Tag: Luxembourg

  • Au Grand Duché aussi, on proteste contre l’invasion du Rojava !

    Des manifestations contre l’invasion du Rojava prennent place dans plusieurs pays et réunissent non seulement des Kurdes, mais aussi des militants anti-guerre, des syndicalistes, des féministes,… Ce fut également le cas ce lundi 14 octobre au Grand Duché du Luxembourg. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies Place Clairefontaine. Des militants du PSL étaient également présents et y ont diffusé la déclaration de notre organisation-soeur en Turquie, Sosyalist Alternatif que vous pouvez consulter ici. (PDF de notre tract)

    Non à la guerre contre les Kurdes !

    • Arrêt immédiat de l’opération « Source de Paix » !
    • Les syndicats, les ONG et la gauche, en Turquie et au niveau international, doivent organiser des manifestations contre la guerre !
    • Suppression du soutien à tous les groupes djihadistes, qu’il s’agisse de l’Armée Syrienne Libre ou de l’Armée Nationale Syrienne !
    • Toutes les forces impérialistes hors du Moyen-Orient !
    • Défense du droit à l’autodétermination des Kurdes et de tous les groupes opprimés !
    • Pour l’unité de tous les travailleurs, paysans, jeunes et femmes du Moyen-Orient – contre toute discrimination fondée sur la religion, la langue, ou le genre, toutes et tous sous la bannière du socialisme !
    • Vive la solidarité internationale des travailleurs !
    • Pour une confédération socialiste démocratique et volontaire du Moyen-Orient.

  • Luxembourg : les jeunes en mode rébellion pour le climat

    Ils étaient près de 15000, le 15 mars, à manifester sous la pluie pour le climat. Les jeunes luxembourgeois ont signé à cette occasion un record national et mondial dans la mobilisation pour le climat, si l’on rapporte le nombre de manifestants à la population du Grand-Duché.

    Par Jean (Luxembourg)

    Après un tel succès, ils ne voulaient pas en rester là. Et ce ne sont certainement pas les réponses du monde politique qui auraient pu les inciter à rentrer chez eux. Que du contraire, puisque les Verts qui font partie du gouvernement se sont distingués en votant CONTRE une résolution décrétant l’urgence climatique déposée par Déi Lenk (gauche radicale).

    Bref, le 24 mai était une journée d’action internationale et les jeunes luxembourgeois comptaient bien y participer. Et depuis le 15 mars, il y avait de la radicalisation dans l’air, d’une part grâce à l’exemple donné par Extinction Rebellion et d’autre part, par la dynamique du mouvement en elle-même. Résultat : les jeunes ont décidé d’organiser une occupation sans demander la permission ni à leurs écoles, ni au ministère de l’éducation ni à la police. Un mode transgressif qui a également permis aux syndicats des enseignants de se profiler en soutenant leurs élèves et en appelant leurs professeurs à les rejoindre, ou du moins à ne pas les sanctionner.

    Quel était le plan ? Tout simplement occuper LE point stratégique majeur qui relie le centre-ville au quartier d’affaires du Kirchberg, à savoir le Pont Rouge où se trouvent également les institutions européennes. Il était clair dès le départ qu’on ne pourrait pas mobiliser autant de monde que le 15 mars, vu le caractère transgressif de la manifestation. Quelques jours avant l’action, on se disait que 500 serait déjà très honorable.

    Au final, ce furent 1500 jeunes (et pas mal de moins jeunes). Le tout dans une ambiance à la fois joyeuse et radicale, avec des slogans visant directement les responsables politiques du désastre annoncé et notamment les institutions européennes voisines. La formule de blocage filtrant a permis au message de d’être diffusé parmi les automobilistes qui passaient au compte-goutte sur le pont. Entre slogans, mini-concerts improvisés et chorégraphies diverses, le temps s’est arrêté sur le Pont Rouge habitué à un balais incessant de véhicules et de gens pressés. Avant de lever le camp vers 18 heures, les jeunes ont même réussi à imposer un blocage complet du pont, pendant 15 minutes, après tractations avec la police.

    La « rébellion négociée » est un concept typiquement luxembourgeois. Il peut paraître étrange, mais ce jour-là, il a bien fonctionné… Il faut dire que depuis la 1ère manifestation pour le climat au mois d’octobre 2018, le rapport de force a sensiblement changé au Grand-Duché.

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  • Luxembourg : les sévices secrets font chuter le gouvernement

    Depuis longtemps, la vie politique luxembourgeoise ressemblait à un long fleuve tranquille. Mais ça c’était avant. Avant que les services secrets luxembourgeois ne se prennent les pieds dans leurs fichiers et que la presse, sortant de sa torpeur habituelle, n’étale les pratiques douteuses des barbouzes et leurs relations troubles avec une partie de la classe politique.

    Par Jean L. (Luxembourg)

    Tout est parti d’une conversation entre Jean-Claude Juncker et le chef des services de renseignement, enregistrée sur un CD… Puis ce fut une cascade de révélation sur le fonctionnement étrange d’un service que personne ne contrôlait vraiment mais qui avait constitué des fiches sur des (dizaines de ?) milliers de citoyens luxembourgeois. Une commission d’enquête parlementaire fut chargée de faire la lumière sur le SREL (Service de Renseignement luxembourgeois) afin d’identifier les responsables des dysfonctionnements.

    En même temps, le procès du « Bommeleeër » démarrait. Il s’agissait de faire la lumière sur une série d’attentats à la bombe qui avait secoué le pays dans les années ’80. C’était la fin de la « Guerre froide » et des réseaux « Stay Behind » avaient été constitués dans plusieurs pays afin de « se préparer à l’éventualité d’une invasion soviétique ». Des exercices paramilitaires secrets étaient organisés. L’hypothèse selon laquelle « Stay Behind » était derrière l’affaire « Bommeleeër » a refait surface, alors que la piste avait été évoquée naguère au sein du SREL lui-même, sans déboucher sur une enquête sérieuse. Me Vogel, ténor du barreau et avocat des accusés dans l’affaire « Bommeleeër » s’en est offusqué publiquement, réclamant qu’une nouvelle enquête soit menée, pour savoir finalement si l’Etat « avait mené lui-même des actions terroristes ».

    Au fil des conjectures, les 2 affaires (SREL et Bommeleeër) se sont finalement téléscopées dans une avalanche de révélations rocambolesques. En outre, il apparaissait que Luc Frieden, ex-ministre de la Justice, avait à l’époque fait pression sur la Justice à propos de l’affaire Bommëleer.

