Tag: Premier mai

  • 1 mai 2015 : Une illustration du manque de clarté sur l'alternative au gouvernement des riches

    Premier mai à Gand. Photo : Jean-Marie VersypUn an après les élections qui avaient vu triompher la N-VA et six mois après l’entrée en fonction de ce gouvernement des riches et du début de la lutte engagée contre lui, le SP.a s’est concentré sur lui-même et sur les élections pour la présidence du parti. Les appels en demi-teinte pour poursuivre la résistance, comme celui lancé par Freya Vanden Bossche à Gand, ignoraient de façon très commode la question cruciale de la perte de l’élan donné par la grève générale nationale du 15 décembre et du rôle qu’y a joué la social-démocratie. Dans de nombreuses villes, la présence syndicale a été plus limitée que les années précédentes.

    Mais celui qui en tire des conclusions pessimistes se trompe. Ce 1er mai doit être considéré dans le cadre du merveilleux mouvement anti-austérité de l’automne dernier. Nous avons dû passer à travers le déluge de propagande et de menaces des patrons, de leurs politiciens et de leurs médias. Notre mouvement de résistance sociale a réussi à s’attirer non seulement le mouvement des travailleurs mais aussi la jeunesse, le secteur culturel et même certains petits indépendants. Tout cela n’a été possible que grâce aux traditions de lutte du mouvement des travailleurs, traditions qui constituent par ailleurs également l’essence même du 1er mai. Nous avons bénéficié d’un bon plan d’action pour engager le combat et construire un vaste mouvement de solidarité.

    Ce qui manquait, c’était une alternative politique claire à ce gouvernement. Oui, nous sommes contre le saut d’index, contre le relèvement de l’âge de la pension ou encore contre les nombreuses économies réalisées au détriment de nos conditions de vie. Mais que mettre en place par la suite? Voir le retour d’un gouvernement Di Rupo, à l’image de ce gouvernement qui a limité dans le temps les allocations de chômage dites d’insertion et a attaqué les prépensions?

    Cette absence d’alternative a très bien été illustrée par le presque ex-président Bruno Tobback qui a cyniquement déclaré placer ses espoirs dans rien d’autre que le vice-premier ministre Kris Peeters (CD&V). Nous n’avons pas très bien compris ce que cet ancien dirigeant de la fédération patronale flamande UNIZO avait à faire avec le mouvement des travailleurs… Le prochain président du SP.a, John Crombez, a plaidé pour un taxshift où l’imposition des grandes fortunes servirait à financer des réduction des charges sur le travail de l’ordre de 10%. Visiblement, taxer les grandes fortunes pour répondre aux nombreux besoins sociaux (plus de logements sociaux, augmentation des allocations sociales, renforcement des services publics,…) n’est pas une proposition attrayante pour le SP.a. Ce n’est pas surprenant.

    Tout comme pour le SP.a, le 1er mai a été l’occasion pour le PS de se préoccuper de lui-même. A Liège, Jean-Claude Marcourt a fait valoir que le parti devrait se regrouper et, à Charleroi, Paul Magnette a dit qu’il fallait un «long et difficile combat» notamment pour «nous interroger sur ce que l’on a peut-être fait de moins bien». Il ne faut toutefois pas y voir le début d’une critique de la logique néolibérale adoptée par le PS… Cette social-démocratie n’est décidément pas l’alternative que nous attendons.

    Lors des différentes célébrations du 1er mai, le PTB était particulièrement présent et a lancé sa campagne de printemps en faveur des 30 heures de travail par semaine. Le PTB reprend enfin la revendication de la réduction collective du temps de travail en réponse au chômage et afin de réduire la charge de travail. Quelques temps plus tôt, c’est le mouvement Femma (équivalent néerlandophone de Vie Féminine) qui avait défendu la réduction collective du temps de travail. Avec cette proposition d’une semaine de 30 heures, le PTB veut accentuer qu’il fait une proposition positive. Malheureusement, on ne trouve pas du côté du PTB d’évaluation de la lutte de ces six derniers mois contre le gouvernement des riches. Le PTB semble avoir peur de donner la moindre critique aux directions syndicales, même si une partie de cette direction est marquée par le manque d’alternative si manifeste que représente la social-démocratie. Le résultat fut que ce 1er mai n’a pas été l’occasion de revenir sur l’une des plus grandes grèves de ces dernières décennies. Si la journée de lutte du 1er mai n’ouvre pas la possibilité d’évaluer notre résistance sociale, quand pouvons nous le faire ?

