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Tag: Non-marchand
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La grève du personnel soignant a été également bien suivie dans les hôpitaux du Namurois

En plus des travailleurs organisés dans les trois principaux syndicats (CNE et SETCa Non Marchand et CGSLB), de nombreux travailleurs non syndiqués étaient également solidaires du mouvement.
Par Jeremy (Namur)
Les responsables syndicaux interrogés au cours du rassemblement de jeudi matin devant l’hôpital universitaire Ste-Élisabeth mettent en avant l’écart entre les moyens nécessaires pour assurer des soins de qualité des patients et ceux effectivement consentis par la direction. Un écart qui les pousse à des cadences infernales pour soutenir le rythme des prises en charge.« Je n’ai droit qu’à 4 min par patient, nous explique un infirmier en radiologie, ce compris la désinfection complète du local jusqu’aux poignées de porte. L’autre jour, une patiente venue pour un examen en oncologie a fondu en larmes devant moi sur le coup du stress après deux semaines d’attente pour avoir une place pour une inspection préventive en radio. Pendant que j’essayais de la soutenir, le médecin dans le fond de la pièce tapait le cadrant de sa montre pour me signaler que le temps presse. Nous n’avons plus le temps de nous occuper de l’humain. »
Un autre nous explique la réaction de son chef de service au moment de lui faire part de sa fatigue liée à sa surcharge de travail : « fatigué de quoi ? Maintenant tu dois être habitué, non ? » Dans l’esprit de la direction, l’état d’urgence est devenu la nouvelle norme.
Le personnel organisé dans les syndicats déplore notamment que le fonds « Blouses blanches » débloqué en 2019 n’ait jusqu’ici pas été employé pour améliorer structurellement les conditions de travail par le recrutement de personnel dans des emplois réellement utiles sur le terrain. Une mauvaise gestion aggravée par le manque de vision à long terme permettant de pallier aux difficultés de recrutement de personnel infirmier dans le secteur par une revalorisation de la fonction et l’embauche de personnel de soutien en attendant l’arrivée de jeunes infirmiers sur le marché de l’emploi.Le soutien au mouvement atteint une ampleur encore jamais vue, ce qui a contraint la direction à la réquisition forcée de membres du personnel en grève avec arrêt de réquisition formelle adressé par la province. Ce qui n’a pas empêché le personnel réquisitionné de se joindre aux rassemblements pendant leurs temps de pause pour montrer à quel point le personnel, bien que fatigué, est plus que jamais déterminé !
Cette journée de grève très bien suivie en Wallonie et à Bruxelles est un succès sur lequel construire pour arracher un refinancement public massif des soins de santé !
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Rassemblement du non-marchand pour une revalorisation du secteur
La crise du coronavirus a mis en avant la pénurie et les conditions de travail du secteur non-marchand. Les métiers les plus nécessaires dans la société ne sont pas forcément les mieux rémunérés. Personnel insuffisant, manque de matériel, stress,… ce sont les conditions auxquelles le personnel du non-marchand est confronté chaque jour.Par une infirmière de Delta
On voit depuis des semaines des mobilisations dans les hôpitaux, comme celui de Brugmann ou de Saint-Pierre. Le 18 juin ça a été le tour du Chirec, où plus d’une centaine des travailleurs et travailleuses ont fait un arrêt de travail d’une heure pour revendiquer des meilleurs conditions de travail, une revalorisation des salaires, plus de personnel, plus de matériel, ou même la démission de la ministre De Block.
Mais les mobilisations ne doivent pas s’arrêter là, on doit construire un mouvement autour des revendications offensives et aller à l’encontre de la logique du système capitaliste pour qui les profits comptent plus que la santé.






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[PHOTOS] Manifestation contre la réforme APE du gouvernement wallon
Ce matin, des syndicalistes de la FGTB étaient venu des quatre coins de la Wallonie pour s’opposer à la réforme des emplois APE, une réforme qui menace des milliers d’emplois et de services à la population. Si ce projet venait à voir le jour, il représenterait le grand plan de licenciement dans le public et para-public / associatif depuis les suppressions de 3000 postes dans l’enseignement en 1995 !
