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Tag: Premier mai
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Turquie: Des centaines de milliers de personnes pour le premier mai place Taksim
Travailleurs et jeunes turcs et kurdes démontrent leur force
Après 32 ans de répression, des centaines de milliers de personnes ont participé cette année au Premier Mai, place Taksim à Istanbul. Ils ont fait de cette manifestation un évènement très vivant et combatif. Jusqu’à cette année, se rendre place Taksim le premier mai n’était pas autorisé. L’année dernière encore, la police avait attaqué les travailleurs, les jeunes et les organisations de gauche qui avaient tenté d’entrer sur la place.
Par des correspondants du CIO à Istanbul
En 1977, au sommet d’un mouvement révolutionnaire en Turquie, un million de personnes s’y étaient réunies. Immédiatement après le départ de la manifestation, des snipers de l’organisation fasciste des Loups Gris ou de la police (ce n’est toujours pas clair aujourd’hui) ont commencé à tirer sur les masses. Plus de 30 personnes avaient perdu la vie. Ceux qui essayaient de s’échapper étaient constamment repoussés vers la place par la police, ce qui a eu pour effet d’augmenter le nombre de morts et de blessés. En 1980, les militaires ont organise un coup d’Etat et ont brutalement réprimé le mouvement ouvrier. A partir de 1977, toutes les tentatives d’investir la place Taksim ont été bloquées et des gens ont été tués en essayant d’y parvenir.
Cette année, le gouvernement turc avait promis un Premier Mai pacifique et avait autorisé les manifestations place Taksim, après avoir brutalement attaqué les protestations des travailleurs de Tekel le premier avril 2010. Mais au vu du renforcement actuel du mouvement ouvrier, le gouvernement ne pouvait pas stopper les masses.
Trois manifestations ont convergé vers la place Taksim. La plus grande d’entre elles était organisée par la fédération syndicale “révolutionnaire” DISK et par l’aile gauche du syndicat du secteur public KESK. Tous les groupes de gauche ont également pris part à cette manifestation. La seconde était organisée par la fédération Türk-Is, proche de l’Etat, et la troisième était organisée par la fédération syndicale religieuse conservatrice Hak-Is.
La manifestation de gauche était un océan de drapeaux rouges et de grandes bannières, sous des chants et de très bruyants slogans militants.
Il est difficile de dire combine de personnes étaient présentes tellement cet évènement était gigantesque. Le gouverneur d’Istanbul parle de 150.000 personnes, tandis que le journal kurde Gündem a avancé le chiffre de 500.000 participants. De toute façon, bien plus de 100.000 personnes ont défilé uniquement dans la manifestation de gauche à elle seule. Hurriyet, un quotidien turc, a parlé de 200.000 personnes uniquement pour cette marche.
Le nombre de jeunes manifestants était particulièrement remarquable, de même que la taille du contingent kurde, avec plus de 10.000 personnes.
Les travailleurs de Tekel forcent le dirigeant de Türk-Is à quitter le podium
Les travailleurs de cette entreprise de tabac se sont considérablement fait remarquer: quand Mustafa Kumlu, dirigeant de la plus grosse fédération syndicale, Türk-Is, est arrivé sur le podium, une délégation de ces travailleurs l’a hué. Les travailleurs de Tekel sont organisés dans le syndicat de l’alimentation Tek-Gida Is, qui fait partie de Türk-Is. Mais de nombreux travailleurs se sentent trahis par Kumlu et Türk Is, à cause de leur rôle dans la lutte des travailleurs de Tekel qui s’est développée ces derniers mois. Kumlu a été tellement hué qu’il a dû quitter le podium!
Dans les prises de parole qui ont suivi, le rôle joué par la bureaucratie syndicale a été fortement critiqué, mais il n’a pas été question d’une véritable stratégie, des journées d’action et de grève en solidarité avec les travailleurs de Tekel par exemple. Cela reflète la faiblesse générale de la gauche turque.
Mais ce fut un premier mai particulièrement réussi : le premier depuis 1977 sans attaques de la police. Des centaines de milliers de militants sont venus célébrer ensemble la fête des travailleurs, c’est un signal fort qui en dit beaucoup sur le réveil du mouvement ouvrier en Turquie.
