Tag: Israël/Palestine

  • [PHOTOS] Manifestation nationale contre la guerre à Gaza (3)

    Ce dimanche, une manifestation nationale a eu lieu à Bruxelles afin de protester contre le terrorisme d’Etat israélien et contre l’offensive menée contre la bande de Gaza. Le cessez-le-feu temporaire na pas arrêté les horreurs subies par la population palestinienne. Le conflit n’est toujours pas résolu. Les actions de protestation et de solidarité restent donc de première importance. Cette manifestation nationale a pu compter sur la présence d’environ 5000 participants, moins que la dernière fois, alors que les attaques contre Gaza étaient plus au cœur de l’attention. Cette mobilisation n’en reste pas moins remarquable durant les vacances d’été.

    Le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) étaient bien entendu présents lors de cette manifestation, au sein d’une délégation combative aux nombreux slogans contre la guerre, le blocus, l’occupation et l’exploitation capitaliste. Dans ce bloc du cortège, on pouvait aussi trouver d’autres groupes, notamment des militants des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et un groupe de Cachemiris de gauche. Nous sommes intervenus avec un tract spécifique, un supplément à notre journal Lutte Socialiste, des affiches et des badges.

    Les photos ci-dessous sont de Jean-Marie.

  • [PHOTOS] Manifestation nationale contre la guerre à Gaza (2)

    Ce dimanche, une manifestation nationale a eu lieu à Bruxelles afin de protester contre le terrorisme d’Etat israélien et contre l’offensive menée contre la bande de Gaza. Le cessez-le-feu temporaire na pas arrêté les horreurs subies par la population palestinienne. Le conflit n’est toujours pas résolu. Les actions de protestation et de solidarité restent donc de première importance. Cette manifestation nationale a pu compter sur la présence d’environ 5000 participants, moins que la dernière fois, alors que les attaques contre Gaza étaient plus au cœur de l’attention. Cette mobilisation n’en reste pas moins remarquable durant les vacances d’été.

    Le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) étaient bien entendu présents lors de cette manifestation, au sein d’une délégation combative aux nombreux slogans contre la guerre, le blocus, l’occupation et l’exploitation capitaliste. Dans ce bloc du cortège, on pouvait aussi trouver d’autres groupes, notamment des militants des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et un groupe de Cachemiris de gauche. Nous sommes intervenus avec un tract spécifique, un supplément à notre journal Lutte Socialiste, des affiches et des badges.

    Les photos ci-dessous sont de David (Gent).

  • [PHOTOS] Manifestation nationale contre la guerre à Gaza (1)

    Ce dimanche, une manifestation nationale a eu lieu à Bruxelles afin de protester contre le terrorisme d’Etat israélien et contre l’offensive menée contre la bande de Gaza. Le cessez-le-feu temporaire na pas arrêté les horreurs subies par la population palestinienne. Le conflit n’est toujours pas résolu. Les actions de protestation et de solidarité restent donc de première importance. Cette manifestation nationale a pu compter sur la présence d’environ 5000 participants, moins que la dernière fois, alors que les attaques contre Gaza étaient plus au cœur de l’attention. Cette mobilisation n’en reste pas moins remarquable durant les vacances d’été.

    Le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) étaient bien entendu présents lors de cette manifestation, au sein d’une délégation combative aux nombreux slogans contre la guerre, le blocus, l’occupation et l’exploitation capitaliste. Dans ce bloc du cortège, on pouvait aussi trouver d’autres groupes, notamment des militants des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et un groupe de Cachemiris de gauche. Nous sommes intervenus avec un tract spécifique, un supplément à notre journal Lutte Socialiste, des affiches et des badges.

    Les photos ci-dessous sont de Taric (Liège).

  • Gaza: le cauchemar continue

    Stoppons le massacre par des actions de masse !

    Depuis des semaines, la population de Gaza fait face à un massacre barbare de la part de l’Etat israélien. Près de 2.000 Gazaouis ont été tués dont, selon les Nations Unies, 80% de civils. Un demi-million de personnes ont été forcées de fuir leurs logements et beaucoup de maisons ont été détruites. Plus de 60 Israéliens ont été tué, dont trois civils.

    Tract du PSL

    Une libération des Palestiniens est-elle possible?

    On trouve une énorme sympathie pour les Palestiniens parmi la population. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les villes du monde entier. Cette colère de la majorité face au destin des Palestiniens contraste avec l’attitude des élites dirigeantes à travers le monde.

    Dès le début, des dirigeants occidentaux comme Obama ont exprimé leur solidarité avec le gouvernement israélien. La résistance massive les a fait baisser d’un ton, mais leur soutien ne se limite pas aux mots. Chaque année, les Etats-Unis accordent plus de 3 milliard $ à Israël, dont les trois quarts sont utilisés pour acheter du matériel militaire américain !

    Les Palestiniens n’arracheront jamais leur libération en se tournant vers les puissances impérialistes, pour qui primeront toujours leurs intérêts économiques et stratégiques dans la région. Les Nations Unies – dominées par les grandes puissances mondiales – ne peuvent pas non plus offrir de solution. Des centaines de résolutions des Nations Unies ont condamné les actions du régime israélien, mais elles sont tout simplement ignorées par les Etats-Unis et Israël, sauf lorsqu’elles leurs sont utiles.

    Les Palestiniens ne peuvent pas compter non plus sur les régimes réactionnaires arabes, qui défendent la cause palestinienne dans leur propagande, mais en restent aux paroles. Si cela ne doit dépendre que des politiciens capitalistes – des deux côtés de la division nationale – le carnage se poursuivra.

    La résistance des masses est cruciale

    La solidarité internationale est importante, mais chaque réelle avancée dans l’histoire de la lutte palestinienne a été obtenue par une mobilisation active des masses palestiniennes elles-mêmes. Ce fut le cas de la Première Intifada, et plus récemment de l’offensive massive de la population de Gaza qui a brisé le siège israélien onze jours durant en 2008. Les récentes courageuses manifestations en Cisjordanie – malgré la brutale répression de l’Armée israélienne – illustrent le potentiel pour un nouveau soulèvement des masses, tout comme les grandes manifestations des Palestiniens à l’intérieur d’Israël en réponse à la répression croissance à laquelle ils sont confrontés.

