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  • [DOSSIER] Face aux programmes d’austérité: Unité des travailleurs et résistance européenne!

    On trouve le mot ‘‘austérité’’ dans la bouche de tous les politiciens traditionnels en Europe, et nous en entendrons parler dès qu’un gouvernement sera formé chez nous. Ce n’est pas neuf, mais c’est aujourd’hui un véritable leitmotiv politique. D’ailleurs, ils nous expliquent qu’il n’y a pas d’autre solution : ‘‘C’est ça ou la faillite de l’Etat.’’ N’y a-t-il vraiment aucune alternative ?

    Par Baptiste (Wavre)

    C’est le gouvernement grec qui a ouvert le bal : 30 milliards d’euros à ‘‘trouver’’ d’ici 3 ans. Traduisez: prendre 30 milliard des poches des travailleurs sur les 3 années à venir. Car c’est de cela qu’il s’agit : diminution des investissements publics et privatisations, baisse des primes accordées aux fonctionnaires, baisse des pensions, recul de cinq ans (de 60 à 65 ans) de l’âge légal de départ à la retraite, augmentation de deux points de la TVA et facilités de licenciement pour les patrons. A peine élu, le gouvernement social-démocrate (Pasok) de Papandréou a franchement écourté sa lune de miel post-électorale. Enfin, il se défend en disant qu’il ne voulait pas réaliser ces attaques contre les conditions de vie et de travail, mais qu’il a été forcé par ‘‘les marchés’’ et l’Union Européenne. Cette dernière assurait pourtant quelques mois plus tôt avoir ‘‘sauvé l’économie’’ grâce aux plans de relance. Comment peut-on expliquer un tel tournant ?

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    D’où qu’ils soient, les capitalistes n’ont aucun avenir décent à proposer aux jeunes et aux travailleurs. D’où qu’ils soient, les jeunes et les travailleurs eux ont les mêmes intérêts à défendre. L’unité des travailleurs ne concerne pas seulement les travailleurs des différents secteurs dans un pays, mais concerne aussi l’ensemble des travailleurs des différentes communautés, pays etc.

    Un plan d’action est nécessaire

    Les explosions spontanées et l’absence d’une direction claire avec un plan d’action et un programme combatif ont caractérisé les protestations de masse de ces derniers mois. Cela reflète l’incapacité des directions syndicales nationales à assumer leur rôle de direction de la colère du mouvement ouvrier, en Grèce comme ailleurs en Europe. Il est à ce titre remarquable qu’un grand nombre des dernières protestations de masse et des différentes actions sont le résultat d’une grande pression de la base, sans initiative des dirigeants syndicaux nationaux. Ces derniers ne semblent ainsi vouloir que des actions "symboliques", au lieu de préparer une lutte sérieuse pour défendre nos intérêts. Une telle logique est néfaste et tend à faire baisser la pression et à freiner le développement d’un mouvement ouvrier combatif.

    Pourtant nous avons vu dans la dernière période plusieurs exemples qui démontrent clairement qu’une lutte menée avec une direction combative peut apporter la victoire. En Belgique, il suffit de penser aux luttes à Bayer et à InBev notamment, où sans même recourir à la grève, un syndicalisme de lutte a permis de faire reculer complètement la direction sur ses plans d’assainissements ; contrairement à une logique de concertation qui ne permet au mieux qu’un aménagement de ces assainissements. Néanmoins, lutter entreprise par entreprise comporte également des limites pour la défense des acquis sociaux à une échelle plus large ; il est évident que ça ne peut suffire à mettre en échec les politiques d’austérité des gouvernements. Pour le réaliser, c’est d’un plan d’action national dont nous avons besoin. C’est-à-dire un plan où par exemple une grève générale de 24h ne serait pas une simple démonstration de force sans suite mais une étape dans l’organisation des travailleurs sur leur lieu de travail autour d’un programme, d’un plan qui vise à construire un rapport de force sur base de la colère présente, avec une alternative claire et combative aux politiques d’austérité.

    Le mouvement ouvrier doit prendre sa lutte en main !

    Les directions syndicales ne semblent pas aller dans le sens d’un tel plan d’action. Si ces dirigeants sont pour le moins passifs à cet égard, c’est en conséquence de leur acceptation de la logique du système, ils ne voient pas d’alternative à opposer au capitalisme. C’est là aussi le résultat de décennies de néolibéralisme, et les liens entretenus avec les partis traditionnels (FGTB/ABVV-PS/SPa, CSC/LBC-CDH/CD&V) illustrent d’ailleurs cette acceptation. La solution ne réside dès lors pas (seulement) dans la dénonciation des directions syndicales actuelles et/ou leur remplacement. Pour ne pas tomber dans le même travers, il faut assurer un relais politique au syndicalisme de lutte, qui mette clairement en avant une alternative socialiste au capitalisme. Avec un tel prolongement politique indépendant des partis traditionnels, nous pouvons faire des pas en avant et faire pression dans la mise en place d’un plan d’action, et non plus continuer à attendre que le sommet syndical veuille bien le comprendre.

    Des victoires ne peuvent être obtenues que par la lutte, mais ces victoires resteront toujours partielles sous le capitalisme. L’actualité démontre que ce système cherchera toujours à revenir sur les acquis sociaux car son fonctionnement même (la recherche de la rentabilité maximale, la compétitivité, la soif de profits à n’importe quel prix) est en contradiction avec ce dont ont besoin les travailleurs et leur famille : des conditions de vie et de travail décentes. C’est pourquoi le PSL (et l’internationale dont nous faisons partie, le Comité pour une Internationale Ouvrière – CIO) lutte pour le socialisme, un système où les richesses sont produites et réparties en fonction des besoins (et non des profits) à travers une économie démocratiquement planifiée.

    Ce tournant n’en est en fait pas réellement un, tout comme ils n’ont ni mis fin à la crise et ni sauvé le capitalisme avec les plans de relance. Certes, ces plans ont eu un effet : certaines faillites ont pu être évitées, certains secteurs économiques ont été quelque peu stimulés, etc. Mais de la même manière que casser un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre d’un malade, injecter de l’argent dans un système économique en crise profonde ne résout pas ses problèmes. Cela marque juste une pause, et ajoute un élément compliquant : qui va payer pour tous ces plans de relance ? Que ce soit des gouvernements de droite (Angleterre, France, Italie), chrétiens-démocrates (Allemagne) ou soi-disant ‘socialistes’ (Grèce, Espagne, Portugal), tous sont d’accord: ce sera aux travailleurs et à leur famille de raquer une deuxième fois pour la crise. Car fondamentalement, tous ces politiciens sont gagnés au capitalisme et leur programme n’a pour but que de « satisfaire les demandes du marché », c’est à dire les demandes des traders, spéculateurs, et capitalistes qui n’ont pas d’autre intérêt que d’accroître leurs parts de profits. Si la Grèce a ouvert le bal, ce n’est que parce qu’il s’agissait du maillon faible de la zone euro, et il est clair que les travailleurs des autres pays ne seront pas épargnés par les attaques. Ainsi, Angela Merkel veut assainir 80 milliards d’euros d’ici 2014, tandis que la coalition ConDem en Grande-Bretagne compte assainir 7 milliards en un an. Dans des pays comme la Roumanie, les mesures prennent une ampleur hallucinante avec notamment une baisse des pensions de 15% et une baisse des salaires dans le public de 25%. Ainsi, chaque pays a son plan quinquennal de l’austérité, tous accueillis sur un tapis rouge par les fameux ‘‘marchés’’. Le fait même que les différents gouvernements européens appliquent l’austérité démontre à quel point leur campagne idéologique sur le thème ‘‘les grecs sont des paresseux’’ était un concentré d’hypocrisie et n’avait pour but que de diviser les travailleurs entre eux pour mieux régner et mieux tous les traiter de fainéants par la suite.

    Durant les derniers mois, lors des divergences entre les gouvernements européens sur le sort à réserver à la Grèce, il ressortait de leur part la crainte d’une contagion d’une faillite grecque à d’autres maillons faibles de la zone euro, comme le Portugal et l’Espagne. En réalité, une autre crainte était très présente parmi les classes dirigeantes: celle de la contagion de la colère et de la lutte contre l’austérité. N’ayant explicitement aucune confiance en une réelle relance de l’économie et aucune perspective d’avenir à proposer aux jeunes et aux travailleurs, le recours à la tactique de diviser pour mieux régner est une nécessité pour elles.

    Résistance et riposte !

    Ceux qui nous gouvernent ont raison de craindre la colère des masses contre l’austérité. Après 30 années de néolibéralisme et son lot quotidien de précarisation des conditions de vie et de travail, la colère était déjà latente dans la société. Que la politique de ces 30 dernières années aboutisse à une crise avec des millions de pertes d’emplois et une austérité généralisée, c’est largement plus qu’une goutte d’eau dans un vase déjà plein. La Grèce a montré la voie, avec des protestations massives contre les assainissements, suivies par des manifestations importantes notamment au Portugal et en Espagne. Quelques sondages indiquent la température présente parmi les travailleurs en Grèce: à la question ‘‘comment vous sentez-vous ?’’, 91% de la population sondée a répondu ‘‘en colère’’. En outre, il ressort que 81% d’entre eux s’attendent à une explosion sociale dans la prochaine période et 50% ont déclaré qu’ils allaient prendre part à une révolte dans la période à venir. Enfin, 48% de la population est favorable aux nationalisations, et un tiers refuse de payer la dette du pays. Si la période estivale marque une certaine pause sociale après les 6 grèves générales des derniers mois, la détermination de lutter contre les mesures d’austérité reste bien présente, et s’est d’ailleurs illustrée lors de la grève des camionneurs de 6 jours en juillet. Pour le reste, le message est sans équivoque : ‘‘on revient en septembre!’’

    Comment est-il possible qu’avec une telle colère et de telles protestations de masses, il n’y ait pas eu une victoire à la clef ? Si de la vapeur peut entraîner un moteur en présence d’un piston, cette vapeur ne sert strictement à rien si elle relâchée dans l’air par une soupape. De la même manière, la colère ne peut amener des victoires que si elle est canalisée et dirigée de manière adéquate, c’est-à-dire si elle a une direction politique combative : c’est exactement ce qui manque dans les protestations de masses contre l’austérité, que ce soit en Grèce ou ailleurs. Des explosions de colère spontanées, non coordonnées, ne permettent pas d’aboutir à une victoire. Ces explosions comportent même le danger d’incidents contre-productifs car cela permettrait au gouvernement d’instrumentaliser ces derniers pour briser la confiance des travailleurs dans leur capacité à obtenir des victoires. Faute d’un véritable plan d’action et d’un programme combatif, la colère ne peut conduire à une victoire réelle, tout au plus à un aménagement de l’austérité avec le danger d’une démoralisation des travailleurs.

    29 septembre: Pour une grève générale européenne de 24heures!

    L’internationalisme et le CIO

    Ci dessus: Joe Higgins, député européen du CIO

    Cette force que représente une telle unité des travailleurs, le patronat l’a comprise depuis bien longtemps et s’en méfie terriblement. Ainsi, lors de chaque confrontation sociale, les capitalistes recourent au ‘‘diviser pour mieux régner.’’ Qu’il s’agisse de monter des travailleurs d’une telle entreprise contre une des travailleurs d’une autre, de monter les uns contre les autres les travailleurs de différents secteurs, de différents pays : peu importe, les capitalistes ont un besoin quasi vicéral de casser notre unité.

    Si cette politique perdure, c’est hélas parce qu’elle a déjà porté ses fruits, avec le développement par exemple des discriminations dans la société. Aujourd’hui, les classes dirigeantes comptent remettre le couvert en mettant notamment en scène des ‘‘travailleurs grecs fainéants’’ et des ‘‘travailleurs allemands égoïstes.’’ La seule manière pour contrer cette rhétorique et les germes de nationalisme qu’elle comporte, c’est que le mouvement ouvrier occupe le terrain et démontre son unité. Les travailleurs partout en Europe ont les mêmes besoins et ces intérêts ne doivent pas les opposer à d’autres travailleurs mais aux capitalistes et à leurs profits.

    Dans ce sens, nous pensons que si un parti révolutionnaire est nécessaire pour la transformation socialiste de la société, ce parti révolutionnaire doit être construit mondialement, au sein d’une internationale : c’est à cette tâche que s’attelle le PSL/LSP au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière. Au mois de juin, nous avons notamment pris part à l’initiative d’une semaine d’action partout en Europe en soutien aux travailleurs grecs, afin de répondre par la solidarité entre travailleurs au ‘‘diviser pour mieux régner’’ des capitalistes.

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    Nous devons nous opposer à la dictature des marchés et à leur chaos, en défendant une transformation socialiste de la société. Dans ce cadre, le CIO défend la nécessité d’un plan d’action au niveau européen afin de construire un rapport de force vers une journée de grève générale européenne de 24h, dans un premier temps. Nous devons lutter ensemble avec des revendications telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratique des travailleurs afin d’aboutir à une planification socialiste de la production dans une fédération européenne socialiste démocratique. En Belgique, faute de gouvernement, il n’y a pas encore d’agenda d’austérité. Mais si il y a bien quelque chose sur lequel tous les partis autour de la table des négociations sont d’accord, c’est qu’il y aura des économies à réaliser (on a d’abord parlé de 22 milliards d’euros sur 4 ans, maintenant de 25 milliards) et que celles-ci seront ‘‘impopulaires’’. C’est pourquoi nous devons nous préparer à faire de la manifestation européenne du 29 septembre un succès sur le plan de la mobilisation et de saisir cette occasion pour mettre en avant la nécessité d’un plan d’action.

    Aujourd’hui, la grève générale est de retour à l’agenda quasi partout en Europe, 6 de ces grèves ont notamment eu lieu en Grèce au cours des derniers mois. Cette ré-émergence marque la nouvelle période de lutte dans laquelle nous rentrons : face à l’ampleur de l’offensive des capitalistes européens, une action décisive pour les mettre en échec pose quasi instinctivement la question d’une grève générale, à l’échelle européenne. De fait, c’est toute la classe ouvrière qui est touchée et qui doit répondre.

    Sans forcément que les travailleurs en aient conscience au début, une grève générale illimitée tend à poser la question du pouvoir dans la société : des comités de grèves se mettent en place, des comités de quartier,… les travailleurs se retrouvent à gérer démocratiquement les tâches qui incombent au fonctionnement de la société, le patronat et les capitalistes se retrouvant dans leur plus simple apparat : celui de parasites. S’il n’y a pas forcément la conscience qu’un tel développement est possible au début d’une grève, l’Histoire prouve que la lutte est la meilleure école pour la compréhension du fonctionnement de la société et permet de tirer des conclusions révolutionnaires.

    Cette situation est ce que les marxistes appellent une ‘‘situation de double pouvoir’’ car elle met clairement en confrontation les capitalistes et les travailleurs. C’est dans ce sens que Trotsky considère la grève générale comme une des méthodes de lutte les plus révolutionnaires.

