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  • Les lois anti-terroristes nous touchent tous!

    La classe dirigeante en Belgique comme ailleurs se dote de nouveaux moyens pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les dirigeants capitalistes instrumentalisent à outrance la remontée des attentats terroristes pour instaurer un climat de peur et renforcer leur appareil répressif. Au-delà de l’inefficacité de telles mesures et de leur coût exorbitant, c’est bien d’une vague d’attaques contre nos droits démocratiques dont il s’agit.

    Stéphane Delcros et Cédric Gérôme

    Suite au récent attentat kamikaze perpétré par une Belge en Irak, la Ministre de la Justice Onkelinx tente de faire passer un avant-projet de loi renforçant les moyens policiers et judiciaires face à une menace terroriste. Le gel de certains comptes bancaires sera facilité, des perquisitions à toute heure et des écoutes par téléphone ou micro caché seront autorisées. Toutes les données récoltées par la police seront en outre confinées dans un dossier secret auquel ni l’accusé, ni l’avocat n’auront accès.

    La Belgique est loin d’être le seul pays à adopter des lois antiterroristes; le Parlement européen a adopté récemment une directive permettant la conservation des données téléphoniques et électroniques pour une durée de 6 à 24 mois et donnant plein droit à la police de les consulter.

    Après le 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient adopté le Patriot Act, loi antiterroriste d’exception qui décuple les pouvoirs de la justice et de la police. Adopté initialement pour une durée de quatre ans, le Patriot Act était en passe d’être reconduit indéfiniment, mais cette dernière proposition a été -temporairement, du moins- rejetée par le Sénat, suite aux nombreux scandales qui ont éclaboussé la Maison-Blanche et la mettes dorénavant sur une position défensive. On ne compte plus les abus policiers et judiciaires basés sur cette loi, notamment en matière de surveillance de la population. La mise sur écoutes de la population américaine et les pratiques d’espionnage du Pentagone ne sont cependant pas nouvelles: ce genre de mesures furent largement utilisées contre des groupes hostiles à la guerre du Vietnam et des organisations de défense des droits civiques dans les années ’70.

    En Grande-Bretagne, les lois antiterroristes prennent une ampleur démesurée. Plusieurs millions de caméras filment désormais les faits et gestes de la population. Après les attentats de Londres en juillet dernier, le gouvernement de Blair a encore durci son programme avec une nouvelle loi qui prévoit notamment la prolongation de la garde à vue à 3 mois pour les personnes suspectées de terrorisme.

    A la suite de l’explosion des banlieues, la classe dirigeante française a adopté puis prolongé pour 3 mois l’état d’urgence, se référant à une loi qui n’avait pas été invoquée depuis un demi siècle dans l’Hexagone. Le gouvernement peut ordonner à la police de procéder à des arrestations massives, interdire les manifestations et censurer les médias. La police est autorisée à perquisitionner et restreindre les mouvements des personnes sans devoir fournir de preuves ou de raisons justifiant de telles actions. Ainsi, 11 des 24 propositions du Front National en matière de justice et de police ont déjà été mises en application par le gouvernement français.

    Brandissant le prétexte de la menace terroriste, partout les gouvernements capitalistes consolident leur appareil de répression et restreignent les libertés publiques. L’interprétation des lois anti-terroristes étant extrêmement large, ces mesures s’avèrent très utiles afin de museler les mouvements sociaux.

    Dans les années 80 déjà, Margaret Thatcher s’était servi d’une loi antiterroriste pour réprimer une grève de mineurs. On se souvient également des déclarations de plusieurs dirigeants européens n’hésitant pas à assimiler les militants anti-mondialisation à des terroristes. Cette année, en France, les unités antiterroristes du GIGN sont intervenues deux fois contre des actions syndicales. En Belgique, l’actuel procureur fédéral en charge de la lutte contre le terrorisme est Daniel Bernard, qui avait mené l’accusation dans le procès contre les syndicalistes de Clabecq.

    Tout comme les actes de terrorisme servent de justification à la politique répressive de la bourgeoisie, cette dernière alimente le terrorisme et ne résoud rien. Les énormes moyens développés par la Grande-Bretagne dans son arsenal anti-terroriste n’ont pas empêché les attentats de Londres. Quant aux centaines de milliards de dollars investis par Bush dans sa " lutte contre le terrorisme ", ils n’ont pas permis d’endiguer le terrorisme mais ont au contraire stimulé son développement à travers le monde. Il est temps de sortir de ce cercle vicieux en construisant une véritable opposition qui combat le terrorisme en s’en prenant à sa racine : le système capitaliste qui le génère.

  • Le tremblement de terre affecte les plus pauvres : besoin urgent de fonds

    “Je n’ai jamais vu une telle dévastation de toute ma vie. Nous sommes sans nourriture, sans médicaments, sans eau, sans électricité. Nous avons désespérément besoin de médicaments, de tentes et de vêtements chauds. S’il vous plaît aidez-nous, autrement nous allons tous mourir” Sardar Khalid Mehmood, Président de l’association paramédicale du Kashmir.

    Des familles, villes et villages entiers ont été balayés par le tremblement de terre du 8 octobre, dont l’épicentre se situe au Cachemire. La désolation et la souffrance sont les seules choses qui restent. 21 000 morts ont déjà été enregistrés pour le seul Cachemire, alors que les autorités et l’armée n’ont pas encore atteints la majorité des regions affectées. Il n’est pas exclu que le nombre de victimes atteignent les 50.000, voire au-delà. Quatre millions de personnes ont été touchés par le séisme et plus d’un million de Cachemiris ont déjà passé plusieurs nuits à dormir sans abri, à la merci de la grêle et des pluies torrentielles. Nous avons reçu des rapports affirmant que 6 membres du TURCP et du Mouvement Socialiste du Pakistan ont été tués par le séisme à Kalam (Vallée de Swat).

    Les plus affectés par le séisme sont, sans surprise, les travailleurs et les paysans pauvres. Les services d’aide d’urgence sont inexistants. Le gouvernement pakistanais mène depuis des années des coupes budgétaires sur les services médicaux. L’année dernière le gouvernement de Musharraf a dépensé 45% de son budget dans l’armée et seulement 1,3% pour les soins de santé. A certains endroits, les blessés sont soignés (quand ils ont la chance d’être soignés) à l’air libre, du fait que la plupart des hôpitaux, quand ils n’ont pas été détruits, sont complètement débordés. Le nombre de victimes est particulièrement fort aussi du fait que le samedi est un jour scolaire là-bas, et que nombre d’étudiants de primaire et de secondaire ont été littéralement écrasés sous les décombres des écoles détruites par le séisme. La véritable raison est que les bâtiments scolaires sont laissés à l’abandon depuis des décennies, car les gouvernements successifs ont dépensé nettement plus d’argent pour le secteur militaire que pour l’éducation. Les politiques néo-libérales, appliqués par les représentants du big business au gouvernement, ont largement contribué à rehausser le nombre de morts dans ce désastre. Les autorités prétendent que tout est fait pour parer à la situation. C’est complètement faux. Rien n’a été fait pour prévenir une telle catastrophe. Des millions de travailleurs et de jeunes pakistanais et cachemiris se sont mobilisés, dans un gigantesque élan de solidarité, pour récolter nourriture, vêtements et argent pour ceux qui ont souffert de la catastrophe. Mais le gouvernement n’a pas concrétisé cela en terme d’actions sur le terrain.