    La seule façon d’obtenir un véritable Etat Palestinien, la paix et la sécurité, ce n’est pas la conclusion d’accords au sommet mais bien l’action de masse et l’organisation par la base. Les travailleurs et les pauvres dans les régions palestiniennes ne peuvent compter que sur la construction de leurs propres organisations démocratiques et indépendantes, pour organiser la défense contre la répression – y compris la défense armée – et les actions de masse pour défendre leurs droits.

    Les roquettes de Gaza reflètent le désespoir des Palestiniens dans la bande de Gaza, mais ne sont pas une menace pour le régime Israélien, militairement largement supérieur. Ces roquettes sont même contre-productives car leur caractère arbitraire renforce la peur parmi la population israélienne et le régime israélien peut instrumentaliser cette peur pour renforcer le soutien à leur politique guerrière barbare.

    Stop à la terreur d’Etat israélienne!

    Israël a construit une puissante machine militaire, estimée être la dixième armée la plus forte au monde. Mais cela ne signifie pas que l’élite israélienne est surpuissante. Au contraire, sa base sociale a progressivement été minée.

    Tout comme dans beaucoup de pays, les travailleurs sont confrontés à l’austérité et ont lutté avec des grèves et des protestations. En 2011, inspirés par les révoltes de masse au Moyen Orient et en Afrique du Nord, des centaines de milliers d’Israéliens ont participé à un mouvement pour le droit au logement, les services publics et de meilleurs salaires.

    Les travailleurs israéliens doivent construire des organisations de travailleurs indépendantes. Des telles organisations doivent soutenir la libération nationale des Palestiniens, seule base sur laquelle les travailleurs juifs israéliens pourront obtenir paix et sécurité.

    La section du Comité pour une Internationale Ouvrière (www.socialistworld.net) en Israël / Palestine et parti-frère du PSL – le Mouvement Socialiste de Lutte (http://maavak.org.il)– soutient les luttes des travailleurs en Israël et en Palestine, et participe aux manifestations communes d’Arabes et de Juifs contre l’occupation ainsi qu’aux récentes manifestions anti-guerre de Tel Aviv, Jérusalem et d’autres villes israéliennes.

    Le Mouvement Socialiste de Lutte défend les idées du socialisme ainsi que la construction de nouveaux partis des travailleurs afin d’affronter et d’écarter les partis capitalistes. Cela pourra créer les bases pour construire le socialisme démocratique en Palestine, en Israël et à travers le Moyen Orient, avec des droits garantis pour toutes les minorités.

    • Stop au siège de Gaza ! Pour le retrait immédiat de l’armée israélienne des territoires palestiniens !
    • Pour une lutte de masse des Palestiniens, sous leur propre contrôle démocratique, afin de lutter pour une véritable libération nationale !
    • Pour des organisations indépendantes de travailleurs en Palestine et en Israël !
    • Pour un Etat palestinien indépendant, socialiste et démocratique, au côté d’un Etat israélien socialiste et démocratique, avec Jérusalem comme capitale commune, droit au retour des réfugiés et garantie des droits démocratiques pour toutes les minorités, dans le cadre de la lutte pour un Moyen-Orient socialiste et pour la paix.
  • Le rôle de l’impérialisme occidental dans le conflit israélo-palestinien

    A mesure que le nombre de victimes tombées à Gaza prenait de l’ampleur, les puissances occidentales ont eu quelques déclarations de condoléances et ont appelé à un « cessez-le feu ». En Grande-Bretagne, sous la pression croissante de l’opinion publique, des fissures sont apparues au sein du gouvernement Conservateurs-Libéraux Démocrates, et la ministre des Affaires Étrangères, la baronne Warsi, a démissionné, expliquant qu’à ses yeux la politique du gouvernement concernant la bande de Gaza était « moralement indéfendable ».

    Par Niall Mulholland, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    La Maison Blanche a timidement regretté les attaques des Forces de défense israéliennes sur les écoles de l’ONU, sans pourtant blâmer explicitement l’État d’Israël. Parallèlement, le Sénat américain a voté à l’unanimité pour l’octroi de 225 millions $ pour réapprovisionner l’arsenal militaire américain et pour le système antimissile « Dôme d’acier ».

    Le dirigeant travailliste britannique Ed Miliband a finalement retrouvé sa voix dernièrement pour critiquer la position pro-israélienne du premier ministre conservateur David Cameron. Mais jusqu’à très récemment, ni les Travaillistes, ni les Conservateurs, ni les Libéraux-Démocrates n’ont trouvé utile de remettre en question le très lucratif commerce d’armes entre la Grande-Bretagne et Israël. Ce n’est que sous la pression croissante du public que des ministres disent maintenant qu’ils vont examiner la vente prévue de 8 milliards de livres sterling à Israël. Downing Street (siège du premier ministre) a cependant de suite déclaré qu’il n’était pas question d’une interdiction des ventes de matériel militaire à Israël.

    Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a condamné l’attaque israélienne à Gaza comme étant un « acte criminel » et a appelé à mettre fin à « cette folie ». Mais l’ONU – dominé qu’il est par les grandes puissances impérialistes – ne propose aucune mesure concrète face au mépris d’Israël quant au droit international, sans même parler de véritables négociations face à cette crise qui dure depuis des décennies.

    La création d’Israël

    Quel est le rôle de l’impérialisme occidental dans ce conflit sanglant ? L’Etat moderne d’Israël a été créé en 1948, après que des Juifs aient fui l’Holocauste et les persécutions nazies vers une nouvelle « patrie », qui était alors la Palestine.

    Alors que l’occupation impérialiste britannique de la Palestine prenait fin et qu’éclatait la première guerre israélo-arabe, les dirigeants sionistes de droite ont expulsé des centaines de milliers de Palestiniens, en utilisant des méthodes paramilitaires et « terroristes ». Initialement, le mouvement sioniste a tenté de jouer tant sur l’impérialisme occidental que sur l’Union Soviétique stalinienne pour trouver du soutien vers la création d’Israël. La nouvelle classe dirigeante a promis une « terre de lait et de miel » à son peuple, mais n’a au final délivré que des crises et des guerres des décennies durant. Ces dernières années, la fracture entre riches et pauvres s’est également fortement développée.