Les APE se retrouvent partout dans le non-marchand en Wallonie, dans des services indispensables pour la collectivité.
6000 personnes se sont mobilisées aujourd’hui pour revendiquer le maintien des ces emplois, défendre la garantie d’emplois convenables, la revalorisation du non-marchand et, plus largement, la défense de nos services publics. Le 25 juin dernier, la CSC avait elle aussi appelé à manifester aux côtés de la FGTB, 10.000 personnes s’étaient alors réunies dans la rue. Une grève devrait encore toucher les fonctionnaires wallons à l’appel de la FGTB le 10 octobre prochain. Comme l’expliquait le secrétaire général de la FGTB wallonne Thierry Bodson en juin dernier : ‘‘Les points APE, cela concerne les emplois dans les crèches et les garderies communales, cela touche les gens. C’est important de l’évoquer avant les élections.’’[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/wr6hzwuiDxCmuWYf6]
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Manifestation du non-marchand : il nous faut un refinancement public !
Aujourd’hui, le secteur non marchand a à nouveau arpenté les rues de la capitale. Là aussi, les raisons d’être en colère ne manquent pas, la politique d’austérité menée ces dernières années au pas de charge a de profondes implications sur le personnel ainsi que sur les usagers et patients. Dans les soins de santé tout particulièrement, la qualité des soins et les conditions de travail et de salaire du personnel sont inextricablement liées.
Les manifestants étaient on ne peut plus clairs concernant leurs exigences: plus de personnel, plus de pouvoir d’achat et de meilleures conditions de travail. Cela nécessite un refinancement public du secteur social dans son ensemble. Les manifestants entendaient également dénoncer la marchandisation des soins.
Voici ci-dessous quelques photos de cette manifestation.
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Manifestation massive du non-marchand à Bruxelles
La colère du non-marchand a résonné dans les rues de Bruxelles ce matin, en rouge, vert et bleu. Le manque de moyens pèse lourdement sur ce secteur, au détriment des usagers et du personnel. Les syndicats réclament de nouveaux accords sociaux pour le secteur (hôpitaux, aide à la jeunesse, maisons de repos, socioculturel,…) depuis déjà plusieurs mois, vain. Le mécontentement est donc très grand, ce qui s’est reflété dans les chiffres de mobilisation. A la tribune, il était question de quelque 17.000 participants, soit bien au-delà des attentes initiales (10.000 personnes).
La santé était particulièrement bien représentée dans le cortège, mais toutes les catégories de ce large secteur étaient présentes en nombre. Certains manifestaient d’ailleurs pour leur toute première fois aujourd’hui, il n’était pas rare de voir des militants regarder leur secrétaire avec malaise avant de remplir leur carte de grève…
La pénurie de personnel est grave partout, dénoncent les syndicats, tandis que les conditions de travail et de salaire trop peu attractives dissuadent de s’orienter vers des métiers pourtant cruciaux pour la bonne marche de la société. A cette combinaison déjà très toxiques s’ajoutent encore de nouvelles réformes et des coupes budgétaires drastiques.
Sur le site de la RTBF, Bernard Decebel, délégué Setca au Centre neuropsychiatrique saint Martin de Dave, explique que “la charge de travail administrative, ne cesse de s’alourdir. Pour un entretien de dix minutes avec un patient, il en faut le double pour rédiger et encoder le rapport. Et l’on nous demande de noter les moindres faits et gestes des nos patients. Tout cela, c’est en plus d’un travail déjà stressant. De plus en plus de collègues craquent et tombent malades. Du coup, nous devons pallier à leurs absences car on ne peut pas laisser les gens sans surveillance et sans aide. Et nous craquons à notre tour… c’est un vrai cercle vicieux. Et en plus Maggy De Block veut nous supprimer douze jours de congés par an que nous avions obtenu pour les travailleurs de plus de 45 ans. A l’avenir, il faudrait attendre d’avoir 50 ans pour en bénéficier. C’est vraiment se moquer des travailleurs.”
