Tag: Jeunesse

  • (Futurs) travailleurs en lutte contre l’austĂ©ritĂ© !

    Banderole du comitĂ© Ă©tudiant de l’ESAS (LiĂšge)

    La jeunesse en action

    Lors de la manifestation-monstre du 6 novembre – qui a lancĂ© le plan d’action syndical vers la grĂšve gĂ©nĂ©rale nationale du 15 dĂ©cembre -, la tĂȘte du cortĂšge Ă©tait occupĂ©e par une imposante dĂ©lĂ©gation de milliers de jeunes. Leur combattivitĂ© aura marquĂ© les esprits de plus d’un ! Depuis lors, la jeunesse confirme de diverses maniĂšres avoir pris sa place dans le combat anti-austĂ©ritĂ©. Elle a fait connaissance avec la redoutable force du mouvement organisĂ© des travailleurs, ainsi que de son arme la plus efficace contre la dictature des marchĂ©s : celle de la grĂšve et du blocage de l’économie.

    ‘‘Les jeunes dans la galĂšre, les vieux dans la misĂšre, de cette sociĂ©tĂ©-lĂ , on n’en veut pas!’’

    Tout comme cela fut le cas dans le reste de la population, d’innombrables jeunes ont Ă©tĂ© fortement choquĂ©s par les mesures antisociales du gouvernement Michel. Ils l’étaient d’autant plus que celles-ci se rajoutent aux mesures trĂšs dures prises dans l’enseignement flamand (avec notamment l’augmentation du minerval) ainsi qu’aux profondes inquiĂ©tudes pour l’enseignement francophone (le corps enseignant avait ainsi observĂ© un arrĂȘt de travail en octobre dernier). Sur les piquets de grĂšve, de nombreux grĂ©vistes avaient le sentiment diffus que la grĂšve Ă©tait en fait dirigĂ©e contre ‘‘tout’’ : contre une sociĂ©tĂ© qui s’enfonce dans l’appauvrissement collectif, contre la logique sauvage du chacun-pour-soi, contre l’absence de perspectives d’avenir, etc. Bien Ă©videmment, la jeunesse n’est pas isolĂ©e de cette atmosphĂšre et sa participation Ă  la lutte est aussi comprĂ©hensible qu’elle est nĂ©cessaire.

    Combien de (trĂšs) jeunes ont accompagnĂ© leurs parents aux piquets ? Combien se sont arrangĂ©s pour participer Ă  la manifestation syndicale du 6 novembre avec leurs amis ? Lors des journĂ©es de grĂšves rĂ©gionales, le nombre de jeunes travailleurs participant pour leur premiĂšre fois Ă  un piquet Ă©tait remarquable. En plus de cela, diverses actions de solidaritĂ© ont Ă©galement Ă©tĂ© menĂ©es par des groupes d’étudiants tant du secondaire que du supĂ©rieur. Cette solidaritĂ© active est Ă  renforcer.

    De Gand à Namur : la jeunesse est présente !

    À Bruxelles, dĂšs l’annonce du plan d’action, des Ă©lĂšves de l’AthĂ©ne Charles Janssens (ACJ) avaient Ă©crit une lettre ouverte pour mobiliser vers la manifestation du 6 novembre en dĂ©clarant notamment : ‘‘nous sommes tous concernĂ©s. Notre enseignement, notre avenir, nos hĂŽpitaux, notre protection sociale et notre sociĂ©tĂ© sont en jeux. (
) d’autres politiques sont possibles : une fiscalitĂ© plus juste et plus Ă©quitable, la nationalisation de secteurs stratĂ©giques de l’économie (comme les banques, l’énergie, etc.) avec contrĂŽle dĂ©mocratique, le non-paiement de la dette publique, l’augmentation des salaires et des minimas sociaux
 Alors que « les mesures d’économies », les « sacrifices », la « rigueur », l’austĂ©ritĂ© et les coupes, ça ne fonctionne pas. La lutte paie ! Si nous sommes nombreux Ă  nous mobiliser, nous pourrons arracher ces victoires.’’

    À Gand, environ 130 Ă©lĂšves du secondaire s’étaient dĂ©jĂ  rassemblĂ©s pour participer Ă  la manifestation du 6 novembre. Ils n’en sont pas restĂ©s lĂ  ! En dĂ©pit de l’arrivĂ©e de leurs examens, ils se sont montrĂ©s solidaires de la grĂšve rĂ©gionale qui a touchĂ© les provinces de Flandres Occidentale et Orientale le 1er dĂ©cembre, comme Ă  l’AthĂ©nĂ©e de Voskenslaan. Le mĂȘme jour, des Ă©tudiants du supĂ©rieur ont effectuĂ© la tournĂ©e des piquets pour ensuite mener une action de solidaritĂ© avec micro ouvert sur le campus universitaire du Blandijn.

    De l’autre cĂŽtĂ© du pays, Ă  Namur, la FEF (FĂ©dĂ©ration des Etudiants Francophones), l’AGE (AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale des Etudiants), les Jeunes CSC et Jeunes FGTB ont tenu une assemblĂ©e Ă  l’universitĂ© afin d’inciter les Ă©tudiants Ă  participer Ă  la grĂšve gĂ©nĂ©rale du 15 dĂ©cembre avec des travailleurs. À LiĂšge, des Ă©tudiants se sont rĂ©unis en piquet Ă  l’universitĂ© comme cela est traditionnellement le cas. ParallĂšlement Ă  cela, le comitĂ© Ă©tudiant de soutien Ă  la grĂšve de l’ESAS (École SupĂ©rieure d’Action Sociale) a organisĂ© la visite des piquets. Ce comitĂ© Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’initiative de plusieurs rĂ©unions ou assemblĂ©es d’informations, certaines menĂ©es en commun avec le corps enseignant. Leur banderole : ‘‘(Futurs) travailleurs, luttons contre l’austĂ©rité’’ a pu compter sur d’excellents Ă©chos aux divers piquets de grĂšve. Les jeunes se sont, par la suite, retrouvĂ©s Ă  la tĂȘte de la manifestation appelĂ©e par l’Alliance pour des Alternatives Ă  l’AustĂ©ritĂ© (AAA) et le rĂ©seau Stop Article 63§2. Le cortĂšge rĂ©unissant plus de 300 personnes est parti du siĂšge du PS afin de rappeler que ce dernier ne reprĂ©sente pas une alternative et est responsable de nombreuses mesures antisociales. La manifestation s’est achevĂ©e devant le siĂšge du MR, pour des raisons Ă©videntes.

    Le 2 dĂ©cembre, Ă  l’UniversitĂ© Libre de Bruxelles, quelque 200 personnes ont participĂ© Ă  une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale travailleurs/Ă©tudiants Ă  l’initiative des syndicats. Cette AG Ă©tait destinĂ©e Ă  organiser la grĂšve rĂ©gionale qui a touchĂ© Bruxelles ce 8 dĂ©cembre et la grĂšve gĂ©nĂ©rale nationale du 15 dĂ©cembre. LĂ  encore, les Étudiants de Gauche Actifs (EGA, organisation de jeunesse du PSL) Ă©taient prĂ©sents. Ils y dĂ©fendaient, comme ailleurs, l’instauration d’un comitĂ© de grĂšve capable de rĂ©unir syndicats, organisations Ă©tudiantes et individus (Ă©tudiants ou membres du personnel) non organisĂ©s et dĂ©sireux de rĂ©sister ensemble Ă  la politique d’austĂ©ritĂ©.

