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Comment renforcer la lutte anticapitaliste en Amérique Latine ?
LA GAUCHE AU POUVOIR EN BOLIVIE
Ces dernières années, nous avons assisté à une percée des régimes de gauche en Amérique Latine. Chavez, au Venezuela, a été suivi par Morales en Bolivie et, ailleurs aussi, la radicalisation s’est exprimée dans le renforcement des forces de gauche. Nous voulons analyser comment ces développements positifs peuvent être sauvegardés et étendus. Nous avons discuté avec HANNES, un membre du PSL qui a passé ces six derniers mois en Bolivie en tant qu’étudiant Erasmus.
COMMENT ET POURQUOI UN RÉGIME DE GAUCHE EST-IL ARRIVÉ AU POUVOIR EN BOLIVIE ?
‘‘La Bolivie a une histoire faite d’exploitation, d’oppression, de guerres (civiles),… Le colonialisme espagnol a été suivi par le néocolonialisme, entre- autres, des Etats-Unis, avec le soutien de la politique néolibérale de la bourgeoisie bolivienne. Ces années de sang, de sueur et de larmes ont laissé des traces.
‘‘Entre 58 et 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté (avec moins de 2 dollars par jour) et environ la moitié d’entre eux connait l’extrême pauvreté (moins de 1 dollar par jour). Le fossé entre riches et pauvres est véritablement devenu un gouffre. Selon le Ministre du Développement économique Xavier Nogales, un riche gagne en moyenne 90 fois plus qu’un pauvre.
‘‘La Bolivie a un potentiel énorme avec un sol fertile, des minerais de grande valeur, du pétrole, et la deuxième plus grande réserve de gaz naturel d’Amérique Latine. Mais jusqu’à présent, ce sont les multinationales et la bourgeoisie bolivienne qui ont profité de ce potentiel. Ce n’est guère surprenant que les travailleurs et les paysans de Bolivie s’opposent à cette injustice.
‘‘Cette résistance n’est d’ailleurs pas nouvelle, la Bolivie jouit d’une histoire de luttes ouvrières et paysannes particulièrement riche. Ainsi, le pays a connu en 1952 une véritable révolte de la classe ouvrière et des paysans, épisode connu sous le nom de ‘‘Révolution d’avril’’. La classe ouvrière, armée, est parvenue à accomplir de grandes réformes (notamment la nationalisation de toute une série de mines) et a mis un terme au régime féodal qui opprimait les paysans. Plus tard, le pays a connu une première grande réforme agraire ainsi que l’instauration d’un enseignement de base pour les enfants des ouvriers et des paysans dans les villages.
‘‘Plus récemment, il n’y a même pas 10 ans, les masses se sont soulevées contre la ‘‘guerre de l’eau’’ et ont obtenu l’expulsion immédiate des grandes multinationales qui s’étaient accaparées l’approvisionnement en eau. Trois ans plus tard, c’était le triomphe de la ‘‘guerre du gaz’’ et, en 2005, un mouvement de masse encore plus grand s’est dressé pour exiger la nationalisation complète de l’industrie gazière, mouvement qui a éjecté deux présidents néolibéraux.
‘‘En reprenant les revendications du peuple dans leur programme, Evo Morales et son MAS (Movimiento al Socialismo) sont parvenus à remplir le vide politique. Aux élections de 2005 et 2009, le MAS a remporté des scores électoraux record. Aujourd’hui, le MAS reste toujours extrêmement populaire, mais cela peut changer. La population exige des réformes plus radicales et ne tire aucun avantage des mesures actuellement très limitées du gouvernement de Morales. Si ce gouvernement ne va pas plus loin, les masses sont prêtes elles- mêmes à lutter pour obtenir plus.
‘‘Cette confiance s’est reflétée, entre autres, dans la grève des fonctionnaires du 9 mai dernier. Les grévistes revendiquaient une hausse salariale de 12,5% contre les 5% promis par le gouvernement (entre 2003 et 2005, les salaires n’avaient augmenté que de 3 à 4%).’’
QUE SIGNIFIE LE RÉGIME DU MAS POUR LA POPULATION ?
‘‘Après son élection, Evo Morales a procédé à la nationalisation du secteur de l’énergie. Mais cela ne consiste qu’en des joint-ventures où 20% des entreprises se trouvent toujours aux mains des multinationales, les 80% restants étant sous contrôle de l’Etat. Il n’y a donc pas de nationalisation complète sous contrôle des travailleurs, mais les revenus de l’Etat issus du secteur énergétique ont été décuplés (de 200 millions de dollars en 2006 pour 2 milliards en 2008).
‘‘Ces revenus ont donné l’espace nécessaire à Morales pour mettre sur pieds ses célèbres Bonos (projets sociaux). Avec ces projets, Morales a pu assurer des subsides scolaires, des pensions, des allocations pour les dépenses de soin et la gratuité de certains produits de base. Si ces Bonos sont évidement les bienvenus pour la population pauvre, ils n’ont toutefois conduit à aucun changement fondamental.
‘‘Pour l’instant, la réforme agraire n’a qu’à peine été concrétisée. Morales a réparti 500.000 hectares de terres des grands propriétaires en faveur de la population paysanne. Cela semble être un pas important en avant, mais les terres touchées étaient inoccupées car économiquement inintéressantes. En fait, Morales ose s’en prendre relativement fortement aux intérêts des multinationales étrangères mais, face à la bourgeoisie nationale et aux grands propriétaires terriens, il est extrêmement prudent.
‘‘Enfin, une nouvelle constitution a été instaurée, assurant plus de droits et d’autonomie pour la population amérindienne. Après des décennies de racisme et de discrimination, cette avancée est très importante. Une nouvelle constitution ne met pas immédiatement fin au racisme, mais c’est une aide précieuse dans le cadre de la lutte contre le racisme et les discriminations. Il n’a d’ailleurs pas été seulement question de discrimination raciste, mais aussi sexuelle ou d’orientation sexuelle.’
COMMENT PEUT-ON SAUVEGARDER ET ÉLARGIR CES RÉFORMES ?
‘‘Ces réformes représentent un pas important en avant pour les marxistes et pour les mouvements sociaux en général. Les victoires électorales successives du MAS ont temporairement affaibli la droite capitaliste. Mais pour garantir que la droite ne puisse retrouver son ancienne position, le MAS doit consolider son soutien parmi la population.
‘‘En général, les marxistes soutiennent de façon critique les candidats du MAS. Nous défendons les réformes de ces dernières années et luttons contre la droite. Mais afin d’éviter le retour de la droite, le régime doit rapidement opérer plus de changements fondamentaux.
‘‘Nous ne pouvons pas abandonner la lutte contre la droite et pour une rupture avec le capitalisme à la direction du MAS. Un changement socialiste de société n’est possible qu’en se basant sur la mobilisation active de la base de la société. A la place de cela, le gouvernement du MAS a instauré par en haut des réformes limitées et a tenté d’obtenir des compromis avec le système capitaliste. Cela n’est pas tenable à long terme.
‘‘La frustration est déjà bien présente parmi les travailleurs et les militants qui ont porté Morales au pouvoir parce que les choses ne vont pas plus loin et qu’il n’y a eu aucune rupture fondamentale avec le capitalisme et le latifundisme (structure agraire héritée du féodalisme). Cette frustration a régulièrement entraîné des actions, une lutte qui pourrait s’accroître au cas où le gouvernement ne serait plus en état de maintenir les actuelles concessions limitées dans ce contexte de crise économique. Vouloir temporiser la situation ne conduira qu’à un recul et c’est ce processus qui se développe pour l’instant. L’instauration d’une économie démocratiquement planifiée à la place du capitalisme est une nécessité.
‘‘Nous avons également assisté à un renforcement de la bureaucratie à l’intérieur du gouvernement et du MAS lui-même. Lors des élections locales du 4 avril, beaucoup de candidats du MAS ont ainsi été désignés par la direction nationale et non par des élections à la base. Parmi ces candidats, certains n’ont aucun lien avec les mouvements sociaux ou la lutte des travailleurs. Des protestations ont suivi, mais la direction n’en a pas tenu compte, ce qui a conduit à une certaine désillusion. Le régime tente aussi d’éviter les mobilisations et les actions indépendantes en incorporant la direction des mouvements sociaux à l’appareil d’Etat.