    Les gouvernements impérialistes de l’Occident n’ont donné que des cacahuètes en réponse au tremblement de terre. Par exemple, les gouvernements anglais et américains ont libéré respectivement 1,4 millions de livres et 50 millions de dollars pour l’aide aux victimes. Toutefois, Bush a dépensé plus de 66 milliards de dollars pour ses opérations militaires en Afghanistan – région qui a également été affectée par le séisme. Suivant l’appel lancé par les autorités pakistanaises, l’administration américaine a décidé d’envoyer 8 misérables helicoptères dans la région. Mais ils ont pourtant beaucoup plus d’hélicoptères à leur disposition quand il s’agit de mener des opérations contre les Talibans de l’autre côté de la frontière…

    Ce sont tous ces facteurs qui ont poussé des activistes de gauche et des syndicalistes à apporter une réponse à la situation. Le TURC au Pakistan et au Cachemire a déjà récolté de la nourriture, et s’organise pour envoyer des convois d’aide à Bagh dans les prochains jours.

    Beaucoup d’agences d’aide vont récolter des fonds dans les prochaines semaines. Malheureusement ces fonds vont être distribués par le même gouvernement corrompu dont la politique a précisément favorisé à aggraver les conséquences de la catastrophe.

    Le TURCP appelle les syndicats à faire des dons qui seront directement destinés à aider la population sur le terrain. Dans l’immédiat, l’argent sera essentiellement utilisé pour acheter des tentes, des matelas, de la nourriture et de l’eau.

    L’argent sera également utilisé pour construire et reconstruire les syndicats dans les régions affectées, ainsi que pour organiser des campagnes afin d’assurer que les efforts de reconstruction seront dirigés dans les interêts de la classe ouvrière et des paysans pauvres et que le big business ne profitera pas une nouvelle fois de la souffrance des gens.

    Toutes les donations seront publiées et connues et des rapports réguliers seront envoyés pour expliquer où et comment l’argent sera utilisé. Notre campagne a ouvert un compte bancaire à Londres pour la récolte des fonds à l’extérieur de l’Asie. S’il vous plaît envoyez vos dons à Trade Union Rights Campaign Pakistan, PO Box 52135, London E9 5WR, Britain. Ou envoyez l’argent par virement à :

    TURCP

    Numéro de compte: 0574699

    code: 30-95-03

    Leytonstone Lloyds TSB Branch, 797-799 High Road Leytonstone

    IBAN No: GB70LOYD30950300574699BIC

    Code: LOYDGB21500

    Swift Code: LOYDGB2L

    Si vous faites un virement, nous vous demandons d’envoyer un e-mail à turcpakistan@yahoo.com, expliquant les détails du transfert, ou d’envoyer une lettre par la poste à l’adresse qui figure ci-dessus.

    Merci d’avance,

    Azad Qadri,

    Secrétaire général, Trade Union Rights Campaign – Pakistan

    et Khalid Bhatti, Organisateur National de “Trade Union Rights Campaign – Pakistan”

    Les syndicats pakistanais suivants participent à la campagne: Railway Workers Union workshops, PTCL joint workers action committee, Ptcl Lions union, Postal Employees union, Muthida Labour Federation, Informal sector workers organisation, Teachers union, commercial workers union Lahore, RMS Employees union, Pakistan state life staff union, Agriculture workers union.


    La “Trade Union Rights Campaign – Pakistan” a été mise sur pied en avril 2005 pour aider à coordonner la solidarité et soutenir les luttes des travailleurs contre la baisse du niveau de vie, les privatisations, et l’agenda néo-libéral de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International mené docilement par le gouvernement de Musharraf.Nous sommes des dirigeants syndicaux et des activistes organisés autour d’une plateforme de lutte radicale pour s’opposer aux attaques massives contre les travailleurs pakistanais par le gouvernement et les grosses enterprises, qui contrôlent l’économie.

    Azad Qadri.

    Samedi 15 octobre 05

  • Contre la guerre et le terrorisme

    Londres, début juillet 2005 : C’était la première fois que l’Europe subissait l’action terroriste de kamikazes. Multiples explosions dans les bus et le métro, bilan : une cinquantaine de morts. De partout les réactions de solidarité envers les victimes n’ont pas manqué. La guerre et le terrorisme ont ça de commun: un bilan effrayant payé majoritairement par les travailleurs.

    Lucas Gilles

    Nous ne pouvons accepter de telles méthodes assassines dont les travailleurs et les jeunes sont les premières victimes. Lors du déclenchement de la guerre, près de deux millions de gens manifestaient à Londres contre l’éclosion du conflit, il est probable que certaines victimes des attentats faisaient partie de ceux-là. Mais les gouvernements qui condamnent de manière unilatérale ces attentats sont aussi ceux qui sont responsables de la croissance de ces phénomènes. Sous couvert de s’attaquer au terrorisme, Bush et Blair occupent et massacrent en Irak pour le pétrole. Ils prétendent que ce conflit est le front central de leur sacro-sainte « guerre contre le terrorisme », comme n’a pas manqué de le repréciser le président américain au lendemain des attentats. Le terrorisme ne serait donc pas la conséquence de la guerre et de l’oppression, mais ce serait l’inverse… Bush junior ne semble jamais manquer d’humour, même dans des circonstances aussi dramatiques.

    On évalue aujourd’hui le nombre d’innocents tués en Irak à plus de 100.000 et le nombre de kamikazes ne cesse d’augmenter. La politique impérialiste et néo-colonialiste n’a pourtant pas démarré avec l’Irak ou avec l’Afghanistan, mais remonte bien à plus d’un siècle avec la volonté de s’emparer des ressources naturelles du proche-orient. Cela n’empêche pas les musulmans à travers le monde de percevoir ces guerres comme des attaques visant directement leur religion. Cette colère et le racisme à leur encontre sont encore nourries par les propos des politiciens bourgeois qui ne cessent de clamer le manque d’intégration de leurs communautés. Là se trouvent les causes réelles de ces attaques.

    Al-Qaïda, quant à elle, a perpétré et planifié ces attaques, et n’est rien d’autre qu’une organisation réactionnaire qui rêve des même choses qu’Iznogoud : devenir Calife, revenir au XVIIème siècle. C’est aussi une organisation fondée par ceux qui ont servi de rempart contre le stalinisme dans la guerre de ’79 grâce au soutient de l’impérialisme américain.