    Des comités pour structurer la lutte

    Les comitĂ©s d’actions constituent un apport inestimable pour unir les Ă©tudiants et le personnel de façon dĂ©mocratique et ainsi discuter de la meilleure maniĂšre de concrĂ©tiser la riposte face aux attaques antisociales. AprĂšs les fĂȘtes, notre combat devra se poursuivre ! Les quelques comitĂ©s d’action constituĂ©s avec la jeunesse auront dĂ©jĂ  accumulĂ© une expĂ©rience prĂ©cieuse pour aider la lutte Ă  aller de l’avant, tout comme cela aura Ă©tĂ© le cas dans les entreprises au sein desquelles des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales du personnel ont Ă©tĂ© convoquĂ©es.

    En Ă©tant suffisamment offensif, le mouvement organisĂ© des travailleurs peut attirer de larges couches derriĂšre lui. Pour arracher la victoire, le mouvement de grĂšve ne doit pas se limiter aux dĂ©lĂ©guĂ©s et aux affiliĂ©s les plus convaincus. Il doit devenir un rĂ©el mouvement des travailleurs et de la jeunesse assistĂ© par les syndicats. Pour ce faire, la distribution de tracts d’information et de mobilisation est bien entendu nĂ©cessaire. Mais l’organisation de comitĂ©s de soutien Ă  la grĂšve dans les Ă©coles, hautes-Ă©coles, universitĂ©s dans les quartiers,
 sera d’une grande aide pour que chacun puisse vĂ©ritablement ĂȘtre acteur de notre lutte (chĂŽmeurs, pensionnĂ©s, jeunes, travailleurs prĂ©caires,
). C’est Ă©galement indispensable pour offrir un plus grand barrage Ă  la propagande anti-grĂšve du patronat et des mĂ©dias dominants. À LiĂšge, le succĂšs de la campagne de l’Alliance pour des Alternatives Ă  l’AustĂ©ritĂ©, avec ses assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales et l’organisation d’actions – comme la manifestation de soutien Ă  la grĂšve du 1er dĂ©cembre, jour de la grĂšve rĂ©gionale – a confirmĂ© l’intĂ©rĂȘt de cette approche.

    En Flandre, le secteur culturel s’est organisĂ© dans une campagne, Hart boven Hard (le cƓur contre la rigueur). Cette derniĂšre a Ă©tĂ© particuliĂšrement visible Ă  Bruxelles au sein de la manifestation du 6 novembre ou encore Ă  Anvers dans le cadre de la premiĂšre journĂ©e de grĂšve rĂ©gionale du 24 novembre. Son pendant francophone va ĂȘtre lancĂ© sous le nom de ‘‘Tout Autre Chose’’.

    Le combat syndical peut donc parvenir Ă  intĂ©grer en son sein de nouvelles couches. Il est capable de disposer de ramifications dans toutes les sphĂšres de notre vie quotidienne touchĂ©es par l’austĂ©ritĂ©, et elles sont nombreuses. La jeunesse, avec son dynamisme, a en ce sens un rĂŽle des plus cruciaux Ă  jouer en se montrant solidaire, mais aussi en allant au-delĂ  : en s’organisant et en prenant une place active dans le mouvement.

  • [PHOTOS] DĂ©lĂ©gation jeunes lors de la manifestation du 6 novembre

    Un groupe de jeunes francophones et nĂ©erlandophones Ă©tait rĂ©unis dans le cortĂšge massif de l’impressionnante manifestation de ce 6 novembre. Parmi ce bloc se trouvaient des membres des Jeunes-FGTB, des JOC, des Etudiants de gauche Actifs, des JAC,… mais aussi des Ă©lĂšve du secondaire de Flandre qui avaient dĂ©cidĂ© de rejoindre la manifestation syndicale lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale tenue dans le cadre de leur grĂšve Ă©coliĂšre le 22 octobre. Ce gouvernement des riches affirme que nous devons accepter l’austĂ©ritĂ© au nom de la sauvegarde de l’avenir des jeunes, mais les diverses organisations de jeunesse ont tenu Ă  rĂ©pondre de maniĂšre trĂšs limpide. Par la suite, une partie de ce bloc, parmi lesquels des militants des Etudiants de Gauche Actifs (EGA), ont occupĂ© quelques temps les locaux de la FĂ©dĂ©ration des Entreprises Belges (FEB).

    => Rapport de la manifestation

    => Reportages-photos

    Reportage-photos de la délégation jeunes, par SooRa (Gand)

    Quelques photos du bloc de jeunes par Emily (Namur)

  • APPEL COMMUN JFGTB/JCSC: Les Jeunes unis contre les politiques d’austĂ©ritĂ©

    jeunesenlutte-300x225Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, un front uni contre les diffĂ©rentes politiques gouvernementales voit le jour. Nous ne pouvons tolĂ©rer les mesures programmĂ©es car elles vont hypothĂ©quer l’avenir des jeunes, partout en Belgique.

    Les jeunes subissent de plein fouet le ralentissement de l’économie et la pĂ©nurie d’emplois. Ceux qui ont la chance de trouver rapidement un emploi, sont bien souvent obligĂ©s d’occuper des emplois prĂ©caires, sans perspective d’avenir. Ceux qui n’en trouvent pas, sont harcelĂ©s par des procĂ©dures de plus en plus arbitraires et seront bientĂŽt forcĂ©s d’accepter des mini-jobs prĂ©caires et sous-payĂ©s pour conserver leurs droits. Les allocations d’insertion, dĂ©jĂ  rabotĂ©es sous la prĂ©cĂ©dente lĂ©gislature (pour rappel, des dizaines de milliers de personnes seront exclues au 1ier janvier 2015), vont progressivement disparaĂźtre avec les nouvelles mesures fĂ©dĂ©rales programmĂ©es.

    L’allongement de la carriĂšre Ă  67 ans est une mesure absurde lorsque l’ñge effectif de dĂ©part Ă  la retraite est Ă  peine Ă  60 ans aujourd’hui. De plus, il faudra qu’on nous explique en quoi garder les aĂźnĂ©s plus longtemps au travail va permettre de libĂ©rer des emplois pour les jeunes ? Le Ministre des Pensions, avec un aplomb cynique, ose affirmer que cette mesure va bĂ©nĂ©ficier Ă  la jeunesse !

    Le saut d’index va avoir un impact structurel sur le salaire des jeunes tout au long de leur carriĂšre. Un jeune de 22 ans commençant sa carriĂšre avec un salaire brut de 2200 € perdra au final prĂšs de 25.000 €. D’un point de vue Ă©conomique, cette politique d’austĂ©ritĂ© est contreproductive. La BCE, le FMI – institutions qu’il est difficile de qualifier de gauchistes – estiment qu’il faut au contraire augmenter les salaires des travailleurs pour assurer la relance de l’économie.

    Le gouvernement Michel veut crĂ©er des emplois, en offrant 3,5 milliards aux entreprises. Ces cadeaux ne sont pas conditionnĂ©s Ă  des obligations de crĂ©ation d’emplois et il n’y a donc aucune garantie que les entreprises engagent. C’est un chĂšque en blanc aux actionnaires et aux dĂ©tenteurs de capitaux.

    Le gouvernement va chercher l’argent dans les mauvaises poches. Rien n’a Ă©tĂ© fait pour rĂ©tablir un minimum de justice fiscale. Pas Ă©tonnant que la FEB se rĂ©jouisse de l’accord de gouvernement.