    La situation devenait intenable pour le gouvernement et c’est le partenaire socialiste de la coalition qui a débranché la prise. Fidèle à ses habitudes, Jean-Claude Juncker a plaidé « responsable mais pas coupable », jurant… qu’il avait bien l’intention de briguer à nouveau le poste de 1er ministre. Le tout sur fond de crise institutionnelle à propos de la chute du gouvernement, Juncker refusant dans un premier temps de remettre sa démission au Grand-Duc.

    Un boulevard pour la droite…

    A l’heure où nous écrivons ces lignes, une certaine confusion régnait encore sur la suite des événements. Mais des élections anticipées apparaissent inévitables, sans doute déjà en octobre. Et malgré une sanction très probable, le CSV (parti de Jean-Claude Juncker, social-chrétien) est toujours crédité d’une avance confortable sur les autres partis. Il est également probable que la droite récolte les dividendes de sa cure d’opposition, ce qui ouvrirait la voie d’un gouvernement de centre droit après les élections, d’autant plus que le CSV sera enclin à sanctionner les socialistes pour leur « trahison ». Ces derniers pourraient également tenter une coalition avec la droite et les verts. Mais dans les deux cas, il ne faut pas s’attendre à un virage à gauche.

    Les travailleurs feraient-ils alors les frais de ce « Lux-leaks » ? Ce serait un comble. Et ce serait sans compter sans le potentiel de la gauche radicale pour capitaliser à la fois sur les turpitudes des partis bourgeois et sur la grogne sociale qui commence à se faire entendre. Il faut rappeler que pendant que les scandales éclataient, le chômage battait chaque mois de nouveaux records. Et les dossiers sociaux tendus, s’accumulaient : enseignement, retraites, conventions collectives…

    Déi Lenk (La Gauche, petit parti à gauche du PS) a su se profiler durant cette période troublée en dénonçant les menaces graves que le SREL faisait peser sur la démocratie, et notamment sur les droits syndicaux (la surveillance rapprochée de militants politiques, associatifs et de certaines délégations syndicales s’était révélée). Alors que tous les partis débattaient de la meilleure ( ?) façon de réformer le SREL, Déi Lenk demandait purement et simplement sa suppression. Les services secrets sont incompatibles avec la démocratie. Point.

    … et une ouverture à gauche

    Déi Lenk a su également ramener le débat sur le terrain social, afin de rappeler que la population aimerait peut-être savoir qui a posé des bombes il y a 25 ans, mais voudrait davantage savoir qui détruit les emplois depuis quelques années et surtout qui pourra les reconstruire.

    Déi Lenk dispose actuellement d’un député à la Chambre. Cela lui a permis de faire entendre régulièrement une voix différente sur les scandales en cours et de mener des campagnes en phase avec les préoccupations des travailleurs. Le principal syndicat (OGBL, socialiste) voit plutôt d’un bon œil l’émergence de ce petit parti de gauche. La possibilité d’avoir 2 ou 3 élus à l’issue des élections n’est pas hors d’atteinte. Cela constituerait un énorme pas en avant au Luxembourg, où le niveau des luttes sociales est relativement faible ces dernières décennies. Le patronat avait acheté la paix sociale grâce à l’abondance des ressources venant de la place financière. Mais avec la crise qui a éclaté en 2008, la situation s’est nettement détériorée. Et la fin du secret bancaire en 2015 ne va rien arranger. Le « modèle luxembourgeois » est mort. Et personne n’a de plan B.

    L’actualité internationale nous a clairement montré que les services secrets sont incompatibles avec la démocratie. Mais le capitalisme a un besoin vital de ses services d’espionnage et de renseignement. Il faut en tirer toutes les conclusions, au Luxembourg aussi. Seul un mouvement social puissant pourra faire avancer une alternative en rupture avec le capitalisme. La progression de la gauche radicale serait un premier pas très positif dans ce sens, à condition d’en faire un levier pour construire les luttes sociales indispensables. Le CIO (Comité pour une Internationale ouvrière), présent au Luxembourg, soutient Déi Lenk dans cette perspective.

    « Et gëtt héich Zaït ! » (Il est grand temps !) : c’était le slogan de la campagne électorale de Déi Lenk en 2009. Il est toujours d’actualité.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Jeu. 2 juillet. Anvers. Assemblée générale des membres du PSL avec propositions de campagne pour l’été.
    • 4-7 juillet. Camp des Etudiants de Gauche Actifs.
    • 22-26 juillet. Ecole d’été du CIO
    • 26 juillet – 4 Août. Grèce. Camp d’été antifasciste de YRE (Youth Against Racism) et Zone Antinazie
    • Juillet et août : Programme de formation marxiste des districts Hainaut-Namur et Liège-Luxembourg du PSL
    • 26 octobre. Manifestation nationale contre les SAC

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    Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !

    Le PSL est un parti marxiste très actif qui mise énormément sur l’implication et l’engagement de ses membres. Parvenir à un réel changement de société nécessite de construire une force dont les perspectives ne se limitent pas à l’horizon immédiat et qui se base sur la richesse que constitue l’expérience de la lutte de la classe des travailleurs à travers l’histoire pour orienter son activité quotidienne. Nous agissons et partageons nos expériences collectivement afin de renforcer l’impact de nos idées dans les luttes.

    Vous aussi, vous pouvez jouer un rôle important dans la lutte pour une société socialiste, n’hésitez pas à en discuter avec un de nos militants. Nous laissons ci-dessous la parole à quelques nouveaux membres qui expliquent les raisons pour lesquelles ils ont rejoint notre parti.

    Tout d’abord, laissez-moi préciser que ma vision n’est pas objective, mais subjective. J’ai été profondément influencé par mes rencontres, par mes lectures ou encore les films et les séries que j’ai vus. Parallèlement à tout cela, j’ai toujours aimé réfléchir et, après une réflexion plus approfondie, j’ai décidé de m’engager. Certains peuvent bien me qualifier d’idéaliste, je veux parvenir à une société qui ne laisse personne abandonné à son sort.

