Tag: Non-marchand

  • Des soins de qualité? Il nous faut une nouvelle colère blanche!

    hypertension_maggie

    Pour un PLAN D’ACTION interprofessionnel afin d’ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !

    Ça suffit! Le secteur social tout entier est étranglé, dans toute sa diversité. Les autorités locales à Anvers et Maggie De Block ont la gâchette facile, ce n’est pas une surprise. Elles sont partisanes de la politique d’austérité néolibérale. Nous payons le prix de ces cadeaux aux riches en tant que travailleurs, bénéficiaires et patients : c’est intolérable ! Nous appelons tout un chacun à contribuer à la construction de la résistance !

    Stop à la commercialisation

    Le secteur social

    L’administration communale d’Anvers s’en prend à l’aide sociale en la remettant aux mains de la multinationale G4S Care. Le personnel et les bénéficiaires en seront les victimes, aux dépens du profit des actionnaires. La qualité du service diminuera, concernant l’aide aux sans-abris par exemple. On y passera d’une approche personnalisée à la prestation minimale du gîte et du couvert. Nous exigeons que le secteur social soit un secteur public. Mais, avant même la commercialisation, le manque de moyens était déjà gigantesque. Seuls des investissements massifs dans les services publics de base peuvent permettre que les soins de santé et la prévention soient efficaces. Avec leurs actions, les assistants sociaux (aidés des étudiants et des bénéficiaires) ont mis l’administration communale d’Anvers sous pression. La prise de décision est reportée. La lutte paie, mais il nous faudra plus de solidarité.

    Si vous travaillez dans les soins de santé ou dans les soins aux personnes handicapées, vous savez ce que la commercialisation signifie dans la pratique.

    Les soins aux personnes âgées

    Les pratiques répréhensibles en cours dans les maisons de repos gérées par les multinationales sont bien connues. Pensons au rationnement du matériel d’incontinence en raison de son coût. Ce n’est pas que ce soit trop cher, mais cela limiterait le profit des actionnaires et c’est ça qui compte! Récemment, un scandale a encore éclaté aux Pays-Bas concernant les patients atteints de démence. L’insuffisance de personnel et de moyens conduit à des situations dégradantes, tant pour les patients que pour les travailleurs.

    Les soins aux personnes handicapées

    Le nouveau système de financement des soins aux personnes handicapées en Flandre entraine la commercialisation du secteur, une flexibilité accrue pour le personnel et une grande insécurité chez les patients. Cela conduit en même temps à une cassure dans la solidarité entre organisations et patients, alors que cette solidarité était justement la force du secteur. En plus, des organisations sans permis pourront à l’avenir assurer l’accueil et l’accompagnement des personnes possédant un handicap, avec pour le personnel des conditions de travail et de salaire différentes ainsi que des normes de qualité floues. Cette politique libérale nous ramène plusieurs années en arrière au lieu de nous projeter vers l’avenir.

    Pas touche à nos mesures de fin de carrière … et au reste !

    Maggie De Block a elle-même déclaré qu’elle ne pouvait pas rester éternellement la plus populaire. Avec les 902 millions d’euros de mesures d’austérité dans la sécurité sociale, elle va entrer dans l’histoire comme étant l’architecte de la destruction du gouvernement fédéral. Maggie «Thatcher» De Block touche tout de suite aux mesures de fin de carrière, une des plus grandes conquêtes de la colère blanche. Si elle pense que nous allons laisser passer ça comme ça, elle se trompe. Nous savons tous que ce ne serait qu’un début : il reste encore une batterie entière de mesures d’austérité qui seront traduites par des pertes d’emplois massives et des services de moins bonne qualité. La qualité des soins semble être la dernière de ses préoccupations.

    Pensons à la suppression de 4.000 lits d’hôpitaux (l’équivalent de la fermeture de 10 hôpitaux régionaux), à la réorganisation de 91 hôpitaux dans 25 réseaux et à la nouvelle financiarisation des hôpitaux selon DRG – Diagnosis-Related Group (des enveloppes fixes par profil de patient) qui va augmenter la pression pour externaliser les services auxiliaires/de soutien/logistiques dans la mesure où ce n’est pas déjà fait. C’est certain que ça va conduire à une perte d’emplois massive chez tous les groupes du personnel.