    L’une des principales raisons qui permet d’expliquer comment Israël a été en mesure de survivre est l’énorme aide économique et militaire de l’impérialisme américain. Ce dernier considère Israël comme un Etat client clé dans une région stratégiquement vitale et riches en ressources naturelles. Les Etats-Unis arment et financent Israël à hauteur de 3 milliards de dollars par an, ayant ainsi aidé à la création de la quatrième armée la plus forte au monde.

    Après une politique « d’intégration forcée » des Palestiniens sous occupation entre 1967 et la fin des années ‘80, la politique israélienne s’est orientée vers la « séparation » au cours des années 1987-1993 et de la Première Intifada («soulèvement») de masse, lorsque les élites dirigeantes ont réalisé qu’elles ne pouvaient pas tout simplement agir de la même manière que par le passé.

    Après les accords d’Oslo (1993) et la création de l’Autorité Palestinienne (PA) dirigée par le Fatah, Israël a renforcé son contrôle autour de Gaza, surtout après la seconde Intifada de 2000-2005 et l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2006. Les gouvernements israéliens successifs et les puissances occidentales ont cherché à faire chuter le Hamas du pouvoir. La bande de Gaza, la plus grande prison à ciel ouvert au monde, a été efficacement fermée et scellée.

    Israël a encouragé les divisions entre le Fatah et le Hamas. Ses énormes attaques militaires contre la bande de Gaza en 2008-9 et en 2012 étaient destinées à «tondre le gazon», c’est-à-dire à affaiblir le Hamas et à renforcer le pouvoir israélien. L’agression actuelle qui a commencé le 6 juillet est destinée à faire de même et à détruire toute tentative de réconciliation du Hamas et du Fatah.

    Le Hamas

    Mais la féroce agression militaire d’Israël a renforcé le Hamas, organisation considérée comme la seule force de résistance contre la boucherie commise par Tsahal, l’armée israélienne, même chez ses critiques les plus sévères dans la bande de Gaza. La question des droits des Palestiniens est également revenue au centre de l’attention internationale.

    Au cours de ces derniers mois, le Hamas est entré en discussion avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (Fatah), à partir d’une position de faiblesse croissante. Le Hamas avait perdu ses soutiens de Syrie et d’Iran après son refus d’accorder son soutien au régime d’Assad, confronté à une rébellion armée.

    Le Hamas est également confronté à l’hostilité du régime égyptien, qui a renversé dans le sang le précédent gouvernement dirigé par les Frères musulmans, proches alliés du Hamas. « L’économie de tunnels souterrains » entre l’Egypte et Gaza a systématiquement été attaquée par l’Égypte et le Hamas a été incapable de payer les salaires des employés du gouvernement.

    Ces développements, aggravés par le règne autoritaire du Hamas et par son incapacité à montrer une voie de sortie hors de la pauvreté et de l’oppression nationale pour les masses palestiniennes, ont entraîné une forte baisse de son soutien à Gaza. Mais les critiques formulées contre le Hamas ont naturellement été mises en sourdine lorsque la dernière attaque de Tsahal a commencé.

    Les habitants de Gaza, bien sûr, ont le droit de se défendre, mais les tirs de roquettes à partir de Gaza depuis le 6 juillet n’ont fait que refléter le désespoir des Palestiniens dans la bande de Gaza. Ces tirs ne sont aucunement dissuasifs pour le régime israélien et son écrasante supériorité militaire. Plus encore, ces attaques aveugles à la roquette contre des civils israéliens, lancées par des groupes qui ne sont pas démocratiquement contrôlés, sont contre-productives : elles provoquent une peur généralisée au sein des diverses collectivités en Israël, peur impitoyablement exploitée par le gouvernement israélien pour être en mesure d’encore plus réprimer les Palestiniens.

    Les intérêts et objectifs d’Israël et de ses alliés impérialistes occidentaux ne sont pas toujours concordants. Les pouvoirs occidentaux aimeraient voir un accord à long terme survenir entre dirigeants palestiniens et israéliens vers, selon les paroles de John Kerry, « deux Etats pour deux peuples ». Aux yeux de l’impérialisme, cela ne signifie aucunement la libération de la Palestine, mais plutôt une sorte de mini-État palestinien dirigé par une élite dirigeante docile.

    Les puissances occidentales espèrent que cela entrainerait une plus grande stabilité dans la région ainsi que la sauvegarde de leurs intérêts. Les élites dirigeantes corrompues et despotiques des États arabes, en dépit de leur soutien de parole pour les droits des Palestiniens, craignent également la création d’une Palestine indépendante, car des développements radicaux pourraient provoquer le début de la fin de leur domination.

    Après que l’Union Européenne et les États-Unis aient indiqué qu’ils étaient prêts à discuter avec un nouveau régime Hamas-Fatah, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, sous la pression de ses ministres d’extrême-droite et du puissant mouvement des colons, a fait monter les enchères. Le 12 juin, la disparition de trois étudiants israéliens en Cisjordanie a été utilisée comme justification pour lancer des opérations militaires contre Gaza et attiser les craintes israéliennes face au Hamas, au « terrorisme de roquettes » et plus tard au « terrorisme de tunnels ».

    L’objectif principal du régime israélien était de terroriser la population de Gaza et de briser la résistance palestinienne. Mais puisque les voisins d’Israël et toute la région sont dans la tourmente (la Syrie et l’Irak sont bouleversés par la guerre civile, la Jordanie et le Liban sont instables, l’Égypte est sous domination militaire, la Libye est déchirée par les seigneurs de guerre,…), l’État israélien a également voulu afficher sa puissance militaire et s’assurer un certain respect.

    Même si l’armée israélienne parvient à complètement éliminer le Hamas, d’autres groupes armés palestiniens apparaitront, peut-être même des ennemis encore plus féroces, comme les djihadistes de l’Etat islamique.