    Néanmoins, l’Histoire démontre également qu’il n’y a pas d’automatisme entre grève générale et situation de double pouvoir. Une grève générale n’est potentiellement une arme révolutionnaire que si elle est préparée politiquement parmi les travailleurs : c’est le plan d’action basé sur un programme défendant une alternative au capitalisme qui manque à l’heure actuelle. Une des tâches aujourd’hui est ainsi de poser la question de comment organiser la grève générale sur les lieux de travail, à travers des comités démocratiques et avec un programme combatif offrant une alternative au capitalisme.

    Enfin, il n’y a pas non plus d’automatisme entre double pouvoir et révolution socialiste. Une grève générale illimitée n’est en elle-même pas suffisante pour les travailleurs pour prendre le pouvoir, c’est là le rôle d’une organisation capable de donner la direction politique et la stratégie la plus juste pour donner l’assaut final contre le capitalisme. Cette organisation, le parti révolutionnaire, c’est ce que nous voulons construire avec le PSL/LSP.

  • 29 Septembre – L’Europe se prépare pour une lutte des travailleurs qui dépassera les frontières

    Vers une grève générale européenne de 24 heures !

    La journée internationale d’action à la laquelle a appelé la Confédération Européenne des Syndicats pourrait se révéler être un événement de grande importance pour le mouvement des travailleurs et pour le CIO. Cette journée elle-même, avec des manifestations, des actions et des grèves générales coordonnées, a le potentiel de secouer le continent. Les gouvernements capitalistes européens, au service de leurs maîtres les marchés internationaux, ont la ferme intention de poursuivre leur brutale guerre d’austérité contre la classe des travailleurs. Cette journée d’action pourrait jouer un rôle décisif en révélant la puissance dont dispose la classe ouvrière internationale et en arrêtant la barbarie de la classe dominante dans son élan. Le CIO participera avec enthousiasme à la mobilisation des travailleurs et des jeunes pour les actions de ce 29 septembre, sous la bannière de la lutte et de la solidarité internationale, contre l’Europe de l’austérité et contre la dictature des marchés de capitaux.

    Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Une offensive internationale d’austérité

    Alors que se poursuit la pire crise depuis les années ’30 et après avoir jeté des centaines de milliards d’euros aux banques et au secteur financier afin de prévenir l’effondrement du système, les différents gouvernements – en Europe et à travers le monde – veulent faire porter le fardeau des programmes de sauvetages et de la crise en général sur les épaules de la majorité de la population. La ‘‘crise de la dette souveraine’’ puise ses origines dans la politique des administrations néolibérales au long de toute une période et elle a considérablement été aggravée par le renflouement des banques et les stimuli économiques introduits par les gouvernements les uns après les autres afin de remplir les poches des banquiers. Cette position a désormais pris une place essentielle dans la rhétorique capitaliste ‘justifiant’ les plans d’assainissement, lesquels se traduisent par des coupes dans les dépenses sociales et par des attaques contre les salaires et les conditions de travail.

    Selon les analyses du CIO, cette crise est le résultat inévitable de la nature même du système capitaliste, lequel est défini par un état de crise permanente ; son caractère anarchique et cyclique rend inévitables les crises et la destruction économique auxquelles nous assistons actuellement. Le CIO a expliqué à maintes reprises que, malgré les discours de l’establishment capitaliste faisant état de ‘‘reprise’’ économique dans quelques pays comme l’Allemagne, les problèmes fondamentaux de la demande et de l’investissement restent irrésolus. Ceux-ci ont même été aggravés par la politique d’austérité des gouvernements capitalistes et par le développement continu d’un chômage de masse, avec le pouvoir d’achat de plus en plus réduit de la classe ouvrière. Toute reprise de l’économie européenne ou mondiale sera faible dans le meilleur des cas, temporaire et exceptionnelle, avec la menace toujours présente d’une récession du type « double dip ».

    La crise de la dette grecque donna encore un élan accru au processus d’austérité. La contagion qui en résulta vit les gouvernements d’Espagne, du Portugal et d’ailleurs se démener désespérément pour échapper à la colère des agences internationales de notations de crédit et des autres institutions de vautours des marchés et spéculateurs, lesquels avaient déjà poussé leur congénère grec à la banqueroute nationale. En conséquence, le rôle rapace et sinistre des marchés internationaux est devenu sans cesse plus visible aux yeux de tous. Cet élément a d’ailleurs joué un rôle dominant dans tous les discours des gouvernements et des patrons, tous demandant des coupes budgétaires et des attaques plus sévères, rapides et profondes afin d’éviter à tous prix d’attirer l’attention des spéculateurs sur la dette. Le désir de ‘‘faire plaisir’’ ou de ‘‘calmer’’ ces prédateurs semble apparemment être devenu le souci principal des dirigeants de droite (y compris les anciens sociaux-démocrates) que ce soit en Grèce, en Espagne, en France ou en Grande Bretagne.

    Les attaques lancées à travers le continent représentent, dans la plupart des cas, les programmes d’austérité les plus brutaux mis en œuvre de mémoire d’homme. La politique du gouvernement grec du PASOK (social-démocrate), ‘en échange’ de ‘l’aide’ des coffres de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du Fond Monétaire International (FMI) a pris la forme d’attaques dévastatrices contre la classe ouvrière grecque, déjà fortement appauvrie. Une diminution des pensions publiques comprise entre 30 % et 50 % et une réduction des salaires dans le secteur public comprise entre 25 % et 30 % ont été instaurée en Espagne et au Portugal. Le plan d’austérité du gouvernement espagnol de Zapatero verra les salaires du secteur public attaqués, tout comme les pensions, ainsi qu’un programme d’assainissement des dépenses publiques prévoyant des coupes pour un montant de 55 milliards d’euros. Au Portugal, où les travailleurs reçoivent parmi les plus bas salaires d’Europe (le salaire mensuel minimum est de 475 euros), les employés du secteur public sont frappés d’un gel des salaires de quatre ans et d’une augmentation de l’âge de la retraite vers 67 ans.

    Ces derniers mois, nous avons vu que cette offensive ne se limite pas aux soi-disant pays ‘PIGS’ (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne). En Grande Bretagne, le nouveau gouvernement de coalition « ConDem » a annoncé un plan qui compte des attaques sur les services sociaux et des coupes budgétaires allant jusqu’à 25 %, dans tous les domaines des dépenses publiques. Le gouvernement de coalition d’Angela Merkel en Allemagne à de son côté l’intention de couper 80 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années.

    Les faits traités ci-dessus ne donnent qu’un minuscule aperçu de la situation qui se développe en Europe alors que le 29 septembre approche : bien qu’à une vitesse différente et avec des caractéristiques différentes dans divers pays, situation est marquée d’attaques sans précédents et aussi, c’est crucial, par le développement d’une résistance.

    Des affrontements se préparent – pour une stratégie de lutte !

    Récemment, la Grèce a été l’épicentre des développements en Europe en raison non seulement de l’état de ses finances (arrivées à deux doigts de l’effondrement) mais également du ras de marrée de luttes, avec pas moins de six grèves générales en 2010. Cela a inspiré la combativité de travailleurs de tout le continent.

    À un moment où, un peu partout, la colère contre les effets de la crise et des attaques atteint son point d’ébullition, la situation en Grèce représente une anticipation des événements à venir dans bon nombre de pays. Des grèves et des manifestations massives se sont déjà déroulées en France, où deux millions de personnes sont descendues dans la rue pour défendre les pensions. L’Italie, après une grève générale contre le gouvernement en juillet, se prépare pour des manifestations d’envergure le 16 octobre, organisées par la FIOM – le syndicat des métallos – qui a montré la voie en proposant une stratégie militante pour combattre les attaques contre les salaires et les conditions de travail.

    L’Espagne a vu plus de deux millions de personnes participer à une grève générale du secteur public en juin. Ceci survint alors que, en février déjà, des manifestations avaient forcé le gouvernement à retirer son plan destiné à augmenter l’âge d’accès à la retraite. Etant donné que le chœur issu de la base et réclamant que les dirigeants syndicaux prennent des mesures décisives et combatives est véritablement devenu assourdissant, il est clair que la situation est sur le point d’être bouleversée. Le 29 septembre, l’Espagne sera ébranlée par sa première véritable grève générale en réponse à une crise dévastatrice qui a laissé plus de quatre millions de travailleurs au chômage ainsi qu’à la réaction anti-travailleur du gouvernement.

    Toutefois, dans la plupart des pays, le rôle lâche de la majorité des ‘dirigeants’ syndicaux, lesquels refusent d’organiser une lutte efficace, signifie que ceux-ci représentent toujours un frein au développement d’une réponse décisive de la part de la classe ouvrière contre l’offensive d’austérité du capitalisme.

    En Grande Bretagne, la direction de la fédération syndicale TUC, confrontée à des attaques des plus sauvages, refuse même d’appeler cette année à une manifestation nationale pour exprimer l’opposition écrasante parmi les travailleurs face aux attaques du nouveau gouvernement. Néanmoins, comme en Allemagne, les dirigeants des syndicats sont poussés à appeler à des manifestations régionales, lesquelles doivent à présent être utilisées pour construire et organiser une réponse nationale généralisée. Il est probable que, dans certains pays – comme l’Allemagne, l’Irlande et la Grande Bretagne – le rôle et le caractère de ces ‘dirigeants’ fera que le 29 septembre ne verra que des actions limitées et symboliques.

    Les forces du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) s’engagent dans une lutte sans compromis contre la stratégie inefficace avec laquelle la bureaucratie syndicale conservatrice et de droite fait face aux attaques subies par la classe ouvrière et la jeunesse. Elles cherchent à construire une opposition à ces dirigeants qui serait en mesure de proposer un programme d’action militant. En Grande Bretagne, les membres du CIO dans les directions syndicales de du syndicat ‘Public and Commercial Services (PCS) s’efforcent de pousser les dirigeants du ‘Trade Union Congress’ (TUC) à prendre des mesures adéquates. Toutefois, face à une direction du TUC qui ne veut pas mener de lutte sérieuse, les membres du CIO aident à prendre des mesures pour construire un mouvement de la base capable de mobiliser des travailleurs et des militants syndicaux, évitant ainsi les directions syndicales obstructionnistes.

    Sans aucun doute, étant donné que dans certains pays la question d’une grève générale n’est pas encore posée par la situation objective, d’autres mesures préliminaires et de préparation sont nécessaires. Le mouvement de la classe ouvrière devrait construire des manifestations de masses (lesquelles devraient dans certains pays évidemment se faire durant des weekends afin de maximiser leur taille et leur impact). Cela donnerait un aperçu de la puissance potentielle de telles actions de masses, comme premier pas vers d’autres actions combatives, y compris vers des grèves du secteur public et des grèves générales.

    Traduire la solidarité de la classe ouvrière en action ! Pour un plan international d’action visant de construire une grève générale de 24 heures dans l’Europe tout entière !

    Dans nombre de pays, les militants ont rendu parfaitement clair leur désir d’intensifier la résistance avec des grèves générales. Au Portugal, une vague de grèves et de manifestations de masses, dont une de 300.000 personnes le 29 mai, ont indiqué que la situation est mûre pour une grève générale afin de briser l’offensive du gouvernement Socrates faite de coupes budgétaires massives et de privatisations. Un appel enthousiaste aux travailleurs portugais de rejoindre leurs frères et sœurs espagnoles dans une puissante grève générale ibérienne aurait sans aucun doute pour conséquence une mobilisation massive, ce qui représenterait un pas de géant en avant en unissant des travailleurs au-delà des frontières dans une lutte militante.

    Des militants ouvriers en Grèce, dont nos camarades de Xekinima (CIO-Grèce), demandent eux aussi que les syndicats annoncent qu’ils vont rejoindre les travailleurs espagnols en lutte le 29 septembre. Un état d’esprit similaire se retrouve en France où, après deux ‘journées d’action’ organisées par les syndicats, une journée de grèves et de manifestations massives est prévue pour le 7 septembre. Une véritable grève générale du secteur public et privé est le prochain pas en avant à poser dans la lutte contre les reformes anti-travailleurs du gouvernement Sarkozy.

    Le CIO est fier de son héritage militant en faveur de la solidarité et de la lutte internationale. La conjoncture actuelle, avec le caractère international de la crise et des attaques subies, ainsi que les vautours des marchés financiers et de la spéculation, lesquels ont exigés la misère de milliards de gens à travers le monde pour payer la crise de leur système, démontrent la brulante nécessité d’une résistance organisée à l’échelle internationale. En effet, une alternative internationale est implicitement posée par la situation elle-même. Joe Higgins, membre du Parlement Européen du Socialist Party (CIO-Irlande) avait émis l’idée d’une semaine internationale d’action entre le 21 et le 26 juin. Cette proposition a non seulement reçu le soutient du groupe de la GUE (Gauche Unitaire Européenne) au Parlement Européen, mais a aussi joué un rôle clé en mettant à l’ordre du jour la question de la nécessité d’actions coordonnées du mouvement ouvrier et de la gauche à échelle internationale.

    Nationalisme

    Le besoin urgent pour d’internationalisme prolétarien est également posé par la tentative de la bourgeoisie d’attiser les flammes du nationalisme. Tout ceci sert à détourner l’attention des attaques violentes actuellement mis en œuvre. Récemment, nous avons été témoins de la tentative du gouvernement Sarkozy de dévier le mouvement grandissant contre les attaques de son gouvernement en fomentant une campagne contre les immigrés et surtout contre la communauté Rom. Le fait que Sarkozy ait décidé de faire voter au Parlement un nouveau projet de reformes anti-immigrés le 7 septembre, à la même date que la prochaine journée d’action syndicale contre les attaques du gouvernement, n’est certainement pas une coïncidence.

    Les politiciens capitalistes en Espagne, eux-aussi, ont tenté de stigmatiser la population musulmane de façon similaire. Le gouvernement régional catalan a introduit – pour ‘raisons de sécurité’ ! – une interdiction de porter la burqa, porté par une poignée de personnes. C’était une vaine tentative de contrecarrer l’imminente réponse explosive de la classe ouvrière.

    Une des retombés de la crise de la dette grecque, qui a montré les limites de l’intégration d’une Europe capitaliste, fut aussi la campagne féroce initiée par une section de la bourgeoisie allemande contre le peuple grec. Parallèlement, les élites de l’Europe méridionale, par exemple en Grèce et en Espagne, ont tenté de blâmer les ‘spéculateurs étrangers’ afin d’essayer de masquer leur propre responsabilité ; la servilité volontaire avec laquelle ceux-ci mettent en œuvre les diktats du FMI et des marchés prédateurs.

    Les travailleurs et la jeunesse d’Europe, confrontés au fouet des mesures d’austérités de leurs gouvernements bourgeois nationaux respectifs ainsi que des institutions et marchés internationaux, ont infiniment plus en commun avec leurs camarades d’autres pays en lutte contre la même offensive qu’avec la clique ‘autochtone’ de capitalistes. La spéculation irresponsable de ces profiteurs est à l’origine du crash des économies européennes.

