Tag: Pompiers

  • Grève du 22 avril : Action des pompiers de la zone Hainaut Centre

    Une action des pompiers de la Zone Hainaut Centre provenant des postes d'Enghien et de Soignies a pris place ce matin à 6h. Une douzaine de sapeurs pompiers professionnels et de volontaires ont voulu marquer leur désaccord avec les mesures d'austérité du gouvernement et ont installé un barrage filtrant dans un des carrefours de la ville de Soignies. Ils y ont distribué des tracts aux automobilistes expliquant pourquoi cette journée d'action était importante et qu'il faudra aller plus loin dans le combat.

    Évidemment, le fameux et très maladroit passage en zone (voir notre article à ce sujet) était aussi discuté par les pompiers présents. En effet, plusieurs ont effectué des prestations qui n’ont toujours pas été payées et une majorité disposent de fiches de salaire comprenant des inexactitudes. A cela s’ajoute encore les innombrables problèmes administratifs provoqués par ce passage.

    Un correspondant

  • Les pompiers du Hainaut-Centre en colère !

    pompiers07

    Ce lundi 1er décembre, 150 pompiers venus principalement des casernes de La Louvière et de Mons, mais aussi de Quiévrain, de Soignies et d’Enghien, ont manifesté dans le centre ville de La Louvière. Cette manifestation avait été appelée en front commun par les trois organisations syndicales pour signifier notre mécontentement quant au fameux passage dans la zone “Hainaut-Centre” suite à la grande Réforme des services d’incendies qui prendra place ce 1er janvier 2015.

    Par un correspondant.

    Depuis, plusieurs années, nous avions besoin d’une réforme profonde de notre fonctionnement, cela a été dramatiquement illustré lors de la catastrophe de Ghislenghien en 2004 lorsque nous avons, entre autres, perdu plusieurs frères. L’idée générale de cette réforme sera grosso modo de moderniser nos services en les regroupant dans des zones (plus ou moins similaires aux zones de Police) afin d’optimiser la qualité et la gestion ainsi que de renforcer la sécurité et le bien-être des pompiers.

    Mais, malheureusement, nous avons de plus en plus le sentiment que cette réforme se fait dans une opacité totale et avec un manque de moyen financier évident, même si une aide financière du gouvernement fédéral est prévue.

    En effet, à un mois du passage en zone, nous n’avons toujours pas de simulateur de salaire efficace qui permettrait de calculer réellement nos salaires dans les prochaines mois, que cela soit pour les corps professionnels ou les corps volontaires. C’est un peu comme si un nouvel employeur vous engageais sans vous signifier exactement vos futurs conditions de travail et vos tâches. Il n’y a aucun renseignement pour les primes de départ ou encore des primes de nuit et des jours de congés pour les sapeurs pompiers volontaires. Le plan de management zonal qui définit la “vision” future des pompiers de notre région décrit les citoyens que nous protégeons par clients et des mots du privé sont insidieusement glissés comme “culture d’entreprise” ou encore “flexibilité”. Enfin, aucune promesse n’est faite sur d’éventuels engagements de pompiers professionnels. Il ne s’agit ici que de quelques un de nos soucis quant à la réforme.

    Ainsi nous nous sommes rendus bruyamment dans la maison communale de La Louvière afin d’y rencontrer le bourgmestre, Jacques Gobert (PS), qui sera aussi le futur Président de la zone Hainaut-Centre et le futur commandant de zone, le capitaine Philippe Staquet. Evidemment, aucune réponse n’a été donné à nos questions. Ainsi, tant le bourgmestre que le futur commandant de zone ont dû assumer de se faire parfois chahuter et ce dernier s’est fait rappeler qu’il deviendra colonel et verra, lui, son salaire considérablement augmenter. Le fait qu’il soit choisi par un conseil de bourgmestres qui n’a aucune compétence opérationnelle me fait poser la question d’une élection de l’état-major zonal par la base. Un officier doit être élu par nous s’il veut être reconnu comme tel !