Un changement d’orientation est nécessaire, le secteur a besoin de plus de moyens publics. Il s’agit de la seule manière de garantir des soins de qualité. C’est pourquoi les syndicats exigent un nouvel accord social. “En novembre dernier, nous étions plus de 20.000 à défiler en rue. Cette mobilisation massive a permis aux négociations avec les Gouvernements de démarrer. Mais ces derniers n’ont toujours pas libéré de budget. Et sans argent, impossible de conclure un accord. Des emplois, du pouvoir d’achat et un travail décent ne s’obtiennent pas gratuitement. Les gouvernements ne prennent donc pas au sérieux les revendications des travailleurs. Il est temps de les secouer à nouveau.”
Il nous faut collectivement organiser la lutte contre l’austérité. Par le passé, le secteur a déjà réussi à construire un rapport de forces favorable aux travailleurs pour arracher de nouvelles conquêtes sociales. De plus en plus de personnes éprouvent de grandes difficultés, traiter les causes de celles-ci, cela exige plus d’investissements publics, ce qui automatiquement pose la question de la répartition des richesses dans cette sociétés. Il faut aller chercher ce qui se planque chez les banques et les multinationales !
Quelques photos de la manifestation
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Tract de la campagne ROSA: La nouvelle colère blanche
En octobre 2016, le gouvernement fédéral annonçait 902 millions € d’économies supplémentaires dans le secteur non-marchand, déjà largement sous-financé depuis des années. Les différents gouvernements et leurs mesures d’austérité ont poussé les travailleurs et les travailleuses dans des conditions de travail de plus en plus pénibles : moins de contrats à temps plein, hyperflexibilité (qui parfois se traduit par un changement du lieu de travail selon les besoins de l’entreprise et sans que le travailleur ait son mot à dire), augmentation de la pression et des burn-out (déjà bien présents dans le secteur).
Tract distribué ce 21 mars à la manifestation du secteur non-marchand
Le sous financement, les privatisations (très fréquentes dans les MR et MRS) et l’utilisation régulière de sous-traitance dans les hôpitaux sont une réalité quotidienne. Et nous savons ce que cela veut dire. Quand l’organisation des services est centrée sur la création de profits et non pas sur les besoins des usagers, cela signifie souvent « faire plus avec moins », des licenciements, une surcharge de travail ainsi qu’une dégradation des services et de la prise en charge.
Le Portugal, la Grèce ou l’Espagne ont montré à quoi menaient des politiques néolibérales dures : remplir les poches des plus riches alors que les 99% de la population ont de plus en plus mal à mener une vie digne. En Espagne, des centaines d’hôpitaux ont été privatisés et des services réduits de moitié ou fermés. La Belgique ne sera pas une exception : l’austérité ne s’arrêtera pas sans résistance.
Obtenir un nouvel accord social serait un premier pas mais n’est pas suffisant. Nous avons besoin d’un plan d’action combatif pour obtenir un refinancement du secteur et des mesures qui permettent des soins de santé de qualité et accessibles à tous ainsi qu’une baisse de la pression au travail pour le personnel.
Et l’argent existe. Si les politiciens arrêtent leurs cadeaux aux multinationales via les intérêts notionnels et autres déductions fiscales, il y aurait assez d’argent pour refinancer le non marchand et les services publics à hauteur de leurs besoins.
Les femmes en ligne de mire
Alors que les gouvernements se présentent comme de « grands féministes », ils n’ont aucun scrupule à pousser de plus en plus de femmes dans la précarité. Celles-ci sont déjà surreprésentées dans les contrats précaires et dans les chiffres du chômage. Et cela risque de s’aggraver. Les mesures de Maggie De Block & co signifient une dégradation des conditions de travail de la moitié des femmes actives en Belgique. En effet, c’est plus de 50 % des femmes actives qui travaillent dans le secteur non marchand. Elles sont également les travailleurs majoritaires dans le secteur : 89% du personnel soignant, 91% du personnel infirmier et des sages-femmes, 63% parmi les professions paramédicales, … Elles subissent donc massivement les impacts des coupes budgétaires dans ce secteur.
