Tag: Moscou

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles – Reportage photos (1)

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Karim

    • Rapport par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster
    • Reportage photos (2)

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster

    • Reportage photos (1)
    • Reportage photos (2)

    Nous avons déjà publié un article concernant ces évènements récents en Russie. La violence contre les militants écologistes, la violence fasciste contre les manifestants de gauche et les poursuites judiciaires contre les antifascistes sont différents exemples de la répression brutale qui sévit en Russie. Cela illustre très clairement que le régime russe, en collaboration avec ses amis entrepreneurs de la multinationale de construction Vinci, ne veut pas laisser exister la moindre opposition. La réalisation de projets de prestige, car c’est de cela dont est chargé Vinci, et les profits qui en découlent restent la priorité à leurs yeux. Et tant pis si la conséquence de ce projet est la destruction du poumon vert de Moscou. C’est bien le dernier de leurs soucis. L’élite de Moscou, qui possède des résidences secondaires, bénéficiera toujours d’air pur à la Mer Noire ou ailleurs.

    Différentes actions de protestations ont déjà eu lieu (en Allemagne, en Israël, en Suède et à Hong Kong par exemple), et nous avons décidé d’en faire une à Bruxelles également, devant le centre financier du groupe français Vinci. Cette entreprise est active dans des dizaines de pays et est aussi impliquée dans des projets dans notre pays. Différentes villes ont des parkings souterrains «Vinci», et cette multinationale participe encore à la construction du pont/tunnel dans le cadre de la liaison Oosterweel à Anvers. Ce centre financier, situé sur la très chic Avenue Louise, n’est pas bien grand et quelques personnes seulement y travaillent. Ces bureaux sont là uniquement pour bénéficier de la déduction des intérêts notionnels. Vinci utilise avidement la politique de cadeau aux grandes entreprises de notre gouvernement.

    L’action a commencé avec 35 participants. Bien sûr, en tant qu’organisateurs, nous étions présents avec un grand groupe, rejoint par des militants TSE (Travailleurs Sans Emploi) de la FGTB de Verviers et par quelques militants de la LCR, avec qui nous participons au Front des Gauches. Plus tard, un groupe de cyclistes de Vélorution (également participant au Front des Gauches), qui semblait venir d’une autre action, nous a rejoints. Finalement, une délégation de militants est encore arrivée d’une action devant l’ambassade du Danemark contre la répression qui a frappé les militants écologistes lors du sommet de Copenhague.

    Notre lettre de protestation a été remise au responsable de Vinci, qui a promis de la renvoyer au siège principal à Paris. Nous allons suivre le développement de la situation en Russie et organiser de nouvelles actions si nécessaires, nous vous inviterons bien entendu à y participer.

  • Protestations internationales contre la répression et les attaques néofascistes à Moscou

    Demain, nous allons mener une action au quartier général financier de la multinationale française Vinci, qui se trouve à Bruxelles (voir notre appel pour cette action). A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants opposés à la destruction d’une partie de la forêt autour de Moscou, particulièrement nécessaire pour se protéger de la chaleur et du smog. Ces bois sont coupés pour faire place à une autoroute à péage pour riches construite par la multinationale Vinci. Les opposants subissent la répression et les attaques des néofascistes, comme trois de nos militants en Russie qui ont été attaqués. L’un d’eux a le crâne brisé et est toujours à l’hôpital. Ces derniers jours, différentes actions ont eu lieu entre autres en Suède, en Allemagne, à Hong Kong et en Israël.

    Israël

    Yonathan Dayan, Tnua’t Maavak Sozialisti / Harakat Nidal Eshtaraki

    “Vendredi dernier, nous nous sommes rendus à l’ambassade russe pour protester contre les attaques qu’ont dû subir nos camarades après avoir participé à une grande action de protestation contre la destruction des bois à Moscou. La multinationale Vinci veut détruire le “poumon vert” de la ville. Une trentaine de militants ont mené campagne devant l’ambassade, une lettre de protestation y a été donnée et les passants ont reçu nos tracts à ce sujet."

    Allemagne

    Nos camarades ont protesté devant l’ambassade russe à Berlin et ont distribué des tracts aux passants. Mais tant l’ambassade que le siège de Vinci ont refusé notre lettre de protestation.

    Suède

    En Suède, des actions ont été menées à Stockholm et Göteborg. Dans la capitale, l’ambassade a tout d’abord appelé la police, pensant que nous étions des manifestants géorgiens. Nous avons remis une lettre de protestation de notre conseiller communal Mattias Bernhardsson.

    Hong Kong

    Ce 9 août, des militants de Socialist Action se sont rendus au Consulat de Russie à Hong Kong. Là aussi, une lettre de protestation a été remise, en solidarité avec les actions de nos camarades.

  • Appel à des protestations internationales contre la multinationale Vinci Construction

    Stop à la destruction de la forêt de Khimkinskii ! Stop aux attaques brutales contre les socialistes et les activistes environnementaux !

    Socialistes et activistes environnementaux sont en campagne contre la construction d’une route à travers la forêt de Khimkinskii, une des plus grandes près de Moscou. Après de récentes attaques brutales contre des membres du CIO à Moscou le 7 août, ainsi que contre un camp d’activistes environnementaux, le CIO en Russie appelle les socialistes, les syndicalistes et les activistes environnementaux à travers le monde à organiser des actions de protestation contre Vinci Construction. Cette multinationale basée en France est actuellement le plus gros participant à l’extension de la nouvelle autoroute Moscou-St Pétersbourg, avec un contrat d’une valeur d’un milliard d’euros.

    Rob Jones, CIO, Moscou

    La route devrait être construite au milieu de la forêt de Khimkinskii, qui joue un rôle majeur dans l’absorption du dioxyde de carbone présent dans l’air moscovite, déjà sur-pollué. La décision de construire cette route au milieu de la forêt a été prise malgré d’autres options dont certaines étaient moins coûteuses. En Russie, on a largement la conviction que ce trajet a été choisi car il présente de l’espace disponible pour construire des centres commerciaux et des logements pour les élites le long de la route, ce qui, dans la pratique, finira par faire raser toute la forêt.