    Nous sommes donc sorti en colère et les syndicats ont promis d’amplifier et de durcir les actions dans les semaines à venir.

    Photos : Gloma Photography

  • Pompiers en lutte : Le gaz ne parvient pas à disperser la combativité des guerriers du feu

    Sur les 17.000 pompiers que compte la Belgique, 1.000 à 1.500 étaient à Bruxelles ce vendredi 13 décembre (c’est un peu comme si 50.000 salariés de l’enseignement descendaient dans la rue). En cause : la réforme du statut des combattants du feu et les réponses abracadabrantesques du gouvernement face aux problèmes qu’ils soulevaient depuis longtemps pour certains. Si la police a essayé de contenir leur rage par les gaz et les matraques, elle fut vite débordée et la ‘‘Zone Neutre’’ fut vite envahie par les sapeurs qui réclamaient audience auprès du gouvernement.

    Par un militant bruxellois du PSL (photo: Collectif Krasnyi)

    Une fédération qui ne fait aucune unanimité

    C’est que la colère gronde chez les sapeurs. Envers leur fédération de métier notamment. Celle-ci étant perçue comme une ‘‘amicale d’officiers qui protège ses intérêts’’ pour certains, comme ‘‘déconnectée de la réalité’’ pour les plus gentils. Ainsi, les critiques fusent ‘‘les grands responsables vont prendre trois grades et le pompier de base va perdre 10% de son salaire’’ a-t-on même pu lire dans La Libre. Les commentaires des pompiers sur le site du Soir sont même beaucoup plus acerbes ‘‘La fédération est une amicale, pas un syndicat, elle n’a donc pas à discuter du statut. Elle ne nous soutient pas, ben ouais on ne la soutient pas non plus. Oui les officiers ont obtenu un grade et un salaire plus élevé, ils sont donc content “On n’a obtenu certaines choses”.’’ On peut compléter par cette carte blanche dans La Libre : ‘‘On a l’impression que les négociations se passent […] au dessus du personnel de terrain et que certains interlocuteurs ‘‘officiels’’ de la ministre de l’intérieur travaillent d’avantage pour un petit groupe de personnes que pour l’ensemble de la profession.’’

    Cette même fédération regrette que les ‘‘compromis’’ n’aient pas été respectés. C’est sûr qu’il est plus facile de dire cela une fois au sommet de la fédération… En attendant, les pompiers n’étaient pas de cet avis et ils l’ont fait savoir.

    Un gouvernement qui n’a pas carte blanche

    Et ils n’ont pas été tendres envers le gouvernement non plus. Car ces fameuses ‘‘négociations’’ se sont déroulées dans un climat tendu : pas de documents communiqués, impossibilité pour les dirigeants syndicaux de communiquer vers la base et absence de propositions de négociations. Un manque de respect si ce n’est une insulte.

    Les propositions du fédéral étaient d’imposer des tests physiques aux pompiers (ce qui était réclamé depuis longtemps par beaucoup d’entre eux) alors que pendant 30 ans rien n’a été demandé aux pompiers (ce qu’eux même reconnaissent comme anormal) et du jour au lendemain, on exige d’eux des réussites astronomiques pour des tests qu’il faudrait préparer au détriment des missions de terrain.

    De même la réforme est censée être financée à 50% par le fédéral et à 50% par la commune (ou la région suivant les casernes) mais personne n’a oublié la faillite du holding communal (ex Dexia, Belfius) et la perte de la manne financière qu’il représentait : au final, cela risque surtout d’être à la population de payer ou aux pompiers ou plus certainement aux deux. L’austérité s’applique ainsi à tous les niveaux de pouvoir… et à tous les différents métiers.

    Enfin, la question du statut représente un recul énorme pour ces combattants du feu, qui ont peur qu’une harmonisation par le bas s’effectue au détriment des besoins réels en volontaires et professionnels. Tout cela est pourtant essentiel pour la population.

