Tag: Namur

  • Namur : Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère…

    Le 17 octobre dernier, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) a organisé une journée avec de multiples actions dans les rues de Namur : manif, prises de parole, témoignages, marche aux lanternes,… Le Parti Socialiste de Lutte est intervenu, accompagné de militants des Etudiants de Gauche Actifs.

    Par Alain (Namur)

    Cette journée avait différents buts. D’un côté, il s’agissait de réunir les différents acteurs qui travaillent quotidiennement avec un public précarisé.

    De l’autre côté, il y avait une volonté de mobiliser la population et les mouvements sociaux de manière large, pour que le thème de la lutte contre la pauvreté ne soit pas éclipsé à l’approche des élections.

    Avec la situation dans laquelle la classe des travailleurs se trouve, la lutte contre la pauvreté et l’appauvrissement devrait être le thème central de la campagne électorale. Oxfam a prévu que 25 millions d’Européens seront jetés dans la pauvreté d’ici 2025 du fait des politiques d’austérité. Avec déjà plus de 15.000 licenciements collectifs en Belgique cette année, il est clair que l’appauvrissement guette une grande partie des familles. Mais les politiciens traditionnels continuent de manière aveugle leurs politiques de casse sociale. Deux mesures illustrent particulièrement comment les politiciens mettent la corde au cou des ménages, par le biais des mesures néolibérales : la dégressivité des allocations de chômage et la chasse aux chômeurs, qui sanctionnent des milliers de personnes par an pour une pénurie d’emplois dont ils ne sont pas responsables, les envoyant vers des CPAS déjà exsangues.

    Le PSL a mobilisé avec ses propres forces pour que cette journée ait le plus grand retentissement. Avec les Étudiants de Gauche Actifs, nous avons pu organiser un bloc combatif au sein de la marche aux lanternes qui se déroulait en soirée. Par l’intermédiaire de notre travail jeunes, nous avons pu amener d’un internat une trentaine d’étudiants qui ont repris nos slogans de manière fort enthousiaste. De manière générale, ces derniers ont été bien acceptés dans la marche et nous étions même encouragés par les différents participants et organisateurs.

    C’est une expression du potentiel que peuvent représenter les idées et le programme de lutte du PSL et d’EGA.

  • Namur : Manifestation contre la pauvreté

    Hier, une journée d’action a eu lieu à Namur à l’initiative du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) et du Réseau pour la Justice Fiscale (RJF). Différentes mesures ont été dénoncées par les participants, comme l’allongement des stages d’attente des jeunes et de la dégressivité du chômage, les Sanctions administratives communales (SAC) ou encore la réglementation contre la mendicité. Le RWLP a notamment rappelé que l’Etat a pu trouver 3 milliards d’euros pour Dexia et qu’en parallèle, l’exclusion du chômage lui fera ”économiser” 240 millions… Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les jeunes du PSL Namur, ainsi que la JOC, sont intervenus avec leur plateforme locale des Jeunes en lutte pour l’emploi lors de cette action qui se plaçait dans le cadre de la Journée Mondiale de lutte contre la pauvreté.

  • Nouvelle manifestation des métallos d'ArcelorMittal à Namur

    Ce lundi, quelques centaines de travailleurs d’ArcelorMittal se sont rendus à Namur afin de soutenir leurs représentants à la table de négociation avec des représentants de la direction de la multinationale et du gouvernement wallon.

    En mars dernier, suite à une autre manifestation des métallos, nous avions écrit dans notre rapport : “Nombreux sont ceux qui – en plus du manque de perspective claire pour la poursuite du combat – nous ont parlé de la présence particulièrement limitée à cette action. Le sort de l’acier liégeois concerne pourtant directement des milliers de personnes. L’égoïsme serait-il donc tellement répandu ? N’est-ce pas plutôt l’expression d’une lassitude et d’un découragement après avoir été baladés vers Namur, Strasbourg ou encore Bruxelles ? Depuis le début du conflit, en octobre 2011 déjà, beaucoup se sont sentis comme pris au piège dans un sombre tunnel sans percevoir la moindre lumière au loin, sans échéancier d’action clair, sans débat sur la stratégie à adopter, sans construction effective d’un véritable rapport de force. La lutte peut tenir un moment sur le sens du devoir et la colère, deux éléments qui sont très certainement présents chez les métallos, mais il est maintenant plus que temps de sérieusement organiser la lutte, au risque de voir le noyau dur se retrouver à courte échéance totalement isolé de la majorité des travailleurs.”

    “(…) Si longtemps après le début du combat, tous les travailleurs ont un avis sur la manière dont la lutte a été orientée jusqu’ici. Pourquoi ne pas commencer par organiser des assemblées générales sur les différents sites, en plus petits nombre, afin de laisser la parole aux travailleurs ? Ce serait aussi un excellent moyen de remobiliser les nombreux métallos qui se sont mis sur le bord du chemin.”

    Il nous semble aujourd’hui que ces lignes ont gardé toute leur pertinence.