    Avec le PSL, nous avons insisté ce 1er mai sur la manière dont le mouvement de résistance sociale avait fait vacillé le gouvernement à l’automne dernier. Mais il a su se maintenir au pouvoir. Après la grève générale du 15 décembre, nous avons gaspillé un moment particulier. Cela ne signifie toutefois pas que la colère contre l’austérité a disparu. Les provocations du gouvernement se poursuivent et l’austérité devient sans cesse plus concrète et tangible. Nous connaîtrons de nouvelles vagues de résistance. Afin d’en faire un succès, il est essentiel d’évaluer la première vague de protestation sociale et de tenter de répondre à notre plus grande faiblesse, l’absence d’une alternative politique aux partis de droite.

    Nos militants sont intervenus partout dans le pays et ont vendu 603 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste, soit 120 de plus que l’an dernier. Nous avons pu vendre 148 exemplaires à Liège, 122 à Bruxelles, 87 à Gand, 60 à Bruges et 55 à Alost. De jeunes militants ont vendu pour plus de 300 € de badges à Gand. A Anvers, nous avons formé une délégation comprenant des militants d’origine tamoule qui, avec le soutien actif de la FGTB Horval, tentent de construire l’implantation syndicale parmi les travailleurs les plus opprimés, un travail de pionnier qui cadre parfaitement dans la tradition du 1er mai. Ces prochaines semaines, nous prévoyons d’organiser des réunions ouvertes dans différentes villes afin de tirer l’évaluation des six mois du gouvernement et de l’opposition sociale. Discutez en avec nous afin d’être ensemble plus forts pour les batailles qui nous attendent!

    Évaluons ensemble la lutte contre ce gouvernement des riches!

    Assemblée ouverte PSL-Bruxelles : 20 mai – 19h – Pianofabriek, 35 rue du Fort, 1060 Saint-Gilles

    Quelques photos du premier mai

    Liège

    Anvers (photos de Liesbeth)

  • Campagne de Vœux de mai 2015 : à nouveau une réussite!

    A l’occasion du 1er Mai, Lutte Socialiste a ouvert ses pages à des messages de solidarité qui ont cette année rapporté un soutien financier de plus de 5.200 euros.

    La rédaction tient à chaudement remercier tous les lecteurs, membres, sympathisants,… qui nous ont envoyé leurs voeux de mai. Et un premier mai combatif à tous !

    (Ces messages n’engagent que leurs auteurs)

    01

    02

    03

    04

    05

    06

    07

    08

    09

    10

    11

    12

    13

    14

    15

    16

    17

    18

    19

    20

    21

    22

    23

    24

    25

    26

    27

    28

    29

    30

    31

    32

    33

    34

    35

    36

    37

    38

    39

    40

    41

    42

    43

    44

    45

    46

    47

    48

    49

    50

    51

    52

    53

    54

    55

    56

    57

    58

    59

    60

    61

    62

    63

    64

    65

    66

    67

    68

    69

    70

    71

    72

    73

    74

  • Le Premier mai : Journée internationale de lutte et de solidarité pour le socialisme!

    Le 1er mai, fête des travailleurs, constitue l’une des plus grandes traditions du mouvement ouvrier. Cette journée de lutte est étroitement liée au combat destiné à imposer la journée des 8 heures et à l’avènement de la Deuxième Internationale, à la fin du 19ème siècle. Le mouvement ouvrier était alors en pleine expansion et de nouvelles organisations de masse voyaient le jour.

    Par Kim (Gand)

    Le 1er mai puise ses racines aux Etats- Unis où, le 1er mai 1886, une grève nationale fut organisée pour revendiquer l’instauration de la journée des 8 heures. A cette époque, le 1er mai était aux USA le ‘‘Moving Day’’, c’est-à-dire le jour où tous les contrats de travail annuels étaient renouvelés. Au total, environ 340.000 travailleurs se mirent en grève de concert, un énorme succès pour le pays. Le résultat de cette grève a varié de région en région, mais, à certains endroits, la journée des 8 heures fut effectivement appliquée.