‘‘D’autre part, des capitalistes de droite ont également été acceptés dans le parti, selon l’argument que des compromis seraient ainsi possibles. Ce pragmatisme a connu de tristes sommets quand même quelques dirigeants d’une organisation d’extrême-droite ont été acceptés dans le MAS à Santa Cruz. La direction du MAS estime que les candidats de droite dans les provinces riches en minerais sont des gages de victoire. Elle sous-estime le danger de cette stratégie. Les opportunistes de droite serviront les intérêts du monde des affaires et des grands propriétaires terriens. Pour la droite, la position que lui offre le MAS est une opportunité de se renforcer et de lutter contre les réformes. Mais par-dessus tout, cela isole le parti de sa base véritable.
‘‘Afin de lutter contre ces développements, les ouvriers, les paysans et les jeunes qui ont porté ce régime de gauche au pouvoir doivent se battre pour assurer un contrôle démocratique sur le MAS, sur les campagnes et sur la direction du parti. La base du MAS est déjà très fortement organisée, elle doit utiliser cette force pour s’emparer elle-même du contrôle sur son parti. A ct effet, des comités locaux de membres du MAS peuvent être érigés tandis que des syndicats et des organisations paysannes peuvent s’organiser et lutter contre la bureaucratisation et pour le contrôle ouvrier sur le gouvernement et sur l’économie.
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Tous ensemble pour plus de pouvoir d’achat et pour l’emploi!
Augmentations continuelles des prix de l’énergie, du logement, de la nourriture,… Avec nos salaires, on peut aujourd’hui bien moins faire qu’avant. La société regorge pourtant de richesses, mais elles sont constamment plus concentrées dans quelques mains seulement.
Tract du MAS/LSP
En automne, les patrons et le gouvernement vont dénoncer la fameuse “spirale salaire-prix”. Si on demande plus de salaires, cela va conduire à de plus hauts prix, vont-ils affirmer. Et nous qui pensions que c’était les patrons qui déterminaient à quels prix ils vendaient leurs produits et leurs services! Ils ont engrangé des profits record ces dernières années, ils pourraient laisser tomber un peu de ces profits en augmentant les salaires sans augmenter les prix, maintenant que le coût de la vie grimpe. Mais ça, c’est un tabou. Sur la rapacité des patrons, on n’a encore rien entendu dire au parlement. Les syndicats sont les seules organisations qui prennent encore en main la défense des pauvres et des travailleurs ainsi que leurs familles. Leur combativité est hélas trop limitée parce que les dirigeants des syndicats continuent à mettre leurs espoirs dans le PS et – dans une moindre mesure – dans le CDH. Tous les partis au parlement défendent cependant une politique de bas salaires et allocations et de cadeaux au patronat. Ainsi le gouvernement peut-il – comme au temps du Plan Global et, plus tard, du Pacte des Générations – attendre que la lutte soit finie : il n’y a quand même pas d’alternative politique. Les revendications de la majorité de la population n’entrent même pas en ligne de compte au parlement.
TOUS ÉGAUX ?
Jusqu’ici, le gouvernement n’a rien fait, sauf se bagarrer autour d’une réforme d’Etat. Entre-temps approche une grave crise économique. Des fermetures d’entreprises, des restructurations conséquentes, un chômage galopant, des assainissements douloureux, un démantèlement renforcé des services publics, des soins de santé et de la sécurité sociale nous attendent en l’absence d’une alternative à la politique actuelle.
Les patrons et les actionnaires n’ont pu que se réjouir de la croissance économique de la période passée. Pour nous, elle n’a signifié que des augmentations salariales « modérées » ou des allocations bien loin derrière le coût de la vie pour les malades, les pensionnés et ceux qui ont malheureusement perdu leur emploi.
L’année passée, les 30.000 plus grosses entreprises de Belgique ont réalisé un profit de 77 milliards d’euros, c’est a dire largement 30.000 euros par famille en Belgique. Voilà où sont passés nos sous. Ceux qui ont vu leur fortune augmenter de façon spectaculaire ces dernières années sont précisément ceux qui maintenant crient le plus que les augmentations salariales pour les travailleurs ne sont pas réalisables!
UNITE DANS LA LUTTE
Avant l’été, plus de 100.000 travailleurs ont manifesté et fait grève pour plus de pouvoir d’achat. L’unité entre travailleurs flamands, bruxellois, wallons et germanophones est d’une importance cruciale. Sinon, ils vont nous voler, l’un après l’autre, tout ce que nos parents et grands-parents ont acquis par leurs luttes après-guerre.
Tous les partis au parlement craignent cette unité et essayent de semer la division. Les plus pauvres sont systématiquement utilisés comme boucs émissaires. Ce ne sont néanmoins pas eux les profiteurs, mais la petite élite de super-riches : une minorité infime qui cependant reçoit plus de la moitié de la richesse produite pas les travailleurs. La majorité de la population peut se battre pour ce qui reste.
FGTB ET CSC: CASSEZ LES LIENS AVEC LE PS ET LE CDH!
Les travailleurs devraient pouvoir utiliser leurs syndicats pour sortir de cette impasse. Nous avons en effet besoin d’un parti qui reprenne en main la lutte contre la politique néolibérale, d’un parti qui organise les travailleurs, les jeunes, les pensionnés, les pauvres, les femmes, les immigrés,… afin de lutter pour des allocations plus élevées, pour une augmentation du salaire brut en plus de l’indexation, pour l’abolition des TVA socialement injustes sur les produits de première nécessité, pour des services publics accessibles et de bonne qualité, pour le rétablissement complet de l’index, pour la construction de logements sociaux, etc.
Les directions syndicales comptent malheureusement toujours sur le PS, le SP.a, le CD&V et dans une moindre mesure sur le CDH et Ecolo. Ces 25 dernières années, ces partis ont utilisé leur « lien » avec le mouvement ouvrier uniquement pour faire avaler aux travailleurs les coupes budgétaires. En automne, nous devons sortir de nouveau massivement dans la rue pour éviter que la facture totale de la crise économique ne nous retombe dessus. Le 28 juillet, la Centrale Générale de la FGTB avait publié un appel derrière lequel le MAS ne peut que se ranger: "il y a dans ce pays encore une gauche politique, elle devrait utiliser toute son énergie et sa créativité pour élaborer une autre politique fiscale et de salaire. Il faut complètement casser avec la politique libérale."
Au parlement, il n’y a plus de parti de qui une telle chose peut être attendue. Après 20 années de participation gouvernementale du PS et du SP.a, c’est limpide. Les deux partis extra-parlementaires les plus grands, le PTB et le MAS, ne sont malheureusement pas capables, même ensemble, de faire sortir une telle "gauche politique" hors d’un chapeau. Un rassemblement des forces dans un cartel pour les élections européennes de juin 2009 (pour lequelles le MAS a lancé un appel) serait toutefois déjà un pas en avant.
AVEC ET AUTOUR DE LA BASE SYNDICALE, IL NOUS FAUT UN PARTI SYNDICAL!
Le MAS appelle déjà depuis quelques années à la création d’un nouveau parti large des travailleurs. Un parti apte à réunir tous les courants préparés à se battre contre la politique néolibérale. Une première réelle tentative d’y parvenir – le Comité pour une Autre Politique (CAP), né de la lutte contre le Pacte des Générations – a malheureusement échoué.
Un tel parti des travailleurs devrait pouvoir se baser sur les expériences de la base syndicale, aussi bien pour son programme que pour ces principes de fonctionnement. Les 115.000 candidats aux élections sociales représentent leurs collègues et ne reçoivent pour cela aucun euro cent en plus. Un parlementaire d’un tel parti utiliserait sa dotation parlementaire pour construire le mouvement et pour soutenir la lutte. Dans un tel parti, les travailleurs pourraient discuter ensemble d’un programme et d’une stratégie. C’est de cela qu’on parle quand on appelle à la création d’un parti syndical.
Un tel parti devrait – sur base des expériences des syndicalistes dans la lutte – également prendre en main la défense des plus faibles dans la société – immigrés, femmes, personnes handicapées, mais aussi, et toujours plus, les travailleurs jeunes et plus âgés. Tant que des groupes de travailleurs recevront des salaires et des contrats pires que « la normale » et disposeront de moins de droits que la normale, une pression pèsera lourdement sur les salaires et les droits de tous. Pour cette raison, des droits égaux pour tous est une revendication importante pour le mouvement ouvrier. A l’avidité des patrons, nous opposons la solidarité.
