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Tag: Renault
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Par ici, les limousines
Carrefour
Cette brève est parue sous la signature de Jean-Claude Jaillette dans le magazine Marianne n°602 du 1er novembre. Si elle ne concerne que Carrefour en France, elle ne manque pas de piquant au vu de ce qui ce passe dans le groupe en Belgique…
Ils n’ont rien compris à la crise, chez Carrefour. D’un côté, le groupe sous-paie ses employés, pratique pour laquelle il vient de se faire condamner : 429 salariés d’Ecully et de Givors touchaient moins que le Smic horaire. Verdict : 1,287 million d’euros d’amende. De l’autre, il renouvelle tous les véhicules attribués aux directeurs des magasins.
L’information, révélée par la CGT-Carrefour, vaut son pesant de privilèges : 300 limousines à 40.000 euros pièce ont été commandées chez BMW er Mercédès. "Les salariés de Renault et Peugeot mis au chômage technique apprécieront", ironise le syndicat. Le groupe justifie la dépense par un urgent besoin de réduire les émissions de CO2. Ouf ! A défaut de se soucier de l’injustice sociale, Carrefour se préoccupe de la planète.
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Non-marchand. Il faut de l’action maintenant !
Accord fédéral 2005-2010 insuffisant :
Lors du vote de l’accord fédéral actuel en 2005, beaucoup doutaient que celui-ci puisse être suffisant pour remplir les besoins immédiats du secteur. Cela fut illustré, surtout à la FGTB, par le résultat du vote: la plus grande section du SETCa Bruxelles-Hal-Vilvorde avait rejeté l’accord à 90%. Finalement, tant la SETCa que la Centrale Générale ont accepté l’accord à respectivement 68% et 73%. Il y avait également du doute au sein de la LBC et de la CNE, mais pour l’une ou l’autre raison cela ne s’est pas traduit dans le résultat du vote. Finalement, le sentiment d’avoir obtenu le maximum possible a été décisif. Beaucoup a certes été arraché, mais cela ne diminue en rien le fait que seulement 14% des revendications ont étés reprises dans cet accord.
Aujourd’hui, en 2008, nous avons atteint la phase d’alarme ‘ROUGE’ sur le lieu de travail. Entretemps, nous sommes liés pour encore 2 ans à un accord insuffisant qui ne sera appliqué complètement qu’en 2015.
Le manque aigu et chronique de personnel est plutôt la règle que l’exception, et ce alors que la charge de travail s’accroît systématiquement (entre autres à cause du vieillissement et de l’augmentation des tâches administratives). Les heures supplémentaires atteignent des chiffres astronomiques (par milliers par hôpital), et la récupération reste lettre morte (sans parler du paiement); et nous pourrions continuer la liste encore longtemps…
Comme la LBC le dit correctement dans son tract, il faut d’urgence plus de mains dans notre secteur. Déjà plus de 2.000 soignants ont obtenu le diplôme d’infirmier via un projet spécial de formation. Malgré le fait qu’il y ait des centaines de candidats pour l’année scolaire suivante, le projet n’est plus prolongé, ‘il n’y a pas d’argent’.
PAS D’ARGENT ?
Pas d’argent, alors que les baisses de charges aux patrons atteignent des milliards d’euros par an. Il suffit de citer l’intérêt notionnel … du profit pur qui disparaît dans les poches des grands actionnaires. Toute une série d’entreprises du Bel 20 ne paient pas un centime d’impôts. Il y a bien de l’argent, mais le gouvernement préfère jouer les Robin des Bois à l’envers : voler les poches des travailleurs pour donner aux riches.
POUVOIR D’ACHAT: DANS NOTRE SECTEUR AUSSI, TRES PROBLEMATIQUE!
DU POUVOIR D’ACHAT PAR DES AUGMENTATIONS SALARIALES !
Pendant que notre secteur se trouve en queue de peloton en terme de conditions salariales (malgré les conditions de travail hyper flexibles) nous sommes liés à un plan quinquennal. D’autres secteurs peuvent corriger la situation tous les deux ans via un Accord Interprofessionnel (AIP). Les ‘cacahuètes’ que nous avons obtenu dans l’accord actuel ne suffissent pas à compenser la montée du coût de la vie, sans même compter le retard salarial par rapport à d’autres secteurs.
Ces 6 derniers mois, les prix des produits de base ont augmenté en moyenne de 13%, selon une enquête réalisée dans les grandes surfaces de Delhaize, Colruyt et Carrefour par le journal télévisé de la VRT (19 avril 2008)
Selon une étude récente de la FGTB, 20% des travailleurs actifs font partie de la catégorie des ‘travailleurs pauvres’. Ces gens ne sont plus capables de se payer des concerts ou une soirée au cinéma, ils ne peuvent pas s’acheter une maison ou voyager. 35% de ceux qui ont répondu à l’enquête disent avoir des difficultés pour payer les études de leurs enfants, 37% affirment ne pas pouvoir épargner. Le phénomène de ‘working poor’ se développe principalement dans le secteur public et … dans le non-marchand.
Les ‘cacahuètes’ dans l’accord actuel se résument à la prime ‘d’attraction’ et à l’augmentation de la prime de nuit et de celle du dimanche et des jours fériés de 50 à 56 %. Pas vraiment spectaculaire. Les primes ne sont pas reprises dans le calcul de la pension, et sont plus faciles à retirer. La seule solution pour le pouvoir d’achat, c’est une augmentation considérable des barèmes. Un 13ème mois complet et une augmentation des primes pour les prestations irrégulières restent à l’ordre du jour.
DES ACCORDS DE CINQ ANS NE FONCTIONNENT PAS DANS LA VIE REELLE
Vu l’évolution dans notre secteur, il est nécessaire de suivre le tout avec une vision à plus long terme. Il ne s’agit pas seulement des conditions de travail, mais aussi de l’état général des soins de santé dans le pays. De mauvaises conditions de travail laissent la voie à une commercialisation accrue et le développement de soins de santé à plusieurs vitesses. Les travailleurs en sont doublement victimes : en tant que travailleurs et en tant que patients.
L’accord interprofessionnel biannuel ne s’applique pas au non-marchand SAUF si c’est pour nous serrer la ceinture, ou pour une détérioration des conditions de travail, comme le crédit-temps lors du pacte de solidarité entre les générations. Le non-marchand ne participe qu’aux désavantages de l’AIP, à quand les avantages? Peut-être que des accords bi-annuels c’est un peu trop, mais une ‘évaluation partielle’ devrait être possible.
LA COLERE BLANCHE A REINVENTER: POUR UN FRONT COMMUN SYNDICAL HONNETE ET CONSTRUCTIF
Il est nécessaire que les directions nationales des syndicats, ensemble avec les militants de base, tirent des leçons de la colère blanche précédente, tant sur le plan des revendications, que sur le plan des méthodes d’action (organisation et planification) et des résultats obtenus. Les conclusions devraient alors aboutir, via une discussion aussi large que possible en front commun syndical, et un plan d’action détaillé pour la prochaine colère blanche.