    • Pour des assemblées générales démocratiques et l’élaboration d’un plan d’action avec l’implication de l’ensemble des travailleurs !
    • Pour l’occupation des sites et leur transformation en centres névralgiques d’une campagne massive pour la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs, et en tant que premier pas en cette direction ! Organiser, mobiliser, occuper et exproprier pour nationaliser !
  • Réorienter la lutte pour sauver l’acier liégeois et l’emploi

    ArcelorMittal

    Le 7 décembre 2011, la population liégeoise se réunissait dans le centre ville pour soutenir les travailleurs d’ArcelorMittal. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à manifester aux cotés des métallos contre le sort qui leur a été alloué par la politique patronale. Depuis lors, aucune action n’avait été organisée à Liège pour sensibiliser la population au sort des travailleurs et l’impliquer dans la lutte.

    par Daphnée (Liège)

    Après des manifestations à Namur, Strasbourg et Bruxelles, les métallos sont ce 30 mars dans les rues de Liège au côté de travailleurs d’autres secteurs lors de la Marche pour l’emploi organisée en front commun syndical sous le mot d’ordre : ‘‘Combattons la logique capitaliste !’’ C’est l’occasion d’enfin impliquer la population locale dans la lutte des métallos liégeois. Ce combat ne leur est pas singulier, leurs camarades de Ford, de Caterpillar, de Duferco, de Meister et d’autres entreprises font eux aussi face aux conséquences néfastes de la logique patronale. La lutte doit désormais devenir le quotidien de tous les travailleurs, avec ou sans emploi, à Liège et ailleurs. Quand toute la collectivité est touchée, c’est unie qu’elle doit lutter.

    Quels moyens d’action ?

    Cette manifestation du 30 peut constituer un nouveau départ pour restimuler la motivation des travailleurs vers une réelle victoire, avec le soutien actif de la population. En mars, la délégation avait organisé le blocage de la frontière à Visé et Aachen. Un des responsables syndicaux a déclaré à cette occasion à l’agence Belga : “On a marqué le coup! C’était une action importante pour sensibiliser les automobilistes aux enjeux de la fermeture d’un certain nombre de sites sidérurgiques liégeois.” Est-ce vraiment le meilleur moyen de gagner le soutien de la collectivité ? Pourquoi ne pas profiter du 30 et d’autres actions ou réunion pour distribuer largement des affiches de solidarité, des tracts à distribuer autour de soi,… ?

    Une large partie de la population est favorable à la nationalisation pour sauver l’emploi. Mais les politiques se concentrent encore et toujours sur la recherche d’un repreneur… alors que Mittal, lui, refuse de céder l’outil ! Mobilisons cette force au côté des métallos, qui ne doivent pas sentir qu’ils luttent seuls. C’est de l’emploi et de l’économie de toute une région dont il s’agit ici.

    Il faut être audacieux dans cette lutte, c’est la seule manière de contrer la démoralisation qui s’installe progressivement. A Namur, le 20 mars dernier, seuls 500 travailleurs étaient présents pour manifester. Beaucoup ne voient pas quelle est la stratégie actuellement suivie, il faut de toute urgence en rediscuter collectivement, en assemblées générales, avec prise de parole des travailleurs également et pas uniquement du sommet de la délégation. Les travailleurs ont leur mot à dire sur leur combat, ils doivent être acteurs de leur propre lutte. Pourquoi ne pas commencer par des assemblées générales démocratiques au sein des différents sites, pour finir vers une assemblée de tous les travailleurs, pour ainsi prendre le temps d’évaluer sérieusement ces 15 derniers mois et de fixer des objectifs clairs pour la suite, tant en terme de revendications que de méthodes d’action ?

    Il nous semble que l’occupation des sites serait un bon moyen d’assurer de disposer de quartiers généraux permanents où discuter de ces éléments, tout en constituant un excellent premier pas vers la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle et la gestion des travailleurs, avec expropriations sans rachat ni indemnités.

    Le bassin sidérurgique liégeois ne s’est pas construit avec la sueur du front de Mittal ! Les travailleurs pourraient ainsi donner l’exemple à d’autres entreprises qui subissent ou qui subiront les attaques de la dictature des marchés, et ainsi ouvrir une voie dans la lutte contre le capitalisme.

  • ArcelorMittal : ‘‘Assemblée générale’’ et manifestation à Namur. Et ensuite ?

    Hier, une ‘‘assemblée générale’’ des travailleurs d’ArcelorMittal s’est tenue au Centre Acier de Flémalle, avant qu’un demi-millier de participants ne parte vers Namur (où les ont rejoint des travailleurs de Caterpillar) pour une manifestation destinée à instaurer une pression sur les politiciens du Parlement wallon, avant que les conclusions de la Task force ne soient rendues fin du mois. Mais qui se fait encore des illusions sur ce qui en sortira ? Et comment instaurer une réelle pression ?

    Par Nicolas Croes

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    Socialisme 2013

    Commission le samedi 13 avril (15.00 – 17.30): "Leçons de la lutte chez Ford et ArcelorMittal : de la nécessité de la démocratie ouvrière, de l’unité des travailleurs et de la lutte pour la nationalisation sous contrôle ouvrier"

    Meeting le samedi soir (19.00 – 21.00) "Contre l’austérité et les pertes d’emploi QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE ?" Avec des témoignages de Ford et d’ArcelorMittal – Daniel Piron, secrétaire général FGTB Charleroi Sud-Hainaut – Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE – Alex Gordon, syndicat des travailleurs du transport RMT, Royaume-Uni – Levi Sollie, FGTB BAYER et PSL – Eric Byl, membre de la direction du PSL.

    Plus d’infos et programme complet

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    Lorsque la délégation qui avait discuté avec les Parlementaires s’est adressée aux manifestants – en commençant par déclarer que chaque parti soutenait le combat des métallos – une clameur s’est élevée de la petite foule de militants. Bien sûr que les politiciens traditionnels ne vont pas ouvertement dire qu’ils envoient les travailleurs au diable ! Mais concrètement, que feront-ils après avoir versé des larmes de crocodile ? Il faudrait croire que ceux-là même qui approuvent la politique d’austérité (ou de ‘‘rigueur’’) et ont appliqué la politique néolibérale des années durant vont, tout à coup, s’en prendre au capital ?