La reconstruction du mouvement ouvrier en Turquie est entrée dans une phase intéressante et dynamique. La gauche turque est divisée en une multitude de groupes (pour la plupart staliniens), mais la lutte de Tekel a renforcé la conscience politique et mis en action une nouvelle couche de gens. Des milliers de nouveaux militants, principalement des jeunes, ont commencé à participer à la reconstruction du mouvement ouvrier. La construction d’un parti de masse réellement socialiste de la classe ouvrière de Turquie hors de ce processus dépend du rôle que peuvent jouer les forces marxistes en étant capables d’offrir une stratégie offensive pour lier les différentes couches de jeunes et de travailleurs afin d’organiser la riposte.
Avoir pu entrer cette année sur la place Taksim est un symbole important qui encourage des centaines de milliers de jeunes et de travailleurs en Turquie. La lute contre les conséquences de la crise capitaliste peut en être massivement renforcée. La résistance en Grèce pourrait aussi avoir un grand effet et montrant la voie à suivre.
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Un premier mai combatif à Verviers
La régionale de Verviers de la FGTB a renoué ce 1er mai avec les traditions du syndicalisme de lutte. Afin de refaire du 1er mai un événement militant, la FGTB de Verviers a appelé à une manifestation pour l’emploi et contre le contrôle de disponibilité des chômeurs. Emmené par un groupe combatif de la centrale jeunes, un petit millier de militants ont ainsi parcouru les rues de Verviers, non pas sagement derrière une sono mais en criant des slogans remettant la lutte à l’ordre du jour.
L’ambiance combative a eu un autre effet: notre journal s’est facilement et rapidement vendu malgré le petit nombre de militants que nous avions pu détacher pour l’événement. Par la suite, nous avons pu avoir de nombreuses discussions au stand du PSL avec des jeunes Verviétois interpellés par la campagne «jeunes en lutte pour l’emploi» à laquelle participent la centrale jeunes FGTB et les locales d’ECOLO-J et de la JOC. En bref, un premier mai vervietois très réussi placé sous le signe de la lutte sociale.
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Israël : Manifestations du Premier Mai – Nous n’allons pas payer la crise !
Les membres du Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël) ont participé aux manifestations qui ont marqué le Premier Mai à Tel-Aviv et Haifa, soulignant la solidarité internationale des travailleurs, la nécessité de lutter contre le racisme et la division nationaliste, et le rejet déterminé des tentatives de faire payer la crise mondiale du capitalisme aux travailleurs.
Neta Neharde’a, Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël)
Avec les effets croissants de la récession, et sous la menace d’attaques néolibérales massives par le nouveau gouvernement impopulaire, de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes en Israël ont trouvé que les événements du Premier Mai étaient un important point de référence et une occasion de protester contre le système capitaliste décadent et contre le futur catastrophique qu’il promet pour les conditions de travail et de vie.
Le syndicat Histadrut – la principale fédération syndicale – ne mobilise pas les travailleurs pour le Premier Mai. Son prédécesseur, une fédération jaune, réformée en 1994, lui, mobilisait, mais le faisait au titre de plus grand organe patronal dans l’économie, sous le contrôle des partis traditionnels soumis à l’élite dirigeante, avec des mots d’ordre nationalistes et pro-establishment. De nos jours, plutôt que de faire sortir les travailleurs, Histadrut se contente pour marquer cette journée de soutenir son mouvement de jeunes nationalistes dans l’organisation d’une marche symbolique apolitique. Près de 3.000 de ces jeunes ont défilé dans les rues de Tel-Aviv cette année.
Les organisations pro-ouvrières et socialistes, et parmi elles le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections, reconnaissent que la forte conscience syndicale du passé, où 85% de la main d’oeuvre était organisée contre 25% aujourd’hui, doit encore être reconstruite, de pair avec le mouvement ouvrier organisé lui-même. Mais cette conscience doit être reconstruite sur base d’une indépendance de classe et sur une forte solidarité entre travailleurs juifs, arabes, et immigrés. Les événements du Premier Mai devraient refléter cela et, ces dernières années, le Mouvement Socialiste de Lutte et d’autres organisations ont collaboré afin de rendre au Premier Mai son véritable esprit, dans l’effort de créer une nouvelle tradition.