    Préparons nous à l’action

    Le 29 septembre a le potentiel de donner une preuve concrète de la puissance de la classe ouvrière organisée en dépassant le cadre des frontières nationales. Cette journée doit représenter le premier pas dans le développement d’un plan international d’action. La Confédération Européenne des Syndicats a été obligée d’appeler à cette journée de lutte à cause de la pression exercée par la base syndicale en faveur d’actions solidaires à échelle internationale. Toutefois, certains dirigeants syndicaux verront en cette journée une autre possibilité de faire baisser ‘la pression’ en organisant des actions symboliques inefficaces.

    Les militants de la classe des travailleurs doivent se battre afin que le 29 septembre ne soit pas relégué au caractère d’une parade à Bruxelles sans conséquences, mais que cette journée devienne au contraire une journée de lutte active. Les manifestations, là où elles sont organisées devraient avoir un caractère actif et contribuer à la construction d’un véritable mouvement de masses.

    Le CIO lance un appel à l’organisation d’assemblés dans les lieux de travail, les universités, les écoles et les communautés afin de discuter de la lutte et de préparer les prochaines mesures à prendre. Au Pays Basque, lequel a connu une grève générale réussite le 29 juin, de telles assemblées ont pris place dans toutes les villes afin de préparer la mobilisation des travailleurs et des jeunes pour la grève. Au fur et à mesure que le mouvement se développe dans chaque pays, de tels exemples doivent servir de base pour construire des organismes démocratiques ainsi que des comités de lutte.

    Les grèves et les manifestations du 29 septembre devraient être entreprises dans la perspective de davantage développer de telles actions et avec l’objectif de construire une grève générale de 24 heures dans toute l’Europe. Une telle grève ébranlerait les fondations du capitalisme européen et renforcerait infiniment la confiance et la détermination des travailleurs et des jeunes contre l’offensive d’austérité. De surcroit, elle donnerait une forme concrète à l’alternative que représentent la solidarité internationale et la lutte face à la misère que représente le capitalisme européen en crise.

    • Non aux coupes budgétaires et à l’austérité ! Défendons les services publics et les pensions ! Que les patrons payent pour leur crise !
    • Pour des grèves et manifestations massives le 29 septembre ou autour de cette date ! Pour un plan d’action afin de construire une grève générale de 24 heures dans toute l’Europe !
    • Pour un mouvement ouvrier combatif ! Pour des syndicats militants et démocratiques, ainsi que des partis politiques des travailleurs combatifs !
    • Non à la dictature des marchés ! À bas les agences internationales de notations de crédit et le FMI ! Non au payement de la dette des capitalistes ! Retirons les richesses des mains des spéculateurs immensément riches ! Nationalisons les banques et le secteur financier sous le contrôle et l’administration des salariés !
    • Non au chômage de masses ! Pour la répartition du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire ! Pour des programmes massifs de travaux publics afin de fournir un travail socialement utile !
    • Non à l’Union Européenne des patrons et des marchés ! Pour une Europe démocratique et socialiste !

    Nous sommes pour la construction d’un mouvement international contre le système des patrons qui a conduit la société, en Europe et dans le monde, à la ruine avec l’implosion de l’économie capitaliste basée sur le profit.

    Nous nous opposons au transfert du coût de la crise sur les dos de la classe ouvrière et des jeunes, nous demandons le non-paiement des dettes produites par les capitalistes, au nom desquelles des souffrances innombrables vont être imposés à la majorité, en Grèce et autre part, dans la période à venir.

    La nationalisation des banques et du secteur financier sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière représente l’unique manière d’échapper au cauchemar de la crise capitaliste et des attaques que celle-ci engendre en brisant le pouvoir des vautours des marchés boursiers, liée au développement d’un plan démocratique et socialiste de production basé sur la nationalisation des secteurs clés de l’économie, afin de donner à chacun une vie décente.

    Nous nous opposons à l’Union Européenne capitaliste, ses limites sont devenues claires. Nous sommes pour une Europe socialiste démocratique – une fédération libre et égale entre les nations – pour véritablement et démocratiquement intégrer et planifier les économies européennes et ainsi faire avancer la société humaine en éliminant les problèmes fondamentaux de l’humanité dans le cadre de l’instauration d’un monde socialiste.

  • Construire le CIO : diffuser les idées socialistes à travers le monde

    La crise capitaliste conduit à un intérêt croissant pour les idées et les campagnes socialistes du CIO

    A la mi-juillet s’est déroulée, à Gand, l’école d’été du CIO. Cette semaine très réussie a réuni plus de 400 participants. La dernière session de discussion était consacrée à la construction du Comité pour une Internationale Ouvrière, dans cette période de crise mondiale économique et politique.

    Rapport de l’école d’été du CIO par Michael O’Brien, Socialist Party (CIO-Irlande)

    La session a débuté par un montage vidéo consacré aux récents mouvements de protestations qui ont pris place sur tous les continents, et auxquels le CIO a activement participé, et en a même initié certains. Niall Mulholland, du Secrétariat International du CIO, a introduit la discussion, en résumant les expériences de différentes sections au cours de l’année écoulée, en parlant de leurs percées mais également des défis auxquelles elles ont dû faire face.

    La plupart des sections du CIO ont connu une croissance de leurs effectifs pendant l’année passée. Malgré l’ampleur de la crise et l’absence d’une alternative claire pour les travailleurs, Niall a souligné qu’il serait une erreur de faire un lien automatique entre le déclenchement d’une récession et le fait que des jeunes et travailleurs y répondent en tirant immédiatement des conclusions socialistes. En général, la conscience politique tend à être en retard sur les évènements. La précédente période de domination idéologique néolibérale, les obstacles pratiques que constituent les directions syndicales de droite et l’absence d’une alternative politique de gauche à une échelle de masse ont été autant d’éléments qui ont constitué un frein pour le développement d’une réponse militante plus active de la part des travailleurs et des jeunes. Cela étant dit, les évènements poussent clairement une grande partie de la jeunesse et des travailleurs à entrer en opposition face au système, et il existe une couche qui se radicalise de plus en plus et qui est attentive aux idées du socialisme et du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Toutes les sections du CIO ont fait l’expérience d’une accélération du rythme de leur activité ces derniers mois, car les sujets sur lesquels se battre et faire campagne ne manquent pas. L’année dernière a aussi vu un renouveau de l’activité du CIO dans des endroits comme l’Espagne, le Portugal et Taïwan. ControCorrente, en Italie, a rejoint le CIO, le Mouvement pour le Parti Socialiste fait campagne pour construire le CIO au Québec,…

    Niall s’est particulièrement concentré sur le développement du CIO en dehors de l’Europe. Le CIO est actif dans des pays tels que la Malaisie ou encore la Bolivie. Au Brésil, la section du CIO a obtenu un grand succès lors de sa fusion avec un autre groupe de gauche pour former Liberté, Socialisme et Révolution. Des discussions et une collaboration avec d’autres groupes de gauche voient le jour dans des pays variés, y compris en Turquie.

    Les socialistes rencontrent des situations difficiles

    Niall a aussi fait état que, dans certaines parties du monde comme au Sri Lanka et au Nigéria, la période à laquelle les socialistes sont confrontés est actuellement très difficile à cause des guerres, de l’oppression nationale, d’une généralisation extrême de la pauvreté et d’un recul des luttes de masse. Les sections du CIO au Sri Lanka (le Parti Socialiste Unifié) et au Nigéria (le Mouvement Socialiste et Démocratique) ont accompli le miracle de maintenir leurs forces, construites à travers des années en développant leur politique et leur programme, ce qui les place dans une bonne position pour une croissance substantielle lorsque la situation leur sera plus favorable.

    Un des développements les plus frappants cette année a été celui rencontré par le CIO au Pakistan avec le Mouvement Socialiste du Pakistan, qui a récemment pu tenir une école de cadres rassemblant plus de 100 personnes. Etant donné la pauvreté énorme au Pakistan et le manque d’infrastructures, la construction d’une organisation socialiste dans ces conditions relève de l’exploit. Cette section a aussi vu la fédération syndicale qu’elle a lancée, la Fédération Progressiste des Travailleurs du Pakistan, augmenter son nombre de membres pour atteindre les 500.000 membres.

    Niall a aussi évoqué les différentes activités dans lesquelles les sections européennes du CIO ont été impliquées, ce qui a été développé plus en détail dans la discussion. Le rôle pratique qu’une organisation internationale comme le CIO peut jouer a été démontré par la semaine de solidarité et d’action initiée par Joe Higgins, notre député européen, et soutenue par le groupe de la Gauche Européenne du Parlement Européen en juin, contre les attaques d’austérité qui pleuvent sur la classe ouvrière grecque. En conséquence, les sections du CIO ainsi que d’autres partis de gauche ont organisé des protestations, des piquets de grève et des meetings dans toute l’Europe.

    Avec la croissance numérique du CIO se présente le défi de développer politiquement et organisationnellement des camarades expérimentés pour qu’ils participent et mènent des luttes dans leur quartier, leur lieu de travail ou d’étude.

    Dans la discussion qui a suivi, le camarade Brett des Etats-Unis a fait état d’une série d’interventions que Socialist Alternative (CIO-USA) a fait dans les luttes récentes, notamment avec une grève des infirmières à Philadelphie, avec le mouvement anti-guerre contre l’envoi de troupes en Afghanistan par Obama et avec le « Grassroots Education Movement », qui a été mis en place en réponse à la privatisation à venir de l’éducation.

    Christel, de ControCorrente (CIO-Italie) a parlé du travail avec les postiers en lutte contre la privatisation. Suite à l’initiative d’un jeune camarade dans la petite ville d’Abruzzo, une manifestation contre l’extrême droite de Forza Novo a eu lieu.

    Gary a parlé du travail du Socialist Party en Irlande du Nord, où les problèmes du sectarisme compliquent pas mal l’activité de nos camarades. Néanmoins, les effets des coupes sociales se font ressentir et notre parti a récemment été à l’initiative d’une manifestation réussie à Belfast, avec le soutien de nombre de syndicats. Ce genre de travail a créé les bases pour le développement de nouvelles sections du Socialist Party.

    Kyriakos, de Xekinima (CIO-Grèce), a décrit le travail des camarades dans l’alliance de gauche Syriza, ainsi que notre travail dans d’autres secteurs, et particulièrement parmi la jeunesse. Xekinima a traversé une période de croissance rapide dans les années récentes et développe ses efforts pour former plus de cadres.

    Greg, du Socialist Party (CIO-Angleterre & Pays de Galles), a montré des chiffres prouvant la croissance dans le nombre de nouvelles adhésions ces derniers mois, particulièrement remarquable parmi les syndicalistes. Une nouvelle dynamique a permis au parti de refonder des sections dans plusieurs villes. Le week end ‘‘Socialisme 2010’’ en novembre, les campagnes contre les coupes budgétaires dans les quartiers et les syndicats seront les principaux axes de travail du parti.

    Ioshe du Mouvement de Lutte Socialiste (CIO-Israël) a parlé de la participation des membres du CIO dans les mouvements de protestation contre l’attaque contre la flotille d’aide humanitaire à Gaza, ainsi que contre les colonies en Cisjordanie. Les camarades ont aussi gagné de nouveaux membres suite à leur participation aux campagnes pour les droits des LGBT en Israël.

    La lutte pour le socialisme en Inde, en France et en Belgique

    Vishwa, de la Nouvelle Alternative Socialiste (CIO-Inde) est intervenu sur le travail des camarades contre les activités des compagnies minières, qui se sont vues offrir par le gouvernement les ressources naturelles indiennes et qui tire du profit de l’exploitation effrénée des travailleurs et de l’environnement. Le livre du CIO, Le Marxisme dans le monde d’aujourd’hui, a été traduit dans une quatrième langue en Inde, afin d’apporter aux idées socialistes un profil encore plus grand dans le sous-continent.

    Alex de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), a décrit comment la section française a participé au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où les camarades font campagne pour que celui-ci adopte un programme socialiste. Le CIO en France mène également des campagnes antiracistes et pour les droits des écoliers.

    Bart du Linkse Socialistiche Partij / Parti Socialiste de Lutte (CIO-Belgique) a décrit comment le CIO développe la formation socialiste de ses membres après une croissance significative du parti. Alors qu’il n’y a pas eu de lutte généralisée en Belgique depuis une certaine période, il y a eu quelques mouvements importants de la jeunesse et des luttes industrielles isolées auxquelles les membres du CIO ont apporté leur soutien.

    Pour clore l’école d’été 2010, Tony Saunois du Secrétariat International a souligné qu’il s’agissait de la plus grande école d’été depuis plus de 20 ans, ce qui est une autre indication des progrès que le CIO a fait pendant l’année passée. Avec cette croissance arrive aussi le défi de former des cadres – ce qui peut être fortement accéléré dans le contexte de la crise économique et l’augmentation du tempo de la lutte des classes, ce qui permettra à de nouveaux membres du CIO d’acquérir rapidement, à plus ou moins court terme, une expérience vitale.

    Tony a aussi souligné l’importance de l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats pour des actions à l’échelle européenne le 29 septembre prochain contre les coupes sociales et les plans d’austérité. A cette date, une grève générale aura également lieu en Espagne. Le CIO en Europe participera aux grèves et aux manifestations qui se tiendront ce jour ci, là où ce sera possible.

    L’école d’été se conclut sur les notes de l’Internationale, chantée dans plus de douze langues, alors que les participants se préparent pour les luttes futures. A cette date, il y aura également une grève générale en Espagne. Le CIO, à travers l’Europe, va participer aux grèves, manifestations et diverses initiatives qui auront lieu ce jour-là, partout où cela nous sera possible.

    Cette école d’été du CIO a été clôturée par l’Internationale, chantée dans une douzaine de langues différentes, avec un grand enthousiasme de la part des participants, qui sont prêts pour les luttes à venir.

  • La construction de nouveaux partis des travailleurs et les tâches des marxistes

    Lors de l’école d’été européenne du CIO qui s’est déroulée en Belgique à la mi-juillet, une attention particulière a été accordée à la question de la construction de nouveaux partis des travailleurs de masse. Depuis maintenant près de 20 ans, l’appel à la formation de nouveaux partis des travailleurs est une partie cruciale du programme politique de bien des sections du Comité pour une Internationale Ouvrière. Cette école d’été était un moment idéal pour partager les expériences variées de nos sections concernant cette question, pour discuter des perspectives de développement des nouveaux partis et pour tirer les leçons principales au sujet de notre double tâche : construire les forces marxistes révolutionnaires tout en participant au développement de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Rapport de l’école d’été du CIO par Paul Murphy, Socialist Party (CIO-Irlande)

    En introduction à la discussion, Tony Saunois (Secrétariat International du CIO) a fait le tour des principaux développements qui se sont déroulés ces dernières années. Il a expliqué que le processus de bourgeoisification des anciens partis sociaux-démocrates et ‘communistes’ a constitué un élément clé qui nous a poussés à appeler à des nouveaux partis des travailleurs de masse. C’est ce processus qui a conduit à ce que des partis tels que le Labour Party en Grande-Bretagne ou encore le SPD en Allemagne, qui avaient une base ouvrière active et une direction pro-capitaliste, deviennent de plus en plus des partis capitalistes qui avaient perdus leurs racines.