    À Chicago, où 40.000 travailleurs étaient entrés en grève, les revendications furent rejetées. Le 3 mai, la grève se poursuivait toujours aux usines McCormick. Les patrons tentèrent alors de casser la grève en recourant à des briseurs de grève, et les affrontements furent violents. L’intervention des forces de l’ordre fit perdre la vie à six grévistes. Le 4 mai, un meeting de protestation massif à Haymarket Square, avec environ 15.000 participants, eut également à affronter l’attaque de la police. Un agent provocateur lança une bombe dans les rangs de la police, qui a ensuite tiré sur la foule sans discernement. Huit dirigeants syndicaux furent arrêtés, certains condamnés à mort, d’autres condamnés à vie. Quelques années plus tard, la fédération syndicale américaine pris l’initiative de réorganiser une journée d’action le 1er mai, toujours pour revendiquer l’application générale des 8 heures.

    A cette époque, de nombreux pays européens connaissaient l’essor de partis ouvriers de masse. Ainsi, le Parti Ouvrier Belge (POB, l’ancêtre du PS) fut par exemple fondé en 1885. Un siècle après la Révolution française, ces partis se sont réunis à Paris en 1889 pour fonder la Deuxième Internationale, un regroupement international des organisations du monde du travail. Lors de son Congrès de Fondation, l’idée d’une journée d’action internationale dans le cadre de la lutte pour la journée des 8 heures fut soulevée. Quand il devint clair que les Américains allaient de toute manière organiser une action dans leur pays le 1er mai 1890, il fut facile de mettre cette date en avant auprès de tous.

    En Belgique, ce jour-là, quelque 150.000 travailleurs furent en grève. Le mot d’ordre fut particulièrement suivi dans le secteur minier : environ 100.000 des 110.000 mineurs s’étaient mis en grève à cette occasion ! Des manifestations eurent lieu à Bruxelles, Charleroi, Liège, Le Centre, Frameries, Anvers, Gand et Louvain.

    Au niveau international, les manifestations furent massives à Vienne, Prague, Budapest, Bucarest, en Suisse, aux Pays-Bas et en Scandinavie. En Angleterre et en Espagne, les manifestations eurent lieu le dimanche 4 mai. En Allemagne, encore sous la botte de Bismarck et de ses lois antisocialistes, la grève toucha tout de même un travailleur sur dix dans les centres industriels, entrainant par la suite une vague de licenciements et de grèves. L’enthousiasme autour du 1er mai 1890 fut si grand et si évident que la date devint une journée de lutte annuelle sur le plan international.

    L’élite capitaliste a depuis lors tenté par tous les moyens de minimiser l’impact du 1er mai. Aux Etats-Unis, le président Cleveland (président entre 1885 et 1889 et entre 1893 et 1897) exigea de déplacer la journée d’action au début du mois de septembre afin d’éviter qu’elle ne devienne une commémoration des évènements de Haymarket. Dans d’autres pays, dont la Belgique et la France, le 1er mai devint un jour férié, afin d’empêcher les grèves de prendre place.

    Aujourd’hui, les célébrations du 1er mai sont souvent limitées, en taille et en combativité. Mais dès que le mouvement des travailleurs entre en lutte, il revient aux origines de la tradition de cette journée. Aux États-Unis par exemple, le 1er mai 2006, une grève générale des sans-papiers a rencontré un gigantesque succès, avec des millions de participants, contre un projet de loi contre l’immigration clandestine. En 2011, il y a eu 100.000 manifestants à Milwaukee, au Wisconsin, contre les attaques antisyndicales du gouverneur Walker. En 2010, le régime turc a été forcé d’accepter, pour la première fois depuis plus de 30 ans, que le 1er mai soit commémoré place Taksim. Des centaines de milliers de manifestants étaient présents. En 2011, ce succès fut répété. En Espagne, le 1er mai 2011 s’est déroulé tout juste avant le début du mouvement des Indignés, mais au moins 200.000 personnes étaient descendues dans les rues contre les mesures d’austérité des gouvernements.