    Des promesses et des compromis

    La Libre a titré que les ‘‘pompiers [furent] rassurés par Joëlle Milquet’’. Pourtant, les réactions à chaud montraient plutôt que ceux-ci n’étaient pas prêts à se laisser faire si jamais la ministre essayait de leur faire un sale coup.

    En effet, accueillis à coups de matraques et de gaz lacrymo, aucune confiance n’a pu être restaurée. Ainsi, Milquet a promis de créer une étape ‘‘transitoire’’ pour la réforme via une ‘‘commission C’’ où les syndicats seraient présents afin d’étudier les textes de réformes. Il s’agit d’une tactique classique pour les élites : ‘‘encommissionner’’ les représentants des travailleurs afin de freiner la lutte contre la casse sociale par des palabres interminables. Mais la casse sociale aura lieu, c’est une certitude. Toutes les instances de pouvoir sont ‘‘priées’’ de faire des ‘‘assainissements’’. Enseignants, pompiers, travailleurs communaux,… sont logés à la même enseigne, à quelques différences près.

    Et si les dirigeants syndicaux se réjouissent des négociations pour l’instant, eux-mêmes avouent que si les propositions fédérales ne sont pas suffisantes, les pompiers reviendront manifester, preuve s’il en est que la base des sapeurs-pompiers est vigilante et est prête à remettre le couvert quand il le faudra.

    La répression aux abois

    Et le gouvernement se doute bien que la grogne des pompiers ne s’arrêtera pas là. D’ailleurs, si les policiers avaient réussi à contenir les sapeurs le vendredi l3, les maigres victoires n’auraient même pas existé.

    Le gouvernement sait que la rage monte et il commence à préparer sa riposte en cas de nouvelles actions. Leurs déclarations dans les médias sont quasi unanimes ‘‘les pompiers utilisent pour leurs intérêts des véhicules publics’’, préparant ainsi l’appareil répressif à se mettre en branle au cas où pareil cas se reproduirait (avec l’approbation de la Fédération qui porte les même critiques)

    Il nous faut une lutte généralisée

    Cette situation pose clairement la question du plan d’action pour demain : les pompiers doivent-ils continuer à mener des actions efficaces et combatives mais isolés des autres franges de la société ?

    Derrière cette question se pose la nécessité d’un plan d’action combatif réunissant toutes les victimes de l’austérité, du fédéral aux communes, pour faire reculer les coupes d’austérité et les attaques antisociales. Obtenir des acquis durables nécessite de s’unir derrière un programme clair, orienté vers la satisfaction des besoins de la population et non vers les impératifs de la dictature des marchés et de l’économie capitaliste. Et pour défendre ce programme, il nous faudra bien plus que des ballades entre Bruxelles-Nord et Bruxelles-Midi.

    L’alliance D19-20, une collaboration inédite entre producteurs de lait et syndicalistes contre les politiques d’austérité, a vu le jour pour mener des actions de blocage afin d’empêcher la tenue du sommet européen du 19 décembre prochain. Nous soutenons et participons à cette initiative, qui devra se poursuivre ensuite. Elle exprime la radicalisation et la volonté de lutter qui s’opère à la base parmi nombre de militants syndicaux.

    L’idée d’avoir des actions plus combatives et de passer à l’offensive émerge du débat et cherche une expression. Pour bloquer les politiques d’austérité, les travailleurs ont besoin d’élaborer collectivement un véritable plan d’action combatif allant crescendo, y compris en recourant à l’arme de grève(s) générale(s) aux niveaux belge et européen.

  • Pompiers: la lutte paie, mais la vigilance reste de mise

    Quelques centaines de pompiers venus de tout le pays ont mené action au Lambermont, le siège du premier ministre Di Rupo, au début de ce mois d’octobre. Ils revendiquaient que le gouvernement applique enfin toute un série de mesures promises de longue date dans le cadre de la confection du budget fédéral.

