Tag: Nucléaire

  • Sortons l’énergie de l’emprise mortelle de la cupidité !

    Il y a six ans, le 11 mars 2011, le Japon était frappé par un tsunami qui a entraîné l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. Les conséquences de cette catastrophe nucléaire se font encore sentir aujourd’hui. Le constat s’impose une fois de plus : l’énergie nucléaire sûre, ça n’existe pas. Pourtant, en Belgique, le gouvernement Michel a décidé une nouvelle fois de reporter la sortie du nucléaire.

    Par Jarmo (Anvers)

    Fukushima a montré que la menace d’une catastrophe nucléaire à l’échelle de celle de Tchernobyl en 1986 est toujours réelle. Aujourd’hui, les niveaux de radiation dans la centrale nucléaire se mesurent à 530 sieverts de l’heure. L’exposition à ces rayonnements conduit immédiatement à la mort ; ce qui n’est pas surprenant dès lors que l’on sait que 10 sieverts est une exposition létale. Le gouvernement japonais avait assuré que des mesures de sécurité assez fortes avaient été prises lors de la construction de la centrale nucléaire de Fukushima. Les dégâts ont donc été moins grands. Mais cette sécurité ne se trouve pas partout…

    Les centrales belges de Doel et de Tihange font l’objet de débats depuis des décennies. Le gouvernement Verhofstadt I a décidé en 2003 d’éliminer progressivement l’énergie nucléaire en Belgique, avec une sortie du nucléaire complète comme objectif ultime. Dans la pratique, les centrales de Doel et de Tihange qui devaient être fermées sont toujours en activité. La sortie du nucléaire a été reportée (jusqu’en 2025) en 2009, lorsque le ministre de l’énergie Paul Magnette (PS) a grossièrement admis qu’une sortie était impossible en 2015, puisque quasiment aucune véritable recherche n’avait été menée pour des sources d’énergie alternatives.

    Certaines centrales devaient rester ouvertes tandis que d’autres devaient être fermées, mais elles sont toutes encore actives. De cette façon, une sortie du nucléaire reste un objectif inaccessible. Aujourd’hui le gouvernement Michel utilise le fait qu’une sortie du nucléaire pousserait vers le haut les prix de l’énergie. C’est vrai. Le coût de la production annuelle d’énergie en Belgique augmenterait de 4,38 milliards en 2030. Pendant ce temps, Electrabel, qui gère les centrales nucléaires, reçoit de juteux avantage fiscaux : l’impôt à payer par Electrabel a chuté de 500 millions d’euros à un impôt variable autour de 150 millions d’euros. Mais les particuliers constatent que leurs factures augmentent.

    Le gouvernement et Electrabel veulent faire porter la responsabilité de futures augmentations du prix de l’énergie sur ceux qui s’opposent à l’énergie nucléaire. C’est tout à fait faux. L’énergie nucléaire sûre n’existe pas: négocier avec Electrabel d’énormes quantités de profit au détriment de la sécurité et de la santé de la population, voilà ce dont se préoccupe le gouvernement Michel. Il est possible d’évoluer vers une énergie à la fois sûre et propre tout en maintenant les prix sous contrôle. Pour cela, il faut que le secteur de l’énergie soit entièrement nationalisé et placé sous le contrôle démocratique de la population. Ainsi, nous pourrons nous assurer que quelque chose d’aussi important que la génération et la distribution d’énergie ne soit pas soumis à la cupidité aveugle et que la recherche de réelles solutions alternatives soit financée.

  • 30 ans après, le souvenir de Tchernobyl reste un enjeu pour la classe capitaliste

    Tchernobyl

    Ce mois d’avril marque le 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le 26 avril 1986, une explosion dans le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl éventre le toit de celui-ci et projette violemment dans l’atmosphère une quantité énorme d’éléments radioactifs. S’ensuit un terrible incendie alors que le cœur du réacteur reste en fusion à l’air libre, provoquant encore d’importants rejets jusqu’au 5 mai.