    L’organisation mondiale de la résistance contre le capitalisme et l’exploitation est à la base de la tradition du 1er mai. Refaisons à nouveau de cette fête des travailleurs une journée de lutte pour la solidarité et le socialisme !

    [divider]

    Quelles sont les origines du 1° mai ? – Par Rosa Luxemburg

    Rosa Luxembourg (1871-1919) est une révolutionnaire marxiste cofondatrice de la Ligue spartakiste, puis du Parti communiste d’Allemagne. Elle fut assassinée à Berlin en janvier 1919 pendant la révolution allemande, lors de la répression de la révolte spartakiste.

    L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures [1], est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

    De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

    Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1° mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1° mai 1890.

    Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 [2]. A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne [3] de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1° mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

    A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1° mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fût suffisant de manifester le 1° mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1° mai devait être une institution annuelle et pérenne.

    Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1° mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.

    Notes :

    [1] L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.

    [2] Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.

    [3] Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste.

  • Le 1er Mai à Liège

    Comme chaque année en Cité Ardente, la Fête Internationale des Travailleurs s’est articulée autour de la Place Saint Paul, face au siège des bâtiments centraux de la FGTB Liège-Huy-Waremme.

    Photos : Loïc

    La journée a débuté par un meeting organisé conjointement par le PTB et le Parti Communiste, suivi d’une manifestation dans les rues de Liège pour un ‘‘plan d’urgence sociale’’. Parmi les quelques centaines de manifestants se trouvait une délégation du PSL autour d’une banderole proclamant : ‘‘pour l’unité dans les urnes et dans la rue, pour un front de résistance contre l’austérité’’. Malgré le refus du PTB de nous impliquer dans leur démarche pour ces élections, nous appelons à Liège à voter pour les listes PTB-GO à la Chambre et à la Région, afin de soutenir l’obtention d’élus de gauche. Une fois le scrutin passé, la question de l’unité à gauche sera à nouveau posée pour défendre nos conquêtes sociales face à l’offensive d’austérité des autorités politiques capitalistes, et pour construire un rapport de forces afin d’en arracher d’autres.

    Un évènement particulier a d’ailleurs illustré le climat social qui suivra ces élections : la manifestation des pompiers qui a perturbé le rassemblement organisé par le PS. Les travailleurs du feu avaient été avertis la veille au soir qu’ils ne pourraient pas manifester à l’occasion du premier mai ! A juste titre, ces derniers ne se sont pas laissés faire. Cet évènement inédit à l’occasion du premier mai ne fait que souligner à quel point le PS est aujourd’hui éloigné du camp des travailleurs.

    L’après-midi, nous avons pu tenir un stand au côté de nombreuses autres associations ou organisations politiques (PTB, VEGA, MG,…). Nos militants ont ainsi pu avoir des discussions très variées, la plupart centrées autour de cette question d’un front de la résistance sociale pour riposter contre l’offensive d’austérité qui a déjà bien commencé et qui ne manquera pas de gagner en ampleur dans le contexte de quatre années consécutives sans échéance électorale (jusqu’aux communales de 2018). Nous avons notamment vendus 78 exemplaires de notre mensuel Lutte Socialiste et réalisé 3 abonnements.
    Le premier mai est une journée célébrant la solidarité internationale, un élément que nous n’avons pas manqué de souligner en abordant tout particulièrement la situation en Afrique du Sud et le travail qu’y réalise actuellement la section sud-africaine du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL, le Democratic Socialist Movement (DSM), au sein du parti large Workers and Socialist Party (WASP). A ce titre, nous organisons d’ailleurs un concert de soutien le 16 mai prochain, et vous invitons bien entendu à y participer !

  • Le 1er Mai en Flandre Occidentale

    En Flandre Occidentale, les militants du PSL ont participé aux manifestations syndicales à Ostende et Bruges. Nous y avons vendu 60 exemplaires de notre mensuel. Voici quelques photos de Pol (Bruges).

  • Le 1er Mai à Bruxelles (2)

    Voici quelques photos des diverses activités qui ont eu lieu le premier mai à Bruxelles, avec notamment une manifestation antifasciste. Photos de PPICS.