    Dans sa réponse à la discussion, Andros (de Grèce) a mis en avant que cet appel pour de nouveaux partis des travailleurs est de bien des façons la continuation de l’orientation traditionnelle du CIO vers les formations de masse de la classe ouvrière. Dans les années ’60, ’70 et ’80, cette tactique a été facilement appliquée en s’orientant vers les partis traditionnels sociaux-démocrates, y compris en y participant, et parfois vers d’autres partis. Maintenant, nous avons à appliquer cette tactique de manière différente, en particulier avec cet appel à construire de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Depuis la droitisation décisive des partis sociaux-démocrates, de nouvelles formations de gauche ont été créées. Cependant, à l’exception de Rifondazione Communista en Italie, aucune d’entre elles n’a été rejointe par un large nombre de travailleurs et n’est devenue un véritable parti de masse. Deux questions cruciales sont à mettre en avant pour expliquer cela : l’absence d’un programme de gauche clair, anticapitaliste et socialiste capable d’attirer les travailleurs et les jeunes dans le contexte de la crise capitaliste et la faiblesse persistante concernant l’orientation vers les luttes et les actions des travailleurs, ce qui signifie que ces partis n’ont pas été revitalisés par les luttes qui ont émergé en Europe. En raison de cela, le processus de développement de ces partis ainsi que le travail en leur sein a été compliqué. Tony a expliqué que la question des nouveaux parties des travailleurs est enracinée dans la situation objective, tout comme il n’est pas possible pour la classe ouvrière de donner naissance à des formations révolutionnaires de masse d’un coup. Généralement, au vu du niveau actuel de conscience de classe, le développement de partis des travailleurs de masse est une étape nécessaire sur la route du développement de la conscience et de partis révolutionnaires de masse.

    Pourquoi participons nous aux nouveaux partis des travailleurs ?

    Les complications rencontrées dans les nouvelles formations ont été abordées par de nombreux camarades. La réalité est que la plupart des directions de ces formations ne considèrent pas devoir présenter une opposition claire contre les partis de l’establishment. Un des camarades allemands du CIO a par exemple expliqué qu’aucun dirigeant de Die Linke ne voit le socialisme comme une alternative réelle au capitalisme. Cela peut conduire à un travail très frustrant à l’intérieur de ces partis, avec nos initiatives constamment bloquées par la bureaucratie du parti.

    Sascha, d’Allemagne, a toutefois insisté sur l’importance pour le CIO de faire partie de ces partis en raison des perspectives de ces partis. Avec sa politique actuelle, il est improbable que Die Linke se développe pour devenir un véritable parti ouvrier de masse en Allemagne. Il est toutefois possible que ces formations jouent un rôle dans la formation de nouveaux partis de masse de la classe ouvrière.

    En réalité, il y a deux partis au sein de Die Linke – un parti ouvrier réformiste et un parti social-libéral pro-capitaliste. La possibilité est réelle qu’une scission arrive à un moment donné. Il est vital que les membres du SAV (CIO-Allemagne) soient présents dans de tels développements, afin de défendre des politiques claires, de gauche et socialistes ainsi que pour tenter d’organiser une gauche forte, apte à grandir pour devenir un parti de masse. L’autre possibilité à ne pas écarter, c’est que Die Linke soit poussé à gauche par la lutte de classe, ce qui déboucherait probablement sur le départ des éléments les plus à droite du parti.

    Comme cela a été montré par l’instabilité des nouvelles formations de gauche, il n’est pas possible de créer des partis des travailleurs stables suivant les lignes des partis sociaux-démocrates ou ‘communistes’ de la période d’après guerre. Cela s’explique par la nature de la période actuelle et de la crise économique, qui ne permet pas les mêmes bases matérielles pour des réformes telles que celles que la période d’après-guerre a connue. La question des coalitions avec des parties pro-capitalistes et celle de rejoindre un gouvernement qui attaque la classe ouvrière est posée. C’est pourquoi ces nouvelles formations sont instables, avec des tensions internes et parfois des scissions.

    La réaction de la gauche face à la crise économique

    Les nouvelles formations de gauche, dans différents pays, ont des origines et des caractéristiques différentes. Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français, par exemple, a été lancé par une organisation se réclamant du trotskisme, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), qui a évolué vers la droite et s’est dissoute dans une formation plus large. Le processus de construction de Die Linke en Allemagne a été initié par des syndicalistes et des responsables syndicaux de base qui ont rompu en 2004 avec le SPD (l’équivalent allemand du PS, ndt) pour former le WASG, qui s’est joint plus tard au successeur de l’ancien parti dirigeant est-allemand, le PDS, pour former Die Linke. Le Bloc de Gauche au Portugal a été initié par un rassemblement d’organisations de gauche existantes, en particulier des maoïstes, des trotskistes de la tradition du SUQI (Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale, à laquelle était liée l’ancienne LCR française) et des eurocommunistes (des réformistes avec une rhétorique communiste). Syriza, en Grèce, est une alliance d’organisations de gauche, dont la plus grande est Synaspismos, qui a émergé en tant que scission eurocommuniste du Parti Communiste Grec (KKE).

    Il existe toutefois des éléments communs à tous. Le plus marquant a été la tendance à virer non pas vers la gauche sur base de la crise économique, mais vers la droite. Marco, d’Italie, s’est référé à l’expérience de Rifondazione Communista (le PRC), qui exprime les dangers d’une telle approche et d’une participation aux gouvernements capitalistes. Le PRC, qui avait plus de 100.000 membres à son apogée, a été détruit par sa direction de droite, et les membres du CIO en Italie font campagne pour la construction d’une “gauche des travailleurs” incluant des anciens mais aussi des nouveaux militants.

    Dimitrios, de Grèce, a expliqué que l’alliance Syriza avait à un certain moment quelques 17.5% dans les sondages d’opinion, mais a chuté à 4%, largement en raison de la politique de ses dirigeants, faite de zigzags. Même quand une position réellement socialiste est prise par ses organes dirigeants, aucun des porte-paroles ou des représentants publics de Syriza ne met publiquement en avant cette position. Dimitrios a aussi critique le nouveau programme de Syriza, propose par ses dirigeants, qui est un méli-mélo de revendications qui ne met pas en évidence une claire alternative de gauche pour les travailleurs et leurs familles dans ce contexte de crise profonde.

    En conséquence, Syriza traverse maintenant une crise sérieuse. L’aile droite de Synaspismos (le plus grand groupe de Syrisa) a joué un rôle de frein pour chaque orientation à gauche. Il y a un mois, cette aile droite a scissionné et Xekinima (CIO-Grèce) a accueilli cette scission comme une opportunité pour Synaspismos et Syriza d’effectuer un virage décisif vers la gauche. Notre position a cependant été attaquée par d’autres et a généré beaucoup de débats, mais aussi d’attention pour nos arguments.

    Cédric, du CIO, a parlé des forces de gauche au Portugal. Malheureusement, le Bloc de Gauche possède beaucoup des faiblesses de ces nouvelles formations de gauche à travers l’Europe. Il n’a pas eu de réponse face à la crise et n’a lancé aucune proposition concrète capable de mobiliser les travailleurs et les jeunes. Son slogan principal se limite à dire “plus de justice dans l’économie”, ce qui ne signifie rien pour ceux qui veulent lutter. En fait, une bonne part de sa direction veut créer une prétendue “gauche moderne”, ce qui en réalité signifie une gauche qui voit la lutte de classe comme quelque chose de dépassé.

    Lise, une membre de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), a décrit de quelle façon le NPA a été lent à réagir et à s’orienter vers les grandes luttes des travailleurs et des pensionnés. Par exemple, la figure la plus connue du NPA, le facteur Olivier Besancenot, n’a pas été utilisée durant la grève des postiers pour effectivement intervenir afin de correctement orienter la lutte. Cela reflète aussi le fait que, à l’instar de beaucoup de nouvelles formations de gauche à travers l’Europe, le NPA est principalement concentré sur les élections, bien plus que sur la lutte de classe dans les entreprises et dans la rue.

    Le CIO et les nouvelles formations de gauche

    Actuellement, une des tâches au sein de beaucoup de ces nouveaux partis est de construire des groupes d’opposition avec d’autres pour s’opposer au virage à droite des directions. En agissant de la sorte, au Brésil, la section du CIO (Liberdade Socialismo e Revolucao) a joué un rôle important pour qu’un nouveau candidat, Plinio, plus à gauche, soit sélectionné comme candidat pour les élections présidentielles du Parti du Socialisme et de la Liberté (PSOL).

    Dans le NPA en France, les camarades du CIO ont joué un rôle vital dans le rassemblement d’un groupe d’opposition de gauche. Ils ont réussi à obtenir 30% des voix lors d’un vote de membres du parti pour leur position de gauche clairement socialiste. Au Québec, à l’intérieur de Québec Solidaire, un regroupement de gauche qui a maintenant 9% dans les sondages d’opinion, nos membres travaillent avec d’autres pour tenter de tirer le parti vers la gauche. En Grèce, nous avons également été impliqués dans de similaires initiatives et il est à espérer que nous puissions assister à un développement similaire dans Die Linke à un certain moment.

    Dans les pays où il n’y a pas encore de nouveau parti de gauche, nos membres sont impliqués dans des campagnes pour la construction de telles formations et là où nous avons des forces substantielles, nous avons un rôle crucial à jouer. C’est le cas en Grande-Bretagne, où nous avons aide à lancer la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC, coalition de syndicalistes et de socialistes), qui a participé aux dernières élections.

    Dave, du Socialist Party en Angleterre et Pays de Galles, a abordé les difficultés des conditions objectives auxquelles ont fait face nos camarades du Socialist Party lors des dernières élections, caractérisées par une peur profonde du retour des Conservateurs, les Tories, ce qui a repoussé beaucoup de gens vers le Labour Party, avec en résultat de grandes pertes pour les petits partis. Il est important de maintenir la TUSC comme une arène de travail et comme étape vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs.

    Michael, d’Irlande, a fait état de notre travail concernant la construction d’un nouveau parti des travailleurs de masse. La nature de droite de presque toute la direction syndicale irlandaise entraîne qu’il est fortement improbable qu’une initiative soit prise par un “Bob Crow irlandais” (du nom du dirigeant du syndicat des cheminots et des conducteurs en Angleterre, qui fait campagne avec nous depuis plusieurs années pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs). Toutefois, la position clé acquise par nos camarades irlandais du Socialist Party (CIO-Irlande) parmi la gauche signifie que nous avons un rôle tout particulier à jouer dans le développement d’une nouvelle formation et que nous pouvons avoir un rôle central en son sein. La forte probabilité pour que l’Irish Labour Party, le parti travailliste irlandais, entre dans un gouvernement après les prochaines élections peut créer les circonstances favorables au lancement d’un nouveau parti. Le Socialist Party est actuellement impliqué dans des négociations pour construire une alliance de gauche pour les prochaines élections.

    Les développements dans les partis ‘communistes’

    Un des fils de la discussion était l’attention à porter vers les développement à l’œuvre dans les partis communistes, qui peuvent aussi être affectés par la crise. L’exemple d’Izquierda Unida (Gauche Unie, en Espagne, une coalition politique dont la composante la plus forte est le parti communiste) a été utilisé pour illustrer ce processus. Son nouveau dirigeant parle de guerre de classe et vire à gauche, ce qui devient plus attractif pour de nombreux jeunes et travailleurs en Espagne.

    Le Parti Communiste Portugais garde une forte base dans la classe ouvrière, possède 57.000 membres et attire toujours à lui des couches de jeunes. Il détient des positions syndicales clés, dont la direction du syndicat CGTP (le plus grand syndicat du pays, qui compte 750.000 membres). Malheureusement, son approche est très sectaire, en refusant de travailler avec d’autres et en n’ayant aucune compréhension d’une méthode transitoire, il ne fait aucun pont entre la résistance contre les coupes budgétaires actuelles et le socialisme, qu’il dit défendre. Cependant, au sein de ces parties, de grandes discussions se développent à ces sujets.

    Même le KKE (la Parti Communiste Grec), qui est formellement un parti stalinien et est extrêmement sectaire, est affecté par la crise. Nos camarades grecs ont expliqué comment cela s’est produit. Après chaque lutte de classe sérieuse, des travailleurs honnêtes de la base du parti quittent le KKE à cause de son approche extrêmement sectaire. Par exemple, le KKE organise toujours ses propres manifestations, séparées des autres, et il en va de même pour son front syndical, PAME, à la place de s’engager dans la lutte avec les travailleurs des plus grands syndicats, mais si leur direction est acquise au PASOK (les sociaux-démocrates grecs, actuellement au pouvoir).

    Notre réponse est d’appeler à un front unique d’action entre les vieux partis communistes avec de sérieuses racines dans la classe ouvrière et les nouvelles formations, ainsi qu’au développement de discussions entre ces partis. L’approche de Syriza, en Grèce, est largement correcte à cet égard, elle fait des appels répétés au KKE pour faire des actions en commun et pour avoir des discussions ensemble, même si le programme politique de Syriza est limité. Si cette alliance s’était maintenue à 17.5% des sondages tout en continuant avec cette approche, cela aurait eu un réel impact sur le KKE.

    De petits groupes vers des parties de masse

    Dans sa conclusion, Andros a expliqué que l’organisation de parties politiques de masse ne va pas nécessairement se produire d’un coup. La création du Parti Travailliste britannique a constitué un processus s’étant étalé sur plusieurs décennies. Cependant, une fois qu’un sérieux parti large basé sur la lutte de classe sera construit, il sera bien plus facile et plus rapide d’en reproduire la formation ailleurs. Les exemples de l’Europe du sud dans les années ’60 et ’70 illustrent à quelle rapidité ce processus peut également aller dans un contexte de crise tel que celui que nous connaissons. Dans plusieurs pays, de très petits groupes ont pu devenir des partis de masse dans un très court laps de temps, comme le Parti Socialiste au Portugal au cours de la Révolution des Œillets en 1974.

    La crise économique est maintenant un facteur crucial dans le développement de nouveaux partis des travailleurs, décisif pour en déterminé la nature et la rapidité. Il est encore tout à fait possible que Syriza et d’autres formations puissent prendre un grand virage à gauche sous l’impact de la crise économique. Cependant, il est également possible que le scenario du PRC italien touche ces partis à cause de la tendance à droite de leurs directions.

