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Tag: Luxembourg
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ACTA est mort, vive CISPA ?
Dans notre édition de mars dernier, nous vous expliquions à quel point ACTA était dangereux pour nos droits démocratiques et pour la société en général. Entretemps, de nombreuses mobilisations ont eu lieu et sont encore prévues tant que le projet ne sera pas définitivement retiré.
Par Jean (Luxembourg)
Pour rappel, il s’agit d’un traité international qui prétend défendre la propriété intellectuelle et les droits d’auteur. Partant du principe que la copie non autorisée d’une œuvre protégée constitue un délit (ce qui nous est rappelé d’une manière insistante chaque fois que nous regardons un DVD acheté légalement), ACTA permet aux autorités de surveiller toutes les communications internet et d’obtenir tous les renseignements voulus sur les utilisateurs.
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Pirates… à bâbord ou tribord ?
Les partis Pirates ont fait de la lutte contre ACTA leur principal cheval de bataille. Ils ont dénoncé à juste titre les dangers de ce texte pour nos droits individuels et collectifs. Leur programme politique s’articule essentiellement autour des droits des citoyens dans le contexte de la société ‘‘numérique’’. Il s’agit d’un terrain limité, mais qui a pris une importance considérable ces dernières années. Par exemple, l’accès à la culture et le partage de la connaissance, sont des enjeux réels, à l’heure où le big business veut tout privatiser et cadenasser.
D’une certaine manière, les pirates dénoncent les dérives d’un capitalisme tentaculaire, mais ils naviguent sans aucune boussole idéologique. Même si l’on peut trouver des accents progressistes dans leur programme, certains d’entre eux ont un couteau antisocial entre les dents. Comme le fondateur du Piratpartiet suédois, Rickard Falkvinge : ‘‘Les conservateurs ne sont pas pour le capitalisme pur. Ils sont une espèce de poules mouillées sociales-libérales. (…) Je me définis comme ultracapitaliste (…) La bataille maintenant se joue sur les droits des citoyens, qui est le sujet majeur. Plus important que le système de santé, l’éducation, le nucléaire, la défense et toute cette merde dont on débat depuis 40 ans.’’ Bref, tous les pirates ne sont pas nos amis…
Licences libres : kesako ?
Les licences libres sont des alternatives au ‘‘copyright’’. Le traditionnel copyright est accompagné de la mention ‘‘tous droits réservés’’, ce qui indique qu’il faut une autorisation pour utiliser l’œuvre (musicale par exemple) d’une quelconque manière. Une œuvre sous licence libre mentionnera ‘‘certains droits réservés’’, c’est-à-dire que l’auteur ne tient à protéger que certains de ses droits. Par exemple, il pourra autoriser la copie à des fins non-commerciales ou commerciales, autoriser la modification de son œuvre ou pas, et bien sûr protéger ses droits moraux en exigeant d’être cité à chaque fois que l’on voudra réutiliser son œuvre.
Ces licences, proposées notamment par Creative Commons, sont déjà utilisées par des milliers d’artistes regroupés sur des plateformes de téléchargement légal. Ces artistes se font rétribuer par les dons de leurs fans et par les redevances payées pour leur diffusion commerciale. Bizarrement, ils ne passent jamais à la radio ni dans les émissions de variété télévisées. Il s’agit là d’une solution crédible à la crise actuelle du droit d’auteur, écartelé entre oubli et répression.
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ACTA est en fait un HADOPI (système de répression contre les copies illicites en France) développé à l’échelle internationale. Les fournisseurs de services internet sont priés de communiquer toutes les données nécessaires à l’identification des ‘‘suspects’’ sur simple plainte d’un ayant droit (un interprète ou sa maison de disque par exemple).