    Tout au début de l’annonce de la fermeture de la phase à chaud, en octobre 2011, la revendication de la nationalisation a été soulevée. Cette revendication bénéficie d’un soutien fantastique : un sondage de La Libre/RTBF a dévoilé en février dernier que 43% de la population belge est favorable à la ‘‘nationalisation/régionalisation pour prolonger l’activité’’ (36% en Flandre, 52% à Bruxelles et 53% en Wallonie). Hélas, il n’en a jamais véritablement été question depuis lors, particulièrement depuis que la Task force a été lancée à l’initiative du gouvernement wallon. Ce groupe d’étude aura-t-il finalement eu un autre objectif que celui de chloroformer les revendications les plus radicales du mouvement et le mouvement lui-même ?

    Hier, durant les discours des dirigeants syndicaux FGTB et CSC après leur rencontre avec les parlementaires, il semblait bien qu’une bonne partie des travailleurs voulait directement discuter de la manière de forcer ces politiciens à traduire ce ‘‘soutien’’ dans les faits. Des cris se sont élevés du type : ‘‘on ne se laissera pas faire, ok, mais comment ?’’ Il était toutefois difficile de se faire une idée exacte de ce qu’ils avaient en tête puisque la parole n’a malheureusement pas été donnée aux travailleurs présents – malgré un mécontentement pourtant bien visible – et que leurs cris ont été couverts par les micros.

    Nombreux sont ceux qui – en plus du manque de perspective claire pour la poursuite du combat – nous ont parlé de la présence particulièrement limitée à cette action. Le sort de l’acier liégeois concerne pourtant directement des milliers de personnes. L’égoïsme serait-il donc tellement répandu ? N’est-ce pas plutôt l’expression d’une lassitude et d’un découragement après avoir été baladés vers Namur, Strasbourg ou encore Bruxelles ? Depuis le début du conflit, en octobre 2011 déjà, beaucoup se sont sentis comme pris au piège dans un sombre tunnel sans percevoir la moindre lumière au loin, sans échéancier d’action clair, sans débat sur la stratégie à adopter, sans construction effective d’un véritable rapport de force. La lutte peut tenir un moment sur le sens du devoir et la colère, deux éléments qui sont très certainement présents chez les métallos, mais il est maintenant plus que temps de sérieusement organiser la lutte, au risque de voir le noyau dur se retrouver à courte échéance totalement isolé de la majorité des travailleurs.

    Une grande frustration était donc présente à Namur. Celle-ci, combinée aux grossières provocations policières, permet de comprendre les débordements qui ont eu lieu. Mais la réaction policière face à quelques jets de peinture et de cannette a été démesurée et particulièrement violente, à coups de jets d’autopompes, de jets de gaz au poivre,… Un travailleur a quitté les lieux le visage ensanglanté, touché à l’œil par un puissant jet d’eau (il aurait depuis lors perdu l’usage de cet oeil), tandis qu’un autre a brutalement été saisi. Ce n’est qu’ensuite que quelques pavés ont été lancés, des événements grossièrement exagérés dans la presse afin de criminaliser les travailleurs. Finalement, les métallos s’en sont retournés vers leurs cars après avoir obtenu la libération du camarade arrêté.

    Et maintenant ?

    Deux dates ont été annoncées du podium dressé à Namur : le 30 mars, à l’occasion de la Marche pour l’emploi qui se tiendra à Liège, et le 4 avril, où devrait se tenir une action concertée des travailleurs d’ArcelorMittal de toute l’Europe.

    Hélas, alors que le matériel du front commun syndical existe déjà pour la manifestation du samedi 30 mars, des paquets de tracts et d’affiches n’ont pas été distribués. Cela pourtant aurait été une bonne occasion de donner une approche concrète aux militants pour aller discuter avec les collègues absents, mais aussi avec tout leur environnement, de la buvette du club de foot du petit au voisinage immédiat. Ce samedi 30, pour la première fois depuis le mois de décembre 2011, il sera possible à la population liégeoise de venir soutenir et encourager les métallos dans leur combat, en plein centre de la Cité Ardente. C’est une occasion à saisir. Pourquoi ne pas prévoir des affiches de solidarité à distribuer en grand nombre sur place, dans le cortège et sur le côté de celui-ci ? Sortons la lutte du cadre strict de l’usine, et cherchons à impliquer la population, dont la solidarité est largement acquise à la cause des métallos !

    Si longtemps après le début du combat, tous les travailleurs ont un avis sur la manière dont la lutte a été orientée jusqu’ici. Pourquoi ne pas commencer par organiser des assemblées générales sur les différents sites, en plus petits nombre, afin de laisser la parole aux travailleurs ? Ce serait aussi un excellent moyen de remobiliser les nombreux métallos qui se sont mis sur le bord du chemin.

    • Pour des assemblées générales démocratiques et l’élaboration d’un plan d’action avec l’implication de l’ensemble des travailleurs !
    • Pour l’occupation des sites et leur transformation en centres névralgiques d’une campagne massive pour la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs, et en tant que premier pas en cette direction ! Organiser, mobiliser, occuper et exproprier pour nationaliser !