    Les idées du cabinet à propos de l’avenir des professions des soins de santé sont tout sauf rassurantes. Le fondement juridique des emplois dans les soins de santé, le tristement célèbre AR 78, a notamment été renommé « Loi-cadre relative à l’exercice des professions des soins de santé », avec le but d’en donner à court terme un tout nouveau contenu, qui semble effrayant.

    Les soins de santé et le bien-être calqués sur le modèle américain? NON MERCI !

    sophie_grootstPartout dans le non-marchand, on assiste à un mouvement du public vers le privé et du privé vers le commercial. Cette destruction assure la diminution de la qualité de la prestation de soins et met les travailleurs sous une pression supplémentaire car tous les soins se retrouvent sur le marché. Nous connaissons les exemples des USA et des Pays-Bas. Aux USA, de bons soins de santé sont presque impayables pour un travailleur normal si cela n’est pas compris dans son paquet d’avantages extralégaux. Les CEO des assurances maladies privées sont parmi les mieux payés et cela signifie beaucoup au pays de Wall Street !

    DES INVESTISSEMENTS DANS LES SOINS! EN AVANT!

    En tant que travailleurs et bénéficiaires du secteur, il nous faut reprendre les choses en main. En organisant la lutte contre l’austérité ensemble, l’opportunité existe d’imposer le développement de l’aide et des soins de santé. Pour cela, il nous faut une nouvelle colère blanche. Dans le passé, il nous a été possible de construire des rapports de force et d’imposer des améliorations. Nous ne pouvons toutefois pas nous y limiter : les gens ont de plus en plus de problèmes de bien-être et de santé. Il faudra plus que des emplois et du travail faisable pour s’attaquer aux causes de ces problèmes. Des investissements dans des services de base sont nécessaires, ce qui demande de s’en prendre aux richesses des banques et des multinationales.

    UN PLAN D’ACTION INTERPROFESSIONNEL POUR ARRÊTER L’AUSTÉRITÉ !

    Ce qui arrive dans ce secteur très large et diversifié touche l’intérêt de chacun. Nous sommes déjà victimes de la politique d’austérité brutale et cela risque d’empirer. Il s’agit de l’énième attaque contre nos conditions de vie et de travail. Donner une nouvelle vie à la colère blanche signifie de construire la résistance dans notre secteur, jusqu’à ce que nous obtenions des résultats. La lutte paie !

    Tant que les politiques d’austérité de ces autorités ne seront pas arrêtées, la destruction se poursuivra. Pour cette raison, nous demandons un plan d’action interprofessionnel allant crescendo pour arrêter l’austérité. Il nous faut être unis, combattifs et solidaires jusqu’à ce que le flux financier s’écoule dans l’autre sens ! Les richesses sont suffisamment présentes dans la société pour donner à tout le monde la possibilité de vivre une vie de qualité. Tant que ces richesses seront dans les mains d’une élite richissime qui vit sur notre dos, assurer à chacun la possibilité de vivre une vie décente restera inaccessible. Une lutte généralisée pour des services de base, pour la répartition du travail et la transformation de la société est absolument nécessaire pour le bien-être et la santé de tous !

    HYPERTENSION: qui sommes-nous ?

    « Polsslag » (dont Hypertension est la version francophone) a vu le jour en 2004 pendant la colère blanche, en tant que journal d’action réalisé par et pour des syndicalistes combattifs et critiques de la CSC et de la FGTB. Ce réseau est né à l’initiative de délégués et militants du Parti Socialiste de Lutte (socialisme.be) et est ouvert à chaque activiste combattif du secteur.

  • [INTERVIEW] Pourquoi être dans la rue ce 24 novembre avec le non-marchand?

    Photo : Socialisme.be

    Ce jeudi 24 novembre à 10 heures, une manifestation partira de la gare du Nord à Bruxelles. Le personnel du non-marchand dénonce les 902 millions d’austérité supplémentaires dans le secteur. Nous avons interviewé une jeune infirmière qui nous explique pourquoi elle descendra dans la rue ce jeudi.

    Bonjour Céline, peux-tu te présenter en quelques mots ?

    J’ai terminé mes études d’infirmière cet été, j’ai tout de suite trouvé une place dans un hôpital, en gériatrie. C’est le service où l’on demande le plus de personnel actuellement, un service assez lourd ou l’on est confronté à toutes les pathologies confondues. J’effectue un horaire à pause mais pas encore de nuits. Je gagne environ 1600 euros en comptant les tickets repas.

