé lors d’une soirée d’information à Anvers qu’il espérait que la FTGB et la CSC convoqueraient une concentration de militant commune, tout en précisant qu’au besoin, la FGTB l’organiserait seule. Finalement, la FGTB s’est retrouvée seule au Heysel, mais environ 500 militants de la CSC menaient une action à Charleroi au même moment tandis qu’un tract de la CSC dénonçant le coût croissant de la vie a été diffusé dans plusieurs gares.

    La participation à la concentration de la FGTB a été plus grande que prévue. Pourtant, beaucoup de militants ont dit que leur entourage n’avait pas été fortement mobilisé. Mais malgré cette mobilisation restreinte et la confusion qui existait au sujet du concept même de la réunion, 2.500 personnes se sont déplacées en démontrant ainsi la volonté d’actions contre la démolition à venir de la sécurité sociale.

    Contre la démolition de la sécurité sociale

    La réunion a été ouverte par le président Rudy De Leeuw et la secrétaire générale Anne Demelenne. De Leeuw a affirmé que face au fait que tout devient plus cher, l’index ne suffit plus. Il a particulièrement accentué que pour la FTGB il était hors de question de toucher à l’index, mais cela est nécessaire pour combattre et tempérer les prix de l’énergie ou des denrées alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges – et l’on parle de lui en offrir encore d’autres – alors qu’une grande partie de la population ne peut plus payer son mazout. Cette diminution correspond à 1.000 litre de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…

    Rudy De Leeuw a en outre affirmé que la sécurité sociale – la « cathédrale du mouvement ouvrier » – a été construite par le mouvement ouvrier et que celui-ci n’admettra pas que les allocations de chômage, les prépensions, les conventions de travail,… soient attaquées. Anne Demelenne a expliqué que les patrons veulent un gouvernement qui applique leurs mesures : une attaque contre les prépensions, contre les retraites, contre les services publics, contre les chômeurs… Sur ce dernier point, la secrétaire générale a déclaré qu’il fallait s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs. Quant à une réforme fiscale, si elle doit arriver, elle doit se faire au bénéfice des plus pauvres. Elle aussi a affirmé que l’index ne suffit plus et qu’il fallait de plus faire quelque chose au sujet des allocations.

    Le sommet de la FTGB a expliqué que cette concentration de militants n’était seulement que le début d’actions, mais aucune explication n’a été donnée sur le type d’actions à venir ni sur la manière dont un plan d’actions serait élaboré. Voilà la plus grande faiblesse de cette réunion. Le ton combatif n’a pas été lié aux actions ultérieures et ce qu’il faut maintenant raconter aux collègues qui n’étaient pas présents est bien peu clair.

    Un spectacle avec des témoignages

    En lieu et place de discussions sur un plan d’action nous avons eu un « show » où l’ancienne Miss Belgique et présentatrice de la chaîne de télévision privée flamande VTM Anne De Baetselier a interrogé certains militants FGTB dans des sofas confortables. Heureusement beaucoup de ces militants avaient des choses à dire. Mais le concept de spectacle auquel nous avons dû assister ne nous a toutefois pas semblé être une bonne manière de promouvoir une atmosphère combative. Cependant, bien des choses sensées ont été dites. Un militant du secteur des finances a ainsi dénoncé le manque de moyens dans la lutte contre la fraude fiscale. Avec l’augmentation de la flexibilité, peut-être allons-nous d’ici peu voir des intérimaires sans trop de formation être employés à contrôler les impôts des sociétés ?

    Le secrétaire de la Centrale Générale Bruno Verlaeckt (Anvers) a affirmé que la limite pour la flexibilité des travailleurs est atteinte : un sixième des membres de la Centrale Générale souffre d’une surcharge extrême de travail alors que le gouvernement veut encore amplifier la flexibilité. Verlaeckt a aussi dit que les patrons veulent de plus en plus de bénéfices et cela sur le dos des travailleurs, par exemple en fonctionnant avec des sous-traitants. Il a donné l’exemple de Bayer/Lanxess où la direction veut maintenant épargner en licenciant. La direction pense que les sociétés payent trop d’impôts et qu’ils doivent épargner sur le dos des travailleurs. Peut être faut-il préciser que Bayer/Lanxess a seulement payé l’an dernier 8% d’impôts grâce aux mesures comme la déduction de l’intérêt notionnel


    Le délégué d’Opel Rudi Kennes a référé au Pacte des générations qui a été selon lui surtout un moyen de garantir aux chômeurs une diminution de leurs allocations. Il a également déclaré que les syndicats doivent examiner comment ils peuvent s’organiser internationalement pour lutter contre les multinationales. Comme le patronat est organisé sur le plan international, les travailleurs des différents pays doivent eux aussi essaye de donner une réponse internationale aux attaques. Au sujet des restructurations chez Opel, Kennes a dit que la direction cherchait à renvoyer des travailleurs pour ensuite engager des intérimaires meilleurs marchés et plus flexibles.