    Pourtant après la chute de l’URSS, nul doute que leur combat allait s’orienter vers ce même impérialisme. Les socialistes se sont toujours opposés au terrorisme aveugle, tentative de remplacer l’action de masse par l’action individuelle, car la classe dirigeante l’utilise perpétuellement pour justifier sa politique de répression. Où s’arrêteront les lois antiterroristes ? Un jeune électricien brésilien a déjà été abattu par la police : il pouvait représenter potentiellement une « menace ».Se fera-t-on arrêter lorsque nous manifesterons contre la guerre pour « collusion avec des terroristes » ? Aucune de ces mesures ne sera capable d’endiguer le terrorisme. Bien au contraire, elles ne feront qu’augmenter l’aliénation des jeunes musulmans, les rendant plus facilement « recrutables » pour Al-Qaïda et ouvrant des possibilités pour de nouveaux Abou-Ghraïb et Guantanamo, voire d’enfermer des innocents sans la moindre preuve. Nous devons également désigner clairement les causes et les responsables de cette boucherie, le caractère de classe de la guerre sous peine de voir les gouvernements s’en décharger et au passage accroître le racisme. Le seul moyen d’empêcher ce genre d’atrocités de se reproduire est de s’attaquer aux racines et non aux conséquences du mal : une classe ouvrière unie, au-delà des différences de religion, pour un retrait unilatéral et immédiat des troupes d’occupation.

    Nous ne pensons pas qu’un simple changement de ministère, voire de gouvernement suffise à arrêter les horreurs, mais bien qu’un changement pur et simple de système par des actions de masse le permette.

    Le capitalisme est entré dans sa phase réactionnaire, il est dépassé par sa crise, la guerre nous le rappelle chaque jour. La solution en Irak, comme partout, ne réside pas dans des idées réactionnaires et théocratiques comme celles d’Al-Quaïda ou d’autres tendances politico- religieuses de droite, mais bien dans une solution socialiste. Nous nous trouvons donc bien à un croisement où nous devrons choisir entre deux routes : la première, une polarisation ethnico-religieuse qui marquerait un retour désastreux à une mentalité de ghetto ; la deuxième, une solution de groupe qui s’attaquerait aux causes fondamentales du terrorisme, le racisme et la pauvreté. Remettant donc en cause le capitalisme, car comme Malcolm X l’a dit: il n’y a pas de capitalisme sans racisme.

    Non à la guerre, Non au terrorisme, Non au racisme. Construisons cette alternative, rejoins le CIO, rejoins EGA!

  • Attentats de Londres. La répression n’empêchera pas le terrorisme

    Bush et Blair ont envahi l’Irak en affirmant qu’ils voulaient détruire les armes de destruction massive de Saddam Hussein et préparer un « monde plus sûr ». Non seulement ces armes n’existaient pas mais les terribles attentats de ces dernières semaines en Turquie, en Egypte, à Londres et bien sûr quotidiennement en Irak, montrent, tout en nous horrifiant, que le monde est devenu bien moins sûr.

    Jean Peltier

    Nouvelles mesures répressives

    Pourtant, pour Blair, les attentats de Londres n’ont aucun rapport avec sa politique en Irak, mais bien avec l’« idéologie maléfique » de certains musulmans! Il essaie ainsi de désamorcer l’opposition à la guerre en Grande-Bretagne, mais l’émotion populaire et la peur face aux attentats sont autant d’opportunités pour faire passer une série de mesures restreignant les libertés civiles. « Soutenir ou glorifier le terrorisme » deviendrait un délit Mais qu’est-ce que le terrorisme?

    Cette années, les ouvriers d’AGC Splintex furent qualifiés comme tels lorsqu’ils empêchèrent leur direction, sourde à toute dis-cussion, de sortir de leurs locaux. Le statut de réfugié serait refusé à toute personne « ayant participé au terrorisme ou ayant quoi que ce soit à voir avec lui » (idem). Les durées de détention de suspects par la police seraient étendues. Des tribunaux spéciaux composés uniquement de juges spécialement sélectionnés seraient constitués pour juger les actes de terrorisme. Le gouvernement britannique prépare aussi une définition du « comportement inacceptable » qui inclurait quiconque exprime des « vues extrêmes qui sont en conflit avec la culture de tolérance du Royaume-Uni ».

    Aux Etats-Unis existe depuis le 11 septembre un ensemble de mesures de ce genre, le Patriot Act (loi patriotique), utilisé contre des supposés terroristes mais aussi contre des manifestants anti-guerre et des militants du Parti Vert (le parti-frère d’Ecolo !). Aux USA comme en Grande-Bretagne et peut-être demain ailleurs, ces mesures représentent une menace très sérieuse pour tous ceux qui s’opposent au soutien apporté par beaucoup de gouvernements à la politique de Bush d’occupation de l’Irak et d’agression contre les peuples du Moyen-Orient, même si, comme nous, ils sont totalement opposés au terrorisme et qu’ils condamnent sans hésitation les attentats, surtout visant des populations civiles.

    Alternative à l’intégrisme

    Le climat de peur et de paranoïa que le gouvernement et une grande partie de la presse entretiennent, explique que les injures et actes anti-arabes et anti-musulmans se multiplient en Angleterre. La multiplication des opérations policières dans les quartiers immigrés, ne peuvent qu’aiguiser la peur et la colère parmi les jeunes musulmans qui se sentent de plus en plus rejetés et risquent de devenir plus sensib-les aux arguments des intégristes.

    L’intégrisme musulman – et sa branche politique et terroriste en particulier – est une mauvaise réponse aux frustrations ressenties par une grande partie des populations musulmanes, dans le Tiers-Monde comme en Europe, une réponse ultra-conservatrice et rétrograde qui divise les opprimés en fonction de leur religion. Les mesures répressives que prennent des gouvernements occidentaux participant à l’oppression de ces populations sont hypocrites et dangereuses: elles ne permettront pas de lutter efficacement contre l’intégrisme et le terrorisme mais elles risquent fort d’être utilisées de manière beaucoup plus large contre les travailleurs en lutte et tous ceux qui contestent le système actuel.

    Seule une politique réellement socialiste s’adressant à tous les opprimés, quelle que soit leur nationalité ou leur religion, pour lutter ensemble contre la misère, l’injustice, les discriminations et la domination impérialiste sur le monde, peut détacher les jeunes musulmans de l’intégrisme et du terrorisme. Et seul un mouvement uni des travailleurs autour d’une telle politique pourra mettre fin concrètement à toutes ces horreurs.

  • 60 ans après la Seconde Guerre mondiale

    On commémore ces temps-ci le 60ème anniversaire de la fin la Seconde Guerre mondiale. Les médias nous ont abreuvés d’articles et de témoignages historiques sur ce qui fut la plus grande boucherie à ce jour de l’histoire humaine (60 millions de morts). Un dossier de plus? Non, car les commémorations occultent trop souvent les tenants et aboutissants de cette guerre qui a changé pour près d’un demi-siècle les rapports de force au niveau mondial.