    Par Tim (Bruxelles)

    Les pompiers exigeaient un entretien avec la premier ministre et le ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, et ont d’abord refusé de rencontrer la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, la ministre responsable des services d’incendie. En agissant de la sorte, ils espéraient pouvoir expliquer leurs positions au gouvernement entier, puisqu’ils n’avaient plus la moindre confiance en la ministre Milquet, qui avait à plusieurs reprises négligé de concrétiser les accords du passé.

    Les revendications des pompiers sont très diverses, ce qui donne une bonne vue d’ensemble de la situation difficile dans laquelle beaucoup de corps de pompiers doivent actuellement travailler. Il y a entre autres la revendication de la professionnalisation des pompiers ‘‘volontaires’’ : aujourd’hui, une majorité des pompiers n’a pas de statut fixe, ils sont appelés et payés en cas de situation d’urgence. Pourtant, les ‘‘volontaires’’ exercent le même travail que leurs collègues ‘‘fixes’’ et doivent eux aussi rester disponibles lors de leurs heures de garde, ce qui rend difficile toute combinaison avec un autre emploi ou une vie de famille. Qui penserait à appliquer cette approche à un propriétaire de magasin, par exemple, qui paierait ainsi son personnel uniquement pour le moment où des clients se trouvent dans l’officine… Les pompiers revendiquent donc avec raison que les volontaires soient reconnus comme des pompiers de plein droit.

    Autre plainte des pompiers : leur financement limité, ce qui se traduit en manque de personnel et de matériel, ce qui concrètement rend impossible de disposer d’un service sécurisé et de qualité. Des pompiers ont ainsi raconté que des collègues de Liège et du Limbourg ont dû aller mendier de vieux gants et de vieux vestons de travail auprès de leurs collègues de Bruxelles, souvent mieux équipés… Leur propre service n’a pas les moyens d’acheter un matériel décent.

    Le gouvernement avait premièrement refusé de rencontrer les pompiers, une grande partie des pompiers est alors resté sur place, rue de la Loi, jusqu’à 23h. Ce n’est qu’après une nouvelle série de promesses de la part du gouvernement, que le blocage du Lambermont a été levé, mais pas sans avertissement : si le gouvernement n’honore pas ses promesses, les pompiers reprendront le chemin de la lutte !

    • Reportage-photos du Collectif Krasnyi
  • Liège : solidarité avec les pompiers !

    Les différentes unités de pompiers de Liège ont montré leur colère à plusieurs reprises ces deux dernières semaines, devant les hôtels de villes de Liège et de Visé, dans les rues, mais aussi devant le lieu sinistré de la rue Léopold.

    Par Daphné (Liège)

    Le 30 janvier nous avons pu voir le ras le bol des travailleurs en Belgique, mais aussi des pompiers de Liège qui ont fonctionné au ralenti en solidarité avec les travailleurs. Soir de grève générale, mais aussi soir de conseil communal, après trois semaines d’actions, les pompiers ne voient toujours rien venir du côté des communes. Pendant que les conseillers communaux et le bourgmestre sont en pleine discussion, une trentaine de soldats du feu a décidé de prendre en otage le repas annuel de ceux-ci « Demeyer, on compte jusqu’à 100. Si tu n’es pas là, on mange tout ! »

    Tout ce que les pompiers veulent, c’est être entendus par le bourgmestre Une action symbolique, puisqu’ils n’ont décidé de n’entamer que quelques plats, ils veulent juste être entendus, pas couper le dialogue à jamais.

    Mais ce 4 février, ne voyant pas d’avancées majeures pour la profession, ce n’était plus les pompiers avec leurs outils de travail que nous avons pu voir au centre de Liège, mais leurs femmes et leurs mères. Elles aussi font part de leur ras le bol, elles en ont marre de voir leur mari et leurs enfants partir risquer leur vie tous les jours pour un salaire de misère et peu de reconnaissance des autorités. Elles veulent que le métier de pompier soit reconnu métier à risque mais veulent aussi qu’ils puissent profiter de locaux adaptés et non vétustes comme nombreux le sont à Liège.