Il y a de quoi s’interroger sur les motivations réelles d’ACTA tant le texte de ce traité est flou et sujet à interprétation. Quant à la lutte contre les téléchargements illicites, sans même parler de sa légitimité, il faut relever quelques points étonnants :
- Les gens qui téléchargent de la musique ou des films illégalement dépensent en moyenne plus d’argent que les autres en produits culturels
- Des offres commerciales commencent à se développer sous forme de ‘‘licence globale’’ ce qui rendra le téléchargement illégal de moins en moins intéressant
- Les licences libres se développent largement et offrent des possibilités aux auteurs de vivre de leurs créations sans faire payer les particuliers (voir encadré).
Devant cette réalité, on comprend mal pourquoi l’industrie s’acharne à faire voter des dispositifs de plus en plus répressifs contre la copie illicite. Il semble qu’ils seront bientôt anachroniques et inutiles. Il s’agit donc probablement d’un combat d’arrière-garde d’une fraction de l’industrie du divertissement qui veut continuer à nous prendre sans relâche le beurre et l’argent du beurre (cf. le prix des places de concert par exemple). Et vu les profits qu’ils engrangent depuis des décennies, ils ont les moyens d’un lobbying intensif.
Les politiques, autrefois prompts à les écouter sans se poser trop de questions, hésitent face au vent de révolte que ce texte a soulevé. Suite aux nombreuses mobilisations contre ACTA, ceux qui avaient proposé et défendu le texte se sont ravisés, tel Karel De Gucht qui a proposé de soumettre le texte à la Cour de justice européenne, pour ne pas perdre la face.
Plusieurs pays ont déjà annoncé qu’ils ne signeraient pas le traité. Après le retrait de la Suisse, le Luxembourg est également en train de pencher dans le camp du NON. Le ministre de l’Economie Etienne Schneider avait pourtant assuré qu’ACTA ne changerait rien à la législation luxembourgeoise… (on se demande dans ce cas à quoi sert un nouveau traité). Mais le CSV (parti chrétien démocrate) estime que le texte est trop flou et ouvre la porte à des dérives.
Certains comme le CSV voudraient renégocier le texte. D’autres veulent attendre l’avis de la Cour de justice européenne. Au Parlement européen, il semblerait qu’on pencherait davantage vers un rejet pur et simple du texte.
C’est évidemment pour cette dernière option qu’il faut continuer à se battre, car la soumission du texte à la Cour de justice ressemblerait plutôt à une ‘‘mise au frigo’’ en attendant que les choses se calment. Et tout ce qui reste trop longtemps au frigo en ressort avec une drôle d’odeur…
Bref, ACTA est mourant. Il faut l’achever. Et ne pas baisser la garde, car de nouveaux projets hautement toxiques se profilent à l’horizon, tel CISPA (projet de loi américain de lutte contre les ‘‘cybermenaces’’). Après l’échec de PIPA et SOPA, une nouvelle tentative du flicage du web est sur la table aux Etats-Unis, cette fois avec le soutien des grandes firmes du secteur. Tout comme ACTA, le texte CISPA est flou et sujet à interprétations. Par ailleurs, il officialise et systématise les échanges d’information entre les fournisseurs de services internet et les autorités. La Chambre des représentants a déjà voté cette loi, qui doit encore passer au Sénat. La majorité démocrate qui y siège pourrait lui faire barrage. Mais la pression doit venir d’en bas si l’on veut s’assurer d’une victoire définitive contre tous ces projets néfastes pour nos droits et libertés.
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Meeting du Front de Gauche-Bénélux à Bruxelles
Ce mardi soir, le Front de Gauche Bénélux a tenu un meeting dans la capitale dans le cadre des élections législatives françaises. Lors des élections présidentielles, de nombreux Français résidant au Bénélux avaient soutenu le Front de Gauche (9,82% des voix pour le Bénélux, soit 10,90% pour la Belgique, 6,97% pour le Luxembourg et 8,05% pour les Pays-Bas), qui avait largement dépassé le Front National. Charlotte Balavoine, candidate du Front de Gauche pour les législatives dans la circonscription du Bénélux, compte bien continuer sur cette dynamique.