  • Une vision désespérément néolibérale de la ville

    Communiqué de presse du PSL-Namur suite à la déclaration de politique générale de la ville

    Le 3 décembre dernier, les conseils communaux se sont installés dans tout le pays. À Namur, la nouvelle coalition CDH-MR-ECOLO a lu, par la voix de son bourgmestre Maxime Prévot, sa Déclaration de politique générale pour les 6 ans à venir. Celle-ci se compose de 4 parties : la première partie concerne la vision de la majorité en place des principaux enjeux pour la ville, la deuxième met en avant la stratégie de la majorité, la troisième aborde les projets, la dernière parle de la méthode. Nous publions ici la réaction du PSL à ce document qui trace les pas de notre ville pour 6 ans.

    La majorité communale a décidé de se placer résolument dans l’optique du ”city marketing”. Quand le bourgmestre dit ”il existe une véritable concurrence entre les villes pour attirer les activités économiques et nous devons donc faire de la publicité pour attirer l’attention”, il reprend le discours tenu dans la plupart des grandes villes qui visent non pas tant au développement du bien-être des citoyens, mais bien à l’attraction de capitaux et de gens aisés dans la ville.

    La déclaration de politique générale est en forte contradiction avec la campagne électorale où le bourgmestre mettait en première priorité ”un véritable plan logement pour tous”, une ville ”où le respect fait encore sens” ou encore ”une politique de proximité propre à notre ville à la campagne.” Le MR disait ”votre qualité de vie, la qualité de notre ville, c’est notre engagement.” ECOLO affirmait dans ses tracts que ses priorités pour les 6 prochaines années étaient ”l’aménagement durable de la ville en garantissant la qualité de vie…”, “la lutte contre les inégalités en créant plusieurs milliers de logements économes en énergie…”

    Désormais, le bourgmestre et sa majorité nous parle de “smart city” et “d’intensité culturelle”. Leur vision se résume à faire de Namur une “ville qui bouge”, au détriment des autres communes de la province de Namur. Nous entrons en compétition avec des communes comme Vresse-sur-Semois où le revenu annuel moyen par habitant est de 11.795 euros, ou d’Andenne où il est à 13.723 euros (à Namur : 15.460 euros – source BEP). Cela alors que l’indice qui mesure les inégalités (l’indice de GINI) indique que notre commune est celle de la province où les inégalités sont les plus élevées.

    Les vrais enjeux sont concrètement absents

    Très peu de solutions et de mesures concrètes sont apportées aux problèmes de la majorité de la population namuroise. Quid des problèmes du logement, du chômage et de l’emploi décent ? Pas grand-chose, juste des déclarations de bonnes intentions, du type : “Le développement des logements publics pour maintenir à tout le moins les 10% actuels” ou encore “rénovation des quartiers sociaux avec les sociétés de logements de service public.”

    Déjà durant la période électorale, le débat organisé par Carrefour des Cultures et le MOC mettait en lumière la volonté de la majorité actuelle d’abandonner la question sociale au seul secteur associatif, sous-alimenté en financement et en personnel. L’austérité que mènent les partis traditionnels à tous les niveaux ne va faire qu’aggraver les choses.

    Austérité dure pour les travailleurs communaux

    Au-delà des mots, la véritable nature de la coalition communale en tripartite est révélée dès qu’est abordée la question des fonctionnaires communaux. Dans ce domaine, une austérité dure est appliquée sans aucune marge de discussion :

    ”Nous devons cependant le dire d’entrée de jeu : la revalorisation salariale de 1 % demandée depuis quelques années n’est pas encore à l’ordre du jour…”.

    De même, l’emploi public n’est pas épargné, Sarkozy a donné des idées aux politiciens namurois :

    ”Une rigueur que l’on s’imposera aussi notamment en ne remplaçant sur la période 2013-2018 que la moitié au maximum des départs à la pension.”

    On le voit, le CDH, le MR et ECOLO ont des idées de grandeur et pour cela ils veulent atteindre la lune avec un pétard. Sans un bon service public de qualité et proche des citoyens, Namur ne peut devenir une “ville où le respect fait encore sens”… Le service public dans la commune : c’est le service administratif au citoyen, c’est la gestion des déchets, c’est l’enseignement, c’est le CPAS, c’est le logement social,…

    L’hypocrisie comme pratique politique

    La majorité semble déplorer les politiques d’austérité dont elle se dit victime : “les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le dos des communes […] qui sont le fruit pour l’essentiel de décisions externes à notre ville et plus précisément des décisions du gouvernement fédéral ou régional.” Quelle ironie sachant que l’on retrouve ces mêmes partis au pouvoir au niveau régional et fédéral !

    La crise du capitalisme impose de choisir son camp. La majorité communale a choisi le sien, celui qui est contre nous : contre les travailleurs, contre les allocataires sociaux, contre les jeunes. Elle mène une politique qui ne favorise que la partie aisée de la population et tente de se défaire de ses responsabilités en rejetant la faute sur les autres échelons de pouvoir.

    G. Orwell a écrit : ”En ces temps de mensonges et de tromperies universelles, dire la vérité devient un acte révolutionnaire”. Ne nous laissons pas enfumer, il faut organiser la lutte contre l’austérité à tous les niveaux. Luttons pour une société qui réponde aux besoins de la majorité sociale, luttons contre cette politique de pénuries permanentes ! Pour une véritable politique communale de gauche, organisons-nous !