    Par Clément (Liège)

    Au total, l’explosion et l’exposition du réacteur libéreront 50 millions de curies d’isotopes radioactifs(1) avec un taux de radiation 200 fois supérieur à celui de la bombe d’Hiroshima(2). Jusqu’à la catastrophe de Fukushima en 2011, Tchernobyl fut le seul accident nucléaire classé comme ‘‘accident majeur’’ sur l’échelle internationale de classification des évènements nucléaires (INES), ce type d’accident est caractérisé par des ‘‘effets considérables sur la santé et l’environnement’’.(3)
    Dans les années qui suivirent ce désastre, 346.000 personnes furent déplacées par les autorités dont 116.000 immédiatement après l’accident.(4) Plus de 600.000 ‘‘liquidateurs’’ auront participé aux activités de confinement et de décontamination, s’exposant à des taux de radiation bien supérieurs à la normale.(5) Aujourd’hui, entre 5 et 8 millions de personnes vivent encore dans des zones contaminées.(6)

    Les conséquences de la catastrophe minimisées par le lobby du nucléaire

    Les chiffres les plus souvent repris quant à l’impact sur la santé et l’environnement proviennent d’une étude coordonnée par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), dont un des objectifs est de ‘‘hâter et d’accroître la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier.’’(7) Intitulé ‘‘Tchernobyl : l’ampleur réelle de l’accident’’(8), le rapport de cette étude ‘‘donne des réponses définitives et des moyens de reconstruire des vies’’… en minimisant l’impact de l’accident sur la santé et la vie des victimes ! On y annonce que 4 000 personnes au maximum pourraient décéder des suites d’une exposition aux radiations ; et qu’à l’exception des enfants touchés au moment de l’explosion, il n’y a pas eu d’augmentation remarquable de cancers, leucémies et autres maladies. Le caractère orienté de l’étude, les liens étroits qu’entretiennent plusieurs acteurs avec l’industrie nucléaire, et l’approche restrictive dans la définition même de l’impact de l’accident furent plusieurs fois dénoncés, de même que le manque de représentation des scientifiques issus des pays les plus touchés.

    Un tout autre son de cloche émane d’ailleurs de plusieurs autres rapports dont ceux publiés par Greenpeace en 2006(9) et par l’Academy of Science de New-York en 2009(10) Ces deux études, conduites par des scientifiques issus des pays directement touchés (Ukraine, Biélorussie, Russie) se basent sur les enregistrements de données médicales des centres hospitaliers des zones contaminées, sur des données de terrain fournies par de nombreux professionnels locaux, etc. Ces études font état de 200.000 cas de surmortalité liés à la catastrophe de Tchernobyl uniquement pour les trois pays les plus touchés, ainsi que d’une augmentation significative du nombre de cancers, de leucémies et de maladies cardio-vasculaires. La seconde étude rapporte également un vieillissement prématuré, l’âge biologique des Ukrainiens vivant dans les zones contaminées dépassant de 7 à 9 ans leur âge réel, cette différence pouvant atteindre 15 ans chez les liquidateurs.

    Le nucléaire, une alternative écologique ?

    Pour la classe capitaliste, la question de l’impact concret d’un évènement comme la catastrophe de Tchernobyl n’est évidemment pas neutre. Dans un contexte ou l’impact du réchauffement climatique ne peut plus être nié et où de larges couches de la population sont prêtes à se mobiliser sur cette question – ce qui fut par exemple illustré par les fortes mobilisations autour de la COP21 en dépit des difficultés posées par l’état d’urgence -, on assiste à de nombreuses tentatives de présenter l’énergie nucléaire comme un alternative écologique produisant relativement peu de CO2, dans le cadre d’un ‘‘développement durable’’. À cet effet, minimiser les risques et le potentiel destructeur de l’énergie nucléaire civile est indispensable.