Par Steph
Le 20 juin prochain, à Bruxelles, Charlotte Balavoine prendra la parole lors d’un meeting intitulé "Pour une alternative à l’Europe d’austérité !” en compagnie d’un représentant de Syriza, de Paul Murphy (député européen et membre du Socialist Party irlandais), de Tony Mulhearn (Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre), d’Anja Deschoemacker (du PSL et de l’initiative ‘Reprenons nos communes’ à Bruxelles) et de Stephen Bouquin (Rood!). Plus d’infos
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Manifestation de solidarité avc le mouvement des étudiants québecquois !
Mercredi 30 mai 2012, 16h30, Place du Luxembourg (Gare Bruxelles-Luxembourg)
Au Québec, plus de 150 000 étudiantes et étudiants sont en grève depuis 15 semaines pour contrer la hausse des frais de scolarité universitaire. Le gouvernement libéral de Jean Charest a décidé d’augmenter de plus de 75% la facture des études supérieures. C’est une menace sérieuse pour l’accès aux études universitaires. Des milliers d’étudiantes et d’étudiants se verront barrer la route vers l’université parce qu’ils n’auront pas assez d’argent. C’est aussi une mesure qui s’inscrit dans une conception marchande de l’éducation qu’il faut combattre.
A l’initiative d’étudiants québecquois en Belgique
Après 15 semaines de grève, le gouvernement du Québec refuse toujours de négocier avec les associations étudiantes et impose une Loi Spéciale pour forcer la reprise des cours.
Cette loi "matraque" est une atteinte directe à la liberté d’association , au droit d’agir collectivement, à la liberté de conscience, à la liberté d’expression et au droit de manifester pacifiquement. Le mépris du gouvernement pour sa population est à son comble.
Manifestons contre la hausse des frais de scolarité.
Manifestons notre soutien à ceux et celles qui luttent activement pour une société plus juste et équitable.
Manifestons contre la loi spéciale antidémocratique que le gouvernement tente d’imposer.
Venez le mercredi 30 mai 2012, à 16h30, à la place du Luxembourg (Bruxelles) pour afficher vos couleurs et supporter les étudiantes et les étudiants, et plus largement la société québécoise dans son ensemble, qui traversent une période sombre.
Apportez des pancartes.
Apportez des habits rouges.
Apportez vos casseroles !
Nous ferons échos aux quartiers de Montréal qui s’improvisent orchestres pour mettre en musique leur indignation!
Étudiants de tous les pays, UNISSONS-NOUS!
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La zone euro dans la tourmente
“Il n’y aura pas de sauvetage de l’Espagne. Cela serait la fin de l’euro et il faudrait sauver toute l’Europe.” Voilà comment Felipe Gonzalez, président du gouvernement espagnol entre 1982 et 1996, pose le problème de l’eurozone. Après le quasi soulagement provoqué par le défaut partiel de la Grèce qui s’est passé sans remous majeur, la zone euro recommence à avoir des sueurs froides avec les difficultés de financement que connaît l’Etat espagnol. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pourtant donné des gages de bonne volonté en annonçant une réforme du marché du travail et des coupes monstrueuses dans le secteur de l’éducation et du social. Cela n’a pas, de toute évidence, apaisé la soif de destruction sociale des marchés.
Par Alain (Namur)
La construction européenne, un rêve qui se transforme en cauchemar
Depuis le lancement de l’unification européenne en 1957, avec la création du marché commun, le visage de l’Europe a fortement évolué. Il y a eu une intégration plus grande au niveau politique et économique. La construction européenne a été vantée par tous les politiciens traditionnels et leurs relais médiatiques comme la solution aux problèmes rencontrés par les travailleurs, les jeunes et les allocataires sociaux des différents pays.