    Le projet a par ailleurs été impliqué dans des scandales de corruption concernant des personnes du ministère du transport. Une enquête menée par Transparency International a apporté des preuves, documents à l’appui, que le contrat pour ce projet autoroutier a été signé sur fond de corruption. C’est devenu un grand point d’attention pour les activistes environnementaux et politiques et pour les résidents locaux. Jusqu’au début de cette semaine, un camp a été tenu dans la forêt par des environnementalistes, qui avaient pour but d’empêcher le début des travaux.

    A partir du tout début, l’élite russe et leurs amis les grands businessmen ont monté leur détermination à rendre ce projet effectif. En 2008, Mikhail Beketov, éditeur du journal de Khimki, « Khimkinskaya Pravda », a été brutalement attaqué et a subi plusieurs opérations. Il est toujours alité. A ce jour, il n’y a eu aucune enquête policière à ce sujet.

    Cette semaine, l’ampleur de la violence a vu un tournant dramatique. Il a été clairement décidé de continuer la destruction de la forêt, même si les permis d’abattement n’ont pas été délivrés et que le financement du projet reste incertain. La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et la Banque d’Investissement Européenne sont sensées financer le projet mais ont été quelque peu refroidies par l’opposition croissante qu’il rencontre et n’ont pas encore signé les documents nécessaires. Fin juillet, les participants au camp et les gens qui les soutenaient se sont retrouvés face à face avec un groupe de gros-bras masqués, qui se sont introduit dans leur camp alors que la police regardait ailleurs. Onze personnes, y compris deux journalistes, ont été blessées. Plutôt que d’agir contre les abattages illégaux ou les bandits masqués, la police s’est tournée contre les manifestants. Le jour suivant, un bus transportant des personnes soutenant les environnementalistes est arrivé de Moscou ; beaucoup ont été arrêtés pour empêcher d’autres protestations d’avoir lieu.

    Les actions contre-productives d’un groupe anarchiste « d’action directe » a semé la confusion parmi les différentes manifestations, ceux-ci ayant décidé de lancer une attaque, lançant des pierres et taguant les façades de la mairie de Khmiki. N’ayant aucun contact direct avec ceux qui se battaient contre la nouvelle route, ni les résidents locaux, ils ont donné aux autorités une excuse pour accélérer la répression. Deux antifascistes renommés ont été arrêtés et des charges pèsent sur eux qui pourraient les conduire à sept ans de prison. Les documents de la police sont clairement frauduleux ; alors que la police a dit qu’ils avaient été arrêtés pendant l’attaque, il s’avère que l’un d’eux a même enregistré une interview à la radio après les faits. Plus tard, Evgenia Chirikova, leader de la campagne, a été arrêtée.

    Un tournant dans la violence

    La violence a pris un nouveau tournant samedi 7 août. Une manifestation rassemblant un grand nombre de personnes a eu lieu dans le centre de Moscou, pour revendiquer l’arrêt de la répression contre les activistes opposés à la destruction de la forêt. Malgré le fait que les organisateurs de la manifestation, une coalition de politiciens néolibéraux et d’activistes de gauche, aient essayé de la rendre « non politique » (par exemple en interdisant les symboles des partis), les évènements de la semaine passée ont montré que les activistes qui ont manifesté ne s’opposent pas seulement à l’irresponsabilité d’une entreprise de construction mais aussi à un gouvernement national. Quasiment deux heures après la fin de la manifestation, un groupe de quinze gros-bras ont attaqué trois membres du CIO qui attendaient le métro pour rentrer chez eux.

    Vinci clame sur son site web qu’il soutien le développement durable, les bonnes pratiques commerciales et assure que ses firmes et sous-traitants promeuvent la responsabilité sociale. Il clame avoir une attitude responsable face au changement climatique. Bien qu’il n’y ait pas de preuve de l’implication directe de Vinci dans ces faits de violence, un de leurs représentants, lors d’une rencontre avec le président russe Medvedev, a demandé à Poutine de régler cette affaire afin que les travaux puissent commencer. Vinci a fait la démonstration qu’au mieux, ils ont participé à une adjudication hautement suspecte, pour ne pas dire plus ; ils ont ignoré la protestation d’une partie croissante de la population contre la destruction de la « ceinture verte » moscovite, et ils ont clairement choisi d’ignorer l’emploi d’arrestations à une large échelle et la violence dont ont fait preuve l’Etat et les sous-traitants impliqués pour que les travaux puissent continuer. Le directeur du sous-traitant OOO ‘Teplotekhnik’, responsable de l’abattage, n’est autre qu’A. Semchenko, un évêque de l’Eglise baptiste (!) et ancien conseiller de Poutine aux affaires religieuses. Cet exemple à lui seul montre bien l’étroitesse des liens entretenus entre cette multinationale et l’Etat russe. Certains journaux pro-gouvernementaux en Russie ont même reconnu l’existence de tels liens entre A. Semchenko et les attaques violentes contre les environnementalistes.