    Thierry Pierret

    La Première Guerre mondiale avait été une guerre de repartage du monde entre puissances impérialistes. Pendant des décennies, il y avait une course de vitesse entre les différentes puissances européennes pour s’emparer des différents pays d’Afrique et d’Asie. La Grande-Bretagne et la France étaient sorties gagnantes de cette course de vitesse, l’Allemagne devant se contenter des “miettes” du monde colonial.

    C’est la volonté de l’Allemagne d’imposer un repartage du monde à son avantage qui a plongé le monde dans la “Grande Guerre” en 1914. Les principaux partis sociaux-démocrates s’étaient rangés derrière le drapeau de leur propre impérialisme. C’est la Révolution russe qui a mis fin à la Grande Guerre sur le front de l’est avec l’armistice de Brest-Litovsk. Quelques mois plus tard, la révolution en Allemagne mettait fin aux hostilités sur le front occidental. Malheureusement, la révolution en Allemagne n’a pas abouti à la prise du pouvoir par les travailleurs comme en Russie. Le Parti social-démocrate (SPD) y était autrement plus puissant que les mencheviques en Russie et le jeune Parti communiste allemand (KPD) a commis des erreurs tactiques. La défaite de la révolution en Allemagne, mais aussi en Italie, en Hongrie, en Slovaquie,… ouvre désormais la voie à une période de contre-révolution en Europe qui sera le prélude à une nouvelle conflagration mondiale.

    La montée du fascisme

    La petite-bourgeoisie était prise en tenaille entre le mouvement ouvrier d’une part, la grande industrie et les banques d’autre part. La faillite les guette et, avec elle, la nécessité de vendre leur force de travail pour vivre. Ils aspirent au retour à l’ordre, c’est-à-dire à la situation qui prévalait avant l’industrialisation, à savoir une société de petits producteurs. Les fascistes les séduisent avec leurs diatribes contre “le capital financier” et contre le communisme. La crise économique des années trente verra les secteurs décisifs de la bourgeoisie soutenir le fascisme pour rétablir ses profits en écrasant le mouvement ouvrier et en forçant l’ouverture des marchés extérieurs aux produits allemands.

    Il est donc faux de prétendre que la mégalomanie de Hitler et de Mussolini serait la cause de la Seconde Guerre mondiale. En fait, le programme des partis fascistes correspondait aux nécessités du capitalisme en période de crise aigüe. La seule façon pour la bourgeoisie des pays vaincus (Allemagne) ou mal desservis par la victoire (Italie) de restaurer sa position, c’était d’imposer un nouveau partage du monde par la guerre. Or seuls les partis fascistes étaient déterminés à le faire là où les partis bourgeois classiques étaient soucieux de préserver les équilibres internationaux. Il y a donc un lien entre le fascisme et la guerre dans la mesure où ce sont deux conséquences parallèles de la crise du capitalisme en décomposition.

    Capitulation du mouvement ouvrier

    La victoire du fascisme n’était pas inéluctable. En Allemagne, les partis ouvriers et leurs milices – SPD et KPD – étaient plus puissants que le Parti nazi. Mais le SPD refusait l’affrontement sous prétexte de respecter la légalité là où les nazis n’en avaient cure. Plutôt que d’organiser les travailleurs, il préférait s’en remettre au Président Hindenburg comme “garant de la démocratie”.

    Quant au KPD, il suivait la ligne de Moscou qui professait la théorie absurde selon laquelle la social-démocratie et le nazisme étaient des frères jumeaux (théorie du social-fascisme). Le KPD a même organisé des activités en commun avec les nazis! Cette attitude des dirigeants des deux grands partis ouvriers allemands a complètement désorienté les travailleurs allemands face aux nazis. En 1933, Hitler prenait le pouvoir sans coup férir avec la bénédiction de Hindenburg…

    Le Pacte germano-soviétique

    L’arrivée au pouvoir de Hitler – dont Staline était pourtant largement responsable – a semé la panique à Moscou. Pour assurer sa défense, l’URSS va désormais privilégier une stratégie d’entente avec la France et la Grande-Bretagne. Pour ce faire, il ne fallait rien faire qui puisse effrayer les bourgeoisies française et britannique. Par conséquent, les partis communistes occidentaux devaient adopter un profil bas et privilégier des alliances non seulement avec la social-démocratie, mais aussi avec la “bourgeoisie progressiste”.

    Cette stratégie débouchera sur la formation de gouvernements de front populaire en France et en Espagne en 1936. Pour maintenir coûte que coûte ce front de collaboration de classe, le PC n’hésitera pas à casser la grève générale en France et à liquider la révolution en Espagne. Mais en 1938, Paris et Londres repoussent l’offre de Staline d’agir de concert pour contrer les visées de Hitler sur la Tchécoslovaquie.

    Staline change alors son fusil d’épaule et signe le Pacte germano-soviétique en 1939. Il croit ainsi assurer ses arrières. Bien plus qu’un pacte de non-agression, le Pacte germano-soviétique comportait un protocole secret qui organisait le dépeçage de l’Europe de l’est entre l’Allemagne et l’URSS. Alors que les bolcheviques avaient rendu publics tous les traités secrets en 1917, Staline renouait avec les pires méthodes des puissances impérialistes.

    Une nouvelle guerre de repartage

    La Seconde Guerre mondiale fut, en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Asie, une nouvelle guerre de repartage du monde. L’Allemagne, qui avait été privée de toutes ses colonies en 1918, voulait prendre sa revanche. L’Italie, mal desservie par sa victoire en 1918, avait annexé l’Albanie et envahi l’Ethiopie en 1935. Mais l’Ethiopie était le seul pays africain qui restait à coloniser. L’Italie ne pouvait plus étendre son empire colonial qu’en empiétant sur les colonies françaises et britanniques. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de son entrée en guerre aux côtés de l’Allemagne en 1940. En Asie, le Japon, après avoir annexé la Corée et la Mandchourie, s’était lancé à la conquête de la Chine toute entière. Il lorgnait sur les colonies françaises, britanniques et hollandaises en Asie. Mais les Etats-Unis s’opposaient aux prétentions impériales de Tokyo en Asie et lui ont coupé son approvisionnement en pétrole.

    D’où l’attaque sur Pearl-Harbour en décembre 1941 pour avoir les mains libres dans le Pacifique. Pearl-Harbour a fourni le prétexte rêvé au Président Roosevelt pour engager les Etats-Unis dans la guerre, puisque le Japon était un allié de l’Allemagne et de l’Italie. La guerre est désormais mondiale. Elle oppose les puissances impérialistes établies (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) aux forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon), c’est-à-dire l’axe des mal servis du partage colonial. Mais entre-temps, il y a eu l’offensive allemande contre l’URSS en juin 1941. Cette nouvelle donne va non seulement changer le cours de la guerre, mais aussi en changer partiellement la nature.