LE NEOLIBERALISME = LE VOL DU SIECLE
Les néolibéraux nous ont promis qu’une politique au bénéfice des riches entraînerait une croissance économique et donc des avantages pour tout le monde. La crise financière et économique prouve qu’il s’agissait d’un mensonge. Avec la politique néolibérale, les riches sont devenus supers riches. Nos services publics, fonds de pension et sécurité sociale ont été vendus pour une bouchée de pain. Tout s’est transformé en cadeaux pour les riches. Aujourd’hui, la facture arrive sur table et ils veulent nous faire payer pour la ripaille des capitalistes. Si les profits étaient privés, les pertes vont devoir être portées par la collectivité.
Un programme socialiste pour le pouvoir d’achat !
- Pas touche à l’index ! Pour un index qui représente le coût réel de la vie !
- Pour un salaire minimum net de 1.500 euros !
- Abolition de la TVA sur les produits de première nécessité !
- Pour de vrais revenus de remplacement, liaison des allocations au bien-être !
- Pour un programme massif publiquement financé de construction de logements sociaux de qualité !
- Abolition des Intérêts notionnels et des autres cadeaux néolibéraux aux patrons !
- Pour un impôt sur les grandes fortunes !
- Pour une répression sévère de la fraude fiscale !
- Pour la semaine des 32 heures, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire !
- Pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie comme les secteurs bancaire, énergétique, alimentaire,… Ceux-ci doivent être orientés en fonction des besoins, pas des profits.
- Pour une société socialiste sous le contrôle démocratique des organes des travailleurs et de leurs familles !
SOUTENEZ LA CAMPAGNE DU MAS
Le MAS est un parti actif qui ne parle pas seulement du socialisme comme d’un idéal lointain, mais qui ambitionne de réaliser une société basée sur le socialisme démocratique. Ce n’est pour nous aucunement un slogan vide de sens ou de la nostalgie, mais bien un objectif concret auquel nous travaillons chaque jour. Tous les problèmes fondamentaux dans notre société puisent leur source au sein du système capitaliste, dans lequel uniquement les profits d’une petite poignée de capitalistes sont centraux.
Le socialisme n’est viable que construit par en bas, quand l’économie est sous le contrôle de structures démocratiques, directement élues par les travailleurs. Et comme les victoires des travailleurs ne savent être acquises et maintenues que sur le plan international, le MAS fait partie d’un parti mondial, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).
Là où nous le pouvons, nous prenons nous-mêmes des initiatives et nous jouons un rôle dans le soutien des travailleurs, des jeunes, des femmes et des immigrés. Nos jeunes jouent souvent un rôle décisif dans des mobilisations importantes contre le racisme, contre la guerre et pour la défence de l’environnement. Nous avons posé nos premiers pas au niveau électoral avec des participations modestes aux élections parlementaires et communales.
Avec l’appel pour un parti syndical, nous voulons mener, au sein du mouvement pour plus de pouvoir d’achat, un débat sur la manière de poser à nouveau des revendications politiques offensives. Le MAS va soutenir au mieux de ses possibilités chaque initiative capable de signifier un pas en avant crédible sur ce plan.
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Ne soyez pas seulement en colère, devenez actifs !
Ce ne sont pas les activités qui ont manqué durant la première moitié de l’année. Après, entre autres, des actions antiracistes, antisexistes, antihomophobes et pour l’augmentation de notre pouvoir d’achat, le premier bilan à tirer de l’année est extrêmement positif. En espérant que ce (trop) bref aperçu vous convaincra de vous aussi devenir actif dans la lutte !
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Pourquoi j’ai rejoint
J’ai rencontré les militants du M.A.S. par hasard, et, après de longues discussions, j’ai décidé de les rejoindre car j’ai eu envie de défendre activement et d’afficher des opinions qui étaient les miennes depuis longtemps mais n’avaient pas trouvé leur terrain d’expression.
Au M.A.S. on partage un idéal, mais chacun garde sa liberté tout en étant unis dans l’effort des actions de lutte concrètes qui donnent de vrais résultats. C’est cet aspect concret (sur le terrain lors des luttes et des grèves, en contact avec les syndicats) qui m’a définitivement décidé.
Enfin, j’y ai rencontré plein de gens sympathiques, qui aiment faire la fête, qui ne jugent pas, et avec qui je partage des convictions, ce qui n’est pas négligeable !
Je suis déjà depuis 17 ans dans une famille d’accueil et j’ai eu beaucoup de sœurs adoptives. Les raisons pour lesquelles elles ont été (parfois temporairement) placées ne différaient pas beaucoup, même si elles venaient de différentes familles. Pour quelles raisons ? Parce qu’elles étaient des filles, considérées comme des êtres inférieurs et traitées comme telles. Elles avaient été dès leur plus jeune âge (en gros depuis qu’elles pouvaient marcher) victimes de l’industrie du sexe (oui, même en Belgique), brutalisées par leurs parents, nourries avec de la nourriture pour chien,… Et pourquoi ? Oui, parce que ce n’étaient que des filles.
Ce n’est qu’une chose parmi la liste infinie de ce qui doit changer. C’est pour cela que j’ai rejoint les anarchistes pendant une période. Dans ce groupe anarchiste, il y avait beaucoup d’actions, de discussions,… sur les choses à changer pour changer le monde (selon les anarchistes). Mais il n’y avait pas de discussion sur la raison pour laquelle les choses sont comme elles sont, on ne regardait pas la cause. On cherchait des solutions pour les problèmes sociaux, sans s’en prendre au cœur du problème et au pourquoi des choses. C’est pour cela que j’ai quitté ce groupe anarchiste et que je suis devenu membre du MAS. Il y a plus d’espace de discussion et donc plus d’espace pour s’en prendre aux choses en partant de leur dialectique.
Le MAS-LSP lutte pour une société dont la production serait orientée vers les besoins de chacun et non plus vers les profits d’une poignée de parasites. Pour cela, nous avons besoin d’un parti où les membres ne paient pas seulement une cotisation, mais sont réellement impliqués de façon active dans la prise des décisions, dans l’organisation et la réalisation des actions,… En bref : efficacité et démocratie dans la lutte pour le socialisme. Nos membres diffusent donc l’Alternative Socialiste, récoltent le fonds de lutte nécessaire pour mener nos campagnes, participent aux réunions hebdomadaires, etc. En fonction, bien sûr, de la formule marxiste : « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. »
Ces six derniers mois uniquement ont été entre autres, l’occasion de luttes…
…antiracistes
Au début du mois de mars, pas moins de 1.200 personnes ont participé à Gand à notre manifestation anti-NSV, peu de temps après une première mobilisation du côté francophone depuis longtemps. Fin janvier, nous avions ainsi manifesté contre la venue de Jean-Marie Le Pen à Bruxelles ainsi que le 1er mai à Charleroi contre le groupe néofasciste Nation. Ces mobilisations étaient certes moins massives (respectivement +/- 70 et 300 manifestants) mais constituent des pas importants dans la construction de la lutte contre le racisme et le fascisme en Belgique francophone. De plus, à l’ULB, Etudiants de Gauche Actifs (EGA, notre cercle étudiant) a activement participé au comité de soutien aux sans-papiers en lutte à l’ULB. Nos membres et nos sympathisants ont joué un rôle clé dans la construction de cette lutte.
…antisexistes
En mars, nous avons également organisé une manifestation avec des organisations de femmes iraniennes et kurdes pour la journée internationale des femmes. Une telle manifestation n’avait plus vu le jour en Belgique depuis des années. Les 600 manifestants réclamaient des droits démocratiques égaux pour les femmes dans le monde néocolonial, mais luttaient également contre l’exploitation économique dont sont plus fortement victimes les femmes partout dans le monde. Cet évènement et la campagne qui l’a précédé nous ont permis de réunir de nombreux contacts, en Belgique et ailleurs, pour l’organisation de nouvelles actions à l’avenir.
…anti-homophobes
Cette année, la Gay Pride a été l’occasion pour nous d’intervenir politiquement dans l’évènement avec les membres de notre nouvelle commission LGBT. Nous y avons mis en avant la nécessité de lutter contre l’homophobie, contre l’intolérance qui croît à mesure que le pouvoir d’achat diminue ainsi que contre la commercialisation de la Gay Pride.
