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  • 2e journée de grèves régionales : le 15 décembre se construit et se renforce

    Liege06

    La deuxième journée de grèves régionales a confirmé la puissance d’un plan d’action avec un calendrier constructif et allant crescendo. La semaine dernière, dans le Hainaut, la grève régionale a touché neuf travailleurs sur dix dans les entreprises et les services. La performance est solide, même selon les normes wallonnes. La province d’Anvers n’était cependant pas restée en arrière : le port était notamment complètement à l’arrêt. Dans le Limbourg et le Luxembourg, le rendez-vous a là aussi donné lieu à des participations historiques. La question était de savoir si la deuxième journée de grèves régionales confirmerait cette tendance. La réponse est oui, clairement, tant à Liège, où l’aéroport était complètement paralysé, qu’à Namur mais aussi en Flandres Occidentale et Orientale. Selon les syndicats, en Flandre Orientale, au moins 8000 militants ont participé à 500 piquets de grève. Pour la première fois de son histoire, le port de Gand était complètement à l’arrêt. Grâce à la préparation de la grève de la part des cheminots, les mouvements régionaux ont également eu des répercutions ailleurs dans le pays.

    Sans émeutes ni déclarations matamoresques de patrons ou de bourgmestres excités, l’intérêt médiatique a baissé pour cette deuxième journée de grèves régionales, qui a même parfois été reléguée aux pages intérieures de la presse écrite. Pour le reste, l’attention a souvent été accordée non pas à la résistance de la base mais à son impact sur les transports publics. Mais si ce gouvernement des riches pensait que la colère allait s’éteindre ou que le froid aurait raison des grévistes, cette journée du 1er décembre a constitué une réponse des plus vigoureuses. Ces grèves régionales n’ont en rien été indicatives d’un affaiblissement de la résistance sociale. Bien au contraire : le succès de la manifestation du 6 et de la première journée de grèves régionales a renforcé l’ampleur de la seconde journée. Cela promet pour lundi prochain, à Bruxelles et dans les deux provinces brabançonnes !

    Et le 8 décembre ne sera encore qu’un tremplin vers la grève générale nationale du 15 décembre. Ce sera peut-être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge, avec plus d’un million de grévistes. Nous sommes très clairement dans une phase ascendante du mouvement.

    Sur une multitude de piquets, le nombre de jeunes travailleurs était remarquable. Beaucoup parmi eux faisaient pour la première fois connaissance avec l’arme de la grève. Sur de nombreux zonings industriels, des méthodes ont fait leur apparition là où elles n’avaient encore jamais été éprouvées. Au site Ghelamco, à Gand, un piquet commun a été tenu avec le personnel de l’entreprise Ivago (gestion des déchets des entreprises chimiques) mais aussi avec celui du supermarché Albert Heijn. Au port de Gand, les piquets étaient nombreux, et les dockers ont bloqué la route aux côtés des travailleurs de Volvo ou de Honda. L’action menée en commun par delà les frontières des entreprises constitue un élément qui renforce le mouvement. Le port de Zeebrugge était bloqué de la même manière. A Liège et à Namur, les piquets furent aussi des succès, les grandes entreprises étaient à l’arrêt et la volonté d’agir était grande parmi les grévistes.

    Si certaines petites entreprises n’ont pas été touchées par la grève, ce fut souvent en raison de l’absence de représentation syndicale. Lorsque les autorités européennes parlent d’austérité, les autorités belges se dépêchent de répondre aux injonctions. Mais lorsqu’elles critiquent la Belgique pour la représentation syndicale dans les PME de vingt employés, là, le gouvernement estime visiblement qu’il peut passer au dessus des recommandations européennes. A cela s’ajoute l’abus excessif de contrats temporaires et précaires pour les travailleurs qui, avec la dictature de nombreux petits employeurs sur les lieux de travail, explique qu’il existe du personnel «prêt à travailler ». Les fédérations patronales flamandes Voka et Unizo affirment que 80% des entreprises n’ont pas été touchées par la grève. Cela peut être vrai, mais ils ne disent pas que 60% de ces entreprises n’emploient qu’une seule personne et que 80% d’entre elles emploient moins de 10 travailleurs! Tout cela pris ensemble ne représente que 20% de tous les travailleurs.