    Lorsque la classe dominante souhaite se lancer dans des opérations de propagande, elle sait s’en donner les moyens. Déjà en 1959, un accord référencé ‘‘Wha 12-40’’ liait l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans l’article 1, paragraphe trois, on peut notamment lire ‘‘chaque fois que l’une des parties se propose d’entreprendre un programme ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l’autre partie, la première consulte la seconde en vue de parvenir à une harmonisation des vues par un commun accord.’’(11) En 1999, l’AIEA obtint de l’OMS qu’elle ne prenne jamais de position publique qui puisse lui nuire.(12) Dans les faits, cela conduit l’OMS à presque systématiquement reprendre les chiffres fournis par l’AIEA, laquelle est par ailleurs historiquement liée au Groupe des Fournisseurs Nucléaires (GFN) qui rassemble des représentants des 46 plus gros fournisseurs de matières fissiles(13) et plus généralement au lobby nucléaire. Ces collusions refirent d’ailleurs surface suite à l’accident de Fukushima lorsque le rapport de l’OMS fut encore une fois remis en cause par Greenpeace ainsi que par l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire français (IRSN).(14)

    Les effets continuent à se faire sentir

    Au-delà de l’aspect sanitaire, les conséquences sociales de l’accident de Tchernobyl n’ont pas encore fini de faire sentir leurs effets. Des centaines de milliers de déplacés ont tout perdu suite à la catastrophe. Pour les populations ayant été affectées par l’exposition aux radiations, trouver un emploi relève de la gageure tant les patrons sont réticents à les embaucher en raison des nombreuses maladies dont ils sont victimes et des jours d’arrêt de travail qui en découlent. Si une allocation est effectivement versée à environ 7 millions de personnes(15), celle-ci n’a pas augmenté depuis 1996 et reste bien inférieure au manque à gagner consécutif aux difficultés de trouver un emploi, au coût des médicaments dont le prix a explosé, etc. Ces difficultés spécifiques s’ajoutent à l’exploitation brutale dont sont victimes les travailleurs de l’ex bloc soviétique ; aux pénuries dans les logements sociaux, dans le secteur de la santé, etc. (16)

    Parce qu’elle repose sur des technologies connues de longue date, la fission nucléaire est une source d’énergie au coût de production relativement faible et a donc la faveur de la bourgeoisie capitaliste. La question de la sécurité, la difficile gestion des déchets radioactifs et les coûts indirects colossaux (qu’il s’agisse du coût engendré par une future catastrophe ou de celui du démantèlement et de la décontamination d’installations devenues obsolètes) sont balayés au nom du profit immédiat.

    Le discours dominant sur Tchernobyl ne cesse d’accabler la catastrophique gestion du nucléaire par les autorités soviétiques dont la bureaucratie, poussée par de profonds problèmes économiques, exerça une pression énorme sur des techniciens travaillant sur un réacteur de mauvaise facture. Si l’on y regarde de plus près, on constatera cependant que l’approche capitaliste du nucléaire n’est pas bien différente. La récente actualité belge est à cet égard éclairante. 55% de l’électricité belge provient du nucléaire, secteur entièrement contrôlé par le secteur privé (EDF et Engie) et qui a connu en 2011 des réductions d’emplois chez les agents de sécurité.(17) Les réacteurs de Doel 1 et 2 mis en service en 1975 et dont la durée de vie était estimée à 40 ans, ont été prolongés de 10 ans par un simple vote et en infraction avec les conventions internationales. Les réacteurs de Doel 3 et Tihange 3 ont été arrêtés et relancés à deux reprises suite à la découverte de microfissures dans les cuves, suscitant l’inquiétude de la population belge, mais aussi de celle des pays limitrophes. Lors du dernier redémarrage, plusieurs incidents se sont déclarés. Par ailleurs, aucun système de ventilation filtrée (permettant d’empêcher l’air contaminé de sortir en cas de fusion dans un réacteur) n’est encore installé sur les centrales nucléaires belges. La majorité des centrales devraient en être équipées dans le courant 2017 à l’exception des deux centrales obsolètes qui devront attendre 2019 en raison des incertitudes qui pesaient sur leur avenir avant que le gouvernement ne prolonge leur durée de vie d’un coup de baguette magique.