  • Namur : Succès remporté par le rassemblement antifasciste

    Une soixantaine de personnes étaient présentes aujourd’hui à Namur pour protester contre l’extrême droite. Le groupuscule Solidarité Unitaire avait en effet voulu manifester dans la capitale wallonne et diffuser son message de haine et de division. En définitive, ce rassemblement réactionnaire avait été interdit, mais les différentes organisations signatrices de l’appel antifasciste avaient voulu maintenir leur rassemblement, avec un certain succès compte tenu du court délai de mobilisation, de l’heure matinale du rassemblement et du fait que l’interdiction de cette contre-manifestation avait été annoncée dans la presse.

    Par Nico

    Derrière Solidarité Unitaire, on retrouve pour responsables deux anciens du Front National, fiers d’avoir entre autres été récemment soutenir la campagne de Marine Le Pen en France. Leur approche se veut plus sociale que ce que l’on entend habituellement de l’extrême-droite. Solidarité Unitaire se positionne ainsi contre l’austérité, contre les attaques sur les chômeurs,… mais ne fait en réalité que stigmatiser l’immigration. Ainsi, sur leur site, si on peut lire qu’il faut dire ”stop à l’austérité dans notre pays au profit du dictat financier de l’Europe”, on ne trouve comme manière de dégager des moyens que de ”diminuer le coût de l’immigration afin de préserver un capital pour nos citoyens.” A l’opposé de cette recherche du bouc émissaire, selon nous, il faut s’en prendre aux véritables responsables de la crise sociale et économique que nous connaissons. Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !

    Dans le contexte de crise actuel, il est possible que de nombreuses personnes se trompent de colère. Un espace existe pour que l’extrême-droite puisse réussir à s’attirer un certain soutien en instrumentalisant la frustration qui existe face aux diverses pénuries croissantes (manque d’emplois, de logements sociaux, de places dans les crèches,…) ainsi que la colère qui se développe contre l’establishment (dont font partie les partis traditionnels).

    La meilleure manière d’assurer que suffisamment de moyens existent pour répondre aux besoins sociaux n’est pas de diviser la population pour qu’elle se batte pour les et miettes qui tombent du festin capitaliste : il faut lutter ensemble – jeunes, moins jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, d’origine belge ou immigrée, hommes et femmes – pour récupérer toutes les richesses que nous produisons et qui nous sont volées. Pour le PSL, cela signifie concrètement de lutter pour une société où les secteurs clés de l’économie sont retirés des mains du privés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs. Nous voulons poursuivre ce débat et les discussions sur la meilleure façon d’en finir avec l’extrême-droite avec les participants à ce rassemblement, parmi lesquels des militants des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, des Jeunes FGTB, de la CSC, du Parti Communiste, du PTB ou encore du groupe des Indignés de Namur.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Me. 19 octobre. Liège. 19h15. Réunion d’EGA: Dexia, ArcelorMittal, Electrabel,… pourquoi nationaliser, et comment? A la Fédération des Etudiants, 24 place du XX août
    • Me. 19 octobre. Gand. 19h30. Irish Pub, St-Michielshelling. Réunion d’EGA: Quelle alternative socialiste à la crise?
    • Je. 20 octobre. VUB. 19h, local E005 (campus Etterbeek). Meeting de lancement d’EGA: Le capitalisme ne fonctionne pas, quelle alternative?
    • Je. 20 octobre. Anvers. Café-EGA pour faire connaissance et avoir des discussions politiques individuelles. Plus d’infos: als.antwerpen@socialisme.be
    • Ma. 25 octobre. Gand. 19h30. Irish Pub, St-Michielshelling. Meeting: Dexia, les pertes pour le public et les profits pour le privé ?
    • Me. 26 octobre. Anvers. 19h30 Multatuli. Réunion ouverte du PSL: Après la crise de Dexia, plaçons le secteur financier dans les mains du public!
    • Sa. 29 octobre: Seconde Journée du Socialisme organisée par la Table Ronde des Socialistes en Flandre
    • Me. 3 novembre. Anvers. 19h30 R 0.10 (Rodestraat). 38 ans après le coup d’Etat de 1973 au Chili : les travailleurs et les jeunes en résistance massive. Avec Pablo, membre d’EGA d’origine chilienne et un orateur de Colectivo Zudaka
    • Me. 3 novovembre. Gand. 19h30. Therminal, vergaderzaal 2. Réunion d’EGA: Le matérialisme historique et la position des femmes dans la société
    • Me. 16 novembre. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat: Le capitalisme en crise: quelle réponse de la gauche? Avec Meryem Almaci (Groen), Erik De Bruyn (Rood), Peter Mertens (PTB) et Bart Vandersteene (PSL). Un orateur du SP.a est également demandé.
    • Sa.-di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation Climat
    • 8 mars 2012: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 25 mars 2012: Protestation contre la manifestation anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    Le PSL participe en Flandre à la construction de Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda de cette initiative.

    • Je. 27 octobre. Anvers. 19h30 café Multatuli. Débat sur la pauvreté

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    Préparation de nos Congrès de District

    Fin novembre (et milieu décembre dans le Brabant Flamand/Limbourg) se dérouleront les Congrès régionaux du PSL. La préparation de ces congrès démarrent avec un texte de perspectives préparé par le Bureau Exécutif et par des textes régionaux qui comprennent une évaluation du travail passé et qui trace les priorités pour la période à venir. Le texte de perspective du BE est disponible en néerlandais et le sera bientôt en français. Il s’agit d’un texte de 24 pages abordant en grandes lignes le contexte de la crise économique mondiale et de la crise politique dans pays. Les sections vont organiser différentes discussions sur ces textes afin de préparer les membres de façon optimale pour les congrès régionaux.