    Et après la réunion ?

    Les participants n’ont pas reçu de réponses à la question: qu’arrivera-t-il après cette réunion dans le domaine des actions ? Un plan d’action sera-t-il débattu ? Cette réunion aurait été une excellente occasion d’en discuter. Avec son « manifeste pour la solidarité et contre l’égoïsme », la FTGB possède un texte intéressant avec des arguments pour conserver la sécurité sociale. Mais que sera-t-il fait de ses arguments ? A la CSC aussi, cette question est pertinente. Il y avait aussi aujourd’hui une action à Charleroi contre la cherté de la vie, et il n’est peut-être pas fortuit qu’elle ait pris place le même jour que la concentration de militants FGTB.

    Pourquoi n’a-t-on pas utilisé cette occasion pour commencer une campagne d’information sur les lieux de travail et pour appeler à une manifestation nationale des deux syndicats autour de certaines exigences concrètes comme l’élargissement de l’index, la nationalisation du secteur de l’énergie, la suppression du Pacte des générations, le retrait de tous plans ultérieurs pour démolir la sécurité sociale, la résistance face à la surenchère communautaire et contre la scission, entre autres, de la sécurité sociale, etc.?

    Tout cela pose la question d’une alternative politique. La réunion a démontré qu’une forte solidarité existait des deux côtés de la frontière linguistique ainsi qu’une volonté d’aller en action. Mais toute action se heurtera immédiatement aux positions défendues par les partis traditionnels. Nous ne pouvons pas faire confiance aux politiciens du PS, du SP.a, d’ECOLO ou de Groen !. Nous avons besoin de notre propre instrument : un nouveau parti des travailleurs. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) est un début pour diffuser plus largement l’idée de la nécessité de ce parti des travailleurs.


    Reportage photo (par Stephan C.)

  • Des non-dits fort révélateurs…

    Congrès FGTB

    Les 8 et 9 juin, la FGTB a tenu son congrès statutaire. C’est devenu un congrès de succession qui a définitivement clôturé la phase de transition qu’a connue le syndicat après le départ de l’ancienne présidente Mia De Vits. Après avoir dirigé la FGTB pendant deux ans, Xavier Verboven et André Mordant partent à la retraite. Rudy De Leeuw est élu comme nouveau président et Anne Demelenne comme nouvelle secrétaire générale. Le mandat du Secrétariat fédéral a été reconduit avec Eddy van Lancker comme nouveau venu.

    Par un délégué FGTB

    Lors du premier jour du congrès, les délégués ont débattu des différentes résolutions soumises au congrès. Peu d’interventions sont venues de la salle. Le fait que tous les amendements ont été discutés, approuvés ou rejetés au préalable par le bureau de la FGTB est significatif.

    La plupart des résolutions étaient prévisibles, elles devaient être ‘réalisables’. Les sujets qui vivent le plus auprès des militants et des délégués n’étaient pas abordés ou à peine. Les relations avec le SP.a et le PS, le rejet de la norme salariale et le maintien de l’index sont des thèmes qui sont à l’agenda de la fin de l’année. Des résolutions et des positions claires sur ces sujets auraient pu renforcer les futures mobilisations d’automne.

    La FGTB s’engage à prendre en charge la lutte des sans-papiers et le congrès a affirmé qu’il n’y a pas de place dans le syndicat pour les membres et les militants d’extrême-droite. La FGTB va aussi mettre sur pied une campagne pour défendre les libertés syndicales et le droit de grève.

    Le deuxième jour, Xavier Verboven et André Mordant ont amplement revisité la période passée et la salle les a largement acclamés. Malgré l’ovation, beaucoup de délégués maugréaient.

    Verboven a désigné le rejet par la base du projet d’accord sur l’AIP de 2005 comme un ‘désenchantement personnel’. On a parlé également de la lutte récente contre le Pacte des Générations et on a fait référence à la grève de la FGTB du 7 octobre, tout comme à la manifestation en front commun du 28 octobre. Le fait que des dizaines de milliers de militants et de délégués aient subi un ‘désenchantement’ beaucoup plus profond dans les jours et les semaines qui ont suivi a été totalement ignoré au congrès.

    Avec Rudy De Leeuw, la FGTB a opté pour une figure de consensus au sommet. Le nouveau président a dû démissionner en tant que membre SP.a du conseil communal à Denderleeuw. De Leeuw devra faire ses preuves dans les mois à venir, notamment dans les discussions sur les salaires.