    Nous ne sommes pas à l’abri d’incidents majeurs et, parce qu’une transition vers une production électrique basée sur les énergies renouvelables irait à l’encontre de ses intérêts économiques à court terme(18), la classe capitaliste est incapable de nous proposer une alternative aux dangers du nucléaire. Pour garantir tant la sécurité que l’approvisionnement énergétique des travailleurs, il est primordial de créer un secteur nationalisé de l’énergie, seul à même de gérer une sortie du nucléaire et une réorientation de la production énergétique vers des sources non fossiles sans pertes d’emplois.

    Notes
    1. https://www.iaea.org/sites/default/files/infcirc519_fr.pdf
    2. http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dossiers/d/physique-tchernobyl-consequences-catastrophe-251/page/2/
    3. http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/La_surete_Nucleaire/echelle-ines/Pages/1-criteres-classement.aspx?dId=8a15297f-e5f9-42cd-9765-ed2049203773&dwId=a1de7c68-6d78-4537-9e6a-e2faebed3900
    4. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs303/fr/
    5. idem
    6. http://www.chernobyl-day.org/IMG/pdf/rapport-greenpeace2006.pdf p.9
    7. https://www.iaea.org/about/statute Article 2 : objectifs
    8. http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr38/fr/
    9. http://www.chernobyl-day.org/IMG/pdf/rapport-greenpeace2006.pdf
    10. http://www.strahlentelex.de/Yablokov_Chernobyl_book.pdf
    11. http://www.criirad.org/actualites/dossiers%202007/accord_oms-aiea/Accord%20OMS-AIEA.pdf
    12. https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique1-2006-1-page-17.htm
    13. http://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/SINAI/48507
    14. http://www.facsc.ulg.ac.be/cms/c_1502451/fr/le-rapport-de-l-oms-sur-la-catastrophe-de-fukushima-deplait
    15. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/heritage-sovietique/tchernobyl.shtml
    16. http://www.socialisme.be/fr/4923/tchernobyl
    17. http://www.socialisme.be/fr/15223/le-nucleaire-et-ses-petites-miseres-ne-laissons-pas-le-prive-jouer-avec-nos-vies
    18. À ce titre, voir : http://www.socialisme.be/fr/11741/les-forces-du-marche-freinent-lenergie-renouvelable

  • Manifestation anti-nucléaire à Liège

    Ce week-end fut chargé à Liège ! A côté de Nuit Debout et des activités liées à la Journée internationale des luttes paysannes, il y eut la traditionnelle manifestation contre le centre fermé de Vottem le samedi et, le dimanche, une manifestation anti-nucléaire revendiquant plus particulièrement la fermeture immédiate et définitive des “vieux réacteurs” de Tihange 1, Doel 1 et Doel 2. L’attention a également été attirée sur les centrales de Tihange 2 et de Doel 3, extrêmement dangereuses en raison de la présence de microfissures.

    Plusieurs centaines de personnes avaient répondu à l’appel de l’association Nucléaire Stop Kernenergie. La mobilisation venue d’Allemagne était particulièrement impressionnante, mais l’on trouvait aussi des manifestants hollandais ou encore de Flandre.

    Selon le PSL, défendre une production d’électricité bon marché, accessible à tous, basée sur les sources d’énergie saines et renouvelables tout en garantissant l’emploi des travailleurs du secteur des énergies non-renouvelable exige d’exproprier le secteur de l’énergie, production et distribution, pour le collectiviser démocratiquement.

    Manifestation anti-nucléaire à Liège 17/04/16

  • Le nucléaire et ses petites misères : ne laissons pas le privé jouer avec nos vies !

    doel_anversEn Belgique, environ 55 % de l’électricité provient du nucléaire, à partir de deux centrales : Doel (quatre réacteurs) et Tihange (trois réacteurs). Tous ces réacteurs ont été construits dans les années ‘70 et mis en service entre 1975 et 1985. Ces centrales vétustes sont exploitées par le secteur privé, EDF (qui possède 50 % de Tihange 1) et Engie (anciennement GDF Suez, qui possède tout le reste via sa filiale belge Electrabel).

