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  • Au pied des tours, des locataires et des drapeaux rouges

    Après des semaines de silence de la part de société Atlas gérant les logements sociaux de Droixhe à Liège, des locataires se mobilisent à nouveau pour réclamer les indemnités promises par la présidente de la société, l’échevine socialiste Maggy Yerna. Atlas fait la sourde oreille alors qu’une des principales revendications des locataires est d’être écoutés et traités de manière plus humaine. Pour une société publique présidée par une socialiste, cela ne fait pas vraiment « démocratie participative»…

    François Laurent

    A Droixhe, une longue opération de rénovation des tours de logements sociaux est en cours. Mais les conditions dans lesquelles se sont faits les travaux au cours des premiers mois sont difficilement supportables pour les locataires : familles et personnes âgées obligées de vivre dans les travaux, pas d’aide pour les déménagements, logements de transit en nombre insuffisant, réparations défectueuses à refaire par les locataires à leurs frais,…

    Un groupe de locataires a mis sur pied il y a quelques mois un Comité de Locataires pour une Meilleure Requalification qui a organisé une première occupation des locaux de la société Atlas fin avril. Celle-ci a débouché sur une rencontre avec le Conseil d’Administration d’Atlas qui a fait une série de promesses. Une première victoire a ainsi été obtenue : tous les locataires sont maintenant relogés dans des appartements de transit pendant les travaux chez eux, la sécurité a été améliorée sur le chantier, des travailleurs ont été engagés pour aider aux déménagements,… Par contre, les aides financières promises aux locataires ne viennent toujours pas. Et du côté d’Atlas comme de Yerna, c’est le silence total. Coups de fil et visites aux permanences ne reçoivent aucun écho.

    Le Comité a donc décide de relancer la mobilisation parmi les locataires et d’appeler vendredi 18 août à une nouvelle manifestation devant le bureau d’Atlas afin d’obtenir une rencontre avec un représentant de la société. Mais, le 17, une rumeur court selon laquelle les bureaux resteront fermés le lendemain, ce qui démobilise une partie des locataires. Le lendemain, la porte d’Atlas est effectivement fermée devant la cinquantaine de manifestants (locataires et militants du MAS) mais, après une bonne demie-heure de négociations (et quelques bousculades) sur le pas de la porte, une délégations de trois locataires est finalement reçue.

    A la réunion qui suit l’action, nous décidons de continuer la lutte. Puisque Maggy Yerna ne se montre pas à Droixhe, c’est le Comité qui sortira de Droixhe ! Nous profiterons des occasions offertes par la campagne électorale pour aller relancer Yerna à Liège. Le soir même, une quinzaine de locataires et de membres du MAS s’invitent à l’inauguration du nouveau local électoral du PS. Ils y rencontrent Maggy Yerna qui, pour la première fois, accepte le principe d’une réunion avec l’ensemble des locataires et affirme que le dossier des primes et des indemnités avance et que tout sera sera bientôt résolu.

    Les indemnités promises ne sont donc pas encore versées et le Comité ne relâchera pas sa pression si le dossier reste en panne. Et, en pleine période électorale, une présence de locataires mécontents se faisant entendre à chaque meeting n’est sans doute pas ce que souhaitent le plus Maggy Yerna et le PS…. D’autant plus que les travaux devant encore durer au moins trois ans, le nombre de mécontents ne fera qu’augmenter si les choses ne changent pas.

  • Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG

    Le Bureau Exécutif du MAS, 8 juin 2006

    Camarades,

    La lettre émanant du secrétariat fédéral d’Une Autre Gauche – et plus encore le communiqué de quatre « initiateurs » d’UAG (Alain Van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix) voulant imposer un gel de toutes les réunions et activités de cette initiative – mettent en cause l’attitude du MAS (LSP en Flandre) au sein d’UAG. Les « initiateurs » nous rendent quasiment responsable de tous les problèmes que rencontre UAG et de son trop faible développement depuis trois mois tandis que le Secrétariat nous demande avec insistance de nous déterminer face à une série de « décisions » concernant le fonctionnement d’UAG.

    Nous sommes en désaccord avec cette approche qui consiste à dire que nous faisons régulièrement des « manœuvres », comme avoir tenté d’imposer notre projet de tract pour le 1er mai et de forcer une fusion d’ Une Autre Gauche (UAG) et d’Een Andere Politiek (EAP). Cela est faux. Nous ne sommes pas coutumiers de ce genre de pratique. Nous avons soumis à la discussion – lors d’une réunion prévue expressément pour cela – une proposition de tract qui, pour nous, permettait de réunir les deux initiatives pour une première apparition publique commune et nous n’avons rien imposé. Et nous avons proposé de travailler ensemble à Bruxelles, une ville où vivent les deux communautés, afin de ne pas avoir des réunions et des activités locales séparées pour les Flamands et les francophones.

    Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls visés par ces accusations de « manœuvres ». Corinne Gobin, dans sa lettre de démision du Secrétariat Fédéral (2 juin), écrit que la position de Jef Sleeckx quant à l’utilisation du terme « gauche » est elle aussi une manoeuvre. Elle prétend que si Jef Sleeckx propose de ne pas utiliser ce terme, ce ne serait pas pour la raison qu’il explique, mais parce qu’il céderait à la pression des partis traditionnels qui reprennent des idées du VB.

    Pourtant Sleeckx se présente ouvertement comme un socialiste dans la presse alors que le SP.a a retiré ce mot de son nom. Sleeckx pense qu’utiliser le terme « gauche » est un frein à la participation de militants et de délégués de la CSC/ACV et plus largement de travailleurs issus du mouvement ouvrier chrétien. Nous ne sommes pas d’accord avec lui sur ce point. Mais Corinne, qui, à notre connaissance, n’a jamais été en Flandre voir le travail d’EAP, préfère se baser sur ses préjugés sur la Flandre et la gauche en Flandre plutôt que sur une discussion sérieuse des arguments de Sleeckx pour expliquer la position de celui-ci. Sa conclusion est éloquente : « …son (Jef Sleeckx) programme se réduit à « Faites-moi confiance car je vais respecter ce que vous me direz de faire. Expliquez-moi ce que vous voulez et j’en ferai mon programme ». « Là nous sommes au degré zéro de la politique,… ». Jef serait donc d’après elle un populiste manoeuvrier.

    Mais, plus fondamentalement, les problèmes de « fonctionnement » nous semblent dus avant tout à la volonté de certains « initiateurs » d’UAG de garder le monopole de la décision par un refus de dicuter et cela au mépris de la démocratie dont ils se revendiquent.

    Nos positions par rapport à Une Autre Gauche ont déjà été expliquées à plusieurs reprises dans notre matériel propre ( journal « Alternative Socialiste » / site www.socialisme.be ) mais également dans le courrier posté sur le forum : lettre du Bureau Exécutif du MAS-LSP par rapport au tract du 1er Mai (25 avril) et lettre des 8 membres du MAS présents à la dernière AG fédérale en réaction au PV de cette AG (17 mai). Les a-t-on lues (et comprises) ? A défaut, cela expliquerait-il pourquoi nos positions ne sont pas présentées de manière correcte dans la lettre au nom du SF? Il nous semble donc indispensable de revenir sur les points essentiels de notre politique avant d’aborder les autres questions.

    1. Le MAS est pour un nouveau Parti des Travailleurs

    Depuis 1995, nous plaidons pour un nouveau parti des travailleurs (« travailleurs » au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, bruxellois, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC) qui se profile clairement à gauche, un parti capable de rassembler tous ceux qui sont prêts à lutter – en paroles et surtout en actes – contre la politique néo-libérale que mènent tous les partis traditionnels aux différents niveaux de pouvoir.

    Cette nécessité est devenue encore plus criante – et a été perçue par un nombre grandissant de gens – depuis la lutte contre le Pacte des Générations l’an dernier lorsqu’aucun des partis représentés au parlement ne s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre ce Pacte.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale ou au capitalisme. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti. Mais gagner ces couches larges à la construction de ce parti (c’est-à-dire de penser en termes de milliers de personnes et pas de centaines ou de dizaines comme aujourd’hui!) implique de discuter avec ces gens, de participer à leurs luttes, de les impliquer dans les combats que nous menons, de mener un débat politique sérieux sur ce que nous voulons faire ensemble, de construire une confiance politique entre les organisations politique existantes et les nombreuses personnes non organisées politiquement qui nous rejoindront,…

    Ce processus prendra du temps et de l’énergie et passera sans doute par plusieurs étapes successives de coopération renforcée. Un tel parti ne peut donc pas être créé en quelques semaines. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas commencer à travailler aujourd’hui !

    Le MAS est prêt à s’intégrer dans un tel parti large, à y fonctionner en tant que tendance et à y défendre son orientation anticapitaliste et socialiste aux côtés d’autres tendances et d’autres options. Car nous pensons que ce parti devra être – pendant sa phase de construction comme après – un lieu de débats et de confrontations d’idées et que ce débat sera un moteur pour le développement d’un parti large et non un frein.

    2. Deux initiatives pour un nouveau parti de gauche…

    Deux initiatives sont nées au cours des derniers mois avec comme objectif commun d’aboutir à la création d’un nouveau parti à gauche des PS/Sp.a et Ecolo/Groen.

    Après avoir fait campagne ensemble contre le projet de Constitution Européenne, Jef Sleeckx (ex-parlementaire SP.a), Lode Van Outrive (ex-député européen SP.a) et Georges Debunne (ancien président national de la FGTB) ont lancé une initiative pour Une Autre Politique (Een Andere Politiek – EAP). Au cours des six derniers mois, Sleeckx a participé à des dizaines de discussions avec des groupes de délégués et de militants syndicaux et tenu des meetings locaux dans plusieurs villes. A la suite de ces diverses discussions, des groupes locaux de cette initiative se sont mis en place dans plusieurs endroits et font vivre et progresser la discussion sur la nécessité d’une politique alternative au néo-libéralisme et d’une nouvelle formation politique de gauche. Une première Assemblée Générale de cette initiative aura lieu le 17 juin.