    Banderole du comité de solidarité avec la grève de l’ESAS

    Une des caractéristiques exceptionnelles de cette deuxième journée de grèves régionales fut la solidarité de la jeunesse. Pour les étudiants du secondaire, le timing était très difficile puisque nombre d’entre eux sont sur le point de commencer leurs examens. Certains ont néanmoins décidé de soutenir les piquets, comme à l’Athénée de Voskenslaan à Gand. Au campus Blandijn, un groupe d’étudiants s’est aussi réuni pour montrer sa solidarité avec la grève. A Namur, la FEF, l’AGE, les Jeunes CSC et Jeunes FGTB ont tenu une assemblée à l’université pour inciter les étudiants à participer à al grève générale du 15 décembre. A Liège, des étudiants étaient réuni en piquet à l’université, mais il y a aussi eu ce groupe d’étudiants de l’ESAS (Ecole Supérieure d’Action Sociale) qui a constitué un comité de soutien à la grève il y a quelques temps déjà et qui a été faire la tournée des piquets avec une banderole sur laquelle était inscrit : « (Futurs) travailleurs, luttons contre l’austérité ». A Liège toujours, un appel de l’Alliance pour des Alternative à l’Austérité et du réseau Stop Article 63§2 a réuni plus de 300 personnes pour une manifestation qui est partie du siège du PS vers celui du MR. Parmi eux, la jeunesse était présente en nombre. Ce n’est plus seulement de la solidarité : la jeunesse (re)découvre le mouvement syndical et prend sa place dans le mouvement. Le mouvement des travailleurs, s’il est assez offensif,peut attirer à lui d’autres couches que celles qui lui sont naturellement liées. Nous avions déjà vu le secteur culturel participer au mouvement, comme le 6 novembre ou lors de la journée du 24 novembre avec la campagne Hart boven Hard (le coeur contre la rigueur) à Anvers. Cela a été confirmé par les activités de la jeunesse ce 1er décembre.

    Le gouvernement a tremblé sur ses bases, mais il reste sourd et aveugle à la résistance sociale croissante. Les partis gouvernementaux ne savent que trop bien ce qui est en jeu. Richard Miller, du Centre Jean Gol (le centre d’étude du MR) a déclaré dans les pages du Soir que cette grève est “politique et anti-démocratique” parce que le mouvement vise à « déstabiliser le gouvernement Michel et donc l’Etat ». Sur les piquets, le sentiment que ce gouvernement doit être balayé était bien vivace. Voilà l’objectif du mouvement et le gouvernement en est bien conscient. Les politiciens établis n’ont toutefois bien évidemment pas expliqué ce qu’ils considèrent comme antidémocratique dans ces actions menées par la base syndicale. Comme si le suffrage universel lui-même n’avait pas été arraché par ces méthodes prétendument “antidémocratiques”. Sans grève, il n’y aurait pas d’ajout de démocratie par la base de la société pour corriger le semblant de démocratie du sommet de celle-ci, qui favorise celui qui peut s’offrir la campagne publicitaire la plus chère. Le fait que c’est justement un membre du MR qui sort cet argument de la démocratie est des plus cyniques : ce gouvernement ne dispose même pas d’une majorité au parlement du côté francophone, ne parlons même pas encore de la rue.

    La pression monte. Même des électeurs des partis aujourd’hui au gouvernement ont participé aux actions. Ils ont réalisé que le fameux changement qu’on leur promettait n’est pas en leur faveur. Mais ce gouvernement n’a pas l’intention de faire un pas de côté. Il peut recourir à l’opinion publique tant qu’elle est en sa faveur, mais son véritable patron, ce n’est pas l’électorat, c’est le patronat. Dans le cas de De Wever, c’est la fédération patronale flamande Voka.

    Sur les piquets, il était clair qu’il faudra continuer après le 15 décembre. La volonté est là et ce mouvement ne pourra pas être stoppé aisément. “Une fois que les vacances seront finies, nous sommes toujours parfaitement déterminés pour, si nécessaire, pousser ce gouvernement jusqu’à nos livres d’histoire,» a ainsi déclaré un écolier de Gand dans les médias. Il est loin d’être le seul à penser ainsi.

    Aller plus loin exigera un nouveau plan d’action, plus dur et réunissant plus de monde, avec à nouveau des grèves régionales ou sectorielles aboutissant à une grève générale, cette fois-ci d’au moins 48 heures. Si cela ne suffit pas, nous finirons par procéder à l’organisation d’une grève reconductible. On entend parler d’un impôt sur la fortune ou de l’abandon de nombreux cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, afin d’également faire contribuer les riches et les entreprises. Mais nous ne voulons pas en rester là. Nous n’avons bien entendu rien contre une taxe sur les riches, mais sommes surtout favorables au retrait de toute la politique d’austérité. Mais l’austérité est inhérente au système économique actuel, le capitalisme.