De plus, ces attaques ainsi que le démantèlement systématique des services publics et du secteur non marchand ont un impact également sur les usagers. Aujourd’hui déjà 75% des personnes âgées ne peuvent pas payer seules les frais d’une maison de repos. De nombreuses familles doivent prendre en charge la totalité des soins pour les enfants, les personnes âgées, handicapées, … sans aide ni service adéquat. Un travail qui, la plupart du temps, retombe au sein des familles sur les épaules des femmes. Ces situations poussent de nombreuses femmes à chercher des emplois à temps partiels afin de combiner leurs différentes responsabilités. Mais cela limite leur revenu, leurs droits sociaux ainsi que leur accès à une pension complète.
Voilà pourquoi il est nécessaire que les femmes participent ACTIVEMENT à ces luttes. Nous devons dénoncer l’hypocrisie du gouvernement et surtout construire un mouvement combatif qui pourra imposer ses revendications.
Non à la privatisation des soins de santé !
Nous revendiquons un refinancement public du secteur non marchand à la hauteur de ses besoins !
Pour des conditions de travail décentes et une augmentation de notre pouvoir d’achat, nous revendiquons :
- La réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
- La possibilité d’obtenir des contrats à temps plein et à durée indéterminée
- Une revalorisation des salaires
Pourquoi se syndiquer ?
La syndicalisation des femmes, certainement dans les secteurs où elles sont majoritaires, est essentielle pour construire un mouvement fort et uni. Que ce soit dans les grandes institutions ou dans les « petites structures » (moins de 50 travailleurs), nous ne pouvons stopper ces attaques et obtenir de nouvelles victoires qu’en luttant ensemble et en poussant les directions syndicales à organiser la riposte.
Syndique-toi et défends tes droits !
Qu’est-ce que la campagne ROSA ?
La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) est une campagne initiée par le PSL qui veut promouvoir et organiser des événements, des actions et des campagne d’information contre le sexisme, l’austérité et le système qui l’entretient : le capitalisme. Nous voulons défendre la solidarité comme outil de lutte. Rejoignez-nous !
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La ‘‘colère blanche’’: Bilan et perspectives
Le secteur non-marchand est un enchevêtrement très complexe de compétences de réalités différentes, sa composition est très hétérogène. Certaines structures dépendent des autorités fédérales, d’autres des régions ou des communautés, d’autres encore n’appartiennent pas au public et se trouvent dans le privé… voire un peu des deux (certains hôpitaux comprennent par exemple à la fois des composantes privées et publiques). Il est donc très important pour les travailleurs de regarder comment entrer en action de la manière la plus unitaire possible.
Il a fallu deux actions de protestation pour que le Cabinet de la ministre Maggie De Block parvienne à fixer une date pour des négociations concernant le nouvel accord social du secteur fédéral (le 17 janvier)… C’est parfaitement absurde et cela ne présage rien de bon pour la suite. Mais comme nous le savons déjà depuis un certain temps, le dialogue social ne représente pas une priorité pour ce gouvernement. Et c’est un euphémisme.
La manifestation du 24 novembre dernier fut la plus grande de ce secteur en vingt années. Plus de 20.000 manifestants étaient présents. Puisque des accords concrets (pourtant précédemment promis par le Cabinet) n’avaient pas été respectés, une nouvelle action a eu lieu le 22 décembre avec environ 1000 participants. Les néerlandophones se sont ensuite rendu manifester aux portes du gouvernement flamand.