    Un peu plus tard, quelques militants francophones (Alain van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin, Jean-Claude Deroubaix) ont, avec le soutien d’une trentaine d’autres signataires, lancé un appel « Une Autre Gauche est Nécessaire » qui a été finalement publié dans « La Libre Belgique » le 28 février. Sur base de cet appel, ils ont appelé à une Assemblée qui a réuni une soixantaine de personnes et donné naissance à l’initiative « Une Autre Gauche est Nécessaire » (UAG).

    Le MAS participe à EAP et jusqu’ici à UAG dans la mesure où elles représentent des pas en avant pour les gens qui cherchent une alternative politique à gauche. Dans ces deux initiatives, nous défendons notre perspective politique d’un nouveau parti des travailleurs (telle que nous l’avons expliquée au point 1). Mais nous portons une appréciation différente sur le contenu et les perspectives de ces deux initiatives.

    3. …et deux approches différentes

    L’initiative EAP n’a pas démarré par la confection d’un programme complet pour un nouveau parti. Ses initiateurs ont préféré lancer une discussion large sur la critique de la politique néo-libérale actuelle et la nécessité d’une autre politique auprès de centaines de délégués et de militants syndicaux et d’autres militants et travailleurs. Leur objectif est de stimuler la volonté de construire une nouvelle politique parmi des couches plus larges que celles qui se mobilisent habituellement avec la « petite gauche radicale ». La concrétisation d’un programme et la création d’un nouveau parti doivent venir progressivement et émerger du débat avec ces couches plus larges. Enfin, les initiateurs d’EAP ont insisté dès le départ sur leur volonté de construire une initiative nationale tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.

    Si l’objectif final que se donne UAG – un nouveau parti à gauche des partis socialistes et écologistes – est semblable à celui d’EAP et même s’il y a eu des contacts et des échanges avec celle-ci, UAG s’est développée de manière différente d’EAP.

    Mais le problème vient du refus de discuter des initiateurs d’UAG et de l’utilisation de mesures antidémocratiques afin de forcer chacun à appliquer leur vision de construction. On comprend que ce refus obstiné de discuter et les déformations courantes de nos positions par les 4 « initiateurs » amènent à un manque de clarté des positions défendues dans UAG chez certains participants à l’initiative. Il nous semble clair que :

    1. L’insistance mise à agiter comme point de départ de toute adhésion à UAG le terme d’« anticapitaliste » signifie que l’initiative se tourne dès le départ vers le milieu de la « petite gauche radicale » et en particulier sa frange intellectuelle et altermondialiste (les militants déjà organisés politiquement mais aussi et surtout, dans l’espoir des initiateurs, les gens qui ne sont pas encore organisés politiquement). Cela nous semble renforcé par le fait que, tant dans ses interventions publiques (à la conférence-débat d’UAG à Liège notamment) que dans sa récente lettre au Secrétariat d’UAG, Corinne Gobin situe l’origine d’UAG dans la foulée du mouvement altermondialiste, d’ATTAC et des Forums Sociaux en passant sous silence les luttes des travailleurs, le mouvement syndical et la lutte contre le Pacte des Générations.

    2. Puisque l’initiative s’adresse à des gens déjà convaincus de l’essentiel (l’anticapitalisme), il est logique alors de vouloir donner la priorité à la discussion d’un programme plus approfondi, à la création de groupes de travail et de réflexion (reposant sur les membres actuels de l’initiative), à discuter rapidement de la mise en place de structures, de statuts et du choix d’un nom « définitif »,…

    3. Par contre, il est frappant de voir à quel point les « initiateurs » se soucient peu de l’élargissement du projet, de l’organisation de réunions locales et régionales, de contacts avec des syndicalistes,… Là où Jef Sleeckx parcourt la Flandre d’un bout à l’autre et saisit chaque occasion pour intervenir en Wallonie et à Bruxelles, les « initiateurs » d’une Autre Gauche semblent attendre les invitations chez eux !

    4. Ce manque d’intérêt pour l‘élargissement d’UAG (en nombre de participants mais aussi en qualité – en attirant l’intérêt et la collaboration de militants et de gens réellement engagés dans des luttes syndicales, étudiantes, de quartiers,…) nous fait penser que les « initiateurs » considèrent que les futurs membres d’UAG figurent déjà dans leurs carnets d’adresses personnels et que le reste du monde n’existe guère.

    5. Un nouveau pas dans la fuite en avant a été fait récemment par Corinne Gobin dans une lettre au Secrétariat d’UAG où elle explique que « les représentants d’autres partis n’ont rien à faire dans les structures de décision d’un autre parti en construction ». On peut en déduire que les militants d’organisations de gauche soutenant UAG pourraient être acceptés pour distribuer les tracts, coller des affiches, remplir des salles (pour autant qu’ils se taisent !) mais pas pour faire connaître leur point de vue et le défendre dans les endroits où se prendraient les vraies décisions. Nous devons bien avouer que le rapport entre cette conception d’exclusion et la démocratie dont se réclame si fort Corinne Gobin nous échappe complètement ! Par contre, le rapport avec la manière dont les politiciens traditionnels voient l’utilisation de leur « base » nous semble évident.

    6. Avec une orientation de ce type, le développement d’un outil politique large qui donne une voix aux travailleurs (au sens large) est impossible. Le seul résultat auquel UAG pourra aboutir est la création d’une nouvelle petite organisation d’extrême-gauche. C’est ce que défend Corinne dans sa lettre de démission au SF: « Je voulais au sein d’UAG relever le défi inverse : créer une union d’individus assumant la même vision de transformation de la société.»

    Cette nouvelle organisation ne se différenciera des autres que parce que :

    · elle aura un programme plus « soft » (l’anticapitalisme mais pas le socialisme et la révolution !)

    · elle sera tournée prioritairement vers les intellectuels et le milieu altermondialiste

    · elle sera moins militante que le PTB/PVDA et le MAS/LSP.

    Inutile de dire que ce n’est pas cela qui pourra remplir le vide politique à gauche du PS et d’Ecolo et donner un espoir à des milliers de gens !

    4. Une Autre Gauche est nécessaire. Une Autre Orientation aussi !

    Notre conception du développement d’UAG est différente. Nous sommes pour une initiative qui se développe pas simplement en unissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale et au capitalisme, mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de travailleurs (dans le sens large : avec ou sans emplois, encore aux études ou à la retraites, de toutes origines,…) qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    L’initiative doit pouvoir s’implanter dans un nombre d’entreprises, d’écoles et de quartiers. Nous devons discuter avec les syndicalistes qui animent le groupe EAP à Anvers pour voir comment ils ont réussi à intéresser des dizaines de délégués et des militants combatifs à l’initiative EAP. Nous devons nous demander comment attirer les travailleurs licenciés de Splintex après quatre mois de lutte, les animateurs de la lutte des sans-papiers (qui, eux, ne s’arrêtent pas à des frontières linguistiques !), les locataires de Droixhe en résistance contre la société de logement Atlas, les jeunes qui refusent le plan Arena d’immixtion du privé dans l’enseignement secondaire, les étudiants et les membres du personnel de la VUB qui luttent contre le plan Vandenbroucke de réforme élitiste de l’enseignement supérieur flamand,… et, plus globalement, les milliers de délégués et de militants syndicaux qui ont lutté contre le Pacte des Générations et qui, demain, devront affronter un Pacte de Compétitivité et le blocage des salaires réels.

    Ces approches différentes quant au choix des couches vers lesquelles nous voulons orienter l’initiative, amènent à des conclusions pratiques différentes. Nous pensons que, dans les tracts et tout le matériel d’UAG, nous devons mettre au placard le langage académique et incompréhensible pour la majorité des gens. Nous pensons que les idées anticapitalistes doivent être traduites dans des revendications concrètes qui partent des expériences et des préoccupations des gens. Nous pensons aussi que l’initiative doit être ouverte à ceux qui ne sont pas encore prêts à se coller une étiquette « Anticapitaliste » sur le front mais qui ne sont pas prêts non plus à entrer en coalition avec les partis traditionnels, tout comme elle doit aussi rester ouverte à ceux qui portent fièrement cette étiquette sur le front, qui l’ont même colorée en fluo afin qu’elle attire l’attention, mais qui sont encore prêts à figurer une fois de plus sur des listes électorales du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen, des partis qui appliquent la politique néolibérale depuis des années. Nous pensons qu’il faut premièrement élargir l’initiative – c’est-à-dire rassembler une première couche de travailleurs dans l’initiative – et élaborer le programme avec ceux-ci, une fois que l’initiative a acquis une réelle représentativité. Mettre ces gens devant le fait accompli d’un programme tout fait et établi en petit comité serait complètement contre-productif.

    Cette différence de démarche n’aboutit pas seulement à des conclusions différentes quant au langage à utiliser et à la façon d’établir le programme mais aussi sur un autre point capital : la nécessité d’une initiative nationale.

    5. Le MAS est pour Une Initiative Nationale

    Le patronat et les politiciens stimulent les idées racistes, nationalistes et sexistes afin de diviser les travailleurs. Les différences régionales existent évidemment en Belgique mais les « problèmes communautaires » sont systématiquement mis en avant par les politiciens traditionnels et les patrons pour détourner l’attention des attaques qu’ils lancent contre la population. Lors de la « crise » sur Bruxelles-Hal-Vilvorde, tous les sondages ont montré que ce problème était le cadet des soucis des Belges et, que même pour les habitants de cette zone, il était loin d’être leur première préoccupation.

    En pleine lutte contre le Pacte des Générations, la scission de la Centrale des Métallos FGTB sur base communautaire a été avancée alors que ce secteur est l’un des plus combatifs. Cette scission affaiblira fortement la capacité de riposte des travailleurs face aux mesures néo-libérales. On imagine dans quelle situation seront plongés les travailleurs d’une même entreprise à Bruxelles, comme à VW. Les conséquences de cette scission se feront sûrement sentir lors des prochaines grèves dans l’usine. On a eu un avant-goût de jusqu’où cela peut mener pratiquement lors de la grève générale du 7 octobre dernier à la SNCB à Bruxelles,. Il n’y a eu aucune coordination entre Flamands et francophones afin de répartir les forces sur les différentes gares. Les Flamands ne savaient pas combien de francophones seraient présents à quel endroit et inversement, ce qui a mené à une situation absurde où environ 3/4 des militants et des délégués ont convergé vers la gare du Midi et 1/4 vers la gare du Nord.