    Pourquoi as-tu choisi ce travail ?

    Apporter du réconfort, apporter du bien-être aux personnes et les soigner. C’est un travail avec énormément de contacts humains et nous avons une relation particulière où règne un climat de confiance. On se sent valorisés, lorsque par exemple les patients nous disent merci, ce qui arrive souvent.

    Peux-tu nous décrire tes conditions de travail ?

    Comme dans d’autres boulots, le travail à pause est exigeant.

    Nous avons un rythme de travail très élevé dans le service, il y a une pénurie de personnel et je suis parfois seule pour 12 patients. Il n’y a pas le temps d’un véritable écolage par les infirmières plus expérimentées pour les nouvelles engagées. En plus des patients, on doit gérer des familles en détresse. Il faut faire preuve de psychologie mais surtout de patience. On est constamment sollicités, et il faut sans cesse intercaler dans notre organisation des imprévus.

    Malgré un rythme soutenu, nous n’avons pas d’autre choix que de faire des heures supplémentaires. Elles devraient êtres récupérées et payées mais dans les faits, ce n’est pas respecté, sans compter le temps de midi que l’on saute volontairement pour terminer le travail, et soulager l’infirmière de la pause suivante. S’en suit des burn-out, des crises de larmes et une auto-culpabilisation des collègues.

    Lorsqu’un collègue est malade, la direction estime que des étudiants peuvent assumer le travail. Non seulement ceux-ci travaillent gratuitement, mais en plus ils n’ont pas le même rendement.

    Tu seras dans la rue lors de la manifestation du 24/11, pourquoi ?

    Tu sais, c’est mon premier boulot, les conditions sont difficiles et ça va grandement s’empirer. Chez nous, comme ailleurs, on profite des travailleurs et on tire constamment sur la corde.

    Le gouvernement va couper dans le budget santé alors qu’on a besoin de tout l’inverse : des investissements massifs dans des engagements de personnel supplémentaire et de matériel.
    La droite nous dit que les coupes sont nécessaires lorsqu’on gère un budget mais ces gens n’ont jamais travaillé avec nous. On rénove des bâtiments en repeignant des portes mais « il n’y a pas d’argent », par exemple, pour la climatisation. En été, c’est l’enfer pour les travailleurs et les patients qui doivent subir une température de 30° dans les chambres !

    Les libéraux nous expliquent que c’est normal d’économiser pour établir un budget, comme tout le monde est d’ailleurs obligé de le faire. Mais l’Etat n’est pas tout le monde !

    Les sources de financement de l’Etat sont multiples, on peut aller taxer les grosses fortunes et arrêter les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises (qui partiront de toute façon après avoir fait beaucoup de profit) au lieu de hausser la TVA et de couper dans les services publics. Le choix d’un budget est un choix politique.

    Ça me fait rire quand on parle de l’argument du service minimum dans les services publics contre les grévistes. Le service minimum, il n’est déjà même pas respecté en temps normal vu le manque de personnel. La direction nous met la pression du haut vers le bas à la manière d’un pyramide, on doit inverser cette pression.

    C’est particulièrement dur de s’organiser dans ce secteur, car les patients sont sous notre responsabilité. Il est hors de question de juste quitter tous ensemble le service, c’est d’ailleurs notre plus grande faiblesse pour construire un rapport de force. Pourtant, on y trouve une grande solidarité entre collègues, ainsi qu’une colère immense.

    Dans ce type de secteurs, les grèves doivent être organisées à l’avance et une partie du personnel reste bien entendu au travail. Toutefois, les travailleurs peuvent exprimer leur colère et leurs désaccords en portant un badge, en faisant circuler des pétitions, en organisant des manifs au sein de l’hôpital, etc.

    Tu as vécu le plan d’action syndical de 2014 en tant qu’étudiante, ses grèves massives et ses manifestations de masse. Ce sera ton premier mouvement en tant que travailleuse, qu’attends-tu du 24 novembre ?