    Commentant l’impact de la privatisation du nucléaire belge concernant la sécurité, Jean Marc Pirotton (vice-président fédéral de Gazelco et délégué FGTB-Gazelco à la centrale nucléaire de Tihange), nous expliquait ceci dans une interview accordée à Lutte Socialiste en 2011 : ‘‘Je ne vais pas me prononcer sur l’infrastructure, mais il est certain qu’il faut dénoncer l’organisation du travail mise en place au début des années 2000. Par exemple, avant, il y avait un agent de sécurité de la radioprotection qui travaillait à chaque pause, dans chaque tranche (Tihange I, Tihange II et Tihange III). Pour des raisons d’économies, on a réduit cela à un seul agent pour les trois tranches. Immanquablement, cela va entraîner des problèmes de sécurité. Même avec un incident minime, pour peu qu’il s’en produise sur deux tranches, il y a problème. L’agent ne saura pas se dédoubler…’’

    Depuis lors, les avertissements n’ont pas manqué concernant l’infrastructure. Deux réacteurs ont atteint leur limite d’âge. Malgré cela, le prolongement de Doel 1 et 2 a été voté, et ce sans consultation publique, ni étude d’impact environnemental, contrairement à ce qu’exigent les conventions internationales. Deux autres réacteurs ont dû être mis à l’arrêt pendant près de deux ans (Doel 3 et Tihange 2) après la découverte de milliers de fissures dans la paroi de leurs cuves en 2012. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a autorisé leur redémarrage cet automne, mais, dès décembre, les centrales ont connu nombre d’incidents (fuite d’eau dans un générateur, problème d’alternateur, incendie, pannes…).

    Deux associations de défense de l’environnement, Bond Beter Leefmilieu (BBL) et Inter-Environnement Wallonie (IEW), ont introduit début janvier un recours en annulation de la loi qui prévoit de prolonger les réacteurs de Doel 1 et 2. La ville allemande d’Aix-la-Chapelle a aussi envisagé une action en justice contre le redémarrage de la centrale de Tihange (distante de 60 km). Une action en référé a aussi été introduite par l’ASBL «Nucléaire Stop» pour contester la réouverture des réacteurs de Tihange 2 et Doel 3, et une autre encore par Vega.

    Ces recours ont raison de dénoncer le danger nucléaire en Belgique. Mais exiger simplement que les études sur la sécurité soient effectuées par des experts plus indépendants du lobby nucléaire ou s’opposer aux réouvertures de centrales par voie juridique n’est pas suffisant. Une pétition Avaaz intitulée ‘‘Quelques heures pour éviter un nouveau Tchernobyl ? ’’ a recueilli plus d’un million de signatures en moins d’un mois en février, mais les autorités ont déjà affirmé que cela ne changerait rien à l’approche du gouvernement. Seule la construction d’un rapport de forces conséquent nous permettra d’en finir avec le péril nucléaire, par la nationalisation de la totalité du secteur énergétique afin d’assurer la transition vers les énergies renouvelables.

  • Action pour la fermeture de la centrale nucléaire de Doel

    doel_anversCe dimanche, une action a pris place à Anvers contre la centrale nucléaire de Doel suite à un appel lancé via Facebook sans que sa provenance n’ait été très claire. Peu de doutes existaient encore sur le lieu même de l’action, où l’on a pu retrouver la totalité de la direction locale du SP.a . Monica De Coninck, Yasmine Kherbache, Bart Martens, Kathleen Van Brempt, Stephanie Van Houtven,… étaient présents sous les drapeaux du parti. L’orateur était également membre du SP.a, mais présenté toutefois simplement comme un « citoyen inquiet ». De petites délégations d’autres partis et organisations étaient aussi présentes, parmi lesquels Groen et le PTB mais aussi le Mouvement du 11 Mars (une initiative visant à commémorer la catastrophe nucléaire de Fukushima) et quelques membres du PSL. Le rassemblement a crié quelque fois qu’il fallait fermer la centrale de Doel et tout le monde est retourné chez lui. Ce n’était pas une manifestation.