    Les « initieurs », dans leur texte « Avancé dans la clarté » avance leur position sur le lien a avoir entre UAG et EAP. Nous sommes opposés à leur idée de développements séparés pour UAG et EAP et de l’établissement d’ « une structure confédérale souple » permettant à chaque organisation de marcher séparément en s’organisant sur la base de leur propre communauté (c’est-à-dire que les francophones et les Flamands tiendraient chacun leurs réunions dans leur coin avec deux organisations différentes y compris à Bruxelles, ville-région bilingue) tout en faisant quelque chose ensemble de temps en temps. Cette argumentation des initiateurs qui met en avant les différences régionales pour défendre leur proposition est la même que celle du sommet syndical pour scinder une centrale. Leur proposition est absurde et divise dès le départ la population. Comment peut-on défendre l’idée de proposer aux travailleurs flamands de la STIB et de De Lijn de s’organiser séparément des francophones de cette même STIB et des TEC ?

    Nous sommes pour l’unité de l’ensemble des travailleurs. Les positions antiflamandes et, dans le même ordre d’idées, antichrétiennes du Parti Ouvrier Belge au 19e et 20e siècles on eu pour effet – désastreux pour le mouvement ouvrier belge – de pousser une couche importante de travailleurs vers les partis bourgeois. Il faut éviter de commettre des erreurs similaires à l’avenir. Nous plaidons pour construire dans tous le pays un outil politique large qui offre une voix tant aux travailleurs flamands que francophones. Nous défendons l’idée qu’il faut une seule initiative nationale et pas deux comme actuellement.

    Nous sommes favorables à l’idée d’une conférence nationale impliquant tous les participants d’EAP et d’UAG en octobre à Bruxelles qui pourrait préciser les « grandes lignes » d’un programme et d’une structure au niveau national et préciser les orientations de travail pour continuer à aller de l’avant. Ces « grandes lignes » et orientations devraient être écrites de manière claire et concise cet été – sur base des multiples discussions ayant déjà eu lieu en Flandre mais aussi sur base de contributions francophones – et débattues pendant les semaines précédant cette conférence et évidemment lors de celle-ci.

    Bref, nous participons à UAG et à EAP pour développer la possibilité d’aller vers un outil politique large qui puisse donner une voix aux travailleurs et à leurs familles. Le succès du meeting à Anvers d’EAP qui a rassemblé une centaine de personnes dont une majorité de syndicalistes, ainsi que celui de la conférence-débat meeting à Liège qui a rassemblé 87 personnes, illustrent le potentiel existant déjà aujourd’hui. Mais nous avons pu constater que l’orientation donnée au meeting à Anvers était attrayante pour des couches plus larges tandis qu’à Liège le discours académique sorti tout droit de l’ULB a eu plutôt l’effet inverse sur la partie du public qui n’avait pas déjà un engagement ou une expérience dans la gauche radicale.

    Au vu des orientations qu’ont prises ces deux initiatives, le MAS se sent plus en phase avec EAP qu’avec UAG . Mais, en plus, l’accumulation de faits et de mesures antidémocratiques constitue un vrai problème dans UAG. Le manque de démocratie ne peut que repousser les travailleurs et casser toute possibilité de développement de l’initiative. Les délégués et les militants syndicaux ont déjà assez d’expérience avec les méthodes bureaucratiques utilisées dans leurs syndicats pour s’en farcir une nouvelle couche dans Une Autre Gauche.

    6. Le MAS et les problèmes de « fonctionnement » au sein d’UAG

    Nous avons pu constater que nous n’étions pas les seuls à être affligés par le contenu de la lettre des 4 « initiateurs » qui considèrent avoir le pouvoir de décider seul pour UAG. S’ils veulent imposer un gel de l’initiative, c’est parce qu’ils ne contrôlent pas tout ce qui se fait dans UAG mais qu’ils veulent éviter une discussion de fond et sont prêts, pour cela, à casser le début de dynamique en cours. Un petit groupe de 4 personnes, qui ne constitue en aucune manière une direction élue et qui, dans les faits, ne représentent qu’eux-mêmes font passer leurs points de vue personnels avant l’intérêt de la majorité des participants à l’initiative. Ces méthodes sont connues des délégués du SETCa-BHV qui ne reçoivent plus d’informations de leur centrale depuis l’élimination d’Albert Faust par l’appareil.

    Les 4 estiment ainsi « de leur responsabilité de rectifier le tir » en décidant d’annuler les AG fédérales, les réunions locales, les réunions du SF et des groupes de travail. Pendant que les membres d’UAG sont ainsi mis arbitrairement en vacances politiques, nos 4 « initiateurs » élaboreront dans leur coin les « textes constitutifs portant sur les valeurs, les grands points programmatiques et le mode de fonctionnement d’un futur parti indépendant à l’égard de toute structure socio-politique déjà existante ». Les militants organisés dans un parti ou un groupe soutenant l’initiative UAG sont donc renvoyés en enfer pour l’éternité, les « indépendants » sont simplement au purgatoire en attendant que les 4 leur fassent passer dans un futur indéterminé l’examen d’entrée en vue de l’adhésion au « futur parti indépendant ». Ceux qui se permettraient de ne pas être d’accord avec toutes les positions des 4 pourront-ils espérer pouvoir défendre leur point de vue ? Rien n’est moins sûr.

    Quelle est la méthode utilisé par les 4 « initiateurs »? Elle consiste à créer un épouvantail afin d’éviter la discussion politique. Cet épouvantail qu’ils ont créé, c’est le MAS, en déformant les faits et nos positions. Cela peut se voir dans chacune de leurs contributions, entre autres dans «UAG et le MAS », « Avancer dans la clarté » et « Une pause est indispensable ». « A cause de l’attitude du MAS …» est devenu l’argument-massue pour faire accepter leurs positions en évitant le débat démocratique. Nous n’avons pas répondu à toutes les attaques stupides dont nous étions l’objet sur le forum pendant les deux semaines qui ont suivi la réunion à bruxelles(ce qui c’était déja produit au par avant). Il est donc normal que certains de nos camarades finissent par perdre patience. De plus, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec l’approche des « initiateurs » sont assimilés au MAS. Corinne et les autres refusent de discuter les choses avec d’autres qu’eux- mêmes, comme ce fut le cas à la réunion locale de Bruxelles.

    S’il n’y a pas de place pour de vraies discussions, il n’y a pas de possibilité qu’UAG puisse se développer. De plus en plus de mesures sont évoquées afin d’éviter la discussion. La lettre des 4 décidant le gel d’UAG est la cerise sur le gâteau, le résultat logique d’un fonctionnement non-démocratique adopté à diverses reprises (élaboration du tract du 1er Mai, boycott de la réunion locale à Bruxelles, …). Cette volonté d‘éviter la discussion y est ouvertement affichée. La mesure qui vise à établir un porte-parole par organisation a également cet objectif. Tout cela confirme les craintes que nous avions émises auparavant par rapport à la manière dont avait été réalisé le tract du 1er Mai et au développement du Secrétariat fédéral. Nous voulons revenir en détail sur ces points.

    A. Le tract du 1er Mai

    A quoi devait servir la réunion du 17 avril ? Pour rappel, le but était d’avoir non pas un tract d’UAG pour le 1er Mai mais bien un tract unique pour EAP et UAG qui serait diffusé en commun dans tout le pays par EAP et UAG. Ce que confirme le PV de la deuxième Assemblée Générale d’UAG : « Un appel commun, bilingue, sera diffusé à cette occasion (le 1er Mai). Un projet sera élaboré sur base des textes produits par le comité de soutien à Jef Sleeckx, Lode Van Outryve et Georges Debunne et l’appel d’Alain Van Praet et de Freddy Dewille, ainsi que le texte de Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix. » Trois propositions de textes ont été présentées : la première venait de Corinne Gobin, un texte de 3 pages incompréhensible en dehors du milieu universitaire et totalement inadapté pour servir de tract, la deuxième venait de Nadine qui était un résumé de celui de Corinne et était présenté comme une synthèse d’avis de participants à UAG et enfin une proposition de tract du MAS qui se voulait court, lisible et rassembleur et qui traduisait les idées de gauche et anticapitalistes dans des revendications concrètes. Il n’y a pas eu de « manœuvre » dans la manière dont nous avons travaillé. Notre proposition de tract avait été envoyée préalablement au secrétariat fédéral d’EAP, et donc aussi à Thomas du POS qui en fait partie. Il n’y avait donc aucune volonté de « cacher » notre proposition. Mais celle-ci était au départ une base de travail pour élaborer une proposition d’EAP. Cela n’a pas été possible par manque de temps. C’est pourquoi nous l’avons présentée le 17 comme notre proposition.

    Lors de cette réunion commune de travail qui regroupait près d’une trentaine de membres d’EAP et d’UAG, les propositions de Corinne et Nadine ont été rejetées car jugées pas assez compréhensibles. Un nouveau tract (nous n’avons donc pas imposé le nôtre) a été mis au point le 17 avril par un petit groupe de quelques personnes (où ne figurait qu’un membre du MAS-LSP mais aussi Nadine, Paul Emile et Ataulfo) sur base des différentes propositions et il a été adopté par consensus de tous les participants à la réunion pour être diffusé tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Nadine a conclu la réunion en proposant qu’on ne puisse plus apporter à ce texte que des modifications de simple détail et en annonçant que le tract serait mis le soir même sur le site dans les deux langues. Un pas important était ainsi fait dans la direction d’une initiative nationale.