La coalition du Premier Mai
Cette année, la coalition du Premier Mai à Tel-Aviv a inclus le Mouvement Socialiste de Lutte, Hadash (front du Parti Communiste), «Pouvoir aux Travailleurs» (une organisation ouvrière démocratique à laquelle participe le CIO), «Notre Avenir» (une formation d’opposition au sein du syndicat des travailleurs sociaux, dirigé par des étudiants et des salariés), quelques formations étudiantes, et aussi, malgré une forte opposition de notre part, le parti libéral pro-capitaliste «Meretz» («Vigueur»).
La direction du Hadash / PC a invité ce parti en tant que membre de sa campagne visant à «reconstruire la gauche», en voulant dire par cette expression qu’ils visent à rassembler tous ceux qui ne feraient ne fût-ce que se dire simplement de gauche. Ce cas est particulièrement outrageux, puisque Meretz a non seulemnt fait partie des derniers gouvernements néolibéraux, mais fait également aujourd’hui partie d’une coalition néolibérale au sein de la municipalité de Tel-Aviv. Meretz a catégoriquement soutenu le dernier raid meurtrier sur la Bande de Gaza.
Nous avons expliqué que notre but nétait pas d’adopter une position «puriste», mais que le fait d’avoir Meretz à notre manifestation est un obstacle toute tentative des différentes organisations participantes d’atteindre des cercles plus larges de travailleurs et de jeunes avec nos idées. Et ce, même si Meretz est d’accord de signer, de la manière la plus hypocrite qui soit, la déclaration de l’événement, puisque ce parti élitiste est, à juste titre, méprisé par les travailleurs juifs, et est perçu comme un parti de l’establishment par les travailleurs arabes. Malheureusement, Hadash étant la plus grande organisation présente (électoralement, elle pèse aujourd’hui plus lourd que Meretz), ce parti a donné à Meretz une occasion d’exploiter l’événement, permettant même à un de leurs parlementaires de faire un discours. Nous comptons bien poursuivre une campagne de critique vis-à-vis de cette décision, afin d’expliquer les risques que cela implique pour la construction d’un mouvement.
Tandis que Meretz a fait pression pour que la manifestation adopte un caractère aussi «neutre» et apolitique que possible – une attitude en partie soutenue par Hadash dans un premier temps – nous avons insisté sur le fait que le slogan principal de la manifestation soit «Non à ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes». Certains de nos slogans contre les licenciements et les coupes budgétaires figuraient aussi sur les bannières du grand podium au rassemblement.
En marche
Près de 1.500 personnes ont défilé à Tel-Aviv lors du principal événement (plus de trois fois plus que l’an dernier), dont beaucoup de travailleurs et de représentants des travailleurs – y compris les représentants des jeunes chercheurs de la faculté de l’Université Ouverte, syndiqués par «Pouvoir aux travailleurs», et qui mènent en ce moment une grève militante pour des contrats collectifs et de meilleures conditions de travail. Hadash avait un grand bloc de Juifs et d’Arabes, et Meretz a amené quelques douzaines de militants.
Le bloc du Mouvement Socialiste de Lutte a défilé aux côtés des blocs de «Pouvoir aux Travailleurs» et de «Notre Avenir», fusionnant pratiquement au fil de la manif en un seul bloc général, criant les slogans les uns des autres, chantant «Premier Mai, Premier Mai – je demande – pourquoi le règne du capital est-il toujours vivant?!»
Nos principaux slogans étaient : «Faisons payer aux milliardaires la crise qu’ils ont créée», «On ne payera pas, on ne payera pas – le prix de la crise!», «Juifs et Arabes, luttons contre les licenciements», «Solidarité des travailleurs – Juifs et Arabes», «Juifs et Arabes – à bas les racistes!», «La lutte est la seule réponse aux attaques du gouvernement», «Le socialisme est la solution – démantelons le règne du Capital», «Démantelons le système qui crée le chômage», « Histadrut appartient aux travailleurs, chassons les carriéristes», «Eyni [président du Histadrut] est un traître!», «La réponse aux licenciements : des syndicats forts», «De l’argent pour l’éducation et les emploi – pas pour l’occupation et les guerres».
D’autres slogans ont été lancés, parmi une multitude, par «Pouvoir aux Travailleurs» et «Notre Avenir», y compris «Nous ne serons pas exploités – tout le pouvoir aux travailleurs», «Assez de sexisme, assez de discrimination, le revenu secondaire familial n’existe pas» (faisant référence aux bas salaires des travailleurs sociaux, une profession qui en Israël regroupe principalement des femmes).