    Lors d’une discussion politique, une collègue m’a dit que c’était moins grave d’économiser dans la santé que dans l’éducation. Nous ne devrions pas à avoir à choisir, les moyens existent et il faut aller les chercher. Le 24/11 tout seul sera insuffisant pour faire annuler ces économies. On ne devra pas s’arrêter là. Cette manifestation, c’est évidemment l’occasion de montrer notre colère et d’attirer l’attention de tout le monde sur l’irresponsabilité des dirigeants. Mais elle pourrait aussi être le déclencheur d’un nouveau plan d’action comme celui de 2014. On a vu récemment les cheminots, les gardiens de prison, les travailleurs de Caterpillar, lutter seuls chacun à leur tour, mais on ne gagnera pas seuls. On doit impliquer tous les secteurs dans une seule et même lutte car le gouvernement ne reculera pas, nous devons le faire tomber.

    Je ne pense pas qu’un gouvernement porté par d’autres forces politiques traditionnelles (centre et gauche par exemple) appliqueront une politique fondamentalement différente. La tendance est à la privatisation de tous les services, je pense plutôt qu’on doit nationaliser les secteurs-clé de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs et usagers. L’économie doit servir aux besoins des gens et aux nécessités dans la société, et non pas à engranger des profits pour une minorité.

    RDV à 8 h ce jeudi devant la gare de Namur !

    Départ collectif des Etudiants de Gauche Actifs – EGA
    info@gauche.be www.gauche.be Emily : 0474 35 30 36

  • Soins de santé: l’éternel dindon de la farce ?

    colereblanche

    24 novembre : grève nationale et manifestation

    Dès son entrée en fonction, ce gouvernement a annoncé 2,6 milliards d’euros d’économies dans les soins de santé pour la fin 2016. Le ton était donné… Début septembre, le ministère a suggéré que ce montant s’élève à 3, 6 milliards d’ici la fin de la législature. La rapidité et la brutalité des coupes budgétaires laissent cependant penser que ce montant est sous-estimé. La facture est maintenant évaluée à environ 3,84 milliards d’euros. Pour 2017, cela signifie concrètement une économie de 902 millions d’euros. Un tiers des économies totales du dernier budget retombe donc sur le dos de la sécurité sociale.

    Par un délégué syndical du secteur

    Les soins de santé représentent un secteur important de l’économie. Conclusion : il y beaucoup d’argent à aller ramasser là-bas. ‘‘Les dépenses de santé représentent aujourd’hui un peu plus de 10% du produit intérieur brut (PIB), dont 2% sont financés par les gens eux-mêmes, et 8% par la collectivité. En termes de dépenses, c’est également l’un des secteurs les plus importants de notre sécurité sociale, car aujourd’hui il absorbe presque 40% de nos dépenses en sécurité sociale. Ce secteur est en croissance constante, mais surtout il croît plus vite que le PIB. Par conséquent, la part des dépenses totales de santé dans le PIB est en constante augmentation.’’ (Information CM 263, mars 2016)

    Maggie De Block tente de s’ériger en défenseure des soins de santé, mais en réalité, elle nous a concocté un mélange explosif pour l’avenir proche. Sans surprise, Maggie se contredit sans cesse. Le train à grande vitesse des mesures d’économie majeures et des réformes profondes du secteur des soins de santé sortira complètement des rails et ce plutôt tôt que tard.

    En ce qui concerne les réformes fondamentales, nous pouvons être brefs. Au fur et à mesure que les textes en provenance du SPF Santé publique paraissent, la direction que prend le projet devient évidente: de soins de santé collectifs, européens et non marchands, nous allons vers un système hyper-individualisé, à l’américaine et commercial.

    Nous connaissons tous le dogme libéral du ‘‘dégraissage’’ de l’Etat mais en ce qui concerne les soins de santé, le gouvernement est déjà en train de couper dans les tissus musculaires. La logique libérale suppose que si l’on va jusqu’à l’os, la collectivité ne peut plus garantir la prise en charge des soins de santé et donc le secteur commercial sera accueilli à bras ouverts comme le sauveur de la patrie.

    Pour Maggie De Block, la réforme serait indolore pour le patient: un pur non-sens !

    Voici déjà une liste non-exhaustive… Les allocations de maladie, d’accidents de travail ou d’invalidité ont subi un saut d’index (tout comme les salaires). En revanche, les soins de santé sont de plus en plus chers. Le ticket modérateur pour une visite chez le spécialiste est porté à 12 euros. La contribution des personnes qui ont droit à un arrangement spécial en raison d’un revenu trop bas, sera également portée à 3 euros.