Dès le début de la Colère Blanche un ultimatum clair et concret pourrait être posé au gouvernement. Et ceci accompagné d’un plan d’action, qui construit petit à petit les actions et mène à un point culminant avec un maximum d’impact (coordonné tant sur le plan national que sur le plan provincial et local). Si on passe à l’action, il faut que les gens aient une perspective claire. La fin relativement chaotique du mouvement précédent avec ‘la grève au finish’ n’avait pas eu un effet favorable (cela ressemblait plus à l’étouffement de la grève)
LES LEÇONS DE LA COLERE BLANCHE EN FINLANDE EN 2007
RESULTAT: UNE AUGMENTATION SALARIALE DE 22 A 28 %, ETALEE SUR 4 ANNEES !
L’année passée, les soignants finlandais, avec leur syndicat TEHY, ont obtenu une victoire spectaculaire par leur positionnement ferme. La raison du mouvement était la baisse du pouvoir d’achat et la fuite massive d’infirmiers vers les autres pays scandinaves, où les salaires et les conditions de travail sont nettement meilleures.
Tout un plan de campagne avait été élaboré et une piste tout à fait inorthodoxe a été suivie: la menace de démission collective en masse … par les travailleurs. D’ans un premier temps, des grèves traditionnelles, des manifestations et des arrêts de travail se sont tenus afin de préparer l’ultimatum. Les démissions en masse devaient se faire en plusieurs vagues, et les militants syndicaux auraient eu droit à une indemnité de grève tant qu’il n’y aurait pas eu une solution avec réembauche de tout le monde.
Mais ça n’a pas été jusque-là. Malgré le vote d’une loi d’urgence au parlement lors du weekend précédant la fin de l’ultimatum, le gouvernement et les employeurs n’ont pas osé aller à la confrontation avec le syndicat des infirmiers (TEHY). La loi d’urgence aurait rendu possible la réquisition des travailleurs, même après leur démission. Mais il était clair qu’une partie importante des infirmiers n’auraient pas accepter les réquisitions : soudainement beaucoup d’entre eux avaient complètement disparu …
Malgré la forme drastique d’action, qui menaçait de mettre à l’arrêt les soins de santé dans leur totalité, les acteurs avait un soutien large dans l’opinion publique. Le gouvernement avait pourtant déjà organisé des ponts aériens vers d’autres hôpitaux en Europe pour gérer les cas les plus graves …
LEÇONS POUR LA BELGIQUE ?
L’impact des actions de grèves dans notre secteur est, comme en Finlande, plutôt limité, à cause des réquisitions massives, qui dans beaucoup de cas ont l’effet pervers que durant les grèves, il y a plus de personnel présent que d’habitude vu le contrôle supplémentaire.
Des manifestations sont utiles pour annoncer nos revendications à un large public et pour mobiliser afin d’impliquer un maximum de collègues dans l’action. Comme moyen de pression sur le gouvernement et les employeurs, c’est beaucoup moins utile: à Bruxelles il y a quotidiennement diverses manifestations…
Il y a lieu de réfléchir sur ce qu’est un ‘vrai ultimatum’. Le bas taux de syndicalisation dans le non-marchand belge est plutôt un obstacle pour initier des actions collectives dures et rapides … il faudra en tenir compte. Un autre élément perdra toujours plus de sa valeur : l’idée de soi-disant ‘intérêts communs’ entre les travailleurs et les employeurs (lesquels veulent le plus de subsides possibles afin de pouvoir en mettre davantage dans leurs poches). La compétition croissante entre hôpitaux, entre autres par la commercialisation rampante, se fera sentir de plus en plus sur le lieu de travail par une politique de plus en plus répressive envers le personnel. Dans les maisons de retraites commerciales, nous en avons déjà un avant-goût !
MALAISE DANS LES HOPITAUX PRIVES A BRUXELLES…
Selon différents directeurs d’hôpitaux, durant les 5 années à venir, entre 1.000 et 2.000 lits se perdront à Bruxelles.
En-dehors de la question qu’il y ait oui ou non une surcapacité de lits à Bruxelles, ce détricotage se fera sur le dos des travailleurs et des patients. A cause d’une mauvaise gestion, beaucoup d’hôpitaux ont accumulé des dettes énormes, mais cela n’inquiètera pas les directions. Ce ne sont pas elles qui devront chômer ou attendre qu’un lit se libère lorsqu’elles seront malades! Les hôpitaux privés, qui n’ont rien à craindre ces prochaines années et semblent donc en bonne santé financière, se comptent sur les doigts d’une main.
Les premiers dominos sont déjà tombés avec le licenciement collectif à St. Etienne ainsi qu’à l’hôpital Français qui est, depuis le 7 avril, dans la première phase de la loi Renault. A Erasme, on s’attend à une restructuration considérable à partir de juin. A St-Luc on a accumulé une dette sérieuse. Les ‘tendances pharaon’ (ç.-à-d.: toutes sortes de projets de construction) de la part des directions n’y sont pas étrangères. On veut augmenter encore plus la flexibilité du personnel, mais on l’appelle différemment : ‘rentabiliser’.
Vu l’impact social de cette évolution en terme d’emplois et de services à la population, nous ne pouvons pas laisser traîner les choses en longueur.
Au lieu de s’attaquer à la vague de restructurations hôpital par hôpital, il nous faut une initiative syndicale unie au niveau de Bruxelles… afin de réveiller les responsables politiques et de leur mettre devant leurs responsabilités. Il y a beaucoup trop peu de contrôle de la part des autorités sur la manière dont les directions hospitalières utilisent les moyens de la communauté.
Comme dans le tract de la LBC pour le 30 avril:
“MAIS QUI LE RESOUDRA ?”Evidemment notre secteur ne se trouve pas sur une île; par conséquent, la politique néolibérale laisse des traces dans les soins de santé.
Il faut constater qu’aucun parti représenté dans le parlement ne défend de façon consistante les intérêts des travailleurs.
Des braillards populistes tel un Dedecker se rendent sympas par leur discours anti-establishment, mais parallèlement, leur programme économique est un rêve pour tout patron: engraisser les actionnaires sur le dos des travailleurs.
Lors de la discussion sur le Pacte de solidarité entre les Générations il n’y avait aucun parti traditionnel pour défendre les travailleurs et leurs syndicats; au contraire: la plupart étaient d’avis que les assainissements du pacte n’allaient pas assez loin.
La lutte syndicale a besoin d’un prolongement politique, mais celle-ci n’existe pas dans le parlement actuel. La seule alternative, c’est la construction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs, mais il s’agit d’un processus complexe et de longue haleine: cela ne tombera pas soudainement du ciel! Tant que des parties importantes de la FGTB et de la CSC ne cassent pas leurs liens exclusifs respectifs avec le PS et le CDh-CD&V, une percée pour un parti viable et démocratique des travailleurs ne sera pas possible.
Après les actions contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, de nouveaux mouvements politiques, dont le CAP, se sont créés. Le ‘Comité pour une Autre Politique’, né à l’initiative de vétérans du mouvement ouvrier (dont Jef Sleeckx et Georges Debunne) était le plus clair en terme de mise à l’ordre du jour de la nécessité d’une voix politique indépendante pour le mouvement ouvrier et les travailleurs en général. Ce n’est malheureusement resté qu’une tentative honorable… Beaucoup de gens dans le mouvement des travailleurs organisés ont suivi à distance ce développement, mais n’y ont pas participé activement.
Ce n’est que par la lutte sociale massive que cette question sera soulevée de nouveau. Entretemps nous devons construire des réseaux (inter)sectoriels de syndicalistes combatifs et critiques. C’est le défi qu’Hypertension s’est posé dans le non-marchand.