    Même s’il ne s’agit pas de développements linéaires, il est clair que, dans beaucoup de pays, des développements se dirigeant vers de nouveaux partis des travailleurs de masse sont en train de prendre place. Il ressort très clairement de l’expérience du CIO jusqu’à présent qu’il sera capable, avec ses sections, de jouer un rôle important dans ces développements, tout en construisant ses propres forces pour lutter en faveur d’un programme réellement socialiste.

  • Ecole d’été du CIO – GRECE : Organiser la colère

    On peut la sentir dans les rues d’Athènes, on peut la voir dans les yeux des Grecs, elle est partout dans l’atmosphère: c’est la colère, et elle est énorme. Elle ne fera que croître à l’avenir sous l’impact de la situation concrète. Un récent sondage a posé comme question ‘‘comment vous sentez vous?’’ et 91% de la population sondée a répondu: en colère. Nous l’avons toujours dit ; en continuant de la sorte, les dirigeants grecs créent un volcan. La pauvreté va toucher la population à une échelle de masse et dans les faits, les gens n’auront d’autre choix que celui de se révolter.

    Rapport de la commission consacrée à la situation en Grèce lors de l’école d’été du CIO

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    Deux petits exemples peuvent servir à illustrer la situation qui se développe en Grèce. La semaine dernière, un homme d’une septantaine d’année a abordé un camarade grec, habillé comme un pensionné tout à fait normal. Il lui a demandé s’il ne connaissait pas un endroit où il pourrait travailler. C’est vers là que nous allons. La pauvreté augmente, avec son flot de situations désastreuses. Un camarade nous a également raconté qu’un de ses amis, à un festival, a entendu à un moment donné des gens crier "voleur, voleur". Une petite foule courrait dans cette direction. Sur place, au centre d’un cercle de gens criant "voleur, rends nous notre argent", se trouvait un député…

    Nous ne sommes encore qu’au début d’un mouvement. Si le plan de l’UE, du FMI et du gouvernement est appliqué, c’est la fin de la Grèce telle qu’on la connaît. Avant la récession, il était assez normal qu’un travailleur quitte son boulot après 30 ans de carrière, ce qu’il faut replacer dans le contexte de longues périodes de chômage connues durant une carrière en plus d’une économie souterraine fort développée. Maintenant, la réforme prévoit une pension de 360 euros par mois si on n’a pas une carrière de 40 annuités!

    L’analyse des capitalistes, c’est "vous devez réparer votre pays, faire des coupes dans les budgets sociaux,…" Mais les travailleurs du secteur privé subiront aussi des coupes salariales (c’est d’ailleurs déjà prévu). Quel est le rapport entre leur salaire et les budgets de l’Etat? Les capitalistes sont très contents d’une certaine manière, parce qu’ils peuvent arriver à pérenniser leurs profits comme ils ne l’ont jamais fait. Mais ils ont peur de la révolte, leur plan ne peut pas être mis en place de cette façon, entièrement.

    Des sondages avancent que 80% de la population s’attend à une explosion sociale dans la prochaine période et des journaux comme le Financial Times disent que le Pasok (l’équivalent grec du PS, au pouvoir) a le soutien de 45% de la population. Mais un autre sondage a mis en avant le chiffre de 18% pour le Pasok et de 6% pour la Nouvelle Démocratie (droite officielle). Plus de 50% ne soutient personne… Pour garder un semblant de légitimité démocratique, les dirigeants grecs doivent mentir.

    Les travailleurs ont répondu en masse aux mobilisations. Un dirigeant syndical a dû être protégé des travailleurs, qui le jugeaient trop faible. Lors de la grève générale suivante, un grand podium avait été construit pour le mettre hors d’atteinte, mais il a été tellement hué qu’il n’a pas pu parler. Les ministres n’osent pas se balader en rue, ou même aller dans une taverne. Le premier ministre a même été hué dans un théâtre huppé, le public de petits bourgeois aisés l’a attaqué verbalement.

    La population est en colère contre tout ce qui est dit dans les médias internationaux: les Grecs sont fainéants,… Dans les faits, les attaques sont monstrueuses. Les pensions sont déjà très basses et les nouvelles mesures vont encore détériorer cette situation. Il est très important que le CIO aille à l’encontre de cette propagande capitaliste. Les médias parlent de la "génération 700 euros", et 21% de la population travaille pour ce salaire, ou même en dessous. La vie en Grèce n’est pas moins chère pour autant. Le prix du poulet en Belgique est moins cher que le prix du poulet en Grèce par exemple. Voilà pourquoi il y a eu autant de grèves générales, et un grand nombre de grèves d’entreprises ou de secteurs qui ont parfois duré très longtemps. Là, le message est : on revient en septembre. Il n’y a rien de garanti, mais c’est un sentiment très répandu. Nous devons garder en tête les dangers d’explosions spontanées, non coordonnées et aboutissant à la défaite, nous devons nuancer les choses et être prudents dans notre approche. De plus, à ce stade, les grèves d’entreprises ou de secteur touchent plus fortement les capitalistes que les grèves générales qui servent actuellement surtout à faire échapper de la vapeur.

    Le mouvement ouvrier en Grèce commence à renouer avec ses plus belles traditions. Cela fait au moins 10 ans qu’il n’y avait plus eu de grève aussi forte. Si les travailleurs grecs disposaient d’une direction compétente, ils pourraient rapidement aller jusqu’à la victoire. Hélas, cette direction est inexistante.

    En 2002, en Argentine, en l’espace de quelques semaines, 5 présidents sont tombés, des comités avaient été créés,… C’est un scénario qui peut toucher la Grèce. Mais les dirigeants syndicaux et les dirigeants d’organisations de gauche se considèrent plus comme des conseillers du gouvernement que comme des adversaires. Le dirigeant de Syriza (une formation large de gauche à laquelle collabore notre section grecque Xekénima) a par exemple expliqué qu’il ne fallait pas demander de l’argent au Fond Monétaire International, mais à la Banque Centrale Européenne… Dans la pratique, la BCE et le FMI sont deux facettes d’une même médaille, c’est la même chose. Comment ce type de dirigeant peut-il donner une orientation à la classe ouvrière?

    Le KKE, de son côté, est très sectaire et fait systématiquement ses meetings, rassemblements,… à part, car ils considèrent qu’ils sont les seuls communistes. Le dirigeant du KKE a dû répondre à la même question: que proposer vous? Il a répondu en critiquant le capitalisme, ses contradictions internes,… Le journaliste a perdu patience et a redemandé: que proposez vous? Il a répondu : rien, la classe ouvrière ne peut rien faire pour l’instant. Autrement dit: venez, écrasez nous! Voilà où en est la gauche en Grèce. Cela permet de comprendre pourquoi une telle crise n’abouti pas au renforcement réel des organisations de gauche, c’est pourquoi autant de gens disent qu’ils ne croient en "personne".

    Après la scission de droite au sein de Synaspismos (une coalition d’organisations qui travaille au sein de Syriza), les dirigeants restant étaient déprimés. Nous leur avons pourtant dit de poursuivre, d’aller vers la gauche puisqu’ils étaient libérés d’un poids. Il y a également eu une scission au Pasok, et une va arriver à la Nouvelle Démocratie. La crise renforce les contradictions internes. Mais le point fondamental, c’est : comment peuvent-ils justifier d’être aussi loin des réalités des gens? Il est possible que Syriza scissionne et que quelque chose d’autre se crée, comme il est possible que des dirigeants syndicaux et des sections syndicales rompent avec le Pasok et rejoignent Syriza. Mais la nouvelle formation n’est pas non plu à l’abri d’un scénario du type du "PRC" en Italie (c’est-à-dire un déclin rapide après avoir été compromis dans une politique pro-capitaliste). Le problème de Syriza, c’est aussi que les dirigeants ne sont pas seulement incapables politiquement, ils sont aussi incapables de donner de bonnes structures et une bonne organisation au mouvement. De l’autre côté, le KKE, qui a une semi influence de masse, ne fait qu’aborder les choses de façon abstraite. Aucun slogan mis en avant ne répond au niveau de conscience du moment.

    Toutes les organisations de gauche considèrent que l’Europe peut aider le pays. Nous avons toujours affirmé le contraire et systématiquement défendu la nationalisation du secteur financier sous le contrôle des travailleurs, etc. Aujourd’hui, en quelques mois seulement, 48% de la population est favorable aux nationalisations. Tous ces gens ne nous connaissent pas, c’est avant tout leur expérience concrète qui a forcé les choses dans cette direction. Un tiers de la population refuse de payer la dette du pays, et 50% des sondés ont déclaré qu’ils allaient prendre part à une révolte dans la période à venir! Dans cette situation, nous ne devons pas parler de geler la dette ou d’en postposer le paiement, mais bien refuser de la payer, sur base de mobilisations. Nous devons aussi y ajouter le monopole du commerce extérieur et la nécessité d’une économie démocratiquement planifiée. Sur base capitaliste, le refus de payer la dette sera supporté par les travailleurs. Un autre élément important est l’internationalisme. La nécessité d’une lutte commune (d’Espagne, d’Italie,…) est très largement comprise. Dans ce cadre, notre initiative pour une semaine d’action et de solidarité a été importante, même si les résultats étaient mitigés.

    De leur côté, les anarchistes appellent tout simplement à un soulèvement généralisé. C’est déjà arrivé en décembre 2008, mais qu’est ce que ça a changé? Quel a été le résultat du soulèvement de la jeunesse de 2008? Mais depuis, il y a aussi eu la mort des trois travailleurs le 5 mai dans une banque, victimes de cocktails Molotov lancés depuis un groupe d’anarchistes parce qu’ils travaillaient un jour de grève (en fait, le patron les aviat forcé). Certains, les anarchistes les plus conscients, remettent en question leurs méthodes depuis et se sont rebellés contre leurs propres traditions. Cela fait déjà des années que nous expliquons que leurs actions ne mènent nulle part et sont destructives pour le mouvement. Les autres organisations de gauche disaient "laissez les tranquilles, ils font partie du mouvement, laissez aller". Les trois morts du 5 mai ont constitué un choc pour eux aussi.

    Nous avons eu quelques succès pour mettre en avant différents point de programme, mais nous devons veiller à constamment nous adapter. Ce n’est par exemple pas impossible d’avoir des développements du type de pillages de supermarché pour avoir de la nourriture,… En fait, tout peut aller très vite.

    La Grèce est le pays clé de l’Europe en termes de lutte des classes. Dans un sens, c’est la première révolte de classe de cette nouvelle période que nous connaissons, et cela pose à notre internationale de nombreuses nouvelles questions qui seront posées à d’autres sections à un moment ou à un autre. Ce n’est pas seulement un test pour notre section grecque, il s’agit d’un test pour toute notre internationale.

    .

  • Ecole d’été 2010 – Crise économique: aucune solution sur base capitaliste

    Aujourd’hui, nous ne parlons pas seulement d’une crise économique, notre environnement est également en jeu. Et si nous analysons les développements actuels, c’est pour nous préparer pour le futur, pour nous préparer à intervenir. Il est vrai qu’il est difficile de déterminer exactement la façon dont les choses peuvent se dérouler, mais il est très clair qu’un certain nombre de pays font face à l’imminence d’une explosion sociale. La crise a déjà entraîné une diminution du niveau de vie de millions de personnes et des dizaines de millions connaissent l’insécurité, la peur du lendemain.

    Vers une plus grande instabilité

    La crise économique mondiale est parfaitement illustrée par la crise que traverse l’Europe. Newsweek et Times (deux magasines américains) ont consacré tous les deux et au même moment leur première page à l’Europe. Il y était notamment dit que le grand secret de l’Europe était que son secteur bancaire était plus touché que Wall Street et que les banques européennes sont tout aussi voraces que les américaines quand il s’agit de jouer avec des actifs toxiques.

    Les commentateurs bourgeois ne peuvent plus maintenant se permettre de parler d’un éventuel progrès, ils ne parlent que d’assainissements. La perte de confiance des classes dirigeantes et de leurs partisans, un peu partout dans le monde, est un élément important qui dans un certain sens exprime le cul-de-sac dans lequel se trouve le capitalisme. Toutefois, nous savons que le système capitaliste ne disparaitra pas de lui même, cela ne pourra arriver que par l’intervention consciente de la classe des travailleurs. Mais la division au sein même des élites dirigeantes est un élément important. Les tensions augmentent (comme les tensions commerciales entre différents pays ou encore les tensions entre différents niveaux de pouvoir). Au niveau international, de façon générale, nous allons vers une période caractérisée par de plus en plus d’instabilité.

    En 1938, Trotsky a publié le ‘‘Programme de transition, L’agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale’’ dans lequel il disait notamment que la bourgeoisie ferait tout pour éviter la déroute. C’est encore tout à fait vrai aujourd’hui, et on peut d’ailleurs le voir à la façon dont la bourgeoisie se défend.

    Le pouvoir le plus puissant que le monde ait jamais connu – l’impérialisme américain – est embourbé depuis 10 ans en Afghanistan. Ce que l’impérialisme américain espère, c’est de gagner assez de traitres à ses côtés pour pouvoir aboutir à une situation de ‘calme’ comme en Irak mais, même là, il n’est pas question de victoire. Tout comme Tacite le disait de l’empire romain, c’est une paix de désolations (‘‘ils firent un désert et le nommèrent paix’’). En Irak, la guerre civile a été temporairement gagnée par les chiites. Le pays est divisé sur base communautaire, mais ces délimitations peuvent voler en éclat à tout moment. Au lieu d’un Saddam Hussein, on peut en voir émerger une dizaine.

    Quant à la catastrophe de BP, où l’actionnariat est majoritairement américain, elle constitue une parfaite illustration de l’incapacité du capitalisme à gérer l’environnement. La détérioration de la planète est inévitable dans le système capitaliste. Les problèmes ne vont faire qu’empirer, y compris en termes de guerre. Si ce système continue ses méfaits, nous connaîtrons d’autres guerres pour les ressources, comme la guerre pour le pétrole au Moyen-Orient. Déjà aujourd’hui, il y a de plus en plus de conflits autour de l’approvisionnement en eau potable. On estime actuellement à 50 millions le nombre de réfugiés sur la question de l’eau, et ils seraient issus de 27 pays. Dans ce cadre, le sommet de l’ONU au sujet des changements climatiques de Copenhague a été un échec total.

    D’une politique de stimulants à une politique d’austérité

    L’incapacité du capitalisme à faire la moindre mesure progressive peut se voir concernant la crise économique. Dans un premier temps, on a tenté de se limiter à des plans de relance mais, puisque ces programmes de sauvetage n’ont plus d’effet, dans un deuxième temps, on passe maintenant à des plans d’austérité, à des attaques contre les travailleurs. Lors du dernier G20 à Toronto, les partisans des plans de relance étaient minoritaires, l’optique générale est maintenant de passer à des plans d’austérité très durs. Après ce sommet, seul Obama était en faveur de plans de relance. S’il n’avait pas adopté cette position, il aurait eu des problèmes et se serait retrouvé en minorité, y compris au sein de son parti. Mais le fait même qu’il ait été mis en minorité à Toronto illustre que l’impérialisme américain a perdu sa capacité d’imposer sa volonté.