    Pendant ce temps-lĂ , les jeunes vont devoir payer encore plus cher leurs Ă©tudes. La dĂ©mocratisation de l’enseignement supĂ©rieur semble ĂȘtre un vƓu pieux. Les autoritĂ©s sont-elles aveugles ? Comment assurer que la sociĂ©tĂ© belge se dĂ©veloppe sans un rĂ©investissement massif dans l’enseignement ?

    Tout se passe comme si les gouvernements actuels (tant fĂ©dĂ©ral, communautaires que rĂ©gionaux) avaient dĂ©cidĂ© que les mĂ©canismes de solidaritĂ© et de rĂ©partition des richesses, ainsi que la sociĂ©tĂ© civile dans son ensemble, devaient progressivement disparaĂźtre, au profit exclusif de l’individu et de l’entreprise. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, nous ne pouvons accepter ces attaques frontales contre les services publics, la sĂ©curitĂ© sociale, l’enseignement, la culture, la jeunesse, les « Ă©trangers » .

    De maniĂšre inĂ©dite, d’Arlon Ă  Ostende, les organisations de jeunesse syndicales invitent tous les jeunes, et les organisations de jeunesse, Ă  nous rejoindre aux diffĂ©rentes manifestations prĂ©vues :

    -Le 24 octobre à 16h à la Bourse de Bruxelles pour le coup d’envoi ;
    -Le 06 novembre Ă  Bruxelles, avec une action commune ;
    -Le 17 novembre en solidarité avec les étudiants ;
    -Le 24 novembre : Hainaut, Limbourg, Luxembourg, Anvers ;
    -Le 1ier décembre : Namur, LiÚge, Flandre Orientale, Flandre Occidentale ;
    -Le 8 décembre : Bruxelles, Brabant Flamand, Brabant Wallon ;
    -Le 15 décembre : PARTOUT !

    Des sĂ©ances d’information collectives vont ĂȘtre organisĂ©es prochainement dans toutes les rĂ©gions.

    L’avenir nous appartient, faisons reculer ces gouvernements de contraception sociale !

    Liste des signataires :

    -Jeunes CSC / ACV Jongeren
    -Jeunes FGTB / ABVV Jongeren

    CONTACTS :
    Jeunes FGTB : Angela Sciacchitano, jeunes@jeunes-fgtb.be , 0474 45 82 56
    Jeunes CSC : Pierre Ledecq, jeunes@jeunes-csc.be , 0485 94 35 93

  • L’austĂ©ritĂ© met aussi le secteur de la jeunesse en pĂ©ril !

    Le dernier rapport du baromĂštre des associations de la Fondation Roi Baudouin en 2013 mettait en lumiĂšre la rĂ©alitĂ© quotidienne de 700 organisations non-marchandes. Les effets de la crise de 2008 se sont faits sentir dĂšs 2011 pour une majoritĂ© d’associations : les moyens financiers pour remplir leurs missions et couvrir leurs dĂ©penses de fonctionnement Ă©taient en chute libre. En 2012, une association sur quatre constate la dĂ©gradation de sa situation. En 2013, c’est une association sur trois…(1)

    Par Cathy (LiĂšge)

    Alors que la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles parlait dĂ©jĂ  en 2013 de supprimer 23 dĂ©tachĂ©s pĂ©dagogiques dans le secteur de l’Organisation de la Jeunesse, 2014 n’augure rien de meilleur, et le milieu associatif en est bien conscient. En effet, il constate une baisse de 26% de ses financements permanents et de 36% sur base d’appels Ă  projets. Ces derniers ne portent que sur une annĂ©e reconductible. Ils sont toutefois de plus en plus frĂ©quemment utilisĂ©s par des pouvoirs subsidiants qui optent pour le court terme plutĂŽt qu’un fonctionnement Ă  long terme et durable.

    Quelles sont les conséquences de ces pertes de subsides ?

    Les associations doivent rĂ©aliser des Ă©conomies Ă  d’autres niveaux.

    Une association sur deux va devoir passer par la restructuration du personnel : par le licenciement du personnel (19%), la rĂ©duction de travail Ă  un temps partiel (14%) ou le recours accru Ă  des bĂ©nĂ©voles (34%)(2). Ce dernier point est par ailleurs Ă  souligner puisque le travail bĂ©nĂ©vole n’est pas reconnu par l’Onem, ce qui en fait une main d’Ɠuvre prĂ©caire, alors que certains tĂ©moins de l’enquĂȘte les dĂ©finissent comme un instrument en devenir au sein du marchĂ© du travail.

    Rappelons que les chiffres de l’austĂ©ritĂ© en Flandre sont dĂ©jĂ  connus. La diminution des subsides s’élĂšvera Ă  1,040 milliard d’euros et participera au dĂ©mantĂšlement des associations socio-culturelles, sportives et de la jeunesse !

    Qu’est-ce que cela signifie dans le concret ?

    Les frais d’inscription vont Ă©videmment augmenter et grever Ă  nouveau le budget des familles, dĂ©jĂ  bien entamĂ© par les hausses d’électricitĂ©, de mazout, d’essence ou du diesel, des transports en commun, par la non-indexation des allocations, par la mise en place de la ‘‘taxe-tartine’’ : liste non-exhaustive !
    Il semble pourtant naturel et nĂ©cessaire que nos enfants puissent bĂ©nĂ©ficier d’un sport ou d’une activitĂ© culturelle en activitĂ© extra-scolaire et que chaque enfant, quelle que soit la classe sociale Ă  laquelle il appartient, puisse jouir de ce droit. Malheureusement, l’austĂ©ritĂ© touche aussi nos bambins, par le biais de l’appauvrissement de leurs parents. Nous sommes Ă  nouveau confrontĂ©s Ă  cette sociĂ©tĂ© Ă  deux vitesses dans laquelle mĂȘme l’acquis des deux salaires des parents ne peut plus assurer Ă  l’enfant de se dĂ©velopper avec les meilleurs outils, dans les meilleures conditions.

    Bien entendu, ce sont les couches les plus prĂ©carisĂ©es qui s’en ressentiront le plus. Les Maisons de Jeunes ou toute autre association de jeunesse pouvant toucher les quartiers les plus ‘difficiles’ verront leurs dĂ©penses rĂ©duites, avec un effet cumulatif : moins de subsides, mais Ă©galement coĂ»t plus Ă©levĂ© pour les locations de matĂ©riel de camping par exemple, couplĂ© Ă  une diminution de la frĂ©quentation pour cause d’augmentation de frais d’inscription !
    Comment résister dans de telles conditions ?
    Si une idĂ©e ne devient une force que lorsqu’elle s’empare des masses, alors refusons en masse l’austĂ©ritĂ© qui met l’épanouissement de notre jeunesse en pĂ©ril ! Mettons en place un front de rĂ©sistance contre l’austĂ©ritĂ©, avec nos jeunes et nos travailleurs, afin que les 99% se rĂ©approprient enfin les clĂ©s de leur bien-ĂȘtre !

    Notes

    (1) BaromĂštre des associations 2013, Fondation Roi baudouin, www.kbs-frb.be
    (2) Alice Shils, ‘‘Crise financiĂšre : oĂč se situent nos associations ?’’

  • Appel des Jeunes FGTB contre les attaques des gouvernements

    Les Jeunes-FGTB lancent un appel unitaire de rĂ©sistance contre les attaques des gouvernements, avec un rendez-vous concret le 24 octobre Ă  16h devant la Bourse de Bruxelles. Le PSL et son organisation de jeunesse, les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), soutiennent cet appel et vous invitent Ă  mobiliser et Ă  ĂȘtre prĂ©sents ce 24 octobre.