    Les réunions de personnel et assemblées générales peuvent évaluer la grève et nous préparer pour la prochaine, mais nous pouvons aussi nous en servir pour discuter de nos revendications par entreprise et par secteur dans le but d’affiner notre alternative anti-austérité et d’examiner de quels moyens nous avons besoin pour qu’elle devienne un fait. Nous ne sommes encore qu’au début du combat. La semaine prochaine, Bruxelles et les provinces brabançonnes suivront, et puis ensuite peut être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge!

  • 2e journée de grèves régionales : Namur

    Quelques photos de la tournée de visite de solidarité des équipes du PSL à Namur. Photos : Pierre, Alain, Emily.

  • Namur : combattre par l’action l’austérité sans fin

    Les perspectives budgétaire communales pour l’horizon 2015-2020 sont désormais connues. Au menu des namurois : austérité à tous niveaux et dans tous les services. Voici la réaction de la section namuroise du PSL face à ce plan budgétaire.

    Une austérité longue de 8 ans déjà

    Depuis 8 ans déjà, le budget communal namurois est astreint à l’austérité. Selon les édiles communaux, nous allons devoir endurer encore 5 ans d’austérité à un rythme encore plus soutenu, dans le but d’atteindre le fameux équilibre budgétaire.

    Maxime Prévot explique dans la presse que les coupes budgétaires ne coûteront que 19 euros par personne. Ce qu’il raconte illustre les capacités de mensonge et de cynisme dont la majorité communale peut faire preuve. En effet, tout Namurois petit ou grand paiera ces 19 euros, le coût par ménage sera donc bien plus élevé. Mais nous y voyons aussi un nouvel exemple du fossé grandissant entre les élus et la population. Nous subissons déjà l’austérité à tous les autres niveaux de pouvoir, avec des difficultés croissantes pour trouver un emploi stable et vivre correctement de son salaire ou, pire encore, de son allocation. Ajouter de l’austérité à l’austérité va d’autant plus déprimer le pouvoir d’achat de la majorité sociale.

    Face à ce constat, le bourgmestre et sa majorité tentent de se dédouaner en rejetant la responsabilité de l’austérité communale sur des « causes externes ». Pourtant, rappelons que Maxime Prévot – bourgmestre en titre de Namur – est également le numéro 2 du gouvernement wallon. Le sous-financement structurel de l’ensemble des communes de Wallonie est de la responsabilité directe du PS, du CDH, du MR, et d’ECOLO qui se sont succédé au pouvoir.

    Des mesures « à la Thatcher »

    Près de 10% de l’emploi communal namurois sera perdu d’ici la fin de la législature. C’est 123 emplois qui passeront à la trappe suite à la décision de ne pas remplacer les départs d’agents communaux. Cela ne va-t-il pas affecter les travailleurs restant et donc également le service aux citoyens ? Les élus ne le pensent pas, c’est dire le peu de considération qu’a la majorité communale pour ses travailleurs !

    En réalité, l’austérité locale va tous nous toucher : personnel communal, secteur associatif et population namuroise.

    • Diminution de 14,5% des dépenses de fonctionnement.
    • Non-remplacement des agents communaux, soit 123 emplois perdus.
    • Diminution de la marge de croissance de la dotation des CPAS.
    • Diminution de la dotation de la zone NAGE et de la zone de police.
    • Diminution de 10% des subsides dévolus aux ASBL.
    • Augmentation de l’additionnel à l’IPP (impôt communal qui s’ajoute à l’impôt sur les personnes physiques) qui va atteindre les 8,5%.
    • Augmentation de la taxe sur les égouts.

    Alors que la commune de Namur a injecté de l’argent dans Dexia pour sauver les actionnaires, il semble que c’est à la population Namuroise qu’on impose d’en payer les frais.

    Choisir son camp

    A son époque, Alphonse Allais disait ceci : « Il faut prendre l’argent là où il est : c’est-à-dire chez les pauvres. D’accord ils n’en n’ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux… »

    La majorité CDH-MR-ECOLO semble appliquer avec beaucoup de cynisme cet aphorisme. Elle a choisi de faire payer la crise à la majorité sociale, afin d’épargner la minorité aux commandes de l’économie qui n’a fait que s’enrichir ces dernières années.