    De grandes possibilités parmi la jeunesse

    Cette semaine à à nouveau démontré qu’il existe un grand potentiel pour les idées du marxisme révolutionnaire et pour défendre une alternative socialiste démocratique parmi la jeunesse. Après les meetings réussis de Gand (56 participants) et de Louvain (26), il y a eu cette semaine les meetings consacrés à la résistance des jeunes eu Europe, avec notamment 26 personnes à Liège, 36 à l’ULB à Bruxelles, 71 à Anvers et une douzaine à Namur.

    A Anvers, le NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) avaient menacé de bloquer le meeting. Mais ils ont pu remarquer avant même que celui-ci se tienne que le soutien pour EGA était très large, et ils ne se sont pas montrés. La présence était telle à ce meeting qu’une nouvelle réunion est organisée afin de mieux discuter de notre travail avec toutes ces nouvelles personnes.

    Le meeting de Liège

    Le meeting d’Anvers


    Les Etudiants de Gauche Actifs également à la VUB

    Alan (VUB)

    Comme chaque année, les Etudiants de gauche Actifs étaient présents à ‘Kick Off The Campus’ à la Vrije Universiteit Brussel. Nous y avons tenu un stand d’informations où l’on pouvait trouver t-shirts et livres politiques. En tant qu’organisation étudiante anticapitaliste, nous voulons organiser les jeunes contre la crise, le racisme, le sous-financement de l’enseignement,.. bref, contre tous ces problèmes qui sont la conséquence du système capitaliste lui-même. Le meeting d’ouverture d’EGA à la VUB prendra place au campus Etterbeek, ce 20 octobre, à 19h au local E005.


    Discussions publiques sur Dexia

    Les semaines à venir, différentes sections tiendront des réunions ouvertes pour discuter de la nationalisation de Dexia et de la nécessité de placer le secteur financier entier dans les mains du public. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations. Ci-dessous, l’annonce de la réunion d’Anvers.


    Fonds de lutte: 92% de l’objectif obtenu le précédent trimestre

    Durant le troisième trimestre de 2011, nous avons obtenu 92% de notre objectif de 12.000 euros de soutien financier parmi nos membres, nos sympathisants et en menant nos campagnes politiques. Les sections de Namur, Bruxelles et Anvers ont réussi à remplir la totalité de leur objectif tandis que les sections de Gand ont obtenu 99% et que Louvain, Keerbergen et Charleroi sont au-delà des 90%. Nous voulons bien entendu obtenir 100% de notre objectif lors du dernier trimestre de l’année, afin d’avoir les moyens nécessaire pour construire nos campagnes efficacement et diffuser au mieux les idées du marxisme révolutionnaire. Vous voulez nous soutenir? Envoyer un don au n° 001-2260393-78 du PSL. Vous pouvez également prendre un ordre permanent bancaire. Si vous envoyez au moins 2 euros, vous recevrez alors notre mensuel à la maison.

    Les résultats par région:

    • Bruxelles et brabant Wallon : 102%
    • Brabant Flamand et Limbourg : 89%
    • Flandre Occidentale et Orientale : 87%
    • Anvers : 85%
    • Hainaut et Namur : 84%
    • Liège : 35%
    • National : 137%
    • Total: 10.984,24 euros, soit 92%
  • Enseignement : inégalités sociales et violence… voilà le résultat de leur politique

    Alors que les politiciens traditionnels mettent ce thème en avant lors de chaque élections, le constat est sans appel pour les élèves : inégalités, échec scolaire massif et redoublement, violence (16 actes de violences par jours, dont 1 acte à caractère sexuel par jour dans nos écoles),… et sans appel pour le personnel : réduction du personnel, attaque contre les acquis sociaux, délabrement des écoles, difficulté d’exercer son métier par manque de cohérence des programmes,… Un petit état des lieux des maux qui touchent notre système éducatif.

    Par Alain (Namur)

    Le thème de l’enseignement est cher aux yeux de la classe des travailleurs. Les luttes menées pour l’instruction publique et pour la démocratisation de celle-ci ont l’été avec l’espoir que l’école permettrait l’ascension sociale et l’émancipation face à l’exploitation. Les politiques de coupes budgétaires menées ces dernières décennies nous montrent combien la lutte pour un enseignement de qualité accessible à tous, reste plus que jamais d’actualité.

    L’inégalité structurelle de l’enseignement

    Entre les buts et valeurs défendus par le décret-mission de 1997 qui cadre les objectifs généraux de l’enseignement en Communauté française et la réalité vécue par les élèves et le personnel, il n’y a pas seulement un monde de différence mais bien des galaxies…

    L’enseignement en communauté Française est l’un des plus inégalitaires au monde. Au test Pisa, la Belgique trône en tête de l’inégalité. Les données de cette étude ont été analysées par Nico Hirrt de l’APED (Appel pour une école démocratique). On y découvre sans surprise que selon l’origine socio-économique de l’élève les résultats aux tests sont plus ou moins bons. Notre système d’enseignement est celui pour lequel l’écart entre les élèves riches et pauvres est le plus grand.

    En Belgique, seuls 56% des élèves de 15 ans sont à l’heure. Le redoublement en Belgique est utilisé comme un outil de sélection sociale. En effet, la majorité des redoublants sont réorientés dans une autre filière. Quand on y regarde de plus près, on constate que pour les élèves du décile le plus pauvre, 65% sont en retard scolaire à 15 ans, contre 18% pour le décile le plus riche.