  • Le 1er Mai à Anvers

    A Anvers, le PSL a participé à une délégation de divers activistes de gauche au sein du cortège syndical, sous une banderole “Voor een front van verzet tegen besparingen” (Pour un front de résistance contre l’austérité). Cette délégation combative a été renforcée par la présence d’un groupe de militants Tamouls. Les militants du PSL avaient aussi une banderole avec le slogan “Weg met De Wever – Front van verzet tegen besparingen” (De Wever, dégage – Front de résistance contre l’austérité), slogan qui figurait par ailleurs sur nos pancartes.

    Nos militants sont intervenus avec le tract d’appel de vote du PSL ainsi que notre mensuel. Nous avons vendu 55 journaux. La manifestation comprenait également une large délégation du PTB, et une grande ouverture pour la discussion était présente parmi les membres du parti concernant nos propositions. Le SP.a n’a en revanche brillé ni par sa confiance, ni par son enthousiasme…

    Voici ci-dessous quelques photos de Jente.

  • Le 1er Mai à Bruxelles

    En cette journée de premier Mai, jour de lutte international, plusieurs centaines de personnes ont bravé la pluie pour pour protester contre la politique d’austérité et contre la montée de l’extrême droite. Voici une série d’images de cette journée à Bruxelles.

    =>Reportage photo du Collectif Krasnyi

  • Voeux de mai : Une campagne réussie!

    Comme c’est de tradition depuis longtemps déjà, nous avons ouvert les pages de l’édition de mai de Lutte Socialiste à des messages de vœux de mai, dans le cadre de la célébration de la Fête Internationale des Travailleurs. Ces messages de solidarité envoyé par des lecteurs et sympathisants de notre journal et de notre site nous ont une fois de plus permis de récolter une précieuse aide financière afin de développer notre travail politique concernant nos médias.

    En ce premier mai, ce journal sera diffusé en de nombreux endroits où est fêtée la lutte internationale des travailleurs. Des termes comme ceux de lutte, de solidarité et de socialisme seront particulièrement à l’honneur, et nous participerons aux efforts visant à les remettre en avant, dans la droite lignée de la tradition de cette importante journée pour le mouvement des travailleurs.

    La rédaction tient à remercier chaque personne qui a participé à cet effort, qui fut un véritable record en cette année 2014. Plus de 5.000 euros ont en effet été récoltés de cette manière, dont une majeure partie du côté francophone (près de 3.000 euros), pour la première fois. Un grand merci pour votre soutien, et à très vite dans les luttes!

  • 1er mai : Journée internationale de lutte et de solidarité pour le socialisme !

    Le 1er mai, fête des travailleurs, constitue l’une des plus grandes traditions du mouvement ouvrier. Cette journée de lutte est étroitement liée au combat destiné à imposer la journée des 8 heures et à l’avènement de la Deuxième Internationale, à la fin du 19ème siècle. Le mouvement ouvrier était alors en pleine expansion et de nouvelles organisations de masse voyaient le jour.

    Par Kim (Gand)

    Le 1er mai puise ses racines aux Etats- Unis où, le 1er mai 1886, une grève nationale fut organisée pour revendiquer l’instauration de la journée des 8 heures. A cette époque, le 1er mai était aux USA le ‘‘Moving Day’’, c’est-à-dire le jour où tous les contrats de travail annuels étaient renouvelés. Au total, environ 340.000 travailleurs se mirent en grève de concert, un énorme succès pour le pays. Le résultat de cette grève a varié de région en région, mais, à certains endroits, la journée des 8 heures fut effectivement appliquée.

    À Chicago, où 40.000 travailleurs étaient entrés en grève, les revendications furent rejetées. Le 3 mai, la grève se poursuivait toujours aux usines McCormick. Les patrons tentèrent alors de casser la grève en recourant à des briseurs de grève, et les affrontements furent violents. L’intervention des forces de l’ordre fit perdre la vie à six grévistes. Le 4 mai, un meeting de protestation massif à Haymarket Square, avec environ 15.000 participants, eut également à affronter l’attaque de la police. Un agent provocateur lança une bombe dans les rangs de la police, qui a ensuite tiré sur la foule sans discernement. Huit dirigeants syndicaux furent arrêtés, certains condamnés à mort, d’autres condamnés à vie. Quelques années plus tard, la fédération syndicale américaine pris l’initiative de réorganiser une journée d’action le 1er mai, toujours pour revendiquer l’application générale des 8 heures.