A Haifa, quelques centaines de Juifs et d’Arabs ont défilé lors du Premier Mai, sous le slogan «La crise – pas à nos dépens». Nous avons participé dans l’organisation de cette marche, aux côtés du bloc de «Pouvoir aux Travailleurs», et un camarade du Mouvement Socialiste de Lutte a parlé à la tribune à la fin de la manif.
Répression de la manifestation palestinienne
Tout en reconnaissant le progrès dans les manifestations de cette année, nous sommes vigilants vis-à-vis de la brutale répression des manifestations de Palestiniens en Cisjordanie, comme c’est encore arrivé ce Premier Mai. Une manifestation était organisée par un comité populaire du district de Bethlehem et par la section locale de la Fédération Générale des Syndicats Palestinienne (FGSP), afin de célébrer le Premier Mai et de protester contre le mur de séparation. Cette manifestation a été complètement écrasée par l’armée israélienne, à l’aide de balles d’acier recouvertes de caoutchouc, de gaz lacrymogène, et de bombes soniques. Certains membres du comité populaire local ont été arrêtés et sont toujours détenus. Ceci fait partie d’une tentative du régime israélien d’intensifier la répression des protestations palestiniennes, en particulier depuis le récent massacre à Gaza.
Le Premier Mai sert de rappel quant à la nécessité de la solidarité internationale des travailleurs, afin d’amener un changement significatif.
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Voeux du Premier Mai du CIO pour l’année 2009
Crise du capitalisme mondial
Nous ne payerons pas pour la faillite du système des profits !
Organisez-vous – Résistez ! Pour des syndicats combatifs et des partis des travailleurs de masse !
Pour la solidarité internationale et le socialisme !
Le Comité pour une Internationale des Travailleurs (CWI – Committee for a Workers’ International – Comité pour une Internationale Ouvrière) envoie ses plus chaleureux voeux de mai à tous les travailleurs, les jeunes et les opprimés partout dans le monde. Les socialistes, les syndicalistes et les autres activistes célèbrent le Premier Mai dans le contexte de la pire crise du capitalisme depuis les années 1930. A la suite de l’écroulement des marchés financiers, le raz-de-marée économique déferle maintenant sur « l’économie réelle ». On s’attend à ce que l’économie mondiale décline d’au moins 1,3% en 2009. Les principales puissances économiques se rétrécissent rapidement : le Royaume-Uni perdra -4% de son PIB cette année, le Japon -6%. Aux Etats-Unis, le chômage et les saisies immobilières continuent à augmenter. L’Allemange est confrontée à une perte énorme de 100 milliards d’éeuros en 2009, et son économie va se rétrécir de -6%.
socialistworld.net
Aucun pays au monde ne peut échapper au déluge. Vingt ans après l’effondrement du stalinisme, et les illusions engendrées par le capitalisme, l’économie de marché a spectaculairement échoué dans l’ex-URSS et en Europe de l’Est, jetant cruellement d’un jour à l’autre des millions de personnes dans la pauvreté.
En Asie, en Afrique et en Amérique latine, les conditions de vie déjà « barbares » deviennent encore pires, au fur et à mesure que les effets de la récession économique mondiale touchent les régions les plus pauvres du monde. Même avant le début de la récession, plus de 80% de l’humanité vivait avec moins de 10$ par jour, et 25 000 enfants mouraient chaque jour des conséquences de la pauvreté. Regardons la situation au Nigéria, « riche en pétrole », et qui a la plus grande population du continent africain. Selon les Nations Unies, le taux de pauvreté au Nigéria était de 46% en 1996, mais il avait explosé jusque 76% en février 2009. Pour le Bureau des Statistiques du gouvernement nigérian, 40 millions de Nigérians sont au chômage, soit 65% de la population en âge de travailler.
Ce genre de chiffres aberrants va se faire plus fréquent, au fur et à mesure que « l’aide au développement » en provenance de l’Occident, bien que déjà bien maigre, va se réduire au nom de la récession économique, alors que les patrons cherchent à faire porter aux plus pauvres le coût de la crise de leur système. Le FMI est très occupé à faire appliquer ses « plans d’austérité » – c’est à dire, d’énormes coupes dans les budgets sociaux – de l’Islande aux Pakistan, en passant par les pays baltiques et l’Afrique sub-saharienne. Le système des profits signifie une pauvreté endémique, le chômage, la destruction environnementale, des guerres, et des épidémies de maladies pourtant évitables. Même de larges couches de la classe moyenne sont confrontées aux licenciements et à la chute de leur mode de vie.