Le contexte actuel rend les choses plus compliquées encore. Beaucoup de changements surviennent au même moment : au sujet de l’avenir et des formations dans les soins de santé ou encore des réformes structurelles du paysage de la santé (réorganisation des hôpitaux en réseaux, nouveaux projets pilotes de financement des hôpitaux pour réduire les séjours des patients, régionalisation de certains domaines), tout cela dans un contexte de diminution des budgets. Il y a encore la plate-forme de revendications pour un nouvel accord social … nous l’avions presque oublié!Face à cela, la communication officielle des syndicats réussit à peine aborder tous ces changements aux différents niveaux. Sur les lieux de travail, c’est la confusion. Cela peut toutefois être fait comme l’a particulièrement illustré une page Facebook flamande à partir d’un cartoon véritablement devenu viral.
Des nouvelles actions en prévision ?
Sur base de l’expérience passée, le front commun syndical du secteur privé réfléchit à de futures actions si les négociations ne livre rien, ou trop peu. On parle d’un nouveau grand rassemblement entre les vacances de Carnaval et de Pâques, suivi d’autres actions militantes en direction de véritables grèves vers fin mai, début juin. Tout cela n’est bien entendu encore qu’une première idée qui ignore le rythme des négociations de même que les effets réels des lourdes mesures d’économies budgétaires et des réformes dans le secteur hospitalier, entre autres.
Celui qui estime qu’un nouvel accord social sera obtenu sans lutte sérieuse démontre une énorme naïveté. Les vétérans de la colère blanche savent qu’il n’en sera rien !
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Le non-marchand en colère : On ne va pas se laisser faire !
Ce jeudi 24 novembre, une marée de colère a déferlé à Bruxelles à l’appel du secteur non-marchand. Plus de 20.000 membres du personnel des hôpitaux, des maisons de repos, des labos, des crèches, des institutions éducatives, des soins à domicile, etc. ont battu le pavé pour dénoncer les 902 millions de mesures d’austérité supplémentaires prévues par le gouvernement fédéral dans le secteur. Mais il y a plus. Dans ce domaine comme ailleurs, les pénuries sont immenses depuis longtemps. Dans certains cas, le manque de subsides ne permet même pas de respecter les lois sociales !
Qu’est-ce que le non-marchand ?
Le secteur emploie entre 400.000 et 525.000 travailleurs selon les estimations respectives du Syndicat des employés, techniciens et cadres de la FGTB (SETCa) et de la Centrale nationale des employés de la CSC (CNE). Près de la moitié des travailleurs du non-marchand au sens restreint travaillent pour le fédéral, soit 240 000 selon les estimations de la CNE. Ce sont les travailleurs des hôpitaux privés (120 000), des maisons de repos et des maisons de repos et de soins (72 000) ou encore les infirmiers à domicile salariés (10 800). Le secteur des maisons de repos a été communautarisé par la 6e réforme de l’État, et directement régionalisé du côté francophone.
Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le non-marchand représente quelque 25 000 travailleurs. Ceux-ci sont principalement occupés dans les secteurs de l’Aide à la jeunesse (8000), le socio-culturel (8000) et l’accueil de l’enfance et de la petite enfance (7600). La Wallonie et Bruxelles (Région, Cocof, Cocom) comptent respectivement 18 000 et 7000 travailleurs dans des secteurs comme l’aide aux familles et aux personnes handicapées ou encore l’insertion socio-professionnelle.
Et pourtant, partout, un seul constat s’impose : il s’agit d’un secteur avec trop de travail et trop peu de personnel. Quatre professionnels de la santé sur dix souffrent déjà du stress et le nombre d’épuisements professionnels (burn-out) explose : un travailleur sur dix ! Isabelle Hansez, professeure de psychologie du travail à l’ULG, explique : ‘‘Le monde de la santé et celui du travail social sont les plus exposés. À vrai dire, la notion même de burn-out est apparue à partir de ce qui était observé chez les infirmières.’’ À cela s’ajoute encore l’introduction des mécanismes du marché dans les secteurs des soins, sa commercialisation.