    A la stupéfaction de beaucoup de gens, qu’ils soient du MAS ou non, le tract n’est pas apparu sur le forum ni le soir même ni les trois jours suivants. Mais un autre tract, nettement plus long, élaboré par Corinne et d’autres membres d’UAG en comité restreint est posté d’abord sur le forum (dans une forme marquée par le retour d’envolées lyriques). Le tract décidé en commun le 17 avril n’est rendu public qu’après cela, avec un commentaire qui le réduit dans les faits à une simple contribution au débat.

    Corinne et Co se sont octroyés le pouvoir de ne pas respecter la décision du 17 avril et de rompre le consensus avec les néerlandophones. Ils ont « justifié » ces procédés en disant que le tract décidé le 17 avril ne correspondait pas au projet politique d’UAG (alors que plusieurs d’entre eux étaient présents et ont participé à la rédaction et à l’approbation de ce texte !) et en mettant en avant l’utilisation du forum comme lieu ou des décisions pourraient se prendre. Il ne faut pas les doigts des deux mains pour compter le nombre de gens qui utilisent régulièrement ce forum. Cette mise en avant du forum a été une tentative pour essayer de faire croire qu’il y aurait un véritable travail collectif sur la version finale du tract pour le 1er Mai. Pour nous, seul le tract issu de la réunion du 17 qui a rassemblé 30 personnes est issu d’un travail collectif. Le forum ne peut pas être un lieu de décision. Nous pensons que seule une AG fédérale d’UAG devrait avoir le pouvoir de trancher un désaccord de ce type et qu’on aurait pu en organiser une d’urgence avant le 1er Mai. Nous constatons que quand la proposition de Corinne et Co est rejetée bien qu’un consensus ait été trouvé, un coup de force antidémocratique est organisé pour imposer à tout le monde leur vision du tract. Cela a bloqué en grande partie l’intervention lors du 1er Mai du côté francophone. En Flandre, le tract décidé en commun a été distribué largement comme prévu. Espère-t-on convaincre quelqu’un de collaborer à UAG comme cela ? Peut-on penser qu’un délégué va distribuer avec enthousiasme un tract qui est élaboré de la même manière que celle utilisée si souvent par la direction de son syndicat ?

    La raison pour laquelle les membres du MAS n’ont pas distribué le tract dans sa nouvelle version francophone made in Corinne et Co (et nous n’avons pas été les seuls à ne pas le distribuer, le Parti Humaniste a fait de même) ne réside pas tant dans le contenu de celui-ci que dans la méthode utilisée. Nos membres n’ont pas l’habitude de fonctionner comme dans le Parti Communiste Chinois ou Nord-Coréen et leurs avatars belges.

    B. La réunion locale à Bruxelles du 19 mai

    A cette réunion ont participé environ 45 personnes, parmi lesquelles 22 membres du MAS vivant et/ou travaillant ou étudiant tou(te)s à Bruxelles. Nous reproche-t-on d’avoir mobilisé sérieusement pour cette réunion ? Ce serait quand même un comble. Le fait que nous avons mobilisé largement parmi nos membres est quand même la meilleure preuve de notre volonté de construire l’initiative. Par contre, nous n’avions pas espéré que nous aurions quasiment une majorité dans la réunion. Au contraire, cela a été pour nous une déception. Nous espérions qu’il y aurait quand même un peu plus de forces au départ pour construire UAG Bruxelles. Mais plutôt que de nous attaquer sur le nombre de membres du MAS présents, ceux qui ont quitté la réunion (en particulier les « initiateurs » d’UAG et le POS) ne devraient-ils d’abord pas se demander pourquoi eux-mêmes n’ont pas voulu – ou réussi – à intéresser et à mobiliser plus de gens intéressés au projet ?

    Nous avons proposé dès l’ouverture une réunion bilingue – un certain nombre de membres du MAS/LSP et de membres de notre organisation étudiante à l’Université néerlandophone de Bruxelles (VUB) ne parlent pas assez bien le français et même pas du tout pour certains – et une présidence bilingue. Cette proposition n’a pas été défendue uniquement du point de vue de la langue mais aussi pour ne pas devoir présenter deux initiatives différentes aux travailleurs à Bruxelles (dont une large partie ne vit d’ailleurs pas à Bruxelles, mais en Flandre et en Wallonie). A Bruxelles, l’initiative autour de Jef Sleeckx est plus connue qu’UAG surtout chez les travailleurs flamands (résidents et navetteurs) et dans une moindre mesure chez les travailleurs francophones. Le MAS a proposé concrètement d’inviter aux réunions d’UAG-Bruxelles tant les gens intéressés par UAG que par Een Andere Politiek (EAP) et d’organiser des activités publiques (et bilingues) sous le nom UAG/EAP. Qu’y a-t-il d’horrible à proposer cela ? Il nous paraît fou de devoir dire aux francophones de VW qu’il ne doivent pas s’organiser avec leurs collègues flamands. Pourquoi a-t-il fallu plus d’une demie-heure pour enfin commencer à avoir des traductions ?

    Il n’y a aucune volonté de discuter cela du coté de Corinne et d’une partie des membres d’UAG qui ont bloqué la réunion. Un rapide rapport de la réunion de contact entre UAG et EAP qui s’était tenue deux jours avant a été fait mais aucune réponse n’a été apportée aux arguments politiques donnés en faveur d’une initiative commune UAG/EAP Bruxelles. Nous avons également proposé un meeting à Bruxelles le 23 juin avec Jef Sleeckx et un orateur d’UAG. Pourquoi un refus? C’est pourtant ce que le groupe local de Liège a organisé comme première activité. Nous pensons que la volonté de chercher un consensus est fondamentale comme méthode pour construire une formation politique large. Trouver un consensus nécessite de consacrer du temps à la discussion. Mais cela nécessite également d’écouter les arguments des autres. C’est la seule manière possible de créer la confiance nécessaire pour fonctionner.

    L’intervention de Luc (ex-PTB) qui a dit que personne n’était d’accord avec nos propositions et que ça ne servait à rien de discuter est explicite et reflète bien la dynamique qu’il y avait du côté de Corinne et Co. Plusieurs participants à la réunion qui ne sont pas du MAS étaient pourtant intervenus en faveur de nos propositions. Des gens dans la salle ont gueulé sur nos camarades. Si vous voulez que les militants du MAS s’investissent dans UAG, pourquoi les traiter comme des chiens ? Les insultes ont continué sur le forum dans les semaines qui ont suivi la réunion. Nous ne sommes pas les seuls à y être insultés, mais de manière générale tous ceux qui sont critiques dans UAG. Nous attendons dès maintenant une autre attitude, non seulement envers nous mais aussi envers tous ceux qui, dans UAG, ne sont pas d’accord avec les 4 « initiateurs ».

    Finalement, nous avons compté 16 personnes qui ont refusé le débat et sont parties : Corinne et Jean-Claude, les 8 membres du POS, Nadine et Luc (tous deux ex-PTB), Guy et Francine (tous deux ex-POS et ex-MAS), Paul-Emile (GUE) et André (ex-PC). Sont restés : les membres du MAS, les 3 membres du PH (Michèle, Pierre et Rafaël) et 3 indépendants (Raouf, Jamy et Bénedikte). Luc (ex-PC), Michel et Christian (tous deux MAS) n’ont pas pu rester. En conclusion, il semble qu’en pratique, les réunions ne peuvent prendre de décisions que quand Corinne et ses amis sont d’accord. Se considèrent-ils comme au-dessus des AG régionales ? Par leur attitude, ils ont miné les possibilités de développement du groupe local.

    Ceux qui sont sortis ont dénoncé une « manœuvre » du MAS ou même un « putsch ». Les 6 personnes (membres du Parti Humaniste ou indépendantes) qui ne sont pas du MAS et qui sont restées serait-elles toutes trop bêtes ou trop naïves pour ne pas avoir vu qu’il y avait une manoeuvre de notre part ? Ou bien ont-elles compris qu’il n’y avait pas de manœuvre de notre part mais bien un blocage obstiné du débat en face ? Ceux qui voit des maneuvres par tout de notre part, tire t’ils cette conclusion parcequ’ils ont l’habitude de fonctioner avec de telles pratiques ?

    C. Le PV de la dernière AG fédérale

    Le texte envoyé au nom du Secrétariat fédéral affirme que le PV « reflète honnêtement la discussion » qui s’est tenue en Assemblée générale mais, un peu plus loin, il affirme également qu’il n’est pas utile de reprendre tous les points de vue exprimés en AG dans un PV décisionnel et que les e-mail et le forum sont là pour permettre à chacun de donner son avis.

    Nous pensons au contraire que les différents point de vue exprimés à l’AG doivent être repris dans le PV, certainement pas mot à mot mais au moins avec les arguments principaux et l’idée centrale. C’est le principal moyen pour ceux qui étaient présents de resituer les principaux arguments échangés au cours de – longues – discussions, le seul moyen réel de s’informer pour ceux qui n’étaient pas à l’AG, un moyen utile d’intéresser de nouvelles personnes à notre projet et surtout le meilleur moyen de comparer et tester les divers points de vue exprimés au sein de l’initiative. En bref, c’est un outil essentiel de démocratie politique.

    Plusieurs membres du MAS sont intervenus dans la dernière AG. Jean a critiqué l’orientation proposée par Corinne (la marche accélérée vers la constitution d’un parti anticapitaliste avec programme, statuts, membres,…); il a expliqué que la priorité devait être mise sur l’élargissement d’UAG, principalement en direction des délégués et militants syndicaux combatifs, et que la réalisation d’un programme plus complet ne pourrait se faire qu’avec ces couches plus larges et pas avant. Eric, pour sa part, a insisté sur le fait que nous pensons que, dans l’état actuel de développement de l’initiative, le SF doit avoir un rôle de coordination (c’est-à-dire fonctionner par consensus et s’en remettre à l’AG pour trancher les débats contradictoires) mais pas un rôle de direction car il ne peut avoir une légitimité réelle tant que UAG n’a encore aucune représentativité réelle. Rien ne mentionne ces discussions dans le PV, pas plus que d’autres apports à la discussion faits par d’autres participants. C’est pourquoi nos membres présents à l’AG ont été forcés de mettre sur papier leur point de vue sur la réunion, de manière à pouvoir présenter leur point de vue.