    Au PSL, nous partons du point de vue opposé. Si nous pensons aussi que nous devons aller chercher l’argent là où il se trouve, c’est dans les poches de la minorité sociale de super-riches qu’il faut le prendre. Ces derniers profitent de la crise pour continuer leur festin sans apporter aucun progrès social, écologique ou démocratique à la société. 240 milliards d’euros dorment dans les coffres des banques et des grosses entreprises belges. C’est cette fortune créée par les travailleurs qu’il faut activer pour répondre aux besoins sociaux de la majorité.

    Nous sommes évidemment conscients que ce n’est pas par des incantations que cela arrivera. C’est pourquoi nous voulons établir un rapport de force pour refuser l’austérité communale et celle de tous les autres niveaux de pouvoir.

    Une bonne manière d’y arriver serait de mettre sur pied un comité anti-austérité namurois qui regrouperait les délégations syndicales des travailleurs communaux, le secteur associatif, les partis politiques qui refusent l’austérité à tous les niveaux et tous les citoyens qui veulent lutter contre ces mesures. Ce comité s’organiserait par des assemblées générales où la discussion serait démocratique et respectueuse des différentes sensibilités. Il pourrait informer et lancer des actions de mobilisation de l’ensemble de la population namuroise (manifestations, interventions au conseil communal, grèves des agents communaux et de la population, campagnes de non-paiement,…) qui fassent tomber cette majorité communale.

    La section namuroise du PSL est prête à contribuer à ce type de mouvement et appelle à un premier rassemblement devant le conseil communal du 11 décembre prochain pour en discuter.

  • Namur : Réaction aux déclarations du Bourgmestre

    Fin juin, une action contre l’intrdiction d la mendicité avait été menée conjointement par le PSL et VEGA.

    Le Bourgmestre de namur Mr Prévot a répondu dans la presse au début d’opposition auquel il fait face sur différents dossiers. Voici la réaction du Parti Socialiste de Lutte (PSL) qui s’oppose à la politique néolibérale du bourgmestre.

    Mr Prévot expert pauvreté

    Mr Prévot a affirmé dans la presse qu’après réunion avec les équipes de police et les travailleurs sociaux, l’évaluation du « règlement mendicité » à moyen terme était positive.

    Notons tout d’abord que les travailleurs sociaux et les policiers communaux ont un devoir de réserve. Lorsque le bourgmestre affirme de telles choses il se fait donc uniquement le porte-parole de la majorité communale.

    Les associations qui sont en droit de s’exprimer et qui travaillent au quotidien avec des personnes en situation de précarité se sont toutes prononcées contre ce règlement. Les actions devant le conseil communal et le recours au Conseil d’Etat en sont la preuve.

    Mr Prévot criminologue

    Quand Mr Prévot affirme que les réseaux criminels ont quitté la ville, il détruit sa propre base argumentaire. Il a déclaré depuis le début vouloir lutter contre les réseaux criminels pour justifier la mise en place de ce règlement. Après deux mois d’application, il déclare que ces réseaux sont partis. Mais soyons sérieux, si ces déclarations reflètent la réalité, c’est que ces réseaux ont été identifiés et localisés. Pourquoi alors ne pas les avoir arrêté ? Pourquoi les avoir laissé quitter la ville ? Que font la police et le numéro deux du gouvernement wallon ?

    Une fois de plus nous avons la démonstration que la lutte contre les réseaux mafieux n’était que l’excuse de la majorité communale pour se lancer dans une chasse aux pauvres.

    Mr Prévot grand démocrate

    Suite à l’énorme travail du collectif de défense du parc, le bourgmestre a été forcé de concéder une défaite symbolique. Plus de 13 000 signatures ont été réunies contre une pièce majeure du projet de ville de la majorité communale.

    Afin de reprendre la main, Mr Prévot a déclaré qu’il organiserait une consultation populaire. Mais les questions qui seront posées aux Namurois sont orientées d’une telle manière qu’elles frisent l’absurde. Si l’organisation de la consultation est une demi-victoire pour le collectif, les moyens dont dispose le bourgmestre et la malhonnêteté dont il fait preuve rendront la campagne difficile.

    Pour viser la victoire, nous pensons qu’il faut continuer et amplifier la campagne de terrain en organisant des débats contradictoires et des actions collectives qui font vivre l’opposition. Nous pensons aussi qu’il faut faire de cette consultation un outil contre la vision néolibérale de la ville qu’à la majorité communale. Le sujet ne doit pas se limiter à la question des arbres : il s’agit d’organiser les Namurois contre une vision mercantile de la ville et ses conséquences sociales désastreuses.

    Nous voulons une ville de qualité pour tous. Une ville où l’ensemble de la communauté défini son avenir de manière réellement démocratique.