Le coup de hache de Maggie ‘‘Thatcher’’ De Block
Un tiers de la centaine d’hôpitaux généraux que compte le pays a déjà un budget dans le rouge suite au sous-investissement chronique qui sévit depuis longtemps déjà. Avec les nouvelles mesures du gouvernement fédéral, chacun verra ses moyens amputés de plusieurs millions d’euros. Des investissements nécessaires vont être repoussés, voire carrément annulés, et il y aura également suppression de personnel dans certains cas. Le 24 novembre, on a même vu des gestionnaires d’hôpitaux venir manifester dans la capitale !
Du côté des mutualités, on ne manque pas de souligner que la ministre De Block avait promis de ne pas toucher à la Sécurité sociale. Mais la croissance du budget des soins de santé sera bel et bien limitée à 0,5 % (au lieu du 1,5 % promis), ce qui sera insuffisant pour faire face à la hausse des besoins liée au vieillissement de la population. Et qui en supportera le coût ? Les patients, que cela soit par des hausses de tarifs ou par la réduction de la qualité des soins. Le front commun des mutuelles dénonce le renforcement d’une médecine à deux vitesses : ‘‘C’est un recul social jamais vu depuis 10 ans’’.
Les choses sont à peine meilleures dans les entités qui ne dépendent pas du fédéral. ‘‘Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est dans la même logique que le fédéral. Il promet l’établissement d’un calendrier de discussions, mais aucun budget n’est prévu’’, expliquait Christian Masai, secrétaire fédéral Setca, en marge de la manifestation du 24 novembre. Il n’est dès lors pas surprenant que la manif du 24 ait été la première expérience de ce genre pour de nombreux travailleurs du secteur. La coupe est pleine, partout, et depuis longtemps déjà !
Il faut plus de moyens !
Les travailleurs et bénéficiaires du secteur doivent reprendre les choses en main. En organisant la lutte contre l’austérité de concert, l’opportunité existe d’imposer le développement de l’aide et des soins de santé. Pour cela, il faut une nouvelle colère blanche, en référence à la période de lutte du secteur des soins de santé qui s’était ouverte en 1989. Il avait été possible de construire un sérieux rapport de force et d’imposer des améliorations.
Ce qui arrive dans ce secteur très large et diversifié touche l’intérêt de chacun. Tant que les politiques d’austérité de ces autorités ne seront pas arrêtées, la destruction se poursuivra. Pour cette raison, il nous faut un plan d’action interprofessionnel allant crescendo, jusqu’à la chute du gouvernement.
Les richesses sont suffisamment présentes dans la société pour donner à tout le monde la possibilité de vivre une vie de qualité. Tant que ces richesses seront dans les mains d’une élite richissime qui vit sur notre dos, assurer à chacun la possibilité de vivre une vie décente restera inaccessible. Une lutte généralisée pour des services de base, pour la répartition du travail et la transformation de la société est absolument nécessaire pour le bien-être et la santé de tous !
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Pour le gouvernement, mieux vaut la guerre qu’une santé de fer!
Depuis le début de son mandat, le gouvernement donne le ton. La politique néolibérale avec son lot d’austérité frappera tant qu’elle le peut. Tant qu’il n’y aura pas de mouvement organisé et déterminé des travailleurs, un boulevard continuera d’être tracé au bulldozer sans épargner rien ni personne.
Par Laure (Bruxelles)
Dans cette avalanche austéritaire, le gouvernement a décidé, entre autres, de saigner à blanc les soins de santé. Ce service public tel que nous le connaissons risque, comme les autres, de peu à peu disparaitre. L’objectif est clair : faire plus avec moins. Il s’agit de sabrer les dépenses publiques à hauteur de près d’un milliard d’euros.
Notre ministre de la santé ne manque pas d’humour puisqu’elle parle d’économies réalisées au scalpel et non à la hache ! Nous voilà rassurés, il s’agit d’inciser précisément, non de charcler comme des sauvages… Pourtant le résultat, lui, sera de toute évidence bien sanglant.