    Avant de rencontrer le PSL, je m’étais déjà intéressé à la manière dont fonctionne le système et à ce que je pouvais faire pour influencer le cours des choses. Quelque soit le bout par lequel on prend les choses, on parvient à la conclusion que le capitalisme ne fonctionne pas. C’est un système basé sur la loi du plus fort, et cela ne signifie pas celui qui travaille le plus, mais bien celui qui possède le plus. Pour les multinationales, il n’y a qu’une seule règle : celle de la recherche du profit maximal sans se soucier des souffrances que cela cause (licenciements, travail des enfants, conditions de travail inacceptables,…)

    Je trouve qu’il est grand temps qu’arrive un nouveau système et de chercher quelles réponses apporter. Au café, j’ai régulièrement discuté avec un ami de l’alternative à opposer au capitalisme, mais j’étais très critique. Il s’est avéré qu’il était membre du PSL. J’ai finalement participé à quelques réunions et, à ma grande surprise, ils parlaient de choses auxquelles j’avais longuement pensé. Parfois, la conclusion était très différente de ce à quoi j’étais parvenu, mais ce n’étais pas mauvais pour autant. Il ne s’agit pas d’une ‘‘vérité absolue’’, mais de discuter des leçons à tirer de l’histoire et de la manière de les utiliser pour l’avenir dans le cadre d’un parti révolutionnaire qui aspire à jouer un rôle fondamental dans un changement de société. Espérons que cela arrive très vite, car le système actuel est primitif. Nous méritons d’accéder à une nouvelle phase de l’humanité où chacun sera réellement l’égal de l’autre, qu’importe sa couleur, son sexe, sa sexualité ou sa religion. Les discriminations doivent disparaître, elles n’apportent rien de bon.

    Prêt pour la révolution ?!

    Myrddin (Anvers)

    There are alternatives ! Et une société alternative est nécessaire! La démocratie recule à cause du capitalisme, l’inégalité et l’injustice sont en augmentation exponentielle. La voracité de notre système économique, l’esprit égoïste et la soif de pouvoir de politiciens imbus d’eux-mêmes détruisent l’éthique et l’aspect social de la société. Combien de temps les gens peuvent-ils continuent à l’accepter ? Les protestations qui fleurissent un peu partout illustrent que les gens sont fatigués de cette situation. Des alternatives sociales, économiques, écologiques et politiques sont mises en avant (voir: www.bonnes-nouvelles.be). Avec le PSL, je me bats pour ces alternatives et pour les rendre plus visibles.

    Je dois l’avouer, j’ai moi-même éprouvé un temps une certaine indifférence et un certain scepticisme dans les possibilités de changement. Mais des événements de ma vie ont poussé mon implication de l’avant, je suis devenue plus critique, j’ai pu avoir une vision plus large de la société et j’ai vraiment commencé à m’intéresser aux problèmes sociaux. Il y a deux mois, j’ai rejoint le PSL. Depuis lors, j’ai pu rencontrer beaucoup de gens formidables au sein du parti et j’ai pu élargir mes connaissances. Je crois en l’approche du PSL à 200% et voudrais exhorter tout le monde à nous rejoindre et à lutter ensemble pour une société juste et humaine.

    Kelly (Gand)


    Journées de formation des districts de Hainaut-Namur et de Liège :

    Durant les mois d’été, les sections du PSL vont accorder une attention particulière à la formation politique des membres. Ce sera notamment le cas avec le camp d’été des Etudiants de gauche Actifs ainsi qu’avec l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière, mais diverses initiatives locales auront également lieu. Voici ci-dessous un programme concocté par les sections des districts de Hainaut-Namur et de Liège-Luxembourg. N’hésitez pas à nous contacter pour y participer.

    • 29 juin : Liège – Le matérialisme dialectique, une perspective différente.
    • 13 juillet : Liège – Le matérialisme historique, plus que des rois et des reines
    • 28 juillet : Charleroi – Echanges avec un camarade du Comité pour une Internationale Ouvrière
    • 10 août : Liège – L’économie marxiste
    • 11 août : Charleroi – Histoire du trotskisme en Belgique.
    • 17 août : Liège – Pourquoi un parti révolutionnaire est-il nécessaire ?
    • 18/août : Charleroi – L’économie marxiste
    • 24 août : Liège – La théorie de la révolution permanente
    • 31 août : Liège – La double tâche des marxiste et l’appel pour un nouveau parti des travailleurs
    • 1er septembre : Charleroi : Qu’est-ce que le fascisme et comment le combattre ?
  • Monsanto : Quand on fait de l'argent plutôt que nourrir les gens

    Une des manifestations de ce 25 mai à Bruxelles faisait suite à l’appel mondial relancé en Belgique par un appel facebook (‘‘Monsonto Dégage’’). Forte d’à peu près 500 personnes en tout début de rassemblement, celle-ci s’est très vite retrouvée à compter plus de 3000 participants (2000 officiellement selon la police) !

    Photos de Loïc (Liège), Rapport d’Yves (Liège)

    Une vingtaine de camarades du PSL étaient présents, avec un bon groupe d’étudiants du secondaire de Liège, Bruxelles et du Luxembourg (le Grand duché). Dans la manifestation, on trouvait également des membres de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), des Etudiants et Jeunes FGTB ou encore du Parti Pirate. Le corps de la manifestation était principalement composé d’initiatives agricoles locales, d’associations (kokopelli…), d’altermondialistes, de familles, d’adeptes du bio, etc. En somme, comme dans l’esprit de beaucoup des personnes présentes, il s’agissait plutôt d’un large regroupement d’initiatives individuelles ou de petits collectifs plutôt que d’une manifestation réellement organisée et politisée.

    Monsanto c’est l’arrêt de l’évolution naturelle du maïs, du soja, du colza et du coton. Mais Monsanto ne représente pas que les organismes génétiquement modifiés et les pesticides, c’est aussi un symbole de l’intrusion du capital et des lobbys de multinationales au parlement européen et dans notre vie de tous les jours. Monsanto symbolise le déni flagrant du droit de savoir et surtout de choisir ce que l’on consomme. C’est aussi une preuve manifeste supplémentaire qui démontre que les pays qui se targuent d’être démocratiques ne le sont que très peu. En tout cas ne le seront pas tant que les moyens de production et les surfaces agricoles seront aux mains d’une poignée de super riches au détriment des 2 milliards de personnes qui souffrent de malnutrition à travers le monde alors que des milliers de tonnes de récoltes sont détruites chaque mois afin de réguler leur prix sur les marchés financiers.

    A l’heure où la vie est cadenassée pour protéger les fortunes de multinationales qui préfèrent une agriculture profitable plutôt que basée sur les besoins alimentaires des populations, à l’heure où la liberté de culture ne sera peut-être plus d’actualité que pour ceux qui peuvent faire tester et approuver leurs semences par l’agence européenne des variétés végétales, à l’heure où 10000 ans d’histoire agricole risquent d’être balayés par une proposition de loi de la commission européenne, il est plus que nécessaire de résister.