    Vinci Construction est actif dans presque tous pays et a des bureaux dans beaucoup de villes. Il suffit de chercher un grand projet de construction et l’on trouvera la trace de Vinci : la rénovation de la station de Victoria et l’extension de l’autoroute des Docklands à Londres, sur des chemins de fer, routes ou ponts en Europe, en Amérique du Nord et Amérique Latine ou même la construction d’un nouveau bouclier en béton autour du site de Tchernobyl… On peut trouver la liste de beaucoup de ces projets sur le site de Vinci : http://www.vinci-construction.com/vinci-construction.nsf/en/locations.htm

    Après les tentative de destruction de la forêt de Khimkinskii et les attaques violentes contre le camp environnementaliste, et plus tard contre des membres du CIO à Moscou le 7 août, nous en appelons aux membres et soutiens du CIO et à tous les activistes internationalement à organiser des protestations devant les bureaux de l’entreprise Vinci, avec les revendications suivantes :

    • Stop à la destruction de la ceinture verte moscovite. Vinci Construction doit immédiatement rompre le contrat de construction de l’autoroute Moscou-St Pétersbourg
    • Vinci doit rompre tous les liens commerciaux et autres avec l’entreprise OOO ‘Teplotekhnik’
    • Vinci doit faire une déclaration publique dans les médias russes et internationaux pour condamner l’usage de la violence des gros-bras et de la police contre le camp environnementaliste et les membres du CIO.
    • Vinci doit appeler la police à conduire en toute transparence une véritable enquête afin d’arrêter les coupables de ces attaques vicieuses
    • Vinci doit ouvrir ses livres de comptes concernant le contrat pour l’autoroute Moscou-St Pétersbourg afin qu’il y ait une enquête publique, menée par les syndicalistes, groupes environnementaux et autres parties intéressées
  • Canicule et incendies en Russie, soif de profits et violence d’extrême-droite

    ACTION contre la multinationale VINCI mercredi 18 Août – 16h30 – Bruxelles devant le siège financier de Vinci, 149 av. Louise (M° Louise) organisé par Etudiants de Gauche Actifs et Blokbuster

    Depuis des semaines, les médias relayent partout dans le monde les conséquences dramatiques de la pire canicule « depuis mille ans » que la Russie ait connue. De multiples incendies ont alimenté le smog étouffant de Moscou. Avec des températures supérieures à 35°C, la mortalité a officiellement doublé dans la ville avec 700 décès par jour. Les autorités n’ont toutefois pas déboursé un kopeck de plus pour les services d’aides et de soins tout au long de cette crise climatologique.

    Tract en PDF

    Tract en PDF

    Stop à la destruction désastreuse de la forêt de Moscou !

    Malheureusement, on ne parle pas des nombreuses protestations en cours depuis une semaine contre le déboisement de la forêt de Khimkinskii, le poumon vert de Moscou, pour la construction d’une nouvelle autoroute par la multinationale française Vinci qui a dégoté ce contrat d’1 milliards d’€ et est pleinement soutenue par le gouvernement russe. Ce poumon vert avait précédemment été préservé afin d’éviter que Moscou ne devienne irrespirable. Mais le bien être de la population et son environnement ne comptent pas face à la soif de profits sans limite des patrons et des actionnaires. La lutte pour le droit de vivre dans un environnement sain est une lutte contre ce système capitalise, basé sur la course aux profits, qui entraine la pollution et les dérèglements climatiques.

    Stop à la violence d’extrême-droite ! Stop à la répression contre les activistes pour l’environnement et les anti-fascistes !

    Fin juillet, un camp contre la destruction de la forêt a été violement attaqué par une bande de brutes d’extrême -droite cagoulées. Au lieu de réagir contre cette violente agression, la police a fermé les yeux et a orchestré une vague de répression et d’arrestation contre de nombreux activistes les jours suivants, dont deux antifascistes russes renommés qui sont menacés de 7 ans de prison.

    Le 7 Août, une manifestation réussie a pris place à Moscou contre l’attaque violente du camp et la répression. Trois militants de l’organisation soeur du Parti Socialiste de Lutte ont alors été brutalement attaqués sur le chemin du retour par 15 néo-fascistes armés d’une batte de baseball. L’un des militants a été blessé aux yeux et un deuxième a le crâne brisé.

    Ces violences orchestrées contre les protestations en Russie font les af faires de Vinci. A une réunion en compagnie du président russe Medvedev, un représentant de Vinci aurait demandé à Poutine de régler le problème des protestations afin qu’ils puissent commencer à travailler.

    Qui est Vinci ?

    Le géant français Vinci est la plus grande multinationale de concession et de travaux publics au monde.

    Elle a dégagé un profit net de 1.6 Milliards d’€ en 2009. Son PDG, Xavier Huillard, a touché un salaire annuel de 1.6 millions d’€ en 2009 et l’on prévoit de l’augmenter de minimum 200.000 € l’année prochaine. Sur le site de l’entreprise, on peut trouver une rhétorique en faveur de la défense de l’environnement, mais la réalité est toute autre. Seul compte la maximalisation des profits.

    Cette entreprise est très active en Belgique via de nombreux projet de construction comme le tunnel du port d’Anvers et de nombreux Partenariat Public Privé, entre autres pour divers parking dans plusieurs villes. Mais la Belgique n’est pas seulement un marché important pour Vinci, c’est aussi un paradis fiscal. La société a transféré en début d’année des énormes montants d’argent de la société vers la filiale financière belge afin de profiter au maximum des intérêts notionnels que notre gouvernement leur donnera en cadeau.

    Participe à la campagne de solidarité et de protestation internationale:

    • en participant au rassemblement devant le siège financier international de Vinci à Bruxelles, ce mercredi 18 Aôut à 16h30. Adresse : 149 Avenue Louise (M° Louise)
    • en envoyant des lettres de protestations à Vinci et aux autorités russes. Ambassade de Russie (amrusbel@skynet.be), PDG de Vinci (xavier.huillard@vinci.com), Directeur financier (christian.labeyrie@vinci.com) et administrateur de la filiale belge CFE (rbentegeat@cfe.be).
    • en soutenant financièrement cette campagne via un don contre un autocollant ou via un versement au compte 001-2260393-78 avec la mention « solidarité Russie »
  • Russie : Appel à la solidarité – des marxistes brutalement attaqués après une protestation environnementale

    Organisez des protestations aux ambassades russes et contre l’entreprise Vinci – envoyez des lettres de solidarité

    Après une semaine intense d’actions contre les tentatives de la compagnie française Vinci, soutenue par le gouvernement russe, de couper une partie d’une importante forêt de Moscou, un poumon vert particulièrement vital dans l’actuelle période de chaleur et de smog, un groupe de quinze fiers-à-bras, dont au moins un armé d’une batte de baseball, a attaqué trois membres du Comité pour une Internationale Ouvrière à Moscou.