Ces économies pèseront, une fois de plus sur les couches de la population les plus affaiblies, puisqu’il s’agit, entre autres, de demander aux allocataires d’indemnité maladie d’aller travailler et de ponctionner la sécurité sociale à hauteur de 144 millions d’euros… Mais rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde !
Dans ce plan, personne n’est épargné. Le ticket modérateur ainsi que l’indexation des honoraires sont visés et les hôpitaux publics sont invités à adopter un régime imposé à hauteur de plusieurs millions d’euros également. De cette façon, le personnel soignant devra faire encore davantage malgré les burn-out et les pénuries criantes sans cesse dénoncées par les divers acteurs de terrain.
C’est ainsi que l’on se dirige progressivement vers un accès aux soins de santé toujours plus restreint pour l’ensemble de la population, une pénibilité au travail intenable pour le personnel soignant et une dégradation sévère de la qualité des soins prodigués dans le public. Bientôt, travailler dans le public relèvera de l’exploit et se faire soigner ne sera pas seulement inaccessible pour la minorité la plus précarisée, mais pour l’ensemble des travailleurs et de leurs familles.
Le gouvernement prévoit par contre d’acheter des navires de guerre (4 frégates et 12 chasseurs de mines) qui couteront pas moins de 2 milliards d’euros à l’État ! Si on ajoute à cela les 15 milliards que coûteront les avions de chasse bombardiers que le gouvernement souhaite acquérir, on peut bien comprendre qu’il va falloir se serrer la ceinture.
Michel et sa bande ont un sens des priorités, mais il ne va pas dans celui de nos intérêts. Ils préfèrent investir dans le commerce de la mort plutôt que dans l’amélioration de nos conditions de vie. Pensons à toutes les perspectives d’amélioration de notre bien-être que pourraient offrir les possibilités technologiques actuelles ! Mais elles sont bridées par la logique même de ce système.
Des milliards sont dédiés à des machines de destruction massive, d’autres passent dans les poches des grandes entreprises et des grands actionnaires sous la forme de cadeaux fiscaux ou encore profitent du laxisme fiscal du gouvernement pour atterrir au Panama ou dans d’autres paradis fiscaux. Et si tout cela était consacré à nos services publics ? À leurs gratuités, à leurs améliorations et à leurs extensions ? Imaginer ce que nous pourrions ainsi réaliser donne le tournis.
Pour parvenir à arracher pareil résultat, il est urgent de nous organiser et de nous mobiliser pour stopper ce massacre et virer ceux qui l’orchestrent ! Cela implique de vaincre l’austérité en renversant le système capitaliste. Les richesses et les capacités technologiques existent pour assurer à chacun une vie épanouie et de qualité. Mais il faut les retirer des mains des rapaces richissimes qui bloquent l’évolution de l’humanité pour satisfaire leur avidité.
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Le non-marchand manifeste en masse à Bruxelles !
“Jeune infirmière et (déjà) en colère” pouvait-on lire sur les t-shirt de quelques jeunes infirmières. Elles ont été rejointes par des gens issus de tout le pays et de divers secteurs très différents de la santé. Dans nombre d’hôpitaux, la volonté de faire grève était tellement grande qu’il a été bien difficile d’assurer le minimum d’occupation. Pour le personnel de plusieurs institutions et organisations, c’était là la toute première grève ainsi que la première manifestation !Le degré de colère est particulièrement élevé et il y a de quoi ! Il est irréaliste d’exiger plus de flexibilité d’un personnel déjà à bout pour un salaire qui ne suit pas. La destruction du secteur des soins de santé a un impact énorme sur la société dans son ensemble. Le secteur a beau représenter des réalités très différentes, la volonté de se retrouver ensemble pour une lutte commune était remarquable.
Le potentiel d’une nouvelle “colère blanche” est très certainement présent. La prochaine étape n’a pas encore été annoncée amis il est évident que les manifestants comptent bien ne pas en rester là ! Le tract Polslag / Hypertension que nous avons distribué a été pris avec impatience.