    D. Les propositions de fonctionnement

    Nous pensons que la manière de fonctionner et de prendre des décisions au sein d’une nouvelle force politique de gauche est une discussion fondamentale qui n’a pas encore été suffisamment débattue – et c’est tout à fait normal vu la jeunesse de l’initiative. Mais nous disons que certaines des propositions faites par le Secrétariat vont dans un sens antidémocratique et dangereux.

    1. Sur base de la conception que nous défendons en matière de prise de décision au sein d’une initiative comme UAG, nous proposons de remplacer la fin du point « Les projets de PV des AG fédérales sont soumis au secrétariat, c’est là que sont adressés les commentaires et rectificatifs, le secrétariat établit le PV définitif » par « le secrétariat établit le PV officiel qui est rendu public mais devra être approuvé par la prochaine AG ».

    2. Nous sommes en désaccord total avec la proposition « Les organisations doivent désigner un et un seul porte-parole (…) pour exprimer la position de leur organisation afin d’éviter la répétition systématique de celle-ci par tous les militants présents. Cela n’ôte en rien le droit à l’expression individuel d’un militant organisé à exprimer ses points de vue personnels. »

    Un tel fonctionnement revient à ne pas reconnaître l’égalité des droits pour chaque membre d’UAG et à établir une gradation inacceptable entre des membres. Les membres d’UAG qui ne seraient pas membres d’une organisation politique soutenant le projet auraient un accès libre et non contrôlé à la parole, uniquement grâce à leur statut d’« indépendant » et quelle que soit leur implication réelle dans UAG et leur militantisme social (syndical, associatif,…). Par contre, les membres d’une organisation auraient un accès limité à des « points de vue personnels », ce qui revient à dire qu’ils ne pourraient parler que s’ils sont en désaccord avec leur porte-parole officiel ou si leur organisation n’a pas de position sur le sujet ! Et qui déterminera à l’avance si un membre d’organisation va, dans une intervention qu’il n’a pas encore faite, défendre un « point de vue personnel ». Le président de la réunion ? Le Secrétariat ? A l’aide d’un « détecteur de pensées » qui reste à inventer ? Et qui aura le droit de juger si l’intervention en cours amène un « point de vue personnel » ou confirme simplement ce que le porte-parole autorisé a dit auparavant ? Le Secrétariat ? Le président de la réunion ? Sur quelle base ?

    On le voit, cette proposition est complètement antidémocratique, irréalisable et inacceptable. Pour nous, un membre d’une organisation n’est pas un petit soldat qui n’a pas son mot à dire et pas le droit de prendre une part active dans la construction d’UAG mais qui est obligé d’appliquer les décisions prises d’en haut – au Secrétariat d’UAG ou dans sa propre organisation. Et nous espérons que les organisations qui sont en accord avec cette proposition ne fonctionnent pas de cette manière.

    3. Pour les mêmes raisons, nous sommes en désaccord avec une autre proposition – qui ne figure pas dans la lettre du Secrétariat au MAS mais qui est évoquée dans le PV de la réunion du Secrétariat du 3 juin, à savoir : « A l’exemple du Bloc de Gauche portugais, les membres des organisations politiques seront minoritaires par rapport aux « sans partis » dans toutes les instances décisionnelles élues. »

    Pour nous, il devrait y avoir, à chaque niveau de décision de la nouvelle formation large, d’une part une représentation des organisations présentes dans l’initiative et d’autre part, en nombre plus grand, des militants élus par la base, qu’ils soient membres d’une organisation ou non. Les seuls critères pour le choix de ces représentants devraient être l’implication de ceux-ci dans le projet, le travail qu’ils y font, les perspectives qu’ils avancent, la correction de leurs rapports avec les autres membres,… et pas le fait de savoir s’ils sont membres ou non d’une organisation. A nouveau, cette proposition tend à diviser les membres d’UAG en leur donnant des droits inégaux plutôt que de les faire converger dans un projet commun.

    Nous pensons également qu’il s’agit d’un débat complexe où les expériences d’autres formations – le Bloc de Gauche portugais, mais aussi le Scottish Socialist Party, le WASG allemand,… – devraient être étudiées sérieusement et sans vouloir copier mécaniquement l’une ou l’autre mesure.

    4. Nous sommes entièrement d’accord avec la proposition qui dit « Dans l’attente d’un statut et d’un règlement interne général (travail en cours d’élaboration), les groupes locaux doivent s’engager à permettre l’expression égale des divers points de vue et doivent refléter dans toutes leurs structures provisoires la diversité des tendances en présence. » Mais ce point de vue semble ne pas devoir s‘appliquer au Secrétariat fédéral. La phrase qui suit, extraite du texte du secrétariat, est éloquente : « Comment peut-il (Jean) justifier, tant sur le fond que sur la forme, son attitude de désaccord persistant avec les décisions prises par UAG (tract du 1er mai non distribué par le MAS, tentative de fusion entre UAG et EAP en dehors de toute concertation et en irrespect avec la démarche de délégations entre initiatives en cours) par rapport à sa volonté d’y être représenté et d’y participer de façon officielle ?» Nous avons déjà expliqué plus haut que le non-respect des décisions prises est à chercher ailleurs que chez nous. Mais, au-delà de ce point, la conception qui se dégage de cette phrase est que quelqu’un qui a des désaccords politique dans le cadre d’un projet commun auquel il souscrit, n’a plus sa place au sein du Secrétariat Fédéral. Le SF est-il devenu partisan du mot d’ordre: Tous derrière la ligne du Parti ?

    Sur ces points, nous retrouvons malheureusement dans les propositions faites au nom du Secrétariat un écho des positions défendues par les 4 « initiateurs » qui veulent marginaliser, « domestiquer » et peut-être demain exclure les organisations politiques qui soutiennent et participent à UAG. Nous rejetons cette conception : le moyen de garantir qu’à l’avenir ces organisations ne dominent pas numériquement un futur parti de gauche n’est pas de limiter administrativement et bureaucratiquement le droit à l’expression de ces organisations et de leurs membres, mais de tourner résolument UAG vers l ‘extérieur et d’attirer dans ce projet des couches plus larges afin qu’elles deviennent dominantes. Dans ce processus – et pour autant qu’un débat démocratique puisse se développer – les organisations seront testées sur une échelle bien plus significative qu’aujourd’hui et trouveront la place qu’elle méritent chacune dans ce nouveau parti.

    Sur la base proposée par les « initiateurs » et avec des mesures restreignant la liberté d’expression, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents. C’est pourquoi nous mettons en avant la nécessité de donner la priorité à :

    1. l’élargissement d’UAG vers des couches plus larges que celles qui sont touchées aujourd’hui;

    2. un travail étroit avec EAP visant à constituer rapidement une seule initiative nationale matérialisée par la conférence nationale en octobre;

    3. un fonctionnement démocratique permettant l’expression des différents points de vue des organisations comme des indépendants.

    Nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire pour les discussions qui débouchent sur des points de vue contradictoires afin de faire le maximum pour dégager un consensus. Cela nécessite de consacrer du temps à la discussion et la volonté d’écouter les argumentations des autres, mais c’est la seule manière de créer la confiance. Nous pensons que seule l’AG devrait avoir la possibilité de trancher des débats contradictoires et pas le SF tant que l’initiative n’a pas de représentativité réelle (voir ci-dessus nos remarques sur le PV).

    Ce n’est pas à nous de régler le problème mais bien à ceux qui l’ont créé. Nous espérons que l’AG du 11 juin rejettera l’option de liquidation défendue par les 4 « initiateurs » et la série de mesures antidémocratiques proposées et prendra en compte nos propositions. Sans cela, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents.

    Nous plaidons pour le plus de démocratie possible. Une base saine est nécessaire pour que l’initiative puisse aboutir à un instrument politique large qui donne une voix aux travailleurs. Cela implique de mettre fin aux abus de pouvoir des « 4 initiateurs » et d’instaurer un changement d’attitude envers le MAS et ceux qui émettent des critiques. Nous continuons pour l’instant à travailler avec UAG mais la motivation de nos camarades envers l’initiative est en train de se réduire comme une peau de chagrin. Nous voulons encore prendre le temps pour voir dans quel sens se développe l’initiative. Mais nous n’accepterons pas de mesures antidémocratiques, cela mine les possibilités d’avancer vers un instrument politique crédible à gauche du PS, Sp.a et d’Ecolo, Groen. Pour nous le point important aujourd’hui est la mobilisation pour une conférence nationale en octobre en vue d’une initiative nationale. Nous engagerons nos forces dans le meilleur outil pour y parvenir. Les semaines qui viennent seront déterminantes pour nous par rapport à UAG – et pour UAG elle-même.

  • Anvers. Des syndicalistes organisent un débat pour une autre politique

    Mercredi 24 mai, un débat a eu lieu au HIFT à Anvers sous le titre "Une autre politique est nécessaire et possible". Un comité de délégués syndicaux (essentiellement FGTB) travaillant dans divers secteurs du privé et du public, a organisé le débat. Parmi les orateurs: Jef Sleeckx, ex-parlementaire SP.a, Bruno Verlaeckt, président de la Centrale Générale (FGTB) d’Anvers/Pays de Waas, Gert Wenselaers, permanent du SETCa (FGTB) d’Anvers et membre de SP.a Rood, un petit courant de gauche dans le SP.a, et enfin Ferre Wyckmans, président de la Centrale Nationale des Employés (CSC) pour la Flandre. Il y avait une centaine de présents au débat.

    Par un militant de la CGSP-Enseignement

    Différents orateurs, différents points de vue

    Il est important de noter que les orateurs venaient tant de la FGTB que de la CSC. Le comité a montré ainsi qu’il était nécessaire de porter plus d’attention aux militants du mouvement ouvrier chrétien.