    CIO, Moscou

    L’un des militants est blessé aux yeux, l’autre a été tabassé. Le troisième, Igor Yasin, un membre dirigeant du CIO, a été grièvement blessé et a le crâne brisé. Au moment d’écrire ce texte, il avait passé la nuit à l’hôpital, où les médecins n’ont pas réussis à stopper l’hémorragie et il était toujours en salle d’opération.

    Cette attaque s’est déroulée de la façon la plus lâche. Une protestation s’était déroulée avec succès au centre de Moscou contre la destruction d’une partie de la forêt. Mais les fascistes n’avaient clairement pas envie de d’attaquer un large groupe de manifestants. Deux heures après cette action, les trois camarades ont soudainement vu leur route barrée par ces brutes et, alors que Gosha et Ivan tentaient de rejoindre le métro pour s’y protéger, Igor a été vicieusement attaqué. Après cela, les fiers-à-bras s’en sont allés en criant "Russia – vpered" ("Russie, en avant").

    Des témoins ont affirmé que les agresseurs étaient habillés comme des supporters de football, tout comme ceux qui ont attaqué le camp des militants environnementaux défendant la forêt de Khimkinskii au début de la semaine. Une fois encore, les brutes d’ultra-droite ont démontré que malgré leurs discours affirmant qu’ils luttent contre le régime, ce ne sont en réalité que de pathétiques marionnettes utilisées par le régime et le Grand Capital pour tenter d’effrayer les militants politiques et sociaux. Ils n’y parviendront pas.

    La compagnie Vinci est une grande entreprise de construction française, dont le site internet est bourré de petites histoires qui présentent cette société comme une entreprise responsable, qui prend soin de la sécurité de son personnel et de l’environnement. Ces déclarations sont à mettre en parallèle avec la façon dont la police du régime de Poutine et ces brutes fascistes protègent leurs intérêts en Russie.

    Cette attaque est survenue à la fin d’une semaine d’attaques à grande échelle contre l’opposition russe. Au début de la semaine dernière, le camp des militants environnementaux de la forêt de Khininskii a été dévasté par un groupe de brutes similaire, sous le regard de la police dont le seul commentaire a été : ‘voilà ce que vous obtenez en attaquant Poutine’. 50 personnes ont par la suite été arrêtées alors qu’elles tentaient de rejoindre le camp, en solidarité. A St. Petersburg, environ 90 personnes ont été arrêtées, et une autre cinquantaine de personnes ont été arrêtées à Moscou alors qu’elles voulaient prendre part à des protestations concernant les droits démocratiques en Russie. Des arrestations individuelles ont aussi pris place contre deux jeunes antifascistes et contre le leader des militants environnementaux.

    Mais ces attaques ne seront pas suffisantes pour briser la vague de protestations attendue à l’automne lorsque les coupes budgétaires vont arriver. Au contraire, elles démontrent juste que les activistes doivent augmenter l’ampleur de leurs luttes.

    Le CIO en Russie réclame:

    • La fin des persécutions des protestataires et des antifascistes
    • La fin du recours de l’Etat et du Grand Capital à des brutes violentes contre des manifestants non-violents
    • La fin de la destruction des forêts russes causée pour satisfaire les intérêts du Grand Capital et de l’élite.
    • Une conférence ouverte des groupes environnementaux, des organisations ouvrières, et des habitants pour décider d’un plan capable de résoudre les crises de l’environnement et du transport dans les intérêts des travailleurs et de leurs familles et non du Grand Capital.
    • La fin de l’Etat policier de Poutine-Medvedev, qui doit être remplacé par un gouvernement démocratiquement élu par les travailleurs, avec un programme socialiste.

      Organisez des protestations aux ambassades russes et, là où cela est possible, contre la compagnie Vinci. Envoyez des copies de vos lettres de solidarité à Igor et autres camarades : iasineigor@gmail.com et à robert.cwi@gmail.com

  • Crise révolutionnaire en Iran : Les divisions au sein de la classe dirigeante s’approfondissent

    Les élections présidentielles du 12 juin en Iran ont déclenché une crise révolutionnaire. La classe capitaliste islamiste est profondément divisée sur la question de savoir comment arrêter le mouvement historique de masse qui a émergé: répression brutale ou concessions? Les dirigeants et, de plus en plus, leur système ont perdu leur légitimité. La propagande nationaliste et religieuse n’a eu que peu d’effet. Les fusillades, les bastonnades et les arrestations sont le dernier recours dont dispose l’appareil de Khamenei et d’Ahmadinejad. Toutefois, l’absence d’organisations ouvrières de masse et d’un parti révolutionnaire de masse sont également un facteur majeur au cours de ces événements.

    Per-Ake Westerlund, Rättvisepartiet Socialisterna (Parti de la Résistance Socialiste – CIO Suède), article publié le 22 juin

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    • Révolution iranienne: vers où aller?
    • Appel à la solidarité du PSL/LSP en français et néerlandais (PDF)
    • Appel à la solidarité du PSL/LSP en anglais (PDF)
    • Appel à la solidarité du PSL/LSP en persan (PDF)
    • Protestations de masse en Iran
    • Iran 1978-79: Une révolution volée à la classe ouvrière
    • Rubrique "Asie" de socialisme.be
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      Les mobilisations qui ont rassemblé plus d’un million de personnes dans les rues de Téhéran à partir du 16 juin, à côté des divisions ouvertes au sein de la classe dirigeante capitaliste islamiste, marquent une crise révolutionnaire en Iran. Les gens ont perdu leur crainte. L’immense haine contre le système politique actuel et la colère face aux difficultés économiques qui touchent la population ont explosé.