Dans tous les pays européens, y compris la Belgique, la social-démocratie a défendu la construction européenne. Paul Magnette, dans son livre Le Bel Avenir du socialisme écrivait en 2009: “l’Europe (…) est aussi le lieu où développer une régulation toujours plus efficace du capitalisme. L’euro est un succès et une arme de poids contre la spéculation ; la monnaie européenne est un vecteur de la stabilité du cadre financier international…” En réalité, le projet de construction du marché commun n’a jamais eu comme objectif d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. Il correspondait à la nécessité qu’avaient les capitalistes des différents pays d’Europe d’agrandir leur marché et d’avoir un bloc plus intégré pour résister à leurs concurrents sur la scène mondiale.
Les travailleurs européens ont été floués par la construction d’une soi-disant citoyenneté européenne. Ils ont par contre bien compris qu’avec l’Europe de la libre circulation des capitaux et du Traité de Maastricht, la seule chose que l’Europe apporterait c’est plus de concurrence entre les travailleurs et plus d’austérité au niveau de l’Etat-providence.
Certains commentateurs ont cru voir une disparation des Etats-nations. Il est vrai que le lancement de l’Euro dans une période de croissance économique a généré beaucoup d’enthousiasme pour toutes les bourgeoisies nationales européennes. Mais lors de la première récession généralisée de l’économie, l’euro a révélé ces contradictions internes.
Une crise qui révèle les faiblesses structurelles de l’euro
La crise actuelle révèle un problème insoluble pour le capitalisme. D’un coté, il faut comprimer les salaires et les dépenses sociales pour pouvoir être compétitifs dans une économie mondialisée. De l’autre, il faut vendre sa marchandise à des consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat comprimé par la perte ou la diminution de revenu et par la dégradation des services publics.
N’ayant aucune solution viable, les capitalistes restent assis sur leur montagne d’argent qu’ils ne veulent pas investir. On peut même dire que l’on est dans une “grève du capital”. En effet, si l’on additionne les profits réalisés par les banques et les entreprises des USA, de l’Eurozone, du Japon et du Royaume-Uni, ce n’est pas moins de 7,75 mille milliards de dollars qui dorment. Le ratio investissement/PIB est à son niveau le plus bas depuis ces 60 dernières années. Si l’on prend juste le Royaume-Uni, c’est 750 milliards de livres sterling que les banques et les entreprises gardent sans trouver comment les investir.
L’attitude de la BCE
La BCE, qui se glorifie de sa soi-disant indépendance, continue à jouer son rôle. Elle mène encore une politique accommodante avec des taux directeurs qui tournent autour des 1%. Cela permet aux banques de faire du “carry-trade” : emprunter à un taux de 1% environ pour ensuite prêter cet argent via l’achat de bons d’Etat aux pays en difficulté, pour lesquels les banques vont exiger un taux qui avoisine les 5%, comme pour l’Italie, ou les 6%, comme pour les taux à 10 ans de l’Espagne.
La BCE a aussi dû injecter des liquidités sur le marché afin de favoriser les prêts interbancaires mais aussi les prêts aux entreprises. C’est plus de 1.000 milliards qui ont été injectés dans le circuit financier européen.
A côté de cela, c’est cette même BCE qui exige des Etats qui se sont massivement endettés pour sauver les banques de retourner à l’équilibre pour 2014-2015. Sous le prétexte de juguler l’inflation, elle appelle à supprimer les mécanismes d’indexation en Belgique et au Luxembourg.
La crise de l’eurozone n’est pas finie
Les banques de l’eurozone ont dû lever 115 milliards pour respecter les engagements pris dans le cadre de Bâle 3, qui imposent une réserve de 9% afin d’éviter le “crédit crunch” (une pénurie de crédit) des années 2008-2009. Mais pour cette fin d’année, elles devront retrouver 500 milliards d’euros. Les gouvernements devront trouver 1.600 milliards d’euros pour se financer et honorer leurs prêts, dans une situation où règne une méfiance généralisée entre les banques.
