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Tag: Pologne
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Pologne: Le conflit dans la classe dominante n'offre pas d'alternative aux travailleurs
A peine entré en fonction, le nouveau gouvernement PiS (Droit et Justice) n’a pas perdu de temps pour montrer son côté autoritaire. Il s’est d’abord attaqué au tribunal constitutionnel, en refusant d’assermenter des juges élus sous l’ancienne majorité, et en faisant passer en pleine nuit une réforme qui entrave le travail du tribunal. Désormais, le président du tribunal ne pourra plus choisir l’ordre de traitement des dossiers, ce qui fait qu’une loi pourrait être appliquée pendant 3 ans avant d’être jugée anti-constitutionnelle. Le PiS a aussi annoncé le remplacement des dirigeants des médias publics, ce qui a provoqué des démissions de journalistes en chaîne.Par Tiphaine, Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière)
En réaction, un Comité de Défense de la Démocratie (KOD) s’est créé, officiellement apolitique mais en fait influencé par les partis néolibéraux Platforma Obywatelska (PO) et Nowoczesna. PO vient de perdre sa majorité aux élections parlementaires de septembre, Nowoczesna pourrait donc devenir le principal parti d’opposition. Le KOD a appelé à des manifestations qui ont rassemblé jusqu’à 50 000 personnes à Varsovie.
Il est courant en Pologne que les têtes des médias changent après un changement de majorité ; et les juges constitutionnels que le président Duda a refusé d’assermenter avaient été élus suite à une réforme du PO elle aussi controversée. Alors pourquoi les manœuvres du PiS ont-elles provoqué un tel tollé en Pologne et à la Commission Européenne ?
C’est surtout la manière brutale et ouverte dont le PiS a opéré qui a choqué. L’ancien premier ministre Kaczynski, qui tire encore les ficelles du parti, a été jusqu’à avoir une réunion secrète avec le président hongrois Orban, connu pour son muselage des médias et les attaques contre sa propre constitution. Pour le camp des néo-libéraux polonais, c’est aussi une occasion de se restructurer après leur défaite et de faire une démonstration de force.
Ces manifestations semi-massives attirent surtout les classes moyennes mais très peu la classe ouvrière. Le PiS a été élu sur base de promesses sociales qui lui ont permis de récupérer beaucoup des voix des travailleurs, par exemple l’augmentation du salaire minimum, la diminution de l’âge de la retraite et la création d’une allocation mensuelle de 500zl (125€) par enfant. Cependant, ces promesses sont loin d’être réalisées, et le gouvernement a déjà tenté d’en réduire la portée. Par exemple, l’allocation de 500zl ne sera versée qu’à partir du deuxième enfant. Les promesses sur les salaires et la retraite sont encore en discussion – les travailleurs polonais vont rapidement voir où se trouvent les vraies priorités du gouvernement.
La plupart des travailleurs restent donc en retrait du mouvement en attendant de voir la réalisation de ces promesses. La majorité des dirigeants du syndicat Solidarno?? est d’ailleurs en faveur du gouvernement et on ne peut pas s’attendre à une lutte généralisée des travailleurs dans la prochaine période. Il y a par contre déjà eu des luttes sectorielles depuis l’élection du PiS, par exemple dans une centrale électrique et chez les travailleurs sociaux.
Même chez les travailleurs qui ne partagent pas ces illusions, il n’y a pas grand enthousiasme à se lever pour des juges constitutionnels et des médias qui dénigrent leurs luttes et ne défendent pas leurs intérêts. Le journal Gazeta Wyborcza a interviewé des monteurs, cameramen et journalistes de base de la télévision nationale au sujet des changements dans les médias. Il se trouve que ceux-ci sont plus préoccupés par les contrats précaires, les faibles salaires et les statuts forcés d’auto-entrepreneur que par la direction de la chaîne, et que du reste eux-même doivent cacher leurs opinions politiques pour avoir des contrats.
C’est pourquoi la nouvelle formation de gauche Razem a organisé ses propres rassemblements en défense de la constitution. Ce parti a été créé début 2015 et a connu une progression relativement forte. Il a appelé à défendre la constitution sur la base des droits sociaux et des principes de la « justice sociale » qui y sont inscrits.
Pendant cette période, le parti a aussi participé à une campagne contre le licenciement de 4 syndicalistes de l’entreprise PolskiBus. Ce cas n’est pas isolé, la répression contre les syndicalistes est très forte malgré l’article 12 qui défend le droit de se syndiquer. Razem a donc déclaré que si le KOD et le PO défendent la constitution dans les mots, on ne les voit pas agir pour défendre les droits qu’elle garantit.
Ce qu’ils ont surtout montré, c’est que même si les droits des travailleurs existent sur le papier, ils ne sont pas appliqués s’ils ne sont pas constamment défendus par les luttes. La constitution a été rédigée en 1997 sous un président social-démocrate (SLD), et il est vrai que le texte a une certaine phraséologie de gauche. Mais la constitution venait avant tout sanctionner la forme d’Etat qui convenait à la nouvelle classe dominante, après que l’économie capitaliste se soit stabilisée et la situation politique avec elle.
Tous les droits démocratiques garantis sont limités par la formule « Les restrictions à l’exercice des libertés et droits constitutionnels ne peuvent être imposés que par la loi et seulement lorsque cela est nécessaire à la sécurité et l’ordre public de l’Etat démocratique » (Article 31). En d’autres termes, la démocratie s’arrête là où commence la sécurité de « l’économie sociale de marché » qui est la « base économique de la République Polonaise » (Article 20).
C’est une bonne initiative de la part de Razem d’avoir mobilisé indépendamment du KOD. Mais la gauche polonaise doit montrer clairement qu’il s’agit d’un affrontement entre deux fractions de la classe dominante sur la façon de défendre ses intérêts. A ce jeu, il n’y a qu’un seul perdant : la classe ouvrière, soit par la politique autoritaire du PiS, soit par la politique économique des néo-libéraux s’ils reviennent au pouvoir dans 4 ans.
Mais à ce jour, il n’y a pas d’organisation qui représente une alternative à ces deux partis, c’est à dire qui organise politiquement la classe ouvrière et qui défende ses intérêts contre la classe capitaliste. Razem est pour l’instant dans une position ambigüe en cherchant à défendre à la fois les intérêts des travailleurs et les institutions qui sont un outil de leurs exploiteurs. Alternatywa Socjalistyczna (section-soeur du PSL en Pologne) est intervenue dans les rassemblements de Razem en défendant l’indépendance politique de la classe ouvrière et la nécessité d’un programme clair de lutte contre le capitalisme.
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Pologne: Le parti dirigeant perd les élections dans la colère des travailleurs
Le parlement se déplace à droite
Les 8 ans de règne du gouvernement néo-libéral « Plate-forme Civique » sont finis. Le 25 octobre, le parti d’opposition conservateur, « Loi et Justice », a gagné les élections contre le parti dirigeant. Ce coup final vient après la précédente défaite de Plate-forme Civique aux élections présidentielles de mai où ils ont également perdu contre le candidat de Loi et Justice. La colère montait parce que le gouvernement s’éloignait de plus en plus de la réalité vécue par la plupart des travailleurs. Le mandat de Plate-forme Civique n’a été que législation anti-ouvrière, attaques sur l’âge de la retraite et privatisations massives.Par Kacper Pluta, Alternatywa Socjalistyczna (CIO-Pologne)
Alors qu’il recevait d’énormes fonds de la part de l’UE, ce gouvernement a échoué à résoudre les problèmes structurels d’infrastructure et des services publics. Tout en dépensant cet argent en investissements tapageurs, comme les trains à grande vitesse ou les stades de sport, l’État a laissé les chemins de fer locaux, la santé et le secteur de l’énergie tomber en décrépitude. Le mécontentement des travailleurs envers le gouvernement a atteint son paroxysme quand les politiciens ont exprimé des idées à côté de la plaque, comme “Pour avoir une vie meilleure, il suffit de trouver un meilleur emploi et un emprunt” (le Président) ou encore “seul un idiot ou un voleur pourrait travailler pour moins de 6000 zlotys (environ 1500 €) par mois” selon un des ministres (alors que la plupart des travailleurs polonais gagnent moins d’un tiers de ce nombre!)
Cette érosion du soutien au gouvernement entre mai et octobre s’est aussi illustrée dans le mouvement ouvrier. Pendant les deux derniers mois avant les élections, un grand nombre de mobilisations ont eu lieu dans différents secteurs – il n’y a pas eu une semaine sans manifestation de plusieurs milliers de personnes dans la capitale ! En particulier, les mineurs et les infirmières se sont engagés dans une lutte spectaculaire. Comme nous le disions plus tôt cette année, l’accord entre les syndicats des mineurs et le gouvernement ne donnait aucune garantie aux ouvriers. Et en effet, en septembre, les mineurs ont fait face à la perspective que leurs salaires ne soient pas payés. Les infirmières ont lutté pour l’augmentation de leurs salaires très bas. Grâce à des grèves locales déterminées et à la menace d’une grève générale, elles ont gagné des promesses du ministère. Cependant, la lutte pour concrétiser ces promesses continue. D’autres groupes, comme les travailleurs hospitaliers, les enseignants, les bûcherons, les pompiers et d’autres encore, sont aussi descendus en rue. Malheureusement, ces manifestations étaient souvent marquée par de fortes illusions électorales. A l’exception de dirigeants syndicaux plus combatifs très peu nombreux, les représentants syndicaux ont généralement échoué a appeler à davantage de lutte, se concentrant seulement sur le besoin de se débarrasser de Plate-forme Civique dans les urnes. Aucune perspective de luttes futures ou de grève générale n’a été donnée.
Les résultats électorauxEn résultat de cette élection, Lois et Justice – parti conservateur avec des éléments de populisme de droite – a gagné une majorité qui lui permet de former un gouvernement seul (tous les gouvernements depuis 1989 ont été des coalitions). Les politiciens de ce parti sont beaucoup apparus face aux assemblées et manifestations des travailleurs, promettant l’annulation des réformes de la retraite, la taxation des banques et des supermarchés, l’introduction de d’allocations familiales et d’exonérations fiscales pour les plus pauvres.
Ces promesses peuvent créer des illusions parmi la classe ouvrière. Cependant, la lune de miel sera terminée quand leur programme de “capitalisme national”, en partie inspiré par le régime de Victor Orban en Hongrie, ne répondra pas aux attentes des travailleurs. Il est très probable que les conservateurs se tourneront alors vers leurs armes populistes traditionnelles : les attaques contre les femmes, les minorités et la gauche. Ils parlent déjà d’introduire “l’éducation patriotique” dans les écoles, même pour les enfants les plus jeunes. Il faut préciser que lors de leur dernier gouvernement (2005-07), Loi et Justice avait nommé un politicien nationaliste comme ministre de l’éducation, dont les actions ont provoqué le plus grand mouvement de contestation de la jeunesse dans l’Histoire récente de la Pologne.
Loi et Justice affirme que ses dépenses sociales prévues (et la baisse des impôts pour les petites et moyennes entreprises) seront couvertes par l’imposition des banques et des supermarchés. Cependant, les journalistes indiqué qu’en réalité le gouvernement va recourir à des politiques d’assouplissement quantitatif (après avoir pris le contrôle de la banque centrale en 2016), injectant donc de l’argent dans les banques pour davantage de spéculation, malgré leur propagande officielle anti-banques.
Le nouveau parlement a tourné à droite, tout comme la campagne électorale. Les politiciens de tous les partis de droite ont utilisé la xénophobie et attisé la peur des réfugiés et des immigrants. Cela n’est pas sans racine dans la société. Les sondages indiquent que la majorité des jeunes soutiennent les partis de droite d’extrême-droite. Même Korwin-Mikke, qui n’a pas réussi à entrer au parlement cette fois-ci et connu pour ses discours réactionnaire au parlement européen, trouve un soutien disproportionné parmi les jeunes. Depuis le début de la crise des réfugiés en Europe du Sud, de plus en plus d’actes racistes et xénophobes ont été rapportés en Pologne (alors que le nombre de d’immigrants est très faible et qu’il n’y a eu qu’un petit groupe de réfugiés arrivés dans le pays via une association humanitaire privée).
A côté de Loi et Justice et de Plate-forme Civique (dans son nouveau rôle de plus grand parti d’opposition), certains nouveaux partis sont entrés au parlement : Kukiz 15 et Nowoczesna. Le premier est un nouveau mouvement politique populiste de droite, dirigé par une ancienne rock-star. Son groupe de députés nouvellement élus comprend des nationalistes d’extrême-droite, des homophobes notoires et même des politiciens associés aux néo-fascistes. L’autre parti, Nowoczesna, a été créé juste avant l’élection par un néo-libéral radical qui est une personnalité respectée dans le secteur financier. La victoire de Loi et Justice et le succès soudain de ces nouveaux parti montrent que la colère des travailleurs cherche à remplir le vide politique, mais qu’elle est tragiquement canalisée dans des directions réactionnaires. Malheureusement, la bureaucratie syndicale ajoute à cette confusion – le syndicat Solidarno?? a soutenu les candidats de Loi et Justice (et même localement des candidats de Kukiz 15).
La gaucheA la grande surprise de certains, les anciens socio-démocrates de Alliance de Gauche Démocratique ne sont pas ré-entrés au parlement et il n’y aura donc aucun parti de gauche d’aucune sorte à la prochaine assemblée. Bien que les votes cumulés pour Alliance de Gauche Démocratique et Razem (voir plus bas) soient autour de 11%, les lois électorales strictes demandent aux partis et alliances électorales de dépasser un seuil pour entrer au parlement, de qui déforme donc la représentation. C’est un coup massif pour Alliance de Gauche Démocratique – un parti qui a été de tous les parlements depuis 1990, a été deux fois au gouvernement (avec 41% de soutien électoral en 2001) et a eu un candidat présidentiel qui a gagné deux élections consécutives. Cette défaite historique est survenue malgré les tentatives de re-maquiller le vieux cadavre, en mettant à la tête de leur campagne électorale une politicienne auparavant liée à la gauche radicale. Alors qu’elle était officiellement soutenue par la fédération syndicale de masse OPZZ, l’Alliance de Gauche Démocratique n’a pas regagné la confiance des travailleurs. Ils ont payé pour des années de pratiques néo-libérales, de scandales de corruption, de promotion de politiques guerrières et pour leur soutien inconditionnel à l’impérialisme américain (y-compris la participation à la guerre en Irak et la supposée créations de centres de torture de la CIA en Pologne) ainsi que pour leur très faible et droitière campagne aux élections présidentielles en mai.
D’un autre côté, la nouvelle formation de gauche Razem (Ensemble) a terminé cette campagne par un succès. Razem, qui n’a tenu son congrès de formation qu’au printemps dernier, est partie de rien pour remporter plus d’un demi-million de votes (3,6%) – un score sans précédent pour la gauche non-parlementaire en Pologne. Ce n’était pas assez pour entrer au gouvernement, mais c’est suffisant pour remporter des millions de zlotys de financement des partis politiques par l’État. Dans leur campagne, Razem s’est concentré sur certaines réformes pro-travailleurs comme la fin des « contrats-poubelles », l’augmentation du salaire minimum, la taxation des riches, et le renforcement des syndicats et de l’Inspection du Travail. Ils défendaient un programme de logements sociaux, la semaine de 35 heures, et la limitation des salaires et du nombre de mandats des politiciens. Leur message a été renforcé quelques jours seulement avant le vote, quand l’un de leurs représentants a pris part à un débat télévisé et a obtenu un plus fort taux d’approbation que n’importe quel autre candidat alors qu’il était complètement inconnu du public.
Cependant, les limites politiques de Razem sont aussi apparentes. Les dirigeants du parti basent leurs idées sur les États nordiques capitalistes, ignorant le fait que l’état-providence qui a été créé dans ces pays est entré dans un processus de démantèlement depuis 20 ans. Ils s’inspirent de la popularité de Podemos et de Syriza et essaient d’utiliser leur langage – les dirigeants du parti se demandent pendant les réunions publiques «un autre capitalismes est-il possible?» plutôt que «un monde différent est-il possible?» Tout en promouvant les services publiques et la propriété publique de l’industrie, ils restent évasifs sur la question de la nationalisation (dans leur programme, l’État aide à fonder des coopératives et achète des parts des futures industries). Le programme de Razem semble omettre le fait que le capitalisme à son stade actuel ne souhaite pas maintenir le bien-être des travailleurs dans les pays impérialistes les plus riches, sans parler de l’assurer dans les pays capitalistes périphériques ! Il a aussi été rapporté que des candidats de Razem dans différentes circonscriptions ont abaissé leur programme de logement et défendu « l’assistance » aux employeurs. De même, la politique étrangère du parti est pleine d’illusions dans l’UE et l’impérialisme occidental en général.
Même avant les élections, Razem a connu un afflux sans précédent de plusieurs milliers de membres – surtout des jeunes, des étudiants et des indépendants de la classe moyenne (qui cependant travaillent souvent dans des conditions précaires). Nous pouvons nous attendre à ce que le nombre de membres augmente suite au succès électoral. Si Razem veut utiliser ce succès pour construire une alternative réelle à gauche, il doit participer aux luttes et construire une base dans la classe ouvrière.
Les membres de Razem devraient discuter des expériences de Syriza en Grèce, du phénomène de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni, du sort de la gauche portugaise etc. Alternatywa Socjalistyczna (CIO en Pologne) veut prendre part à cette discussion pour aider de nouvelles couches à arriver aux conclusions nécessaires du besoin d’un programme socialiste révolutionnaire. Un programme pour une économie démocratiquement planifiée sous propriété publique et une Pologne socialiste dans une Europe socialiste.
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La Pologne secouée par la plus grande lutte ouvrière depuis des années
Le secteur des mines de charbon polonais a été secoué par deux grandes grèves en moins d’un mois. Deux des trois plus grandes compagnies minières, qui représentent une main d’oeuvre de 80.000 sur 100.000 mineurs de fond, ont été touchées par les grèves. La grève dynamique à Kompania W?glowa a duré 10 jours (du 7 au 17 janvier) et celle de Jastrz?bska Spó?ka W?glowa, l’un des principaux producteurs de coke en Europe, était toujours en cours lorsque, le 12 février dernier, le tribunal a décidé que cette grève était illégale. Le charbon représente plus de 50% de l’énergie produite en Pologne. Le secteur est surtout basé dans la région de Haute-Silésie. Les mineurs constituent une section de travailleurs massive et concentrée avec une position stratégique dans l’économie qui peut donner une direction aux luttes du reste de la classe ouvrière.Par Wojciech Orowiecki, Alternatywa Socjalistyczna (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Pologne)
Le 28 janvier, une grève illimitée a commencé à Jastrz?bska Spó?ka W?glowa (JSW), une compagnie qui emploie environ 26.000 mineurs dans 4 mines. L’extraction du charbon s’est complètement arrêtée. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres était le licenciement disciplinaire de 9 syndicalistes de la mine Budryk en raison de leur action de solidarité avec la grève de Kompania W?glowa. Cette attaque contre les droits syndicaux a été lancée pendant le vote sur la grève dans le but d’intimider les mineurs, mais cela n’a fait qu’augmenter leur détermination. En résultat, plus de 98% des mineurs ont voté pour la grève, et ont même décidé d’accélérer son lancement.
Début janvier, la direction de JSW parlait d’un accord collectif qui leur permettrait de geler les pensions des mineurs et de faire des coupes dans leurs avantages sociaux. Les mineurs ont demandé le retrait de ce plan et la ré-embauche des syndicalistes licenciés. Ils ont aussi demandé la démission de la direction de JSW, les mêmes conditions pour les travailleurs de toutes les mines (les travailleurs de certaines mines ont actuellement des salaires moins élevés) ainsi que la liquidation de la filiale JSW Szkolenie i Górnictwo (qui est en pratique une agence d’emplois temporaires) et l’emploi direct de tous les ouvriers par JSW sans intermédiaire.
Les membres des syndicats disent que l’atmosphère est combattive, les mineurs font entendre leurs revendications dans une escalade d’actions et d’occupations des lieux de travail. La direction de JSW a déclaré que la grève est illégale et menace de plus de licenciements. Cependant, dès le vendredi 30 janvier, sous la pression des mineurs déterminés, ils ont commencé à reculer et ont promis de revenir sur la décision de licencier les syndicalistes.
JSW est à 55% une propriété d’Etat, le reste appartenant à des actionnaires privés Après la privatisation partielle, le revenu du président de la compagnie a augmenté de 400%.
Grève de Kompania W?glowa – Compromis pourri
C’est déjà la deuxième plus longues actions des mineurs cette année. Le 7 janvier, le premier ministre polonais, Ewa Kopacz, a annoncé un plan de « réforme » de Kompania W?glowa, qui emploie environ 50 000 personnes, la plus grande en Pologne. Le plan incluait la liquidation de 4 mines, la vente d’une mine à une autre compagnie et la création d’une nouvelle compagnie avec les 9 autres mines. Cela signifierait le licenciement d’environ 5000 ouvriers et le transfert de 6000 autres vers d’autres mines. La nouvelle compagnie devrait fonctionner « selon les principes du marché », c’est à dire en supprimant la plupart des primes, en instaurant les semaines de 6 jours de travail et autres attaques contre les droits des ouvriers.
Le même jour dans la mine de Brzeszcze, une des mines qui doit être liquidée, un rassemblement a eu lieu où les travailleurs ont décidé de lancer une action. Plus de 100 mineurs ne sont pas remontés à la surface, et d’autres mineurs se sont plus tard joints à eux. La gréve s’est étendue le jour suivant à l’ensemble des 14 mines de Kompania W?glowa, et plus de 2000 mineurs ont pris part à l’occupation de la mine en sous-sol.
Des actions avaient lieu en surface également. Les ouvriers du traitement du charbon et les employés administratifs (en majorité des femmes) ont commencé à occuper les lieux de travail. Les femmes qui travaillent dans l’industrie minière ont joué un rôle exceptionnel dans l’organisation des rassemblements de soutien et le blocage des routes. A partir du 8 janvier, les rassemblements et les blocages de routes dans les villes où des mines sont menacées se sont tenus presque tous les jours. A Brzeszcze, (une ville de seulement 11 000 habitants), jusque 3000 personnes ont participé aux manifestations. Dans d’autres villes minières, il y a eu des manifestations de 10 000 personnes. Les habitants de la région réalisent que la fermeture des mines signifie le chômage de masse et l’appauvrissement de la population. Cette lutte a montré la solidarité parmi les mineurs, les autres travailleurs du secteur minier et la société locale comme elle ne s’était pas vue depuis des années.
Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL) appelle tout le monde à soutenir la grève des mineurs. Ensemble avec d’autres organisations de gauche et féministes et le syndicat Inicjatywa Pracownicza, nous nous sommes notamment joints aux piquets de solidarité le 14 janvier à Varsovie. Nous avons aussi produits des tracts pour les distribuer sur les lieux de travail dans différentes villes polonaises avec les revendications suivantes :
• Non au plan de « réformes » du secteur minier du gouvernement
• Préparation d’une grève générale régionale et construction du soutien pour une grève générale dans tout le pays
• Nationalisation des mines et du système de distribution du charbon et de l’énergie sous contrôle ouvrier
• Audit de la dette des mines et mise sous contrôle démocratique du prix de l’énergie et des profits des compagnies d’énergie
• Pour une planification de l’économie démocratique et durable, pour l’intensification de la recherche sur de technologies de combustion écologiques. Pour une planification socialiste de la production qui permette des stratégies durables pour augmenter les sources d’énergie renouvelable et réduire les émissions de CO2 tout en conservant le rôle stratégique du charbon national.Beaucoup de travailleurs dans tout le pays ont compris la signification stratégique de cette bataille et ont montré de la solidarité envers les mineurs. Les syndicats de la chimie, des travailleurs de l’énergie et des infirmières ont exprimé leur soutien envers la grève, et les cheminots ont participé à la manifestation et ont aidé au blocage des camions le 12 janvier. Des actions de solidarité ont aussi été tenues dans les mines d’autres compagnies. Dans les sondages, 68% soutenaient les mineurs, et seulement 15% soutenaient le gouvernement. Le mardi 20 janvier, les représentants syndicaux de différentes branches se sont rencontrés pour décider du futur de l’action. Ils ont appelé à une grève générale.
Pourtant les bureaucraties syndicales ont eu peur du développement de ce mouvement qui échappait clairement à leur contrôle. Le samedi 17 janvier, les dirigeants des syndicats de mineurs ont signé un accord avec Ewa Kopacz et ont annoncé triomphalement la fin de la grève. L’accord a été présenté comme une victoire pour les grévistes, pourtant il n’y a aucune garantie que les emplois et les avantages vont être maintenus.
Cet accord prévoit de diviser une mine en deux pour en vendre une à une autre compagnie d’état, qui est sur le point d’être privatisée. 4 mines appartiendront à Spó?ki Restrukturyzacji Kopal? et pourront être reprises par des investisseurs privés. Les mines restantes de KW feront partie d’une compagnie nouvellement créée, ‘Nowej Kompanii W?glowej’.
Ainsi, en pratique cet accord signifie davantage de division de KW et ouvre la voie à la privatisation de 4 mines. Ce n’est pas pour ça que les mineurs se sont battus ! Pendant la grève, il y a eu des déclarations de différents capitalistes qui ont vu la possibilité de racheter des mines pour une bouchée de pain. Bien sûr, ces soi-disant bienfaiteurs restructureraient alors les mines pour les rendre profitables. Pour les ouvriers des mines, cela n’amènerait que des licenciements et des pertes de revenus au nom des profits des nouveaux propriétaires privés. Il est possible que l’intention réelle derrière la liquidation des mines soit depuis le début de les vendre à prix réduit à des compagnies privées. De cette façon, le gouvernement Kopacz fait ce que toute une série de gouvernements a échoué à faire depuis des années – privatiser une partie du secteur minier et faire passer cela pour une concession envers les syndicats « trop exigeants ».
L’accord ouvre la voie à de nouvelles attaques contre les conditions d’embauche des ouvriers des mines restantes, y compris l’introduction de la journée de 6 jours – les documents stipulent que ce serait « sujet à négociations ». En même temps, les documents déclarent que « les syndicats assureront des conditions pacifiques pour accompagner la réalisation du Plan de Réforme de Kompania W?glowa et la fin des actions des mineurs ». Cela montre à quel point la bureaucratie syndicale est coupée du vrai rôle d’un syndicat – la lutte pour les droits des travailleurs.
Dans un texte suite à l’accord, AS écrivait : « La grève de 10 jours en Silésie a été la plus grande lutte des travailleurs depuis de longues années. Elle a montré la force de la classe ouvrière organisée et la possibilité d’une mobilisation immédiate de la population en solidarité avec les grévistes. Sous une direction plus décisive, cette lutte aurait pu renverser les attaques du gouvernement et amorcer la riposte contre les effets de 25 ans de capitalisme. Pourtant l’occasion a été manquée. La signature des accords avec les syndicats ne résout aucun des problèmes brûlants des mineurs.
Pour garantir le contrôle sur leur grève dans le futur, les grévistes doivent créer leurs propres structures démocratiques, comme des comités de grève sur les lieux de travail et au niveau inter-lieu de travail, composé de représentants des ouvriers de tous les puits en grève. Toutes les décisions concernant la grève doivent être prises par ces organismes avec la plus forte participation possible de tous les grévistes. »
Cela peut aussi s’appliquer à la lutte actuelle de JSW. Le licenciement de 9 syndicalistes à Budryk a été vu par beaucoup de travailleurs comme une rupture de l’accord (dans lequel le gouvernement promettait qu’il n’y aurait aucune conséquence disciplinaire contre les grévistes). Dans les mines de KW, des rassemblements sont maintenant tenus dans lesquels une partie des mineurs appellent à la reprise de la grève. Des actions dans les mines d’autres compagnies houillères ont été appelées le mardi 2 février. Les travailleurs de beaucoup d’autres secteurs ont aussi été radicalisés par les évènements des derniers mois. Ainsi la grève pourrait bientôt d’étendre à tout le secteur minier et à d’autres lieux de travail en Silésie.
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Appel à l'action contre la marche "pour la vie" du 24 mars 2013
Ne laissez pas passer cette attaque contre les droits des femmes !
Nous sommes inquiets. Depuis quelques années, le mouvement soi-disant ‘‘pro-vie’’ organise une Marche pour la Vie défendant l’abolition du droit à l’avortement. En plus de cette manifestation annuelle, des actions sont menées devant des centres pratiquant des avortements au nom du groupe “Sinterklaas”. Présents aux portes des centres, ses militants intimident et culpabilisent les femmes qui s’y rendent notamment à l’aide de photos de fœtus. Ils jettent même parfois de l’eau bénite sur les patientes ! Que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment où elles sont si vulnérable est inacceptable ! Hors de question de laisser passer ça !
Ces dernières années, une réaction contre cette Marche pour la Vie a systématiquement été organisée. En mars 2012, un appel de la campagne Abortus Right a rassemblé plus de 2000 personnes pour défendre le droit à l’avortement. Il semble que, cette année, cette plateforme ne puisse pas réorganiser d’action. Nous pensons que laisser le champ libre à ces idées réactionnaires est dangereux et qu’il est nécessaire de construire une riposte.
En Irlande, la mort de Savita Halappanavar nous a rappelé que l’interdiction de l’avortement tue. Cette jeune femme est décédée en octobre 2012 suite aux complications de sa grossesse. Sa vie aurait pu être sauvée si un avortement avait été pratiqué. Des actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs pays, y compris en Belgique, pour dénoncer la politique du gouvernement irlandais. En Europe, l’Irlande n’est pas le seul pays où le droit à l’avortement n’est toujours pas reconnu (Chypre, Malte et Pologne).
De plus, le droit à l’avortement est également fortement mis sous pression dans plusieurs autres pays. Ainsi, le gouvernement espagnol veut limiter le droit à l’avortement en obligeant les femmes à justifier leur choix. Les plans d’austérité successifs ont instauré une pression sur les financements. Les développements de la crise et les bouleversements sociaux qui en découlent vont laisser un espace aux forces réactionnaires. Nous ne pouvons l’accepter.
Nous sommes inquiets parce que la crise frappe durement les couches les plus pauvres et les femmes y sont surreprésentées. Cette mauvaise situation financière pousse certaines à décider d’avorter alors qu’elles ne le feraient pas avec une meilleure situation financière. Le mouvement ‘‘pro-vie’’ joue hypocritement sur ce malaise social afin de faire passer ses idées réactionnaires.
Nous revendiquons un véritable choix pour les femmes : le maintien du droit à l’avortement avec de préférence un allongement du délai légal d’avortement. Mais nous pensons également qu’il est crucial de lier la défense du droit à l’avortement aux revendications sociales : le droit à un revenu stable et suffisant pour vivre confortablement par l’augmentation des salaires, de toutes les allocations sociales et des allocations familiales (afin qu’elles recouvrent réellement les frais de l’éducation) ; le développement de services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille, etc. Ce programme doit garantir qu’aucune femme ne recoure à l’avortement pour des raisons essentiellement financières.
24 mars 2013 à 14h Mont des Arts, côté Place Albertine (Bruxelles)
CONTACT : 0484/36.77.01 (Aïsha)
Premiers signataires
- Anja Deschoemacker, porte-parole Gauches Communes
- Ann Van Cutsem, delegee ACOD Overheidsdiensten
- Maud Willems, employée SETCa
- Tina Degreef, militante LBC
- Paul Murphy, MEP (European United Left/ Nordic Green Left (GUE/NGL) group) – Socialist Party Ireland
- Michael Pidgeon, action Irish Ambassy
- Aïsha Paulis, Parti Socialiste de Lutte, Linkse Socialistische Partij
- Marita de Neubourg, Rood
- Mathias Vander Hoogstraeten, Actief Linkse Studenten – Etudiants de Gauche Actifs
- Reza Farnoud, militant de la gauche Iraniène
- Christian Palmero, militant CNE
- Kristof Bruyland, lid van nationaal bestuur ACOD onderwijs
- Sylvianne Mans, militante SETCa
- Levi Sollie, delegee ABVV
- Catherine Bracke, artiste
- Karim Brikci, CGSP Brugmann
- Jeroen Demuynck, parliamentary assistant to Paul Murphy, MEP (European United Left/ Nordic Green Left (GUE/NGL) group )
- Tanja Niemeier, staff member of the European United Left / Nordic Green Left (GUE/NGL) group in the European Parliament
- Lagae Stefanie, militante Setca-sel
- Liesje Ulburgh, delegee ACOD Onderwijs
- Jo Coulier, hoofdafgevaarde ABVV VUB
- Antoine Thioux, animateur Jeunes FGTB Charleroi
- Luz Alvarez, employée CPAS Molenbeek
- Pascale Maquestiau (Le Monde selon les femmes)
- Katrien Van Hecke (voorzitter HVV Vrijzinnige Vrouwen Oost-Vlaanderen)
- Kris Smet (voormalig VRT journaliste)
- Marijke Van Hemeldonck (ex-europarlementslid sp.a)
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Organisations signatrices
PSL-LSP ; EGA-ALS ; Comac ; MALFRAPS ; Etudiants FGTB Bruxelles ; Jeunesse Ouvrière Chrétienne, Commission femme FGTB Bruxelles ; CGSP Brugman ; Le Monde selon les femmes ; JAC ; CHEFF ; SIDA’SOS ; Zij-kant ; LCR-SAP ; 8 maart organisaties (Iran-Afghanistan) ; CFFB – Section de Liège ; Hollaback!-Bruxelles ; Gauches Communes
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Morte à cause de l’interdiction de l’avortement: plus jamais!

La mort de Savita Halappanavar a une nouvelle fois illustré que le discours “pro-vie” menace la vie des femmes, très certainement quand leurs positions deviennent des lois. Savita est morte suite au refus des partis traditionnels irlandais de traduire une exception constitutionnelle (autoriser l’avortement si la vie de la mère est en danger) en loi. Le PSL/LSP soutient la revendication des protestations irlandaises qui exige que le gouvernement fasse ce pas immédiatement, en tant que première étape vers le droit plein et entier à l’avortement.
Tract du PSL
Ce tract a été produit à destination de l’action de protestation de ce mercredi 21 novembre, face à l’ambassade d’Irlande (Chaussée d’Etterbeek 180, 1040 Bruxelles)
Laisser les femmes décider de leur corps, c’est sauver des vies !
Changer la loi ne suffira cependant pas à éviter de nouvelles douleurs ni de nouveaux morts. Depuis les années ’80, on estime que 150.000 irlandaises se sont rendues en Grande-Bretagne pour avorter. Au vu du coût que cela implique (le transport et l’absence de remboursement des soins), cette solution n’en a jamais été une. Cette situation est encore aggravée actuellement avec l’effondrement du niveau de vie de la population irlandaise, conséquence de la crise économique. Ainsi la vente de pilules abortives en ligne a fortement augmenté.
L’interdiction de l’avortement n’entraîne pas une diminution du nombre d’avortements. Cela conduit à des avortements dangereux avec des complications allant de l’infertilité à la mort. Chaque année 19 millions de femmes risquent leur vie lors d’un avortement non médicalisé. Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé a dévoilé qu’en 2008, 49% des avortements à travers le monde étaient des avortements dangereux, où la femme perdait la vie dans un cas sur huit.
Pour imposer un changement en Irlande – ou encore en Pologne, à Malte et dans tous les pays où l’avortement est interdit – un mouvement de lutte contre l’austérité et les idées réactionnaires est nécessaire. Il est possible de construire un large soutien pour le droit à l’avortement y compris parmi les croyants. Cela a été illustré par le fait qu’en Belgique, le mouvement des femmes du Mouvement Ouvrier Chrétien soutient le droit à l’avortement après avoir analysé les 20 ans de l’existence de la loi. Il est même ouvert à discuter de l’élargissement du délai légal d’avortement.
En Belgique aussi, l’action reste nécessaire!
Sans défense, les acquis ne sont pas éternels. Dans divers pays, il existe une pression sur le droit à l’avortement. Les politiques d’austérité ont miné son financement et, dans certains Etats des USA, l’arrivée au pouvoir de gouverneurs populistes de droite a entraîné des restrictions légales. Avec l’approfondissement de la crise et le désarroi social qui en résulte, les forces réactionnaires vont instrumentaliser ce thème. Nous ne devons leur laisser aucun espace.
Une fois par an, en Belgique, le “mouvement pro-vie” rassemble ses troupes avec une ‘‘Marche pour la Vie’’ lors de l’anniversaire du vote de la loi autorisant l’avortement dans notre pays. Depuis plusieurs années, des centres d’avortement sont confrontés à la tenue de piquets réguliers du mouvement ‘‘pro-vie’’ à leurs portes. Ces militants intimident et culpabilisent les femmes à un moment où elles sont vulnérables. Un espace leur est laissé puisqu’il n’y a aucun débat social sur ce thème et en raison du fait que les cours d’éducation sexuelle ont été réduits à presque rien suite au sous-financement de l’enseignement. De là provient également le recul de l’utilisation de moyens de contraception pour se protéger d’une grossesse non-voulue ou des maladies sexuellement transmissibles.
Leur discours peut aussi trouver une certaine écoute chez ceux qui, sans être ultraconservateurs, sont sensibles au manque criant de politique sociale destinée à aider les familles à ne pas connaître une dégradation de leurs conditions de vie en ayant un enfant. Ils dénoncent ainsi très correctement le manque de soutien pour les parents dont les enfants naissent avec un handicap. Mais leur solution est d’obliger les mères a en porter seule la charge en défendant l’idée d’un salaire pour les femmes au foyer. Le PSL-LSP revendique plutôt un élargissement de différents types de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs : accès aux soins, accueil des enfants, emplois convenables… Pour beaucoup de femmes, le choix de l’avortement est entaché de nombreuses préoccupations. Les difficultés financières, le manque d’institutions de soins, le manque de crèches, les prix élevés du logement ne sont que quelques éléments qui rendent difficile de faire un choix véritablement libre.
Le PSL/LSP se bat pour un vrai choix:
- Pour le droit à l’avortement, dans des centres publics accessibles
- Pour la prévention par la gratuité des moyens de contraception et une éducation sexuelle de bonne qualité à l’école
- Pour des emplois à temps plein avec de bons salaires pour tous ; des services publics de qualité qui aident les femmes à combiner emploi et famille; des allocations familiales qui couvrent les coûts réels, afin d’éviter que l’avortement ne soit une décision purement financière.
Participez à la campagne pro-choix ! Prenez contact avec la commission femme du PSL/LSP et aidez-nous à mobiliser pour l’action contre la manifestation du mouvement pro-vie du 24 mars !
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Campagne Pro-choix : lettre aux organisations
Le PSL-LSP et EGA-ALS soutiennent et mobilisent pour l’initiative prise par la campagne Abortus Right du 24 mars 2012. Nous pensons qu’il est important de s’organiser afin de défendre le droit à l’avortement en Belgique comme partout dans le monde.
Par Aïsha Paulis, 0484/36.77.01 – aishapaulis@hotmail.com
Bonjour,
Face au mouvement pro-life qui s’organise, nous avons besoin de construire une réponse pour défendre nos acquis. En 2010, une Marche pour la Vie a rassemblé 600 personnes et plus de 3000 personnes en 2011. Mais nous devons réagir à toutes les attaques. Le groupe “Sinterklaas” fait des actions depuis plusieurs années devant des centres de planning familial. Ils sont présents avec des photos de fœtus à la porte des centres pour intimider et culpabiliser les femmes qui y viennent. Quand ça ne leur est pas encore interdit, ils jettent même de l’eau bénite sur les patientes des centres. Il est inacceptable que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment aussi vulnérable. Nous ne pouvons pas permettre cela.
Dans plusieurs pays, le droit à l’avortement est déjà fortement mis sous pression. Les plans d’austérité successifs ont mis la pression sur les financements disponibles. En Europe, le droit à l’avortement n’est toujours pas reconnu dans différents pays (Irlande, Chypre, Malte et Pologne). Les développements de la crise, et les bouleversements sociaux qui en découlent, vont laisser un espace aux forces réactionnaires. Nous ne pouvons pas l’accepter.
Tout en défendant le droit à l’avortement – personne ne doit avoir le pouvoir de décider à la place de la femme si elle veut des enfants ou pas – nous pensons aussi que beaucoup de femmes qui se font avorter ne le feraient pas si leur situation financière était meilleure. Nous revendiquons un véritable choix pour les femmes et donc le maintien du droit à l’avortement et de préférence même un allongement du temps pendant lequel on peut légalement faire un avortement. Mais nous pensons qu’il est important de lier la défense du droit à l’avortement aux revendications sociales. Nous revendiquons également le droit à un revenu stable et suffisant pour vivre confortablement par une augmentation des salaires et de toutes les allocations sociales. A cela doivent être combinées des allocations familiales couvrant réellement le coût d’un enfant et des services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille. Ce programme doit garantir qu’aucune femme ne se fasse avorter pour des raisons principalement financières.
Nous pensons qu’il est important de construire avec les organisations femmes, syndicales et politiques un programme de revendications et un plan d’action en réponse aux attaques du mouvement pro-life !
Nous vous proposons de nous rencontrer afin de pouvoir discuter d’une campagne à plus long terme.
En pièce jointe, vous trouverez notre tract qui mobilise pour cette action.
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Femmes et homos : notre corps nous appartient !
Contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, l’intégrisme
Aujourd’hui, les intégristes religieux remettent à nouveau en question le droit à l’avortement : ils s’installent devant les centres d’IVG aux quatres coins de la Belgique, brandissent des posters géants de foetus et culpabilisent les femmes en disant qu’ «elles tuent des vies humaines» ! Femmes et homos, nous avons les mêmes ennemis !
Tract de la commission LGBT du PSL
- Rubrique LGBT de socialisme.be
Ces intégristes sont souvent accompagnés de l’extrême droite puisque cette dernière partage une bonne partie de leur corpus idéologique. Nous devons être clairs. Un avortement reste une expérience pénible, mais ce qu’il faut, c’est davantage de moyens pour informer les gens sur l’usage des contraceptifs : préservatifs, pilules… Mais à l’heure actuelle, le gouvernement Di Rupo Ier fait tout le contraire en diminuant drastiquement les dépenses dans les soins de santé, ainsi que dans l’éducation.
Par ailleurs, ceux-là même qui attaquent aujourd’hui les droits des femmes sont les premiers à attaquer les droits des LGBT. En Europe, les quatre derniers pays qui interdisent le droit à l’avortement (Italie, Irlande, Pologne et Chypres) sont les mêmes pays qui répriment les droits des LGBT.
En Italie
Pour Berlusconi, «il vaut mieux payer pour coucher avec des mineures que d’être gay» dans un pays où les agressions physiques contre les gays sont quotidiennes.
En Pologne
Pour le président polonais Kazinsky, «les homosexuels sont tous des pervers». C’est aussi le premier président à avoir interdit à nouveau l’avortement en Pologne.
En Irlande
Pour Iris Robinson, présidente de la commission santé du parlement irlandais, «l’homosexualité me donne la nausée, c’est répugnant. Il est nécessaire de proposer une cure de conversion aux homos».
A Chypre
«L’homosexualité est une invention dégoûtante, un nouveau crime insupportable » selon l’influent Monseigneur Chrysostomos, alors que Chypres connait déjà une interdiction totale de l’homosexualité.
Femmes, homos : même combat !
Saviez-vous que l’histoire du mouvement lesbien, gay, bi, trans (LGBT) s’inscrit dans celle des mobilisations féministes ? En effet, depuis le début du mouvement de libération des femmes, les LGBT se battent côte à côte avec les féministes. La légalisation de la contraception et de l’avortement, acquise de hautes luttes par les féministes et le mouvement social des années 60 à 80, a considérablement contribué à l’émancipation des femmes. Ce combat a ainsi oeuvré à l’ouverture des moeurs et à la remise en cause d’un ordre moral visant à enfermer la sexualité dans une définition «reproductive ». Il faut continuer à défendre le droit à l’IVG pour toutes et promouvoir des campagnes d’éducation aux différentes sexualités.
Pour nous tous, femmes et homos, avec les hétéros, il est plus que jamais nécessaire de compter les uns sur les autres pour pouvoir conserver nos acquis et conquérir de nouvelles libertés. Ce n’est qu’un début, continuons le combat.
- Maintien du droit à l’avortement : L’élargissement du délai légal, l’ouverture de nouveaux planning familiaux, gratuité des moyens de contraception et renforcement des cours d’éducation sexuelle à l’école.
- Avoir un enfant n’est pas un luxe : Avoir un enfant ne doit pas être un sacrifice financier. Nous revendiquons des allocations familliales à la hauteur des besoins d’un enfant, ainsi que la garantie d’un logement et un revenu décent pour tous.
- Avoir un enfant est un droit : Le droit à avoir des enfants doit aussi être défendu! Nous voulons davantage de moyen pour la recherche et le remboursement intégral de la procréation médicalement assistée et de la fécondation in vitro.
- Nos corps nous appartiennent : Ouverture d’un débat autour de la gestation pour autrui hors du champs commercial.
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Pologne : Solidarité avec les luttes des travailleurs du pétrole au Kazakhstan!
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- Au Kazakhstan, la résistance contre le régime dictatorial grandit
Un piquet de solidarité en défense des travailleurs du pétrole en grève au Kazakhstan et protestant contre la brutale répression à laquelle ils font actuellement face a été tenue au Consulat de la République du Kazakhstan ainsi qu’au siège de la ‘Oil and Gas Exploration’ de Cracovie ce 25 août.
Durant cette action, des membres et partisans d’Alternatywa Socjalistyczna (CIO-Pologne) ont distribué des tracts et ont informés les passants concernant cette lutte exemplaire au Kazakhstan, et ont récolté des signatures pour une pétition revendiquant la fin de leur persécution. Ces signatures seront envoyées à la campagne de solidarité des travailleurs kazakhs.
Cette action a pu compter sur l’intérêt des passants et des travailleurs du siège polonais de ‘l’Oil and Gas Exploration’, interpellé par cette action de rue qu’ils voyaient pour la première fois.
Ensuite, les membres d’Alternatywa Socjalistyczna se sont rendus au Consulat du Kazakhstan pour leur livrer une lettre de protestation contre la situation actuelle dans le pays.