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Roumanie : Grève et victoire à l’usine Dacia !
Des milliers de travailleurs de l’usine Dacia Renault sont partis en grève pour une augmentation de 60% de leur salaire. Après 3 semaines de lutte, ils ont réussi à obtenir environ 40% d’augmentation. Dans le quotidien « Adevarul », un journaliste a annoncé la fin du mythe des travailleurs roumains bon marché.
Le syndicat local a déclaré que plus de 80% des 13.000 travailleurs de l‘usine Dacia de Pitest (ville du sud de la Roumanie) avaient participé à la grève. La principale revendication des travailleurs, qui gagnaient environ 285 euro par mois, était une augmentation salariale de 60%. « Nous travaillons le même nombre d’heures qu’en France mais nous sommes payés des cacahuètes », rapporte un travailleur. Le syndicat a déclaré qu’il était temps « de se battre pour les salaires comme en France ».
Renault, le fabricant automobile français, a créé l’usine Dacia en 1999 et y produit depuis lors la Logan, la voirure la moins chère de sa gamme. Évidemment, même si l’augmentation de 60% avait été obtenue, les travailleurs auraient toujours gagné moins que leurs homologues français (qui gagnent en moyenne 2.200 euros brut par mois). Néanmoins, la revendication « de se battre pour les salaires comme en France » est très importante car c’est une tentative de surmonter les divisions entre travailleurs de différents pays. L’un des principaux slogans aux piquets tenu par les grévistes était «Unitate» (unité).
La direction de Renault a réagi de manière très agressive en essayant d’obtenir l’interdiction de la grève par voie légale. Dans une lettre ouverte au journal « Evenimentul Zilei », le directeur général de Dacia, François Fourmont, a même menacé les travailleurs en grève de fermer l’entreprise. Fourmont a déclaré à propos des revendications salariales que « ces revendications peuvent mettre en péril le futur de l’usine, il faut prendre en compte le fait que d’ici à 2010 des usines Renault au Maroc, en Inde et en Russie seront opérationnelles et capables de produire la Dacia ».
La menace de délocaliser la production dans un pays avec des conditions salariales plus faibles est une menace que les travailleurs d’Europe de l’Ouest connaissent bien. Durant ces derniers mois, des grandes entreprises (Ford, Nokia,…) ont délocalisé une partie de leur production en Roumanie ou ont menacé de le faire. Aux travailleurs à travers l’Europe de reprendre l’exemple de Dacia…
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Opel-Anvers suit le scénario VW : 1.400 travailleurs victimes du nouveau carnage social
La direction de General Motors a enfin clarifié les choses ! Oui, mais au détriment des salariés d’Opel à Anvers… Ce sont 1.400 emplois qui disparaîtront d’ici la fin de l’année. En outre, la nouvelle Astra ne sera pas construite à Anvers. Un modèle de Chevrolet, au succès incertain, sera construit là-bas. Les salariés ont arrêté le travail mais le mot ‘grève’ n’est pas prononcé.
Geert Cool
A Opel comme à VW
General Motors a finalement décidé que la construction de la nouvelle Astra sera effectuée par quatre des cinq sites – Ellesmere Port en Grande-Bretagne, à Bochum en Allemagne, à Gliwice en Pologne et à Trollhättan en Suède – tandis que le site d’Anvers sera consacré à une partie de la production de la Chevrolet.
Opel suit donc l’exemple de VW. Comme nous l’avons déjà écrit, les parallèles sont trop frappants. Dans les deux cas, la direction a essayé de dresser les différents sites les uns contre les autres afin de décrocher un maximum de concessions sur le plan de la flexibilité. Opel a longtemps laissé planer le scénario le plus sombre en espérant ainsi moins de réactions à l’annonce du plan d’assainissement.
Solidarité européenne?
Il règne dans les sites d’Opel une solidarité européenne entre les syndicats des différentes sites. Il a notamment été convenu de répartir les assainissements sur tous les sites. Un succès partiel. Si cette stratégie est importante pour stopper la politique de la direction de « diviser-pour-mieux-régner », cela n’a pas pu arrêter des coups durs.
Lorsqu’en 2005, General Motors avait laissé courir le bruit que 12 usines et 30.000 salariés devaient disparaître aux USA, il était évident que l’Europe allait suivre. Une épuipe a déjà disparu à Ellesmere Port en Grande-Bretagne (900 salariés), 1000 salariés ont été licenciés en 2006 à Azambuja au Portugal et des milliers d’emplois ont aussi été perdus en Allemagne.
Ces attaques ont mené à des actions de protestation au niveau européen. Dans onze sites européens de GM (60.000 salariés), le travail a été arrêté pour une courte durée. Au vu de la dureté des attaques, cette politique était trop défensive. La solidarité européenne tiendra-t-elle encore longtemps si Opel-Anvers est transformé en Chevrolet-Anvers avec une usine à capacité réduite ? Et si GM ne réusit pas à lancer les modèles Chevrolet « à prix démocratique » sur le marché européen ? L’arrivée de Chevrolet est en soi loin d’être certaine.
Chevrolet
Jusqu’ici, Chevrolet est surtout connue comme une marque de voitures de luxe américaines. Après avoir racheté Daewoo, GM désire avant tout produire d’anciens modèles de la marque coréenne sous le nom de Chevrolet pour le marché européen, Daewoo ayant une réputation trop négative. Ainsi, depuis 2005 déjà, GM commercialise des Daewoo sous l’appelation Chevrolet.
Par rapport au succès quasi-assuré de l’Opel Astra, le nouveau modèle de Chevrolet court un risque élevé et la direction s’attend déjà à un succès mitigé. Mais le nombre de Chevrolet vendues a connu une croissance, surtout en Europe de l’Est où déjà 350.000 voitures ont trouvé acquéreur. Mais que fera-t-on si la direction de GM décide de construire ce modèle en Europe de l’Est ?
Réactions syndicales
Les travailleurs d’Opel ont stoppé le travail quand la suppression des 1.400 emplois a été annoncée. On a en revanche pris soin d’insister sur le fait qu’un arrêt de travail n’équivaut pas à une grève. Les travailleurs ont reçu la permission de rentrer à la maison. Le délégué FGTB Rudi Kennis – sixième candidat sur la liste SP.a pour la Chambre à Anvers… – a déclaré que plutôt que de licencier une des trois équipes, il préfèrait répartir les pertes sur l’ensemble du site. Les syndicats ont donc, semble-t-il, accepté les licenciements d’avance. Les syndicats pourraient tenter de se servir des négociations étalées dans le temps dans le cadre de la loi Renault pour créer un rapport de forces, comme ce fut le cas avec succès à Agfa-Gevaert. Mais il y a de sérieux doutes sur leur volonté de procéder de la sorte.
Qu’une lutte semblable à celle de VW se développe est également loin d’être garanti. Pour le délégué CSC Luc Van Grinsven: « Opel-Anvers n’a pas une tradition de conflits. Faire la grève maintenant ne jouerait qu’à l’avantage de la direction. » En conséquence, il n’a été permis aux travailleurs que de rentrer à la maison avec la garantie que les salaires continueraient à être payés. C’est tout à l’avantage de la direction face à la colère qui vit parmi les travailleurs et qui, si elle s’exprimait à l’usine, ferait perdre la mainmise de la direction de l’entreprise (et d’une partie de la direction syndicale) sur les salariés.