    Pour cela il faut lutter contre la pauvreté et l’appauvrissement. Lutter contre la gentrification et lutter pour des services communaux et des logements sociaux de qualité, à l’opposé du programme de la majorité.

    Le PSL lancera ou se joindra à toute initiative allant dans ce sens.

  • La guerre aux pauvres est déclarée !

    Ces trente dernières années, nous avons assisté à ce que les Anglo-saxons appel un backclash, c’est-à-dire à un retour de bâton. Malgré une création de richesses toujours plus importante, les inégalités sociales n’ont fait que croître. En effet, la part des richesses produites dévolues au capital n’a cessé d’augmenter, au contraire de celles destinées aux travailleurs. De la sorte, les capitalistes ont temporairement réussi à globalement renverser le rapport de force à leur avantage.

    Par Alain (Namur)

    Ce retournement de situation se traduit également au niveau idéologique : la concurrence et la compétitivité sont élevées au rang de loi d’airain et guident ainsi toutes les politiques qu’elles soient macro ou micro économique. Les travailleurs sont mis sur un ring et le dernier qui reste debout remporte la coupe.

    Pour les perdants aucune compassion, ils n’avaient qu’à s’entraîner davantage, ils n’avaient qu’à avoir de meilleurs gants, ils n’avaient qu’à se doper ou tricher. Malheureusement, ceci n’est pas qu’une image. Aujourd’hui, des journalistes n’hésitent plus écrire – et ce sans risquer de se faire renvoyer – que certains SDF profitent des infrastructures mises en place pour les sans-abri. Certains “bien-pensants”, sans avoir aucune idée de ce que représentent la pauvreté et la paupérisation, s’imaginent qu’on peut “faire carrière dans le sans-abrisme” […] “par manque de volonté ou d’ambition personnelle” (voir l’article de Cédric Flament dans Vers l’Avenir du 18 avril 2014).

    Constat, objectif celui-là, mais que les journalistes néo-libéraux ne font pas :

    Près de 10% des Belges possèdent près de 45% de la richesse nationale. Les 50 premières entreprises de Belgique ne payent même pas 1% d’impôt des sociétés (quand on déduit tous les cadeaux fiscaux). La fortune des grosses familles a augmenté, pour certaines (Spoelbergh, Berghmann, Boel, etc.) de plus de 100% depuis 2000. Face à ce constat, ils ne se posent pas la question de savoir comment cela a pu se produire et comment, dans le même temps, on fait face au chômage de masse et la paupérisation de larges couches de la population.

    Ces journalistes et ces soi-disant “bien-pensants” semblent ne s’être jamais demandés ce que veut dire s’endormir sans un toit avec le ventre vide. Il ne leur vient pas à l’idée de réfléchir à comment un processus de marginalisation sociale se met en place. Le système dans lequel on vit est violent et les gens qui se retrouvent à la rue sont l’une des manifestations de cette violence sociale et matérielle du système capitaliste.

    Ils nous disent que l’augmentation des mendiants pose divers problèmes : sécurité, traite des êtres humains… Mais les victimes, ce sont bel et bien les mendiants. Le fait de déplacer la mendicité ne va ni faire disparaître ces personnes, encore moins résoudre leurs problèmes, ni les éventuels réseaux mafieux derrière certains mancheurs.

    Le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, qui se dit “Humaniste” et membre d’un parti “Humaniste”, a décidé d’être courageux. Il l’a dit dans le Vers l’Avenir “tant pis si ça fâche…”. Durant les vacances d’été, il veut faire passer une réglementation interdisant la mendicité dans le centre-ville. Après que son parti et lui-même aient voté les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, il se dit que le bon sens veuille qu’on attaque ceux qui sont victimes de sa politique.

    Comment appel-ton quelqu’un qui est fort avec les faibles et faible avec les forts ? Un lâche !

    Au PSL, nous pensons qu’il est temps d’à nouveau renverser le rapport de force par la lutte et par l’action collective du mouvement des travailleurs et des jeunes. Toutefois, renverser temporairement le rapport de force ne suffit pas. Nous devons aussi renverser ce système de production capitaliste qui ne fonctionne bien qu’en nous appauvrissant et en détruisant la planète.


    Rassemblement citoyen : non à la criminalisation de la pauvreté à Namur !

    Ce 26 juin, 17 h 30, devant l’Hôtel de ville de Namur.