    Beaucoup de gens se rendent compte de l’hypocrisie et du double discours des politiciens traditionnels. Le capital bafoue nos droits les plus élémentaires et il faut avancer conjointement dans la lutte contre le système et ceux qui le représente.

    Des alternatives existent et sont possibles, elles s’appellent entre autre aquaponie (la culture de végétaux en ‘‘symbiose’’ avec l’élevage de poissons) ou agroécologie. Mais laisser ce potentiel s’épanouir pleinement nécessite collectivisation et mise sous contrôle et gestion démocratique des grandes propriétés agricoles dans le cadre d’un programme de production agricole. Il est nécessaire de retirer le secteur-clé qu’est l’agriculture des mains des multinationales – Monsanto ne constitue qu’un exemple – et des parasites capitalistes afin d’assurer une production de biens respectueuse des travailleurs et de leur environnement et orientée vers la satisfaction des besoins sociaux, nutritionnels et écologiques des masses.

    La manifestation s’est terminée après 2h par une prise de parole dans le quartier Européen et sur ces mots : ‘‘Qu’on soit pour la paix, la libre circulation des personnes ou l’anticapitalisme, toutes nos luttes sont connectées.’’

  • Plus de 220 personnes présentes à SOCIALISME 2013

    Ces 13 et 14 avril, le souffle de la résistance internationale contre la crise du capital s’est fait sentir à Bruxelles, à l’occasion de la 13e édition du week-end "Socialisme" organisé par le PSL. Le succès fut au rendez-vous pour cet important événement de formation politique qui faisait suite à des semaines intenses de mobilisations (manifestation antifasciste, pour les droits des femmes, contre l’austérité, pour la régularisation des sans-papiers, contre la répression policière,…)

    Par Loïc (Liège)

    Parmi les plus de 220 participants se trouvaient quelques camarades venus de l’extérieur de la Belgique (Irlande, Allemagne, France, Grèce, Portugal, Grande-Bretagne, Luxembourg) que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour avoir accentué l’échange d’expériences politiques internationales au cours du week-end. L’enthousiasme et la combativité ont marqué ces deux journées, il nous reste maintenant à transférer dans la pratique les leçons de toutes ces discussions (3 meetings centraux et 19 commissions!)… En avant pour la lutte, la solidarité et le socialisme !

  • Pour un syndicalisme de combat !

    Le contexte politique et économique ne laisse aucune marge de manœuvre à la concertation. Nous ne sommes plus au temps des demi-mesures : soit on accepte que le patronat et le gouvernement détruisent progressivement le niveau de vie de l’ensemble de la population et on se contente de serrer les fesses en priant pour ça s’arrête un jour, soit on remet clairement en cause le fonctionnement du système et, dans ce cas, on s’en donne les moyens. Et la mise en place d’un plan d’action ambitieux contre l’austérité et pour l’emploi est une base minimum.

    Par Ben (Charleroi)

    La demande pour un tel plan se fait d’ailleurs de plus en plus sentir, comme l’ont montré le récent appel des jeunes-FGTB, la carte blanche de Francis Gomez (président des métallos FGTB Liège-Luxembourg) ou encore le fait que pour le 14 novembre, la proposition d’un petit rassemblement de quelques centaines de personnes à Bruxelles se soit transformée en grèves de certains secteurs (CGSP wallonne, CGSP-Administrations locales et régionales bruxelloises, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles) voire en grève générale pour certaines régionale comme Liège et La Louvière. La volonté de lutte est croissante.

    Mais les larges masses ne sont pas encore conscientes de leur force collective. La population a besoin de perspectives de lutte crédibles pour se mettre en mouvement. Un bon calendrier d’action permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles, afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité.

    La Belgique possède un mouvement syndical potentiellement surpuissant avec un taux de syndicalisation parmi les plus élevés au monde. Cette puissance est un atout important, mais elle ne suffit pas. Il nous faut aller plus loin sur le chemin de l’organisation collective des travailleurs et renouer avec un syndicalisme de combat, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel.

    Un plan d’action, c’est quoi ?

    Un plan d’action cohérent pourrait, par exemple, être composé d’une succession de journées de grève prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, mais nous n’en avons plus entendu parler depuis un bon moment. La grève est l’arme ultime des travailleurs, elle permet de montrer au patronat et au gouvernement le mécontentement qui existe à la base, mais permet également aux travailleurs de prendre conscience de leur propre force. Et puis, surtout, la grève permet de poser une question fondamentale : qui produit la richesse dans notre société ? Elle y répond en montrant que ce sont les travailleurs eux-mêmes. La grève pose la question de la propriété privée ou collective des moyens de production, elle montre que si on le veut, on peut produire pour nos besoins, sans s’encombrer de la dictature des patrons et des actionnaires. Cela suffira-t-il ? Il ne suffit pas de faire des grèves générales et des manifestations pour que l’austérité s’arrête et soit remplacée par une politique de gauche véritable. Une lutte syndicale combative et bien organisée est une nécessité absolue sur le chemin du changement de société. Mais pour que ce changement de société soit effectivement possible, il faut un niveau d’organisation plus grand encore.

    Un socialiste irlandais du début du siècle utilisait une image frappante : le mouvement des travailleurs est tel un boxeur : il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil où les travailleurs sont massivement organisés pour défendre leurs conditions de travail. Son deuxième bras, c’est un parti politique, le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs permettant la prise du pouvoir. Aujourd’hui, les travailleurs se battent un bras attaché au dos. Seul le syndicat lutte encore. Le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Il est certain que notre bras syndical pourrait se renforcer et être plus combatif, mais sans relai politique clairement combatif, on peut vite se retrouver dans une impasse.

    Le PS, frein des luttes sociales

    ”Il y a une fidélité profonde, pas toujours rationnelle, au PS”, a expliqué Pascal Delwit dans les pages de La Libre. En effet, la fidélité de certains vis-à-vis du PS est très loin d’être rationnelle, elle est même complètement irrationnelle au regard des politiques menées par le PS depuis près de 30 ans. Il faut accepter que les ‘‘socialistes’’ ne le sont plus depuis bien longtemps. Soyons clairs, la croyance mystique selon laquelle le Parti socialiste serait de gauche empêche le développement de luttes contre l’austérité.

    Il est complètement absurde d’entendre le 14 novembre dernier Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) expliquer qu’elle félicite Laurette Onkelinkx pour ses prises de position en faveur du maintien de l’index ! La fédération de Liège du Parti Socialiste a eu le culot de déclarer publiquement son soutien à la grève ! À La Louvière, des élus socialistes étaient en tête de la manifestation syndicale ! Voilà qu’on fait des manifestations et des grèves contre l’austérité avec ceux-là mêmes qui votent et appliquent cette austérité ?