Les réactions d’une série de travailleurs étaient sans équivoque: « Nous ne voulons pas voir nos conditions de travail et de salaires descendre à un niveau plus bas encore, nous n’acceptons pas les pertes d’emploi dans l’usine, nous ne voulons pas de scénario « VW ». Les réactions des salariés d’Opel et de VW sont identiques et il est bien commode de tenter d’étouffer l’expression organisée de ce sentiment.
Réactions politiques
Les politiciens traditionnels se sont empressés de limiter les dégâts avant les élections. Peu importe à leurs yeux le sort des 1.400 salariés foutus à la porte tant que leur image peut être préservée. Le premier ministre Verhofstadt souhaite, en concertation avec le gouvernement flamand, aboutir à « un scénario de transition plus avantageux pour le modèle Chevrolet à Anvers ». On négociera donc sur plus de flexibilité et plus de baisses de charges patronales. Un air déjà entendu notamment… à VW.
Jusqu’où peut-on encore pousser davantage la flexibilité et la productivité ? Avec le réglement « plus/minus », il est maintenant possible d’étaler le temps de travail sur… six ans avec la possibilité d’une semaine de travail de 48 heures et une journée de travail de 10 heures. Les charges patronales ont également été abaissées,… Combien de cadeaux supplémentaires le gouvernement accordera-t-il au patronat alors qu’ils sont loin d’avoir pu empêcher le démantèlement d’Opel-Anvers…
Face à la logique néolibérale de démantèlement social et de pertes d’emploi pour maximaliser les profits, il faut une autre politique. Ces nouvelles pertes d’emplois si près des échéances électorales sont un problème pour des politiciens qui n’ont d’autres réponses à offrir que des recettes périmées comme la réduction des charges patronales et l’augmentation de la flexibilité pour les travailleurs. A cela, nous opposons la lutte internationale pour le maintien de tous les emplois dans le secteur de l’automobile.
Nombre de travailleurs chez Opel-Anvers:
- 1990: 10.000
- 1992: 8.797
- 1996: 6.814
- 2001: 5.400
- 2004: 5.100
- 2008: 3.700?
Nombre de travailleurs dans le secteur automobile : – 10.800 entre 2000 et 2010
- Ford Genk: 11.400 (2000) -> 6.000 (2010)
- VW-Forest: 7.100 (2000) -> 2.300 (2010)
- Opel-Anvers: 5.600 (2000) -> 3.700 (2010)
- Volvo-Gand: 3.700 (2000) -> 5.000 (2010)
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Referendum chez VW
Aujourd’hui, les travailleurs s’expriment par referendum sur la question de la poursuite ou non de la grève. Ils le font sous une lourde pression, aussi bien des médias, que de la direction et une partie des délégations syndicales. Ils sont dans l’incertitude sur beaucoup de points.
Cela est apparu clairement dans les commentaires des délégations syndicales ce matin, lors de la réunion du personnel organisée à la hâte avant le référendum. Les grandes lignes sont connues : le nombre d’ouvriers qui restent, le nombre de départs volontaires, et le nombre de prépensions. Le volume de production est également connu, mais pour le savoir, il n’est pas nécessaire de venir au piquet.
Les délégations du personnel de VW ont manqué plusieurs fois d’élan ces dernières semaines. Ainsi, cette assemblée du personnel était seulement la 2ème sur six semaines de grève. Normalement, on en organise au minimum une par semaine, de telle manière que chacun reste concerné et reste informé de l’évolution de la situation.
Il fallut une lutte farouche dans le comité FGTB de l’usine pour forcer cette assemblée du personnel et pour déterminer qui prendrait la parole. A défaut de quoi, on fonçait vers un référendum par courrier auquel les 1900 travailleurs qui ont déjà opté pour la prime de départ auraient participé. Normalement, on devrait attendre qu’une solution soit trouvée pour tout le monde, avant de proposer un plan au vote, auquel tout le monde devrait participer.
En ouvrant la porte il y a quelques semaines à une prime de départ, on a brisé la solidarité. Il est évident que ceux qui ont signé veulent recevoir leur prime le plus vite possible et veulent en conséquence que la grève s’arrête. La grève concerne en fait surtout les conditions de départ à la préretraite et les conditions de travail de ceux qui vont rester. Il ne serait pas honnête de laisser ceux qui vont quitter le navire déterminer les conditions de travail ou de départ des autres.
La réunion du personnel a été annoncée seulement deux jours avant la date, par e-mail et par sms ! Comme s’il nombre de participants à cette réunion n’était pas important. Nous ne connaissons pas meilleure manière d’inviter les travailleurs à rester chez eux… C’est un beau cadeau aux charognards de la presse et de la direction, de laisser l’impression que seule une petite minorité est encore intéressée.
Heureusement, 2000 à 2500 travailleurs participèrent à cette assemblée. Les travailleurs n’ont reçu aucune information préalable à la maison, ce qui leur aurait permis de réfléchir à leur aise aux propositions, d’en discuter éventuellement avec leurs familles… Ils n’ont même pas reçu un tract avec les propositions, pendant ou même après l’assemblée générale. En plus, l’assemblée du personnel était à sens unique : il s’agissait d’une communication des syndicats vers le personnel, sans possibilité de poser des questions. Après la réunion, on a voulu procéder au vote. Mais étant donné que la liste de ceux qui avaient signé pour la prime de départ n’était pas encore disponible, cela a traîné, et beaucoup de travailleurs sont repartis sans avoir voté. Qui profitera de cet enlisement ?La direction, naturellement.
Le délégué principal CSC a commenté la situation : il y aura du travail durant les deux prochaines années pour 2200 travailleurs (et donc pas 3000), en deux équipes (la nuit et le week-end disparaissent), pour un volume de production de 84.000 voitures : 48.000 polos, 14.000 golfs et 22.000… encore à déterminer, sans doute l’Audi A3, mais nous le saurons quand nous serons au travail… Ce genre de « clin d’oeil », n’a pas été apprécié par l’assemblée : ni par les néerlandophones ni par les francophones qui ne devaient pas comprendre beaucoup de mots flamands pour comprendre qu’on leur faisait avaler des couleuvres. En outre, on travaillera 4 jours par semaine, pas le vendredi, ce qui signifie qu’il y aura du chômage économique pour une équipe, pour les autres un jour libre. Aucun mot sur les montants nets exacts qui se cachent derrière les chiffres bruts des primes (les impôts peuvent prélever quelque 70% sur deux ans…). Pas un mot non plus sur le fait que la contribution pour les prépensionnés tienne compte du pécule de vacances seulement pour les employés.
Pas un mot non plus sur la question de savoir si les prépensionnés qui seront reçus dans les cellules de remises au travail se retrouveront seuls face aux fonctionnaires ou bien seront accompagnés et représentés collectivement par leurs syndicats.
Cette intervention fut ensuite traduite, et puis ce fut au tour du délégué principal FGTB de répéter la même chose. Il ajouta que les travailleurs de nuit et de week-end pourraient compter sur leurs salaires complets durant la période réglementaire prévue par la loi Renault. Quant aux prépensions qui posent problème à l’esprit du pacte des générations, la mise en place de cellules de reclassement obligatoires fait en sorte que le pacte des générations est respecté à la lettre. Mais cela ne semble pas poser de problème aux dirigeants de la FGTB « vu qu’aucun patron ne va se précipiter pour embaucher un ancien ouvrier de VW, alors qu’il y a déjà quelque 500.000 chômeurs disponibles. Les amis du PS au gouvernement manieront-ils encore le spectre de la suspension ?