…pour plus de pouvoir d’achat
De janvier à juin, nous avons été également présents dans les différentes luttes des travailleurs à travers le pays pour l’augmentation du pouvoir d’achat : des grèves du secteur automobile à celles des services communaux, en passant par celles des hôpitaux, des transports en commun ou encore avec la semaine d’action de juin. Allons chercher l’argent là où il est : dans les coffres des grosses entreprises et les poches des gros actionnaires qui chaque année avalent plus de milliards d’euros de profits et de dividendes !
Rejoignez nos rangs !
Alors que plus de 40% de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour, la fortune cumulée des millionnaires équivaut à 3 fois et demi le PIB américain (50.000 milliards de dollars). Dégoûtés ? Révoltés ? Ne restez pas seuls dans votre coin, rejoignez le MAS/LSP et la lutte pour une alternative socialiste!
CALENDRIER de nos campagnes:
- De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
- 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
- 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
- 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
- 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
- 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes
Soutenez notre travail, faites un don au MAS/LSP !
Versez votre don ou un soutien mensuel (par ordre permanent bancaire) sur le compte n° 001-2260393-78 avec la communication « don ».
Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter : info@socialisme.be ou finances@lsp-mas.be.
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Liens:
- Résistance internationale contre le capitalisme!
- Appel international à protester contre le “Congrès anti-islam” à Cologne le 20 septembre, par Claus Ludwig
- Pas de sexisme dans mon festival!
- Jeunesse : Cette société n’offre aucun avenir !
- Catégorie "Jeunes" de ce site
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Tract de campagne de Résistance Internationale
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Manif sans-papiers réussie !
"Libérez nos camarades sans-papiers!"
Ce mercredi 7 mai, 500 personnes avec ou sans papiers venant de plusieurs pays européens se sont réunies sur la Place du Luxembourg pour réclamer la suppression de tous les centres fermés. Beaucoup d’organisations étaient présentes, dont les syndicats ainsi que les étudiants et les sans-papiers de l’ULB qui ont quitté leur université pour les rejoindre.
EGA-ULB
La délégation de l’ULB était très dynamique, très combative, et elle a fait une minute de silence en mémoire du sans-papier mort dans un centre fermé. Motivés, les étudiants de l’ULB ont ensuite décidé de partir en manifestation rejoindre l’Office des Etrangers sous le slogan « Libérez nos camarades sans-papiers ! ». Ils sont passés dans les quartiers populaires de Bruxelles où a résonné « Première, deuxième, troisième générations… nous sommes tous des enfants d’immigrés ! ». Plusieurs habitants ont rejoint le cortège.
Après avoir manifesté devant l’Office en réclamant la libération des 13 sans-papiers toujours enfermés dans des centres-fermés après la rafle du 29 avril, le cortège s’est dirigé vers le Béguinage en passant par le Boulevard Anspach et devant la Bourse, parcours traditionnel des manifestations syndicales.
L’action s’est terminée par un cercle symbolique devant l’Eglise du Béguinage où continue l’occupation par les sans-papiers (qui ont par ailleurs commencé une grève de la faim ce matin).
Les Etudiants de Gauche Actifs ainsi que les membres du MAS ont été très présents dans l’animation. 32 exemplaires de l’Alternative Socialiste – le mensuel du MAS – et 50 exemplaires de l’Egalité – le journal d’EGA – ont été vendus (c’est-à-dire tout ce que nous avions sur nous…) et 80 euros de fonds de lutte ont été récoltés pour poursuivre nos campagnes.
Pour en savoir plus
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Chercheurs. Action pour un statut unique et convenable
Le 20 mars dernier, les trois organisations syndicales et quelques organisations du personnel ont organisé « La journée des chercheurs » à l’Université Catholique de Leuven (KUL). L’initiative avait été lancée par une pétition de Jon Sneyers, chercheur à la KUL et militant de la LBC (la CNE en Flandre), contre les statuts inégaux et souvent très mauvais des chercheurs.
Cette pétition, qui revendique l’alignement vers le haut des salaires, a obtenu un grand succès : plus de 1.400 chercheurs l’ont signée. Parallèlement, une campagne commune a été lancée dans les universités d’Anvers, de Bruxelles et de Louvain où, à chaque fois, des militants ou des délégués syndicaux, membres du MAS, ont popularisé l’initiative. La journée des chercheurs a rassemblé une soixantaine de chercheurs qui ont expliqué leurs griefs au chef du cabinet du ministre flamand de la politique scientifique, Patricia Ceysens (Open VLD).
Aujourd’hui, des chercheurs liés aux universités qui connaissent la même fonction et la même ancienneté peuvent avoir, selon leur source de financement, plusieurs milliers d’euros de différence salariale par an. De plus, les règles sont différentes pour le calcul de la pension, le congé de maternité, l’ancienneté, la demande de congé,… quand les règles existent !
Les statuts injustes actuels sont issus du Plan Global du gouvernement Dehaene de 1993. Les chercheurs ont été transformés de travailleurs à part entière de l’université en « étudiants du troisième cycle » et les contrats de travail réguliers ont systématiquement été changés en contrats sur base d’une bourse exonérée d’impôts : le « doctorant boursier » était né.
Les boursiers peuvent être employés par le Fonds de la Recherche Scientifique, par l’Institut pour la Science et la Technologie ou par l’université elle-même. Tous utilisent des normes différentes, ce qui explique que les salaires nets varient de 1.122 euros (les chercheurs venant de pays en « voie de développement ») à 1.713 euros (boursiers FRS).
Les universités ont été calmées par l’argument que, grâce à ces bourses peu élevées et exemptées de précompte professionnel, il leur serait possible d’engager plus de chercheurs sans augmenter les dépenses, ce qui ferait monter le nombre de publications scientifiques et rapporterait donc davantage, puisque les subsides y sont liés. Mais pour les chercheurs, cette exonération d’impôts n’a que des désavantages: la pension est calculée sur base du salaire brut, elle entraîne des revenus de remplacement plus bas (p.ex. en cas de congé maternel), il n’y a pas de primes fiscales (p.ex. un prêt hypothécaire), les crèches ne sont pas déductibles,…
Tout cela contredit la propagande des dirigeants gouvernementaux. On parle toujours de la nécessité d’investir en technologie et en recherche scientifique puisque l’avenir se situerait dans les secteurs de pointe. Mais, parallèlement, on n’est pas prêt à offrir un emploi convenable à ceux qui «produisent» la science.
La campagne a fait monter la pression sur la ministre pour aligner les statuts. Parallèlement, avec les militants syndicaux, nous avons popularisé l’idée que des améliorations peuvent être acquises par une mobilisation active parmi les chercheurs, un groupe qui n’est pas toujours facile à mobiliser.
Mais pour remporter des victoires réelles contre le néolibéralisme – qui est à la base du problème du statut des chercheurs comme de bien d’autres – c’est une lutte politique consciente de grande ampleur qui devra être menée.
Pour en savoir plus
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Derrière la bagarre communautaire se cache une unité néolibérale
Partout en Europe des gouvernements de droite dressent des plans ou prennent des mesures pour miner le niveau de vie des travailleurs, pour démanteler encore plus la sécurité sociale et pour limiter les possibilités de résistance collective contre ces mesures.
Geert Cool
Dans notre pays aussi, tous les partis traditionnels veulent mener une telle politique, et cela quelle que soit la coalition gouvernementale qui sortira finalement du jeu. Les partis flamands demandent une régionalisation plus forte pour pouvoir mener en Flandre une politique néolibérale plus dure. Les partis francophones s’y opposent mais déclarent qu’ils sont eux aussi prêts à mener des attaques aussi dures à condition que ce soit dans le cadre fédéral.
L’enjeu ne manque pas d’importance. Depuis le début des négociations, on parle d’instaurer un service minimum lors de grèves dans le transport public. L’organisation des élections sociales de 2008 est mise en danger par la résistance à la création de conseils d’entreprise dans les entreprises à partrir de 50 travailleurs.
La dernière note du formateur Leterme affirmait que la croissance des dépenses pour la sécurité sociale devrait être inférieure à celle de la croissance économique. Les diminutions des charges patronales seraient de cette manière payées par ceux qui vivent d’une allocation ou qui ont besoin d’une intervention de la sécurité sociale. Pour cela, les libéraux plaident, entre autres, pour une limitation légale dans le temps de l’allocation de chômage tandis que le CD&V propose une régionalisation de la politique d’ « activation » des chômeurs… afin d’aboutir dans la pratique à limiter la durée de l’allocation de chômage !