    Le debat a été intéressant car si les orateurs étaient tous d’accord sur la nécessité d’une autre politique, ils ont défendu différents points de vue sur la possibilité de la mettre en oeuvre et sur leur participation active à cette démarche. Deux orateurs ont plutôt rejeté l’idée d’une alternative politique nouvelle. C’est le cas de Gert Wenselaers, parlant au nom de SP.a-Rood, qui a déclaré que l’histoire des formations en dehors de la social-démocratie a historiquement prouvé qu’une telle initiative était vouée à l’échec. Il croit encore possible de pousser le SP.a à gauche.

    Bruno Verlaeckt avait pourtant expliqué auparavant quel avait été rôle du SP.a dans les négociations sur l’accord interprofessionnel fin 2004. Il avait également dénoncé le rôle de la direction de la SP.a au cours de la lutte contre le Pacte des Générations, rappelant que la première note d’ébauche sur la réforme des prépensions, réalisée par la ministre Freya Van den Bossche (SP.a), allait encore plus loin dans les attques que le Pacte lui-même!

    Jef Sleeckx a ensuite parlé des frustrations et de la colère qui existait dans la FGTB contre son soi-disant "partenaire priviligié". Il a déclaré qu’au cours des nombreuses discussions qu’il a eues ces derniers mois, il avait vu que le potentiel existe bel et bien pour une initiative à gauche de la social-démocratie et des verts.

    Ferre Wijckmans de la LBC (CNE flamande) a affirmé qu’il était d’accord sur la nécessité d’une autre politique. Les partis traditionnels nous font travailler plus longtemps, veulent nous imposer une nouvelle modération salariale, attaquent nos pensions… Face à cela, il faut une réaction.

    Mais Wijckmans a voulu en rester là. Il a dit que ce n’était pas la tâche des syndicats de créer un instrument politique. La LBC est depuis longtemps indépendante du CD&V mais elle ne prendra pas elle-même d’initiative sur le plan politique.

    Une véritable alternative à gauche du SP.a est nécessaire

    On ne peut pourtant pas nier qu’un syndicat sans prolongement politique est plus faible. Pour un syndicat, une attitude politique neutre est une illusion. Avec une main liée dans le dos, il est beaucoup plus difficile de lutter. Wijckmans reconnaît la nécessité d’avoir un écho politique aux revendications syndicales mais, en même temps, il déclare que celui-ci ne doit pas être "le bras politique des syndicats".

    Bruno Verlaeckt a expliqué qu’il faut une alternative crédible à gauche du SP.a. Il ne croit pas que ce soit possible de pousser le SP.a vers la gauche. D’autre part, les petits partis à gauche n’ont pas d’impact électoral. C’est pourquoi Verlaeckt a avancé la nécessité d’une alternative unitaire. Il a dit aussi que beaucoup de syndicalistes se posent maintenant des questions à ce sujet. Jef Sleeckx a marqué son accord et répété qu’ "Il faut quelque chose de nouveau, un prolongement politique pour le movement ouvrier". Lors de la discussion avec la salle, la volonté d’unité autour de la construction d’une nouvelle alternative politique était évidente.

    En ce moment, il existe diverses initiatives pour une autre politique. A côté du mouvement mis sur pied par Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne, il y a aussi l’appel syndical du "mouvement du 15 décembre". Cela montre qu’on réfléchit sur des alternatives politiques à différents endroits. Il y a des points de vue et des courants différents, mais il doit être possible d’en arriver à une initiative commune autour d’un programme restreint sur lequel tout le monde pourra se mettre d’accord.

    Construire une autre politique

    L’exemple de l’Allemagne a été mis en avant. Le nouveau Linkspartei (Parti de Gauche) qui a recolté 8,7% des voix aux dernières élections, a montré qu’une alternative politique pouvait servir comme prolongement de la lutte syndicale. Les membres du MAS (LSP en Flandre) dans la salle ont également défendu la nécessité d’une alternative politique. Des milliers de travailleurs sont entrés en action contre le Pacte des Générations mais aucun parti au Parlement n’a défendu leurs revendications.

    Lors des négociations sur les salaires à la fin de l’année, les travailleurs et leurs familles devront réagir avec force. Cette réaction doit être renforcée par la mise sur pied d’une formation politique qui réunit et organise les militants combatifs. Lors du débat, peu de rendez-vous concrets ont été pris. Mais beaucoup de participants ont laissé leurs coordonnées pour collaborer au projet. C’était l’objectif du groupe de syndicalistes organisateur de la soirée, qui avait voulu tâter le terrain. Après le débat, la discussion pourra continuer avec des groupes plus larges.

    Le LSP-MAS soutient entièrement l’initiative et n’hésitera pas à fournir son soutien actif à la construction d’une nouvelle formation qui défende vraiment les intérêts des travailleurs.

  • L’EMANCIPATION DES FEMMES ENTRAVEE PAR 25 ANS DE NEOLIBERALISME

    LE 11 MARS: LSP/MAS organise une journée de formation et de discussions à l’occasion de la journée internationale des femmes

    LE PACTE DES GÉNÉRATIONS a rendu la situation des femmes, du point de vue de leur droit à une retraite décente, encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà auparavant. A l’heure actuelle, un très grand nombre de femmes pensionnées font parties des couches les plus pauvres de la société. Des politiciens, comme Bruno Tobback, le ministre des pensions, affi rment que cette situation est dûe aux choix “malheureux” que font les femmes. Elles sont censées être “informées” sur les conséquences de ces choix.

    Une campagne d’information ne changera rien au fait que, dans pas mal de secteurs où sont employées surtout des femmes, on offre UNIQUEMENT du travail à temps partiel. Et ça ne changera rien non plus au fait que du travail à temps plein avec à des enfants à charge donne un salaire rarement suffi sant quand il faut payer la crèche (quand on peut en trouver une). Sur un marché du travail où la fl exibilité ne cesse d’augmenter, il est presque impossible de combiner un travail à temps plein avec un ménage et des enfants. Si 43% des femmes travaillent à temps partiel (contre 7% des hommes), ce n’est certainement pas par “choix”!

    L’émancipation des femmes n’a pas de sens si elles ne peuvent choisir qu’entre pauvreté ou dépendance à l’égard d’un partenaire: 80% des mères isolées vivent dans la pauvreté. Bien que les femmes aient la possibilité de travailler à temps partiel, le coût de la vie, lui, reste inchangé.

    L’émancipation des femmes n’est possible que dans leur totale indépendance. Cela ne peut se faire que par une lutte commune des travailleurs, femmes et hommes, contre l’abolition de la sécurité sociale (obtenue par une lutte qui a demandé beaucoup de sacrifi ces à nos parents et nos grands-parents et pour laquelle certains sont morts) et plus généralement, pour des salaires et des conditions de travail décentes pour tous.

    Aujourd’hui, nous devons lutter pour la construction d’une opposition combattive au sein des syndicats et utiliser ces organes comme des instruments de lutte! Pour une scission de la FGTB et de la CSC avec les partis traditionnels qui mènent une politique d’attaques néo-libérales! Pour un nouveau parti ouvrier représentant les travailleurs et défendant leurs droits, sans tenir compte de leur origine nationale, de leur sexe ou de leur préférence sexuelle!

    C’est ce que veut réaliser le LSP/MAS, c’est ce que veut sa commission “Femmes” qui regroupe les femmes membres du LSP/MAS pour mener la discussion sur les stratégies et les programmes à élaborer pour résoudre les problèmes auxquels les femmes sont confrontées.

    C’est la raison pour laquelle nous organisons ce jour de formation et de discussion. Après la discussion principale sur les effets de la politique de droite sur les droits et les acquis des femmes, nous proposons aussi des groupes de discussion sur les sujets suivants:

    L’histoire du mouvement des femmes en Belgique | La violence conjugale: quelles en sont les causes et comment la combattre? (avec une oratrice de la Campagne Ecossaise “Campaign against Domestic Violence”) | Comment lutter contre le sexisme et la violence dans les quartiers animés? | La position de la femme au Pakistan/Cachemire – un rapport de notre travail au Pakistan et au Cachemire et notamment notre campagne contre la violence envers les femmes au Pakistan et la campagne pour la reconstruction après le tremblement de terre au Cachemire | Nous clôturerons la journée avec un dernier meeting pour présenter notre travail femme (en Belgique et dans le monde).

    Tu en as ras le bol des bas salaires et des mauvaises conditions de travail? Tu veux lutter pour une vie décente et un avenir pour toi et tes enfants? Tu en as assez de la violence et des intimidations? Tu ne veux pas rester les bras croisés et attendre les conséquences des attaques de la politique antisociale? Alors, viens à notre journée femmes du 11 mars à l’ULB. Tu y rencontreras des femmes et des hommes déterminés à organiser la lutte.

    INFO PRATIQUE

    Le meeting commence à 14h. (et dure jusque 20h.) au bâtiment H de l’ULB, sur le Campus du Solboch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, B-1050 Bruxelles

    Entrée: 5 euro pour les salariés; 3 euro pour les écoliers, les étudiants et les allocataires sociaux

    Sandwiches et boissons prévus

    Une crèche est organisée dans le bâtiment, mais veuillez vous inscrire à l’avance (femmes@lsp-mas.be ou 0472/41.62.78 pour plus d’infos)

    > Tract en version PDF

  • Manifeste avec nous contre l’extrême-droite, pour une alternative de gauche!

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste, Etudiants de Gauche Actifs et Blokbuster/Résistance Internationale construisent une opposition de gauche contre la politique anti-sociale des partis traditionnels et la montée de l’extrême droite.

    Tract RI-Bruxelles

    Depuis le dimanche noir du 24 novembre 1991, avec blokbuster, des jeunes et des travailleurs, faisaient déjà le lien entre la politique néo-libérale et le succès grandissant du Vlaams Blok (maintenant Belang). Pendant que la majorité du mouvement anti-raciste approchait les electeurs du VB sur une base moraliste, Resistance Internationale pointait déjà la nécéssité de combattre les causes plus profondes.

    Depuis ce fameux dimanche noir, les attaques du gouvernement et du patronat sont plus fortes et plus brutales. Le Vlaams Belang s’est présentée avec sa propagande populiste comme le parti anti establishment politique. Dans les faits, il est le parti qui promet d’apporter ordre et calme pour l’élite économique.