    Lorsque l’on parle de filière d’enseignement, là encore il faut voire que celle-ci sont socialement marquées. Ainsi, les élèves du décile le plus riche sont encore à 83% dans la filière générale alors que seulement 11% du décile le plus pauvre reste dans le général ! Ce qui conduit l’Aped à parler d’un enseignement de classe.

    La violence scolaire conséquence d’un système inégalitaire

    La violence en milieu scolaire est un thème que les médias aiment mettre en avant. Lorsqu’un prof ou un élève se fait agresser violemment, la presse en fait ses choux gras. Ce faisant, elle déforme la réalité. Les actes de violences commis contre les biens et les personnes et qui sont pénalement répréhensibles constituent plus l’exception que la norme. Par contre, les moqueries, les injures, l’exclusion sociale sont le plus souvent le lot quotidien des élèves, surtout des plus jeunes d’entre eux, et du personnel.

    D’où vient cette violence, plusieurs études ce sont penchées sur cette question et les conclusions de leurs recherches vont dans le même sens : encore une fois, l’inégalité sociale.

    Selon l’établissement que l’on fréquente et le public scolaire qui compose l’école, on est plus ou moins confronté aux problèmes de la violence. Les recherches indiquent que «parmi les effets liés à la composition des écoles, l’élément qui revient le plus souvent est le niveau moyen de retard des élèves. Plus la proportion de doubleur dans un établissement est élevée, plus l’équipe éducative rapporte une fréquence élevée d’atteinte contre les biens, d’atteintes physiques, d’incivilités et d’absentéisme. Peut-être des élèves disqualifiés par le système scolaire adhèrent’ ils moins facilement aux normes de celui-ci…’’

    Des effets se marquent aussi concernant la répartition des élèves par filière pour les atteintes contre les biens et les atteintes verbales contre l’équipe éducative. Les chercheurs constatent aussi que les équipes éducatives rapportent plus de problème lorsque la proportion d’élèves issus de l’immigration est plus importante. Ils mettent en avant l’hypothèse que les professeurs ne seraient pas suffisamment formés pour gérer la multi-culturalité. De plus ils pointent un possible écart entre le milieu social des enseignants et celui des élèves.

    La compétition et la mise en concurrence, ça ne marche pas en économie ni en éducation.

    Les chercheurs qui étudient les phénomènes de violence en milieu scolaire rapportent qu’on enregistre plus d’actes de violence lorsque les pratiques pédagogiques sont basées sur la concurrence et la compétition. Lorsque l’on met en avant des pratiques pédagogiques qui visent à la coopération et à la gestion collective, moins d’actes de violence sont rapportés.

    L’école comme produit de la société de classe

    Le système capitaliste est structurellement inégalitaire. Il n’est donc pas étonnant que l’école – qui est une institution du système – reflète l’inégalité que l’on constate dans le système de production. En tant que socialistes de lutte, nous ne pensons pas qu’on puisse créer une société égalitaire à partir de l’école uniquement. C’est pourquoi nous ne pensons pas que les mesures qui visent à instaurer l’égalité par décret peuvent changer la situation. Nous pensons que seule la lutte de classe menée par le personnel (enseignant et non-enseignant) et les élèves pour plus de moyens publics, liée à la lutte de l’ensemble des travailleurs et des jeunes pour une société où l’on produit en fonction des besoins sociaux, peut permettre de réellement s’attaquer aux maux qui rongent notre école.

    Le décret mixité constitue un exemple à ce sujet. Ces dernières années, les différents ministres qui se sont succédés à l’éducation en communauté française ont mis en avant des décrets visant à instaurer l’égalité dans les inscriptions pour le secondaire, peut-être animés de bonnes intentions, et souvent conseillés par des pédagogues progressistes de tendances idéaliste et soutenus par les syndicats (notamment la CGSP). Selon des sondages, 80% des directeurs liés à la CEGEC disent que ces décrets n’ont pas rencontré l’objectif affiché… Alors que l’inégalité trouve ses racines dans les bases matérielles de la société, décréter l’égalité et la mixité à l’école alors qu’elle fait défaut en termes de salaire, d’accès à l’emploi, de logement, de qualité de soins… est totalement illusoire. Cela a en plus crispé des fractions de la bourgeoisies et de la petite bourgeoisie qui voyaient d’un mauvais œil que l’on touche à leur plate-bande, mais aussi une partie des couches moyenne qui ont eu peur que ces mesures ne diminue la qualité d’enseignement de leurs école d’élites. L’ASBL-ELEVES qui regroupe des parents et des enseignants opposés à ce décret s’est d’ailleurs illustrée dans la presse par la voie d’une de ces porte- parole, psycho-pédagogue, qui disait qu’on ne rend pas compte du traumatisme pour un enfant blanc qui est dans une école de noirs ou d’un enfant noir dans une école de blancs… L’esprit de la ségrégation raciale n’est alors plus très loin dans le chef de cette asbl !

    La ministre est revenue à la charge en ce début d’année avec son décret Robin des bois qui consiste à prendre aux écoles dites ‘‘riches’’ des moyens pour les donner aux écoles dites ‘‘pauvres’’. En juin de l’année dernière, la mobilisation syndicale en période électorale avait forcé la ministre à mettre de côté ce plan. Nous disions alors au PSL que la victoire obtenue n’était que temporaire et fortement conjoncturelle. Sans mesure structurelle de refinancement, il était clair que ce genre de plan allait se représenter.