    Suivant les exemples de Liège et de Charleroi et face à l’augmentation de la mendicité, le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, a déclaré vouloir prendre cette décision « courageuse » : LA MENDICITÉ SERA INTERDITE EN CENTRE-VILLE DE NAMUR !

    LA PAUVRETÉ NOUS CONCERNE TOUS !

    20% des Belges les plus riches détiennent 61,3% du patrimoine,
    20% des plus pauvres en détiennent 0,2%,

    En Wallonie : 1 enfant sur 4 vit sous le seul de pauvreté, 1 offre d’emploi pour 40 demandeurs !

    AUJOURD’HUI LES MENDIANTS ET DEMAIN ?

    La pauvreté n’est pas une fatalité ! Elle est le résultat de politiques d’austérité et de l’incapacité de nos dirigeants de lutter efficacement contre les causes de la misère. Cacher les mendiants ne détruit pas la pauvreté !

    Crise de l’emploi et expulsion du chômage côté pile, répression des pauvres côté face : nous refusons cette politique créatrice de misère.

    Rassemblement citoyen le jeudi 26 juin à 17h30 devant l’Hôtel de Ville, le jour du conseil communal.
    Nous offrirons au bourgmestre un cadeau symbolisant sa politique hypocrite.

    A l’initiative du PSL et de VEGA.

  • Combattons la pauvreté, pas les pauvres!

    Une septantaine de personnes s’est réunie devant l’Hôtel de Ville de Namur le jeudi 24 avril suite à un appel de la section namuroise du PSL. L’action visait à dénoncer l’intention de la majorité communale d’interdire la mendicité dans le centre-ville. Des militants de plusieurs partis de la gauche radicale et du milieu associatif ont été rejoints par des jeunes et de simples passants pour empêcher la ville de mettre en place ses mesures antisociales.

    Par Pierre (Namur)

    A Liège avec l’interdiction de la soupe populaire, à Andenne où la police peut désormais « saisir » l’argent récolté par les mendiants, à Charleroi avec des artistes de rues qui doivent au préalable être jugés par une commission… Les mesures communales visant à réprimer les mancheurs se succèdent, concoctées par ces mêmes partis traditionnels qui organisent notre misère à d’autres niveaux de pouvoir. A l’heure où plusieurs dizaines de milliers de chômeurs vont voir leur allocation s’évaporer et où les CPAS tirent la sonnette d’alarme, on assiste à une répression croissante des pauvres. Nos bourgmestres veulent des « smart cities » : des villes en concurrence entre elles qu’ils veulent vendre aux riches, aux investisseurs, aux touristes, et où les pauvres n’ont donc qu’à se faire plus discrets.

    A Namur, après une campagne électorale basée sur les thèmes du « respect » et de la « qualité de vie », le ton a vite été donné dès l’installation du conseil communal : remplacement d’un seul départ à la pension sur deux chez les fonctionnaires communaux, refus de toute discussion à propos de la revalorisation salariale de 1% demandée depuis de nombreuses années, lancement du projet de construction d’un centre commercial malgré les innombrables voix s’y opposant,… Une vision néolibérale de la ville que la majorité communale ne veut pas entendre contester : l’interpellation citoyenne déposée par une ASBL de lutte contre la pauvreté en vue du conseil communal de ce 24 avril a été refusée sous prétexte qu’elle manquait de neutralité !

    Ce rassemblement a été un succès. D’abord parce que ce type d’action ne se voit pas très souvent à Namur, et que ses conseillers communaux n’ont pas l’habitude de se faire chahuter. Ensuite, parce qu’il semble qu’elle a provoqué des remous dans la majorité, certains de ses élus s’opposant désormais à la mesure. Enfin, parce qu’elle a permis de rassembler différentes composantes de la vraie gauche et d’associations de lutte contre la pauvreté, et nous a permis de prendre contact avec plusieurs jeunes venus sur base du bouche-à-oreille avec lesquels nous sommes maintenant en discussion.

    Rien n’est gagné pour autant et il est possible que le collège revienne à la charge, mais les organisations présentes sont d’accord d’organiser de nouvelles actions d’une autre ampleur si nécessaire. Au PSL nous mettons constamment en avant la nécessité d’un front de résistance face aux mesures d’austérité et nous pensons que ce genre d’action peut en poser les bases. A tous niveaux de pouvoir et quel que soit les résultats des élections du 25 mai, notre capacité à bloquer les attaques antisociales va dépendre du niveau d’organisation et de cohésion des militants – politiques, associatifs et syndicalistes – de gauche combattifs.

  • NAMUR, Combattons la pauvreté, pas les pauvres!