Les partis bleu et orange du coté flamand revendiquent aussi, entre autres, la régionalisation d’une partie des conventions collectives. La CSC avait déjà fait remarquer au début de la mission du formateur qu’il y avait sur la table des propositions bien concrètes pour des diminutions des charges patronales tandis que les mesures sociales (comme la liaison des allocations sociales au bien-être), déjà bien limitées, n’étaient pas du tout concrétisées.
Du côté francophone, l’échec des négociations pour la formation d’une coalition par Leterme a été mis sur le compte des revendications flamandes tandis que, du côté flamand, on montrait du doigt l’inflexibilité des francophones et surtout du CDH. Plusieurs dirigeants des libéraux flamands ont enfoncé encore un peu plus le clou en dénonçant le caractère « gauchiste » du CDH. Un parei l reproche montre surtout à quel point le programme du VLD est antisocial et néolibéral.
Car, dans les gouvernements wallons et francophones, le CDH ne mène pas une politique qui soit dans les intérêts des travailleurs. C’est le ministre CDH André Antoine qui, avec ses plans de privatisations, a été à la base de la grève à l’aéroport de Charleroi fin juin. C’est aussi le même Antoine qui menaçait en mars de licencier purement et simplement les chauffeurs du TEC Namur-Luxembourg qui avaient participé à une grève « sauvage » à Onoz…
Quel que soit le gouvernement qui finira par sortir des discussions actuelles, il est clair qu’il voudra imposer une politique d’austérité dure. La difficile formation de ce gouvernement montre à nouveau que les travailleurs et leurs familles n’ont pas de grand parti qui défende leurs intérêts. Nous ne pouvons qu’assister comme de simples spectateurs au mauvais show organisé par les politiciens traditionnels.
Il est grand temps de construire une alternative, un instrument politique qui soit capable d’organiser la résistance contre la politique néolibérale et de donner à cette résistance une traduction politique. Le Comité pour une Autre Politique est une tentative humble, mais importante, dans cette direction. Coopérez avec les membres du MAS à la construction du CAP.
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Présentation du CAP sur Wikipédia
Nous avons trouvé cet article sur l’encyclopédie libre wikipédia (http://fr.wikipedia.org). Si cela pose un problème à l’auteur, ou aux auteurs, que nous publions l’article sur notre site qu’il n’hésite pas à nous contacter. Dans le cas contraire, nous serions tout de même heureux de rentrer en contact avec lui, car nous avons été agréablement surpris par sa façon précise et honnête de présenter les choses.
Le Comité pour une Autre Politique (CAP), en néerlandais Comité voor een Andere Politiek, est un mouvement politique belge, orienté à gauche, et fondé fin 2005 (bien qu’officiellement lancé le 28 octobre 2006). ·
Création
Les initiateurs sont Jef Sleeckx, ancien député SP.a, Lode Van Outrive, ancien eurodéputé SP.a, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB et de Confédération européenne des syndicats. Tous trois ont été actifs pendant des décennies au sein du mouvement socialiste belge.
Un congrès de fondation national a été organisé le 28 octobre 2006 devant un auditoire de l’Université libre de Bruxelles. Divers groupes politiques de gauche tels que le MAS, le PCB, et le POS y étaient présents afin de soutenir l’idée d’une formation de gauche large. Cette tradition d’assemblées nationales se perpétue depuis lors.
Histoire
L’histoire de la collaboration des trois initiateurs a débuté en 2005, après que le gouvernement belge ait annoncé que le projet de Constitution européenne ne serait pas soumis à un référendum, comme dans la plupart des pays d’Europe. Jef Sleeckx et Georges Debunne se rendirent au Parlement flamand le 8 novembre 2005 avec une pétition signée par 15000 citoyens belges, afin de demander qu’un référendum soit organisé en Flandre. Cette action ne porta pas de fruit, apparemment parce que la décision du référendum était d’ordre national, et non pas régional.
Fin 2005, les trois compères se retrouvèrent à nouveau dans le cadre de la lutte contre le Pacte des Générations – un plan de réformes des pensions qui avait été massivement critiqué par la population : les manifestations et grèves organisées en opposition à ce plan étaient les plus grandes qu’ait connues la Belgique depuis la lutte contre le Plan Global du gouvernement Dehaene, en 1992. Les sondages du moment montraient que près de 75% des Belges étaient opposés à ce plan, tandis que seuls 3% des parlementaires votèrent contre ce plan. C’est également dans le cadre de ces événements politiques, que des désaccords frappants furent marqués entre la FGTB et le SP.a – partenaire politique traditionnel de la FGTB en Flandre.
La conclusion tirée par les initiateurs du CAP, était que ces chiffres révélaient un gouffre énorme entre l’avis de la population, et les décisions prises par les personnes censées représentées cette même population.
Tirant l’analyse que ces désaccords provenaient d’un virage à droite du SP.a, qui se coupait ainsi de sa base militante traditionnelle, Jef Sleeckx et ses comparses décidèrent qu’il était temps de créer un nouveau mouvement politique à gauche du SP.a. Ils argumentaient aussi que la montée du parti d’extrême-droite Vlaams Belang était due à la recherche d’une alternative "populaire" de la part de l’électorat, et que seule la création d’un parti de gauche qui exprimerait réellement l’avis populaire pourrait enrayer la montée du VB (et non pas des mesures légales telles que l’établissement de cordons sanitaires et autres procès pour incitation au racisme), et ainsi résoudre la crise de la démocratie.
En cela, ils étaient également inspirés dans cette démarche par les positions et résultats obtenus par le WASG allemand et le SP néerlandais.
Cet avis fut exprimé dans un journal flamand, et attira l’attention de nombreuses personnes – notamment des délégués syndicaux anversois – qui partageaient l’avis des trois initiateurs. Voyant ce soutien, Jef Sleeckx prit la décision de concrétiser cette opinion, sous la forme du "Comité voor Een Andere Politiek", qui s’abrégea tout d’abord sous la forme EAP – Een Andere Politiek, puis sous la forme CAP actuelle. Jeff entreprit donc un tour de Flandre, puis de Belgique, en donnant des conférences prônant la mise en place de cellules CAP locales, qui auraient pour tâche de regrouper les partisans du projet de nouveau parti de gauche, et de commencer à préparer le congrès fondateur du 28 octobre 2006.
La date du samedi 28 octobre 2006 fut choisie pour commémorer la grande manifestation contre le pacte des Générations, qui avait eu lieu un an pile poil auparavant, le vendredi 28 octobre 2005 . La date initialement prévue était celle du 21/10, mais cela tombait, entre autres, en portaufaux avec les concerts contre la violence initiés par le groupe Deus. Ce congrès a donc confirmé le souci des 600 personnes présentes de construire une nouvelle formation politique qui réunirait l’ensemble des gens qui ne se retrouvaient plus ni dans la social-démocratie (PS, SP.a), ni dans l’écologisme politique (Ecolo, Groen!). Toute la "petite gauche" radicale était également présente, avec le MAS, le POS, le PC en tant que participants, et le Vonk et le CCI, qui étaient venus "pour voir". Le Bloc-ML était bien entendu absent, de même que le PTB, qui préféra garder cette date pour son festival cubain annuel.
Participation aux élections de 2007
Lors du deuxième congrès national CAP du 3 février 2007, une large majorité des participants décida de se présenter aux élections fédérales du 10 juin 2007.
Une proposition de Groen!, qui désirait intégrer des candidats CAP sur ses listes électorales, fut massivement rejetée. La raison principale de ce rejet était que le CAP refuse de collaborer avec des partis qui participent ou désirent participer à un gouvernement avec des partis qui appliqueront une politique jugée néolibérale par les membres du CAP ; une autre raison était que les membres du CAP craignaient d’être utilisés par Groen!. Il fut également discuté de la position du PTB vis-à-vis du CAP. Le PTB a en effet refusé de se joindre au CAP pour les élections. Selon certains, ce refus trouve son origine dans le fait que l’absence de Jeff Sleeckx sur les listes ne lui ferait gagner aucune voix. Selon d’autres, la raison de ce refus est que le PTB tente d’éviter les alliances électorales depuis "l’affaire Abou Jajah". Le PTB, quant à lui, a motivé ce choix par le refus du CAP de faire figurer les lettres "PTB" dans le nom de la liste (voir article où est mentionnée "la main tendue par le PTB+").