    Les présidents de la Centrale Générale et de l’Alimentation se sont prononcés contre les salaires exorbitants et contre les augmentations de salaires pour les managers dans une période où le patronat souhaite imposer à tous une modération salariale. Les négociations pour un nouvel AIP seront dures. Depuis des mois, la Fédération des Entreprises de Belgique et l’Union des Classes Moyennes font campagne dans les médias pour imposer un agenda de modération salariale et de précarisation accrues. Les entreprises restructurent et licencient pour augmenter encore davantage leurs profits.

    Face à cela, plus que jamais, il nous faut une FGTB unie et mobilisatrice qui engage la lutte sur base d’un programme de revendications offensif. Consulter et mobiliser la base doivent être les axes centraux afin d’éviter de nouveaux désenchantements comme après l’arrêt des actions contre le Pacte des Générations.

  • Pour une véritable protection des délégués!

    La Centrale Générale (FGTB) commence une campagne sur les droits syndicaux

    Ce 16 mai s’est déroulé à Saint-Nicolas un débat sur la protection des délégués, où 200 personnes sont venues réagir aux interventions de Rudy De Leeuw (secrétaire fédéral de la FGTB et bientôt président de la FGTB), Marc Rigaux (professeur de droit du travail) et Dirk Vandermaelen (SP.a).

    Geert Cool

    Il s’agissait du début d’une campagne de la Centrale Générale sur les droits syndicaux dans le but d’attirer des candidats pour les élections sociales de 2008.

    Stop à l’intervention de la justice dans les conflits collectifs!

    Ce point a été introduit par l’exemple d’une grève chez Stora Enso à Gand fin 2005. Une action de grève y avait été perturbée par un huissier. Le piquet avait été interdit de même que la tente des grévistes avec la menace d’une astreinte de 1.000 euros par heure!

    Rudy De Leeuw (FGTB) a déclaré à juste titre dans son argumentation contre les interventions judiciaires qu’un piquet de grève fait partie intégrante du droit de grève. De plus, restreindre le droit à la libre expression ou à l’action collective peut mener à la limitation d’autres droits.

    Il constatait également qu’il ne reste pas grand chose du “gentlemen’s agreement” de 2001 entre syndicats et patronat (dans lequel les patrons promettaient de ne pas recourir à la justice durant les conflits collectifs). Le seul problème était sa réponse: “il faut interpeller le patronat”. Comme si cela allait suffire…

    Dans différents cas de licenciement de délégués le plan d’action était faible pour mettre à l’agenda la défense des délégués au niveau sectoriel ou interprofessionnel. Au mieux y a-t-il eu une manifestation, un cortège funèbre plutôt qu’un début de campagne plus large avec actions de grèves sectorielles et régionales.

    Pour le professeur Rigaux de l’Université d’Anvers des arguments juridiques existent contre les requêtes unilatérales, les astreintes, l’utilisation de la procédure du référés,… Ce professeur voit néanmoins un problème important dans l’attitude conservatrice de la justice et spécifiquement de la Cour de Cassation. “Le problème n’est pas d’avoir raison, mais que la justice l’accepte” , selon lui.

    Dirk Vandermaelen n’avait lui pas grand chose à dire. Selon lui, le problème revient en première instance aux partenaires sociaux. Il déclarait que, pour le SP.a, le droit de grève est sacré et qu’il revient aux syndicats et au patronat de faire des accords sur ce point. “Si la FGTB veut du travail législatif, nous allons y participer”, promettait-il, non sans s’empresser de rappeller la présence des libéraux au gouvernement… Vandermaelen pensait s’en tirer ainsi facilement.

    Comment renforcer la protection des délégués?

    Pour le professeur Rigaux il serait utile de changer la loi à l’instar de la France et des Pays-Bas où le patron doit recevoir une autorisation au préalable avant qu’un délégué ne soit licencié sans quoi le licenciement est suspendu et le délégué reste dans l’entreprise. Selon Dirk Vandermaelen il y a déjà une grande protection sur base de la loi de 1991, mais le problème se trouve dans l’application par les Tribunaux. “Avec d’autres juges, on pourrait déjà faire beaucoup”, selon lui.

    Rudy De Leeuw, par contre, défendait la proposition de Rigaux pour rendre la protection des délégués impérative sous peine d’annuler le licenciement. Mais évidemment le “mais” a rapidement suivi. Si la loi doit être changée, De Leeuw craint qu’il n’y ait “pas assez de combativité” au Parlement et qu’une réforme ne mène au démantèlement des autres éléments de protection des délégués.

    Le droit de grève et la protection des délégués ne sont pas pour nous qu’une question de règles, de procédures et de recours juridique. Un rapport de forces dans la société est l’arme la plus puissante dont on dispose. Commencer une campagne autour de la protection syndicale est un premier pas utile, mais le contenu de cette campagne n’a malheureusement pas été discuté dans ce débat.

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