C’est maintenant la classe salariée et les pauvres du monde entier qui vont devoir payer le coût de l’effondrement catastrophique du système capitaliste. D’énormes plans de refinancement par les différents gouvernements ont « socialisé les pertes » tout en « privatisant les profits ». Des millions et des millions de travailleurs sont confrontés à de graves coupes dans les budgets sociaux, au chômage de masse, à des pertes de salaire, à la hausse des taxes et aux saisies immobilières. Les jeunes, surtout ceux qui quittent l’école, sont parmi les plus gravement touchés par la crise – par exemple, le chômage des jeunes s’élève à 24% en Australie.
La crise mondiale a mené à une accentuation des tensions entre les différentes puissances sur les plans mondial et régional, et à une lutte féroce pour les profits et l’influence. Ceci peut provoquer plus de conflits régionaux, comme nous l’avons vu l’an dernier avec la courte mais sanglante guerre entre la Géorgie et la Russie. De la même manière que la situation en Iraq devient de plus en plus violente et instable alors qu’on se rapproche du retrait des troupes américaines, l’impérialisme occidental est empêtré en Afghanistan dans une guerre impossible à gagner, et qui déborde maintenant sur le Pakistan, menaçant ce dernier d’une guerre civile ouverte et sanglante qui mènerait au démantèlement du pays.
Plus que jamais, les socialistes, les syndicalistes, les anticapitalistes, les étudiants, les militants environnementaux, les activistes antiguerre et les autres doivent s’unir et résister aux attaques des patrons et de l’impérialisme, et lutter pour un monde meilleur.
Un programme socialiste est nécessaire pour le mouvement ouvrier
Le CWI appelle le mouvement ouvrier partout dans le monde à se battre rapidement pour des mesures décisives afin de garantir l’emploi, un salaire et des logements décents, une éducation et des soins de santé gratuits. Le CWI se bat pour les besoins immédiats des travailleurs et des pauvres, tout en menant campagne en faveur de la construction de mouvements socialistes capables de transformer la société. Les gouvernements procapitalistes mènent des « nationalisations » de banques et d’autres industries en les faisant payer par les travailleurs, avec l’intention de reprivatiser ces mêmes institutions plus tard. Nous appelons à des nationalisations socialistes, qui verraient les grandes banques et les secteurs-clés de l’économie et de l’industrie être placés sous un contrôle et une gestion démocratique par la classe salariée, au bénéfice de la majorité de la société.
La crise du capitalisme bouscule la conscience des masses partout dans le monde. De nombreux travailleurs et jeunes ont tout d’abord été abasourdis par la vitesse et la sauvagerie de cette crise. De nombreux autres n’auront d’autre choix que de résister au massacre de leur emploi et de leur mode de vie. Et au fur et à mesure que la crise se prolongera, de plus en plus de couches de la classe salariée tireront la même conclusion, la conclusion qu’il faut se battre pour défendre même les besoins les plus basiques. La lutte pour les droits démocratiques prend également une nouvelle importance partout dans le monde. L’Etat capitaliste, souvent sous prétexte de « lutte antiterroriste », utilise des mesures répessives contre toute une couche de protestataires, des anticapitalistes et militants environnementaux, jusqu’au mouvement ouvrier organisé, et ce, de plus en plus.
Les masses vont chercher une alternative aux partis du capitalisme en crise, y compris aux Etats-Unis, où vivent d’immenses illusions, ou un espoir contre toute attente, par rapport à la personnalité de Barak Obama. Mais la politique d’Obama est dictée par les intérêts des grandes corporations et de l’impérialisme américain. L’énorme plan de relance n’a pas radicalement modifié la donne pour l’économie américaine, les renflouements pour les riches sont extrêmement impopulaires, le chômage et les saisies immobilières grimpent continuellement, et plus de troupes américaines sont envoyées mourir à la guerre en Afghanistan.