    Bruxelles le 9 octobre 2014 – CommuniquĂ© de presse des Jeunes FGTB

    jeunes_fgtbLes Jeunes FGTB appellent Ă  un mouvement large et fort de la jeunesse de gauche pour faire face Ă  un gouvernement de droite dure!

    C’est le gong d’un combat de titans qui vient de sonner. Un gouvernement des riches et des patrons contre les travailleurs, les Ă©tudiants et les allocataires sociaux.

    Mais ce n’est pas tout : dans les rĂ©gions et les communautĂ©s aussi, nous serons sur un ring. En effet, nous devons nous battre pour prĂ©server la solidaritĂ© fĂ©dĂ©rale de notre pays – dont la SĂ©curitĂ© sociale est le symbole majeur – mais nous devons aussi lutter contre la confiscation de la dĂ©mocratie par des politiques qui n’ont d’yeux et d’oreilles que pour ceux de leur classe. Ceux-lĂ  sĂšment la zizanie parmi les travailleurs pour mieux nous enlever ce que nous avons conquis de longue lutte.

    Nous devons nous unir car lorsque l’on touche aux pensions, il s’agit de nos pensions, quand on Ă©corche nos salaires, il s’agit de nos salaires, quand on s’attaque au travail, il s’agit de notre travail, notre fiertĂ©, nos journĂ©es privĂ©es de notre famille, Ă  trimer pour des actionnaires et Ă  ramasser les miettes pour pouvoir payer le loyer. Dans nos rĂ©gions, nous ne pouvons accepter que les attaques aillent jusqu’Ă  toucher les enfants dans l’enseignement ou l’aide Ă  la jeunesse. Les coups viennent de tous les cĂŽtĂ©s et particuliĂšrement pour les jeunes : moins d’argent pour les services publics, c’est moins d’encadrement dans l’enseignement, davantage de mainmise du privĂ©, c’est moins de personnel dans les administrations ouvertes au public,… Pour les organisations de jeunesse l’avenir se profile avec moins de moyens, alors que la prĂ©carisation grandissante des jeunes crĂ©e un besoin toujours plus important. Les jeunes ont dĂ©jĂ  suffisamment payĂ© le prix d’une crise dont ils ne sont pas responsables: allongement du stage d’insertion, limitation des allocations d’insertion dans le temps, contrĂŽle renforcĂ©, dĂ©multiplication des emplois prĂ©caires,… Ce gouvernement assĂšne maintenant le coup de grĂące avec des mesures injustes et absurdes dont les effets s’ajouteront aux coupes budgĂ©taires qui feront saigner les rĂ©gions.

    Nous ne pouvons plus attendre que les diffĂ©rents gouvernements prennent conscience que l’austĂ©ritĂ© ne mĂšne Ă  rien. Allonger les carriĂšres alors qu’il n’y a pas d’emplois pour les jeunes va faire monter le chĂŽmage, grimper les frais de soins de santĂ© pour les travailleurs ĂągĂ©s et imprimer une pression Ă  la baisse sur les salaires des autres travailleurs. En plus de leur inefficacitĂ© criante, ces mesures n’ont rien d’original : le travail forcĂ© existait dĂ©jĂ  par les stages non rĂ©munĂ©rĂ©s dans lesquels on contraint les jeunes Ă  s’inscrire sous prĂ©texte de formation et sous peine de sanction au niveau des allocations ; la dĂ©gressivitĂ© salariale, une discrimination abominable basĂ©e sur l’Ăąge existe dĂ©jĂ  ; le saut d’index, nous payons toujours celui du passĂ©…

    Bref, il est temps que les jeunes amĂšnent un vent de changement et imposent des solutions radicalement opposĂ©es : la rĂ©duction collective du temps de travail avec embauche compensatoire et maintien des salaires, le renforcement des services publics, la taxation des revenus du capital, un impĂŽt juste et vraiment progressif, la fin des rĂ©ductions de cotisations patronales et des cadeaux aux entreprises du privĂ©, la crĂ©ation d’emplois durables et de qualitĂ© et surtout la fin de l’exploitation que vivent les jeunes au travers de sous-statuts.

    Aujourd’hui, les Jeunes FGTB lancent un appel fort Ă  tous les jeunes, Ă©tudiants, et organisations de jeunesse de gauche pour un rejet commun de toutes les mesures intolĂ©rables qui seront prises par les gouvernements fĂ©dĂ©ral, communautaires et rĂ©gionaux.

    Nous appelons tous les jeunes qui pensent que la semaine de 32h de travail est la solution pour remédier au chÎmage des jeunes.

    Nous vous donnons rendez-vous le 24 octobre Ă  16h devant la Bourse de Bruxelles.

    Chacun des mouvements de jeunes qui aura rejoint notre appel s’exprimera sur la scĂšne. Cela doit ĂȘtre un premier rendez-vous qui donnera le dĂ©part Ă  une rĂ©action collective forte et organisĂ©e des jeunes contre les attaques des gouvernements.

    Contact :
    SCIACCHITANO Angela, Coordinatrice Jeunes FGTB
    02/506 83 90 – 0474/45 82 56

  • AmĂ©liorer l’emploi en payant les jeunes moins chers : une nouvelle provocation de la NVA

    resistanceD’aprĂšs le Soir, le parti de Bart De Wever aurait avancĂ© une proposition Ă  ses partenaires du futur gouvernement afin de « stimuler l’emploi ». L’idĂ©e serait simplement de payer les travailleurs de moins de 21 ans moins cher que leurs collĂšgues ! Les jeunes devraient attendre deux ans avant de toucher un salaire normal (celui du barĂšme en vigueur, le mĂȘme que les autres travailleurs plus ĂągĂ©s).

    Par Nicolas P. (Bruxelles)

    Ainsi, un jeune de 16 ans toucherait 70% du salaire minimum, ensuite 82% Ă  18 ans, pour finalement atteindre le salaire minimum Ă  21 ans.

    Ce projet illustre la volontĂ© du gouvernement de rĂ©duire les coĂ»ts pour le patronat, en attaquant les conditions de travail et les salaires de la population. Cette inĂ©galitĂ© salariale ne se ferait ni sur base de la formation, ni de la qualitĂ© du travail, mais uniquement de l’ñge. À travail Ă©gal
salaire inĂ©gal d’aprĂšs la NVA !

    Encore une fois, ceci nous montre que la NVA n’est pas seulement un parti « anti-francophone » comme prĂ©sentĂ© dans les mĂ©dias, mais plus fondamentalement un parti de droite radicale, plus soucieux d’aider Ă  remplir les portefeuilles des patrons que les poches des citoyens, qu’ils soient francophones ou nĂ©erlandophones ! Le MR, seul parti francophone de cette coalition, a d’ailleurs dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ© ne pas ĂȘtre contraire Ă  cette proposition.

    Le schisme n’est pas linguistique, il est politique. Ce gouvernement se prĂ©pare Ă  dĂ©truire chaque parcelle d’acquis sociaux de la population, afin de maximiser les bĂ©nĂ©fices des actionnaires. Face Ă  cela, les Étudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten), s’organisent dans tout le pays et toutes les langues pour prĂ©parer la rĂ©sistance Ă  ces politiques nĂ©olibĂ©rales.