Une autre représentante de la FGTB a ensuite pris la parole, et ce qu’on essayait de nous faire croire devenait clair. Elle insista sur le fait que les propositions qui avaient été présentées, étaient ce que la direction voulait donner, pas ce qu’elle pouvait donner. Elle a également précisé que la période à laquelle faisait référence son collègue à propos des primes de nuit et de week-end n’était que de 3 mois. Passé ce terme, adieu les primes… Elle a annoncé que si la grève était reconduite, une grosse assemblée serait tenue mardi prochain au piquet pour, enfin, mettre en place un plan d’action. Cette intervention a exprimé ce que les travailleurs avaient sur le cœur, comme en ont témoigné les différentes réactions.
Le délégué principal des libéraux essaya encore une fois d’opposer les Flamands aux francophones.
La plupart des Flamands étaient toutefois d’accord avec la plupart des francophones présents : laisser traduire le speech combatif de la déléguée principale FGTB par un le délégué principal libéral relevait de l’hypocrisie : plutôt pas de traduction qu’une « trahison » complète.
La lutte chez VW est arrivée dans une phase cruciale. Selon les règles que les syndicats se sont imposées (de manière discutable), 66% des voix sont nécessaires pour que la grève puisse continuer. Après toutes les occasions manquées, après si peu de participation et en l’absence d’un plan d’action, il était presque exclu que 66% des travailleurs se prononcent pour la poursuite de la grève. En plus, la direction avait préalablement menacé : le résultat du referendum est crucial ! Car la décision sur l’Audi A1 en 2009, ou même la promesse du 3ème modèle pourraient être remises en question. Les médias ont préparé l’opinion du mieux possible avec leurs histoires sur les travailleurs de VW qui ont gagné au Lotto, de même avec les grosses primes de départ, dont il ne restera plus rien après quelques années. Nous pouvons et devons déplorer le déroulement de la lutte à VW. Mais nous devons surtout en tirer des leçons pour savoir comment nous devons mener la lutte syndicale et de quels instruments politiques nous avons besoin pour y parvenir.
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Des primes de départ jusqu’à 144.000 euro. VW: la direction achète la lutte, mais la pilule reste amère
Plus de 1.200 travailleurs de VW ont décidé de quitter “volontairement” l’entreprise en échange d’une prime de départ exceptionnelle. Ainsi, le chant du cygne de VW à Forest, une des rares icônes restante du syndicalisme de combat, semble avoir commencé. Apparemment, les 1.500 primes de départ que VW veut bien accepter seront facilement dépassés les jours prochains. La hauteur des primes est due aux traditions de lutte au sein de l’entreprise.
Mais il est regrettable d’avoir misé si tôt sur des primes de départ avant qu’il n’y ait de clarté sur l’avenir de l’entreprise et sans que le sort des nombreux emplois perdus chez les sous-traitants ne soit réglé. Voici une analyse critique et quelques suggestions pour l’avenir.
Une réaction compréhensible
La réaction de beaucoup de travailleurs n’est pas une surprise. Ces dernières années, les conditions de travail à VW sont devenues intenables et, de plus, l’avenir de l’entreprise reste incertain. Les larmes de crocodiles des dirigeants nationaux des syndicats n’ont pas été de nature à convaincre les travailleurs qu’ils allaient se battre de façon conséquente pour chaque emplois. Ne parlons même pas d’une mobilisation de l’ensemble de la classe ouvrière Belge…
Le fait que l’assemblée du personnel du 22 novembre s’est terminée en renvoyant tout le monde chez eux avec le message qu’ils seraient informés par les médias était déjà un mauvais signe. L’absence totale de mots d’ordre à la fin de la manifestation de solidarité internationale du 2 décembre a confirmé le soupçon que la lutte pour chaque emplois était exclue avec de tels dirigeants. Qui peut reprocher dans ces conditions aux travailleurs de choisir la moindre douleur? Quelques dizaines de travailleurs nous ont expliqué pourquoi ils ont finalement signé.
Bruno: “Cela fait 18 ans que je travaille à VW, la prime s’elève dans mon cas à environ 100.000 € brut. Même si après les taxes il n’en restera que 50.000 €, je devrais encore épargner pendant 20 ans 250 € chaque mois pour y arriver. Je considère comme exclu que VW puisse tenir encore 20 ans ici.” Son collègue, qui à 26 années de travail à VW déclare: “Je suis au maximum, je plains ceux qui vont rester, car ils vont souffrir.” Au café Le Cox, en face de l’usine, ceux qui n’ont pas (encore) signé font figure d’exception. Les travailleurs ont fait la part des choses, et ils savent compter, “ici vous voyez beaucoup d’argent”, nous raconte l’un d’entre-eux en souriant pendant qu’il regarde autour de lui “6 millions de franc belges, 4 millions, 3 millions, encore une fois 3 millions, 2 millions, et moi 4 millions”. L’ironie ne nous a pas échappé.
Fermeture où scénario bien élaboré ?
Ceci confirme ce que Jacques Guilmot nous avait raconté dans le bus de solidarité du Comité pour une Autre Politique (CAP) garé au picket. Jacques est un de ces délégués exemplaires qui jadis ont essayé de construire le caractère combatif de VW à Forest. Il avait abandonné son mandat syndical et retravaillait de nouveau à la chaîne ces dernières années, “afin de renforcer le contact avec la base”. Il le faisait parce qu’il “savait que des choses allaient se passer et que les délégués puisent leurs forces des travailleurs mêmes”. A VW, il y a environs 60 permanents syndicaux, le résultat d’accords dans l’industrie automobile, avec comme effet néfaste qu’un fossé s’est creusé entre beaucoup de délégués et la base.
Jacques nous a raconté que selon lui VW n’avait pas du tout l’intention de fermer le site, mais de transformer l’usine à Forest “en modèle en termes d’assainissements sur les salaires et les conditions de travail”. C’est justement ce qui est sur table: allongement du temps de travail et au moins 20% d’économies sur les coûts salariaux. En attendant la possibilité d’attribuer la production de l’Audi A1 qui n’est encore qu’au stade de la table à desssin, trois scénarios sont mis en avant: plus de Polos, une partie des Golfs ou encore des Audi A3. La décision qui concernera les 3.000 travailleurs restants ne serait que pour plus tard dans la semaine. Selon nous, il aurait été mieux de faire dépendre l’accord sur les primes de départs de garanties sur les salaires et les conditions de travail des 3.000 qui restent, entre autres.
Des temps difficiles
Ce ne seront d’ailleurs pas que les 3.000 travailleurs qui resteront qui auront à souffrir. On estime que d’une prime de départ de 144.000 €, il n’en reste après taxation que 57.600 € (*). Agoria et les organisations patronales belges sont furieux. Ils n’osent pas imaginer que d’autres délégations syndicales et travailleurs puisse prendre ces montants comme référence. A Renault Vilvorde, en 1997, la prime pour un travailleur ayant 20 années d’ancienneté n’était que de 25.000 € brut (**), autant que VW est prêt à payer pour des intérimaires qui partent volontairement! A Imbev, plus tôt cette année, la prime, de nouveau pour un travailleur avec 20 années d’ancienneté, était de 42.100 € brut. Certains travailleurs de VW espèrent que le gouvernement va partiellement décharger les primes. Ce n’est pas totalement exclus, mais maintenant que la délégation a ouvert les portes et que beaucoup de travailleurs en ont profité pour partir, les relations de forces nécessaires pour arracher cela sont minées.