Au fur et à mesure que les travailleurs vont s’organiser et contre-attaquer, ils vont partir en quête d’une issue à la crise ; d’idées alternatives. Ce que recherchent désespérément les politiciens, c’est faire porter la responsabilité de la crise aux chefs des grandes banques et des institutions financières, et parler de « régulation » afin d’empêcher d’autres crises. Mais le coeur du problème se trouve dans la nature même du système capitaliste. La crise économique mondiale confirme les idées de Karl Marx – le capitalisme est un système irrationnel, chaotique, et fondé sur un gaspillage extrême, constitué de croissances et de récessions, avec des conséquences dévastatrices pour la population laborieuse. Nous ne sommes pas confrontés à une crise, mais à plusieurs. La faillite de deux ou trois pays d’Europe de l’Est ou d’Amérique latine, par exemple, pourrait déclencher les prochains gros chocs, qui auront des répercussions mondiales.
« Le moment où on aurait pu réparer le système capitaliste est derrière nous ; il doit maintenant s’en aller », écrivait il y a près de cent ans James Connolly, ce grand marxiste irlandais. La seule manière de résoudre de manière permanente la crise à laquelle est confrontée l’humanité, est d’abolir le capitalisme et le féodalisme. La tâche de la transformation socialiste de la société est de placer sous contrôle public les grands monopoles, les banques et les institutions financières, et d’élaborer un plan démocratique pour la production et la redistribution de la richesse sur une échelle nationale et internationale. Une économie planifiée, gérée et contrôlée démocratiquement par les travailleurs, permettra de développer les forces de production en harmonie avec la Nature. Seule une organisation de production et de distribution socialiste peut assurer à l’humanité un mode de vie décent et la fin de l’oppression et de l’exploitation.
Grèves et occupations d’usines
Les travailleurs commencent à contre-attaquer. A la fin de 2008 et au début de 2009, de magnifiques manifestations de masse et grèves générales contre les attaques sur les conditions de travail et de vie ont eu lieu en Irlande, en Grèce, en France, en Italie, au Portugal, et dans d’autres pays d’Europe méridionale et occidentale. Des mouvements de protestation de masse ont aussi fait irruption contre les régimes corrompus et pro-marché des Etats baltiques, et les grèves se font de plus en plus fréquentes en Russie. Qui plus est, des occupations d’usines se sont produites aux Etats-Unis, en Irlande, au Royaume-Uni, et en Ukraine. Une énorme pression en faveur d’actions industrielle grandit sur les lieux de travail, de l’Autriche au Nigéria. Des séquéstrations de patrons se produisent en France, de même que des luttes défensives larges, comme à l’usine Toyota. Les jeunes, étudiants et lycéens, se mettent aussi en action, comme en Espagne et en France, où des unviersités et hautes-écoles sont fermées depuis des mois. La jeunesse montre clairement qu’elle désire résister aux tentatives du capitalisme de faire porter à leur génération le fardeau du désastre économique.
Toutes ces luttes ne sont qu’un avant-goût de ce qui reste à venir. Toutefois, afin de remporter des victoires, les luttes de masse ont besoin d’une direction de classe consciente, de chefs. Dans la plupart des cas, les dirigeants syndicaux de droite ne veulent que détourner et dissiper la colère des travailleurs. La transformation des syndicats en organisations combatives et démocratiques est un objectif vital pour la classe salariée. Dans de nombreux endroits dans le monde, la première étape est la création d’organisations ouvrières réellement indépendantes, entre autres des syndicats.
Au cours des dernières années, de nouvelles organisations de la gauche ont commencé à se développer, après que les anciens partis ouvriers se soient ransformés en entités purement capitalistes. Le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) a été officiellement fondé en France au début de cette année, et a remporté un succès incroyable dans les sondages, malgré les limites de son programme. Malheureusement, nombre de ces nouvelles formations ne sont pas parvenues à reprendre à bras le corps la lutte des pauvres et de la classe salariée, ou à mettre en avant une politique socialiste. En conséquence, certaines n’ont pas pu décoller, ou ont remporté un certain succès électoral avant de retomber juste après. La direction de Die Linke en Allemagne a viré à droite au moment-même où de véritables idées socialistes gagnent en popularité. La Syriza, la grande alliance de gauche en Grèce, a chuté dans les sondages après qu’une fraction de droite de sa direction ait exprimé publiquement son désir de participer à une coalition avec le parti social-démocrate droitier, le Pasok.