    Un certain nombre de médicaments, y compris les antibiotiques et les médicaments contre les aigreurs d’estomac, seront plus chers pour le patient et certains ne seront même plus remboursés, parmi lesquels les sprays nasaux contenant des corticostéroïdes. Plus précisément, la facture de médicaments augmentera de 9% pour le patient. Punir le patient financièrement pour la surconsommation d’antibiotiques et d’anti-aigreurs d’estomac n’a pas de sens, car c’est le médecin qui les prescrit. Selon le secrétaire général de Solidaris: “Au total, le gouvernement fait payer aux patients 62 à 94 millions de plus de leurs poches. Mais ce montant peut augmenter de manière conséquente.

    Il n’est pas du tout certain que les fournisseurs de soins de santé veulent conclure des accords tarifaires. Le risque est réel qu’ils compensent leurs pertes de revenu par des suppléments d’honoraire pour le patient.’’ (Communiqué de presse du 17 octobre, 2016). Concrètement, on parle ici de 300 millions d’euros!

    En outre, la facture maximale augmente. Le gouvernement a également décidé d’économiser 7 millions dans les centres médicosociaux de quartier et de geler leur nombre. Et ce alors que ces centres offrent des soins gratuits et accessibles aux groupes les plus vulnérables.

    Qu’en est-il des travailleurs du secteur des soins de santé?

    Dans de nombreuses institutions, le personnel est déjà sur les rotules, le taux d’occupation minimum est plutôt la règle que l’exception avec toutes les conséquences que cela entraîne pour les prestations de service et donc les patients. Le vieillissement de la population frappe aussi le personnel. Les hôpitaux doivent économiser 92 millions d’euros l’année prochaine, alors même qu’un hôpital sur trois est déjà dans le rouge. Qui va endosser cela selon vous? Les économies comprennent également la mise en oeuvre accélérée des réformes dans le secteur hospitalier; c’est-à-dire, des pertes d’emploi et une diminution du nombre de lits.

    Entre-temps, il n’y a plus eu, depuis 2005, d’accord social pluriannuel digne de ce nom qui ait été conclu dans les secteurs fédéraux. Depuis 2011, nous devons nous contenter des miettes qui tombent via des mini-accords alors que le besoin en personnel supplémentaire et motivé ne cesse d’augmenter.

    Fin septembre, le front commun syndical n’a reçu qu’une seule réponse claire du cabinet De Block au cahier de revendications du secteur: nous sommes dans une période de réduction des dépenses! Après que le budget ait été établi en octobre, le bruit a couru que le gouvernement veut aussi s’en prendre aux jours de fin de carrière ou de RTT. Il existe différentes formules, mais la plus célèbre accorde au travailleur un jour supplémentaire de diminution du temps de travail par mois, par tranche de 5 ans, à 45 ans, 50 ans (2 jours par mois) et 55 ans (3 jours par mois). Pour l’introduction de cette mesure, les travailleurs ont dû renoncer à une augmentation de salaire dans un secteur où les salaires ne sont déjà pas confortables. La journée nationale d’actions (avec grève et manifestation) de l’ensemble du secteur social le 24 novembre ne tombe donc pas du ciel.

  • Manifestation : Le Non-marchand en colère

    Ce 19 juin, quelque 3.000 travailleurs du secteur non-marchand sont descendu dans la rue pour avertir les gouvernements fédéral et régionaux. Ils exigent plus de personnel afin de fournir des soins de haute qualité, s'opposent à la commercialisation des soins et refusent les économies opérées dans le secteur. Ces principes sont diamétralement opposés à la politique mise en œuvre par les différents gouvernements. Par conséquent, cette action n'est qu'un avertissement. Si on ne tient pas compte de l'avis des syndicats, alors l'automne connaitra de plus grandes actions du secteur.

  • Soins de santé : Quelle réduction du temps de travail souhaitons-nous ?

    céline_grèveL’heure est à la lutte dans les hôpitaux de Paris. Ce 21 et 28 mai, 24,34% du personnel de l’AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) s’est rassemblé lors d’une Assemblée générale. Les organisations syndicales CGT, SUD, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa ont appelé à une nouvelle grève massive ce jeudi 11 juin de “tous les hôpitaux d’Ile-de-France?» et pas seulement ceux de l’AP-HP. «?Nous invitons l’ensemble de la fonction publique hospitalière à nous rejoindre?» a déclaré Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de SUD Santé.