    Les pompiers et leurs familles veulent non seulement une revalorisation salariale et des locaux adaptés mais veulent aussi avoir accès aux comptes de l’intercommunale. Il y a trop d’inégalités au niveau des différentes communes et cela n’est pas normal !

    Suite à ces actions, Serge Cappa (président de l’intercommunale) répond : «Les communes ont augmenté leur dotation de 3 à 4,5% et nous avons programmé des gros travaux pour mettre en conformité les bâtiments »

    Cela est toujours insuffisant pour les pompiers, ils ont décidé de continuer leurs actions tout en assurant la sécurité de la population. Nous devons donc nous attendre à de nouvelles démonstrations de colère de nos pompiers Liégeois dans les jours à venir.

    Les nouvelles mesures du gouvernement et la mauvaise volonté des communes concernant ce genre de profession démontrent qu’il est nécessaire de s’unir pour qu’enfin nous soyons TOUS entendus ! Le président de l’intercommunale Liégeoise présente son placebo pour calmer les esprits, nous ne devons pas nous arrêter de lutter pour des semblants de solutions !

  • Liège : Les pompiers en colère rendent leur prix du ''Liégeois de l'année''

    Pour la défense de nos droits syndicaux, pour un contrôle réel des travailleurs sur leur intercommunale

    Hier après-midi, place du Marché à Liège. Toutes sirènes hurlantes, les pompiers arrivent devant l’Hôtel de Ville, sautent des véhicules et allument un feu face l’Hôtel de Ville. A sa main, l’un d’entre eux détient ce prix reçu il y a deux ans, après que plusieurs d’entre eux aient risqué leur vie suite l’explosion de janvier 2010. A ce moment-là, les médias réservaient une place de choix l’héroïsme des soldats du feu. Comme nous l’explique un de ces travailleurs : ”quand les journalistes sont là, on peut compter sur les politiciens pour être présents, avec un beau sourire, mais pour résoudre nos problèmes, il n’y a plus d’accolades, plus de sourires, plus personne !”

    Peter, responsable de la communication pour le front commun syndical, nous explique rapidement la situation, alors que ses camarades s’affairent autour du feu. ”Il y a une bonne dizaine de jours, nous avons donné notre cahier de revendications. Nous contestons une mesure disciplinaire l’encontre d’un de nos camarades, nous exigeons d’améliorer le bien-être des pompiers travers la rénovation des bâtiments et l’amélioration de l’hygiène et, enfin, nous voulons une transparence réelle dans la gestion de l’intercommunale. On nous donne accès aux comptes de la société mais de façon très symbolique. En bref, nous ne savons rien avec précision, et c’est bien pratique pour la direction, afin de nous empêcher d’avoir des revendications salariales trop importantes par exemple.”

    Il poursuit: ”Nous n’avons constaté aucune avancée. Depuis le début, c’est le blocage de la part du président de l’intercommunale, Serge Cappa (bourgmestre PS de Beyne-Heusay) Pire, il nous a menacés de nous bloquer notre salaire fin du mois. Et nos droits syndicaux alors? Comme l’intercommunale bloque, nous allons mener des actions directement devant les bourgmestres lors des conseils communaux. Mais il faut bien savoir que si nous partons en actions ainsi, nous assurons tout de même la sécurité de la population. Ce ne sont pas nous les irresponsables.”

    Concernant la grève générale de ce lundi 30, il répond sans une hésitation. ”Bien entendu, nous serons en grève. C’est différent de l’action que nous menons aujourd’hui, mais il faut bien comprendre que dans les mesures du gouvernement, la pension des pompiers passe de 62 65 ans, pour des carrières dangereuses et très physiques. Alors oui, nous serons au côté des autres ce lundi.”