Le gouvernement aurait déjà fait des concessions sur le Pacte des Générations pour les plus de cinquante ans : ils pourraient partir en prépension à condition d’avoir tout fait durant 6 mois pour retrouver un boulot. Nous sommes curieux de savoir comment on pourra juger cela d’ici 6 mois. De toute façon, beaucoup de ceux qui partent doivent s’attendre à des temps difficiles. Qui retrouve un boulot devra accepter une réduction de salaire, probablement beaucoup plus que 250 € par mois. A VW, on est habitué à une force syndicale importante, ce qui sera généralement inexistant chez le nouvel employeur. Au cas où ils ne trouvent pas d’autre emploi, la prime sera vite dilapidée et quand ils seront interrogés par le service de chômage et devront subir les humiliations qui y sont fréquentes, beaucoup d’entre eux regretteront qu’aucune lutte pour la préservation de chaque emploi n’ait été menée.
Les travailleurs des sous-traitants au placard
Chez les travailleurs des sous-traitants, la frustration n’a fait que monter après le départ de beaucoup de travailleurs de VW. Certains d’entre eux travaillent depuis 20 ans au site de Forest. Leurs patrons ne seront jamais prêts à payer de telles primes de départ. Il parait que VW aurait prévu une enveloppe pour eux, mais il faut encore en négocier le contenu et les relations de forces pour cela sont minées. Durant tout le conflit, nous avons été frappés par l’habitude de la délégation de se réunir généralement à huis clos au lieu d’impliquer au maximum les travailleurs, comme lors de la lutte à Clabecq ou dans d’autres conflits. Encore pire, les délégations des travailleurs des sous-traitants n’ont pas pu participer à ces réunions et démeuraient donc en général dans l’incertitude sur les derniers développements. Maintenant que les travailleurs de VW sont partis, ils perdent leur plus puissant allié. En ce sens, il aurait été préférable que les délégations de VW attendent qu’une solution pour toutes les catégories de travailleurs, y compris ceux des sous-traitants, soit trouvée avant de lâcher les primes de départ.
Aucun choix
Beaucoup de travailleurs nous disent qu’ils ne pouvaient tirer qu’une conclusion après l’assemblée du personnel: “game over”. Le MAS est pourtant convaincu que ce n’était pas le seul scénartio possible. Avant l’été déjà, nous avions distribué un tract à VW sur la possibilité d’une restructuration et la nécessité de se préparer puisque “la faiblesse mène à l’agression patronale”. La délégation de VW, par contre, confirmait sa confiance dans la parole donnée par la direction. Nous pensons qu’une campagne de sensibilisation aurait été préférable. Lorsque la direction de l’entreprise chimique anversoise Lanxess, une scission de Bayer comprenant un bon millier de travailleurs, a annoncé le 17 octobre la scisson de l’entreprise en 3 unités, les délégations syndicales ont commencé une campagne d’information. Des calicots ont été placés dans l’entreprise, les délégations ont distribués à 5 reprises des tracts, ils ont pris la parole et organisés des grèves éclairs. Resultat: un bon mois plus tard, le 4 décembre, la direction à annulé son projet. Cela ne signifie pas qu’une telle stratégie aurait aussi à VW et mené à des résultats spectaculaires, mais du moins les travailleurs auraient été mieux préparés.
Il est évidemment difficile de faire revenir en arrière une multinationale comme VW sur son plan industriel. Il est même exclu de réaliser cela sur base de la force seule des travailleurs de VW. Mais les travailleurs de VW ont une tradition de solidarité avec d’autres entreprises. Ce sont eux qui, en ’96, ont contribué au mouvement autour de l’affaire Dutroux en marchant vers le palais de justice. Cela n’est pas encore oublié et le sentiment de solidarité avec les travailleurs de VW était fort étendu. Une grève de solidarité de 24 heures dans tous les secteurs ou au moins des interruptions de travail aurait été acceuillie avec enthousiasme dans toute grande entreprise en Belgique. Il y avait un potentiel pour moboiliser toute la classe ouvrière et toute l’opinion publique et faire de VW-Forest un pôle d’attraction international qui aurait pu changer le rapport de force plus largement qu’à l’entreprise seule. VW-Forest avait le potentiel de signifier pour le mouvement ouvrier ce que la grève des mineurs en Grande-Bretagne en ’85 signifiait pour le patronat européen: le début d’une offensive contre l’agression du patronat européen.
Il faut rompre les liens avec la social-démocratie et les sociaux-chrétiens
Nous n’y sommes pas arrivé et ne pouvons le reprocher aux délégations syndicales de Forest. Nous ne savons pas ce qui a été discuté entre les délégations de Forest et les instances nationales. Ces dernières sont pieds et poings liés à la social-démocratie et aux sociaux-chrétiens qui sont, avec les libéraux, les principaux exécuteurs du néo-libéralisme. Pour forcer une multinationale comme VW à faire des concessions, il faut lui mettre l’épée dans les reins, non pas en exigeant la réstitution des subsides donnés, car la direction le compenserait au dépends des travailleurs VW à l’étranger et les monterait en même temps contre les travailleurs belges – ce qui reduirait la force de tous les travailleurs- mais si nécessaire par la nationalisation de l’usine et la reconversion de la production vers une production écologiquement justifiée.
Nous ne voyons pas comment un Vande Lanotte, un Vandenbroucke ou un Di Rupo et une Onckelinkx pourraient y être poussés. Cela nécessite un nouveau parti, véritablement du côté des travailleurs. Le MAS y travaille, en collaboration avec Jef Sleeckx entre autres, au sein du Comité pour une Autre Politique.
Préparer le match retour
La direction de VW a réussi son coup. 2.800 des 5.800 emplois sont supprimés et les travailleurs restants perdront beaucoup de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Les travailleurs ont marqués un but avec des primes de départ sans précédent, probablement calculées à l’avance par la direction. Le match est à 2 contre 1. Mais il faudra encore jouer beaucoup de parties et nous ne pouvons pas nous démoraliser. Il faut tirer les leçons de la lutte précédente et préparer celles à venir. Les travailleurs de VW ont une tradition de lutte, gardons-la pour ceux qui travailleront encore demain à VW et introduisons surtout avec quelques milliers des anciens travailleurs de VW cette tradition chez les futurs employeurs. Construisons ensemble dans le Comité pour une Autre Politique une force politique tout à fait indépendante du patronat et renforçons le MAS pour que, pas à pas, entreprise après entreprise, nous puissions construire une force qui dévoile la stratégie des patrons et qui soit capable d’y répondre.
(*) selon le cotidien “Het Volk” du 10/12/2006 “Voir d’abord ce qui en reste”
(**) un ancien de Renault qui travaille aujourd’hui à la STIB nous raconte qu’après taxes, il lui restait 300.000 frb de cette prime.
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Agfa Gevaert. 900 licenciements… et des heures sup’
La direction d’Agfa Gevaert à Mortsel (près d’Anvers) a annoncé la suppression d’un millier d’emplois en Belgique: Agfa ne croit plus en la photographie analogique. Pourtant, les travailleurs se voient obligés d’effectuer des heures supplémentaires à cause du volume du travail.