    Par Céline (Namur)

    En effet, Martin Hirsch (directeur de l’AP-HP) veut mettre en œuvre des réformes touchant quelque 75.000 agents (notamment des infirmiers, des aides soignants, des brancardiers,…) dans 38 hôpitaux. Si rien n’est fait, ces changements déboucheront sur une dégradation accrue des conditions de travail de l’ensemble du personnel médical. L’entrée en vigueur de ces nouvelles mesures autoritaires est prévue pour le 1er janvier 2016.

    Diminution du temps de travail rémunéré avec augmentation des cadences…

    Une partie de la réforme consiste à passer d’une journée de 7h36 à 7h20 voir 7h. Cet horaire de 7h de travail par jour n’irait pas de pair avec une diminution des tâches à réaliser, que du contraire. Il est prévu que les agents conservent la même quantité travail, mais qu’en plus les pauses ne soient plus comprises dans celui-ci. Cela implique que le personnel soignant – déjà surmené autant en charge physique qu’émotionnelle – doive produire plus, en moins de temps et pour le même salaire.

    Nous avons besoin d’une réduction du temps de travail, mais celle-ci doit se faire sous le contrôle des travailleurs et sans perte de salaire. Elle doit permettre des embauches compensatoires et une réduction des cadences pour contrer le rythme de travail effréné auquel sont contraints les travailleurs des soins de santé, mais de l’ensemble des secteurs plus généralement.

    Diminution ou suppression des RTT (réductions du temps de travail)

    La RTT est un système permettant aux heures supplémentaires d’être comptabilisées et récupérées par la suite en jours de congé. Cette réforme prévoit de limiter, voir supprimer l’accès aux RTT !

    Le directeur de l’AP-HP estime, avec raison, que les soignants font trop d’heures supplémentaires. Mais plutôt que de remédier au manque de temps et personnel dans le secteur hospitalier, il souhaite ne plus rémunérer les heures supplémentaires pourtant indispensables dans l’état actuel des choses pour offrir un service décent aux patients. La réserve des travailleurs pour la RTT (sur leur Compte Épargne Temps) est estimée aujourd’hui à 74,7 millions d’euros. En la supprimant, une belle économie sera réalisée sur le dos des bénéficiaires et surtout des travailleurs.

    Avec cette mesure, Martin Hirsch – et les actionnaires derrière lui – espère faire une économie de 20 millions d’euros chaque année. Il justifie cette attaque en argüant que cela évitera la suppression de 4000 postes. Il a d’ailleurs déclaré: “le risque si on ne la fait pas (la réforme), c’est qu’on va devoir supprimer des emplois.”

    Les hôpitaux gérés au bénéfice des actionnaires

    L’AP-HP, avec 38 hôpitaux sur Paris, constitue à lui seul 10% de la fonction publique hospitalière française. Les infirmiers, les soignants, ouvriers, administratifs et techniques travaillant dans les hôpitaux de l’AP-HP devront travailler plus pour le même salaire sur un temps de travail réduit et n’auront plus le droit de récupérer leurs heures supplémentaires par des jours de RTT.

    Ceci n’est qu’un fragment de la spirale infernale qui consiste à tuer les services publics à coup de réformes antisociales, qui vont s’étendre encore et encore, et tout ça, dans le but de mettre plus d’argent dans les poches des grandes entreprises. Force est de constater que Martin Hirsch n’a rien retenu de son passage à Emmaüs. Les hôpitaux sont de plus en plus gérés comme des entreprises comme les autres. Cela s’illustre par le vocable utilisé : un patient n’est ainsi plus appelé un “patient”, mais bien un “client”. Il illustre la gestion néolibérale du secteur sur le dos des travailleurs et des usagers.