    D’autres actions antinucléaires sont prévues, comme le 12 mars sous le nom « Pas de Fukushima sur l’Escaut » et le 26 avril à Doel, à l’occasion des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl. Selon nous, le secteur énergétique doit être placé sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. Ce secteur est trop dangereux et trop important que pour être laissé aux mains des vautours du privé!

    Quelques photos de Liesbeth:

    Doel, sluiten die boel // Foto's door Liesbeth

  • 30 ans après Tchernobyl, manifestation contre les centrales nucléaires de Doel

    Le 26 avril 1986, le quatrième bloc de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, envoyant dans l’atmosphère une dose de 50 millions de curies d’isotopes radioactifs, c’est à dire plus de cinq cents fois ce qui a été relâché par la bombe atomique lancée par l’armée américaine sur la ville japonaise de Hiroshima à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L’année qui a suivi la catastrophe de Tchernobyl, plus de 200.000 personnes rien qu’en Ukraine ont été affectées par l’explosion (la statistique officielle pour l’ensemble de l’URSS était de 700 000 personnes affectées).

    La menace du nucléaire a ressurgi sur le devant de la scène vingt-cinq années après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. En 2011, la centrale de Fukushima a démontré que le nucléaire constitue toujours bel et bien un danger important, y compris au pays des centrales réputées les plus sûres au monde. En Belgique, les récents incidents réguliers à Doel et Tihange ont largement inquiété.

    Ce 26 avril, 30 ans après l'accident de Tchernobyl, la plateforme "Weg met Doel en Tihange" appelle à manifester contre les centrales nucléaires à partir de 14h, à la Centrale nucléaire de Doel, 9130 Beveren (Flandre-Orientale).

    => Événement Facebook

  • Nucléaire: Pour une transition énergétique démocratique et durable

    nucleaire_stopAlors que la zone de Fukushima est toujours mise en quarantaine et que de nombreux animaux souffrent de la pollution radioactive, le gouvernement belge offre un beau cadeau de fin d’année à Electrabel en l’autorisant à prolonger la durée de vie de deux de ces plus vieux réacteurs.

    Par Ammar (Bruxelles)

    Comme tout objet, un réacteur a une date de péremption déterminée lors de la construction par les ingénieurs qui l’ont conçu. Or la date de péremption d’un réacteur implique l’arrêt de celui-ci, sa destruction et son éventuel remplacement. Des frais qu’Electrabel – qui ne se préoccupe que de ses bénéfices – refuse bien évidemment de consentir à faire. Au contraire, le gouvernement Michel lui a donné son feu vert pour prolonger la vie de plusieurs centrales alors que la plupart des études font état, depuis plusieurs années, d’un nombre de plus en plus important d’incidents dans les réacteurs et de risques accru de jour en jour.

    Mais bien sûr, cela n’est pas une préoccupation pour la classe dominante qui ne se soucie que de son «retour sur investissement . Pourtant, cet investissement a été payé par le contribuable belge il y a plusieurs années, mais profite aujourd’hui uniquement à une poignée de grands actionnaires grâce à des factures d’électricité de plus en plus chères.

    En laissant – par sa propriété privée – le contrôle et la gestion énergétique dans les mains de la classe capitaliste, il n’existe aucune garantie pour la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes qui vivent dans la région des centrales nucléaires. De plus, malgré le cout élevé de l’électricité, on ne peut pas, dans ce cadre, s’attendre à ce que l’argent soit réinvestit dans le durable – dans des centrales qui permettrait de produire une électricité verte – car elles n’assureraient pas un profit aussi élevé.