    La victoire soviétique

    Staline avait cru gagner un répit de 10 ans en signant le Pacte germano-soviétique. Il en avait également profité pour ramener la frontière occidentale de l’URSS à celle d’avant 1914 (annexion de l’est de la Pologne, des pays baltes, de la Bessarabie). En revanche, l’invasion de la Finlande se solda par un fiasco. Staline, dans sa lutte acharnée contre l’opposition de gauche, avait liquidé tous les officiers qui avaient été formés par Trotsky. Privée de ses meilleurs officiers, l’Armée rouge s’est révélée incapable de venir à bout de l’armée finlandaise. Hitler en a conclu que l’Armée rouge n’était qu’un tigre de papier et qu’elle s’effondrerait sous les coups de la Werhmacht. Or les nazis, dans leur entreprise de destruction systématique du mouvement ouvrier organisé, ne pouvaient pas tolérer l’existence de l’état ouvrier – tout bureaucratisé qu’il fût – soviétique. Le 22 juin 1941, la Werhmacht envahissait l’URSS à la stupéfaction de Staline qui croyait dur comme fer au Pacte. Les premières semaines de l’offensive ont semblé donner raison à Hitler.

    L’Armée rouge, mal préparée, privée d’officiers compétents, s’effondrait sous les coups de butoir de la Wehrmacht, perdant des centaines de milliers de prisonniers et de tués en quelques jours. Mais Hitler avait sousestimé la capacité de résistance et d’auto-organisation de la population russe.

    Surtout, Hitler avait sousestimé le potentiel d’une économie planifiée même bureaucratiquement. Jamais un pays relativement arriéré comme l’URSS n’aurait pu fournir un tel effort de guerre dans les conditions d’une économie de marché. L’Armée rouge a pu stopper l’offensive hitlérienne avant de partir à la contre-offensive.

    L’URSS payera sa victoire de quelque 27 millions de morts. Les pertes sont d’autant plus lourdes que le régime nazi se déchaîne contre les “sous-hommes” (Juifs, Slaves, Tsiganes). Si l’antisémitisme du régime avait d’abord eu pour but de désigner un bouc-émissaire pratique aux souffrances de la population, il acquiert dès lors une dynamique propre qui conduira à la Solution finale.

    Mais cette pulsion mortifère exprime surtout l’impuissance des nazis à retourner la situation en leur faveur. A partir de ce moment, la guerre change de nature. On assiste à une course de vitesse entre l’Armée rouge et les anglo-américains. Ceux-ci ne se décident à ouvrir un nouveau front (débarquement de juin 1944) que pour endiguer l’avance soviétique. Après la capitulation allemande, cette course se poursuivra en extrême-orient où les Etats-Unis n’hésiteront pas à utiliser l’arme atomique pour contraindre le Japon à capituler sans délai et éviter une partition du Japon comme en Allemagne et en Corée.

    La révolution met fin à la guerre

    Les dirigeants américains et britanniques envisagent même de faire une paix séparée avec l’Allemagne pour repousser l’Armée rouge. Mais les nazis s’obstinent à vouloir mener la guerre sur les deux fronts et le putsch contre Hitler échoue. Surtout, les travailleurs n’auraient pas toléré la prolongation de la guerre et sa transformation en guerre est-ouest. En Italie, en France, en Yougoslavie, en Grèce, les partisans communistes libèrent la majorité du territoire. Ils sont une force avec laquelle les alliés doivent compter. La prise du pouvoir par les communistes était possible dans plusieurs pays, y compris à l’ouest. Mais Staline le leur a interdit et a ordonné aux partisans de rendre leurs armes en échange d’assurances de la part des Alliés. On peut dire que le stalinisme a joué le même rôle contre-révolutionnaire en 1945 que la social-démocratie en 1918. Dans les pays occupés par l’Armée rouge, nombre de communistes actifs dans la résistance sont liquidés car jugés peu fiables. Alors que c’est la révolution (ou la menace de révolution) qui a empêché les Alliés de continuer la guerre contre l’URSS, Staline a cru pouvoir opter pour la coexistence pacifique avec l’impérialisme (accords de Yalta). Mais Staline ne recueillera pas davantage les fruits de sa “modération” que dans les années trente. En 1949, les puissances impérialistes créent l’OTAN pour endiguer l’URSS et le monde bascule dans la guerre froide. Pendant près d’un demi-siècle, la violence de l’impérialisme sera contenue par l’existence du bloc de l’est. Mais les tares du stalinisme ont fini par avoir raison des états ouvriers bureaucratisés. La chute de l’URSS ouvre la porte à une nouvelle ère de tensions interimpérialistes.

  • Ouzbékistan. L’armée massacre des centaines de manifestants

    Ouzbékistan

    La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile d’avoir des informations précises, l’Ouzbekistan étant l’un des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.

    Rob Jones

    Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre d’assaut la prison d’Andijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant l’hôtel de ville. L’armée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans d’autres villes, au fur et à mesure que les manifestations s’étendaient.

    Le président ouzbek, Karimov, a déclaré qu’il s’agissait d’un soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années qu’il utilise la peur d’une croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme d’opposition à ses lois dictatoriales. Ce n’est pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres d’Ouzbekistan ont désespérément besoin d’organisations de masse capables de s’ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.

    Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie d’être un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par n’importe quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».

    L’Angleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui c’est passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la “coalition” partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à l’encontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA d’ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourd’hui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».

    Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans l’Afghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de l’Union Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de l’Asie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais c’est l’extrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.

    D’autre part, plusieurs rapports font état d’un soutien secret aux fondamentalistes provenant d’une partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la “révolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisine”, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.

    Pour l’instant, il est inévitable que jusqu’à ce qu’une force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.

  • FSE. Le capitalisme à nouveau contesté… mais pour aller où?

    FORUM SOCIAL EUROPÉEN

    Du 15 au 17 octobre se tenait la 3e édition du forum social européen. Autour de la vieille rengaine «un autre monde est possible», plus de 20.000 personnes ont convergé dans la ville de Londres.

    Cédric Gérôme

    C’est cependant 2 fois moins que lors des éditions précédentes à Florence et à Paris. Cela peut en partie s’expliquer par l’état actuel du mouvement anti-guerre, mais cela reflète également les courtes vues de la structure du FSE et sa faillite à avancer une alternative cohérente au capitalisme et la guerre. En effet, la logique de simple opposition dans laquelle se cantonnent les dirigeants officiels du forum semble de plus en plus mener le mouvement dans l’impasse…

    Le fait d’organiser le FSE dans une des villes les plus chères du monde avec 30 livres (entre 40 et 50 euros) de prix d’inscription en a déjà découragé plus d’un. Il est d’autant plus déplorable que l’événement, qui inscrit dans sa charte que les partis politiques n’ont pas leur place dans le forum, accepte en tant qu’individus des membres de partis pro-capitalistes, pour certains à la tête de la politique de régression sociale. Aussi, comme orateur (et sponsor principal), on retrouvait ainsi Ken Livingstone, maire de Londres, membre du Labour Party, et défenseur de la politique économique de Blair malgré son profil anti-guerre.