    La Ville de Namur réfléchit actuellement à « limiter la mendicité dans les zones très fréquentées de la capitale wallonne ». Autrement dit, il s’agit d’interdire la présence de mendiants dans le centre-ville. Ces déclarations du bourgmestre sont survenues quelques jours à peine après que les médias aient relayé l’augmentation du nombre de personnes émargeant au CPAS, alors que ceux-ci sont déjà sur la paille. Crise de l’emploi et expulsions du chômage côté pile, répression des pauvres côté face : un rassemblement avait été organisé pour protesté contre cette politique créatrice de misère jeudi 24 avril dernier.

    Diverses organisations avaient souscrit à l’appel : le Mouvement VEGA, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, les Jeunes Organisés Combatifs (JOC), le MG Namur, le PTB Namur, le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA). 

    Photos, par Daniel (Charleroi)

  • Le musée du capitalisme, un musée qui ouvre le débat

    Un musée pas comme les autres a ouvert ses portes à la Bibliothèque Universitaire de Namur. Ce musée met en scène le système de production capitaliste. Il sera ouvert de février à juin à Namur avant de changer de ville. Nous y avons rencontré Bénédicte, l’une des membres de l’équipe créatrice afin de discuter un peu plus en profondeur de leur démarche.

    Il y a un musée du communisme, le capitalisme méritait aussi son musée

    C’est après avoir visité le musée du communisme à Prague qu’a germé l’idée de créer un musée du capitalisme. L’initiative a été lancée autour d’une quinzaine de personnes. Pendant plus d’un an, le groupe fondateur a réfléchi de « manière horizontale » afin de se mettre d’accord.

    Vu l’ampleur du projet et la diversité des idées concernant la signification du capitalisme, la mise au point du contenu du musée ne fut pas nécessairement facile. Les organisateurs ont tenu cependant à prendre toutes les décisions sur le mode du consensus et d’impliquer leur entourage lors de week-end de débats sur l’avancement du projet.

    Le projet a pu être financé par différents canaux, outre les dons privés et le crowdfunding, le Bureau International de la Jeunesse et la fédération Wallonie-Bruxelles ont participé au financement du projet. En plus de partir d’une initiative d’un groupe de jeunes, ce musée est aussi une ouverture à la discussion et au débat sur le système qui nous entoure. Une cinquantaines de visites sont prévues pour différents groupes de jeunes et d’écoles, dans un souci d’œuvrer pour « l’éducation permanente ». L’équipe développe aussi des partenariats avec Annoncer la Couleur et article 27.

    Une inauguration qui augure un grand succès

    450 personnes étaient présentes lors de l’inauguration et beaucoup d’entre elles se sont portées spontanément volontaires pour aider comme guide bénévole. Cela illustre que le capitalisme est de plus en plus en débat et en questionnement. Les retours que reçoivent les organisateurs sont pour la plupart forts enthousiastes à propos de l’initiative et il est clair que dans les travées du musée, les débats et les discussions sur la scénographie et les définitions qui ont été choisies lancent la réflexion sur le capitalisme, sa dynamique et ses limites. Des contacts sont déjà en place pour faire voyager le musée, qui passera par Bruxelles en janvier 2015.

    Un musée à visiter absolument, un système à reconstruire

    La section namuroise du PSL était présente lors de l’inauguration et a revisité le musée par après. Nous avons pu rencontrer plusieurs membres de l’équipe de base qui sont tous ouverts à la discussion. Nous invitons tous ceux qui en ont l’occasion à aller le visiter : l’entrée est à prix libre, l’accueil est de qualité. Nous ne partageons pas l’ensemble de ce qui y est écrit, mais nous soutenons amplement ce genre d’initiative. C’est aussi le signe que de plus en plus, dans toutes les couches de la population, l’envie de discuter et de remettre en cause ce système émerge. Pour nous, ce musée est un signe de plus que ce système doit être mis aux archives de l’histoire de l’humanité.

    ASBL Musée du Capitalisme
    Tel: 0032 495 67 58 61
    contact@museeducapitalisme.org
    Site internet : www.museeducapitalisme.org

     

  • Stop à l’utilisation de nos corps pour maximiser leurs profits!

    Les avancées en matière de droit des femmes, obtenues de dures luttes par les générations précédentes du mouvement des travailleurs (en particulier durant les années ’60), n’ont en rien enrayé le sexisme millénaire. La libération sexuelle a été reprise de manière sexiste par le grand patronat. La classe dominante utilise désormais le corps de la femme pour faire vendre.