    Pour cette année, la communauté Française affiche un déficit de 600 millions d’euros. Au début de la législature régionale, pas mal de coupes dans différents services ont été mises en applications. Ici pour Robin des bois, suite au mécontentement syndical, la ministre qui voulait que le mécanisme se chiffre à 35 millions a redescendu la note à 7 millions de transferts. Cela ne sera absolument pas assez pour répondre aux besoins des écoles en difficulté, mais ce sera en tout bien assez pour diminuer la qualité de l’encadrement dans les écoles donneuses. Ainsi, à Champion (une école de Namur), le directeur se plaignait de devoir perdre des heures de remédiation qui permettaient aux élèves de revoir la matière en petit groupe. Nul doute que seuls alors les plus fortunés d’entre eux pourront se permettre d’aller prendre des cours particuliers… Même dans cette école dite ‘‘riche’’ et réputée de la province de Namur, dans le primaire, l’école demande des frais de garderie pour le temps de midi afin de payer la personne qui s’occupe des enfants. Les parents qui font un véritable effort pour scolariser leurs enfants dans une bonne école, malgré leurs moyens limités, seront donc les premiers touchés par le décret.

    Des reculs sociaux qui ne rencontrent aucune opposition résolue

    Avec la communautarisation de l’enseignement, les travailleurs du secteur ont perdu une bonne partie de leur force de frappe. Les luttes qui avant se déroulaient sur le plan national et contre le même ministre ont lieu au niveau communautaire à des rythmes différents.

    La coalition Olivier a mis tout son savoir faire pour faire aller la machine du progrès vers l’arrière en reculant de 3 ans la possibilité de DPPR, la ministre Simonet a osé s’attaquer à un acquis social important pour le secteur. En effet, la pénibilité du travail d’enseignant qui fait que en moyenne 1 enseignant sur 3 arrête la fonction après 5 ans leur avait permis de dételer plutôt. Sans améliorer les conditions dans lesquelles s’effectuent la profession, la ministre a repoussé l’âge qui était fixé à 55 ans jusqu’à 58. Elle a été aidée par une direction syndicale qui n’a pas un seul instant voulu s’opposer à cette mesure, préférant négocier des mois et des mois (de novembre à presque fin mars) sans jamais vouloir construire de rapport de force, avec seulement 2 heures d’arrêt de travail sur toute la période de négociation, et sans profiter de la colère générale dans tous les secteurs contre l’AIP pour demander plus de moyen public pour l’enseignement.

    La direction syndicale a demandé un os à ronger, pour pouvoir dire à sa base que l’accord n’était finalement pas si mauvais… La ministre Simonet a elle-même déclaré que les négociateurs syndicaux étaient très responsables au vu du fait qu’on repoussait de 3 ans le départ en prépension et que seules 2 heures d’arrêt de travail a été organisée… Au final, les profs auront 120 euros la première année et 60 euros l’année suivante ans comme augmentation de prime de fin d’année. Au vu de l’inflation, ce ne sera qu’un pis-aller…

    L’accord a cependant été très mal reçu de la base qui a rejeté l’accord en grande majorité et a appelé à des actions prévues ce 5 mai. Une direction de combat aurait profité de l’atmosphère de lutte qui montait durant le mois de mars pour ne pas effectuer des mouvements isolés, mais la stratégie de la cgsp a consisté à s’abstenir pour l’AIP et à ne pas mobiliser pour des actions, ce qui ne va sûrement pas être très payant. La ministre et le gouvernement sont résolus à faire passer l’accord. La Ministre s’est assurée avoir des voix avec elle en modifiant la composition des négociateurs (en y incluant les pouvoirs organisateurs des écoles). Le gouvernement de la communauté française se sentent donc l’autorité pour appliquer l’accord. De plus, en l’absence de rapport de force suffisant, la ministre pourra se targuer d’avoir fait des pseudos concessions aux requêtes syndicales en passant d’un accord d’une enveloppe de 10 millions à une enveloppe de 34 millions.

    Dans ce dossier aussi, le fédéralisme joue en défaveur des travailleurs, la ministre prétexte du fait que le passage de 55 à 58 ans de la DPPR a été fait en Flandre sans régime de transition. Elle joue ainsi habilement sur la différence du rythme de la lutte et le développement inégal du niveau de conscience de plus, elle omet de dire qu’en Flandre, les enseignants ont été revalorisés et gagnent mieux leur vie qu’en Communauté française.

    Avec les tensions actuelles dans le système économique, croire en une amélioration possible des conditions de vie des travailleurs et des jeunes sur base d’un redémarrage de l’activité économique est un doux rêve. L’Etat fédéral va sûrement transférer de nouvelles compétences aux entités fédérées sans les pourvoir de moyens, ce qui aura comme effet de régionaliser une partie de l’austérité… Dans cette situation, les prochains accords sectoriels dans l’enseignement seront de la même teneur, voire pire, que ce qui est sur la table aujourd’hui. La seule solution pour que l’école rencontre les aspirations des élèves et des travailleurs de ces secteurs, c’est que ceux-ci s’organisent et luttent pour forcer les politiciens à aller chercher l’argent.

    Mais même cet objectif atteint, les contradictions qui traversent la société capitaliste et qui sont engendrés par elle ne disparaîtront qu’avec la disparition du système lui-même. Si toi aussi tu as envie de te battre pour un enseignement où l’on ne nous apprends pas seulement la soumission aux normes en vigueur mais bien d’un enseignement qui permette une véritable éducation aux connaissances scientifiques, littéraires et artistique crées par la société, rejoins nous dans le combat pour une société socialiste.

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