    Il est donc absolument nécessaire que la population s’organise pour lutter afin de prendre démocratiquement le contrôle du secteur de l’énergie afin de pouvoir évaluer pleinement les possibilités technologiques qui s’offrent à nous – par le développement d’une recherche scientifique publique massivement financée – et de prendre ensemble les meilleures décisions pour la collectivité. Cela ne peut passer que par une nationalisation du secteur énergétique – depuis l’extraction jusqu’à la distribution – et de la recherche, sous contrôle et gestion démocratiques. Une planification démocratique de la production en fonction des besoins et des ressources disponibles – une gestion rationnelle de la production – est également nécessaire contre le chaos de la production et du gaspillage capitalistes.

    Seule une économie gérée et planifiée démocratiquement peut permettre une réelle transition énergétique.

  • Chaîne humaine contre le redémarrage de Tihange 2 et Doel 3

    chaine_nucleaireLe 4 octobre, participez à la chaîne humaine anti-nucléaire autour du siège de GDF-Suez. Nous encerclons le siège de GDF-Suez sur l’Avenue Bolivar à Bruxelles (près de la Gare du Nord), ce 4 octobre, à 14h, pour ces revendications:

    — Non au redémarrage des réacteurs fissurés Tihange 2 et Doel 3
    — Du courant bon marché, renouvelable et sans risque pour tous
    — Reconversion des travailleurs des centrales nucléaires

    Info: www.stop-tihange.org 04 76 / 34 99 33

    Organisation: Nucléaire Stop Kernenergie

  • Quatre ans après la catastrophe de Fukushima, un réacteur nucléaire reprend du service au Japon

    fukushima_belUne grande majorité de la population japonaise est contre l’énergie nucléaire. En 2013, 200 000 manifestants avaient ainsi exigé dans la rue un Japon sans nucléaire. Ce pays fut non seulement victime des attaques nucléaires de Hiroshima et Nagasaki il y a 70 ans mais il fut aussi secoué par la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.

    Les conséquences de cette catastrophe sont terribles. Plus de 160.000 personnes ont été évacuées de la région, nombre d’entre eux ne pourront probablement jamais revenir. Démonter la centrale de Fukushima prendra des décennies et reviendra au moins à 100 milliards $. L’impact du désastre ne s’est pas limité au pays, une grande quantité d’eau radioactive est parvenue en mer, un problème qui est loin d’être terminé et qui a ses conséquences notamment pour la pêche au large des côtes.

    L’opérateur Tepco a immédiatement été pointé du doigt en raison du manque d’investissement dans les mesures de sécurité. La catastrophe de 2011 a d’ailleurs servi de prétexte pour réduire les salaires de 20% dans l’entreprise. Le service de nettoyage était particulièrement peu rémunéré au point que, dans certains cas, il s’agissait carrément de sans-abris recrutés par la mafia des sous-traitants de Tepco.

    Ce mois d’août, le gouvernement japonais a, pour la première fois, remis en activité l’un des 50 réacteurs nucléaires du pays. En octobre suivra un deuxième. Le gouvernement justifie cette décision au nom des tarifs de l’électricité, comme si l’on devait croire que ces politiciens conservateurs se sentent concernés par la qualité de vie de la population ordinaire… les motivations des autorités sont en fait guidées par les intérêts des sociétés énergétiques. TEPCO a annoncé avoir réalisé un bénéfice de 1,5 milliards € au cours du deuxième trimestre de cette année, notamment grâces au prix du pétrole et à des ‘‘mesures d’économie’’. La compagnie a déclaré ne pas faire de prévisions pour les prochains trimestres, en partie en raison de l’incertitude quant au moment de la reprise des centrales nucléaires.

    En répondant à la soif de profits des grandes entreprises énergétiques, tout est préparé pour permettre l’arrivée de nouvelles catastrophes nucléaires. On nous a déjà dit que les règles de sécurité étaient strictes et respectées. On nous a déjà dit qu’une catastrophe était impossible à Fukushima. Quatre ans après que le désastre soit bel et bien arrivé, on fait comme si rien ne s’était passé. Voilà qui indique nettement à quel point le capitalisme est un système malade. Il est grand temps d’en sortir et de construire une société qui déploiera les moyens nécessaires en recherche d’énergies vertes!