Malgré le recul de certaines nouvelles formations de gauche, de nouveaux partis des travailleurs larges vont inévitablement apparaître à un certain moment, à cause de la crise profonde du capitalisme et des luttes massives des travailleurs. Au Royaume-Uni, un important pas en avant a été réalisé avec la liste électorale « Non à l’UE – Oui à la Démocratie » qui a été lancée par des militants du syndicat des transports, le RMT, et dans laquelle participent des membres du Socialist Party (CWI – Angleterre et Galles).
Pour que de nouvelles formations et partis de gauche puissent réussir, ils doivent adopter une politique socialiste combative et être des organisations ouvertes et démocratiques.
Danger du racisme et du populisme réactionnaire
L’échec retentissant de l’économie de marché signifie que d’immenses opportunités existent pour la construction d’organisations de classe massives, et un regain d’intérêt massif pour les idées du socialisme et du marxisme. Cependant, à cause du manque d’une forte alternative de gauche, le vide politique peut partiellement être rempli par d’autres idées et forces.
Les couches les plus aliénées et frustrées de la jeunesse peuvent de plus en plus déclencher des émeutes, comme nous l’avons vu dans le mouvement de la jeunesse grecque fin 2008. De petites sections de la jeunesse peuvent même se tourner vers le terrorisme individuel afin de « riposter » contre le système et l’Etat répressif. Mais ces méthodes erronnées sont en réalité une impasse mortelle pour la jeunesse, et contre-productives par rappot aux intérêts de la classe salariée. Seule la classe salariée organisée, armée d’une politique socialiste, peut fondamentalement transformer la société.
Les idées et mouvements racistes et populistes réactionnaires peuvent aussi gagner du terrain. Aux Pays-Bas, c’est le mouvement politique anti-immigrés basé autour du « Parti de la Liberté » de Geert Wilders qui est en tête des sondages pour les élections européennes de juin, avant même les partis du gouvernement et de l’opposition officielle. Le BNP, parti d’extrême-droite britannique, pourrait lui aussi remporter des sièges lors de ces élections. Ceci reflète la haine terrible vis-à-vis des principaux partis pro-marché qui vit parmi la partie la plus désabusée de la population. Le mouvement ouvrier doit contrer activement la menace de l’extrême-droite et mener campagne contre toutes les formes de discrimination telles que le racisme ; pour l’unité des travailleurs contre leur véritable ennemi – les patrons et le système des profits. Ceci doit être lié à une campagne unifiée en faveur d’un emploi pour tous, d’un salaire décent, de logements accessibles et décents, et de services publics de qualité et diposant d’un véritable budget.
Ce Premier Mai, le CWI envoie ses voeux de solidarité à tous ceux qui résistent contre l’oppression, la discrimination et l’injustice. Nous saluons le United Socialist Party (USP, CWI – Sri Lanka), qui s’oppose au massacre de nombreux innocents au moment où l’armée srilankaise encercle les LTTE (Tigres de Libération de l’Elam Tamoul), avec des conséquences sanglantes. L’USP appelle courageusement à l’unité des travailleurs cingalais et tamouls contre le chauvinisme brutal. Nous saluons aussi nos camarades courageux au Pakistan, qui ont aidé à bâtir d’importants syndicats dans un pays sous la domination d’élites corrompues et réactionnaires, dans lequel interfère l’impérialisme, et qui est dévasté par le terrorisme islamiste politique réactionnaire. Dans l’ombre du nationalisme de droite, le CWI a mené campagne en Israël contre le massacre à Gaza perpétré par l’armée israélienne début 2009.
Le Premier Mai est aussi l’occasion de commémorer les luttes ouvrières du passé et d’en tirer des leçons. Cette année, nous célébrons le nonantième anniversaire de la mort des chefs immortels de la révolution allemande, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, assassinés sur ordre des dirigeants droitiers du parti social-démocrate allemand. Si la révolution allemande avait triomphé, inaugurant la transformation socialiste dans un des principaux pays capitalistes avancés, elle aurait rompu l’isolation de la jeune Union Soviétique, le tout premier Etat ouvrier à l’échelle d’un pays, et agi en tant que vecteur majeur de la révolution socialiste mondiale.