    Le PSL (Parti Socialiste de Lutte), avec EGA qui constitue son organisation Ă©tudiante, met en avant la nĂ©cessitĂ© d’un partage du temps de travail, avec une semaine de 32h, sans pertes de salaires, avec embauches compensatoires et rĂ©duction des cadences. Cette position est Ă©galement dĂ©fendue par la FGTB et de nombreuses organisations politiques et associatives, qui choisissent de dĂ©fendre les travailleurs et leurs droits, plutĂŽt que les capitalistes et leurs profits.

    Si toi aussi tu considĂšres qu’un jeune peut ĂȘtre autre chose que de la chair Ă  patrons, rejoins-nous !

  • Tract d’Ă©tĂ© des Etudiants de Gauche Actifs !

    Comme chaque annĂ©e, la pĂ©riode des vacances scolaires est l’occasion de prĂ©parer nos campagnes de rentrĂ©e ! Le tract ci-dessous nous aidera Ă  les prĂ©senter lors de plusieurs festivals ou encore tout simplement en rue. N’hĂ©sitez pas Ă  nous contacter pour en distribuer autour de vous !

    => Page Facebook des Étudiants de Gauche Actifs

    => Tract en format PDF


     

    9 NOVEMBRE:JOURNÉE EUROPÉENNE D’ACTION CONTRE L’EXTRÊME DROITE ET LE RACISME

    Les derniĂšres Ă©lections ont Ă©tĂ© un vĂ©ritable choc : l’extrĂȘme droite et la droite populiste ont obtenu prĂšs de 100 siĂšges au parlement europĂ©en. En France et en Grande-Bretagne, le Front National et l’UKIP sont sortis premiers partis du scrutin. MĂȘme les nĂ©onazis font leur entrĂ©e au Parlement europĂ©en avec Aube DorĂ©e (GrĂšce) et le NPD (Allemagne). Nous voulons rĂ©agir!

    Une rencontre europĂ©enne organisĂ©e en avril Ă  AthĂšnes par les comitĂ©s antifascistes grecs a proposĂ© d’organiser une journĂ©e d’action antifasciste le 9 novembre, date de la Nuit de Cristal (une violente campagne coordonnĂ©e contre les magasins juifs en Allemagne nazie en 1938). En Belgique, nous avons dĂ©cidĂ© de rĂ©pondre Ă  cet appel avec notre campagne antifasciste Blokbuster / RĂ©sistance Internationale et de prendre des initiatives pour organiser une manifestation nationale combattive ce jour-lĂ  Ă  Bruxelles.

    Il est selon nous essentiel de lier le combat contre l’extrĂȘme droite Ă  la lutte contre le terreau qui leur permet de se dĂ©velopper. Depuis le dĂ©but de la crise, le chĂŽmage a presque doublĂ© en Europe, il touche de 16 Ă  26 millions de personnes. Plus de la moitiĂ© des jeunes Espagnols et Grecs n’ont pas d’emploi ! Les salaires grecs ont reculĂ© de 20% Ă  40%.

    La politique d’austĂ©ritĂ© appliquĂ©e par les partis de l’establishment et l’Union EuropĂ©enne a pour effet de dĂ©velopper la misĂšre pour restaurer les profits de l’élite capitaliste. L’extrĂȘme droite et la droite populiste instrumentalisent leurs discrĂ©dits, mais leur ‘‘opposition’’ Ă  l’UE est basĂ©e sur le repli sur soi et le chacun pour soi et non pas sur la nĂ©cessitĂ© de faire payer la crise aux vĂ©ritables responsables : les banquiers et les spĂ©culateurs. Ils veulent dĂ©vier la colĂšre vers des boucs Ă©missaires : immigrĂ©s, homosexuels,… Les partis de droite nationalistes comme la N-VA se donnent aussi une image faussement anti-establishment, mais ils veulent surtout approfondir les divisions en stigmatisant les francophones ou en “relativisant” le racisme. Pour le systĂšme capitaliste, cette approche est bien pratique car elle permet de diviser pour mieux rĂ©gner !

    Pour stopper l’extrĂȘme droite et le racisme, nous devons compter sur nos propres forces, sur la lutte collective des travailleurs et des jeunes.

    – RÉSISTANCE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L’AUSTÉRITÉ !
    – SANS-PAPIERS : S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES, PAS À LEURS VICTIMES !
    – DES EMPLOIS, DES ÉCOLES ET DES SERVICES PUBLICS, PAS DE RACISME, DE SEXISME OU D’HOMOPHOBIE!


    Organisez-vous avec les Étudiants de Gauche Actifs !

    Qu’est-ce que RĂ©sistance Internationale / Blokbuster ?
    Il s’agit de la campagne antifasciste et antiraciste des Étudiants de Gauche Actifs. InitiĂ©e en 1991, Blokbuster a organisĂ© une manif europĂ©enne de 40.000 personnes aprĂšs la percĂ©e du Vlaams Blok (aujourd’hui Vlaams Belang) en 1992. Depuis lors, Blokbuster organise annuellement la manifestation anti-NSV (contre la marche raciste des Ă©tudiants du Vlaams Belang) qui rassemble des centaines de jeunes.

    PĂ©nurie d’emplois dĂ©cents, d’écoles,
 L’extrĂȘme droite n’a aucune solution ! Au contraire, elle dĂ©fend une politique de rĂ©pression et de casse sociale plus prononcĂ©e, Ă  l’instar de ces maires FN qui suppriment la gratuitĂ© des cantines scolaires pour les pauvres en France ou d’Aube DorĂ©e qui utilise les mĂȘmes mĂ©thodes de violence de rue contre les actions collectives de travailleurs en lutte que contre les immigrĂ©s.

    CONTRE LA RÉPRESSION,CONTRE LES SAC !

    Dans une situation de crise, la politique d’austĂ©ritĂ© va de pair avec une croissance de la rĂ©pression.
    Ainsi, le 15 mai dernier, 281 manifestants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s alors qu’ils manifestaient – pacifiquement – contre le monstrueux projet de TraitĂ© Transatlantique, qui vise Ă  crĂ©er la plus grande zone de libre-Ă©change au monde, entre les USA et l’Union EuropĂ©enne. A cĂŽtĂ© de telles pratiques, il existe les Sanctions Administratives Communales (SAC), des amendes qui peuvent ĂȘtre donnĂ©es dĂšs l’ñge de 14 ans pour ‘‘mauvais comportement’’ (comme manger sur les marches d’une Ă©glise…), mais qui sont aussi utilisĂ©es contre les activistes. Nous participons aux campagnes Stop-RĂ©pression et Stop SAC.

    CONTRE LE SEXISME, POUR LES DROITS DES FEMMES !

    L’essor de l’extrĂȘme-droite et de la droite populiste s’accompagne de la renaissance de tout un tas de forces rĂ©actionnaires qui considĂšrent que la place des femmes est Ă  la cuisine et qu’elles n’ont rien Ă  dire sur leur propre corps. C’est ainsi que se dĂ©veloppe aujourd’hui Ă  travers l’Europe un mouvement bien mal nommĂ© ‘‘pro-vie’’ qui veut supprimer le droit Ă  l’avortement. A Gand, de tels militants rĂ©actionnaires tiennent des piquets devant les centres pratiquant l’avortement afin d’y intimider les femmes ! Nous luttons pour prĂ©server ce droit, mais voulons aussi dĂ©fendre un vĂ©ritable programme social qui assure que personne ne soit plus obligĂ© de recourir Ă  l’avortement pour des raisons Ă©conomiques.

    CONTRE LE CHÔMAGE ET LES EMPLOIS PRÉCAIRES !