De plus, le secteur manufacturier européen connaît lui aussi des reculs. La surcapacité de production dans le secteur automobile est évaluée à 20%. Mais dans tous les secteurs industriels, la crise se fait sentir. C’est le cas par exemple du secteur des panneaux photovoltaïques qui est au désespoir face à la concurrence chinoise. Avec la nouvelle ligne d’attaques sur la compétitivité des entreprises lancée dans tous les pays européens, il est clair qu’une spirale risque à nouveau d’entraîner les salaires vers le bas. Dans pareille situation, la concurrence sera d’autant plus rude entre producteurs afin de pouvoir écouler les stocks.
L’Espagne, une nouvelle épine dans le pied de l’éclopé
L’Espagne a subi de plein fouet la crise de 2008-2009. La bulle immobilière qui avait tiré l’économie espagnole durant les années Aznar et le début du mandat de Zapatero a éclaté. Depuis, l’économie espagnole peine à se relever.
Le taux de chômage avoisine les 25%, tandis qu’un jeune sur deux est sans emploi. En 4 ans, c’est presque 2,9 millions d’emplois qui ont été perdus. Cette année, le déficit sera de 5,8% du PIB au lieu des 4,4% attendus, alors que les critères de Maastricht imposent un déficit sous les 3%. Ce fut le prétexte utilisé par le gouvernement Rajoy pour lancer un plan d’austérité d’une ampleur jusqu’alors inconnue, la plus grande attaque contre la classe ouvrière espagnole depuis l’ère franquiste : des coupes sociales et des augmentations de taxes pour un montant de 27 milliards d’euros, ainsi qu’une réforme de la législation du travail. Certains secteurs de la bourgeoisie pensent que ce plan ne va pas assez loin alors que d’autres pensent qu’il va tuer toute relance et va augmenter la tension sociale. En plus de tout cela, les banques espagnoles devront trouver 50 milliards cette année.
Cette situation avec des éléments dépressionnaires a eu un impact sur le mouvement ouvrier espagnol. Après moins de 100 jours de gouvernement, le premier ministre a été confronté à une manifestation de 1,5 millions de personnes. Un calicot exprimait la volonté de lutte du prolétariat espagnol : “Mariano, à ce rythme tu n’atteindras pas l’été !”
Lors de cette manifestation, il y a eu énormément de pression et d’appels de la base pour un plan d’action. La tête des syndicats a été forcée d’appeler à une grève générale, une victoire pour la base du mouvement ouvrier dans la lutte contre l’austérité. Le 29 mars, la grève générale a très bien été suivie : on parle de 10 millions de participants, avec des taux de participation de 77% des salariés dans les entreprises. Dans l’industrie, le transport et l’agriculture, les taux de participation étaient respectivement de 97%, 95% et 95%. Le gouvernement a vu l’énorme potentiel qu’avait cette grève et appréhende la possible escalade du mouvement. Il y a eu une forte répression de la part de l’Etat, 176 personnes ont été arrêtées et on a dénombré 116 blessés.
La situation à ce stade est très ouverte. Si la pression de la base continue, on pourra voir d’autres appels à la grève générale et d’autres mouvements se développer. La colère dans la société espagnole est énorme. Les indignés qui ont pris les rues l’an passé sont un exemple de cette colère qui cherche une alternative.
On le voit, le mouvement ouvrier en Espagne, mais aussi de façon plus large en Europe, est à un moment crucial. La bourgeoisie dans tous les pays d’Europe n’a aucune solution face à la crise. La seule voie pour elle dans cette situation, c’est de profiter de la crise pour faire avancer son programme : réduction des coûts salariaux et des services publics. Il en résultera un appauvrissement généralisé et une diminution des conditions de vie de toute la population en Europe. La classe ouvrière détient les clés de la situation. Elle peut arrêter cette avalanche d’austérité en mettant en avant son propre programme. Pour cela, nous avons besoin d’organisations politiques et syndicales combatives, démocratiques, indépendantes des partis de l’austérité et orientées vers le renversement du capitalisme.