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • Elections du 14 octobre : la crise politique n'est pas finie

    Les bonnes nouvelles ont dominé jusqu’aux élections du 14 octobre. Personne n’a parlé d’assainissements et, dans tous les partis, de beaux visages souriants ont tenté de nous convaincre de leur dévouement et de leur engagement. Mais la crise économique, politique et sociale est loin d’être finie, et cela a été confirmé par les résultats de ces élections. Les partis traditionnels ont perdu du terrain, particulièrement en Flandre au profit de la N-VA. Mais on constate aussi une plus grande ouverture pour une gauche conséquente.

    Mécontentement à l’égard des partis établis

    Une période de crise conduit à l’érosion des partis établis ainsi qu’à la recherche d’alternatives. A titre d’exemple, les résultats des élections provinciales dans la ville d’Anvers ont donné aux trois principaux partis traditionnels moins d’un tiers des voix (18,1% pour le SP.a, 7,9% pour l’Open-VLD et 5,9% pour le CD&V). Aux communales, un certain nombre de bourgmestres ont tenu le coup, mais les partis au pouvoir ont en général perdu du terrain. La casse a été limitée par le caractère local des élections, les choses auraient pu être bien pires pour des élections nationales. L’espace est là pour une plus grande instabilité politique avec des changements rapides et importants dans les résultats électoraux.

    En Flandre, l’attention était concentrée sur la N-VA et sa capacité à s’implanter localement. Avec ses 37,7% obtenus à Anvers, le parti de De Wever est passé de un siège à 23 et a littéralement balayé les précédents records électoraux de ses prédécesseurs, tant du Vlaams Belang que de Patrick Janssens. Dans la plupart des autres villes flamandes, la N-VA a également engrangé des scores impressionnants (d’une ampleur similaire à Alost, Turnhout, Roeselare et Sint-Niklaas et au-dessus ou autour des 20% à Ostende, Bruges, Hasselt, Malines et Louvain), tout comme dans de nombreuses petites communes. Dans la banlieue d’Anvers, à Brasschaat ou Schoten, la N-VA obtient près de 40%.

    Le résultat de la N-VA indique à quel point la situation politique est instable et combien est large le mécontentement éprouvé envers la politique actuelle. La question reste maintenant de savoir dans quelle mesure la N-VA sera apte à profiter de cette lune de miel en arrivant au pouvoir. De Wever a envahi l’Hôtel de ville tel un empereur, mais il devra y mener une politique d’austérité héritée de l’administration précédente (à laquelle a également participé De Wever) et en accélérant le rythme des attaques.

    Le mécontentement contre la politique en place se manifeste également à gauche. A Anvers, le PTB a obtenu 8% et quatre élus. Dans différents districts d’Anvers, ce parti obtient même des résultats supérieurs aux listes du CD&V et de l’Open-VLD mises ensemble. Ailleurs également, le PTB a progressé (et possède aujourd’hui dans tout le pays 31 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 4 conseillers provinciaux) tandis que d’autres listes de gauche ont connu des résultats respectables et généralement meilleurs qu’en 2006.

    Là où nous avons participé à des listes de gauche, nous avons pu remarquer l’ouverture croissante qui se marque dans la société pour la gauche. En 2006, nous n’avions obtenu que 1% à Saint-Gilles, et des scores à décimales ailleurs. Maintenant, Gauches Communes a pu remporter 3,65% des voix à Saint Gilles et des liste unitaires de gauches ont généralement pu obtenir plus de 1%. À Saint-Gilles, un front unitaire entre Gauches Communes et le PTB aurait permis d’obtenir deux élus. A Gand, une dynamique similaire aurait permis de faire entrer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.

    A première vue, la situation semble plus stable en Wallonie et à Bruxelles. Des changements aussi majeurs qu’en Flandre ne s’y rencontrent pas (il suffit de penser au 23% perdus par le Vlaams Belang à Anvers aux communales, aux 29,4% perdus dans le district de Deurne et aux 37% réalisés par la N-VA à Anvers). A Charleroi, le MR perd son bonus de 2006 (après les scandales liés au PS) pour le PS. A Liège, le PS se maintient. Ecolo et le CDH sont au coude-à-coude, sauf dans le Luxembourg. A Bruxelles, le FDF maintient sa position malgré la rupture avec le MR.

    Mais du côté francophone, on assiste aussi à une croissance du mécontentement contre la politique dominante. A Charleroi et Liège, des élus de gauche radicale sont désormais élus, avec 2 élus pour le PTB et 1 pour la liste VEGA (verts et à gauche) à Liège. En dépit de sa grande division, l’extrême-droite obtient 2 élus à Charleroi et plus de 10% (en réunissant les six listes qui se sont présentées). A Bruxelles, la gauche conséquente a réalisé des progrès avec l’obtention d’élus pour le PTB à Molenbeek et Schaerbeek. À Saint-Gilles, Gauches Communes atteint les 3,65%, mais sans remporter d’élu.

    La Question nationale n’a pas disparu…

    Concernant l’essence même de la politique d’austérité, les partis établis savent s’accorder. Ce constat est évident au vu de la formation des diverses coalitions où règne l’interchangeabilité des partis établis, y compris concernant la N-VA et les verts. A Courtrai, l’Open-VLD, la N-VA et une partie du SP.a figurent dans une coalition anti-CD&V. A Malines le cartel du VLD, des verts et d’indépendants constitue une coalition de droite avec la N-VA et le CD&V. A Gand, le bourgmestre Termont avait adopté une rhétorique de gauche avec son cartel ‘‘progressiste’’, mais pour former une coalition, il frappe à la porte du VLD alors que ce parti avait adopté une approche bien plus à droite que le CD&V. Ecolo n’a pas hésité à former ou poursuivre des coalitions avec la droite, notamment à Schaerbeek où Ecolo rempile avec le FDF et le CDH tandis que le parti participe à une coalition anti-PS à Molenbeek.

    Un certain nombre de patrons flamands (qui éprouvent généralement de la sympathie pour la N-VA) se sont plaints durant la campagne électorale de la politique soi-disant ‘‘marxiste’’ de Di Rupo, au moment-même où les patrons français sont attirés par le paradis fiscal belge. Afin de parvenir à vendre la politique d’austérité du côté francophone, le PS doit tenir compte des fortes traditions du mouvement ouvrier. De cette nécessité proviennent parfois quelques paroles de gauche, sans toutefois connaître de concrétisation (ce en quoi n’est pas différent Termont et le SP.a à Gand). Pour être capable de soutenir cette rhétorique, le PS doit jouer sur les contradictions communautaires afin de se faire passer comme le rempart érigé contre la droite flamande de la N-VA, alors qu’il applique lui-même une politique d’austérité. Compte tenu de la faiblesse des partis traditionnels flamands et du renforcement de la N-VA, les négociations de 2014 seront très difficiles.