    De nouvelles explosions

    Netanyahu affirme que le conflit actuel confirme son argument selon lequel un « contrôle sécuritaire » est nécessaire sur la Cisjordanie. Cela implique de consolider l’occupation et d’étouffer le moindre espoir palestinien d’une solution à deux Etats.

    Mais cette politique ne pourra qu’enraciner encore plus profondément les divisions et assurer de nouvelles explosions et de plus terribles conflits. La population palestinienne en Israël augmente et menace même de devenir une majorité. L’élite israélienne pourrait avoir à faire face à des soulèvements en Cisjordanie et en Israël même, là où l’horloge démographique est à son désavantage. L’extrême droite israélienne va essayer de contrer ce processus en forçant de nouveaux mouvements population ou en dégradant encore plus les droits de Palestiniens vivant en Israël.

    Les défenseurs du socialisme soutiennent le droit à l’autodétermination pour les Palestiniens et appellent à l’expulsion de l’impérialisme hors de la région. Quelle force est capable d’atteindre un tel objectif? La lutte de masse des Palestiniens, sous leur propre contrôle démocratique, est un élément essentiel pour obtenir une véritable libération nationale.

    A travers la construction de mouvements et partis de masse des travailleurs dans toute la région, il sera possible de faire reculer les forces pro-capitalistes et de commencer à faire prendre forme aux idées socialistes. Une Palestine socialiste et un Israël socialiste, dans le cadre d’une confédération socialiste du Moyen-Orient, poserait les bases d’un avenir sans guerre, sans terreur et sans pauvreté.

    C’est le programme que défend courageusement le Mouvement Socialiste de Lutte (CIO) en Israël-Palestine.

  • Après des semaines de massacres, les forces israéliennes annoncent un ‘retrait’

    Une grêle de mort a déferlé sur la bande de Gaza des semaines durant. A travers le monde, les gens ont été choqués et en colère en voyant ces images d’un père palestinien transportant les restes du corps de ses enfants dans un sac en plastique ou d’autres horreurs qui sont le quotidien de la bande de Gaza.
    Le nombre de morts palestiniens augmente rapidement vers les 2000, plus de 80% de ces victimes étant des civils et parmi eux de nombreux enfants, aux dires de l’ONU. Plus de 9.000 personnes ont été blessées. Au cours de cette guerre unilatérale, 64 soldats israéliens sont également décédé, ainsi que trois civils israéliens.

    Plus de 460.000 personnes, sur une population de 1,8 million, ont été déplacées par l’armée israélienne, Tsahal, et ses attaques meurtrières. Beaucoup sont contraints de survivre dans des abris de fortune surpeuplés ou chez des proches. Une troisième attaque de missile mortel sur une école de l’ONU à Rafah, qui a tué au moins dix personnes, a démontré que nul endroit ne pouvait servir de protection contre le bombardement aveugle de Tsahal.

    La destruction des infrastructures, qui a entrainé une pénurie d’eau potable et de nombreux problèmes sanitaires, pose le grave risque de l’apparition de maladies. La plupart de la bande de Gaza ne bénéficie que de moins de deux heures d’électricité par jour. Un tiers des hôpitaux et des dizaines d’ambulances ont été détruits. Comme les morgues manquent de place, les corps des enfants sont entassés dans des congélateurs.

    D’immenses manifestations opposées à l’offensive contre Gaza et en solidarité avec les Palestiniens ont eu lieu à travers le monde. Malgré les rapports unilatéraux de la plupart des médias dominants – qui choisissent d’ignorer que l’Etat d’Israël occupe les terres palestiniennes et passent sous silence la construction de colonies illégales et le blocus de Gaza – l’opinion publique est résolument du côté des Palestiniens opprimés. La majorité des jeunes Américains s’oppose désormais à l’attaque israélienne.

    La plupart des gens voient clair à travers l’hypocrisie des puissances occidentales. Les élites dirigeantes se lavent les mains du sort des Palestiniens massacrés tout en continuant à fournir leur allié Israël en armes et en fonds pour poursuivre sa guerre meurtrière.

    Après avoir annoncé que la plupart des tunnels de Gaza avaient été détruits, Israël a déclaré un cessez-le feu de 72 heures le 4 août dernier et a ramené en retrait ses troupes, en « position défensive ». Reste à voir si ce cessez-le-feu disparaitra comme les autres et si l’armée israélienne ne va pas tout simplement recommencer ses bombardements. Après que tant de sang ait coulé, un cessez-le-feu finira bien par arriver, mais dans les extrêmes conditions de pauvreté, d’exploitation et d’oppression qui prévalent aujourd’hui, rien de fondamental ne changera pour les Palestiniens.

    Les habitants de Gaza et l’Autorité palestinienne ne peuvent compter que sur leurs propres ressources, en solidarité avec le monde du travail dans la région et à l’étranger, pour se battre et gagner une paix durable et un véritable Etat.

    De nouvelles luttes de masse contre l’oppresseur, l’Etat israélien, et contre les conditions sociales désespérées verront les travailleurs et les pauvres Palestiniens construire leur propre voix politique indépendante. Seules des idées socialistes peuvent mettre fin au système qui engendre la guerre, la terreur et la pauvreté pour les Palestiniens tout en parvenant à détacher la population israélienne de ses dirigeants de droite qui ont démontré leur incapacité à apporter la paix permanente en opprimant les Palestiniens.

  • [VIDEO] Protestation à Tel Aviv contre le bain de sang à Gaza

    Sur cette vidéo, des membres du Mouvement Socialiste de Lutte, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Israël-Palestine, peuvent être vus animant de leurs slogans la dernière manifestation tenue à Tel Aviv contre l’assaut militaire de l’Etat d’Israël contre Gaza. Le Mouvement Socialiste de Lutte contribue à exposer les mensonges de l’establishment capitaliste israélien, se bat pour la fin du siège et de l’occupation de la bande de Gaza et veut favoriser une lutte de masse unissant travailleurs et pauvres des deux côtés pour en finir avec les guerres et l’oppression du peuple palestinien et pour une paix durable ainsi que la sécurité tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens.