    A certains moments les assainissements sont très brutaux, comme en Roumanie, à d’autre c’est plus léger. Le gouvernement britannique veut par exemple réduire le déficit budgétaire de 40 à 50% dans les 5 prochaines années. Les conséquences de ce genre de politique ont été illustrées, en Irlande notamment. Il y a quelques semaines, des milliers de personnes y ont manifesté: des parents d’handicapés mentaux qui s’occupent de leur enfant déficient à la maison. Ils avaient une institution où ils pouvaient déposer leur enfant une ou deux nuits pour souffler un peu, et une des premières conséquences des coupes budgétaires était, entre autres, la suppression de cette institution. Angela Merkel a déclaré que l’Allemagne devait donner l’exemple pour le reste de l’Union Européenne avec son plan d’austérité. Ces assainissements vont très certainement empirer la situation dans les autres pays, et pas seulement en Allemagne.

    Essai après essai, les entreprises veulent augmenter leur profitabilité, avec l’aide des gouvernements. Dans les environs de Venise, une commune a été jusqu’à interdire de faire des châteaux de sable. La raison est toute simple: les amendes rapportent de l’argent. Cela indique à quel point de désespoir se retrouvent parfois confrontées les autorités. Ce n’est certes pas un élément de ce type qui va déclencher une révolution, mais il suffit parfois d’une étincelle, aussi absurde soit-elle. Le doute qui subsiste dans l’esprit de la bourgeoisie est de savoir jusqu’où elle sera capable d’attaquer les travailleurs sous l’argument "Vous êtes obligés d’accepter les coupes, sinon c’est la Grèce qui vous attend". Cette menace est même utilisée aux Etats-Unis.

    La Grèce est le maillon faible du capitalisme européen. La situation qui s’y développe est un test pour la bourgeoisie et pour la classe ouvrière, mais aussi pour le CIO: comment une de ses sections peut-elle réagir et adapter son intervention dans une telle situation. La grève du 5 mai était la plus grande depuis 25 ans, de même que la taille des manifestations. L’attaque du Parlement avait été le fait de travailleurs du service public. Il y a aussi eu des mouvements de masse dans les secteurs de l’enseignement, des hôpitaux,… En fait, tous les secteurs les plus importants, du privé ou du public, ce sont mis en action durant cette période. A Athènes, il y a eu des mobilisations contre le gouvernement chaque semaine. Nous sommes dans une phase où les commentateurs ont peur que l’expérience grecque rate son coup à cause d’une trop grande mobilisation. Les jeunes, les travailleurs et les commentateurs font le parallèle avec l’Argentine du début de ce siècle. Mais le gouvernement tient bon, parce que les directions syndicales n’ont aucune idée de la manière de réagir, aucune réelle stratégie ni alternative.

    Nos slogans sont "abolition de la dette – nationalisation du secteur financier", tout en appelant à des actions communes pour rassembler les grévistes. La lutte est actuellement en pause, mais le sentiment général est que les luttes recommenceront en septembre. Nous devons aussi renforcer la revendication de nationalisation sous le contrôle démocratique de la population du secteur financier. C’est une revendication qui avait suscité un grand enthousiasme quand Joe Higgins en avait parlé lors d’un grand meeting de la formation large de gauche grecque Syriza. Nous sommes les seuls à accorder autant d’attention à cela. Une banque publique ou des mesures visant à rester dans le cadre de la compétition entre banques sont des mesures insuffisantes.

    De sombres perspectives économiques

    Tous ces budgets d’austérité seront incapables de solutionner quoi que ce soit. Les capitalistes se réfèrent à la Suède ou au Canada au début des années ‘90, et ils caricaturent ce qui y a été réalisé. A l’époque, le capitalisme était en croissance, différence fondamentale avec aujourd’hui. Les éléments actuels de rémission du capitalisme sont avant tout circonstanciels et non structurels, on ne parle pas de croissance des moyens de productions.

    De toute façon, avant même de discuter de cette soi-disant reprise économique, de sa nature et de sa durée, il faut bien se rendre compte que, pour l’écrasante majorité des travailleurs et des jeunes, la reprise économique n’a pas ouvert de meilleures perspectives d’avenir. Cela est tout au plus considéré comme un évènement temporaire. Même dans les pays où la reprise a été plus importante, quand on regarde les chiffres, on se rend compte qu’il s’agit pour beaucoup d’un écran de fumée. Ainsi, dans les médias, on s’est moqué de la reprise économique allemande comme d’un conte de fée. Cette année sera certes un record en termes d’exportations des automobiles allemandes, mais les ventes au sein même du pays vont reculer de 30% pour cette année. La fragilité de la reprise est notamment illustrée par l’utilisation de la capacité de production de l’économie allemande, qui se situe sous les 80% alors que la moyenne était précédemment de 84%. De plus, aucune certitude n’existe quant à la durée de cette reprise économique. Nous devons regarder tous ces chiffres avec beaucoup de prudence. Par exemple, selon les chiffres, le pays qui a connu la plus forte progression de sa production industrielle est Singapour (+64% en une année), mais ce n’est que le reflet de l’ampleur de la chute connue l’année d’avant! Aucun commentateur bourgeois n’a en fait de réelle confiance dans le système. Le dernier rapport du FMI a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions économiques.

    Le mieux auquel s’attendre, c’est une stagnation avec un chômage de masse. Mais nous nous dirigeons vers une nouvelle récession, et très probablement vers une nouvelle crise bancaire. Les Etats réinterviendront encore avec l’argent de la collectivité (comme ils l’ont déjà fait), mais une nouvelle crise bancaire combinée à une récession aurait un grand effet. Le résultat serait une nouvelle dégradation importante du niveau de vie des masses, mais l’impact politique serait également énorme. Ce serait une défaite gigantesque pour la classe capitaliste et cela provoquerait une remise en question encore plus grande du système capitaliste, avec la recherche d’une alternative.

    La dette publique a remplacé la crise des dettes financières. Mais quelle classe sociale est responsable de cette dette publique? D’un pays à l’autre, les conditions sont différentes, mais c’est généralement une conséquence du renflouement des banques. C’est encore une conséquence du fait que l’Etat a dû garantir la faillite financière et immobilière. Nous devons expliquer que la crise n’est pas provoquée par les pensionnés grecs ou par les travailleurs des services publics. Il y a 3 ans, en 2007, tous les Etats avaient un déficit d’à peine plus de 1%. Depuis lors, la moyenne est montée de 1.7% à plus de 8%, malgré l’absence d’augmentation des pensions par exemple.

    Les plans d’austérité vont encore aggraver les conséquences de la crise. Les keynésiens classiques ont raison de dire que le problème fondamental, c’est la demande insuffisante. Le prix Nobel d’économie Paul Krugman a raison d’affirmer que les capitalistes sont repartis vers la politique de Hoover en 1929: liquider les acquis des travailleurs. Il a aussi raison quand il indique que les politiques actuelles vont poser les bases d’une seconde crise, beaucoup plus profonde.

    En cas d’augmentation des dépenses publiques: qui va payer ? Si on fait payer les bourgeois, ils vont se retirer et arrêter d’investir. L’idée générale est de s’en prendre aux travailleurs et à leurs familles, mais il faut s’attendre à ce qu’un tsunami de résistance accompagne le tsunami d’austérité. De plus, malgré toutes les coupes, les déficits des budgets des Etats seront encore plus profonds à la fin de l’année qu’au début et les milliards retirés de l’économie par les plans d’austérité vont peser sur elle. La Chine est le seul pays à avoir connu une bonne reprise sur base des investissements d’Etat, mais cette reprise se place dans le contexte d’une grosse surchauffe de l’économie.

    Remontée de la lutte des classes

    Quant aux travailleurs, l’impact de la crise les frappe de plein fouet. Ceux qui retrouvent un emploi après l’avoir perdu connaissent des conditions de travail bien pires. En Grèce, la possibilité d’un effondrement complet des conditions de travail n’est pas à exclure. En Espagne, 90% des emplois disparus concernaient les couches de travailleurs précaires, mais une bonne partie de la population connait ces conditions. Tous les regards se portent vers le sud de l’Europe, et l’atmosphère combative qui y existe est inspirante. En Angleterre, certains Tories (les conservateurs) ont même été jusqu’à dire qu’ils allaient faire des manifestations contre leur propre gouvernement suite à l’annonce d’attaques contre les budgets des écoles! Tout a été utilisé pour décrédibiliser le mouvement qui se développe en Grèce. Mais toute cette propagande capitaliste a ses limites. Jusqu’ici, les capitalistes se basaient beaucoup sur l’idée que les richesses se répartiraient, que ‘‘demain sera meilleur’’. Cette idée est en train d’être réduite en morceaux.

    Aujourd’hui, les protestations se généralisent. Grèce, Portugal, Espagne, France,… les luttes se développent, mais les directions syndicales jouent un rôle de frein. Lors d’une grande manifestation à Bologne, en Italie, le dirigeant syndical local a notamment dit "personne ne remet en cause qu’il doit y avoir des coupes budgétaires, mais il faut les faire autrement". Avec des dirigeants pareils, on n’est pas encore sortis de l’auberge. Quand Rosa Luxembourg décrivait le rôle des dirigeants sociaux-démocrates durant la première guerre mondiale, elle était particulièrement virulente. Mais que dirait-elle aujourd’hui? L’attitude des dirigeants syndicaux actuels est de compliquer la situation. En Belgique, cela a laissé une certaine ouverture pour approfondir la crise communautaire et aux USA cela s’exprime avec le Tea Party. En Hongrie et en Grèce, l’extrême-droite se renforce. Des questions comme l’immigration commencent à devenir des questions clés, auxquelles nous devons apporter une attention toute particulière.

    Le mouvement de résistance ne se développe pas partout de la même manière. En Grande-Bretagne par exemple, les mesures mises en avant par le gouvernement actuel sont les plus dures depuis 1922, ce qui avait jeté les bases pour la grande grève générale de 1926. Nous en sommes encore loin aujourd’hui. Le niveau de conscience des masses a fortement chuté depuis la chute du mur. Avant, une grève générale posait très rapidement la question du pouvoir et de la confrontation avec l’Etat capitaliste. D’une certaine manière, toutes les grèves générales font cela. Mais l’absence actuelle d’un facteur subjectif de masse, même sous la forme d’un parti réformiste très confus, complique les choses.

    Le capitalisme est incapable de résoudre les problèmes qu’il engendre. Il connaît sa plus grande crise, mais la conscience des masses n’est pas à la hauteur de la situation. Cela ne signifie toutefois pas dire qu’on ne peut pas vaincre la bourgeoisie, comme en France, en 1995, quand le premier ministre Alain Juppé avait connu une défaite avec son ‘‘plan Juppé’’.

    Nouveaux partis des travailleurs, ouverture pour les idées socialistes

    Un des points cruciaux pour reconstruire la conscience des masses est la création et le développement de nouvelles formations politiques larges capables d’orienter des couches larges de la population dans les luttes afin qu’elles puissent apprendre de leur expérience pratique de lutte. Mais il existe le danger de l’électoralisme. Le point le plus important est de maintenir une orientation claire vers les entreprises et le monde du travail. Ces nouvelles forces peuvent se développer très vite, mais également s’effondrer très vite, comme l’illustre l’exemple de Rifondazione Comunista en Italie. Cette formation avait un grand potentiel, qui a beaucoup souffert de sa participation au gouvernement capitaliste de Prodi ainsi qu’à des coalitions locales. Aujourd’hui, l’état général de l’opposition est tel qu’il n’est pas impossible que Berlusconi remporte d’autres victoires malgré les scandales, les conséquences de la crise économique, les attaques contre les travailleurs,…

    L’espace laissé vacant par le mouvement ouvrier se rempli d’autre chose, et nous avons eu différents exemples dans plusieurs pays. Nous pouvons comprendre ces développements au vu de la pourriture des anciens dirigeants politiques. En Italie, il y a le Mouvement Violet. Vu la chute du PRC, il est quasiment inévitable de voir même des couches syndicales développer un état d’esprit antiparti et antipolitique. On peut également voir se développer des tendances au terrorisme, comme en Grèce où l’on assiste à des attentats contre des commissariats ou des banques. L’absence de formulation d’une riposte face à la crise par les directions syndicales est à dénoncer dans ces actes. Les camarades grecs ont ainsi parlé de dirigeants syndicaux qui appelaient à faire grève, mais qui étaient incapable de participer aux actions car les travailleurs les attaquaient dès qu’ils les voyaient pour leur mollesse.

    Pour l’instant, ce sont surtout les organisations d’extrême droite ou populistes de droite qui connaissent une petite poussée. Même si des organisations de gauches de masses existaient, avec le racisme latent dans la société, ces organisations auraient de toute façon connu une poussée dans un premier temps. La question nationale refait également son apparition (Ecosse, Belgique, Pays Basque,…)

    Les choses ne se développent pas qu’en Europe. Au Moyen-Orient, face à la corruption des régimes en place, de plus en plus de travailleurs sont ouverts à nos idées. En Russie, une opposition se développe contre Poutine. Au Kazakhstan également, avec une petite organisation, nous avons pu lancer une organisation ouvrière de masse, Kazakhstan 2012. En Chine, de gigantesques usines existent, avec des conditions de travail véritablement horribles. Des filets ont par exemple été fixés sous les fenêtres d’une usine Foxconn où 12 travailleurs se sont suicidés cette année. L’Etat est bien conscient du problème et essaye de créer de nouveaux syndicats "patronaux", pour tenter d’étouffer la contestation. Mais les grèves continuent de se développer.

    Dans toute une série de pays, de grands mouvements ont déjà pris place. Plusieurs syndicats ont déjà appelé à une grève générale en septembre. Dans d’autres pays, on parle surtout de manifestation ou de journée d’action (de la part des directions syndicales), d’où l’importance de la manifestation du 29 septembre à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats. Il est important de voir comment nous allons intervenir dans ces évènements et comment cadrer cela dans les évènements qui forment la conscience et la combativité de la classe ouvrière. Nous ne devons pas seulement intervenir pour construire le mouvement mais aussi pour voir quel élément mettre en avant et pourquoi. Il est important de comprendre que les attaques antisociales peuvent provoquer différents types de réactions à différents moments.