La révolution allemande a montré le pouvoir et le rôle de la classe salariée, mais aussi la nécessité d’un programme, d’une stratégie et d’une direction clairs, si l’on veut renverser le capitalisme. De la même manière, le trentième anniversaire de la révolution iranienne montre l’immense potentiel que portait la classe salariée pour transformer la société selon une ligne socialiste, mais illustre aussi qu’en l’absence d’une direction prévoyante et claire, la révolution a été vicieusement détournée et étranglée par le règne des Mollahs réactionnaires. Aujourd’hui, un mécontentement énorme grandit sous la surface de la société iranienne, présageant de futurs mouvements révolutionnaires. Ailleurs au Moyen-Orient, les travailleurs et les jeunes entreprennent des actions de classe de manière plus indépendante, comme l’ont illustré lors des derniers mois la montée soudaine des grèves et des protestations ouvrières en Egypte, de même que les grèves récentes au Liban. Ces actions montrent la voie pour les masses du Moyen-Orient – une action de classe unie et indépendante dans le but de renverser les régimes arabes despotiques, chasser l’impérialisme et permettre une réelle auto-détermination pour les Palestiniens et les autres peuples opprimés.
Le socialisme revient à l’ordre du jour
La crise mondiale du capitalisme va remettre à l’ordre du jour la question du socialisme. En Amérique latine, divers populistes radicaux ou dirigeants de gauche ont été élus. Bien que certaines réformes bienvenues ont été acquises par les masses laborieuses et les pauvres dans des pays tels que la Bolivie et le Vénézuela, un changement social fondamental ne peut pas arriver uniquement grâce à des chefs individuels, mais requiert une action massive à la base. Afin de renverser le capitalisme et le féodalisme pour de bon, et d’établir une réelle démocratie des salariés et des paysans, des partis de masse de la classe salariée, armés d’une politique socialiste audacieuse, sont nécessaires.
Comparée aux années Bush, l’administration Obama adopte une approche plus sophistiquée vis-à-vis de l’Amérique latine, et réalise même quelques ouvertures vers Cuba. Mais le but primordial de l’impérialisme américain est de mettre un terme à la diffusion des idées radicales et socialistes à travers le continent, voir la fin dans le calme, ou vaincre, les mouvements au Vénézuela, en Bolivie et ailleurs, et restaurer le capitalisme à Cuba. La seule manière de sauvegarder et d’étendre les acquis sociaux de la révolution cubaine, dont le cinquantième anniversaire marquera également cette année, est de s’opposer à toute tentative de restauration capitaliste, d’introduire la démocratie ouvrière et le contrôle et la gestion démocratiques de l’économie par la classe salariée, et de faire appel au soutien de la classe salariée internationale.
La crise mondiale du capitalisme et le sentiment profond de volatilité et d’incertitude qui en découle ont déjà mené à une hausse importante dans le nombre de jeunes et de travailleurs qui se tournent vers les oeuvres de Marx et d’Engels. Au fur et à mesure que la crise s’approfondit et se prolonge, et que les travailleurs cherchent une alternative au système et à son idéologie en faillite, le socialisme et le marxisme authentiques vont trouver une plus grande réponse. De plus en plus de couches des pauvres et des opprimés vont conclure que le capitalisme est un système pouri et barbare qui doit être renversé, et qu’il faut résister contre le système de profit mondial par la solidarité et la collaboration internationales de la classe salariée et des opprimés. De Marx et Engels, la jeunesse se tournera ensuite vers les idées de Lénine et Trotsky et des autres grands penseurs et dirigeants marxistes. Au cours de la prochaine période d’événements tumultueux, les masses pourront faire leurs ces idées, pays après pays. A l’échelle mondiale, le capitalisme pourra enfin être remplacé par une société véritablement socialiste, où les immenses richesses et ressources du monde pouront être utilisées au bénéfice de l’humanité.
- Le Premier Mai, fête des travailleurs – Plus que jamais un jour de lutte! Histoire du premier mai
- Texte de Rosa Luxembourg sur les origines du premier mai
- Le socialisme comme alternative à l’ordre du jour Editorial de l’édition de mai 2009 de l’Alternative Socialiste
Interventions du PSL le 1er mai 2009
- Le Parti Socialiste de Lutte au 1er mai Rapport général des interventions
- Reportage-photos de Bruxelles
- Reportage-photos de Liège
- Reportage-photos d’Anvers
- Reportage-photos de Mons
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