La troisième assemblée nationale du 14 avril 2007 a confirmé le programme électoral avec ses amendements. Outre les deux listes pour le Sénat (la liste francophone et la liste néerlandophone), le CAP présentera des listes pour la Chambre des Représentants dans toutes les provinces flamandes, ainsi que dans les provinces wallonnes du Hainaut et de Liège, et à Bruxelles. Ces listes, ainsi que l’ébauche de programme, sont accessibles sur le site du CAP.
La polémique autour du CAP en Belgique francophone
Une polémique s’est levée concernant les comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. En effet, une autre tentative de rassemblement de la gauche, nommée "Une Autre Gauche" (UAG), s’était créée en Belgique francophone.
Il s’est cependant vite avéré que les objectifs et les méthodes d’UAG divergeaient trop de ceux du CAP que pour pouvoir poursuivre leur collaboration. D’autre part, la direction d’UAG était farouchement opposée à une fusion des deux mouvements pour n’en former qu’un seul sur le plan national. La polémique débuta lors des mobilisations pour la conférence du 28 octobre 2006. Dans le courant du mois de mai, le MAS décida de quitter UAG. Le jour-même du 28 octobre, aucune polémique ne fut ouvertement engagée au sujet des rapports entre UAG et le CAP.
Cependant, après la conférence du 28 octobre, des membres CAP résidant en Belgique francophone (pour la plus grande partie, membres du MAS) prirent l’initiative de lancer des comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. La lettre de rupture justifiant cette décision peut être trouvée.
UAG demanda immédiatement à la direction du CAP de rappeler leurs militants à l’ordre, mais cette dernière hésita, et préféra ne pas prendre position, laissant les CAP francophones voler de leurs propres ailes. Il apparaît que la direction du CAP aurait préféré continuer à avancer en invitant à la fois les dirigeants d’UAG et ceux des CAP francophones aux réunions de direction. Mais cela était contesté par les CAPistes francophones qui contestaient la représentativité des délégués UAG. UAG boycotta alors l’assemblée du 3 février. C’est pourtant lors de cette conférence que fut ouvertement posée la question de la collaboration UAG-CAP par les membres du SAP (l’équivalent du POS en Flandre), à laquelle la direction CAP ne fournit à nouveau aucune réponse, tandis que d’autres orateurs décidèrent de s’exprimer à ce sujet, tantôt pour, tantôt contre UAG.
Les CAP wallons et bruxellois connurent ensuite une forte croissance, surtout dans le Hainaut et à Liège, se construisant rapidement autour de la dynamique de la préparation aux élections. Lors de la conférence du 14 avril, plus personne au sein du CAP ne parlait d’UAG.
A ce jour, il semble que la situation soit celle-ci :</b<
1) même s’il a été dit par plusieurs groupements (POS, PTB, PCB, etc.) que le CAP en Wallonie n’était rien d’autre qu’un "MAS+", il s’avère qu’à l’heure actuelle, après seulement trois mois de "vie séparée", la majorité des membres et des dirigeants du CAP wallon ne sont pas membres du MAS (voir, notamment, la composition des listes).
2) plusieurs membres importants d’UAG ont maintenant rejoint le CAP.
3) la majorité des membres du CAP, au niveau national, sont maintenant favorables aux CAP francophones, même si la crainte de les voir dégénérer en "comités MAS+" était forte au début.
4) UAG est maintenant considéré par la majorité des membres CAP comme un simple groupuscule d’activistes de gauche, qui est toujours invité à participer au CAP en tant qu’organisation fédérée, mais certainement plus en tant qu’équivalent CAP francophone, puisque les CAP francophones sont insérés dans les mêmes structures que les autres comités flamands (sans compter le plus grand nombre de membres, etc.).
5) la plupart des dirigeants du CAP (Raf Verbeke, Mon Steyaert, Jeff Sleeckx, Georges Debunne…) soutiennent les CAP francophones, bien que tacitement pour certains.
6) cependant, d’autres membres influents au sein du CAP, bien qu’en minorité, sont toujours opposés à ces comités, et parlent en leur nom en laissant croire qu’ils le font au nom de la majorité du mouvement, donannt de ce fait un poids aux arguments "anti-CAP francophone". C’est le cas notamment de Lode Van Outrive – qui, de ce fait, et pour d’autres raisons, s’isole par rapport au mouvement. Lode Van Outrive était d’ailleurs absent de l’assemblée du 14 avril.
7) au cours de cette polémique, le PCB s’est profondément divisé. En Wallonie, le PCB de La Louvière a déposé ses propres listes pour le Sénat et le Hainaut ; il semble que la section de Liège continue à collaborer avec UAG ; les sections flamandes ont, quant à elles, apparemment rejoint le CAP dans leur majorité.
8) la LCR (ex-POS) a également un rapport ambigu vis-à-vis de sa participation dans le CAP. Ses membres wallons participent toujours à UAG, avec une liste "Gauche" déposée dans le Hainaut. En Flandre, ses membres participent toujours officiellement au CAP, mais semblent être moins présents depuis le 3 février.
9) Enfin, le PTB reste très réservé par rapport à l’initiative du CAP. Voir, par exemple, l’article dans lequel il interviewe Lode Van Outrive sur la situation du CAP.
Perspectives pour le mouvement
Le CAP, jusqu’ici, tire un bilan extrêmement positif de la participation aux élections : le travail de longue haleine pour rassembler les fonds, discuter avec les gens, récolter les signatures, etc. a permis de créer des liens de collaboration au sein de la toute nouvelle équipe dirigeante du mouvement. Sans la construction autour du travail commun des élections, le CAP aurait dû affronter une période de stagnation, au cours de laquelle il n’aurait organisé qu’une réunion par-ci, par-là.
Le CAP a également reçu l’appui de personnalités de la gauche belge telles que Roberto D’Orazio. En Flandre également, c’est l’ancien bourgmestre limbourgeois SP.a Jules D’Oultremont qui a rejoint le CAP pour les listes limbourgeoises.
Des élections, le CAP espère retirer une certaine notoriété au sein de la gauche radicale belge. Les membres CAP attendent énormément des discussions qui pourraient se dérouler au sein de la gauche du PS, d’Ecolo et du PTB.
Outre les élections, le CAP a déjà organisé plusieurs manifestations contre les fermetures des bureaux de poste. Son bus était également présent à de nombreux piquets (Volkswagen, Arjo-Wiggins…) et manifestations (Gay Pride, manif anti-guerre en Iraq…). Le CAP a également le soutien de nombreux délégués syndicaux et du mouvement étudiant du MAS, les Étudiants de gauche actifs (EGA).
Le CAP s’attend maintenant à une nouvelle période favorable pour sa croissance. En effet, cela fait une année que la politique belge est dominée par les périodes électorales (communales en octobre 2006, législatives en juin 2007), et le "spectre" de la lutte contre le Pacte des Générations. Le CAP pense que la période post-électorale sera à nouveau dominée par ce qu’il appelle des "attaques néolibérales", et qu’il aura un important rôle à jouer dans le développement des luttes à venir.
Le CAP devrait tenir son prochain congrès national peu après les élections. Aucune date n’a cependant encore été avancée.
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En Wallonie et à Bruxelles aussi… Le CAP passe au sud
Né en Flandre il y a un an, le CAP s’est aussi développé ces dernières semaines à Bruxelles et dans plusieurs villes de Wallonie. Nous en avons parlé par Jean Peltier.
Une liste du CAP aux élections en juin. Une grande première ?
Oui et non. Oui parce que c’est évidemment la première fois que le CAP présentera des listes et que celles-ci seront présentes partout dans le pays. Non, parce que, ces dernières années, il y a eu, du côté francophone, au moins deux autres expériences de liste unitaire qui se voulaient une alternative au PS et à Ecolo. En 1993, les grèves menées par la FGTB contre le Plan Global (un programme d’austérité imposé par le gouvernement Dehaene-Di Rupo) avaient déjà provoqué une grosse tension entre la gauche de la FGTB wallonne et le PS. En réaction, un nouveau mouvement s’était formé à l’initiative du PC, du POS, de syndicalistes FGTB, de féministes,… sous le nom de Gauches Unies. Mais il n’a guère tenu qu’un an.