    Après quelques minutes, les pompiers s’invitent dans les locaux de l’Hôtel de Ville pour y rendre ce prix présenté comme une marque de respect pour leur courage, et qu’ils ressentent maintenant comme un bête coup de pub pour des politiciens hypocrites. Du côté de la population, par contre, le respect est bien réel, et la solidarité avec les soldats du feu est limpide. Applaudissements et sourires parcourent la petite foule, et des rires aussi, quand les pompiers éteignent le feu avec l’aide des enfants.

    Chacun comprend bien les risques qu’ils encourent pour la sureté de tous. Et puis, comme l’a dit une spectatrice de l’évènement d’un certain âge, en regardant la façade arrosée ; ”De toute façon, aujourd’hui, on a tous des raisons d’être en colère.”

    Photos d’Emilie Heck

    Un grand merci à Emilie et Marine, qui nous ont envoyés ces superbes photos.

    Photos de Marine Dufaux

  • Dinant: Les pompiers manifestent contre les propos scandaleux d’un échevin du MR

    Jeudi dernier, des pompiers en colère ont fait un peu de grabuge à Dinant, en face d’un Hôtel de ville recouvert de mousse. A la base de cette manifestation, il y a les propos ‘‘déplacés’’ de l’échevin Victor Floymont (MR). Jugez plutôt : “Les pompiers coûtent cher, sont parfois trop nombreux en mission, sont parfois payés à rien faire.’’

    Encore heureux que les travailleurs du feu ne sont pas constamment en service et sont payés pour être disponibles en cas de problèmes ! Si cela ne fonctionnait pas ainsi, comment gérer efficacement les catastrophes ou les incendies ? Il faudrait fonctionner avec une liste d’attente en cas d’incendie peut-être ? ‘‘Nous ne nous sentons plus soutenus et nous étonnons que l’argent soit plus important que la sécurité des Dinantais et des pompiers” a déclaré un pompier.

    L’échevin libéral Floymont ne comprend visiblement pas quel est le travail effectué par les services incendies. Selon l’échevin, on pourrait se contenter d’envoyer trois hommes lors d’une intervention seulement, à la place de six, comme cela est légalement convenu.

    Les pompiers ont donc décidé de mener action et de se rendre à l’Hôtel de Ville pour exprimer leur colère et exiger le respect qu’ils méritent pour leur travail. Le travail des pompiers est par définition un travail qui s’effectue généralement dans des conditions particulièrement difficiles et risquées. Ces services doivent être disponibles jour et nuit, l’inverse serait terrible. Les travailleurs du feu s’occupent de notre sécurité, mais qui s’occupe de la leur ? Selon cet échevin libéral, on peut épargner sur leur sécurité et la nôtre.

    C’est aussi l’avis du bourgmestre Richard Fournaux (MR lui aussi), qui a déclaré que “Sauver des vies a bien un prix, croyez-moi, et ce prix augmente d’année en année. C’est pourquoi nous réfléchissons à la façon d’épargner de l’argent car on n’en sort plus. Et tous les services communaux sont concernés par ces mesures d’économie.’’ Cela n’a pas satisfait les pompiers, qui ont milité début d’après-midi. L’échevin Floymont a refusé de répondre.

    Cet exemple illustre parfaitement ce que signifie la politique d’austérité (de ‘‘rigueur’’ dirait Elio Di Rupo…). Cela veut dire de s’en prendre à nos services publics, même aux plus vitaux, et tant pis pour la sécurité de la population. Nous trouvons que ces pompiers ont eu bien raison de protester, et qu’ils doivent défendre leur salaire et leurs conditions de travail, et revendiquer leur amélioration. Etre prêt jour et nuit à intervenir dans des conditions dangereuses n’est pas un travail facile, cela exige de bons salaires et les meilleures conditions de travail possibles.

  • Manifestation des pompiers à Bruxelles, rapport et photos

    Le cabinet du ministre président de la région Bruxelles capitale a été secoué ce jeudi matin par une manifestation musclée des pompiers bruxellois. Ce n’est pas la première fois que les pompiers descendent dans les rues pour défendre leurs revendications et leurs conditions de travail.