    Ceux qui, dans le FSE, mettent l’accent sur la résistance au néo-libéralisme, comme s’il s’agissait d’un phénomène distinct du système capitaliste, créent l’impression qu’un capitalisme « à visage humain» est possible. Cette idée est renforcée par des organisations comme le SWP, la LCR ou Rifondazione Comunista qui se refusent à mettre en avant le besoin d’une alternative socialiste ou même de parler des luttes de la classe ouvrière pour contrer l’offensive de la bourgeoisie. Beaucoup d’organisations limitent leur stratégie à organiser des manifestations et des débats interminables, sans élaborer un plan afin d’élargir la lutte en la rattachant à celle du monde du travail. En général d’ailleurs, personne dans la ville n’avait vent de l’événement en-dehors des participants.

    Le CIO, organisation internationale du MAS/LSP, était présent au FSE. Nous avions des camarades d’Irlande, de Belgique, d’Allemagne, de Russie, de Grèce,… Durant le meeting de deux heures que nous avions organisé, on a entendu plus parler des luttes du mouvement ouvrier que pendant les 30 heures de conférences organisées pendant le reste du forum. Si le FSE permet de fournir un lieu de débat au mouvement antimondialisation, il se heurtera toujours à certaines limites tant qu’il ne tirera pas la conclusion que ce sont les travailleurs seuls qui ont le pouvoir de changer la société.

  • Hautes écoles: Actions de masse ou palabres avec la ministre?

    LE DECRET DUPUIS (application en Communauté française des accords de Bologne) a provoqué la réaction des organisations représentatives des étudiants: la Fédération des Etudiants francophones (FEF) et l’Union des Etudiants de la Communauté Française (UnECoF). Si les deux organisations étudiantes ont eu, au départ, des revendications relativement fortes, cellesci se sont étiolées au fil des négociations avec la ministre Françoise Dupuis.

    Simon Hupkens

    Et en Flandre?

    Le recteur de la KUL (Univerité catholique de Louvain), André Oosterlinck, veut mettre les universités flamandes en concurrence à l’aune de leurs performances en matière de recherche. Il propose de remplacer les bourses par des prêts d’étude. Ce système existe déjà à la KUL pour les étudiants qui ne s’en sortent pas avec leur bourse d’études trop basse. Ces étudiants seront endettés de plusieurs milliers d’euros à l’issue de leurs études. Il veut aussi obliger tous les étudiants à étudier au moins une demi année à l’étranger… à leurs propres frais. Oosterlinck veut aussi augmenter le minerval comme en Angleterre. Le plafond des frais d’inscription dans les unifs anglaises va passer de 1.656 à 4.500 euros. Dans une phase ultérieure, les universités seront totalement libres de fixer le montant du minerval. Le recteur de l’université de Londres trouve qu’un minerval de 15.000 à 25.000 euros reflèterait mieux le coût et la valeur marchande d’un diplôme de son établissement…

    Le problème principal posé par les accords de Bologne, censés harmoniser l’enseignement supérieur en Europe, est celui de la libéralisation de l’enseignement: objectif que la FEF et l’UnECoF ont eu du mal à identifier. Ces organisations considèrent plutôt la marchandisation comme un risque potentiel. Elles ne sont pas opposées fermement au processus de Bologne et ont axé leurs revendications sur l’application des accords en Communauté française.

    Leurs revendications appelaient au refinancement et à la sauvegarde des acquis étudiants de 1968 en matière de représentation au sein des universités et hautes écoles, de liberté d’accès et de choix des cursus. En aucune manière leurs revendications n’ont été satisfaites. Françoise Dupuis s’est contentée d’accorder un semblant de refinancement aux universités (mécontentant du même coup les hautes écoles et divisant le mouvement de contestation naissant), de toute façon insuffisant pour financer ses réformes.

    De leur côté, les organisations traditionnelles de repré-sentation étudiantes se sont montrées incapables, voire, à l’échelon local, peu désireuses d’organiser la mobilisation. Une grande manifestation a réuni quelques 10.000 étudiants en début d’année, grâce surtout à la mobilisation des hautes écoles, pilotée par les directeurs et les pouvoirs organisateurs. Depuis, les directions de hautes écoles ayant obtenu ce qu’elles voulaient (un alignement sur les cursus universitaires pour certaines d’entre elles), le nombre d’étudiants n’a cessé de décroître de mobilisation en mobilisation.

    Etudiants de Gauche Actifs, notre organisation étudiante, sensibilise depuis longtemps les étudiants à la problématique de la libéralisation. Elle a dénoncé l’enseignement élitiste signifiant à terme l’allongement des études et la marginalisation des hautes écoles ainsi que les "efforts de concen-tration" de la ministre Dupuis nuisant à la qualité des formations en général et à l’existence de certains cursus en particulier. EGA a participé à toutes les mobilisations. Nous avons pu constater le manque de conviction des actions menées par les représentants étudiants officiels. Ceuxci n’ont pas l’impression que c’est en menant des actions de masse que les étudiants auront gain de cause. Ils préfèrent discuter avec la ministre sans comprendre l’utilité d’installer un rapport de forces en mobilisant les écoles et universités. C’est une mentalité bureaucratique qui ne tire pas les leçons du passé. C’est pourtant en investissant la rue que les étudiants ont fait passer leurs revendications durant l’année 9495 à l’époque du décret Lebrun.

    A l’époque, ces événements ont mis en lumière la nécessité pour les étudiants du supérieur de lier leur lutte avec celles des lycéens et des enseignants, l’utilité de mener des actions de masse visibles comme le blocage des grandes artères de la ville. C’est quand il y a des étudiants dans la rue que la FEF et l’UnECoF peuvent peser dans les négociations. C’est ce que les bureaucrates étudiants ont tendance à oublier et c’est ce que Etudiants de Gauche Actifs veut mettre en avant à travers ses actions. Nous mènerons ce genre d’action partout où cela est possible comme à Liège où, malgré le refus de la commune d’autoriser la manifestation et l’hésitation des représentants étudiants, nous avons organisé une manifestation au centre ville jusqu’au siège du PS. Grâce à cette action nous avons été reçu par les autorités, ce qui n’aurait pas été possible en restant sur place. Bien qu’il ne faille pas trop s’illusionner sur les résultats de cette action en tant que telle, elle reste un exemple de ce que l’ont peut obtenir par le biais d’actions de rue.