    Par exemple, au Salon de l’auto, les filles en mini-jupes sont là pour attirer le public. Selon la ministre de l’Égalité des chances, la solution serait le rallongement des jupes qu’elle trouve scandaleusement courtes. Des marques telles que Suzuki ont trouvé une autre solution : l’embauche de mannequins masculins. Elles sont doublement gagnantes : les hôtesses ont leurs gardes du corps et de potentielles clientes sont également attirées au Salon de l’auto par l’utilisation d’hommes-objets. Quelle avancée pour l’égalité des genres !

    Sans changement drastique de société, les capitalistes réussiront toujours à retourner la situation à leur avantage. Pour eux, le concept de « femme libérée » n’a d’intérêt que pour maximiser leurs profits. Notre ennemi, c’est le capitalisme !

    L’action promotionnelle du magasin namurois appartenant à une célèbre chaîne colorée en est un autre exemple. Les clients étaient invités à venir presque à poil et à repartir avec des vêtements neufs sur le dos. Au-delà de la promo pour 100 clients, c’était surtout un gigantesque coup de pub. Les corps dénudés, c’est « sexy », ça attire les journalistes venus en nombre faire gratuitement la publicité de cette enseigne.

    Nous refusons cette logique d’utiliser nos corps pour maximiser leurs profits. La lutte contre le sexisme est indissociable de la lutte contre le capitalisme ! Organisons-nous et battons-nous pour une société qui ne soit pas basée sur les profits de quelques-uns, mais pour les besoins de la majorité sociale, ce que nous appelons une société socialiste démocratique dans laquelle chacun et chacune pourraient s’épanouir.

    Rejoins-nous le mardi 25 février à 16h30, Place de l’Ange pour scander notre désaccord et revendiquer une autre société !

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    Prends contact avec le groupe Étudiants de Gauche Actifs – Namur.

    Construisons ensemble un outil de lutte avec lequel nous bâtirons une société différente, dans laquelle les intérêts de la majorité ne seront plus étouffés par ceux d’une infime minorité.

    • Via cette adresse e-mail : info@gauche.be

    • Via SMS : « Membre EGA, nom et ville » au 0474.35.30.36.

  • Namur : Action de protestation “Mon NAMouR pour la Craie”

    La lutte doit continuer face à la répression absurde et aux amendes ridicules

    Namur Capitale se bat sur tous les fronts. Non seulement elle veut des budgets pour assurer son rang de Ville Capitale, mais elle est aussi en compétition avec pas mal d’autres villes en Belgique pour le prix de l’amende la plus ridicule. Un artiste de rue qui dessinait à la craie sur le sol a ainsi été menacé d’être mis à l’amende ! Devant la menace, il a du obtempérer.

    Christian Delwiche, un artiste bénéficiant d’une grande notoriété à Namur, a organisé une action de protestation samedi 8 février : « Mon NAMouR pour la Craie ». Via facebook, il a convié les gens à venir « défendre la liberté d’expression » en s’exprimant à la craie sur la place de l’Ange (une place bien connue des Namurois).

    L’action a attiré une petite centaine de personnes et interpellé les passants qui étaient présents. En ce sens elle fut un véritable succès.

    En tant que PSL, nous étions présents. Nous avons pu constater que les participants et la majorité des personnes qui passaient par là trouvaient cette répression absurde. Et comme pour y rajouter une couche de surréalisme, la police qui était présente a signifié à l’organisateur qu’il devait remettre la place en état sous peine d’amende. La plupart des participants étaient prêts à se cotiser pour payer l’amende, ce qui exprime le potentiel de solidarité présent.

    Il est à regretter qu’il n’y ait pas eu de prise de parole ou de tract pour expliquer l’action, il était du coup difficile de savoir quels étaient les tenants et aboutissants de l’affaire.

    Nous pensons au PSL que la simple dénonciation de la répression ne suffit pas, il faut organiser la lutte collective. Ce n’est pas un geste isolé du bourgmestre de Namur. Dans toutes les villes, la politique néolibérale, le citymarketing ou le citybranding fait rage. Interdiction de soupe populaire à Liège, répression des artistes et des mancheurs à Charleroi, augmentation des SAC partout… Ce qu’ils veulent c’est que la ville plaise et attire une catégorie sociale aisée et des investisseurs comme Citymall, qui rêve de tranquillité et de profits.

    Nous nous opposons radicalement à cette politique de la ville. La ville doit être à tous et pour tous mais cela nécessite de lutter contre ces politiques néolibérales qui ne font qu’entretenir misère et pénurie.

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