    Quel avenir rĂ©serve-t-on aujourd’hui Ă  la jeunesse ? Alors qu’on exige de nos aĂźnĂ©s qu’ils travaillent plus longtemps, le taux de chĂŽmage est trĂšs grand parmi la jeunesse. MalgrĂ© le manque criant d’emplois et toutes les annonces de restructurations et de fermetures d’entreprises (Delhaize, ArcelorMittal, Caterpillar,…), le droit Ă  recevoir des allocations de chĂŽmage a Ă©tĂ© violemment attaquĂ©. Quant Ă  ceux qui trouvent un job, il s’agit de plus en plus de contrats temporaires, prĂ©caires, hyper-flexibles et mal-payĂ©s. Comment construire sa vie sur une base pareille ? C’est pourquoi nous sommes solidaires des travailleurs en lutte pour leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail et nous luttons Ă  leurs cĂŽtĂ©s pour notre avenir.

    POUR UN ENSEIGNEMENT DE QUALITÉ ACCESSIBLE À TOUS !

    Notre enseignement, dĂ©jĂ  en mauvais Ă©tat, va ĂȘtre amenĂ© Ă  livrer une plus forte contribution Ă  la politique d’austĂ©ritĂ©. Pour les annĂ©es 2015 et 2016, il est ainsi question de rĂ©duire de 300 millions d’euros les budgets de l’enseignement francophone ! En Flandre, il y a mĂȘme une taxe de plusieurs centaines d’euros pour manger dans les rĂ©fectoires sur le temps de midi. Il y aura Ă  l’avenir encore moins de professeurs et des classes encore plus surchargĂ©e, dans lesquelles les Ă©lĂšves avec moins de facilitĂ©s seront plus vite complĂštement coulĂ©s. En bref, l’enseignement actuel, dĂ©jĂ  profondĂ©ment inĂ©galitaire, le deviendra encore plus. Nous soutenons la revendication syndicale d’un retour Ă  un budget de l’enseignement Ă©quivalent Ă  7% du PIB (contre moins de 5 actuellement) et luttons pour un refinancement public massif de l’enseignement.


    MARX AVAIT RAISON !

    REJOINS EGA !

    Nous voulons lutter contre le capitalisme, mais pas n’importe comment. Pour ĂȘtre efficaces, nous avons besoin d’une grille d’analyse qui nous permet de bien comprendre la situation prĂ©sente, d’oĂč elle provient, quelles sont ses contradictions internes, comme elle peut se modifier,… Parfois, de grands Ă©vĂšnements peuvent survenir de façon trĂšs abrupte, mais ce n’est pas pour autant que rien ne les annonçait !

    D’autre part, nous voulons tirer les leçons du passĂ© pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a dĂ©jĂ  une riche histoire derriĂšre lui concernant le programme, la stratĂ©gie et les tactiques nĂ©cessaires pour aller vers la victoire.

    EGA, Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunes du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Elle se revendique du marxisme. Contrairement Ă  l’image qu’en a donnĂ© le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une mĂ©thode flexible pour comprendre le monde et le changer. Nous dĂ©fendons une alternative anticapitaliste basĂ©e sur le contrĂŽle dĂ©mocratique de la collectivitĂ© sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme dĂ©mocratique.

    COMMENT DEVENIR MEMBRE ?

    NOUS CONTACTER :
    – Via les stands dans de nombreux festivals
    – Via mail :jeunes@socialisme.be
    – Via SMS : “membre – nom et ville” au 0483/04 22 08

    CARTE DE MEMBRE À 3€ SECONDAIRE – 5€ SUPÉRIEUR

    PARTICIPE À LA MOBILISATION POUR LA JOURNÉE ANTIFASCISTE DU 9 NOVEMBRE

    Pour faire un succÚs de cette manifestation, vous pouvez aider à diffuser le tract, les autocollants,
 Vous pouvez réunir des connaissances et inviter un de nos membres pour discuter de la lutte antifasciste et de la maniÚre de mobiliser pour cette manifestation.

    Devenez actif dans la lutte contre l’extrĂȘme droite, contre le capitalisme et pour une autre sociĂ©tĂ©, une sociĂ©tĂ© socialiste !

    Ne nous regardez-pas, rejoignez-nous !

  • De l’indignation Ă  l’action!

    • 9 mars : Manifestation anti-nuclĂ©aire – Bruxelles – Gare Bruxelles Nord – 14h
    • 15 mars : Manifestation contre la rĂ©pression – Bruxelles – Place Fontainas – 15h
    • 16 mars : Manifestation contre le centre fermĂ© de Vottem – LiĂšge – Parc de la Citadelle – 14h
    • 20 mars : Manifestation anti-NSV – Anvers – Gare d’Anvers Berchem – 19h
    • 30 mars : Action pro-choix – Bruxelles –  Place de l’Albertine – 14h

    Par Emma (Gand)

    Le Soir a consacrĂ© un de ses dossiers au thĂšme de la ‘‘Jeunesse sacrifiĂ©e’’. Les articles Ă©taient accompagnĂ©s de divers tĂ©moignages dont le suivant : “Pas de boulot stable (CDD, intĂ©rim, contrat subsidiĂ©), donc pas de prĂȘt, donc pas d’enfant, les employeurs le savent alors ils nous pressent.” Il poursuit : “J’ai ce sentiment que l’on est une gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e sur l’autel de la crise. (
) On veut juste du boulot et ĂȘtre heureux. Mais il fallait naitre 20 ans plus tĂŽt
”

    Avoir un bon boulot et ĂȘtre heureux
 Il est vrai que ce n’est pas la chose la plus Ă©vidente de nos jours. MĂȘme en Flandre, le chĂŽmage des jeunes a augmentĂ© de 6,5% l’an dernier, avec une augmentation plus marquĂ©e pour les travailleurs hautement qualifiĂ©s (18,2%). MĂȘme avec un bon diplĂŽme, personne n’a la garantie de trouver un bon emploi. A cĂŽtĂ© de cela, les maisons sont devenues quasiment inabordables. Certains jeunes luttent quotidiennement dans leur coin pour s’en sortir, nous pensons qu’ensemble, en unissant nos efforts en un seul et puissant courant de lutte, nous avons de meilleures chances de laisser ces situations derriĂšre nous.

    Les occasions de manifester ne vont pas manquer durant le mois de mars, de nombreux jeunes battrons le pavĂ© ensemble. Ces Ă©vĂ©nements seront autant de maniĂšres d’illustrer que de nombreux jeunes (et moins jeunes) exigent que les choses changent fondamentalement. DiffĂ©rents thĂšmes suscitent une grande indignation, souvent passive, mais aussi active. Nous manifesteront le 9 mars contre l’énergie nuclĂ©aire, le 15 contre la violence policiĂšre et la rĂ©pression, le 16 contre le centre fermĂ© de Vottem et pour la rĂ©gularisation des sans-papiers et, fin mars, pour le droit des femmes Ă  disposer de leurs corps. Une grande manifestation antifasciste aura encore lieu Ă  Anvers le 20 mars.

    La situation en GrĂšce illustre de maniĂšre extrĂȘmement claire la façon dont la crise et l’austĂ©ritĂ© peuvent ouvrir la voie au danger du fascisme. AprĂšs l’assassinat du militant de gauche Pavlos Fyssas et de nombreux immigrĂ©s, le parti nĂ©ofasciste Aube DorĂ©e bĂ©nĂ©ficie toujours d’un soutien de 8 Ă  9% dans les sondages et ses militants font rĂ©gner la terreur dans de nombreux quartiers. C’est pourquoi le slogan principal que nous mettrons en avant lors de la manifestation antifasciste du 20 mars prochain contre les jeunesses du Vlaams Belang sera ‘‘Des emplois, pas de racisme !’’ Nous voulons, de cette façon, accentuer qu’il faut s’en prendre Ă  l’extrĂȘme-droite mais Ă©galement Ă  l’environnement social qui lui permet d’exister.