    Il ne peut offrir aucune véritable réponse aux problèmes auxquels la majorité de la population est confrontée, comme un enseignement de plus en plus cher, la polution, l’insécurité sociale, le chômage, le manque de logement…, jusqu’à la pauvreté complète (1 sur 6 Flamands).

    Les richesses dans cette société sont présentes pour offrir à chacun un niveau de vie décent. Aujourd’hui, une très grosse partie des richesses produites sont dans les mains d’un club select de capitalistes qui deviennent de plus en plus riches tandis que le reste de la population devient de plus en plus pauvre.

    La seule réponse à cela est une lutte unie de tous les exploités contre nos exploiteurs communs. Et tout ce qui nous divise, comme le racisme ou le sexisme, nous affaiblit. Nous appelons à une lutte unifiée pour une alternative socialiste à cette logique de profits! Blokbuster/ RI, EGA et MAS veulent construire une opposition conséquente.

    MANIFESTATION CONTRE LE VLAAMS BELANG

    • Quand? : samedi 26 novembre 14 h.
    • Où? : Sur le Vrijdagmarkt à Gand
    • Gare Centrale de Bruxelles à 11h30. 5€ aller-retour en train

    MANIFESTATION CONTRE LA MARCHE DES ETUDIANTS FASCISTES DU NSV

    • Quand? : Jeudi 01 décembre
    • Où? : à Louvain
    • RDV BXL : 17h Gare d’Etterbeek

    MOBILISE DANS TON ECOLE CONTRE L’ EXTREME DROITE !!

      Résistance Internationale organise un meeting sur le Vlaams Belang et comment le combattre.

      Nous discuterons de :

      -Qu’est ce que l’extrême droite et le fascisme ?

      -Comment lutter efficacement contre le Vlaams Belang ?

      -Comment mobiliser pour les manifestations ?

      19 novembre, 16h. ULB, Campus du Solbosch. SALLE H 2221. Av. Roosevelt, 50 1050 Bxl

  • Solidarité mondiale pour les travailleurs en grève au Pakistan

    Hier, des membres du CIO ont protesté partout dans le monde devant les ambassades Pakistanaises. A Bruxelles, une dizaines de membres du MAS ont participé. Au travers de cela, nous voulions mettre la pression sur le gouvernement pakistanais et démasquer la direction de l’entreprise de télécommunication PCTL. La grève en est à son 6ième jour de grève. La répression en provenance du gouvernement a provoqué une résistance massive avec des meetings et des piquets de masses. Le gouvernement a été obligé de relacher 5 dirigeants syndicaux cinq heures après leur arrestation.. La direction est même venue avec d’importantes concessions sur la table. Les travailleurs craignent cependant une volonté de mener ainsi la privatisation en catimini, ils mènent l’action pour que le gouvernement mette de coté son plan de privatisation.

  • Pas besoin d’une presse de gauche? Une réponse à la propagande du patronat et du gouvernement

    Les journaux et hebdomadaires, aux mains de quelques grands groupes de presse, chantent tous la même chanson. Après avoir du, pendant plus de dix ans, accepter une politique d’austérité « au nom de l’Europe », c’est aujourd’hui le « vieillissement » de la population qui sert de prétexte. Nous devons renoncer à nos droits de pension, ne même plus penser aux augmentations de salaire et – pire encore – « restructurer » (lire : démanteler la sécurité sociale).

    Mensonges. Les choses ne vont pas mal en Belgique : les actionnaires peuvent se réjouir d’obtenir le grand taux de profit depuis 25 ans! Quand au déficit dans la sécurité sociale, il ne date que de cette année, que s’est-il passé avec les surplus des années précédentes? Pour cela comme pour le reste, l’argent n’est pas venu dans notre direction! Les riches ont plus et reçoivent plus, les pauvres ont moins et reçoivent toujours moins. La seule manière de s’opposer à ce fossé grandissant est la lutte des travailleurs et de leurs familles contre le démantèlement de la sécurité sociale et des services publics. Mais où encore peut on lire une telle analyse ? Dans les pages de l’Alternative Socialiste !

    Donner une voix à la lutte des travailleurs et des jeunes

    « La FGTB rejette un accord salarial balancé ». « Le personnel du non-marchand doit comprendre qu’on ne sait pas obtenir tout en même temps ». « Les chauffeurs grévistes de la STIB prennent en otage les navetteurs ».

    Ces quelques brefs exemples tirés de la presse contiennent tous la même idée : les travailleurs ne luttent que pour leur « propre intérêt », en d’autres termes « contre l’intérêt général ». De nouveau des mensonges ! L’ « intérêt général » défendu par ces journaux n’est que l’intérêt des grands actionnaires propriétaires des dits journaux ! Intérêt également défendu par le gouvernement – contre les intérêts de la majorité de la population !

    Une première attitude positive envers la lutte du secteur non-marchand a rapidement fait place à la propagande contre ce mouvement. Quels medias défendent encore le cahier de revendications correct et complet du personnel du non-marchand ? Quel journal reconnaît que cette lutte est celle de « l’intérêt général » : un bon fonctionnement dans les soins de santé avec un personnel en nombre suffisant ni surchargé ni sous-payé? Et quel journal entre en discussion avec les travailleurs dans le secteur afin d’obtenir une meilleure stratégie ? L’Alternative Socialiste !

    Et où les jeunes de gauche peuvent-ils encore raconter leur histoire ? Dans quel journal sont-ils assurés de trouver des comptes-rendus de leurs campagnes et actions ? Quel journal mène une campagne réelle pour la marche des jeunes pour l’emploi ? Contre l’élitisation de l’enseignement supérieur ? Pour un programme social s’attaquant aux causes du racisme, du sexisme et du Vlaams Belang/FN ? L’Alternative Socialiste !

    Soutenez l’Alternative Socialiste – placez des vœux de mai !

    L’Alternative Socialiste n’a pas d’actionnaires – et c’est très bien comme ça!

    Notre journal est un instrument pour aider les travailleurs et les jeunes socialistes à exprimer leurs idées, à mener des discussions, offrir des stratégies et faire connaître leurs actions et campagnes. Mais cela ne peut se faire qu’avec le soutien des gens qui ont intérêt à ce que notre journal existe. Et ce ne sont que les travailleurs et les jeunes qui en ont assez des attaques patronales, car c’est notre argent qui arrive dans leurs poches !

    Chaque année on offre aux gens la possibilité de placer une annonce dans notre journal à l’occasion du premier mai. Donnez nous ce soutien financier pour rendre notre journal encore mieux ! Vous avez le temps jusqu’à 12 avril.

    Envoyez le coupon rempli (ou donnez-le à un membre du MAS) à MAS/LSP, PB 131, 1080 Molenbeek. Vous pouvez aussi le faxer au : 02/345.61.81. Mail : info@socialisme.be. Vous pouvez payer en versant sur le compte n° : 001-3907596-27 avec le message « vœux de mai ».

    Tarifs: 1 page: 400 euro, 1/2page: 200 euro, 1/4page: 100 euro, 1/8 page: 50 euro, 1/16 page: 25 euro, 1/32 page: 12 euro, 1/64 page: 6 euro.

    Formulaire pour les voeux de mai en PDF

  • Le capitalisme va t-il investir dans notre sécurité?

    Dans la région du Pacifique il y avait bien un système d’alarme contre les tsunamis. Le commandement militaire américain a pu avertir à temps sa base militaire sur l’île de Diego Garcia qui se situe dans l’Océan Indien. A Diego Garcia il n’y a donc eu aucune victime. Par contre, l’armée et les autorités américaines ne se sont pas soucié de prévenir les pays menacés par le tsunami. Les spécialistes sont unanimes: un tsunami met des heures à traverser un océan, ce qui laisse largement le temps de prévenir la population. Un tremblement de terre n’est pas prévisible mais, dans le cas d’un tsunami, personne ne devrait, en principe, perdre la vie.

    En outre, des scientifiques d’une commission des Nations Unies avaient déjà plaidé l’été dernier pour la création d’un système d’alarme dans l’Océan Indien. Ils avaient déclaré que "le risque d’apparition d’un tsunami venant de l’Océan Indien ou de plus loin est bien réel". Aucune action n’a cependant été entreprise, peut-être parce que les responsables ont considéré que le danger n’était pas assez grand face aux coûts que cela risquait d’engendrer. Tel a été certainement le raisonnement des responsables indonésiens. Par contre, pour faire la guerre contre des régions séparatistes comme le Timor oriental et l’Aceh, le gouvernement indonésien n’a eu aucun mal à ouvrir son portefeuille.

    Les capitalistes et leurs gouvernements investissent – avec notre argent – pour protéger leur système contre certaines menaces, par exemple contre le terrorisme des fondamentalistes musulmans comme Al-Qaeda. Mais ils sont incapables de résoudre les problèmes qui engendrent le terrorisme : l’oppression, la pauvreté, les guerres, l’absence totale de perspectives. La soif de profit des grandes entreprises empêche d’assurer à toute la population du monde un niveau de vie décent et un véritable contrôle sur sa vie. Dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles, il en va de même. A chaque pas, nous sommes freinés et bloqués par les intérêts étroits d’une petite minorité.

    Un membre du bureau sismologique en Thaïlande, Chcheep Mahachan, a déclaré à propos du tsunami : « La sonnette d’alarme n’a pas vraiment été tirée. Si nous l’avions fait et que l’information se serait avérée fausse, cela aurait signifié la mort du tourisme dans la région. ». La chasse au profit – propre au système capitaliste – a ici reçu la priorité au détriment de la sécurité des gens.

    Par ailleurs, on est en droit de se poser à propos de l’aide la question suivante : combien d’argent promis par les gouvernements occidentaux sera-t-il réellement déboursé ? Après le tremblement de Bam en Iran en 2003, un milliard de dollars d’aide a été promis. Finalement seuls 17 millions de dollars ont été effectivement payés jusqu’à présent. Les gouvernements capitalistes ont leurs propres priorités : le maintien de leur pouvoir, de leurs positions et de leurs privilèges et de ceux des entreprises qui aspirent à faire un maximum de bénéfices et avec qui ils sont alliés. Le sort de simples travailleurs et de jeunes ne peut pas les intéresser.