Geert Cool
La direction avait déjà annoncé avant l’été son intention de faire un plan de restructuration avec la possibilité qu’un millier de travailleurs perdent leur emploi. La valeur des actions avait de suite augmenté. Fin août, ce plan de restructuration a été annoncé: 893 emplois liquidés à Mortsel. La valeur des actions a de nouveau augmenté de 9%.
Agfa a tout de même obtenu de bons résultats. Au deuxième trimestre de 2006, son profit a augmenté de 42,6%. Le profit net dans cette période était de 28 millions d’euros, 11 millions de plus que prévu. Cela n’empêche pas la direction de vouloir économiser 225 millions d’euros par an.
Début des années ’90, 8.500 travailleurs étaient employés à Agfa Gevaert. Après le nouveau plan de restructuration il n’en restera que 3.000. Agfa a été divisé en 3 sections: Graphics, Healthcare et Materials, dont l’une sera probablement liquidée en sous-traitance.
La direction n’a pas encore expliqué comment organiser la production avec un quart du personnel en moins. Elle a simplement suggéré d’utiliser des intérimaires ou des étudiants dans la production…
La direction affirme qu’il n’y aura pas de licenciements directs mais il n’est pas possible pour les 893 travailleurs de partir en prépension. Ce sera un test pour l’application du Pacte des Générations.
Contre ce Pacte des Générations, les travailleurs de Agfa Gevaert avaient fait grève les 7 et 28 octobre. Pour l’instant, il n’y a pas encore de grève. Dans le cadre de la loi-Renault, une période de consultation et d’information avec les syndicats est prévue qui, au vu des 57 plans de restructuration, peut durer quelques mois.
Les syndicats peuvent utiliser cette période pour préparer la lutte et construire un rapport de force dans l’entreprise et le secteur chimique. Comme l’explique Bruno Verlaeckt, secrétaire régional de la Centrale Générale d’Anvers: "Nous restons convaincus que supprimer un emploi sur quatre dans la chaîne de production n’est pas tenable. Le nombre de travailleurs doit y être maintenu. Il est inacceptable d’organiser la flexibilité en supprimant des emplois et en engageant des intérimaires."
La demande des syndicats d’organiser une conférence sur l’emploi dans tout le secteur chimique à Anvers a été refusée par les patrons, mais elle peut être utilisée pour créer un front des travailleurs du secteur.
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La capitale paralysée
Cela fait 12 ans qu’on n’a pas connu une grève d’une telle ampleur. Aucun secteur n’a été épargné. Aucun train n’a roulé ; peu de trams et de bus. Le trafic aérien a été perturbé. Un piquet a bloqué les accès du centre de tri postal de Bruxelles X. Volkswagen-Forest était fermé. De nombreuses autres entreprises du privé étaient aussi fermées ou fortement perturbées. La plupart des grands magasins n’ont pas ouvert leurs portes. La grève a été également fortement suivie dans le secteur des banques et assurances ainsi que dans les administrations et l’enseignement. Des assemblées d’information ont eu lieu dans la plupart des hôpitaux.
La FGTB a organisé le blocage de plusieurs accès au ring, ce qui a fortement perturbé la circulation. Seule la FGTB appelait officiellement à la grève, mais nombre d’affiliés CSC s’y sont ralliés malgré la reculade du sommet de la CSC. Cela variait fortement d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre.
Une trentaine de membres et de sympathisants du MAS sont intervenus activement dans la grève à Bruxelles. Les uns l’ont fait dans leur entreprise ou université, d’autres sur les nombreux piquets et blocages. Notre intervention a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes intervenus avec un tract et un autocollant spécifiques et nous avons vendu 35 exemplaires de notre journal.
Aperçu de nos interventions
Blocages et rapport de force
En plus des piquets dans les entreprises, la FGTB avait aussi appelé ses militants à se rendre à différents points stratégiques afin de paralyser la circulation bruxelloise.
Appel auquel ont répondu plusieurs délégations derrière les « barricades » dressée à Delta (Ixelles), Viangros (Anderlecht) ainsi que sur le boulevard Charles-Quint dès 6h du matin et la sortie du ring à Grand Bigard plus tard dans la matinée.
A Anderlecht plus ou moins 300 militants de différents secteurs, principalement du SETCA s’étaient mobilisés pour bloquer le ring. Beaucoup de camarades des banques-assurances était présent mais aussi des militants du non-marchand, de la poste,… La Police a du fermer la sortie du Ring.
A Delta, c’était plus de 200 militants combatifs qui stoppaient l’autre sortie du Ring malgré les menaces des « chefs » policiers de casser par la force la mobilisation. Ces menaces n’ont pas entamées la détermination et la présence massive des manifestants. Des délégations de différentes entreprises étaient présentes ( Citybank, Siemens,…) dès le matin. Ensuite des délégations de Renault, de la VUB et de l’ULB se sont déplacées plus tard pour renforcer le barrage.
Certaines parties du ring ont été complètement à l’arrêt pendant plusieurs heures, à d’autres endroits les ralentissements étaient importants. La chambre de commerce a déclaré que la FGTB avait outrepassé son droit de grève. Les blocages sont une tradition du mouvement ouvrier.
Ceux-ci ont finalement été levés après la confirmation de libération des deux militants arrêtés par la police à Anderlecht plus tôt dans la matinée. Avec notre intervention, nous avons ainsi pu récolter plusieurs contacts de militants intéressés à construire avec nous une aile combative et démocratique au sein du syndicat.
Volkswagen:
La FGTB et la CGSLB ont organisé un piquet de grève qui a rassemblé vers 6h une bonne centaine de travailleurs de l’usine. La présence en nombre sur le piquet montre la combativité à la base. Les menaces récurrentes de fermeture ou de restructuration y rendent la question des pré-pensions particulièrement sensible.
Solvay:
Les grévistes s’étaient partagés entre les deux sites (Ixelles et Neder-over-Hembeek). La grève était essentiellement portée par les employés et les ouvriers. Les cadres, la majorité du personnel, sont toutefois venus travailler en grand nombre. Surtout, la grève n’était portée que par le SETCA. La CNE s’est ouvertement opposée au mouvement. Cela n’a pas entamé le moral des militants.
Grands Magasins:
Un piquet de grève bloquait les accès à quasi chaque Carrefour-SuperGB, Delhaize et Brico. Les piquets des grandes surfaces ont coloré la ville en rouge et vert. La grève était appelée par le SETCA, mais les militants et les délégués de la CNE étaient souvent présents aux piquets. Dans certains cas, le piquet était même dominé par la CNE. Il n’était pas rare que des piquets communs formés de militants d’enseignes différentes, comme à Auderghem et à Drogenbos, bloquent l’entièreté du site. Ils étaient même parfois rejoints par des petits commerçants qui fermaient leur boutique en signe de solidarité.
STIB:
De nombreux dépôts étaient bloqués par des piquets (Haren, Molenbeek, Ixelles, Delta, …). Seule la CGSP a appelé à la grève mais quelques militants CSC ont également débrayé. Les grèves dans les transports publics combinés aux blocages ont donné un coup dans les coffres-forts des patrons !