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Economie mondiale : où est passée la fin du tunnel ?
Le Président français Nicolas Sarkozy disait ce début d’année ‘‘l’année 2012 ne sera pas une ballade dans le parc’’. Le FMI a prévenu lors de la parution de ses perspectives pour l’économie mondiale que ‘‘la reprise mondiale est menacée par les tensions grandissantes à l’oeuvre dans la zone euro et les fragilités qu’accusent les autres régions. Les conditions financières se détériorent, les perspectives de croissance s’assombrissent et les risques baissiers s’intensifient…’’ Ces dernières semaines, avec l’allègement de dette grecque, la bourgeoisie et ses commentateurs ont repris des couleurs, mais qu’en est il réellement ?
Par Alain (Namur)
Il est clair que la zone euro subira un ralentissement économique de l’ordre de -0,5%. Même si les politiciens européens présentent cela comme un faible ralentissement, cela vient s’ajouter à 2 années d’austérité qui ont déjà détruit des millions de vie en Europe. En Espagne, environ 46% des 16-24 ans sont au chômage. En Grèce, l’économie subira un ralentissement de 4,5% cette année, après avoir déjà subi 5 années de récession…
La Chine et l’ensemble des pays émergent ne sont pas non plus épargnés par le ralentissement de l’économie mondiale : après une croissance de 10,4% en 2010 et de 9,2% en 2011, l’économie chinoise ne progressera que de 8,2% en 2012. L’Inde qui affichait un taux de croissance de 9,9% en 2010 et de 7,4% en 2011, ne progressera que de 7,0% en 2012.
Dans le secteur manufacturier, toutes les grosses entreprises accusent le coup. ArcelorMittal, après avoir annoncé l’arrêt de la phase à chaud de Liège, a ensuite fait la même annonce à Florange (France) et à Belval (Luxembourg). Dans le secteur automobile, Sergio Marchionne, le directeur de Fiat, déclarait dans le figaro qu’il était nécessaire de réduire la production de voiture de 20% en Europe. Il ajoutait même ‘‘nous n’avons pas le choix […] ce sera douloureux pendant 12 mois, mais faisons le !’’
Même si le spectre du défaut de paiement de la Grèce – et donc d’une crise financière généralisée – s’éloigne temporairement, les capitalistes n’ont pas encore réussit à assainir leurs institutions financières. Pour un pays comme la Belgique, l’ensemble des garanties et des prêts accordés au secteur s’élève à 137,85% du PIB soit 510,603 milliards d’euros. En cas de crise, si l’Etat doit activer l’une ou l’autre garantie, l’avalanche d’austérité que subi actuellement le pays ne fera qu’amplifier. Dans ces conditions, les capitalistes n’ont aucune chance de relancer l’économie de manière durable tout en diminuant le chômage et en garantissant un bon salaire et un bon niveau de protection sociale. Il faut dès à présent s’organiser pour proposer une alternative à ce système qui ne pourra se redresser qu’en nous écrasant.