      Le Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, a dans son discours du vendredi 19 juin, ouvertement menacé de répression et de violence, de «faire couler le sang». Il a ouvert la porte à ses rivaux au sein du régime – l’ancien Président l’Ayatollah Akbar Rafsanjani, qui est aussi l’homme le plus riche d’Iran, accompagné de son protégé, le candidat présidentiel Mir Hossein Moussavi – qui ont appelé à annuler les manifestations à cause du risque de massacre. Les politiciens occidentaux ont eux aussi «exprimé leur crainte» et leur «inquiétude» face à la violence, se proclamant en faveur d’un compromis au sommet.

      Cette semaine, les manifestations ont été attaquées sur leurs lieux de rassemblement pour le départ, limitant la possibilité d’organiser des manifestations de masse. Des miliciens Basiji à moto ont attaqué les manifestants à coups de feu et de matraques. La police et l’armée utilisent des gaz lacrymogènes et tirent à balles réelles. Les rapports estiment le nombre de morts à entre 50 et 184 personnes. L’Etat a officiellement affirmé avoir arrêté 475 personnes, mais ce nombre s’élèverait à entre 800 et 1.000 personnes selon les observateurs. Selon Reporters Sans Frontières, 26 journalistes sont détenus, tandis que d’autres agences d’information parlent de l’arrestation de 100 dirigeants étudiants. Un tribunal spécial a été mis en place afin d’interroger et de condamner les détenus.

      La division au sommet du régime s’approfondit de plus en plus. Le candidat présidentiel Mir Hossein Moussavi – qui se tient à l’épicentre de la fracture au sein du régime, ayant défié Khamenei et Ahmadinejad – a été placé sous arrêt à domicile, et son propre journal a été saccagé, avec 25 personnes arrêtées. Son « parrain », L’Ayatollah Akbar Hashemi Rafsanjani, qui est aussi l’ancien Président et l’homme le plus riche d’Iran, a été mis sous pression par l’arrestation de sa famille, y compris sa fille, Faezeh Hashemi. Rafsanajani s’est apparemment rendu dans la ville sainte de Qom afin d’y rassembler ses partisans.

      Khamenei a été forcé de descendre de son piédéstal qu’il occupait en tant qu’arbitre religieux et, dans une certaine mesure, de mettre Ahmadinejad de côté afin de pouvoir proférer ses menaces, apparemment inquiet à l’idée que toute concession aux manifestants ne ferait qu’accroître l’appétit des masses. Le Conseil des Gardiens a admis le fait que certaines failles existent dans le système électoral, mais nient toute possibilité d’un recomptage complet, sans même parler de nouvelles élections. C’est pourquoi la réponse de Khamenei consiste en une répression de masse. Jusqu’ici, toutefois, Musavi n’a pas riposté, préférant appeler à l’annulation des manifestations, mentionnant le risque d’un bain de sang. Les politiciens occidentaux expriment leur «crainte» et leur «inquiétude» au sujet de la violence, espérant un compromis au sommet.

      L’humeur des masses, toutefois, n’est pas facilement contrôlée. Les manifestations de masse de mardi – deux millions selon certains observateurs – se sont déroulées malgré à la fois le mot d’ordre d’ouvrir le feu donné aux forces étatiques et l’appel à rester chez soi lancé par Moussavi. A ce stade, l’Etat et les dirigeants ont à nouveau été pris par surprise. On a même vu la police protéger les manifestants des attaques des milices basiji honnies. Cette semaine, les manifestations des toits – des jeunes sur les toits, criant des slogans toute la nuit – se sont renforcées chaque jour.

      Avec son discours de vendredi, Khamenei a tenté de renforcer le moral des forces de l’Etat, de la même manière qu’il l’a fait contre le mouvement étudiant il y a dix ans. Il y a de nombreux moments décisifs au cours de mouvements de masse et de révolutions. La répression de samedi contre la plus petite des manifestations en route vers la Place de la Révolution n’a pas mis un terme au mouvement de protestation – les manifestations ne vont très certainement pas se terminer maintenant, même si personne n’est sûr de savoir jusqu’où le nouveau mouvement et les forces contre-révolutionnaires sont prêts à aller. Samedi 20 juin, Mir Hossein Moussavi a même appelé à une grève générale au cas où il serait arrêté, ce qu’il a prédit. Certains des syndicats clandestins ont eux aussi appelé à la grève générale.

      Une accumulation de colère

      Cette explosion n’est pas surgie de nulle part. L’authentique révolution ouvrière de 1979, soutenue par les pauvres urbains et ruraux, a été plongée dans le sang par la réaction islamiste. Une contre-révolution brutale, se poursuivant sur de nombreuses années, a annihilé toutes les organisations démocratiques et ouvrières. Ceci a été rendu possible par le rôle joué par le parti communiste pro-Moscou, le Toudeh, qui a soutenu le dirigeant islamiste Khomeyni, considéré comme «anti-impérialiste», poussant la logique jusqu’à ce que le Toudeh lui-même soit écrasé.

      Le mouvement étudiant de 1999 était le premier à réellement secouer le régime et à susciter l’espoir des masses. Mais il a aussi exposé les illusions vis-à-vis de Khatami, le Président «réformateur» d’alors, qui n’a même pas levé le petit doigt pour défendre les étudiants contre la répression. Khatami représentait une aile du régime qui visait à améliorer les relations – à la fois sur le plan national et international – afin de pouvoir éviter tout changement réel. Cette année, Khatami fait partie de l’équipe qui soutient Moussavi. Au cours des dernières années, les étudiants ont organisé toute une série de manifestations sur leurs universités. Les dirigeants étudiants et les éditeurs des magazines étudiants ont été emprisonnés.