    Pour que les soins de santé soient un véritable service public

    Nous voulons apporter notre soutien aux travailleurs de ces hôpitaux et à leurs délégations syndicales qui appellent à une grève ce jeudi 11 juin. Nous savons tous que ce n’est pas le secteur le plus facile à l’émergence de mouvements de masses, car le personnel tient la vie de personnes entre leurs mains. Toutefois, au rythme où sont menées les réformes néolibérales, le détricotemant des soins de santé sera bientôt tel que les malades non nantis n’auront plus rien à en attendre. Travailleurs et bénéficiaires : même combat !

    Partout ailleurs dans le monde, des luttes similaires ou bien plus importantes encore bourgeonnent, et tout ça, dans le même but: ne pas se laisser écraser par le capitalisme. En Belgique, le rendez-vous est fixé le vendredi 19 juin (9h30 – gare de Bruxelles centrale) pour une manifestation de l’ensemble du secteur non marchand.

    L’importance d’une organisation solide avec des revendications claires pour mener ce combat (si pas la guerre) est primordiale! Avec l’effet de masse, nous pouvons gagner toutes les batailles, nous devons rester solidaires, pas seulement dans notre pays, mais aussi au niveau international. Notre force nous la tirons de notre nombre et avec un seul ennemi commun, le système capitaliste et le mode de pensée néolibéral à la faveur des 1% les plus riches. Organisé et avec un programme juste, la victoire ne peut être qu’écrasante.

  • Manifestation du secteur Non-Marchand : NON à l’austérité !

    Ce 27 mars, tout juste 2 mois avant les élections de mai 2014, le secteur non-marchand francophone a manifesté en front commun syndical dans les rues de Bruxelles. Plus de 3.000 militants, délégués et travailleurs du secteur ont défilé pour prévenir les politiques et pousser leur cahier de revendications : le non-marchand n’a pas à payer pour la crise économique !

    Secteurs socio-culturel et de l’aide à la jeunesse, travailleurs des hôpitaux, des maisons de repos, entreprises de travail adapté, SETCa, CNE, CGSLB, etc. le non-marchand uni manifestait de manière solidaire pour défendre un secteur qui se prend – à l’instar du reste de la société – une crise économique en pleine gueule.

    La question centrale est la suivante : comment financer les activités et les emplois d’un secteur central pour les services ? Dans toutes les prises de parole, une conclusion s’imposait : les coupes budgétaires que subit le secteur illustrent une nouvelle fois que les services sociaux ne sont pas la priorité des politiques au pouvoir. Dans le Plan Marshal 2022, par exemple, le secteur n’est pas intégré aux objectifs. Cette absence illustre l’importance toute relative donnée par les partis traditionnels au non-marchand et aux revendications des travailleurs… De manière générale le cahier de revendications du secteur veut appuyer le fait que le non-marchand est un vecteur d’épanouissement social et de démocratie et qu’il doit être considéré pour la plus-value sociale qu’il apporte. Le secteur lutte donc contre la commercialisation des ces activités.

    A côté de ces revendications générales importantes, la manifestation voulait pointer de manière combattive certaines dérives très concrètes. Avec la nouvelle réforme de l’Etat et la redistribution des compétences, les financements ne sont plus garantis. Par exemple, les emplois ACS ou APE, très utilisés dans le secteur, n’ont pas de garantie quant à leur financement futur par le nouveau pouvoir compétent suite à leur régionalisation. (voir notre article précédent). Pour les maisons de jeunes par exemple, on parle de l’impossibilité de financer un tiers des emplois.

    Idem pour les hôpitaux, avec le désengagement du fédéral, le financement ne va pas suivre et les travailleurs s’attendent à une suppression de lits. Avec la logique compétitive qui s’impose partout comme un dogme, on parle également d’un financement des urgences selon le nombre de patients traités, ce qui va inévitablement pousser à une détérioration du service afin de traiter toujours plus de dossiers. Cette logique détériore le service et exacerbe la compétition entre les prestataires pour s’octroyer le plus de financement. Nous voyons d’ailleurs cette logique à l’œuvre dans le secteur socio-culturel. Face aux pénuries de financement, les politiques pompent dans un secteur pour le réinjecter dans un autre, comme ils le font en ressortant une série de détachés pédagogiques du socio-culturel. La conséquence est que toute une série de projets sociaux vont disparaître.