VUB:
A la VUB il y avait dès 7h30 un piquet commun de la CGSP-VUB et des travailleurs de la firme de nettoyage de sous-traitance ISS, en total 20 militants. Les militants essayaient de convaincre les travailleurs de ne pas aller travailler. Aussi vu le très bon succès de la grève à la SNCB, beaucoup de membres du personnel administratif et technique n’ont pu venir travailler. Les Etudiants de Gauche Actifs de la VUB ont participé à l’action par solidarité avec le personnel en grève. Vers 10h30 les participants du piquet sont allés renforcer le blocage routier à Delta.
ULB:
A partir de 6h30, des étudiants d’EGA et de l’Interfac étudiante bloquent les deux entrées principales de l’université, avec les délégués de la CGSP. Les étudiants et le personnel peuvent passer, mais les voitures et les camions sont bloqués. Toute la matinée, il y aura eu une cinquantaine de personnes (étudiants, professeurs, personnel) qui seront passées aux « piquets » afin de faire connaître leur soutien à la grève. La CNE, elle aussi était présente et faisait grève. A 10h00, une trentaine d’étudiants se sont dirigés vers le blocage des routes à Delta, en occupant eux aussi la chaussée, sous le mot d’ordre d’ « étudiants, ouvriers, solidarité ». Là nous avons rejoint les travailleurs de différents secteurs, dont le cortège des étudiants et travailleurs de la VUB. Ces derniers nous ont ensuite « raccompagnés » vers midi au blocage de l’ULB, afin de revendiquer et de démontrer la solidarité et l’unité dans la lutte des deux universités. Malheureusement, il ne restait alors que plus qu’un « piquet barbecue », et une activité quasi normale régnait sur le campus.
EGA est intervenu avec un tract et des affiches appelant à la solidarité des étudiants avec la grève et sur la nécessité d’avoir une assemblée générale démocratique afin de faire prendre positions aux étudiants et au personnel du campus sur la grève.
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Volkswagen. Pourquoi faire des sacrifices? Pour que les patrons puissent frauder !
Depuis quelques semaines, on annonce régulièrement que Volkswagen Forest est menacé de fermeture. Devons-nous prendre au sérieux ces menaces? Ou la direction veut-elle seulement faire pression sur les syndicats pour les négociations sur les conventions collectives ? Le dirigeant Bernard prétend qu’il n’est pas question de fermeture. Les syndicats expriment leur confiance en la direction. Il est possible que la direction veule simplement faire pression.
Tract du MAS
La surproduction dans le secteur automobile est cependant un fait. Si la direction lance une idée, alors il s’agit en même temps d’un test. Si elle a l’impression que les syndicats restent dociles et qu’une fermeture ne demandera pas trop d’efforts, elle pourrait changer rapidement d’idée… Renault Vilvoorde faisait partie des succursales les plus productives. Il y a quelques années, les syndicats avaient déjà accepté des journées de travail de 9 heures. Cette entreprise n’a pourtant pas été sauvée, au contraire, au moment où il était nécessaire de fermer une usine quelque part, Vilvoorde est arrivé immédiatement sur la table. La direction savait que là, la résistance resterait limitée. Les syndicats devraient tirer les leçons de cette défaite: quand tu montres les dents, on y regarde à deux fois avant de t’attaquer, mais si tu t’écrases avant même que la lutte ait commencé, tu te fais très vite marcher dessus.
La direction tente évidemment de faire pression sur les syndicats pour leur faire accepter plus de concessions lors des négociations. Il est question d’une réduction du temps de travail et d’un déplacement de l’équipe du week-end en semaine. La tentative de la direction de neutraliser les 4,3% d’augmentation de salaire qui étaient prévus dans la convention collective nationale s’est heurtée à un ‘Non’ franc et massif des syndicats. Ils refusent de créer un précédent en réduisant à néant cette convention collective nationale. Ce qui ressort des négociations, c’est qu’à Forest, on a clairement le couteau sous la gorge; on est obligé d’être au moins aussi productifs que nos collègues allemands si on veut garder notre emploi!
En Allemagne, les syndicats ont donné leur accord pour un gel des salaires jusqu’en 2007 et pour l’introduction de l’annualisation du temps de travail, par laquelle les travailleurs peuvent travailler jusqu’à 400 heures de plus que sous le rythme normal. Nous devons accepter des réductions parce que la direction veut économiser 10 milliards d’euros. En 2008, ils veulent atteindre 4 milliards d’euros de profits, profits qui disparaissent dans les poches des actionnaires et dans celles de la direction du groupe VW, puisque celle-ci fraude depuis des années. Des entreprises fictives ont été créées pour placer les profits. Hartz, le directeur du personnel de VW et ami personnel de Schröder, a déjà démissionné. Schröder a donné son soutien complet à son ami Hartz qui est le créateur du fameux plan social portant son nom, un plan qui pousse des centaines de milliers de chômeurs dans la pauvreté et qui force les chômeuses à accepter des « emplois »…de prostituées. Payé par le syndicat IG Metall, Volkert, le secrétaire du Conseil d’entreprise, est aussi un voleur. Peters, le président d’IG Metall, aurait été au courant de ces scandales. Des sources chez VW disent que le Conseil d’entreprise (et donc aussi les délégués syndicaux) étaient achetés déjà depuis 10 ans par des voyages au bout du monde et des prostituées de luxe pour « avaler les mesures difficiles et garantir la paix sociale ».
Que les politiciens (y compris les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les verts) remplissent leurs poches sur notre compte, cela ne nous étonne plus. La direction syndicale, à la botte des politiciens, participe évidemment à ces pratiques. Cette direction est payée par nos cotisations et pour défendre nos intérêts. Nous ne devons pas pour autant délaisser les syndicats après de tels scandales: les syndicats sont à nous ! Tout ceci met de nouveau en avant la nécessité de syndicats démocratiques. Des assemblées générales des membres doivent être organisées sur les lieux de travail, pendant les heures de travail, pour que les travailleurs puissent exercer un contrôle sur les élus et les révoquer si c’est nécessaire. Les permanents syndicaux ne peuvent gagner plus que les travailleurs qui les ont élus: c’est le seul moyen d’empêcher qu’ils perdent le contact avec les vraies conditions de vie des travailleurs et de leur famille.
Il n’y a pas seulement des restructurations et des licenciements chez VW ou dans le secteur automobile en général, mais aussi dans d’autres secteurs car, partout, le but est de maximaliser le taux de profit. Seuls des syndicats démocratiques peuvent permettre aux membres, aux militants et aux délégués d’avoir des outils de lutte efficace pour lutter contre les attaques néolibérales sur nos acquis. Cette lutte doit être menée main dans la main avec les travailleurs des autres succursales et des autres secteurs. A la place de la ‘cogestion’ avec le patronat, il est nécessaire de résister sur le plan international pour des syndicats combatifs et démocratiques.
Nos revendications
– Aucun licenciement, luttons pour chaque emploi !
– Contre le chômage massif; réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
– Publication des livres de comptes ! Les travailleurs doivent avoir accès aux chiffres de la comptabilité pour savoir où sont partis les profits de ces dernières années
– Nationalisation sous contrôle ouvrier et autogestion de chaque entreprise qui menace de licenciement ou de fermeture ! Ce sont les travailleurs qui créent les richesses; des régions entières sont dépendantes de quelques entreprises. Les décisions sur l’utilisation de ces richesses ne peuvent être dépendantes de la dictature du profit mais doivent être décidées démocratiquement dans l’intérêt des travailleurs et de la communauté.