    Maintenant que les élections sont derrière nous, l’avalanche d’austérité peut se poursuivre. Le gouvernement fédéral annoncera bientôt un nouveau budget et les attaques antisociales frapperont à tous les niveaux de pouvoir. Le fait que sept communes flamandes sur dix termineront cette année dans le rouge, tout comme six sur dix à Bruxelles et quatre sur dix en Wallonie, indique suffisamment que la marge dont bénéficiera la politique communale sera limitée. Pour réussir à vendre d’impopulaires mesures d’austérité au niveau local, le grand jeu communautaire va être ressorti. La N-VA aura besoin de couvrir sa propre politique locale et le PS saisira la menace de la ‘‘droite flamande’’ pour se parer de la cape du ‘‘moindre mal’’.

    De Wever bourgmestre

    Avec 37,7% et 23 sièges, Bart De Wever est le nouveau bourgmestre d’Anvers. Il a directement décrit l’évènement comme un ‘‘dimanche noir et jaune’’, une référence directe au ‘‘dimanche noir’’ de 1991, lorsque le Vlaams Blok avait réalisé une grande percée. Il n’a guère de choix pour son partenaire de coalition. A l’exception d’une ‘‘grande coalition’’ avec le Stadspartij (le parti de la ville, composé du SP.a et du CD&V) de Patrick Janssens (SP .a), il reste la possibilité d’une coalition avec le CD&V (ce qui signifierait une rupture avec le SP.a et laisserait les chrétiens démocrates avec 5 siège), ou avec le Vlaams Belang, ou encore avec les verts et le PTB. De Wever a déclaré qu’il discutait avec tout le monde, en précisant toutefois qu’une coopération avec le Vlaams Belang n’est pas à l’ordre du jour.

    Qu’attendre de De Wever ? Les programmes de Bart De Wever et de Patrick Janssens se sont rapprochés et tous les deux sont basé sur la politique de manque de moyens pour les besoins sociaux. De Wever a déjà annoncé qu’aucun nouveau logement social ne sera construit, et que le manque de crèches et d’autres services devra être comblé en étant laissé à la soif de profits d’entreprises privées. Concernant le personnel communal, De Wever veut réaliser d’importantes économies, le vieillissement étant à ses yeux une ‘‘opportunité’’ pour réaliser des économies sur le dos du personnel de façon relativement indolore en évitant de remplacer des départs en pension et donc en exerçant une grande pression sur les travailleurs restants, de même que sur la qualité du service. La N-VA veut aussi mettre en œuvre son approche répressive.

    Patrick Janssens et son SP.a ont semé avec leurs politiques ce que De Wever peut désormais récolter. La défaite du Stadspartij de Janssens n’est pas due au désaveu de la gauche, mais au manque de véritables éléments de gauche dans la politique menée à Anvers (et même au niveau de la rhétorique). Il ne semble pas que cela puisse changer si le parti entre dans une grande coalition. L’opposition serait divisée entre trois partis de force à peu près égale : le Vlaams Belang, le PTB et Groen. La Ministre Turtelboom (Open-VLD) s’est faite élire, accompagnée d’un unique second élu libéral. Le Vlaams Belang s’est fait remarquer dans la campagne par sa rhétorique radicale, qui ne va pas s’améliorer maintenant que le parti d’extrême-droite a été décimé dans son bastion. Selon l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, l’élément fort du parti était constitué de la fraction du conseil communal anversois, qui ne comprend dorénavant plus que cinq membres (les trois chefs de groupe du VB, au Parlement Flamand, à la Chambre et au Sénat accompagnés par le président du parti et un illustre inconnu élu suite à un problème rencontré par le vote électronique…). Groen a tenté de se présenter comme étant plus à gauche durant la campagne, tout en restant très vague concernant des questions cruciales comme celles du logement, de l’emploi, de l’enseignement ou encore des soins de santé.

    Avec quatre sièges, le PTB a fait une entrée remarquée au conseil communal. Le PTB a mené une vaste campagne à Anvers et a également pu compter sur une bonne présence dans tous les médias (De Morgen a ainsi calculé que Peter Mertens, président du PTB et candidat à Anvers, était 14e en termes de temps de parole à la chaîne VRT). Le PTB a surtout réalisé un grand bond en avant à Borgerhout, en passant de 2,4% à 17,1%. Dans son bastion de Hoboken, le PTB a réalisé le score de 16%. Cette progression du PTB illustre l’ouverture qui existe pour une opposition de gauche. Cela élargit l’espace dans la société pour des discussions portant sur les alternatives à la politique dominante actuelle (ce qui, inévitablement, nécessitera aussi d’avoir une clarté sur le passé et les réalisation du socialisme) et offre à l’opposition de la rue une opportunité de s’exprimer au conseil communal. Nous espérons que le PTB ne cherchera pas à se présenter comme un parti comme les autres, mais comme une réelle force d’opposition avec une approche ouverte envers tous ceux qui s’opposent aux politiques néolibérales.

    Résistance contre la politique d’austérité

    La surenchère communautaire correspond à de véritables aspirations nationales et à la l’espoir de réalisations à long terme, mais il s’agit aussi d’éviter d’avoir une opposition unifiée contre la politique d’austérité. C’est une tentative de diviser les travailleurs, ce face à quoi la meilleure riposte est faite de l’unité des travailleurs et d’une opposition constante à l’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Un certain nombre de questions importantes sont à l’ordre du jour, tels que le budget fédéral, l’accord interprofessionnel (AIP) et la norme salariale, l’austérité aux niveaux régional et communal et de nouveaux carnages sociaux qui arriveront inévitablement en conséquence de la crise du capitalisme.