En 1999, Roberto d’Orazio, dirigeant de la lutte des Forges de Clabecq, a présenté une liste Debout aux élections européennes, qui regroupait surtout des syndicalistes et des militants des divers partis de la gauche radicale (PTB, POS, MAS, PC). Cette liste a réussi une belle percée (2%) et avait une ouverture plus grande vers les milieux populaires mais n’a pas eu de suite non plus.
Le CAP semble néanmoins moins avancé au sud du pays qu’en Flandre…
Oui, pour des raisons qui tiennent tant à la société qu’à l’histoire propre du CAP. En Wallonie et à Bruxelles, l’attitude du PS pendant la lutte contre le Pacte des Générations a ouvert de nouvelles brèches dans les rapports entre ce parti et de larges couches de syndicalistes FGTB. Mais l’évolution du PS vers la droite a été moins rapide et moins profonde que celle du SP.a, le fossé entre le parti et le syndicat est moins ouvert chez nous qu’en Flandre, le PS garde des liens – et un contrôle ! – plus forts avec l’appareil de la FGTB que le SP.a. De plus, malgré ses revers, Ecolo a mieux tenu le coup électoralement que Groen !. Et l’échec des partis traditionnels à lutter contre l’extrême-droite est plus criant en Flandre qu’en Wallonie,… L’espace pour construire une alternative à gauche du PS et des Verts est donc moins dégagé du côté francophone que du côté flamand. Mais si les premiers pas seront plus difficiles à faire, il est clair que la base sociale et les traditions de lutte – au sein des syndicats et de la population – sont plus grands au sud et que cela jouera par la suite.
Le CAP a aussi démarré plus tard du côté francophone..
Au début de 2006, une autre initiative – intitulée Une Autre Gauche – a été lancée du côté francophone parallèlement au CAP. Dans un premier temps, le MAS a pris part à cette initiative. Mais il est rapidement devenu clair pour nous que cette initiative avait une autre orientation que celle du CAP. Dans les faits, UAG ne vise pas comme le CAP à se tourner vers des couches larges pour redonner une voix aux travailleurs et à leurs familles mais elle reste tournée vers les petits « milieux » de la gauche radicale et des associations et, de plus, uniquement au niveau francophone . Nous en avons déduit après quelques mois qu’UAG était une impasse. Le MAS a donc pris ses responsabilités et a commencé à construire le CAP également en Wallonie et à Bruxelles, ce qui correspondait d’ailleurs à l’objectif de départ de Sleeckx, Van Outrive et Debunne qui souhaitaient dès le départ que se développe un mouvement national. En trois mois, des dizaines de personnes, non membres du MAS, ont déjà adhéré au CAP et ce n’est qu’un début…
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Un pas important a été posé vers un nouveau parti des travailleurs
2810: entre 500 et 600 participants
La conférence du mouvement des anciens parlementaires SP.a Jef Sleeckx et Lode Van Outrive ce 28 octobre est donc derrière nous. Ainsi un cap important est dépassé dans la construction d’un futur nouveau parti de gauche qui respecte la diversité du mouvement ouvrier et puisse parallèlement servir d’organe de lutte dans lequel s’uniront nos forces. La conférence a, à notre avis, illustré le potentiel d’une telle formation, mais nous a également forcé à regarder la réalité en face. Le 28 octobre a été une impulsion importante et prometteuse, mais rien n’est certainement encore gagné.
Eric Byl
Quelle réponse à l’absence d’une représentation politique?
L’Alternative Socialiste n’a pas pour habitude de tromper le lecteur avec des rapports euphoriques, incorrects où unilatéraux. Il n’y a pas de place ici pour un journalisme de complaisance, pour des rapports « diplomatiques » où tous les dangers et problèmes sont enlevés chirurgicalement afin de n’effrayer personne. Nous invitons au contraire le lecteur à regarder avec nous les coulisses pour juger par lui-même.
Depuis que la social-démocratie a abandonné son approbation du socialisme du bout des lèvres pour embrasser publiquement les principes du Marché « libre » et est ainsi devenue le principal acteur de la politique néo-libérale, une polémique fait rage dans la gauche sur la manière dont le mouvement ouvrier peut être représenté. L’absence d’une telle représentation permet d’ailleurs de comprendre pourquoi les syndicats n’ont pas de réponse à la « libéralisation » du marché, à la privatisation des anciens services publics, aux fermetures d’entreprises et restructurations,… Cela explique également pourquoi des travailleurs se prononcent parfois en faveur de privatisations (des prisons par exemple), ou se laissent entraîner dans la logique de division du racisme. En bref, et donc caricaturalement, mais le plus correctement possible cependant: le MAS, dans cette discussion, plaide pour un nouveau parti des travailleurs, le POS pour un regroupement de la gauche basé sur les “nouveaux mouvements sociaux”, le PTB estime être lui-même le nouveau parti des travailleurs et le Vonk (qui n’existe qu’en Flandre) trouve qu’il vaut mieux s’enterrer dans le SP.a en attendant que les travailleurs le rejoignent massivement.
La lutte contre le Pacte des Générations a transformé cette discussion entre “spécialistes” en débat public. Le Vonk a dès lors lancé son front SP.a-Rood, le PTB s’en tient – dans l’idée que le nouveau parti des travailleurs existe depuis longtemps – au Mouvement du 15 décembre, un “courant d’opposition” dans l’appareil syndical, le MAS et le POS font partie du mouvement autour de Sleeckx et y défendent leurs positions respectives, très différentes en général. Les trois initiatives – SP.a-Rood, le Mouvement du 15 décembre et le Comité pour une Autre Politique (CAP)– sont toutes l’expression de l’absence d’une représentation politique des travailleurs, et ont chacune leurs petits succès timides, comme une série de listes de gauche au dernier scrutin. Le MAS pense que le CAP a de loin le plus grand potentiel pour remplir ce vide.
Un grand succès!
En ce sens, la conférence était un succès. Nos militants ont compté 500 participants dans la salle ; selon le comité organisateur ils étaient 600, bar, stands, couloirs et entrées inclus. Un nombre suffisant donc, et surtout un bon mélange de jeunes et de délégués syndicaux. La mobilisation n’avait pourtant pas été facile. Des mois ont été perdus faute d’arriver à un accord avec Une Autre Gauche (UAG) sur le contenu et la date de la conférence. Nous n’avons ainsi pas su pleinement profiter début août de l’attention de la presse. Le matériel de mobilisation, le site et surtout les réponses aux centaines d’e-mail ont aussi bien trop tardé.
Heureusement, le MAS a repris une partie du travail et a mené sa campagne électorale dans le cadre du 28 octobre, à tel point qu’un journaliste a écrit à notre propos « il semble que pour le MAS le 28 octobre est plus important que le 8 octobre” (date des élections communales). Nous déplorons que d’autres courants au sein du CAP et d’UAG n’ont pas eu la même approche, surtout pour prendre après une attitude condescendante au vu de notre modeste résultat électoral. Résultat: 200 membres et environ 150 sympathisants et collègues de membres du MAS ont participé à la conférence. C’était aisément remarquable aux stands, au bar, aux sandwiches, à l’équipe de préparation et de nettoyage, mais malheureusement pas au nombre d’orateurs.
Deux tendances
Il est apparu toute la journée que deux tendances menaient un dialogue de sourds. D’une part, des expériences concrètes au sein des lieux de travail et des syndicats et des propositions de travail envers les jeunes, d’autre part des considérations académiques et techniques, des rêveries intellectuelles, de la confusion et du radotage. Ici et là, des speechs combatifs mais un peu sur le mode “écoute mes paroles, ne regarde pas mes actes”.
C’est évidemment inévitable à ce stade du mouvement. Le nouveau mouvement attirera au début toutes sortes de gens qui n’ont nulle part d’autre où aller. Nous espérons qu’au fur et à mesure que le mouvement s’agrandira, leur impact diminuera. Résultat: dans la plupart des groupes de travail, la discussion sur les lignes de force programmatiques a été noyée par une quantité inutile de considérations techniques et académiques.
La discussion n’a d’ailleurs pas été facilitée par la manière rigide dont toute controverse a été évitée. Le défi était grand, personne ne voulait faire éclater la conférence, et certainement pas le MAS/LSP. Mais s’il fallait pour cela éliminer toute discussion sur le programme et les structures, nous osons remettre le déroulement de la conférence en question.