    Photo: liege.indymedia.org

  • Campagne contre la Bin tax : la lutte de masse s’amplifie et secoue le pouvoir

    Le Socialist Party a mené dans les années 1990 une campagne victorieuse qui obligea le gouvernement irlandais à annuler une taxe sur l’eau. De la même manière, il lutte depuis plusieurs années pour construire, avec d’autres organisations mais surtout avec les habitants des quartiers une campagne similaire sur la Bin Tax (taxe supplémentaire sur les déchets ménagers).

    Marie-José Douet

    "Fiers, sans regrets, combatifs , et encore plus déterminés à continuer la lutte."

    Ce sont les premières paroles de nos camarades, élus du Socialist Party, Clare Daly conseillère municipale de Dublin et Joe Higgins, député à l’assemblée irlandaise (Dail) à leur sortie de prison le 18 octobre.

    Ils avaient été condamnés à 1 mois de prison. Leur crime ? Défendre les pauvres et les travailleurs dans leur combat contre la taxe spéciale sur les ordures ménagères (BinTax). Comme l’a dit Clare avant d’entrer en prison (refusant la proposition de faire des excuses pour échapper à cette sentence) : "C’est notre mandat, nous avons été élus pour défendre les travailleurs qui refusent cette taxe ! "

    Nos camarades ont été rejoints en prison par plus d’une dizaine de militants de la campagne, très souvent des habitants des quartiers, grands-mères, jeunes, chômeurs. Tous avaient refusé de payer la taxe, donc de voir leur poubelle non ramassées. Tous ont refusé à leur procès de s’incliner devant l’injonction qui leur était faite de s’excuser et de jurer de ne pas reprendre toute activité liée à la campagne. Lisa, une jeune femme a été enfermée avec son bébé qu’elle allaitait !

    Pas une taxe écologique mais une double taxe !

    Le gouvernement justifie cette deuxième taxe sur les déchets pour des motifs écologiques mais 98% de la pollution ne provient pas des déchets ménagers !

    Pendant les années 1990, l’économie irlandaise a connu un boom important mais la crise économique mondiale touche aussi le capitalisme irlandais. L’écart entre les riches et les pauvres en Irlande du Sud est le deuxième plus élevé dans les pays de l’OCDE juste derrière les Etats-Unis. Alors tout est bon pour faire payer aux pauvres la crise qui s’accentue dans le pays. Et la Bin Tax est une mesure transitoire avant de privatiser les services communaux, restrictions budgétaires publiques obligent !

    La solidarité s’organise et la mobilisation grandit.

    Dès l’arrestation de nos camarades et des militants de la campagne, la solidarité a grandi. Une manifestation de 5000 personnes a eu lieu à Dublin le 11 octobre du centre de la ville jusqu’à la prison de Mountjoy. De nombreux syndicalistes y participaient. Car en décembre, des coupes budgétaires vont être votées à Dublin avec des licenciements à la clé. Les 14 et 15 octobre, les militants ont bloqué 7 dépôts de camions poubelles malgré l’intimidation des conseils municipaux et la répression policière. 90% du service poubelle de Dublin était fermé. En même temps, la solidarité internationale s’organise. De nombreux syndicalistes et élus d’Irlande et du monde entier (Suède, Écosse, France, Sri Lanka…) envoient des messages de soutien et demandent l’abolition de la Bin Tax. Des rassemblements devant les ambassades ont ainsi eu lieu à Bruxelles, à Londres, Lagos…

    Alliance des comités et des éboueurs

    Le pouvoir ignore cette mobilisation et multiplie les provocations. Il se moque du problème d’hygiène posé par le tri sélectif des déchets et envoie une entreprise privée ramasser les poubelles à Dublin sud si les habitants paient 100 euros ! La colère est immense chez les résidents. Le 27 octobre, 5 nouveaux blocages de dépôts ont lieu. Malgré plusieurs charges policières, les piquets tiennent, des éboueurs refusent de sortir les camions et quand les piquets sont levés, ils applaudissent les militants anti-BinTax ! En même temps, un tract à leur adresse est distribué expliquant ce que seraient leurs conditions de travail sous contrat privé, l’absence de droit syndicaux. Le soutien actif des éboueurs est de plus en plus important.

    La campagne a obligé les conseils municipaux à faire ramasser toutes les poubelles. Mais 20 personnes peuvent aller en procès dans les jours qui viennent. Si la détermination des militants et des éboueurs est grande, il est temps que les centrales syndicales se mobilisent. Ce mouvement peut être le début d’un mouvement social qui comprend les luttes contre la privatisation de la Poste, des transports en commun, de la compagnie aérienne et ouvrir une crise politique majeure. Joe et Clare ont été emprisonnés, alors que les élus les plus impliqués dans les affaires de corruption l’an dernier ne sont toujours pas passés devant le tribunal.

    Nos camarades élus, toujours dans les luttes de Dublin, maintiennent aussi la pression dans les conseils municipaux ou au parlement. Nous construisons cette lutte pour qu’elle soit victorieuse, avec d’autres militants organisés ou non bien sûr, tout en avançant toujours notre analyse du capitalisme et notre combat pour le socialisme.

  • La capture de Saddam Hussein ne signifie pas la fin de la résistance

    La capture de Saddam Hussein était sans doute un coup de chance psychologique pour l’impérialisme américain et britannique. Ceux-ci vont essayer de l’exploiter et de le présenter comme un changement fondamental en Irak.

    Déclaration du Secrétariat International du CIO

    L’arrestation de Saddam Hussein ne va pas mettre fin à la résistance. L’hypocrisie qui monte de Washington et Londres est remarquable. Aujourd’hui encore, l’impérialisme des Etats-Unis protège des ex-dictateurs comme Pinochet au Chili ou le dictateur indonésien Suharto. Ils étaient tous deux des amis importants des Etats-Unis. Et si Saddam Hussein n’avait pas envahi le Koweit en 1990, il le serait certainement encore aujourd’hui.

    Les problèmes graves en Irak ne vont pas disparaître. L’arrestation de Saddam Hussein aurait pu justifier l’occupant à quitter le pays. De plus, on risque d’associer chaque acte de résistance contre l’occupant à la volonté de faire revenir Saddam Hussein au pouvoir: la résistance va s’en trouver déforcée.

    Le sursaut de soutien pour Bush est plutôt instable et dépendra en réalité de la situation économique aux Etats-Unis et des développements ultérieurs en Irak. Blair, de son coté, ne tire pas vraiment profit de la capture de Saddam Hussein. Le fait que l’on n’ait toujours pas trouvé d’armes de destruction massives a nuit à l’image de Blair beaucoup plus qu’à Bush.

    Les conditions de vie de Saddam Hussein, planqué dans un cachee primitive, ont démontré qu’il ne pouvait pas avoir dirigé lui-même les attaques journalières contre les troupes d’occupation.

    Contrairement aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne,à la France et aux autres pays, le CIO – dont le MAS/LSP est la section en Belgique – n’a jamais soutenu le régime dictatorial de Saddam Hussein. En 1979, alors que Saddam Hussein prenait le pouvoir à l’occasion d’un coup d’État soutenu par les Etats-Unis, il était déjà responsable de la mort de beaucoup de membres du parti communiste irakien et de syndicalistes.