     

  • [VIDEO] Paul Murphy contre la guerre à Gaza

    Alors qu’il était député européen, notre camarade irlandais Paul Murphy a pris position en défense de la population palestinienne à plusieurs reprises. Il avait notamment pris part à la “Flottille de la Liberté” et avait été détenu durant plusieurs jours par l’Etat israélien.

    Le weekend dernier, Paul a participé à une grande mobilisation contre la guerre à Gaza qui s’est tenue à Dublin. Il faisait partie des orateurs.

  • Gaza : Arrêtons le massacre par des actions de masse

    En Palestine, en Israël et dans le monde

    Des familles entières brûlées vives. Des parents tués avec leurs enfants. Le quartier Shajaiya de la ville de Gaza en ruines. Plus de 1100 Palestiniens ont trouvé la mort depuis le 8 juillet, sous le déluge de feu qui ne cesse de se déverser sur cette petite bande de terre assiégée, miséreuse et très densément peuplée. Habituellement, l’Eïd Al-Fitr est un jour de réjouissances marquant la fin du Ramadan. Mais cette année, le 28-29 juillet a surtout marqué une des offensives aériennes les plus mortelles depuis le début de cette guerre, au cours de laquelle une centaine de personnes ont à nouveau perdu la vie.

    Analyse de la situation en Israël-Palestine, par Shahar Benhorin, Tnu`at Maavak Sotzyalisti / Harakat Nidal Eshteraki (Mouvement socialiste de lutte, section du CIO en Israël-Palestine, )

    Vu que l’âge moyen des 1,8 million d’habitants n’est que de 17 ans, un très grand nombre de victimes des cruels bombardements israéliens sont des enfants. La plupart des résidents tués n’avaient jamais participé à un combat de leur vie. Il semble que 6000 personnes aient été gravement blessées jusqu’ici, sans compter les dizaines de milliers qui souffrent à présent de chocs psychologiques. De nombreuses personnes ont également perdu leur maison. Plus de 100.000 personnes sont des déplacés internes.

    La seule centrale électrique du territoire a été endommagée, à tel point qu’on ne pourra pas la réparer avant l’année prochaine. Avant la guerre, le courant provenant de cette centrale et celui acheté à Israël permettait aux habitants d’avoir l’électricité chez eux quelques heures tous les jours. Mais à présent, il n’y a plus ni électricité, ni eau, ni système d’évacuation.

    Personne ne peut être à l’abri à Gaza, et il n’y a nulle part où aller. Chaque nouvelle phase du conflit est encore plus brutale que la précédente. Parmi les lieux bombardés, on retrouve l’école de l’Office de secours et de travaux des Nations unies, l’hôpital de Waffa, des mosquées,… tout cela démontre encore une fois le cynisme de la propagande israélienne, qui tente de présenter le meurtre de masse de la population civile comme étant autant de “malheureux accidents”. Certaines personnes ont été tuées par des “tirs d’avertissement” envoyés sur ces bâtiments avant d’y balancer les missiles qui vont les incendier. Ces méthodes “humanitaires” d’avertissement de la population ne sont que des outils de propagande utilisés pour camoufler la véritable nature de ce terrorisme d’État.

    Les mensonges répétés sans cesse par le gouvernement israélien, qui parle d’une guerre “défensive”, du fait qu’il n’y a “pas le choix”, contrastent fortement avec toute analyse à tête reposée du rapport de force et de l’ensemble du contexte d’agression systématique militaire et économique et de super-oppression de la population de Gaza par Israël.

    Cette propagande est également réfutée par le fait que cette guerre a fait relativement peu de victimes israéliennes. Trois civils en Israël sont décédés de manière tragique. 53 soldats israéliens sont morts, pour rien – ce seul bilan est à lui seul déjà supérieur au nombre de personnes tuées par les tirs de missiles et mortiers effectués par le Hamas et autres milices palestiniennes depuis la Bande de Gaza sur les douze dernières années.

    Cependant, dans cette guerre, le système de “Dôme de fer” mis en place par Israël intercepte presque tous les missiles identifiés comme dangereux pour la vie des civils. Ce n’est pas pour rien que sur les trois civils qui ont perdu leur vie en Israël, un seul a été tué par un missile – il s’agissait d’ailleurs d’un Bédouin du sud d’Israël qui, tout comme des dizaines de milliers de Bédouins dans le Sud (une population arabe dont l’occupation traditionnelle est l’élevage nomade dans le désert), ne bénéficiait d’aucune protection, vu la politique raciste suivie par l’État israélien. Cette personne vivait dans un campement, qui n’a pas le statut de village officiellement reconnu, ce qui fait que les habitants n’ont pas le droit d’y construire un abri anti-bombes. Ce village n’apparaît pas sur la carte, et donc le système “Dôme de fer” se contente d’ignorer les missiles qui tombent sur la tête de ces gens. Les autres personnes ont été tuées par des éclats de mortier à portée courte – l’une de ces personnes étaient un manœuvre immigré thaïlandais, forcé par son patron de poursuivre le travail dans la plantation malgré les tirs.

    Les pertes israéliennes depuis que l’invasion terrestre a démarré le 18 juillet sont les plus grandes jamais subies lors d’une offensive militaire sur la Bande de Gaza, y compris durant les intifadas. Toutefois, cette fois-ci, cela ne s’est pas traduit en une baisse soudaine du soutien à la guerre parmi le public juif israélien, comme les autres fois, parce que la crainte des missiles ou de la possibilité d’une attaque sur la population via les tunnels construits par le Hamas de Gaza en Israël est telle qu’elle a donné naissance à une véritable psychose nationaliste et chauvine.

    Bien que les sondages sont souvent manipulés et ne prennent généralement pas en compte la population non juive (qui compte tout de même pour 25 % de la population), il semblerait que parmi le public juif israélien, une immense majorité de 85 % est opposée à tout cessez le feu et se déclare en faveur de la poursuite de la guerre, cette majorité s’étant accrue après le début de l’invasion terrestre.