Evidemment, nous ne voulions pas d’une guerre ouverte et nous savions qu’il fallait mettre de l’eau dans notre vin. Nous ne voulions pas voter contre où même nous abstenir avec un bloc pouvant aller de 200 à 350 participants, cela aurait probablement signifié la fin du mouvement. D’où notre accord sur une résolution de compromis.
Participation aux élections de 2007
Le MAS-LSP voulait discuter d’un slogan central par groupe de travail et le soumettre ensuite au vote à la conférence pour élaborer un squelette de programme. Nous n’avons pas réussi à convaincre les autres et ce sont finalement des formules générales pouvant partir dans tout les sens qui sont issues des groupes de travail. Heureusement l’ambition de participer aux élections fédérales a été retenue malgré l’opposition d’individus d’UAG et du CAP. Finalement, nous avons dû accepter qu’UAG et le CAP se prononcent pour continuer à collaborer ensemble.
Nos lecteurs savent que le MAS/LSP ne veut plus participer en Belgique francophone à UAG et veut y construire le CAP. Les divergences avec UAG concernent l’orientation de celle-ci, ses structures et sa vision de la collaboration avec le CAP. La résolution nous laisse néanmoins suffisamment d’espace pour construire le CAP dans la partie francophone du pays. Nous sommes convaincus que si UAG ne change pas ses méthodes de travail, la mort guette ce groupe. Pour l’instant, rien n’indique qu’UAG soit préparée à un tel changement.
La concession la plus importante faite par le MAS/LSP a été d’accepter que le 28 octobre ne marque pas la fin du CAP et d’UAG et le début d’un nouveau mouvement qui élirait à la conférence une direction représentative, comme convenu à l’origine au sein du CAP. Le secrétariat d’UAG continue donc à exister, tout comme la direction « provisoire » du CAP. Ce 6 novembre, une direction ouverte commune doit évaluer la conférence et “former” une nouvelle direction. Une occasion a été ratée de donner une réelle capacité de participer aux personnes présentes.
Mais cette conférence a finalement été un succès: le potentiel existe, le mouvement se construira, participera normalement aux élections et se dirige en principe vers un congrès démocratique, sans qu’hélas une date ne soit retenue. Jusque là, nous n’aurons ni structure démocratique, ni programme, ni même de lignes directrices ni de direction.
Globalement c’était un rassemblement intéressant, inspirant confiance, mais la participation de travailleurs, pourtant présents en nombre, a malheureusement été fortement limitée, ce qui a fait dominer les discours intellectuels.
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Une Autre Politique. Un nouveau mouvement politique va naître
La création d’une nouvelle formation politique en automne a le potentiel de planter une petite bombe dans la situation politique en Belgique. Le fait que tous les partis flamands ont jugé nécessaire de réagir à l’annonce de la conférence du 28 octobre montre la peur qui existe chez certains devant l’apparition d’une voix nouvelle, fraîche et clairement de gauche.
Bart Vandersteene
28 OCTOBRE
Tu viens aussi?
Quel est le programme de la journée? Elle sera divisée en trois grandes parties. Une première session plénaire traitera du contexte politique dans lequel a été lancée l’initiative, de l’actualité politique et des défis auxquels nous allons être confrontés. Ensuite, nous aurons dix groupes de travail thématiques où seront discutés les thémes les plus importants pour la nouvelle formation politique. La journée se concluera avec une pléniaire où seront prises les décisions sur le type d’organisation, les structures et la composition de la direction qui devra traduire les décisions de cette journée dans la pratique.
Où? A l’ULB, avenue Franklin Roosevelt, Bâtiments H & J
Quand? le 28 octobre dès 13h.
Comment s’Inscrire? Vous pouvez vous inscrire via le MAS ou directement sur le site www.anderepolitiek.be
Depuis des années, les différents partis traditionnels racontent la même histoire et répètent qu’on ne peut pas échapper à la logique néolibérale de réduction des salaires et de démantèlement des services publics. De plus en plus de gens ne sont pas d’accord avec cette idée mais ne trouvent pas de traduction politique à leur résistance. C’est là qu’est la base sociale pour la création d’un nouveau mouvement politique.
De quel genre de mouvement avons-nous besoin?
Un nouveau mouvement politique doit d’abord faire la différence en défendant de manière systématique les intérêts des travailleurs et des chômeurs. Mais il doit aussi se différencier du monde politique traditionnel en faisant de la politique d’une autre manière. Un nouveau mouvement doit devenir le lieu de rassemblement pour tous ceux qui veulent s’organiser pour mener la lutte dans les entreprises, les écoles et les quartiers en unissant travailleurs et chômeurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, Belges et immigrés. Il doit avant tout être un instrument pour renforcer et organiser les luttes et non une simple machine électorale.
Que faire le 28 octobre?
Les attentes seront grandes le 28 octobre. Suite aux articles annonçant la conférence parus dans les médias flamands, le nombre de réactions positives, de demandes d’informations et surtout d’adhésions a été impressionnant. Cela montre aussi une idée claire combien les gens attendent une alternative intéressante et crédible de gauche.
Au cours des derniers mois, des discussions intenses ont eu lieu entre les différents groupes impliqués dans cette intiative. L’initiative francophone Une Autre Gauche va aussi s’impliquer dans l’organisation de la journée. Cela n’a pas été facile. Certains dans UAG disaient encore en juillet qu’ "ils ne voulaient pas être entraînés dans une dynamique précipitée imposée par les Flamands" ou qu’"ils voulaient avoir le temps de construire d’abord UAG avant de s’engager dans une intiative nationale". Aujourd’hui les esprits se sont calmés et tout le monde semble avoir compris qu’il n’existe pas d’autre possibilité que de construire un nouveau mouvement ensemble. Ce sont ces deux éléments qui forment la base d’un nouveau mouvement.
Selon nous, il faut suivre un schéma clair dans la construction du projet. Nous avons tous appris depuis la toute petite enfance qu’il ne faut pas essayer de courrir avant d’avoir appris à marcher. Le mouvement ne doit pas faire face immédiatement au défi de developper un programme élaboré. Une initiative qui s’oppose au néolibéralisme et tire la conclusion de ne jamais participer à des coalitions qui mèneraient une politique néolibérale est une base suffisante pour lancer ce mouvement.
La decision de participer aux élections de 2007 signifie que le mouvement devra élaborer progressivement un programme après le 28 octobre. Sur base de l’experience accumulée, du résultat de la participation aux élections et de l’avancement dans la construction du mouvement, on pourra commencer la discussion sur le lancement du nouveau parti à l’automne 2007.
Un potentiel énorme
Noël Slangen, l’ancien responsable des relations publiques de Verhofstadt, voit un bel avenir pour un nouveau parti de gauche ayant un caractère anti-establishment. "Un tel parti peut atteindre les 10 % , à condition que ce nouveau parti ne se laisse absolument pas tenter par une participation au gouvernement". Nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette remarque de Monsieur Slangen de même qu’avec l’idée que "seul un parti de gauche anti-establishment pourra reprendre des voix au Vlaams Belang". Le MAS plaide déjà depuis des années pour un nouveau parti de ce type où tous ceux qui veulent résister au néolibéralisme peuvent trouver une place.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Le 28 octobre doit d’abord être un succès. Un nouveau mouvement politique doit surtout être porté par une couche importante de militants, de syndicalistes de gauche, de jeunes et de plus âgés. C’est pour cela qu’a été fixé l’objectif de rassembler 500 personnes afin de pouvoir ensemble mener la discussion et prendre la décision de lancer ce mouvement. Nous appellons chaque lecteur de notre journal, chaque sympathisant et bien sûr chaque membre du MAS à être présent le 28 octobre à Bruxelles et à mobiliser ses amis, ses collègues et ses connaissances.
28/10/2006, une date dans l’Histoire?
Le 28 octovre 2006 peut devenir une journée trés importante dans l’histoire politique de la Belgique du 21e siecle. Il y a exactement 130 ans, en 1886, le Parti Ouvrier Belge faisait ses premiers pas et lançait sa première campagne de masse. Sur base de la lutte pour le suffrage universel, un parti de masse est né et a grandi. Dans les années qui viennent, les luttes des travailleurs seront de plus en plus présentes dans l’actualité sociale. C’est dans cette période qu’une nouvelle formation pourra et devra s’affirmer et qu’elle devra saisir la chance de construire un nouveau "parti des travailleurs".