    Planification socialiste : la meilleure garantie contre les conséquences des catastrophes naturelles

    C’est pourquoi, nous aussi, nous avons besoin de nos propres partis pour défendre nos intérêts. Des partis de travailleurs qui sont actifs dans les syndicats, sur les lieux de travail, dans les quartiers et les écoles et qui défendent un véritable programme socialiste. Un programme qui revendique pour la population laborieuse au niveau mondial le contrôle des usines, des matières premières, des terres et de son propre travail par le biais d’un système de comités de travailleurs, de jeunes et d’opprimés, démocratiquement élus à tous les niveaux, avec la possibilité de révocation à tout moment de ceux qui ne font pas correctement leur travail et avec des représentants qui ne gagnent pas plus que le salaire moyen d’un travailleur qualifié.

    Un tel système de démocratie ouvrière et de contrôle de la production par l’ensemble de la population est la meilleure garantie pour nous protéger contre les « catastrophes naturelles ». Ce ne seraient pas des motivations de commerce et de profit qui primeraient pour l’évaluation d’un danger mais bien les intérêts de tous, car ce serait la majorité de la population qui gèrerait l’Etat sur une base démocratique et non pas une clique de politiciens capitalistes au service de la chasse au profit des patrons.

    Ainsi, lors de l’élaboration d’une planification de travaux de construction, il y aurait des discussions sur la manière de prendre en compte les questions d’environnement, les possibilités d’inondations,… A l’heure actuelle, des formes naturelles de défense contre les inondations – comme les barrières de corail ou la végétation dans les dunes de sable – sont souvent sacrifiées aux intérêts à court terme du tourisme ou d’une autre industrie. Dans une économie socialiste planifiée, ce ne serait plus possible. De même, des responsables qui promettent une aide mais qui ne tiennent pas leurs promesses pourraient immédiatement être démis.

    Les décisions concernant la qualité des habitations, la construction de digues, l’aménagement du territoire,… seraient prises collectivement avec une participation permanente de la population laborieuse. De cette façon, on pourrait aussi, lors d’une catastrophe naturelle, organiser l’aide et dégager les moyens nécessaires de façon plus rapide et plus efficace que ce n’est le cas sous le capitalisme. Dans le système actuel, les politiciens et les patrons font tout pour maintenir la masse de la population en dehors de la politique de manière à pouvoir prendre leurs mesures de recul et de destruction sociale. Dans un système socialiste véritablement démocratique, les masses seraient organisées de manière permanente pour gérer la production et la société. Lutte avec nous pour construire une telle société. Deviens membre du MAS !

  • Le gouvernement reste sourd aux revendications de la rue

    JEUDI 21 NOVEMBRE la colère blanche est descendue dans la rue. Il s’agit de la énième journée d’action du secteur non marchand: grèves et manifestations dans plusieurs villes. Malgré la brève période de mobilisation et le désarroi renforcé par les informations contradictoires diffusées dans les journées avant la journée d’action, la mobilisation était large. Dans plusieurs villes des milliers de travailleurs sont descendus dans la rue pour donner de la voix.

    Correspondant

    La Colère Blanche ne se limite plus aux hôpitaux, mais s’est élargie à d’autres catégories de travailleurs comme les éducateurs. Notre plate forme de revendications comporte: la création de 25.000 emplois, la diminution du temps de travail vers les 36 heures, un 13e mois et l’alignement des salaires sur ceux du secteur privé (ce qui signifierait une hausse de salaire de 10,5%).

    Manque de moyens?

    Les revendications du non marchand ne sont pas seulement valables pour les travailleurs du secteur, elles sont aussi importantes si l’on veut une société qui continue de fournir des services convenables à la population.

    "Il n’y a pas de moyens", rétorque-t-on souvent au cabinet de Vervotte, ministre flamande, et celui de Demotte, son collègue au gouvernement fédéral. Qui plus est, Frank Vandenbroucke a proposé un blocage des salaires pour les deux années prochaines. La réaction de Walter Cornelis de la LBC (la centrale flamande du syndicat CSC pour les employés) dans Visie (publication de la CSC flamande): "Chaque fois que nous avançons nos revendications, on nous dit ‘il n’y a pas d’argent’. On doit oser faire des choix! Les soins de santé et le bien être sont des préoccupations importantes des Flamands. Nous attendons un politicien qui ose s’opposer aux baisses d’impôts. Alors à ce moment, il y aura suffisamment d’argent pour de bons services."

    Walter Cornelis montre à juste titre le problème: aucun parti ne défend les intérêts des travailleurs du non marchand et les usagers des services.

    Il en a pour un bon moment s’il attend cela des partis actuellement représentés au parlement. Tous adhèrent à la logique de gestion du système capitaliste. Concrètement cela implique se mettre à genoux face au chantage patronal et face à la concurrence des pays voisins qui baissent les salaires et les impôts. Naturellement cela laisse peu de marge de manoeuvre pour organiser le bien être et les soins de santé. Les syndicats devraient rompre définitivement avec leurs “amis” aux gouvernements.

    Un syndicalisme combatif et démocratique ressusciterait de nouveau un enthousiasme parmi la population pour se battre pour ses droits, sentiment qui fait actuellement défaut. En même temps, l’idée d’un nouveau parti des travailleurs pourrait vivre parmi ces dizaines de milliers qui manifestent et font la grève pour défendre leurs conditions de travail et de salaire.

    Il faut un plan d’action

    Pour réaliser une mobilisation étalée dans le temps, les directions syndicales doivent élaborer un plan d’action qui couvre plusieurs mois car c’est une lutte étalée dans le temps. Afin de mobiliser les collègues dans le non marchand, on doit leur donner une perspective claire de l’aboutissement des actions. Il est primordial d’arriver à des négociations ouvertes et franches entre syndicats, tant au sommet qu’à la base.

    Le gouvernement essaie d’affaiblir la solidarité dans le secteur en tentant de dresser les différentes catégories de travailleurs les uns contre les autres. Il faut cesser les manoeuvres entre les différents appareils syndicaux. Il est clair pour nous que le gouvernement provoque les syndicats en négociant derrière leurs dos avec les organisations corporatistes des infirmières. Cette tactique vise à faire quelques concessions aux infirmières (qui représentent le gros du potentiel de la force mobilisatrice de la Colère Blanche), comme sur les normes du personnel (le nombre d’infirmières par lit) afin de les détacher des autres catégories de travailleurs du non marchand.

    Dans beaucoup d’institutions, le front commun syndical ne demeure qu’une formule de politesse au lieu d’une union réelle des forces. Afin de court circuiter les manoeuvres entre les différents appareils syndicaux, nous avons entamé la création d’un réseau de membres du MAS, délégués ou militants syndicaux du secteur (SETCa, CGSP, CNE, LBC). Nous envisageons de nous rencontrer afin d’échanger les expériences, les informations (que tel syndicat passe en silence pour l’autre ou qui sont consciemment échangées trop tard). Nous avons aussi entamé une publication sectorielle du MAS: Hypertension. Dans le passé, nous sommes déjà intervenus avec des tracts. En donnant un titre à notre publication nous voulons être plus visibles, comme avec le bulletin Modèle 9 pour nos camarades postiers.

  • Succès de la manifestation contre la violence fasciste

    A l’appel de Blokbuster (notre campagne néerlandophone de jeunesse antifasciste) et du MAS, 200 jeunes et habitants de Turnhout ont manifesté pour protester contre une série d’incidents violents causés par l’extrême droite. Lors du dernier incident, le 20 mai, un groupe skinheads avait passé à tabac de jeunes immigrés et avait vandalisé magasins et voitures. La manifestation a mis en évidence que la violence n’est pas acceptée par la majorité de la population. Nous avons mobilisé parmi la jeunesse et dans les quartiers populaires. Les réactions étaient partout très positives, car la violence nazie y est largement connue et abhorrée.

    Simon Van Haeren

    La manifestation s’est déroulée sans heurt, malgré les quelques skinheads présents dans la ville afin de nous déstabiliser. Cela prouve qu’ils procèdent à une campagne violente d’inspiration politique. A Turnhout, Blokbuster a toujours souligné l’implication de skinheads étrangers à la ville qui s’étaient rassemblés plus d’une fois dans le café local du Blok (De Schalmei), ce qui prouve qu’au moins des mandataires locaux du Blok les soutiennent. Notre service d’ordre était bien préparé et la police a arrêté trois fascistes. Les autres «courageux» ont alors préféré se replier.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit

    La manifestation a mis en évidence plusieurs choses. D’abord, nous avons montré à quel point les skinheads d’extrême droite sont isolés parmi la jeunesse et dans les quartiers. Une manifestante nous déclarait: «Un collègue à moi a eu une discussion devant sa porte avec un membre du MAS. Je trouve qu’il faut signaler que nous, les habitants du quartier, n’acceptons pas qu’une bande de skinheads enfonce nos quartiers dans l’insécurité. On devrait organiser plus de manifestations comme celle-ci, avec plus de monde.» En effet, beaucoup d’habitants du quartier ont acheté le journal ou ont rejoint la manif en cours de route. C’est de cette façon que nous pouvons construire une réelle alternative au Vlaams Blok. C’est pourquoi, à la manifestation, nous avons établi le lien entre la croissance de l’extrême-droite et la nécessité d’une lutte unifiée contre la politique antisociale. Deuxièmement, la manifestation a rendu claire la nécessité d’une force organisée afin de mettre au clair l’isolement de l’extrême-droite. En ce sens-là, la manifestation était une victoire. Beaucoup d’immigrés qui auparavant n’étaient pas organisés, ont manifesté avec nous. L’appel à être actifs avec nous, surtout dans la campagne pour une nouvelle Marche Jeune (voir la dernière page) a convaincu 32 personnes de donner leur adresse. C’est ainsi que nous pouvons construire un contre-poids mobilisateur contre la politique d’austérité du patronat et du gouvernement.

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