    Les résultats obtenus par la gauche conséquente lors de ces élections communales sont un premier aperçu, relativement faible, du potentiel d’une opposition conséquente de la part du mouvement syndical. Cela permettra d’accroître l’espace disponible pour la gauche, et offrira de nouvelles opportunités pour toutes les formations de gauche. Le test consistant à savoir si les forces de gauche peuvent véritablement faire une différence se trouve principalement dans les luttes. La profondeur de la crise capitaliste laisse peu d’espace à la tergiversation politique et aux compromis. Cela signifie de disposer d’un programme de rupture anticapitaliste et de redistribution des richesses basé sur propriété collective et publique des principaux leviers de l’économie – des secteurs clés tels que l’énergie, la finance, la sidérurgie,… – sous le contrôle démocratique et la gestion du mouvement ouvrier. Les critiques portant sur le capitalisme et sa faillite sont aujourd’hui plus largement acceptées, et cela ouvre également la porte à des discussions plus pointues sur ce qu’une alternative socialiste signifie ainsi que sur ce qu’ont représenté les diverses expériences historiques que nous avons connu et en quoi elles nous concernent aujourd’hui.

    Les liens entretenus entre les dirigeants syndicaux et les partis traditionnels constituent un obstacle dans la direction d’un plan d’action cohérent sur le plan syndical afin de défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le monde syndical, le pan le plus fort du mouvement ouvrier, doit aussi investir le champ politique. La rupture de ces liens pourrait constituer la base de la fondation d’un nouveau parti des travailleurs où chaque opposant à la politique néolibérale pourrait trouver sa place.

    Nous avons franchi une étape dans cette direction en participant à ces élections locales en collaboration avec toutes les forces de gauche qui y étaient disposées. Avec Rood ! (Rouge !), côté flamand, une base électorale a pu être rapidement constituée et partout les résultats ont été supérieurs à 1%, y compris à Anvers où la pression était grande pour voter contre De Wever et où le PTB était vu comme un vote efficace contre les partis établis. A Gand, Rood ! a également obtenu 1% et d’autres scores ne se limitent pas à une décimale après zéro (comme 5% à Niel ; 1,4% à Oostkamp, 1,1% à Ostende et 1,8% pour LSP-Rood! à Keerbergen). À Herzele, LEEF a obtenu 9,2% et 1,7% à Zottegem. A Bruxelles, Gauches Communes a réalisé 3,7% à Saint-Gilles (soit un meilleur score qu’avec le Front des Gauches lors des élections de 2010) et 1,4% à Ixelles. A Jette, le résultat de 1,3% a été obtenu et celui de 0,62% à Anderlecht. La liste Gauche à Etterbeek a obtenu 2,48%. En Wallonie, des campagnes enthousiastes de ‘‘Front de Gauche’’ ont été menées à Charleroi et La Louvière et la liste VEGA a obtenu un siège à Liège. Enfin, le Front des Gauches a obtenu 6,12% et un siège à Courcelles. Le nouveau ‘‘Mouvement de Gauche’’ constitué autour de l’ancien membre d’Ecolo Bernard Westphael n’avait pas participé à ces élections locales.

    Un nombre croissant d’électeurs se dirige vers la gauche et la première (relativement) grande progression a été rencontrée. Le danger est que les formations de gauche, dans leur impatience électorales, accordent des concessions sur leur programme et virent à droite (relativement parlant bien entendu), et ne représentent ainsi pas l’outil politique que désirent les électeurs qui vont dans l’autre direction. Le résultat de Gauches Communes obtenu à Saint-Gilles illustre qu’il est possible de défendre un programme ouvertement socialiste (comprenant par exemple la question de la nationalisation des secteurs clés de l’économie) et d’obtenir un score électoral.

    Les résultats électoraux indiquent que l’espace pour la gauche s’élargit, y compris sur le plan électoral. Dans nos pays voisins, cet espace ne s’est pas limité à une seule formation et nous avons pu constater que les collaborations entre partenaires politiques avec une attitude ouverte réalisaient généralement de meilleurs résultats. Nous allons poursuivre la construction d’une force marxiste révolutionnaire avec le PSL, tout en poursuivant parallèlement notre collaboration constructive avec ceux qui ont été nos partenaires dans ces élections, autour de la nécessité de construire un large front de gauche composé de tous les opposants aux politiques d’austérité.

  • Du métal, pas de Mittal !

    A quand un véritable plan d’action pour nationaliser la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs ?

    Cela fera bientôt un an que Mittal a annoncé la fermeture de la phase à chaud liégeoise. Parmi les travailleurs, l’exaspération est à son comble suite à la lenteur de l’évolution du dossier et au chantage récemment pratiqué concernant les 138 millions d’euros d’investissements dans la phase à froid (et les 2.000 emplois que cela concerne).

    Par Nicolas Croes

    Nombreux sont ceux qui, à l’instar de Bruno Bauraind, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), affirment que la sidérurgie liégeoise est tout à fait viable : ‘‘La direction du géant de l’acier applique une vieille recette en prenant à la gorge les organisations syndicales, piégées par l’équation : sacrifier à moyen terme un secteur d’activité en échange de la préservation à court terme d’une partie de l’emploi. Bon nombre d’observateurs le pensent : privée de ses hauts-fourneaux, la phase à froid liégeoise est de toute façon condamnée. (…) J’ose affirmer qu’il y a place pour une petite sidérurgie indépendante intégrée. Le tout est de s’en donner les moyens.’’ (La Libre, 21/09/12)

    Quelle stratégie ?

    Effectivement, le tout est de se donner les moyens. Très vite après la dramatique annonce de l’an dernier, la FGTB avait élaboré un plan basé sur le rachat par les autorités publiques revenant à 1,1 milliard d’euros en 5 ans. Le syndicat a tout à fait raison de dénoncer les pouvoirs publics qui rechignent à mettre la main à la poche pour sauver des emplois alors qu’ils sont toujours prêts à distribuer des milliards pour ‘‘sauver’’ les banques. Mais, au-delà de cet aspect, cette voie nous semble extrêmement limitée.

    Tout d’abord, c’est loin d’être la solution privilégiée par la Région wallonne. Le ministre wallon de l’économie Jean-Claude Marcourt s’est déjà réfugié derrière divers prétextes pour refuser d’aborder cette solution, notamment sous prétexte que les nationalisations sont interdites par la législation européenne (qui devient caduque quand il s’agit des banques bien entendu, comme dans le cas de Fortis avant la revente à BNP-Paribas). Ensuite, ArcelorMittal refuse jusqu’ici de vendre ses hautsfourneaux liégeois aux pouvoirs publics ou à un concurrent privé.

    Construire un rapport de force !

    Pour Michel Capron, économiste, ancien chercheur à la Fopes (UCL) : ‘‘Les politiques sont dramatiquement absents et, ce faisant, laissent la bride sur le cou de financiers arrogants car sans contre-pouvoir. Il n’y a aucune politique industrielle en Europe. J’ai entendu Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l’Economie, NDLR) et Arnaud Montebourg (ministre français du Redressement productif, NDLR), tous deux critiques au sujet d’Arcelor- Mittal. Mais quels actes ont-ils posés?’’ (Le Soir, 18/09/12) Il exprime ici une réalité ressentie par de nombreux travailleurs : on ne peut pas s’en remettre aux les pouvoirs publics lorsqu’ils sont contrôlés par des élus qui se disent ‘‘de gauche’’ mais qui appliquent docilement la politique patronale.