      Depuis 2004, il y a eu une importante reprise des grèves et des luttes des travailleurs. Les chauffeurs de bus de Téhéran, les ouvriers de la sucrerie de Haf Tapeh, les enseignants, les ouvriers du textile et les ouvriers de l’usine automobile d’Iran Khodro ont organisé des grèves et des luttes pour les emplois et les salaires – et pour le droit à former des syndicats indépendants. Ils ont aussi formé leurs propres organisations et élu leurs représentants. En juillet 2005, une journée de grèves et de manifestations nationale a vu des grèves se produire même dans la ville sainte de Qom. Cette année, plus de 80 militants ont été arrêtés à la manifestation du Premier Mai dans le parc de Laleh à Téhéran. La détermination des masses, et de la classe ouvrière en particulier, a été démontrée encore et encore. La répression contre le syndicat des chauffeurs de bus et l’emprisonnement de leur dirigeant, Mansur Osanloo, n’a pas pu venir à bout de leur organisation. Après les arrestations du Premier Mai, les travailleurs et leurs familles ont organisé des manifestations quotidiennes pour réclamer la libération de tous les militants.

      Point de focalisation de tous les espoirs

      Les élections présidentielles de cette année sont devenues le point de focalisation pour les espoirs des masses, malgré les pseudo-analyses des «experts» occidentaux qui affiramaient que les conservateurs avaient renforcé leur emprise et que les «réformateurs» avaient été mis de côté. Certains avaient prédit que le Président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, pourrait être mis à l’épreuve par un conservateur un plus modéré. En 2005, Ahmadinejad était parvenu, de manière inattendue, à vaincre Rafsanjani grâce à ses promesses de répartition équitable des revenus du pétrole et d’amélioration du niveau de vie pour les pauvres. Malgré la rupture de ces promesses, Ahmadinejad s’est habilement promu lui-même, et est parvenu à échapper au contrôle des mollahs capitalistes. A la place, Ahmadinejad a soutenu les capitalistes parmi le Basij et les Gardiens de la Révolution Islamaique, surtout dans l’industrie pétrolière et le secteur de la construction.

      Malgré le style non-orthodoxe d’Ahmadinejad, l’Ayatollah Kamenei a décidé qu’il était tout de même la meilleure carte à jouer pour les élections présidentielles. Les trois autres candidats approuvés par le Conseil des Gardiens, composé de douze chefs religieux, parmi les 475 personnes ayant demandé à participer à la campagne présidentielle, étaient plus proches du clergé et plus académiques. Ahmadinejad avait aussi montré qu’il n’hésitait pas un instant à recourir à la répression et à se confronter aux Etats-Unis sur la question nucléaire.

      Rafsanjani, qui est lui-même un grand capitaliste et le chef de l’Assemblée des Experts (composée de 86 membres) qui choisit le Guide Suprême, a adopté une position différente. Il considère Ahmadinejad comme un handicap, qui provoque à la fois l’opposition interne et les puissances mondiales. A la place, il voulait élire Mir Hossein Moussavi. Cependant, personne ne s’attendait à ce que l’ancien Premier Ministre, au pouvoir durant une période notoirement répressive (celle de la Guerre contre l’Irak de 1980-88), reçoive un soutien de masse.

      «C’est le duel télévisé entre Moussavi et Ahmadinejad – suivi par 40 millions de téléspectateurs – qui a tout déclenché, et qui a créé des réactions populaires que très probablement ni Moussavi, ni personne au sein de l’appareil du pouvoir iranien n’avait prévues», selon l’analyste suédois Bitte Hammargren. Bien que de nombreux électeurs ne se sentaient pas réellement attirés par Moussavi, il a été perçu par les masses comme étant le candidat qui pourrait vaincre Ahmadinejad.

      Des milliers de jeunes gens et en particulier de femmes sont devenus militants pour Moussavi. L’oppression des femmes est une des clés de voute de la dictature iranienne. Aux côtés des étudiants et des syndicats indépendants, les femmes se sont organisées pour se battre pour leurs droits, et de nombreuses militantes ont été emprisonnées ou tuées. Lorsque la femme de Moussavi, la célèbre artiste Zahra Rahnavard, a participé et a pris la parole aux meetings électoraux de son mari, cela a donné un énorme élan à sa campagne. Au cours de la dernière semaine avant les élections, les étudiants pouvaient plus ou moins librement distribuer des tracts et organiser de smeetings dans les parcs et à l’université. A Téhéran, Moussavi a organisé des meetings de masse, tandis qu’Ahmadinejad, qui dominait totalement et contrôlait les médias étatiques, rassemblait moins de gens.

      L’humeur des masses était au plus haut et, avec un taux de participation de 75%, la jeunesse s’attendait à ce que Moussavi l’emporte. Mais moins de deux heures après la fermeture des bureaux de vote, Ahmadinejad a été déclaré gagnant. Et le lendemain, Khamenei le félicitait, disant que sa victoire était un «événement lumineux». Les politiciens et analystes occidentaux ont semblaient accepter le résultat, le justifiant par le soutien rural pour Ahmadinejad. Toutefois, Moussavi n’était pas d’accord de se laisser mettre de côté, et encore moins ses partisans – ou plutôt, encore moins quiconque qui se déclare contre Ahmadinejad et est mécontent du système. Des rapports faisant état d’arrondissements avec plus de votes que d’électeurs, de bureaux de vote fermés trop tôt, etc. continuaient à arriver. Au lieu de 24 millions de votes, Ahmadinejad n’en aurait reçu que 7 millions, à comparer aux 13 millions de Moussavi. Lors d’un second round, les électeurs des deux candidats vaincus auraient certainement eux aussi voté pour Moussavi.