  • Stop Tihange !

    Le 15 mars, une manifestation antinucléaire aura lieu à Tihange à l’appel de ‘‘Nucléaire, STOP!’’ et de ‘‘Aktionsbündnis gegen Atomenergie Aachen’’ (Aix-La-Chapelle). Quelques jours après le quatrième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, ce sera là l’occasion pour les citoyens et les militants antinucléaires de rappeler les dangers qu’induit la production d’énergie nucléaire et de réclamer la mise en place d’une alternative énergétique.

    Par Clément (Liège)

    Des réacteurs obsolètes, source de danger.

    manif-huy-tihange-2015-web-e1422643819237Les sept réacteurs nucléaires belges ne datent pas d’hier. Mis en service entre 1975 et 1985, ils étaient initialement conçus pour avoir une durée de vie de 30 ans (1) selon des normes antérieures à l’accident de Three Miles Island (1979). En pratique, ces limites techniques d’utilisation pour raisons de sécurité sont très relatives aux yeux du patronat et de ses relais politiques. Ainsi, en 2003, la loi sur la sortie progressive de l’énergie nucléaire augmentait la durée d’utilisation des centrales de 10 ans. Puis, en 2012, le gouvernement Di Rupo portait celle du réacteur de Tihange 1 à 50 ans.

    Aujourd’hui, le gouvernement Michel propose de prolonger l’exploitation des réacteurs de Doel 1 et 2 jusqu’en 2025 (2)  (mise en service : 1975). Par ailleurs, la découverte en 2012 de microfissures dans les cuves des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 n’a donné lieu qu’à un arrêt temporaire de ces derniers, dont Electrabel souhaitait la réouverture dans le courant de l’année 2015.

    Basse empreinte écologique ou fort profit économique?

    L’argument selon lequel l’énergie nucléaire serait écologiquement neutre est un des poncifs du discours des entreprises du secteur de l’énergie, tandis que les autorités politiques ne cessent de souligner son faible cout et sa fiabilité. En réalité, ces deux arguments sont caducs.

    D’une part l’impact environnemental de l’exploitation de l’uranium est bel et bien réel : conséquences sanitaires (rejet radioactif dans les zones d’exploitation d’uranium), problème de l’élimination de déchets à la toxicité extrêmement longue et élevée, impact carbone du transport de l’uranium et de la construction des centrales, pollution des eaux dans les zones d’extraction,…

    D’autre part, la libéralisation de 2005 a permis à Electrabel d’accaparer un monopole de fait qui lui permet d’imposer des prix élevés sur un produit à faible cout de production. De ce fait, l’entreprise ne mise que sur le nucléaire (57% de la production en 2013) sans pratiquement investir dans les énergies renouvelables (7% en 2013) (3). Dès lors, cette dépendance est utilisée pour brandir le spectre de la pénurie lorsque le nucléaire est contesté.

    La production d’énergie doit profiter à tous !

    La mise en pâture de la production de l’énergie à de voraces multinationales ne peut amener que pénuries, hausse des prix, dangers écologiques et sanitaires. Cela ne profite certainement pas à l’ensemble de la population. Pour lutter contre la hausse des prix, la désorganisation de la production et aller de l’avant vers une production énergétique qui respecte l’environnement, le PSL défend la nationalisation et la création d’un secteur public de l’énergie démocratiquement contrôle et planifié par la collectivité.

    Dimanche 15 mars 2015 à 14 h à Huy, Avenue DELCHAMBRE

    1.    GREENPEACE. 25 ans après Tchernobyl, 1 mois après Fukushima http://www.etopia.be/sortiedunucleaire/IMG/pdf/dossier_presse_fr.pdf
    2.    Accord de gouvernement. Disponible à l’adresse : http://studioweb.lesoir.be/turnpages/accord/?&&&_ga=1.78898836.1203940237.1424390682#p=12
    3. https://www.febeg.be/fr/statistiques-electricite

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