    Cette crise économique et sociale a aussi son impact politique avec la chute du soutien des partis au pouvoir en Allemagne, en France, en Italie ou même au Japon. La semaine dernière, des élections se sont déroulées pour le parlement japonais. Le premier ministre, élu depuis juillet seulement, a reçu une raclée électorale de grande ampleur, parce qu’il a commencé à parler d’assainissements et du doublement d’une taxe. Quant aux conservateurs britanniques, ils avaient banni le terme "austérité" de leur vocabulaire pendant la campagne, mais ce n’était qu’une opération de communication. Dans différents pays, il y a de grands changements d’état d’esprit très rapide, et une des conséquences de ce processus est que cela mine le soutien des gouvernements en place. Du point de vue des mouvements futurs, l’intervention des camarades de Chypre était intéressante, avec un gouvernement de centre-gauche qui essaye de prendre des mesures également contre les riches, mais qui est de suite bloqué au Parlement. Ce qui est encore possible, ce sont des gouvernements élus sur base de populisme,… mais qui peuvent provoquer des mouvements sociaux importants. C’est entre autres le cas de la Grèce, où le gouvernement est en place depuis 9 mois seulement, élu sur base du moindre mal et de la promesse de ne pas appliquer l’austérité, et a suscité des mouvements sociaux de grande ampleur.

    Ce que le capitalisme nous propose, c’est un monde où chacun est en lutte contre chacun. Notre tâche est de préparer la classe ouvrière pour prendre le pouvoir et s’émanciper. En ce sens, la moindre erreur théorique se paye très cher dans la pratique. Mais nous avons réussi à démontrer ce que nous sommes capables de faire. Dans une telle période, un petit groupe avec des idées claires et qui est enraciné dans les masses peut avoir un impact énorme. A la fin des années ’80, dans des circonstances spécifiques, nous avons pu diriger un mouvement de masse contre la Poll Tax en Angleterre, un mouvement qui a rassemblé 18 millions de personnes, et nous étions à l’époque quelques milliers dans le pays. Cette école d’été a pour vocation de nous préparer à cela. A travers son expérience de lutte, la classe ouvrière va arriver à la conclusion que la seule façon de sortir de ce système, c’est la voie vers le socialisme.

  • Une semaine de ‘Protestation et de solidarité’ tenue à travers l’Europe

    Faisons de la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats du 29 Septembre une "journée d’action" décisive pour la mobilisation des travailleurs

    A la suite de l’appel lancé par 16 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL), et initié par Joe Higgins et le Socialist Party (CIO-Irlande), des protestations et des activités ont pris place dans plusieurs pays européens la semaine dernière. Même si ces actions étaient de taille restreinte, elles ont activement pointé la direction dont nous avons besoin : des actions de protestation de masse au niveau européen pour résister aux attaques des gouvernements et des patrons du continent.

    Par Paul Murphy, CIO

    A l’initiative du Socialist Party, 500 personnes ont défilé dans les rues de Dublin ce samedi 26 juin, mobilisées autour des slogans "Stop au renflouage des banques – Opposons-nous aux coupes d’austérité du Fonds Monétaire International et de l’Union Européenne – Pour la fin de la dictature des marchés." Plutôt cette semaine, une protestation à Belfast, devant les locaux de la Commission Européenne, avait reçu le soutien officiel du syndicat des pompiers, d’un syndicat des enseignants (INTO – région du nord), du syndicat de la fonction publique (PCS) et de l’association des enseignants et lecteurs (ATL). Environ 150 personnes étaient présentes à cette action.

    En Grèce, des protestations ont été organisées par Syriza, avec également un meeting qui a réuni des centaines de personnes le vendredi soir à Athènes. En Angleterre, le réseau national des délégués syndicaux (National Shop Stewards Network) a organisé un meeting le samedi 26 juin au soir, sur le thème de la solidarité internationale. En Suède, des militants de 4 organisations socialistes et syndicats (de l’Alliance de Septembre), se sont réunis devant les bureaux de la Commission Européenne à Stockholm. Ils avaient une bannière déclarant "Non à l’Europe du grand capital" et ont donné une lettre de protestation à la Commission Européenne.

    A Lisbonne, l’après-midi du 26 juin, des militants du Bloc de Gauche ont distribué 200.000 tracts concernant la crise économique. Un peu plus de 80 personnes ont protesté à Bruxelles lors d’une manifestation organisée par le Front des Gauches, avec le soutien de Synaspismos (Grèce) et de la Federazione Comunista del Belgio (Italie). Cette protestation s’est déroulée dans un quartier habité par plusieurs communautés du Sud de l’Europe et a reçu les applaudissements et le soutien de plusieurs habitants. Les membres du CIO en Autriche (Sozialistische Linkspartei) ont organise une protestation devant la Chambre de Commerce de Salzburg le mercredi 23 juin et avaient une banderole longue de 35 mètre clamant "Protestation et solidarité internationales" utilisée lors d’une manifestation le vendredi.

    Au Danemark, le meeting annuel de l’Alliance Rouge-Verte s’est déroulé à Copenhague le mercredi 23 juin, avec la participation de centaines de personnes. Finn Sørensen, le vice-président d’un syndicat de Copenhague, a attaqué les déclarations selon lesquelles la crise grecque est conséquente au fait que les travailleurs grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Il a insisté sur la responsabilité de l’Union Européenne, du gouvernement grec et des spéculateurs. Un puissant message de solidarité a été envoyé aux travailleurs grecs du Danemark. En Italie, la semaine de protestation a été relayée par les camarades de Controcorrente, qui sont intervenus dans la grève générale du 25 juin.

    L’Europe regarde en direction de la Grèce

    Les niveaux différents de protestations dans les divers pays reflètent les différents niveaux de lutte et les situations qui existent dans les divers pays européens. Cependant, avec les mesures budgétaires draconiennes du gouvernement Tory/Libéral en grande Bretagne et avec l’annonce des attaques vicieuses d’Angela Merkel en Allemagne, ainsi que les mesures d’austérité annoncées en France, il est maintenant très clair que c’est toute l’Europe qui se dirige vers la Grèce. Au cours de ces derniers jours seulement, il y a également eu des grèves générales ou des grèves générales partielles en France, en Italie et au Pays Basque en Espagne.

    Cette semaine d’action initiée par le Comité pour une Internationale Ouvrière a mis en avant le chemin à suivre pour les travailleurs partout à travers l’Europe: celui de la nécessité d’actions communes à l’échelle européenne pour vaincre les attaques antisociales qu’on cherche à nous imposer.

    Maintenant, les regards se tournent vers la "Journée d’action" annoncée par la Confédération Européenne des Syndicats pour ce 29 septembre. Les syndicats espagnols ont annoncés qu’ils partiraient en grève générale ce même jour. Le CIO plaide pour que cette journée d’action devienne une réelle journée de mobilisation des travailleurs à travers l’Europe. Là où cela est approprié, comme en Espagne, des grèves générales pourraient être organisées ce jour-là, avec des manifestations régionales et une manifestation majeure à Bruxelles.

    Dublin

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Clare Daily (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Autriche

    Angleterre – Coventry

    Suède

    Danemark

    Belgique

  • Europe – Initiative pour une “semaine de protestations et de solidarité”

    "Nous pensons que des protestations réussies et coordonnées dans la semaine du 21 au 26 juin aurait un impact majeur et enverrait un message très clair à l’establishment européen."

    Chers amis, nous vous écrivons en tant que représentants élus des travailleurs à travers l’Europe, en tant que membres de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) au Parlement Européen. Il est certain que le paquet financier massif conclu le weekend du 8 et 9 mai ne fera qu’augmenter l’ampleur des attaques qui se développent en Europe contre les travailleurs, les jeunes et les pensionnés.

    Par des eurodéputés de la GUE/NGL

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    A lire aussi:

    • Proposition pour un mouvement de protestation européen du 21 au 26 juin
    • Joe Higgins "Unité des travailleurs et contre-attaque contre la dictature du marché"
    • Grèce: La lutte doit se poursuivre et s’intensifier!
    • Devant le Parlement Européen: Solidarité avec les travailleurs grecs!
    • L’austérité capitaliste doit être contrée par l’action des travailleurs
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      En ce moment, ce sont particulièrement les travailleurs grecs qui sont en première ligne contre ces attaques. Ils font face à une diminution de 10% des salaires et des dépenses dans les secteurs publics, à une augmentation de l’âge d’accès à la pension, à une augmentation de la TVA et à un gel des pensions. Mais en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Italie, les travailleurs continuent eux aussi à faire face à de sévères attaques contre leur niveau de vie. Il est aussi certain que ces attaques ne vont pas être confines aux travailleurs des économies européennes “périphériques”. Partout à travers l’Europe, les travailleurs vont devoir lutter pour préserver leurs droits à la pension, contre les pressions à la baisse sur les salaires, contre les coupes dans les budgets sociaux, pour défendre la sécurité sociale et contre le chômage croissant.

      Plus largement, ces attaques sont à situer dans le contexte de la stratégie de l’establishment européen, comme décrit dans le document "EU 2020" – qui plaide en faveur de l’augmentation de l’âge d’accès à la pension ainsi que le nombre d’heures prestées par les travailleurs européens et pour un retour strict au "pacte de croissance et de stabilité", ce qui requiert des coupes sauvages dans les dépenses publiques de nombreux pays.

      Ces attaques sont encore combines à des tentatives venimeuses de diviser les travailleurs selon des critères nationaux. Cela a été particulièrement évident dans les médias allemands et dans bien d’autres pays. Des mensonges sur les conditions de vie des travailleurs grecs sont répandus pour créer l’impression que les Grecs sont responsables de la crise de leur pays et doivent en payer le prix. La Gauche doit contrer cette désinformation avec des faits et des données illustrant la situation réelle. Par exemple, en opposition au mythe du travailleur grec fainéant qui part en retraite très tôt, la moyenne d’âge pour le départ en pension en Grèce est de 61,4 ans, soit plus haut que la moyenne européenne.

      Les travailleurs grecs ont démontré leur résistance et leur volonté héroïques de lutter contre ces attaques au cours de ces dernières semaines. Les travailleurs portugais et espagnols ont eux aussi montré une volonté similaire de se battre.

      Des déclarations importantes ont été formulées en Europe par les syndicats et les organisations de gauche contre ces attaques visant les travailleurs. Nous sentons aujourd’hui le besoin d’une réponse active à travers l’Europe – pour contrer les tentatives de diviser les travailleurs ainsi que pour donner aux travailleurs la confiance de riposter. Nous proposons d’initier une "Semaine de protestation et de solidarité" lors de la semaine du 21 au 26 juin. Ce que nous envisageons est le rassemblement de partis politiques, de syndicats, de mouvement sociaux et de militants pour discuter de la tenue de protestations majeures dans leur pays au cours de cette semaine.

      La proposition est de clairement proclamer que la gauche et les organisations sociales rejettent le fait que cela doit être aux travailleurs de payer pour la crise, que nous exigeons la fin de la dictature des marchés, que les institutions financières soient prises sous contrôle public et que nous déclarons que les travailleurs européens sont solidaires et ensemble.

      Nous invitons respectueusement votre organisation à discuter de la possibilité de soutenir cette initiative et de vous impliquer dans la construction d’une protestation européenne significative à ce moment. Pour nous, les questions clé sont clairement la solidarité avec les travailleurs grecs, mais aussi d’aborder les attaques spécifiques prévues dans les différents pays lors des manifestations.

      Nous comprenons bien entendu que les détails et les slogans précis doivent être travaillés pour tenir compte de la situation politique dans le pays où la protestation prend place. Cependant, nous proposons que les revendications de base suivantes puissent former la base des discussions en Europe:

      • Les travailleurs ne doivent pas payer pour la crise – Faisons payer les super riches et les banquiers
      • Solidarité avec les travailleurs grecs et unité des travailleurs à travers l’Europe
      • Non aux assainissements, aux coupes salariales, au chômage et à l’augmentation de l’âge d’accès à la pension
      • Non aux privatisations des services publics
      • Pour la fin de la dictature des marchés financiers, des agence de notations et du FMI
      • Stop au sauvetage des banques – nationalisation des banques et des institutions financières dans l’intérêt des travailleurs

      Nous pensons que des protestations réussies et coordonnées dans la semaine du 21 au 26 juin pourrait avoir un impact majeur et envoyer un message clair à aux establishments européens. Cela pourrait assister les lutes des travailleurs dans les divers pays européens et constituer une étape crucial dans la construction d’une résistance européenne contre le cul de sac de l’agenda néolibéral.

      Le temps passe très vite. Nous voulons construire une coalition large à un niveau européen, relayées par des coalitions larges au niveau national pour construire ces protestations. Nous serions très heureux si vous pouviez nous contacter le plus vite possible avec votre réponse.

      Nous espérons que vous considérerez positivement ces propositions et que votre organisation pourra assister la construction de protestations européennes le mois de juin. S’il vous plait, diffuser cet appel à vos contacts et contactez nous pour vos reactions. Nous serions très heureux de vous rencontrer et de discuter de ce theme plus en profondeur.

      Les signataires ci-dessous constituent la liste initiale. Nous sommes certains de pouvoir encore obtenir la signature d’autres eurodéputés de la GUE/NGL.

      Bien à vous, en solidarité,

      • Joe Higgins (Socialist Party – Irlande) joe.higgins@europarl.europa.eu
      • Nikolaos Chountis (Syriza – Grèce) nikolaos.chountis@europarl.europa.eu
      • Søren Bo Søndergaard (Folkebevægelsen mod EU – Danemark) sorenbo.sondergaard@europarl.europa.eu
      • Eva-Britt Svensson (Parti de Gauche – Suède) eva-britt.svensson@europarl.europa.eu
      • Kyriacos Triantaphyllides (AKEL – Chypre) kyriacos.triantaphyllides@europarl.europa.eu
      • Marisa Matias (Bloco de Esquerda – Portugal) marisa.matias@europarl.europa.eu
      • Miguel Portas (Bloco de Esquerda – Portugal) miguel.portas@europarl.europa.eu
      • Rui Tavares (Bloco de Esquerda – Portugal) rui.tavares@europarl.europa.eu
      • Jean-Luc Mélenchon (Député Front de Gauche) jean-luc.melenchon@europarl.europa.eu
  • Italie : ControCorrente rejoint le CIO

    Un week-end de discussion sur les perspectives pour la Gauche – en Italie et en Europe – avec pour toile de fond la crise capitaliste internationale.

    Le PSL est extrêmement fier de publier cette traduction d’un rapport publié ce lundi sur le site de ControCorrente. Les camarades de ControCorrente ont été actifs au sein du PRC (Parti de la Refondation Communiste) et de la CGIL (Confédération Générale Italienne du Travail), et relèvent le défi que sont nos tâches politiques, telles qu’exigées par la situation. Cela faisait quelque temps qu’ils débattaient de nombreux enjeux avec le Comité pour une Internationale Ouvrière. Lors de cette conférence de samedi passé, l’association ControCorrente a unanimement décidé d’exprimer sa solidarité politique avec le CIO.

    Rapport publié sur le site de ControCorrente

    La visite en Ligurie (province de Gênes) de Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party d’Angleterre et Pays de Galles, et de Clare Doyle, du Secrétariat International du CIO, a été divisée en différents événements. Vendredi 14 mai et samedi 16 se sont tenus deux meetings publics sous le titre: ‘‘Pour une gauche politicienne, ou pour une gauche ouvrière? Un enjeu international’’. Environ 50 personnes étaient présentes au premier de ces meetings, à Gênes, et 20 au second, à Savona (une petite ville de Ligurie).