    Ce sentiment réactionnaire a été induit par la crainte des missiles qui a été exploitée par le gouvernement, mais aussi par le fait que bon nombre d’entre eux ont l’idée qu’un cessez-le-feu à présent serait prématuré et ne permettrait pas d’atteindre les objectifs promis par le gouvernement en termes de sécurité, comme cela s’est produit dans le passé. Mais la réalité est qu’après trois semaines de guerre et de boucherie, le Hamas continue toujours à lancer ses missiles sur Tel Aviv et sur d’autres villes israéliennes. Le désespoir en pousse même certains à se dire que seul le massacre de l’ensemble de la population de la Bande de Gaza garantira la sécurité de la population israélienne, mais ce n’est qu’illusion, et une fois de plus, il leur faudra déchanter.

    Les soi-disant “pourparlers de paix”

    Comment en est-on arrivé là ? Neuf mois de négociations autant formelles qu’inutiles entre Israël et l’OLP (Organisation de la libération de la Palestine) se sont effondrés en avril, après une série de provocations de la part du gouvernement Netnayahu. Toute cette période de négociations n’avait en réalité pour autre but que de cacher l’intensification des attaques sur les Palestiniens, y compris le meurtre de 61 Palestiniens dans les territoires occupés, la destruction de centaines de maisons de Palestiniens, et l’extension des colonies juives en Cisjordanie et dans Jérusalem-Est.

    Le siège de Gaza s’est renforcé, violant l’accord de cessez-le-feu signé par Israël à la fin de la dernière guerre, en novembre 2012, lorsque le gouvernement Netanyahu s’était vu contraint malgré lui de relâcher le siège, en laissant un peu plus d’espace à Gaza pour la pêche et l’agriculture. Au lieu de ça, l’armée israélienne a tiré à balle réelles sur les pêcheurs palestiniens qui se trouvaient “trop près” de la frontière. Pendant ce temps, les dirigeants palestiniens du Hamas (le parti islamiste au pouvoir à Gaza) et du Fatah (le parti bourgeois de Mahmud Abbas qui dirige la Cisjordanie) se voyaient poussés à entamer de longues négociations en vue d’établir un gouvernement de coalition pour une Autorité palestinienne unifiée, afin de mettre un terme (du moins formellement) à la division entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza, qui ont à présent chacune leur propre Autorité palestinienne.

    Les dirigeants israéliens ont tout fait pour chasser le Hamas de cette coalition et l’empêcher de participer aux élections. À cause de ça, le gouvernement israélien s’est retrouvé fortement isolé parmi la “communauté internationale”, allant jusqu’à perdre le soutien de ses partenaires américains. Le 30 avril, pour la première fois depuis le cessez-le-feu de 2012, Israël a assassiné un militant du Hamas dans la Bande de Gaza (un commandant de milice). À ce moment-là, on voyait fortement diminuer le nombre de projectiles tirés depuis Gaza, après une série de tirs fournis en mars organisés par l’organisation du “Djihad islamique” après que trois de ses combattants aient été tués par Israël. En mai, seuls quatre missiles ont été tirés. Le 11 juin, une tentative d’assassinat par Israël d’un officier de police du Hamas a causé la mort d’un garçon âgé de sept ans, décédé de ses blessures quelques jours après l’attaque.

    Le lendemain, trois jeunes israéliens ont disparu en Cisjordanie. On a retrouvé un peu plus tard leurs corps, abattus par un petit groupe terroriste, que Netanyahu et ses amis se sont empressés de désigner comme étant liés au Hamas. Néanmoins, un porte-parole de la police israélienne avouait il y a quelques jours que la position de la police est que ce meurtre n’avait sans doute été ni planifié, ni ordonné par le Hamas. Cela n’a pas empêché Netanyahu d’utiliser la situation pour affirmer que le Hamas était responsable et allait « devoir payer », allant jusqu’à cacher pendant un moment aux yeux du public israélien le fait que les jeunes avaient déjà été retrouvés morts afin de manipuler les émotions de la population.

    Il a donc ordonné un raid sur la Cisjordanie, d’une brutalité telle qu’on n’en avait plus vue depuis des années, avec le meurtre de plusieurs manifestants et l’arrestation de centaines de militants palestiniens accusés d’être membres du Hamas – y compris plusieurs députés de l’Autorité palestinienne. Parmi les personnes arrêtées figuraient aussi 50 anciens prisonniers, qui avaient été libérés en 2011 dans le cadre d’un accord pour récupérer le soldat israélien Shalit, et qui n’ont rien à voir avec cette affaire-ci. Lorsque les corps ont finalement été retrouvés, Netanyahu et son entourage ont hurlé « Vengeance », ce qui a à nouveau enflammé les tensions nationalistes. Des bandes racistes, dirigées par des éléments néofascistes (dits “kahanistes”), ont attaqué des travailleurs et passants arabes et palestiniens. Un jeune palestinien a été enlevé dans Jérusalem-Est, et a été battu jusqu’au sang avant d’être brûlé vif.

    Des manifestations et émeutes de Palestiniens se sont déclenchées à Jérusalem-Est et en Israël, tandis que les différentes milices à Gaza ont repris les tirs de missiles. Le bras armé du Hamas, les brigades Izz al-Din al-Qassam, se sont elles aussi impliquées. Le gouvernement Netanyahu, qui est à l’origine de l’escalade de la violence, a rela?ché son contrôle sur les évènements. Cette guerre à Gaza est avant tout un conflit destiné à relever l’aura du régime israélien et le prestige de son gouvernement, en se donnant l’air de répliquer et de venger les jeunes Israéliens, tout en gagnant du temps en faisant semblant d’avoir trouvé une solution au problème de la sécurité de la population israélienne.

    Un désespoir tragique

    En réalité, la stratégie sécuritaire de droite est un échec sur toute la ligne. La politique de siège et les différentes offensives militaires sanglantes sur la Bande de Gaza qui étaient censées mettre à bas le Hamas n’ont en réalité fait que renforcer son pouvoir ainsi que celui des autres milices, qui possèdent aujourd’hui des missiles encore plus avancés. Ces attaques ont semé le désespoir, la désolation la mort et la destruction, et ce faisant, n’ont fait qu’encourager le sentiment de vengeance qui pousse à accomplir des actes terroristes à l’encontre des citoyens israéliens.