    Les marxistes ont toujours dénoncé et condamné l’oppression de la gauche, des chiites, kurdes et autres par Saddam Hussein. Nous avons milité pour un renversement de son régime et pour l’établissement d’un pouvoir entre les mains des travailleurs et des paysans pauvres d’Irak.

    Les acclamations de Bush et de Blair à l’occasion de l’arrestation de Saddam Hussein ne portent pas sur la victoire des droits démocratiques et de la justice, mais bien sur la réussite de leurs propres objectifs impérialistes. Fin novembre Bush a d’ailleurs félicité le nouveau président d’Azerbaïdjan, un allié dans la "guerre contre le terrorisme" alors même que "ses services d’ordre arrêtaient l’opposition et après que des observateurs indépendants aient critiqué les élections." (Financial Times, 27 nov. 2003)

    Tout comme Ben Laden, Saddam Hussein est sur beaucoup de plans un produit de l’Occident. Il défendait dans les années 1970 un point de vue de plus en plus pro-occidentale. Dans les années 1980, il était considéré par Reagan comme allié contre l’Iran des ayatollahs. En 1983 Saddam Hussein a reçu une visite de Donald Rumsfeld, l’actuel Secrétaire d’État à la Défense américain. A cette époque, Rumsfeld était passé à côté des chambres de torture sans les voir.

    Les Kurdes et les Chiites ne vont pas pleurer la perte de Saddam Hussein. D’autres, qui le voient comme un symbole du combat contre l’Occident, vont être aigris par ce succès obtenu par le pouvoir d’occupation. Un sentiment mêlé de colère puisque Saddam Hussein s’est rendu sans se battre, et ce à l’opposé de ses deux fils et d’un de ses petit-fils âgé de 15 ans.

    Il y aura une pression grandissante sur les forces d’occupation pour qu’elles quittent le pays. A coté de la capture de Saddam Hussein, Bush a aussi atteint d’autres de ses objectifs comme, par exemple, l’installation d’un régime pro américain. L’impérialisme n’a pas pour objectif de laisser la population irakienne décider démocratiquement de son propre avenir. Les élections ne sont promises que pour la fin de l’année 2005, alors qu’un rassemblement non-élu aura déjà élaboré une constitution.

    La résistance va s’approfondir

    Il va devenir évident que les Etats-Unis ne veulent en Irak qu’un gouvernement qui leur soit soumis, ce qui va entraîner une extension de la résistance irakienne de masse.

    Celle-ci est menée par une série de différents groupements armés et pas uniquement par des partisans de Saddam Hussein. En novembre, la CIA estimait qu’il y avait 50.000 rebelles. Ironiquement, avant que la guerre ne commence, l’Irak n’était pas considérée comme une base d’Al-Qaeda.

    Aujourd’hui, c’est bien le cas.

    En vue des prochaines élections présidentielles prévues dans dix mois aux Etats-Unis,

    Bush veut diminuer le plus rapidement possible leur engagement en Irak. Il ne peut néanmoins pas se risquer à laisser derrière lui une trop grande pagaille. Ceci aurait pour conséquence que toute la région, qui est la source de pétrole la plus importante du monde, devienne instable.

    C’est la raison fondamentale qui motive le changement de politique des Etats-Unis ainsi que leur tentative de transmettre le pouvoir de façon accélérée entre des "mains sûres". Le problème est à qui transmettre le pouvoir? Les différents groupes politiques, ethniques et religieux ne s’accordent guère. Même l’administration Bush est divisée. Le Pentagone parraine le Congrès National irakien de Chalabi; le Département d’Etat soutient les Démocrates Indépendants d’Irak; la CIA ne jure que par l’Accord National irakien mené par Alawi, un homme d’affaires.

    Les méthodes brutales appliquées en Irak, comme le bombardement de territoires habités en réponse aux attaques terroristes, n’ont fait que renforcer la résistance. La crise sociale, aggravée par les privatisations néolibérales, a provoqué le désespoir et la rage. L’occupation est à juste titre vue comme une mainmise sur l’Irak permettant aux multinationales américaines d’exploiter les richesses et la main d’oeuvre irakienne.

    57% de la population irakienne ne fait "pas du tout" confiance aux troupes américaines et britanniques. 37 % de la population ne fait pas confiance à l’ONU; qui est responsable de nombreuses années de sanctions économiques. Les dirigeants religieux jouissent d’une confiance plus élevée. C’est pour cela que les Etats-Unis essaient de les impliquer dans un régime fantoche.

    Des appels ont été lancés aux politiciens de Bush et les capitalistes ont changé de direction et ont laissé l’ONU déminer la situation en Irak. Ce qui revient à dire que l’occupation ne serait pas contrôlée par un seul pays (les Etats-Unis) mais par tous les impérialistes dirigeants du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont le Japon et l’Allemagne.

    Les marxistes plaident pour un retrait de toutes les troupes et pour le droit au peuple irakien de décider de son propre avenir.

    Charley Richardson, co-fondeur des "Military Families Speak Out" aux Etats-Unis, disait que la capture de Saddam Hussein "mettra fin à la dernière excuse de l’administration Bush de maintenir l’occupation. Cela va pousser à outrance la question de la raison pour laquelle nous sommes en Irak."

    Dans le pays, beaucoup de personnes vont demander que la justice se prononce rapidement et de façon transparente à l’égard de Saddam Hussein. Il est fort probable que l’on organisera les choses très rapidement et ce afin d’éviter des révélations pénibles sur les relations passées entre les Etats-Unis et Saddam Hussein.

    Un règlement de compte de Saddam Hussein ne peut venir que sur base d’une justice qui est organisée par des représentants des travailleurs et des pauvres irakiens, sur tous les aspects de son régime. Cela doit être vu comme faisant partie de la lutte contre l’occupation et le contrôle impérialiste sur l’Irak. Il est d’une importance fondamentale de construire un mouvement ouvrier indépendant qui est soutenu par les pauvres urbains et ruraux.

    Internationalement on doit soutenir les activistes qui essaient de construire ces organisations ouvrières et ceux qui luttent pour les droits démocratiques pour tout le monde, ainsi que pour les femmes et tous les groupes ethniques et religieux.

    Selon le CIO on doit immédiatement mettre sur pied des organes démocratiques sur tous les niveaux pour transmettre la gestion de la société irakienne à la population, avec des représentants de travailleurs et de pauvres paysans démocratiquement élus. Des milices multi-ethniques et démocratiquement élues devraient défendre la sécurité de la population des travailleurs.

    Un plan de contrôle et de gestion ouvrière de l’économie devrait être mis au point afin d’abolir la corruption, les privatisations et de mettre la production aux services de toute la population. Tout cela dans un cadre de construction d’un Irak socialiste au sein d’une fédération socialiste du Moyen-Orient.

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