      Une colère de masse canalisée

      Les manifestations ont démarré immédiatement, avec Ahmadinezhad qui se moquait, les comparant aux petites émeutes qu’on voit après un match de foot. Mais ces manifestations ne protestaient pas seulement contre les résultats électoraux – elles canalisaient toute la colère qui vit contre le chômage, les bas salaires, la crise du logement et le manque de droits démocratiques, avec en plus, pour les militants, l’espoir d’une vengeance contre le régime. Les manifestations sont devenues de plus en plus grandes. Les attaques violentes pendant la nuit menées contre les étudiants sur le campus universitaire par des Basiji à moto, avec des conséquences mortelles, n’ont fait qu’accroître la colère, culminant avec les manifestations de masse de mardi.

      La violence et la propagande comme quoi les USA étaient derrière les manifestations ne sont pas parvenues à mettre un terme au mouvement. Moussavi a dû calmer les manifestations, appelant à des marches funèbres pour jeudi et vendredi. L’Ayatollah Khamenei a dû opérer une retraite partielle et appeler à un recomptage des votes – seulement dans quelques arrondissements, et sous le contrôle du Conseil des Gardiens – ce qui représente un gest dérisoire, mais néanmoins sans précédent. Mais il ne devrait y avoir aucune illusion – à côté de celan Khamenei et le régime ont comment à arrêter les critiques, et à se préparer à une mise au pas dès que possible.

      C’est un mouvement massif et puissant. S’il connaissait sa propre force, le régime pourrait être terminé. Mais il y a aussi des facteurs majeurs qui le retiennent en arrière – la conscience confuse, le manque d’organisations ouvrières indépendantes. Les masses apprendront à travers les événements historiques, mais le mouvement ira-t-il assez loin? Jusqu’où les masses pourront-elles aller avant que Moussavi et Rafsanjani décident qu’elles devraient rentrer chez elles?

      Robert Fisk a écrit dans The Independant de Londres du 19 juin : «Des dizaines de milliers de partisans de Moussavi ont défilé en noir à travers les rues du centre de Téhéran hier soir». Il cite un participant : «On ne peut pas s’arrêter maintenant. Si on s’arrête maintenant, ils vont nous bouffer». Cette humeur combative est probablement typique et peut en soi pousser de côté la répression. Mais le même manifestant poursuit en disant «Le mieux ce serait que les Nations Unies ou n’importe quelle organisation internationale organise de nouvelles élections». Et Fisk de conclure à juste titre : «C’est sur de telles illusions que se construit un désastre».

      Personne en Iran ne devrait faire la moindre confiance aux Nations Unies ou à la classe dirigeante américaine. Lorsque le Président Obama dit qu’il est inquiet, c’est qu’il est surtout inquiet du caractère révolutionnaire des masses. Obama a bien expliqué qu’il n’a aucune préférence pour l’un ou l’autre Président, tant que ce Président est prêt à écouter les Etats-Unis. Les «réformateurs» n’ont jusqu’ici pas été plus ouverts vis-à-vis de la Maison Blanche que ne l’a été Ahmadinejad. L’humeur mixte est aussi observée parmi les manifestations «vertes» anti-Ahmadinejad, où l’on scande ausis des slogans religieux.

      Le mouvement de masse a déjà affecté d’autres couches de la société. Certains policiers ont défendu les manifestants et ont été acclamés comme des héros. Les journaux ont été forcés de donner des compte-rendus des manifestations. Des professeurs d’université ont démissionné en guise de protestation contre les fusillades fatales sur le campus.

      Khamenei a maintenant menacé d’accroître la répression. Mais si le mouvement de masse se poursuit encore quelques jours, Khamenei pourrait être forcé de lâcher Ahmadinejad et de tenter de trouver un compromis avec le camp Rafsanjani. La division au sein de la classe dirigeante est un signe de crise révolutionnaire, et les dirigeants vont lutter pour la surmonter. Moussavi n’est pas une réelle alternative, mais a été poussé dans le rôle de détonateur. Il a accompli sa part en promettant la loyauté à Khamenei et à la république islamique, tout en se donnant l’air d’un dirigeant de l’opposition agressif.

      La classe ouvrière

      La tâche la plus urgente est de former et construire des organisations indépendantes de travailleurs à une échelle de masse. Indépendantes de l’Etat, de la religion, des capitalistes, des libéraux, etc., elles devraient montrer la voie vers les entreprises et les comités de quartier. Tout comme les shuras de la révolution de 1979, des comités de travailleurs devraient prendre à charge à la fois l’auto-défense et le contrôle ouvrier sur la production et l’économie. Contrairement à 1979, ces comités doivent être coordonés à l’échelle d’une ville et à l’échelle nationale.

      Certaines organisations ouvrières indépendantes existent déjà, comme le syndicat des chauffeurs de bus, qui a adopté la ligne correcte de ne soutenir aucun des candidats à la Présidence. Tous étaient des candidats capitalistes religieux d’un genre ou d’un autre. Aucun d’entre eux n’allait se charger du chômage qui touche 20% de la population (12,5% officiellement) ni de l’inflation de 30% par an (25% officiellement).

      Les organisations de travailleurs doivent maintenant se positionner à l’avant de la résistance de masse – construisant des syndicats, formant des comités de défense larges et cherchant le soutient des étudiants et des autre smilitants parmi les pauvres urbains. Mais par-dessus tout, l’Iran a besoin d’un parti clairement socialiste. Les soi-disantes «révolutions de couleur» des autres pays ont montré la possibilité de renverser un gouvernement, mais lorsque cela s’est produit, il s’est avéré que les nouveaux régimes pro-capitalistes qui en ont émergé n’ont pas fondamentalement changé la vie des travailleurs et des gens ordinaires. C’était aussi la leçon des révolutions de masse qui se sont produites partout en Europe en1848, et qui ont été étudiées par Marx et Engels, ce qui a établi la base pour leur conlusion selon laquelle il faut s’efforcer d’organiser la classe ouvrière de manière indépendante.