    Amira Hass, une des rares journalistes israéliennes à avoir conservé son honnêteté, qui a vécu pendant des décennies dans les territoires occupés, décrit ainsi la trajectoire de crise suivie par le régime israélien : « Ceux qui ont rejeté la proposition de paix conclue avec le Fatah et Yasser Arafat, qui prévoyait la création de deux États côte à côte, ont maintenu reçu Haniyeh, le Hamas et les campagnes de boycott, désinvestissement et sanctions. Ces mêmes personnes, qui ont transformé Gaza en un immense camp d’internement destiné à punir 1,8 millions d’êtres humains, ne devraient être surprise de voir ces personnes creuser des tunnels pour tenter de s’évader. Ces personnes qui ont semé l’étouffement, le siège et l’isolation, récoltent des tirs de missiles. Ceux qui depuis 47 ans traversent la Ligne verte impunément, exproprient les terrains de la population et nuisent sans arrêt à la population par leurs raids, leurs fusillades et leurs colonies – n’ont aucun droit de verser des larmes de crocodile en parlant du terrorisme perpétré par les Palestininens contre les civils » (21 juilet, Haaretz).

    À présent, comme Netanyahu lui-même l’admet à contre-cœur, le régime israélien ne cherche même plus à renverser le Hamas dans la Bande de Gaza sur le court terme, parce qu’il n’est pas certain de quelles forces pourraient survenir à sa place. Déjà, on commence à voir à Gaza certains groupes apparemment liées au Da`esh (État islamique en Iraq et au Levant). Pendant que le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, appelle à la prise en charge militaire complète de Gaza (ce qui contredit le discours qu’il tenait dans le passé, en faveur du « désengagement complet »), le cabinet de sécurité du gouvernement israélien a défini le but de cette guerre comme suit : « Enraciner une stabilité sécuritaire et une tranquillité sur le long terme dans l’arène palestinienne, pour aller vers la stabilisation sociale et économique avec le Hamas en tant qu’entité responsable, affaiblie militairement, confinée à Gaza et chargée d’y maintenir l’ordre ».

    L’attaque actuelle sur Gaza démontre également à quel point la situation s’est détériorée dans la région depuis les spectaculaires émeutes populaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord en 2011. Lorsque le précédent gouvernement Netanyahu avait lancé la dernière guerre sur Gaza en 2012, il n’avait pas osé aller plus loin qu’une semaine, ni déclencher une offensive terrestre. Quelques jours plus tard, les ministres des Affaires étrangères de Tunisie et d’Égypte étaient déjà partis en visite à Gaza, et le gouvernement israélien craignait à la fois la remise en question de la paix avec l’Égypte et la propagande parmi les Palestiniens. Mais à présent, vu la solidarité arrogante et criminelle donnée à Israël par le nouveau président égyptien al-Sissi – qui est même allé jusqu’à justifier la position d’Israël – vu aussi le soutien explicite de la part de puissances internationales, Israël a une bien plus grande marge pour perpétrer ses actes de barbarie. Il semble que la guerre actuelle sera encore plus longue et encore plus meurtrière que le massacre horrible de 2008-9.

    Problèmes sociaux et économiques

    La guerre semble également être utilisée par ce gouvernement pour détourner l’attention de la population de la crise sociale et des problèmes économiques qui s’aggravent en Israël elle-même. Alors qu’on voit une sérieuse baisse de la croissance de l’économie israélienne, le gouvernement est en ce moment, en pleine guerre, en train d’effectuer toute une série d’attaques contre sa propre population dont d’importants plans de privatisations.

    Cependant, le régime se dirige rapidement vers une crise majeure à la sortie de la guerre. On le voit déjà avec des sorties publiques entre ministres d’un mordant sans précédent, surtout en pleine guerre, où chacun cherche à renvoyer à quelqu’un d’autre la responsabilité pour l’immense crise qui se fait plus vive de jours en jours. Malgré le fanfaronnage autour de la destruction de 20 tunnels du Hamas à Gaza, que le gouvernement cherche à présenter comme étant une preuve de victoire stratégique, il y a très peu de chances qu’ils parviennent à s’en sortir la tête haute. Après de nouveaux tirs de missiles vers le centre d’Israël, qui ont forcé de nombreuses compagnies aériennes à annuler leurs vols vers le pays, des combattants palestiniens ont à nouveau traversé la frontière via un tunnel, le lundi 28 juillet, pour abattre cinq soldats israéliens. Aucun des problèmes fondamentaux n’a disparu.

    Le gouvernement israélien a beau gesticuler en exigeant la démilitarisation de Gaza, la fin des missiles et des tunnels, il est très peu probable que le Hamas accepte. Cette revendication de démilitarisation unilatérale signifierait que l’État d’Israël conserverait l’ensemble de ses moyens d’agression militaire envers les Palestiniens. Quand bien même le Hamas ferait mine d’accepter de rendre les armes de manière formelle, il n’y a aucune chance qu’ils rendent toutes les armes.

    Le Hamas n’a toujours pas concédé grand-chose aux demandes d’Israël. Il était en sérieuse perte de popularité avant la guerre, mais à présent, il est parvenu à rassembler un large soutien en tant que force de “protection”. Les tentatives du dirigeant du Hamas Khaled Mash`al de jouer un rôle de dirigeant national, mettant de côté les divisions religieuses et sectaires, ont quelques similarités à la rhétorique de Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, pendant la guerre entre Israël et le Liban en 2006. À présent, le gouvernement israélien fait face à une situation dans laquelle la collaboration d’al-Sissi a fait perdre à l’Égypte son statut de partenaire de négociation fiable aux yeux du Hamas. Les dirigeants israéliens insistent sur la “proposition égyptienne” (peut-être avec une influence saoudienne), qui a été définie sans l’approbation du Hamas, parce qu’ils veulent éviter toute implication de la Turquie et du Qatar dans les négociations de paix, vu que ces pays soutiennent le Hamas.