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En Bref…
Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, des cartoons, de petites vidéos,…
Reynders et la Tunisie
Didier Reynders a quitté son poste de Ministre des Finances pour devenir Ministre des Affaires Etrangères. Que notre bon Didier avait une certaine vision de la fiscalité, personne n’en doutait, et il a su se montrer digne de la confiance que plaçaient en lui les milieux d’affaires. Il semble que sur le terrain des Affaires Etrangères, il bénéficie aussi d’une certaine expérience… en ayant porté le titre de consul honoraire de Tunisie de 2004 à 2011, en pleine dictature de Ben Ali ! Ce poste sert avant tout à « favoriser le développement de relations commerciales, économiques, culturelles et scientifiques entre l’Etat d’envoi et l’Etat de résidence » selon la convention de Vienne. Plusieurs politiciens ont dénoncé cette relation particulière avec un dictateur. Ceci dit, c’est avant tout une manière bien facile et hypocrite de s’attaquer au MR. Nous attendons des commentaires aussi acerbes de la part de Véronique De Keyser (PS) ou de George Dallemagne (CDH) concernant la mission économique belge envoyée en 2012 au Kazakhstan…
Le racisme est une "réalité structurelle" en Belgique
L’ENAR (European Network Against Racism) a publié cette semaine un rapport intitulé "le racisme et les discriminations qui y sont associées en Belgique" à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme. Selon la coordination nationale belge de l’ENAR, les communautés noire et musulmane ainsi que les gens du voyage sont les communautés les plus vulnérables face au racisme dans notre pays. Ce rapport dénonce "le racisme lourd en raison de la couleur de la peau" que subissent les populations "noires" tout en regrettant "qu’aucun rapport officiel n’apporte de chiffre ou d’analyse spécifique sur cette forme de discrimination". Il s’agit "d’un mouvement inquiétant" initié par "une coalition de partis conservateurs." Les secteurs les plus touchés par des faits présumés de discrimination sont l’emploi, l’enseignement, le logement et les médias, selon l’ENAR.
Londres annonce une baisse d’impôt pour les plus riches
Ce 21 mars, le budget 2012-2013 a été présenté par le ministre des finances britannique. Le gouvernement de coalition conservateur-libéral-démocrate vient de réduire le taux supérieur d’imposition sur les revenus de 50 % à 45 % pour les personnes gagnant plus de 179.500 euros par an, avec l’objectif de revenir le plus vite possible à un taux unique de 40 %. Pendant ce temps, les chômeurs de longue durée sont obligés de travailler gratuitement pour pouvoir continuer à percevoir leurs allocations de chômage… Comment mieux illustrer la guerre de classe actuellement à l’œuvre en Europe et dans le monde ?
«A tout moment la rue peut aussi dire NON !»
Voici un film de combats réalisé par les métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB. Il s’agit de 11 minutes d’images et de paroles de métallos en colère, un vidéo-tract qui sonne comme un avertissement, sur un rock prêt à mordre du groupe français Eiffel. Cette vidéo rappelle les actions et les combats récents menés par les militants et leur détermination à ne pas plier. Accéder à cette vidéo sur le site metallos.be
Le FMI fait quelques recommandations à la Belgique…
L’encre du conclave budgétaire de mars n’est pas encore sèche que le FMI propose déjà de nouvelles attaques ! Comme nous l’avons déjà dit, nous sommes face à une avalanche d’austérité, et elle ne s’arrêtera pas sans résistance ! Pour le Fonds Monétaire International, l’âge de la pension doit être relevé et l’indexation des salaires doit être revue. Rien que ça… Le prochain cheval de bataille de la Belgique doit être de booster sa position de concurrence, souligne le FMI. Quand s’arrêtera donc cette spirale négative ? Le gouvernement, toujours selon le FMI, doit maintenant se focaliser sur une restriction des dépenses dans les pensions, les soins de santé et l’emploi dans le secteur public.
ArcelorMittal : 138 % de bonus en plus
Selon le rapport annuel 2011, les dirigeants de la multinationale ont reçu 17,2 millions de dollars de rémunérations variables liées aux performances à court terme, contre 7,2 millions en 2010 (soit 138% de plus). Le bonus personnel de Lakshmi Mittal a augmenté de 199 % à lui seul… Durant la même année, le groupe a fermé ou annoncé la fermeture de plusieurs sites, notamment à Liège, à Rodange & Schifflange au Luxembourg et à Florange en France. Comment justifier de lancer un secteur économique aussi important aux mains de tels rapaces ?