    Stephanie R et Nico M (Bruxelles)

    Rappelons-nous que dernièrement ils étaient déjà sortis pour faire valoir la reconnaissance de leur profession comme un métier dangereux. Aujourd’hui, bien qu’il n’y ait pas d’avancée significative vis-à-vis de ce dossier, le sujet de leur colère est autre.

    Eric, pompier à Bruxelles nous a expliqué : « Les recrutements, nominations et promotions sont régies par une loi cadre qui fixe le pourcentage de pompiers néerlandophones et francophones à l’intérieur du service. Le problème, c’est que cette loi-cadre peut sauter à la moindre plainte et bien souvent aussi à chaque changement de majorité politique. La plupart du temps il s’agit d’une des deux communautés qui se sent sous représentée. Aujourd’hui la situation est bloquée, nous n’avons plus de cadre linguistique en place et donc on ne recrute plus. Si bien qu’avec les départs, prépensions ou pensions, on n’embauche plus de jeunes pour les remplacer. L’autorité compétente, la région, doit faire bouger les choses au conseil d’Etat »

    « De plus le problème se répercute et les conséquences sont nombreuses. Par exemple le fait qu’on recrute par paquets fait que la formation des nouveaux ne se fait pas dans des conditions idéales : les anciens sont partis ou alors le nombre de nouveaux à former est trop élevé. Sans parler des problèmes pour la sécurité de la population, sans embaucher, le personnel diminue et c’est à terme un camion en moins pour les interventions »

    On doit recadrer la lutte des pompiers dans la situation générale dans laquelle on se trouve. Avec la crise économique les Etats ont sorti des milliards pour sauver le secteur financier qui depuis des années jouait au casino sur les grandes places boursières mondiales. En puisant dans les caisses publiques pour sauver les banques les Etats ont aggravés leur déficit budgétaire et leur dette. Aujourd’hui la question est de savoir a quel moment il va falloir prendre les mesures pour combler ces problèmes dans les caisses publiques : une politique d’austérité, des services publics déjà sous financés qui verront leur budget diminuer encore, santé, enseignement, ce sont les travailleurs et leurs familles qui vont en fin de compte payer pour cette crise.

    En Belgique, les autorités ont décidé de diviser les efforts budgétaires entre le fédéral, les régions et les communes. Les entités locales se retrouvent donc à devoir faire des coupes budgétaires dans leurs différentes compétences. On a vu les coupes dans l’enseignement et les luttes des enseignants en octobre, aujourd’hui le problème des pompiers n’est pas étranger, ni même celui du manque de personnel dans les hôpitaux. Nous avons besoin d’une lutte généralisée pour défendre la qualité et l’accessibilité de nos services publics. Au-delà du problème du cadre linguistique les pompiers seront aussi confrontés au manque de moyens pour embaucher.

    Mais aujourd’hui il s’agit d’une division linguistique. La loi-cadre votée au parlement bruxellois donne souvent des discriminations soit à l’embauche soit pour les promotions ou nominations quand les quotas sont atteints. Si bien qu’une des deux communautés se sent finalement discriminée lorsqu’on lui ferme la porte car elle ne parle pas la bonne langue. Ce qu’on a besoin c’est d’une formation de langue pendant les heures de travail pour former les travailleurs au bilinguisme et ainsi éliminer les discriminations sur base linguistique.

    Alors que des pompiers de Wallonie sont venus en solidarité soutenir cette manifestation, aujourd’hui la manifestation des pompiers ne s’est pas fait en front commun syndical. L’initiative du SLFP et de l’ACV n’a pas été suivie par la CGSP-ACOD ni par la CSC. Cette division souligne le fait que les directions syndicales doivent rompre les liens avec les partis traditionnels. Nous avons besoin d’actions les plus larges possible et d’unités pour défendre nos revendications. Les liens qu’entretiennent directions syndicales et partis de l’Olivier sont venus aujourd’hui miner une action pour les conditions de travail des pompiers et pour la sécurité de la population.

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