    A cette époque, de nombreux pays européens connaissaient l’essor de partis ouvriers de masse. Ainsi, le Parti Ouvrier Belge (POB, l’ancêtre du PS) fut par exemple fondé en 1885. Un siècle après la Révolution française, ces partis se sont réunis à Paris en 1889 pour fonder la Deuxième Internationale, un regroupement international des organisations du monde du travail. Lors de son Congrès de Fondation, l’idée d’une journée d’action internationale dans le cadre de la lutte pour la journée des 8 heures fut soulevée. Quand il devint clair que les Américains allaient de toute manière organiser une action dans leur pays le 1er mai 1890, il fut facile de mettre cette date en avant auprès de tous.

    En Belgique, ce jour-là, quelque 150.000 travailleurs furent en grève. Le mot d’ordre fut particulièrement suivi dans le secteur minier : environ 100.000 des 110.000 mineurs s’étaient mis en grève à cette occasion ! Des manifestations eurent lieu à Bruxelles, Charleroi, Liège, Le Centre, Frameries, Anvers, Gand et Louvain.
    Au niveau international, les manifestations furent massives à Vienne, Prague, Budapest, Bucarest, en Suisse, aux Pays-Bas et en Scandinavie. En Angleterre et en Espagne, les manifestations eurent lieu le dimanche 4 mai. En Allemagne, encore sous la botte de Bismarck et de ses lois antisocialistes, la grève toucha tout de même un travailleur sur dix dans les centres industriels, entrainant par la suite une vague de licenciements et de grèves. L’enthousiasme autour du 1er mai 1890 fut si grand et si évident que la date devint une journée de lutte annuelle sur le plan international.

    L’élite capitaliste a depuis lors tenté par tous les moyens de minimiser l’impact du 1er mai. Aux Etats-Unis, le président Cleveland (président entre 1885 et 1889 et entre 1893 et 1897) exigea de déplacer la journée d’action au début du mois de septembre afin d’éviter qu’elle ne devienne une commémoration des évènements de Haymarket. Dans d’autres pays, dont la Belgique et la France, le 1er mai devint un jour férié, afin d’empêcher les grèves de prendre place.

    Aujourd’hui, les célébrations du 1er mai sont souvent limitées, en taille et en combativité. Mais dès que le mouvement des travailleurs entre en lutte, il revient aux origines de la tradition de cette journée. Aux États-Unis par exemple, le 1er mai 2006, une grève générale des sans-papiers a rencontré un gigantesque succès, avec des millions de participants, contre un projet de loi contre l’immigration clandestine. En 2011, il y a eu 100.000 manifestants à Milwaukee, au Wisconsin, contre les attaques antisyndicales du gouverneur Walker. En 2010, le régime turc a été forcé d’accepter, pour la première fois depuis plus de 30 ans, que le 1er mai soit commémoré place Taksim. Des centaines de milliers de manifestants étaient présents. En 2011, ce succès fut répété. En Espagne, le 1er mai 2011 s’est déroulé tout juste avant le début du mouvement des Indignés, mais au moins 200.000 personnes étaient descendues dans les rues contre les mesures d’austérité des gouvernements.

    L’organisation mondiale de la résistance contre le capitalisme et l’exploitation est à la base de la tradition du 1er mai. Refaisons à nouveau de cette fête des travailleurs une journée de lutte pour la solidarité et le socialisme !

    [divider]

    Quelles sont les origines du 1° mai ? – Par Rosa Luxemburg

    Rosa Luxembourg (1871-1919) est une révolutionnaire marxiste cofondatrice de la Ligue spartakiste, puis du Parti communiste d’Allemagne. Elle fut assassinée à Berlin en janvier 1919 pendant la révolution allemande, lors de la répression de la révolte spartakiste.

    L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures [1], est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

    De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

    Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1° mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1° mai 1890.

    Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 [2]. A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne [3] de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1° mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

    A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1° mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fût suffisant de manifester le 1° mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1° mai devait être une institution annuelle et pérenne.

    Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1° mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.

    Notes :

    [1] L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.

    [2] Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.

    [3] Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop