Tag: Office des Etrangers

  • Thas a reçu l’asile politique et est libre !

    Il y a plus d’un mois, notre camarade tamoul Murugathas Muruganandam avait été arrêté à son domicile à Anvers, détenu et menacé d’être expulsé au Sri Lanka. Il a finalement été libéré hier après que sa nouvelle demande d’asile ait été positivement reçue. Dès sa libération, Thas n’a eu de cesse de remercier tous ceux qui ont protesté contre son expulsion. Sans ce large soutien, ce succès n’aurait pas été possible.

    C’est au début du mois de novembre que Thas avait été arrêté et emmené au centre fermé de Steenokkerzeel suite au rejet de sa dernière demande de régularisation, qui faisait suite à de nombreuses autres. Thas vit dans notre pays depuis le milieu des années ’90, il y a une famille et des enfants. Mais cela n’a pas empêché ses demandes d’êtres rejetées et qu’il soit menacé d’expulsion vers un pays où sa vie serait clairement mise en danger.

    Pour tous les membres de la communauté tamoule, une minorité opprimée au Sri Lanka, la phase finale de la sanglante guerre civile qui a eu lieu dans le pays a constitué un véritable choc. Ainsi, en 2009 uniquement, la violence brutale qui s’est abattue sur le pays a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. A l’étranger également, la rage a envahi le cœur de tous les Tamouls.

    Certains ont commencé à s’organiser politiquement pour discuter d’une solution à la question des droits nationaux et démocratiques du peuple tamoul au Sri Lanka. Avec la campagne ‘‘Tamil Solidarity’’ et le PSL, nous défendons la nécessité de l’unité de tous les travailleurs et des opprimés dans cette bataille qui fait partie de la lutte pour un changement fondamental de société, vers une société socialiste démocratique.

    La nouvelle procédure de demande d’asile de Thas a souligné et expliqué ses activités politiques. En collaboration avec d’autres militants tamouls d’Anvers, Thas avait mené campagne autour de l’oppression des Tamouls au Sri Lanka, mais il a également été très actif au sein du mouvement organisé des travailleurs en Belgique. Thas a pris part à de nombreuses actions syndicales, a renforcé des piquets de grève et a aussi activement participé à la campagne électorale de Rood! à Anvers.

    Les conséquences d’un éventuel retour au Sri Lanka ont également été soulignées. L’oppression du peuple tamoul est loin d’être terminée. Ces dernières semaines, par exemple, les actions de protestations des étudiants à Jaffna ont dû faire face à une répression sévère. Le régime entretient toujours des camps pour ses adversaires politiques et un certain nombre de demandeurs d’asile déboutés en provenance d’Europe ont été victimes de torture, d’emprisonnement et de menaces diverses dès leur retour au Sri Lanka. Cela se produit généralement sur base d’un ‘‘soupçon’’ d’activités politiques.

    Dans le cas de Thas il n’est aucunement question de ‘‘soupçon’’. Ses activités politiques sont bien connues du régime. A peine était-il à Steenokkerzeel qu’il recevait un coup de téléphone de l’ambassade du Sri Lanka à Bruxelles lui demandant s’il comptait bientôt retourner au Sri Lanka et quelle était l’adresse de sa famille… Cette même ambassade a systématiquement refusé de lui délivrer les documents nécessaires à son mariage. Pour obtenir une copie de leurs certificats de naissance, Thas et son épouse ont dû faire appel aux militants marxistes du Sri Lanka.

    La campagne contre l’expulsion de Thas a pu compter sur un large soutien. Une pétition a reçu 620 signatures uniquement sur internet, et encore des dizaines d’autres sur papier, avec le soutien de militants politiques de gauche issus de divers groupes et partis. Des élus locaux l’ont notamment soutenu. Un blog et une vidéo en néerlandais ont également soutenu son cas, qui a aussi été cité au Parlement européen par le député européen Paul Murphy (membre de notre parti-frère irlandais le Socialist Party). Ce dernier avait également écrit une lettre à l’Office des Etrangers réclamant sa libération. Une lettre est même venue du Sri Lanka pour mettre en avant les dangers d’un retour de Thas dans le pays.

    Aujourd’hui, Thas est libre. Il a reçu l’asile politique et poursuivra la lutte pour la défense des droits du peuple tamoul et de tous les opprimés du monde. Thas remercie chaleureusement tous ceux qui ont démontré leur solidarité, c’est un élément crucial dans la lutte pour un meilleur avenir.

  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes

    Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. La politique de pillage des richesses et de surexploitation de la main d’oeuvre ne sert que les intérêts des multinationales. Comme seuls leurs profits comptent à leurs yeux, ces multinationales jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires dans le monde néocolonial. Le capitalisme ne peut exister sans exploitation, sans oppression et donc sans “flots massifs” de réfugiés.

    Tract du PSL à l’occasion de la manifestation contre les centres fermés du 10 mai à Liège

    Tract en version PDF

    VOTTEM; camp de la honte, 10 ans déjà,.. je ne l’accepte toujours pas!

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    SIMON HUPKENS:

    Délégué du personel dans l’Horeca, tête de liste du PSL aux régionales pour la circonscription de Liège et 6e effectif sur la liste LCR-PSL pour les européennes.

    "La politique d’expulsions pousse des dizaines de milliers de personnes dans la clandestinité. Avec la dérégulation néolibérale du marché du travail, des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité. Dans l’horeca ce problème est très présent.

    Les travailleurs sans-papiers sont privés de toute protection sociale et doivent accepter des conditions de travail que les autres refusent. Ils sont ainsi utilisés comme main d’œuvre bon marché et comme outil pour saper les salaires et conditions de travail de tous. Nous militons pour la régularisation des sans-papiers, mais pas pour répartir la pénurie d’emploi et la misère : nous luttons pour un bon emploi pour tous, avec de bons salaires.

    L’Union Européenne, de son côté, a enteriné la «libre circulation» des personnes. Cela ne concerne bien entendu pas les sans-papiers. Mais les travailleurs qui ont un permis de séjour et qui travaillent pour une entreprise étrangère dans nos pays ne sont pas protégés par les conventions sectorielles locales. La Cour Européenne de Justice considère en effet que seuls les salaires minimums nationaux du pays d’origine des travailleurs doivent être respectés. L’Union Européenne a donc offert aux capitalistes le moyen d’exploiter plus encore les travailleurs, ce qui contribue, en conséquence, à encore baisser les conditions que sont obligés d’accepter les sans-papiers.

    C’est pour cela que nous participons aux luttes des travailleurs – avec ou sans papiers – avec des revendications telles que la semaine de 32 heures par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire ou encore celle de la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) sous le contrôle des travailleurs. De cette façon, il serait possible de faire tourner l’économie dans le bien de tous et non en fonction d’une minorité de capitalistes qui sèment la division entre les travailleurs mieux les exploiter."

    A Vottem, il existe une prison où on enferme des hommes et des femmes qui n’ont commis aucun crime – sauf ne pas avoir de papiers en règle. Les conditions de vie à l’intérieur de ces centres fermés sont pires que dans les prisons : l’isolement des détenus est total, aucun recours judiciaire n’est possible (de plus, toute plainte entraîne une accélération de la procédure d’expulsion), les difficultés dues à la diversité des langues sont énormes,…

    Cette situation crée une tension permanente au sein du centre fermé. Le personnel est de plus en plus pris à partie et vient de mener 5 jours de grève pour sa sécurité et de meilleures conditions de travail. L’accord conclu ne résoudra pourtant pas le problème. Il faut supprimer tous les centres fermés et cela doit être accompagné d’un plan de reconversion de l’ensemble du personnel vers des emplois décents dans des services publics utiles, avec maintien des salaires et amélioration des conditions de travail.

    Turtelboom : le droit de choisir… pour le patron !

    Turtelboom propose, entre autres, que ceux qui ont un travail puissent obtenir un permis de séjour d’un an renouvelable, à condition d’avoir toujours un emploi au terme de cette période. Ainsi quand elle parle de « régularisation temporaire », elle veut en fait faire un pas dans la direction de l’immigration économique « choisie ». Le gouvernement et le patronat sont prêts à donner des papiers provisoires aux travailleurs qualifiés qui peuvent venir combler des manques dans des secteurs en manque de main-d’œuvre qualifiée (comme la santé et l’informatique de pointe). Si cette immigration est "choisie", c’est surtout par le pays d’"accueil" qui ne doit pas assurer la formation de base du travailleur (c’est un pays du monde néocolonial qui en a payé le haut coût), qui en retire le bénéfice immédiat et qui renvoie le colis au pays d’origine quand la pénurie est comblée. L’"immigration choisie", c’est le contraire de la bien connue délocalisation d’entreprise – dans ce cas-ci, on délocalise la main d’œuvre pour permettre aux entreprises belges de rester chez nous – mais le but est le même : faire un max de profit en payant le moins possible.

    NON à l’Europe du capital, pour une Europe socialiste!

    Les moyens pour une politique digne de l’être humain existent, même avec la crise économique actuelle. Mais, pour financer une telle politique, il faut prendre l’argent ailleurs que dans les poches des 80% de la population qui vivent de leur salaires ou d’allocations et qui ne reçoivent même pas la moitié de la richesse qu’ils ont euxmêmes produite dans le pays. Et seule une lutte de classes décidée pourra libérer les moyens qui permettraient à la fois de meilleurs salaires et allocations ainsi qu’un traitement humain des pauvres du monde qui échouent ici.

    JALIL BOURHIDANE

    Etudiant-travailleur (steward), un des porte-parole du Comité d’Action et de Soutien aux sans- papiers (CAS) à l’ULB, formateur au CIEP-MOC et 6e candidat effectif sur la liste PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles.

    "Il y a un an et demi, lors de la première occupation à l’ULB (celle du 129 Av. Buyl), Etudiants de Gauche Actifs (EGA – l’organisation étudiante du PSL) a aidé les sans-papiers à s’installer. Nous sommes solidaires des luttes de chaque travailleur, avec ou sans papiers et, très vite, nous avons mis en avant la nécessité de mobiliser les étudiants et donc de créer un Comité d’Action et de Soutien (le CAS) démocratique et ouvert à tous (étudiants, personnel et riverains) pour organiser la mobilisation.

    Depuis, avec le CAS, nous avons réussi à élargir le mouvement avec des occupations et des comités de soutien dans plusieurs Hautes Ecoles et dans la plupart des universités à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Les sans-papiers ne pourront obtenir une victoire que s’ils parviennent à gagner le soutien d’une couche plus large de la population, notamment au sein du mouvement ouvrier organisé.

    C’est pourquoi, avec tous les CAS de Bruxelles et du Brabant Wallon, nous avons organisé une manifestation réussie ce 1er Mai à Bruxelles sous le slogan «Les travailleurs du Nord et du Sud ne paieront pas la crise!». 500 étudiants et travailleurs, avec et sans papiers, ont manifesté de l’Office des Etrangers à la fête de la FGTB en passant par le Béguinage, occupé par les sans-papiers avec le soutien de la CSC."

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  • Les sans-papiers continuent les actions : Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    L’accord auquel étaient péniblement arrivés à la fin 2007 les partis présents dans le gouvernement Leterme fixe trois catégories de sans-papiers qui pourraient obtenir une régularisation de leur séjour : ceux qui ont introduit une demande d’asile dont le traitement a pris trop de temps ; ceux qui séjournent en Belgique depuis le 31 mars 2007 et qui ont une offre de travail ferme ou un statut de travail indépendant ; et enfin ceux qui peuvent justifier un « ancrage local durable ».

    Jean Peltier

    Mais, depuis lors, la ministre Turtelboom (libérale flamande) freine des quatre fers. Elle n’a toujours pas précisé clairement comment elle veut évaluer cet "accord local durable". Sa dernière proposition est d’établir un "système à points" dans lequel avoir un travail vaudrait 40 points, avoir suivi une formation 10 points, avoir des enfants scolarisés 10 points aussi, avoir un avis favorable du bourgmestre de sa commune 10 points,… 70 points seraient nécessaires pour avoir une chance d’obtenir un permis de séjour.

    Comme le montrent ces chiffres, Turtelboom met l’accent sur le critère de travail et place la barre très haut : elle ne souhaite en fait régulariser qu’une partie très limitée des sans-papiers sur base de l’intérêt qu’ils présentent pour l’économie du pays (c’est-à-dire pour le patronat).

    Les organisations de sans-papiers restent très méfiantes devant ces propositions et ont décidé de poursuivre les actions pour obtenir une régularisation plus large. 250 sans-papiers sont par exemple en grève de la faim à Bruxelles tandis qu’à Liège, l’Union de Défense des Sans-Papiers (UDEP), l’Organisation des Sans-Papiers (OSP), le Collectif de résistance contre les Centres pour Etrangers (CRACPE) et le Comité de Soutien aux Sans-Papiers (CSCP) organisent une série de rassemblements devant les sièges locaux des partis gouvernementaux pour interpeller ces partis et leur faire part de leurs revendications.

    Lors de l’action de ce mardi 20 mai devant le siège du MR qui a réuni une quarantaine de participants, nous avons discuté avec Taoufik Sabek, porte-parole de l’Organisation des Sans-Papiers (OSP)

    Alternative Socialiste: Qu’est-ce que l’OSP ?

    Taoufik Sabek: L’Organisation des Sans-Papiers (OSP) a été créée à Liège il y a sept mois pour défendre les sans-papiers en Belgique. Ses revendications sont claires : régularisation de tous les sans-papiers, suppression des centres fermés, arrêt des expulsions, stop à l’esclavage moderne que constitue le travail illégal des sans-papiers. L’OSP travaille avec toutes les organisations qui soutiennent les sans-papiers.

    AS: Quel est le sens de vos actions auprès des partis ?

    TS: Nous voulons interpeler tous les partis pour qu’ils adoptent une position plus satisfaisante sur la question de la régularisation et qu’ils imposent un moratoire sur les expulsions tant qu’un accord n’est pas intervenu sur le projet de régularisation.

    Nous voulons en particulier discuter du fameux critère de l’"ancrage local durable" que met en avant la ministre. Pour elle, cet ancrage doit être mesuré avant tout par des preuves de travail durant la période examinée. Nous mettons plutôt en avant la notion d’"attaches durables" qui fait intervenir non seulement le fait d’avoir un travail mais surtout des amis, des relations sociales,… La majorité des sans-papiers ne pourra obtenir une régularisation que sur base de ces attaches car quel sans-papiers peut déposer sur la table des contrats de travail ou des preuves légales pour un traval qui, par définition, est clandestin et en noir ?

    Nous nous opposons aussi à un autre critère que le gouvernement veut imposer : celui de l’avis des bourgmestres sur l’"ancrage" du sans-papier qui demande sa régularisation. Beaucoup de sans-papiers n’ont pas de relations avec les administrations communalesen encore moins avec leur bourgmestre. Beaucoup d’autres qui étaient installés dans une commune depuis des années et qui y avaient créé des liens ont été obligés de changer de commune pour trouver un nouveau travail. Il ne sont pas connus dans leur nouvelle commune et leur actuel bourgmestre ne sait rien d’eux. Demander un avis au bourgmestre dans ces conditions, c’est créer un obstacle de plus à la régularisation. Nous voulons donc que soit supprimée la référence à l’avis des autorités locales sauf s’il y a eu des problèmes de sécurité locale.

    Pour plus de renseignement sur l’OSP : www.o-sp.org – Tél : 0488/46.55.42


    L’Office des Etrangers continue ses rafles !

    Nous vous avons déjà parlé de la rafle qui s’est produite le 29 avril à Bruxelles (voir les liens ci-dessous), mais ce n’est hélas pas le seul exemple de ce genre…

    Ainsi, lors de la soirée de fête populaire organisée le mercredi 7 mai dans le centre de Liège pour fêter le titre de champion du Standard, des policiers en civil ont arrêté et embarqué des sans-papiers dans la foule. Preuve qu’il s’agissait d’une opération préparée à l’avance : un agent de l’Office des Etrangers était présent au bureau de police de la Violette pour traiter les dossiers et envoyer les sans-papiers au centre fermé de Vottem.


    Pour en savoir plus

  • Manif sans-papiers réussie !

    "Libérez nos camarades sans-papiers!"

    Ce mercredi 7 mai, 500 personnes avec ou sans papiers venant de plusieurs pays européens se sont réunies sur la Place du Luxembourg pour réclamer la suppression de tous les centres fermés. Beaucoup d’organisations étaient présentes, dont les syndicats ainsi que les étudiants et les sans-papiers de l’ULB qui ont quitté leur université pour les rejoindre.

    EGA-ULB

    La délégation de l’ULB était très dynamique, très combative, et elle a fait une minute de silence en mémoire du sans-papier mort dans un centre fermé. Motivés, les étudiants de l’ULB ont ensuite décidé de partir en manifestation rejoindre l’Office des Etrangers sous le slogan « Libérez nos camarades sans-papiers ! ». Ils sont passés dans les quartiers populaires de Bruxelles où a résonné « Première, deuxième, troisième générations… nous sommes tous des enfants d’immigrés ! ». Plusieurs habitants ont rejoint le cortège.

    Après avoir manifesté devant l’Office en réclamant la libération des 13 sans-papiers toujours enfermés dans des centres-fermés après la rafle du 29 avril, le cortège s’est dirigé vers le Béguinage en passant par le Boulevard Anspach et devant la Bourse, parcours traditionnel des manifestations syndicales.

    L’action s’est terminée par un cercle symbolique devant l’Eglise du Béguinage où continue l’occupation par les sans-papiers (qui ont par ailleurs commencé une grève de la faim ce matin).

    Les Etudiants de Gauche Actifs ainsi que les membres du MAS ont été très présents dans l’animation. 32 exemplaires de l’Alternative Socialiste – le mensuel du MAS – et 50 exemplaires de l’Egalité – le journal d’EGA – ont été vendus (c’est-à-dire tout ce que nous avions sur nous…) et 80 euros de fonds de lutte ont été récoltés pour poursuivre nos campagnes.


    Pour en savoir plus

  • Droit d’asile. 766 Angélica enfermées en Belgique

    L’affaire Angélica a fait souffler un vent d’indignation à travers le pays cet été. L’Equatorienne Ana Cajamarca (28 ans) et sa fille Angelica (11 ans) séjournaient « illégalement » en Belgique depuis 2003.

    Emiel Nachtegael

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    UN LYCÉEN DE TURNHOUT RISQUE D’ÊTRE EXPULSÉ VERS LE TIBET

    Francesco Picqueur

    Alors que la majorité des lycéens profitaient encore de leurs vacances, Tenzin, un de mes camarades de classe et demandeur d’asile tibétain, a vécu ces dernières semaines un véritable enfer. Il a reçu un avis lui annonçant que sa demande de régularisation était refusée ainsi qu’un ordre de quitter le territoire.

    Cela fait trois ans que Tenzin séjourne dans notre pays comme candidat réfugié et qu’il suit les cours à Turnhout. Il a terminé sa 5e année en secrétariat et devait rentrer en 6e. Il parle couramment le néerlandais, aime l’école et est un élève studieux comme le montrent ses résultats. Mais, pour l’Office des Etrangers, il n’était qu’un numéro de dossier sans avenir dans ce pays.

    A la rentrée, nous allons organiose rune réunion avec les lycéens pour organiser une manif et une action de protestation. Nous espérons que l’école et la direction collaboreront avec nous et, au-delà, une solidarité aussi large que possible. Belge ou immigré, luttons ensemble contre cette politique antisociale !
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    Angélica avait de bons résultats scolaires et allait chez les scouts. Leur présence ne semblait gêner personne, jusqu’à la fin du mois de juin. Elles ont été arrêtées, emprisonnées dans un centre fermé et ont failli être expulsées vers l’Equateur.

    L’enfermement d’Ana et d’Angelica a suscité beaucoup de protestations. Même le nouveau président équatorien, Rafael Correa, et sa femme qui est de nationalité belge se sont prononcés nettement contre la politique répressive de la Belgique en matière de droit d’asile. La Belgique a d’ailleurs déjà été condamnée deux fois par la Cour Européenne des Droits de l’Homme parce qu’elle enferme des mineurs dans des centres et à cause de sa politique d’extradition. Selon le rapport du psychologue qui l’a suivie, Angélica, comme beaucoup d’autres enfants enfermés, souffre de dépression et de cauchemars suite à la détention et à la tentative d’expulsion.

    Quant aux circonstances de cette tentative d’expulsion, elles demeurent floues. Un médecin a constaté des contusions aux genoux et des blessures aux tibias et aux mains. Le 31 juillet, Ana a montré quelquesunes de ses blessures à la presse. Le Service de l’Office des Etrangers et la Police Fédérale ont nié les faits. La police a prétendu ne pas avoir touché Ana et sa fille.

    Apparemment, la détention d’enfants dans des centres fermés (c’est-àdire en fait des prisons), est une donnée normale dans ce pays. L’année dernière, 242 familles avec 537 enfants ont été enfermées dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel (près de l’aéroport de Bruxelles National),. A Merksplas, ce sont 229 enfants qui ont été enfermés. Au total, il s’agit donc de 766 enfants en un an !

    A l’exception des Verts et d’une poignée de députés PS et CDH, aucun parti ne réclame clairement une modification sérieuse de la politique d’extradition et de régularisation (lorsque les Verts étaient au gouvernement, il n’y a du reste pas eu beaucoup de changements…). Ils préfèrent rejeter la responsabilité sur les demandeurs d’asile eux-mêmes. Ainsi, on a reproché à Ana Cajamarca de ne pas avoir introduit de demande d’asile. Mais les Equatoriens ont peu de chances d’être régularisés. Des quelque 8.000 Equatoriens dans ce pays, seuls 2.000 sont en situation légale. Nous revendiquons la suppression immédiate des centres fermés et des expulsions et nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers.

    Aujourd’hui, certains patrons avancent l’idée d’ouvrir l’accès au travail à des demandeurs d’asile mais uniquement dans certaines catégories professionnelles parce que cela pourrait leur rapporter une main d’oeuvre bon marché et flexible. Nous revendiquons au contraire que chaque emploi soit un véritable emploi déclaré et qu’à travail égal, le salaire soit le même pour tous, étrangers ou Belges.

    Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra éviter qu’un groupe de travailleurs soit utilisé pour faire pression sur les conditions de travail et les salaires d’autre groupes.

  • Régularisation de TOUS les sans-papiers!

    500.000 sans-papiers vont être régularisés dans les prochains mois…en Italie. Par contre, chez nous, malgré la mobilisation massive des sans-papiers et l’amplification du mouvement de solidarité, le gouvernement ne bouge pas d’un poil. Faudra-t-il des morts pour qu’une régularisation s’impose enfin ?

    Jean Peltier

    Lancé par l’Union de Défense des Sans-papiers (UDEP) en mars, le mouvement d’occupation de bâtiments par les sans-papiers continue à s’étendre, même si le rythme a faibli depuis la mi-mai. 35 lieux sont occupés, en grande majorité des églises, mais aussi une mosquée, plusieurs centres laïques et même un local universitaire à Liège. Née de quasiment rien il y a deux ans, l’UDEP a été capable d’impulser une mobilisation qui implique directement les centaines de sans-papiers qui mènent les occupations depuis des semaines mais qui va bien au-delà. Plus de 45.000 sans-papiers se sont en effet présentés dans les lieux occupés et ont signé les registres pour demander leur régularisation. Et 45.000, cela signifie entre un tiers et la moitié des sans-papiers vivant en Belgique !

    Si le mouvement s’est déployé avec une telle force, c’est parce qu’en accordant cet hiver une promesse de régularisation au groupe de sans-papiers qui menaient une grève de la faim à l’église Saint-Boniface à Bruxelles, le Ministre de l’Intérieur, le libéral flamand Dewael, a tout à la fois montré combien la procédure de régularisation était arbitraire et donné un immense espoir aux autres sans-papiers. Pour éviter que le mouvement des sans-papiers éclate en une multitude de grèves de la faim locales et de négociations pour des régularisations partielles, l’UDEP a lancé le mouvement d’occupation des églises. Le but était de faire pression sur la discussion qui allait commencé au parlement afin d’obtenir la mise en place d’une « Commission permanente de régularisation sur base de critères clairs ».

    Cette discussion a fini par s’ouvrir le 23 mai à la Commission de l’Intérieur de la Chambre où le gouvernement présente son projet de loi destiné à réformer les procédures de demande du droit d’asile. Cette réforme vise notamment à accélérer les procédures de jugement sur les demandes d’asile (tout régler, appels compris, en un an maximum au lieu d’avoir des procédures qui aujourd’hui durent souvent plus de trois ans) et, dans la foulée, à accélérer et intensifier les expulsions de ceux qui auront été déboutés. Le projet gouvernemental ne traite pas de la régularisation (puisque, pour lui, une procédure de décision plus courte supprimera la possibilité que des gens à qui est refusé le statut de réfugié « s’incrustent » en Belgique et nouent des liens sociaux qui rendent une expulsion plus difficile).

    Trois partis francophones – Ecolo, PS et CDH – ont déposé des propositions de loi visant à la régularisation de sans-papiers qui sont inspirées par la proposition de l’UDEP. Mais en face, c’est toujours le mur. Ni le MR, ni aucun des partis flamands ne veulent entendre parler d’une vraie régularisation. De son côté, Dewael le dit et le redit : pas question d’une régularisation générale ni de critères clairs et permanents. Le seul mécanisme doit rester celui des régularisations individuelles sur base de critères extrêmement stricts (médicaux, humanitaires ou de trop longue procédure de demande d’asile) pour lesquels la décision resterait dans les mains de l’Office des Etrangers et du Ministre, en tout arbitraire.

    Cette discussion en commission risque donc de ne rien donner. Elle va surtout durer des semaines et ce n’est qu’après cela qu’une discussion et qu’un vote d’une loi pourraient avoir lieu à la Chambre elle-même. Il est clair que le gouvernement et les opposants cherchent à reporter toute décision après les élections communales d’octobre. Et il est tout aussi clair que ceux qui s’opposent à une régularisation générale n’ont aucune solution à proposer, à part le maintien de la situation actuelle dans laquelle la misère et la clandestinité obligent des dizaines de milliers de sans-papiers à travailler pour des salaires de misère, à habiter des logements délabrés payés à un loyer excessif, à manquer de soin faute de sécurité sociale, à ne pouvoir se défendre légalement, à vivre en permanence dans l’ombre dans la crainte de contrôles d’identité policiers,… pour le plus grand bénéfice du patronat qui dispose ainsi d’une main d’œuvre à bon marché et sans moyen de défense.

    Ce refus du gouvernement et de la majorité des partis fait monter le désespoir parmi les sans-papiers. Deux groupes – un à Liège et l’autre au Petit Château à Bruxelles – ont commencé début mai une grève de la faim et d’autres risquent de suivre. Ces actions sont compréhensibles et elles font monter la pression sur le gouvernement mais elles risquent malheureusement de déboucher sur un fractionnement du mouvement en une multitude de groupes (organisés souvent sur base du pays d’origine) luttant chacun pour leur régularisation au détriment de la revendication d’une régularisation généralisée.

    C’est pourquoi il est essentiel que la mobilisation des sans-papiers et le mouvement de solidarité continuent à s’étendre. Et il faut en particulier que les syndicats s’impliquent beaucoup plus dans le mouvement en syndiquant les sans-papiers et en mobilisant les travailleurs aux côtés de ceux-ci.

  • Anvers: rafle contre des sans-papiers

    Les déclarations récentes du ministre de l’Intérieur Dewael (VLD) laissent présager une politique d’asile encore plus répressive. Le gouvernement veut faire mieux qu’en 2005, année marquée par 12000 expulsions. Cela implique un renforcement des contrôles visant les sans-papiers. La ville d’Anvers donne le ton en adoptant de nouvelles mesures répressives.

    Laurent Grandgaignage

    Avec le plan “Ville Sûre” de la coalition ar-en-ciel anversoise (SP.A, VLD, CD&V & Groen!), le coup d’envoi a été donné l’an dernier avec la mise sur pied des contrôles à domicile d’illégaux. L’Office des Etrangers (OE), soutenu par la Police Fédérale, avait visité les locaux de la gare centrale d’Anvers. Toute personne au teint un tant soit peu “coloré” faisait systématiquement l’objet d’un contrôle d’identité.

    Fin novembre, un contrôle de De Lijn concernant le resquillage a été couplé à une intervention de l’OE et de la police. Là encore, des usagers des trams ont été soumis à des contrôles d’identité sur base de la couleur de leur peau qu’ils aient un titre de transport valide ou pas. Sur cette même Conincksplein, une véritable razzia a été organisée durant laquelle les voitures étaient arrêtées de manière très sélective. Les revendications du Vlaams Belang en faveur de rafles dans les quartiers étant maintenant satisfaites, verra-t-on bientôt un centre fermé dans un bateau sur les rives de l’Escaut comme le demande le VB?

    La politique prônée par les partis gouvernementaux et de l’opposition met la pression sur les victimes du système au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes comme par exemple le taux élevé de chômage ou bien encore la crise du logement. Par cette approche ultrarépressive, le gouvernement tente de criminaliser l’existence de couches sociales paupérisées. A ces pratiques, nous devons répondre par la solidarité entre les différentes communautés et mener une lutte commune en faveur de meilleures conditions d’existence.

  • Non aux centres fermés! C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes!

    es centres fermés sont camps où hommes, femmes et enfants étrangers sont enfermés faute de papiers en règle et traités de manière dégradante en attendant leur expulsion du territoire belge. Leur principe même renforce le racisme dans la société à travers l’idée que l’étranger est un délinquant.

    Julie Demulder

    Le premier centre fermé, le «127», fut créé en 1988. Depuis, 5 autres centres ont été créés: le centre INAD, situé dans l’aéroport de Zaventem et destiné aux passagers «inadmissibles» sur le territoire belge, les centres de Bruges, de Merksplas (au nord d’Anvers), deVottem (Liège), et le 127 bis, en bordure de Zaventem, destiné à rassembler les sans-papiers avant leur rapatriement. Leur coût global est de 25 millions d’euros par an..

    Tous sont gérés par l’ «Office des Étrangers» sous la tutelle du ministre de l’ Intérieur Patrick Dewael (VLD) qui a récemment déclaré vouloir imposer une carte à puce à tous les candidats réfugiés pour mieux les contrôler et pour qui toute personne aidant un sans-papier est condamnable!

    Les détenus peuvent passer un maximum légal de 5 mois dans ces prisons, mais le compteur peut être remis à zéro (notamment en cas de résistance à une expulsion). Le délai de détention peut donc être rallongé à volonté. Mais la première fonction assignée aux centres reste l’expulsion. Et les assistants sociaux engagés dans les centres ont pour tâche de faire accepter leur sort aux réfugiés et de les aider à « reconstruire » une nouvelle vie dans leur pays d’origine !

    Le patronat multiplie les appels pour que des immigrés « choisis » puissent venir travailler ici dans des emplois précis (informaticiens, camionneurs, aide-soignants…) parce qu’il veut « combler des manques » au niveau de l’emploi en engageant des étrangers à des salaires moindres. Mais, pour le reste, patrons et gouvernement veulent continuer à tout prix à rendre notre pays moins « attractif ». Le droit d’asile est de plus en plus réduit. Près de 90% des candidats se voient refusés le statut de réfugié. Soit ils acceptent l’expulsion, soit la seule solution pour eux sera de passer dans la cladestinité, sans revenu ni sécurité sociale et avec comme seules perspectives le travail en noir, l’insécurité et la peur. Car s’ils se font rafler par la police, ils seront jetés dans les centres fermés et ensuite expulsés.

    Dans les centres, en plus d’être privés de liberté et coupés de tout contact vers l’extérieur, les détenus sont souvent victimes de violences sans pouvoir protester sous peine de voir leur expulsion accélérée.

    Ces centres avaient été imaginés surtout pour enfermer des adultes mais, de plus en plus, on y parque des familles entières, y compris des enfants et des bébés. Pour l’instant, seul le «127bis» est équipé pour les recevoir mais bientôt les centres de Vottem et Merksplas ouvriront leurs cellules aux familles.

    Cette politique d’expulsion génère la clandestinité et donc le travail en noir et l’exploitation. Les patrons ne s’en plaignent pas – ils ont sous la main des travailleurs sous-payés et sur-exploités et qui contribuent à faire pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de tous les autres travailleurs. D’ailleurs aucun patron utilisant ces pratiques n’a jamais été sérieusement inquiété par la justice.

    Afin de nous opposer efficacement à l’exploitation des illégaux et au traitement inhumain des candidats réfugiés, nous défendons la solidarité et de l’unité de classe des travailleurs au niveau international. On ne devient pas réfugié pour le plaisir mais pour échapper à une misère et à des geurres engendrées par le système capitaliste lui-même. En conséquence, nous estimons qu’il vaut mieux s’attaquer aux multinationales plutôt qu’à leurs victimes.

    > Suppression de tous les centres fermés et arrêt des expulsions !

    > Régularisation immédiate de tous les sans-papiers!

    > Du travail pour tous par la réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire !

    > Annulation de la dette des pays du Tiers-Monde et aide aux mouvements de lutte de ces pays!

  • Demandeurs d’asile: vive la répression!

    Le ministre VLD Dewael s’est rendu au Danemark afin d’y puiser l’inspiration pour la politique d’asile en Belgique. Ce choix n’était pas innocent: le Danemark est un exemple de politique répressive et asociale en matière de droit d’asile. Les étrangers n’y ont pas accès à la sécurité sociale et ne peuvent guère choisir avec qui se marier.

    Geert Cool

    Au Danemark, en dessous de 24 ans, il est interdit pour un citoyen non-UE de cohabiter avec un citoyen danois. Au-delà de cet âge, les couples doivent payer une garantie de presque 5.500 euros s’ils veulent cohabiter ensemble et cela ne peut se faire qu’après une interview et en acceptant une évaluation tous les deux ans. Pendant sept ans le partenaire étranger n’a pas accès à la sécurité sociale.

    Evidemment, aucune attention n’est portée aux problèmes qui causent des vagues de réfugiés au niveau mondial. Ce sont les pillages des multinationales et des grandes entreprises qui sont responsables de l’énorme fossé entre riches et pauvres à cause duquel 2,2 millions de gens meurent chaque année par manque d’eau potable. Et que doit-on penser des livraisons d’armes de la Belgique au Népal ou la possibilité de livraisons d’armes en Tanzanie ? Ce ne sont en tout cas pas des mesures qui vont faire baisser le nombre de réfugiés. Mais au lieu de faire quelque chose contre les raisons qui poussent les gens à fuir, l’option du gouvernement belge est de s’en prendre aux victimes par une politique d’asile répressive.

    Le nombre de demandes d’asile dans notre pays a fortement baissé ces dernières années: de 42.690 en 2000 à 15.360 en 2004, baisse surtout due au fait qu’il est connu qu’une demande n’a quasi aucune chance d’aboutir. Le nombre de sans-papiers augmente sans doute, mais là il n’y a évidemment pas de chiffres exacts. Ces sans-papiers peuvent être abusé et utilisés comme des esclaves sous-payés, comme l’a récemment démontré le scandale de ces riches eurocrates à Bruxelles et alentour qui faisaient travailler des sans-papiers comme des esclaves. Cette sorte d’exploitation brutale ne fleurit pas qu’à Bruxelles. Miner les conditions de travail de tous est plus facile s’il y a une couche de travailleurs sans aucune protection.

    Les demandeurs d’asile et les sans-papiers doivent de plus subir une politique extrêmement dure. Ce mardi 8 mars, la police a organisé avec l’Office des Etrangers un contrôle à grande échelle dans la gare d’Anvers-Central. Tous ceux qui avaient un air « étranger » étaient soumis à un contrôle d’identité et les sans-papiers étaient arrêtés. Quant aux autochtones, un de nos camarades a bien été contrôlé … mais seulement après s’être plaint de ce contrôle arbitraire ne touchant que des immigrés.

    Ce climat répressif n’existe pas uniquement en Belgique. Dès que le capitalisme entre en crise, les politiciens de l’establishment essaient de jouer sur l’insécurité. Avec un discours éthique, conservateur et quasi-raciste ils essaient de dévier l’attention de la politique néo-libérale qui mine les conditions de travail et la sécurité sociale, premières causes de l’insécurité. C’est l’optique des néo-conservateurs américains, suivis par presque tous les gouvernements européens.

    Contre cette politique il faut une opposition active qui résiste aux attaques contre les conditions de travail, les salaires, la sécurité sociale,… Pour une telle opposition il faut tendre à la plus grande unité possible des victimes du système actuel. Arrêter le démantèlement des conditions de travail et les salaires passe par l’implication dans ces luttes des travailleurs sans-papiers. Il faudra unir les habitants des quartiers pauvres dans la lutte pour plus de logements sociaux de qualité.

  • Expulsés par l’ULB, grugés par Dewael

    LA DATE du 17 décembre sera décidément à marquer d’une pierre noire pour les réfugiés et leurs défenseurs. Quelques heures avant la condamnation des membres du collectif, la police investissait l’ULB – à la demande de sa direction – pour en déloger la cinquantaine de réfugiés iraniens qui menaient encore leur occupation.

    Thierry Pierret

    Les forces de l’ordre ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. Les Iraniens ont été répartis entre plusieurs centres ouverts et un d’eux se trouverait en prison faute de place dans les centres fermés.

    Le vice-président du Conseil d’Administration (CA), Fabrizio Bucella, justifie la décision d’expulsion pour des motifs de sécurité (l’ULB ferme ses portes pour les vacances de Noël) et sous prétexte que l’occupation ne se justifierait plus après l’accord conclu entre les Iraniens et le ministre de l’Intérieur Patrick Dewael. C’est proprement scandaleux. Ceux-ci avaient stoppé leur grève de la faim le 14 novembre suite à un accord conclu avec Dewael. Cet accord disait que ceux d’entre eux qui avaient été déboutés du droit d’asile pouvaient introduire une nouvelle demande d’asile individuelle. Mais les Iraniens maintenaient l’occupation entamée le 19 septembre tant que l’Office des Etrangers ne déclarait pas ces nouvelles demandes recevables. Or, l’Office n’a rendu jusqu’ici que 61 décisions sur plusieurs centaines de dossiers! Dont seulement 17 positives… L’expulsion des Iraniens n’est pas restée sans réaction de la part des étudiants: quelque 300 d’entre eux ont manifesté devant le rectorat avant de bloquer l’Avenue Roosevelt. De nouveau la police est intervenue et ce même sur le campus. Cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation.

    Pour nous, cette issue illustre la faillite de la stratégie des délégués étudiants au CA qui dirigeaient le comité de soutien. Ils insistaient sur la nécessité d’éviter toute confrontation avec les dirigeants de l’ULB même lorsque ces derniers rechignaient à mettre les infrastructures de l’université à la disposition des Iraniens, même lorsqu’ils leur posaient des ultimatums pour les inciter à partir.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont dès le départ pris une part très active à la lutte des Iraniens. Nous insistions sur la nécessité d’élargir le mouvement au sein comme à l’extérieur de l’université, de faire l’unité avec les étudiants et les travailleurs plutôt qu’avec les caciques de l’université qui soutenaient les revendications des Iraniens en paroles tout en leur mettant des bâtons dans les roues en pratique.

    Nous voulons faire le bilan du mouvement avec ceux qui se sont impliqués dans les actions de soutien afin d’en tirer ensemble les leçons pour l’avenir.

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