      Les mouvements de masse ne sont pas inépuisables – ils se battent tant qu’ils croient que la lutte peut et va obtenir des résultats. La lutte pour les droits démocratiques doit être liée à la lutte pour la libération politique et économique. Les mollahs capitalistes doivent être renversés et leur richesse confisquée. Seule une économie démocratiquement contrôlée par un plan socialiste démocratique peut offrir l’éducation, des emplois et des salaires décents. L’Iran a une forte tradition ouvrière, remontant à la révolution de 1906-11, mais avant tout à celle de 1979. C’était le mouvement de grève des travailleurs, plutôt que les simples manifestations dans les villes, qui a renversé l’énome appareil d’Etat du Shah. La leçon principale de cette révolution, apprise dans le sang, est le besoin d’un parti ouvrier socialiste révolutionnaire de masse, afin de désarmer les islamistes, politiquement et militairement.


      Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

      Rättvisepartiet Socialisterna est la section du CIO en Suède.

      Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Gay Pride: la lutte pour les droits des LGBT reste d’actualité!

    Cette année, la Gay Pride a de nouveau surtout été un évènement assez commercial dans notre pays. Il ne s’agissait hélas pas d’une action combative autour des droits des homosexuels. Il est pourtant certain que cette lutte n’est pas encore terminée. Un simple regard sur la répression contre la Gay Pride à Moscou démontre à quel point la solidarité internationale est nécessaire. Mais dans propre pays également, le danger d’une progression de l’homophobie existe. Un contexte de crise est un terreau idéal pour les méthodes de «diviser pour régner».

    La crise : terreau fertile pour la division

    La communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) a obtenu des droits légaux, dont le droit de se marier. Etre gay a aussi été présenté par les boites de marketing comme quelque chose de «branché». Pour une petite couche au sommet de la société, être gay ne pose effectivement pas de problème. Mais pour l’immense majorité de la population, il en va différemment.

    Nous accueillons bien entendu avec joie chaque étape franchie vers l’égalité légale, mais bien davantage est nécessaires pour lutter contre les discriminations et l’homophobie. Et nous risquons bien de faire marche arrière sur bien des points dans les prochains mois et années à venir. La crise économique entraîne des déficit et un manque de moyens idéal pour monter les différents groupes dans la société les uns contre les autres. Ce sont principalement les immigrés qui ont à souffrir de cette situation, mais la communauté LGBT peut aussi se trouver sous le feu.

    Nous assistons déjà à une progression de l’homophobie et de la méfiance face aux LGBT parmi les jeunes. Les commentateurs des médias recherchent la cause de cette évolution chez les jeunes eux-mêmes et parlent d’une jeunesse moins tolérante qu’autrefois. Nous ne sommes pas d’accord avec cette analyse. C’est en bouchant les perspectives d’avenir pour les jeunes et leurs possibilités d’avoir une meilleure vie qui créé l’ouverture pour toutes sortes de conceptions comme celles-ci. Et ce n’est certainement pas le sous-financement de l’enseignement qui a contré cela. Voilà comment peut se développer l’homophobie.

    Le PSL s’oppose au racisme, au sexisme et à l’homophobie. Tout ce qui nous divise nous affaiblit. Pour stopper cette division, nous devons nous en prendre aux causes, et donc nous organiser autour d’un programme clairement anti-capitaliste.

    Repression en Russie

    La Gay Pride à Moscou a fait face à une intervention particulièrement répressive de la police. Les autorités ont annoncé qu’il n’y aura jamais de véritable Gay Pride dans la capitale russe. La violence a réprimé un rassemblement de LGBT malgré la présence d’une centaine de journalistes. Les militants LGBT scandaient des slogans comme «Justice contre l’homophobie» ou «droits égaux pour tous». Ils ont rapidement été arrêtés par la police anti-émeute.

    Chaque année de nouveau, la Gay Pride à Moscou est réprimée (voir notre rapport de la répression en 2007). Cette année, les militants des droits des LGBT espéraient que l’Eurovision qui se déroulait au même moment leur offrirait une opportunité pour intervenir plus facilement. Cela n’a pas été le cas. La Russie n’est pas seule à avoir une politique ouvertement homophobe. Cette année, des LGBT ont été poursuivis dans divers pays africains. Au Sénégal, les membres d’une organisation LGBT ont été condamnés à 8 ans de prison pour avoir fait de la prévention contre le SIDA. Au Burundi, l’homosexualité est légalement interdite.

    La répression et les poursuites contre les LGBT doivent être dénoncées ici par le mouvement LGBT, qui doit faire une priorité de la lutte contre la division et les discriminations et pour la solidarité internationale.


    • Reportage-photo de la Gay Pride 2009 à Bruxelles
    • Tract distribué par le PSL à la Gay Pride
  • Gay pride 2009: Homos, bis, trans, hétéros… l’égalité reste à gagner. Luttons pour l’imposer!

    Environ 20.000 personnes ont participé ce samedi 16 mai à l’édition 2009 de la Gay Pride. Dans une ambiance festive, le cortège a défilé dans les rues de Bruxelles. Pendant ce temps, en Russie, la police intervenait violemment contre le rassemblement de Moscou. Mais même ici, l’égalité reste à gagner. C’est pourquoi le PSL était présent.

    Par Nico


    • Tract du PSL distribué à la Gay pride
    • La lutte pour les droits des LGBT reste d’actualité!
  • Répression des homosexuels en Russie

    La Gay Pride à Moscou ? "Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais", a signifié le porte-parole de la mairie. Une fois la manifestation repérée, la police anti-émeute de Moscou débarque et fonce dans le tas, bavant de rage, matraque au poing. Derrière elle, une centaine de journalistes. Malgré la présence des caméras, les centaines de policiers n’ont pas hésité à assener, ici et là, des coups d’une violence inouïe. Des militants LGBT’s ont quand même eu le temps de crier : "Jusctice contre l’homophobie!" et "Droits égaux pour tous!", avant d’être rapidement embarqués.

    • La Russie de Poutine fait couler du sang homosexuel
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