    Le PSL a toujours défendu l’expropriation et la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle des travailleurs et pas sous la gestion de managers capitalistes mandatés par le gouvernement. Un bon premier pas en cette direction serait de lancer l’occupation du site, qui deviendrait ainsi un excellent centre de discussion démocratique pour élaborer collectivement la stratégie syndicale et pour discuter de la relance de l’activité au bénéfice des travailleurs et de la population.

    Illégal ? Au regard des lois taillées sur mesure pour protéger les intérêts des patrons, très certainement. Par contre, lorsqu’un rapport de force plus favorable aux travailleurs forge d’autres règles, ces mêmes patrons ne se gênent pas pour la fouler aux pieds à la première occasion. ArcelorMittal avait signé en 2009 l’accord-cadre européen ‘‘Maîtriser et anticiper le changement’’ avec la fédération européenne des métallurgistes (FEM) où, en échange de concessions syndicales, ArcelorMittal s’engageait à garantir l’activité des outils européens du groupe et éviter les licenciements secs. Aujourd’hui, la phase à chaud liégeoise est menacée (et l’avenir du froid est sans cesse plus incertain) tandis que des sites de production du géant sidérurgique sont à l’arrêt en France, au Luxembourg et en Espagne, sans la moindre perspective de relance. La loi, c’est toujours les travailleurs qui se la prennent dans la figure, les grands patrons n’ont pas à s’inquiéter.

    A moins que les travailleurs ne relèvent la tête et s’approprient les outils de production par leur mobilisation et leur force collective. L’avenir de l’acier est assuré dès lors qu’il s’agit de produire en fonction des besoins (construire de nouveaux logements, des transports publics, des écoles, des crèches,… nécessite de l’acier) et non plus pour satisfaire la soif de profits de charognards capitalistes.

  • GSK : santé, profits et astuces légales

    Entre des unes sécuritaires, islamophobes ou de faits divers, le Vif l’Express glisse de temps à autre une enquête intéressante. C’est le cas cette fois, où il est expliqué comment le groupe pharmaceutique britannique GloxoSmithKline (GSK) a pu éviter de payer jusqu’à 892 millions d’euros d’impôts, via divers mécanismes légaux qui font aujourd’hui de la Belgique un véritable paradis fiscal pour les grandes multinationales.

    Par Nico P. (Bruxelles)

    En 2009-2010, lors de la très médiatisée et très redoutée pandémie de grippe A/H1/N1, le groupe GSK avait développé et commercialisé un vaccin nommé Pandemrix. Un vaccin acheté en hâte par des dizaines de pays, pour un total de 300 millions de doses, dont on estime aujourd’hui qu’un quart seulement a été administré, le reste ayant été détruit après péremption. Un vaccin qui, de plus, n’était pas une solution miracle : en Belgique par exemple (tous les pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont réalisé un contrat similaire), le contrat passé entre GSK et l’Etat spécifiait mot pour mot que la firme ne donnait aucune garantie qu’il s’agisse du ‘‘maintient de la qualité […] l’efficacité ou la sécurité du vaccin […] (1)’’. D’autres parties du contrat stipulaient qu’en cas de décès, l’Etat était responsable de l’indemnisation et de la prise en charge des frais judiciaire… En plus de cela, un tiers des quinze experts qui ont directement conseillé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait des liens avec une ou plusieurs firmes pharmaceutiques, y compris GSK.

    Le prix (hors TVA) d’une dose tournait à l’époque aux alentours de 8,50 €. Or, le coût réel de production ne s’élevait qu’à 3 ou 4 euros. La majorité du prix étant couverte par le brevet, la propriété intellectuelle en quelque sorte. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir quelle part, dans revenus, a été consacrée effectivement à l’amortissement du coût (certes réel) de la recherche qui a menée à l’élaboration du vaccin, à de nouveaux investissements, aux salaires des chercheurs etc., et combien ont été consacrés à doter les actionnaires de GSK de yachts et d’îles privées. Finalement, le chiffre d’affaire total généré par les commandes de vaccins s’élève à 2,3 milliards d’euros. Mais ce que les gouvernements ont payé, c’est principalement de la propriété intellectuelle, les ‘‘royalties’’ (équivalent aux droits d’auteurs dans ce domaine).

    Rappelons toutefois qu’une loi existe, en Belgique et ailleurs, pour faire tomber un brevet en cas de risque majeur pour la santé publique. Une idée que nos dirigeants n’ont de toute évidence pas jugée intéressante…

    La filiale du groupe détenant le brevet est GSK Biologicals, basée dans le Brabant Wallon. En règle générale, les grandes entreprises délocalisent les sièges associés à la propriété intellectuelle dans un pays très faiblement taxé. Mais comme l’explique le cabinet d’avocats Bird &Bird dans une présentation destinée aux entreprises, la Belgique est, pour les entreprises ‘‘riches en propriété intellectuelle, un paradis fiscal’’! Ainsi donc, notre pays rejoint les Iles Caïmans, le Luxembourg, Singapour… Le principe légal (adopté en 2007) étant que 80% des bénéfices bruts engendrés par un brevet peuvent être déduit de la base imposable. L’impôt des sociétés (33,99%) n’est donc applicable qu’à 20% des bénéfices. Ce qui ramène à un taux de taxation réel de 6,8%. Mais ce n’est pas tout, avec les intérêts notionnels il est possible de déduire de ses impôts les intérêts d’un emprunt réalisé en vue d’un investissement. Cet emprunt peut être réalisé avec un organisme extérieur (une banque) ou… pas ! Une entreprise peut donc s’emprunter à elle-même, et déduire les intérêts de ce prêt (fixés pour 2011 à 3,485%…) !

    Les tours de passe-passe se succèdent, l’Etat laisse faire et encourage, les multinationales s’enrichissent, bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !


    (1) ”GSK n’octroie aucune garantie quelconque concernant la fourniture du vaccin pandémique, et toute obligation de garantie qui pourrait résulter de la loi ou de toute autre norme juridique, que ce soit en relation avec le maintient de la qualité après livraison, l’efficacité ou la sécurité du vaccin pandémique(…) est, de la manière la plus largement permise par la loi, exclue de la présente convention…”

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