    Le public a été limité (à cause du bref délai de mobilisation), mais était très bon. Parmi les personnes présentes se trouvaient des travailleurs et des délégués syndicaux de l’usine Ericsson, des chantiers navals Fincantieri, de Navalimpianti, de Datasiel, d’Eurocontrol, de Bombardier, d’AMT, d’ASTEr et d’ASEF (ex-ouviers communaux), de l’enseignement et de l’université, des dirigeants CGIL, RDB et COBAS, et quelques représentants d’autres organisations de gauche.

    ‘‘En Italie’’, a dit Marco Veruggio, porte-parole national de ControCorrente, ‘‘il y a un vide massif dans la représentation politique du monde du travail, et c’est dans ce vide que s’engouffrent la Ligue du Nord et l’extrême-droite. Mais ce problème n’est pas qu’un problème italien.’’

    ‘‘En fait, lors du récent congrès de la CGIL, tous ceux qui ont soutenu le document alternatif (contre celui de la direction) se sont retrouvés sans aucun soutien politique’’, a ajouté Antongiulio Mannoni, secrétaire CGIL de Gênes et porte-parole de la motion d’opposition Moccia-Rinaldini.

    Nouveaux partis ouvriers de masse

    Peter Taaffe a expliqué comment le Socialist Party (et le CIO) au Royaume-Uni a cherché à remplir ce vide en collaborant avec le RMT (syndicat des transports, qui compte 80.000 membres), l’Association des Gardiens de Prison et d’autres organisations syndicales des services publics, des pompiers, des élus locaux et d’autres organisations politiques telles que le Parti Communiste et d’autres socialistes pour lancer dans un premier temps l’alliance NO2EU puis la TUSC (Coalition de syndicalistes et de socialistes) en tant qu’alliance à la gauche du Labour Party, et qui se sont présentées aux élections européennes puis nationales.

    ‘‘De nombreux travailleurs en Angleterre espèrent que la défaite du New Labour va le pousser à gauche, a expliqué Peter, mais cela ne se produira pas. Ce n’est pas une coïncidence si le principal candidat pour succéder à Gordon Brown était David Milliband, un des plus proches collaborateurs de Tony Blair. Par conséquent’’, a-t-il poursuivi, ‘‘il est nécessaire de continuer à œuvrer pour un nouveau parti de masse qui représente une alternative au Labour Party pour les travailleurs.’’

    ‘‘La question d’une alternative aux partis de ‘centre-gauche’ (qui ont viré encore plus à droite)’’, a dit Clare Doyle, ‘‘existe également dans d’autres pays. Il y a des formations dans lesquelles intervient le Comité pour une Internationale Ouvrière, telles que le Nouveau Parti Anticapitaliste en France, Die Linke en Allemagne et Syriza, la fédération de gauche en Grèce, à laquelle appartient Xekinima, la section grecque du CIO.’’

    ‘‘En cette époque de grandes batailles de classe, si Syriza adoptait un programme clairement socialiste pour combattre les effets de la crise et les mesures d’austérité de Papandreou, elle pourrait rapidement croître et avoir un gros effet dans la bataille pour transformer la société en Grèce.’’

    Un autre enjeu qui a été soulevé a été celui de coordonner les luttes des travailleurs en Europe. Joe Higgins, parlementaire européen du Socialist Party irlandais, joue un rôle crucial en poussant le groupe de la gauche européenne à promouvoir une action de solidarité parmi les travailleurs européens touchés par la crise. En juin, il y aura une autre initiative encore plus grande afin d’organiser la solidarité avec le mouvement en Grèce. En Espagne, le dirigeant de l’UGT, la fédération syndicale traditionnellement alliée aux socialistes, parle de rompre avec le PSOE, le parti au gouvernement, après que Zapatero ait annoncé une réduction de 5% des salaires dans le secteur public. Le 2 juin, avec les Commissions Ouvrières (proches des «Communistes»), une grève générale du secteur public va être organisée. Le CIO travaille très dur pour tenter d’obtenir que soit déclarée le même jour une grosse mobilisation d’action de grève en Grèce et au Portugal.

    ControCorrente et le CIO

    Samedi 15 mai, l’Assemblée Nationale de l’association ControCorrente a eu lieu avec la participation d’environ 25 camarades. L’assemblée a exprimé son accord complet avec les analyses et les méthodes du Comité pour une Internationale Ouvrière, et son intention de consolider la relation entre les deux organisations. A la fin de la réunion, un nouveau comité national a été élu, composé de M. Armellin (Venise), A. Ghaderi (Abruzzes), P. Granchelli (Milan), L. Minghetti (Turin), C. Dicembre et C. Thomas (Bologne), M. Veruggio (Gênes) et F. Nigro (trésorier national).

  • Un parti par et pour les jeunes

    La crise économique mondiale est d’une ampleur inconnue depuis celle des années ’30: le capitalisme et sa logique de course aux profits a créé le chaos.

    Tract d’été du PSL

    Ce système plonge des millions de personnes à travers le monde dans une misère sans cesse plus sombre tout en perpétuant des guerres sans fin, provoquant ainsi des flots de réfugiés. Aux pertes d’emplois, à la misère et à la famine s’ajoutent encore la pollution, les dérèglements climatiques et la disparition d’espèces. Les effets les plus graves de la crise n’ont pas encore frappé la Belgique en termes de chômage, de pauvreté ou encore d’insécurité.

    Pour la première fois depuis longtemps, notre génération – celle qui est aux études ou sur le marché du travail depuis peu – éprouvera plus de difficultés à s’en sortir que la précédente. Une génération sacrifiée sur l’autel du profit, voilà le résultat de 30 années de néolibéralisme.

    On nous a fait miroité l’illusion que le néolibéralisme augmenterait le bien-être et la richesse de tous. Mais les finances publiques ont été pillées (les patrons ont reçu de nombreux cadeaux fiscaux). Les riches le sont encore plus tandis que la majorité de la population a connu une forte dégradation de ses conditions de vie. Bref, les capitalistes s’en sont mis plein les fouilles avant que le bateau coule. Aujourd’hui, le mythe néolibéral cher à tous les partis établis a coulé, mais ça ne les empêche pas de ne rien vouloir changer à leur politique, si ce n’est un léger assaisonnement vert.

    Les élections terminées, les gouvernements planifient des économies budgétaires drastiques aux frais des travailleurs et des jeunes, notamment pour payer les cadeaux accordés aux grands actionnaires des banques et aux autres spéculateurs. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’envergure inégalée concentré sur quelques années. Un bain de sang social se profile à l’horizon, même si les libéraux sont dans l’opposition. Pour défendre notre avenir, il n’y a pas plusieurs choix : nous devons nous organiser et lutter ensemble.

    Marx avait raison

    K a r l Marx a démontré que le capitalisme conduit inévitablement à des crises de surproduction et de taux de profits, l’ensemble des travailleurs étant incapable de racheter toutes les marchandises produites, tout comme les capitalistes d’ailleurs. Mais il a surtout posé les bases d’une alternative à ce système capitaliste: le socialisme. Contraitrement aux dictatures bureaucratiques soviétiques ou chinoises, une société réellement socialiste est basée sur une gestion démocratique de la production et des richesses par les travailleurs eux-mêmes. Les richesses produites seraient ainsi mises au service réel de la population et de l’environnement, garantissant un véritable épanouissement tant individuel que collectif. Mais il n’y a pas de crise finale du capitalisme, celuici trouvera toujours une manière de s’en sortir tant que la classe des travailleurs ne s’organise pas pour opérer une transformation socialiste de la société.

    Deviens actif!

    Le Parti Socialiste de Lutte, PSL(ex-MAS) est un parti de travailleurs et de jeunes. Chez nous, les jeunes ne font pas figure de spectateur mais joue un rôle important.

    Participe au lancement d’Etudiants de Gauche Actifs – Ecoles

    Dès la rentrée académique nous lançons une nouvelle organisation de gauche dans les écoles, EGA-Ecoles. Dans les écoles, nous avons déjà organisé des grèves contre la guerre, des actions et des manifestations avec notre campagne pour l’environnement « destroy capitalisme, before it destroy the planet » ou sur d’autre thèmes: contre le sexisme, contre l’interdiction du port du voile et contre le racisme… Avec EGA-écoles, nous franchissons une étape en lançant, partout dans le pays, une organisation politique d’élèves qui mène des actions et qui met en évidence une alternative socialiste contre la racine commune de tous ces maux, le capitalisme. Participe avec nous à la mise sur pied d’un comité EGA dans ton école.

    Rejoins EGA

    Avec notre organisation étudiante, EGA, nous sommes actifs et organisés dans toutes les universités et dans de nombreuses hautes écoles. Nous défendons un enseignement gratuit et de qualité pour tous (ce pourquoi nous participons à Respact). Nous sommes solidaires des luttes de tous les travailleurs, avec ou sans-papiers. Nous nous opposons à la marchandisation du corps de la femme qui, au nom du profit, stimule les comportements sexistes. Le sexisme est fort présent dans les unifs et les écoles, c’est pourquoi nous menons chaque année des campagnes, ensemble avec la commission femmes du PSL. Rejoins EGA pour renforcer le courant d’idées anticapitaliste et socialiste face aux idées néolibérales véhiculées sur les campus.

    Participe à la campagne contre le travail précaire du PSL-Jeunes

    Les jeunes du PSL sont aussi actifs dans les quartiers et sur les lieux de travail. Nous sommes à l’initiative de la marche des jeunes pour l’emploi en 2005. Avec les jeunes travailleurs du PSL, nous lançons une campagne contre les contrats précaires, pour un emploi décent avec un revenu décent pour tous. Serrons-nous les coudes, pas la ceinture ! Participe à notre campagne !

    Participe à Résistance Internationale contre le racisme et le fascisme

    Résistance Internationale est la campagne du PSL contre le racisme et le fascisme. La manifestation combative contre le NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) est devenue l’événement national pour tous les antifascistes et les antiracistes. Un millier de jeunes ont manifesté à Louvain en mars dernier. Nous organisons aussi d’autres actions plus localespar exemple, la manifestation contre le meeting électoral du FN à Molenbeek s’est soldé par une victoire avec l’annulation de celui-ci. Aide-nous à faire de nos actions un succès !

    PAS QUESTIONS DE PA YER LEUR CRISE ! PLUS DE MOYENS PUBLICS POUR L’ENSEIGNEMENT !

    Une campagne des Etudiants de Gauche Actifs – écoles et supérieur

    Le budget consacré à l’enseignement est tombé à 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) alors qu’il représentait 7% en 1980. La politique néolibérale de transfert des moyens collectifs vers le privé sous forme de cadeaux aux entreprises est évidemment la cause de cette baisse.

    Dès lors, dans l’enseignement secondaire, les classes sont surpeuplées suite aux milliers d’emplois supprimés, les bâtiments sont délabrés, de nombreux jeunes quittent l’école sans diplôme en poche,…

    Les directions des institutions d’enseignement supérieur sont mises sous pression pour d’économiser sur les budgets sociaux et l’emploi, privatiser (les restos, les kots,…) et rechercher un financement privé. La qualité de notre enseignement est attaquée.

    Dans la presse, on parle déjà d’assainissements dans l’enseignement pour plusieurs centaines de millions d’euros. Si nous ne réagissons pas, la situation dans l’enseignement va encore empirer. Pour défendre un enseignement de qualité pour tous et donc un financement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB, nous devons nous préparer à lutter comme les écoliers et les étudiants ont commencé à le faire dans plusieurs pays d’Europe (Italie, France, Espagne, Autriche,…). C’est en descendant dans la rue aux côtés des travailleurs que nous pourrons les empêcher de nous faire payer leur crise. Prépare la risposte avec nous, rejoins EGA !

    STOP au travail précaire, Un emploi décent pour tous = Un CDI pour tous !

    Une campagne de jeunes travailleurs du Parti Socialiste de Lutte

    Le taux de chômage officiel chez les jeunes en Belgique est déjà de 21%. Avec la crise économique, un terrible chômage de masse nous attend. En même temps, nos ainés peuvent de moins en moins partir à la pension à un âge où on peut encore profiter de la vie.

    Nous perdons nos emplois par milliers pour permettre aux actionnaires de sauvegarder leur profit. Que l’on soit embauché en intérim, en CDD ou via les chèques- services, nous subissons leur crise de plein fouet car ces types d’emplois sont les premiers à disparaître. On a voulu nous faire croire que ce type de contrat flexible nous ouvrirait la porte d’un emploi stable. Mais ce qui se cache derrière ces contrats précaires, c’est la possibilité de nous jeter plus facilement à la porte, et tant pis si cela ruine nos vies. Avec les restructurations et les fermetures, même avoir un CDI en poche n’est plus une garantie de sécurité.

    Pour stopper l’hémorragie, nous avons besoin d’un plan national d’action pour l’emploi élaboré démocratiquement à la base dans nos syndicats. Les entreprises qui licencient devraient être nationalisées pour sauver les emplois : un emploi stable avec un revenu décent pour tous doit redevenir la règle. La redistribution du temps de travail à hauteur de 32h par semaine sans pertes de salaires et avec embauches compensatoires est la seule manière de combattre effectivement le chômage.

    Des emplois, pas de Racisme ! Pas de marche de la haine à Anvers !

    Résistance Internationale, la campagne du PSL contre le racisme et le fascisme

    Le NSV (Nationalistische Studenten Vereniging) organise chaque année une marche d’intimidation dans une ville étudiante flamande. La prochaine se tiendra en mars prochain à Anvers. Le NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang.

    Le NSV et le VB sont contre tous les travailleurs – immigrés, wallons mais aussi flamands. Leur politique de «diviser pour régner» sert à affaiblir les travailleurs afin de pouvoir appliquer une politique encore plus antisociale. Ils veulent solder au privé les biens publics et sont solidaires avec ceux qui licencient et qui envoient les huissiers aux piquets de grève, pas avec ceux qui valsent à la porte. Ils veulent s’attaquer aux syndicats pour que les patrons puissent exploiter et licencier encore plus librement.

    compétition entre les travailleurs pour un emploi. Sans véritable alternative à gauche, une progression des idées racistes n’est pas à exclure ; ce scénario est le rêve des partis d’extrême-droite. Même si le Front National a perdu ses élus, le terreau pour le développement de forces racistes existe encore. Participer aux mobilisations antifascistes flamandes c’est se préparer pour de futures luttes antifascistes francophones.

    Le NSV sert de réservoir à mandataires et dirigeants pour le VB. Aucun espace ne doit être laissé pour cette marche fasciste du NSV (à laquelle participe des groupes néo-nazis comme Blood&Honour ou Nation). Manifester en nombre largement supérieur permet de les isoler et de briser leur confiance. Aidenous à réussir la Manif Anti-NSV et les autres actions de Résistance Internationale.

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