    Une délégation a rencontré 4 représentants des partis traditionnels (PS, CDH, Ecolo et MR). Face aux revendications syndicales, ils ont dû surfer entre promesses et compréhension, campagne électorale oblige. Il est important de ne pas se laisser endormir par la surenchère de promesses électorales. La manifestation de jeudi dernier est importante parce que nous sommes convaincus que seule la lutte organisée des travailleurs sera capable d’imposer leurs revendications. Cela fait des années que le secteur attend une revalorisation salariale et une indexation des budgets. Comment, alors que les perspectives économiques se détériorent, faire confiance aux partis traditionnels pour inverser une tendance qu’ils ont eux-mêmes initiée dans la dernière période ?

    Maison de repos, secteur handicapé, service d’aide à la jeunesse,… les coupes budgétaires vont avoir des conséquences dramatiques pour l’aide aux plus vulnérables. Les manifestants ont poussé ce message : quel type de société voulons-nous finalement?

    Une oratrice a notamment pris comme exemple la situation dramatique que connaissent certains pays européens, comme la Grèce ou l’Espagne. Les politiques européennes d’assainissements poussent inévitablement à une destruction des services de santé ou de sécurité sociale. Les manifestants se sont logiquement donnés rendez vous ce 4 avril pour la manifestation européenne contre l’austérité.

  • Manifestation du secteur non marchand 18 décembre 2013

    Le non marchand manifestait à Bruxelles en front commun. “Notre modèle de société n’est pas une société où tout est marchandisé, commercialisé, compétitif”. Ce jeudi le secteur socioculturel manifestait devant les bureaux des ministres de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour protester contre notamment les conséquences pour le secteur de la sixième réforme de l’Etat.

    Le point est qu’avec les nouvelles mesures de régionalisation, les compétences sont transférées mais les budgets ne suivent pas forcément. Si bien qu’aujourd’hui le secteur voit venir les diminutions de budget pour l’emploi et par conséquent d’effectifs.

    Les emplois visés sont notamment les APE/ACS qui vont changer de pouvoirs subsidiaires avec le risque pour les associations de devoir payer les charges ONSS dans leur entièreté (0,56% aujourd’hui, + de 33% demain ?!). De plus, la fédération a déjà gelé l’indexation des subventions de fonctionnement en 2013 … En gros, et c’était clair durant le rassemblement, les travailleurs du secteur protestaient contre l’austérité et ne voulait pas payer la facture des mesures budgétaires votées au fédéral et imposées par l’Union Européenne.

    Un autre dossier est en discussion au sein du même secteur, c’est la suppression des détachés pédagogiques évoluant au sein de ces structures. Après le 31 décembre 2014, un certain nombre des professeurs détachés pourraient être redirigés vers l’enseignement sans compensation bien entendu pour les associations. Le secteur va donc perdre des postes, et donc des moyens de mener ses projets. Ici, les partis au pouvoir, face à la crise et n’ayant que l’austérité comme alternative, partagent les pénuries entre les secteurs. On reprend aux associations pour compléter le manque dans l’enseignement !

    Le secteur socioculturel comprend les organisations de jeunesse, les centres et maisons de jeunes, les centres culturels, les fédérations sportives, les musées, les bibliothèques et les organismes d’éducation permanente. Des structures qui fonctionnent avec beaucoup d’emplois APE/ACS.

    Une délégation a été reçue par des représentants des ministres. A sa sortie, la délégation a expliqué que rien n’a été mis en avant pour garantir quoi que ce soit. Les représentants semblent même avoir utilisé la bonne vieille rhétorique du « C’est pas nous, c’est le fédéral qui a voté les budgets ». Les mêmes partis siègent aux différents niveaux de pouvoir, mais chaque fois il est commode de remettre la responsabilité sur l’autre … et surtout d’appliquer les mesures d’austérité. D’ores et déjà les travailleurs ont donné rendez-vous début 2014 pour continuer la lutte contre ces mesures.

    Comme les manifestants l’ont brandi, il est nécessaire de refinancer le secteur non- marchand. Le PSL défend la nécessité, contre l’austérité, de lutter pour un plan de refinancement public massif. Les conclusions de la manifestation sont que les problèmes sont loin d’être résolus. Les orateurs ont donné rendez-vous dès début 2014 pour continuer le combat. Nous avons besoin d’un plan d’action allant crescendo, capable également d’unifier les différents secteurs en résistance. Tous ensemble, construisons un plan d’action combattif contre l’austérité !

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