    Selon nous, il est crucial de partir de ces diffĂ©rentes thĂ©matiques pour aboutir Ă  la conclusion qu’il faut lutter contre la racine-mĂȘme des divers problĂšmes : le capitalisme. Par exemple, la manifestation pro-choix ne dĂ©fendra pas seulement le droit Ă  l’avortement mais aussi le droit d’avoir des enfants et de les Ă©lever sans sombrer dans la pauvretĂ©. Pour assurer cette libertĂ© de choix, il est nĂ©cessaire d’investir dans les crĂšches, l’enseignement, les soins de santĂ©,… et que chacun dispose d’un salaire dĂ©cent. Chaque parent veut, bien entendu, que ses enfants grandissent dans un monde plus sĂ»r, un monde oĂč l’énergie ne serait pas une menace pour l’environnement et sans rĂ©pression policiĂšre, par exemple. On le voit, on ne peut pas tout simplement sĂ©parer les revendications portĂ©es par ces diverses mobilisations.

    Mais si nous voulons que les slogans que nous crierons soient concrĂštement transposĂ©s dans les faits, il nous faut lutter pour l’instauration d’un autre systĂšme. Pour nous, il s’agit du socialisme, une sociĂ©tĂ© qui ne fonctionne pas pour satisfaire la soif de profit d’une Ă©lite de rapaces capitalistes, mais au contraire pour rencontrer les besoins de chacun. C’est pourquoi nous sommes organisĂ©s au sein d’un parti politique militant et marxiste.

    Sans nous organiser pour lutter, nous n’avons pas encore fini de mettre la main Ă  la poche… Il faut rĂ©sister, crĂ©er un rapport de force, ĂȘtre toujours plus nombreux, soutenir les grĂšves et les manifestations,
 mais surtout en tirer Ă  chaque fois l’expĂ©rience nĂ©cessaire pour aller plus loin dans la lutte, pour faire face Ă  de nouveaux dĂ©fis en Ă©tant mieux prĂ©parĂ©s. Ce combat sera long et dur, c’est certain, mais nous sommes de plus en plus pour le porter. Et le mois de mars ne manquera pas d’occasions d’encore faire grossir ce nombre.

    Nous vous invitons tous Ă  participer Ă  ces manifestations et Ă  entrer en rĂ©sistance contre ce systĂšme qui n’a aucun avenir Ă  nous offrir.

  • Non, les incivilitĂ©s ne sont pas un problĂšme individuel!

    Le 26 octobre 2013, plus de 2.000 personnes avaient manifesté à Bruxelles contre les SAC.

    Article issu de l’Ă©dition de fĂ©vrier de Lutte Socialiste

    Fin dĂ©cembre une carte blanche de Mathias, responsable de la campagne flamande contre les Sactions Administratives Communales TegenGAS, a Ă©tĂ© publiĂ©e dans le quotidien flamand De Standaard. Il y a attaquĂ© l’arbitraire du systĂšme des SAC et a dĂ©fendu que la meilleure maniĂšre de s’en prendre aux incivilitĂ©s n’est pas la rĂ©pression, mais l’élaboration d’alternatives sociales. La baronne Mia Doornaert n’a pas apprĂ©ciĂ© et a tenu Ă  faire publier une rĂ©ponse dans le mĂȘme journal, dĂ©but janvier. Petite comparaison des arguments avancĂ©s de part et d’autre, qui dĂ©plaira sans doute une fois encore Ă  la petite Dame de Fer belge.

    La baronne Mia Doornaert a 68 ans et a travaillĂ© 38 ans durant au quotidien De Standaard. Elle a Ă©galement travaillĂ© au cabinet d’Yves Leterme entre juillet et novembre 2009. Fervente conservatrice, elle n’a jamais cachĂ© son admiration pour Margaret Thatcher ou encore pour Nicolas Sarkozy. Doornaert a, entre autres, soutenu l’invasion de l’Afghanistan au nom du ‘‘choc des cultures’’.

    L’arbitraire et la rĂ©pression

    Mathias : “L’esprit de la Loi est que chaque commune dĂ©cide d’elle-mĂȘme. Justice et injustice sont alors dĂ©finies par l’état d’esprit du bourgmestre local et de ses sheriffs responsables des SAC. Bart De Wever a encore illustrĂ© cet arbitraire en classant sans suite une amende SAC de 50 euros reçue par un homme ayant un handicap mental qui avait osĂ© jouer de la flute en rue… La situation ressemble Ă  une arĂšne oĂč la police attend de voir si le bourgmestre local va baisser ou lever le pouce.’’

    Mia : “Lorsque la libertĂ© dĂ©gĂ©nĂšre en un manque de sens des responsabilitĂ©s, nous ne recevons pas du tout les consĂ©quences d’une ‘‘sociĂ©tĂ© nĂ©olibĂ©rale’’ mais nous vivons avec des autoritĂ©s qui dĂ©pensent toujours plus l’argent du contribuable Ă  nettoyer les dĂ©gĂąts de comportements asociaux qui s’occupent (ou doivent s’occuper) de plus en plus de notre vie personnelle. C’est l’atmosphĂšre du moment : je ne dois pas garder la rue propre, je peux ĂȘtre bruyant et saoul, je peux frapper des gens et casser des choses, ‘‘la sociĂ©té’’ n’a qu’à faire avec. (
) Quelques amendes SAC semblent absurdes, c’est vrai. Mais cela ne serait jamais arrivĂ© si le sens citoyen n’était pas devenu une insulte. Le meilleur remĂšde ? Restaurer l’éducation, il est grand temps.”

    Notre opinion : L’argument selon lequel les incivilitĂ©s ne peuvent pas rester impunies est le principal axe de dĂ©fense des partisans des SAC. Il faut quand mĂȘme faire quelque chose face Ă  la perte de sens citoyen, se disent-ils. Cette rĂ©ponse n’en est cependant pas une face Ă  la critique que la lĂ©gislation actuelle est totalement arbitraire. Les petits sheriffs locaux peuvent dĂ©terminer ce qui est ou non une nuisance, ou alors la lĂ©gislation locale le dĂ©termine, la taille que doit avoir un confetti variant d’un endroit Ă  l’autre tandis que des jeux d’enfants sont tolĂ©rĂ©s dans une commune et interdits dans la voisine. Les exemples ‘‘absurdes’’ ne sont pas Ă  considĂ©rer comme des excĂšs, mais comme une partie intĂ©grante de la lĂ©gislation. Le bourgmestre dĂ©cide de sa vision de la lĂ©gislation, envoie ensuite ses fonctionnaires dans les rues, condamne et ensuite revient Ă©ventuellement sur les sanctions. MĂȘme les plus hauts magistrats du pays (rarement des gauchistes) dĂ©noncent l’arbitraire de la lĂ©gislation, mais leur avis est balayĂ© de la table. L’arbitraire fait-il partie du sens citoyen que la baronne Doornaert veut nous inculquer ?

    Mathias a 23 ans. Il milite Ă  Gand depuis des annĂ©es dĂ©jĂ , il a notamment Ă©tĂ© longtemps responsable de la section gantoise des Étudiants de Gauche Actif. Il est aussi l’initiateur de la campagne TegenGAS dont il est le porte-parole. Des contributions de sa part peuvent rĂ©guliĂšrement ĂȘtre lues dans les pages de Lutte Socialiste ainsi que sur ce site.

    ‘‘Donner des amendes Ă  ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualité’’

    Mathias : “Le fond de l’affaire, c’est la rhĂ©torique nĂ©olibĂ©rale qui considĂšre que chaque problĂšme social se rĂ©duit Ă  une question individuelle, parce que, selon les mots de Thatcher : there’s no such thing as society (‘‘quelque chose comme la sociĂ©tĂ©, ça n’existe pas’’). Selon cette logique, on peut sanctionner les jeunes paresseux au chĂŽmage qui trainent en rue, mais pas s’en prendre au chĂŽmage des jeunes. Difficile de remĂ©dier Ă  la gigantesque inĂ©galitĂ© sociale qui sĂ©vit dans l’enseignement belge, on s’en prend donc aux gamins qui brossent les cours. On peut bien affirmer que les communes ne gagnent pour l’instant rien sur les amendes SAC, mais donner des amendes Ă  ceux qui urinent en rue revient moins cher que de construire des toilettes publiques de qualitĂ©.’’

    Mia : “Evidemment, il faut des sanitaires publics, mais uriner en rue n’a le plus souvent rien Ă  voir avec cela, mais avec un manque de respect total pour l’espace public. De la mĂȘme maniĂšre, on voit parfois des gens traverser la rue de façon tĂ©mĂ©raire parce qu’ils refusent carrĂ©ment d’aller 100 mĂštres plus loin jusqu’au passage pour piĂ©tons. Le porte-parole de la campagne TegenGAS est Ă  cĂŽtĂ© de la plaque avec son discours Ă©culĂ© qui considĂšre que tout est de la faute de la sociĂ©tĂ© ‘‘nĂ©olibĂ©rale’’. Le phĂ©nomĂšne des amendes SAC est justement une rĂ©action contre l’hyper-libĂ©ralisme. Ou mieux dit, contre un hyper-individualisme qui est passĂ© pour progressiste durant trop longtemps. Le ‘‘il est interdit d’interdire’’ et le ‘‘moi d’abord’’ issus des journĂ©es de mai ‘68 ont dans les faits Ă©tĂ© trĂšs loin.’’

    Notre opinion : La folie des SAC ne nous fait pas penser Ă  1968, mais plutĂŽt Ă  1984. Cette histoire pousse petit Ă  petit l’ouvrage de George Orwell et son Big Brother hors du rayon des fictions. La politique nĂ©olibĂ©rale de ces derniĂšres dĂ©cennies a conduit Ă  un Ă©norme fossĂ© entre riches et pauvres et a toujours plus Ă©tranglĂ© les services publics. Le nombre de poubelles publiques a Ă©tĂ© drastiquement rĂ©duit et nous avons dĂ» acheter des sacs poubelles assez chers pour rendre plus Ă©conomiquement attractif la collecte privatisĂ©e des dĂ©chets. MĂȘme l’espace public est de plus en plus privatisĂ©. Dans une sociĂ©tĂ© avec tant de problĂšmes sociaux – ‘‘gĂ©nĂ©ration perdue’’, pĂ©nuries Ă  tous niveaux, etc. – il n’est pas Ă©tonnant que des incivilitĂ©s existent. Selon le Forum Economique Mondial (trĂšs loin d’ĂȘtre un ramassis de gauchistes encore une fois), l’inĂ©galitĂ© croissante des revenus constitue la plus importante menace pour la ‘‘stabilitĂ© sociale’’ Ă  travers le monde. Madame Doornaert vient alors nous dire que tout cela est rĂ©ductible Ă  un problĂšme d’éducation ?

    Un problĂšme d’éducation?

    Afin de nier la critique de sociĂ©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par Mathias, Mia Doornaert dĂ©clare que tout le problĂšme rĂ©side dans l’éducation actuelle. ‘‘Les droits des enfants et des jeunes paraissent surtout aujourd’hui se rĂ©sumer Ă  permettre les incivilitĂ©s. J’ai dĂ» ces derniers temps ĂȘtre prĂ©sente Ă  plusieurs obsĂšques, Ă  l’église comme au service laĂŻc. Dans les deux cas, j’avais l’impression que tous les enfants souffraient du syndrome d’hyperactivitĂ©. Ils ne restaient pas assis une minute, ils bavardaient, ils couraient, ils dĂ©rangeaient sans que les parents ne semblent prĂȘts ou capables de les rappeler Ă  l’ordre. Enfant, je n’ai jamais aimĂ© rester assise sur une chaise, mais il fut un temps oĂč l’on apprenait quand-mĂȘme qu’il fallait le faire dans certaines circonstances. (
) On nous apprenait aussi qu’il ne fallait pas jeter des papiers ou des cannettes par terre, qu’on ne peut pas simplement uriner partout, qu’il ne faut pas dĂ©ranger les autres, qu’on n’insulte pas, qu’on ne prend pas ce qui ne nous appartient pas,
 Bref, nous recevions une Ă©duction dans un sens citoyen.’’

    Peut-ĂȘtre la mĂ©moire de la baronne Doornaert la lĂąche un peu, mais combien de fois n’y avait-il pas de bagarres en rue ‘‘dans le temps’’ ? A quel point chantait-on fortement dans les cafĂ©s enfumĂ©s ? Dans quelle mesure uriner contre un arbre Ă©tait encore considĂ©rĂ© comme tout Ă  fait normal ? Que signifieraient les ‘‘normes et valeurs’’ du dĂ©but des annĂ©es ‘60 appliquĂ©es aux villes beaucoup plus peuplĂ©es d’aujourd’hui ? Ce discours du ‘‘dans le temps, c’était bien mieux’’ ne correspond en rien Ă  la rĂ©alitĂ©.

    De plus, nous n’avons aucun problĂšme avec cette question de l’éducation. Les politiciens Ă©tablis massacrent dĂ©jĂ  les budgets de l’enseignement depuis des annĂ©es, nous dĂ©fendons au contraire une augmentation drastique du financement public de l’enseignement pour rendre possible un accompagnement plus individuel. Nous plaidons pour la socialisation de tout un tas de tĂąches domestiques et pour une diminution du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour que les parents puissent notamment passer plus de temps avec leurs enfants. Nous exigeons plus de moyens pour des crĂšches publiques et pour des structures de loisir pour les jeunes. De façon assez remarquable, nous constatons que les conservateurs qui dĂ©fendent le plus bruyamment les vieilles normes et valeurs de l’éducation sont justement ceux qui n’éprouvent aucun problĂšme Ă  voir les budgets sociaux se rĂ©duire Ă  peau de chagrin. Il est trĂšs facile de repousser les consĂ©quences de cette politique vers la ‘‘mentalité’’ ou ‘‘l’éducation’’.

    Le ton paternaliste de la baronne (qui passe sous silence le fait que les gĂ©nĂ©rations actuelles ont Ă©tĂ© Ă©duquĂ©s par les prĂ©cĂ©dentes) fait immanquablement penser aux colons qui affirmaient qu’ils allaient Ă©duquer la population du Congo ou d’ailleurs Ă  ĂȘtre d’obĂ©issants catholiques. Sans doute les guerres d’Irak et d’Afghanistan – que Mia Doornaert a dĂ©fendues – Ă©taient avant tout des opportunitĂ©s Ă©ducatives pour les populations locales ?

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