    Bien que les principales revendications avancées par le Hamas et par le Djihad islamique soient dirigées contre le siège de Gaza organisé par Israël et l’Égypte et contre les agressions israéliennes, le gouvernement Netanyahu ne peut se permettre d’accepter la moindre d’entre elle, parce que cela porterait un grand coup à son prestige et risquerait de le faire paraitre comme étant le perdant sur le plan politique, malgré l’engagement d’une force militaire massive. C’est ce qui a poussé le gouvernement à rejeter les appels de Obama et du Conseil de sécurité des Nations-Unies à un cessez-le-feu immédiat – cela ne peut qu’approfondir l’isolement du régime israélien sur la scène internationale.

    Le mouvement antiguerre

    Après cette guerre, les critiques et la contestation à l’encontre d’Israël vont certainement redoubler, et l’ampleur des manifestations de solidarité avec Gaza partout dans le monde confirme cette perspective. Un autre facteur d’inquiétude pour le gouvernement israélien et ses partenaires internationaux est la crainte que se produise une vague de radicalisation parmi les communautés palestiniennes de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et au sein d’Israël.

    À la suite du massacre du quartier Shajaiya dans la ville de Gaza, au cours duquel plus de cent personnes ont été tuées, une grève d’opposition à la guerre a été organisée le lundi 21 juillet par les syndicats des travailleurs palestiniens en Cisjordanie et par le Comité suprême de la communauté arabo-palestinienne en Israël. Vu le manque de soutien de la part des syndicats – le principal syndicat israélien Histadrut ayant scandaleusement décidé de soutenir la guerre – cette grève n’a pas eu un caractère proprement ouvrier, mais on a également vu de nombreuses petites entreprises, boutiques, ateliers, etc. fermer, et même certaines agences locales des banques israéliennes, dont les gérants craignaient de rompre la grève.

    Le jeudi 24 juillet, des dizaines de milliers de gens ont manifesté en Cisjordanie. On voit ainsi petit à petit émerger la véritable force capable d’empêcher la réaction furieuse et la folie du massacre : la lutte de masse, que le Hamas et le Fatah évitent depuis des années à tout prix et de manière très consciente par tous leurs plans qui ne mènent qu’à l’impasse. Bien qu’il ne s’agisse pas encore d’une insurrection de masse, les manifestations étaient organisées partout en Cisjordanie. La plus grande marche s’est déroulée du camp de réfugié de Al-Am`ari, près de Ramallah, vers le poste de contrôle de Qalandiya. 20 000 personnes y étaient présentes. Ce n’était pas la plus grande manifestation palestinienne contre l’attaque sur Gaza, mais c’était une des plus grandes manifestations jamais vues en Cisjordanie depuis des années (voir cette vidéo).

    Les manifestants ont repris des appels à la solidarité avec les résidents de Gaza, et ont marché héroïquement sous une lourde répression militaire. Une barricade de pneus enflammés a été érigée pour bloquer l’attaque de l’armée, des feux d’artifice ont été tirés, et plusieurs jeunes ont balancé des pierres et des cocktails Molotov contre les soldats. À Bethlehem, des véhicules et des containers à ordure ont été utilisés pour dresser des barricades. Des milliers de gens sont descendus à Naplouse. Une manifestation très militante a aussi eu lieu devant la colonie de Bet-El près de Ramallah.

    Neuf manifestants ont été tués par l’armée israélienne, et un autre par un colon, qui tentaient de les disperser. Cela montre la nécessité et l’importance de faire passer la lutte au stade supérieur en organisant des comités populaires démocratiques de type agora, afin de mobiliser et de coordonner les actions et manifestations et d’assurer leur protection – y compris par les armes, mais sous contrôle démocratique.

    En Israël même, on a vu des manifestations rassemblant des milliers de Palestiniens à Nazareth, à Kfar Kana et à Umm Al-Fahem, malgré l’arrestation de centaines de Palestiniens israéliens et de résidents de Jérusalem-Est en juillet. Tout cela coïncide avec la manifestation antiguerre qui a rassemblé 6000 personnes le samedi 26 juillet dans le centre de Tel-Aviv, dont la plupart des participants étaient juifs ; il s’agit jusqu’ici de la plus grande manifestation antiguerre en Israël. Des milliers de personnes étaient présentes malgré le fait que les actions précédentes étaient plus petites et étaient attaquées par des “patriotes” juifs d’extrême-droite (qui s’en sont entre autre pris à nos camarades du Mouvement de lutte socialiste). Ces gens sont venus aussi malgré le fait que cette manifestation n’était soutenue par aucun parti politique de l’establishment israélien, même pas par le parti Meretz (“Énergie”, un parti nationaliste libéral de “gauche”, qui a soutenu la guerre mais appelle maintenant à un cessez-le-feu). Et malgré le fait que la police ait annoncé à la radio et à la télé une heure avant l’évènement qu’il avait été annulé, avant de finalement décider de l’autoriser à nouveau.

    Certains manifestants ont été battus à la fin de l’action, et le même jour, deux Palestiniens ont été tabassés et presque lynchés à Jérusalem par l’extrême-droite. Mais ces milliers de gens ont certainement pu donner confiance à d’autres milliers de gens dans le fait qu’il est possible de s’opposer à la guerre, ce qui présage du bon pour l’avenir du mouvement. Dans ce sens, l’action du 26 juillet peut être considérée comme un point tournant.

    Vers un État palestinien

    Le Mouvement Socialiste de Lutte, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Israël-Palestine, est en pleine solidarité avec le peuple palestinien contre les agressions brutales et barbares d’Israël mais aussi avec la population israélienne qui souffre également des conséquences de la guerre. Derrière le sentiment chauvin arrogant qui vit en ce moment parmi la majorité des travailleurs israéliens, se cache l’envie de parvenir à des solutions fondamentales. Netanyahu démontre chaque jour de manière un peu plus flagrante qu’en réalité il est contre toute idée d’un État palestinien indépendant à côté d’Israël.

    Les couches de la classe dirigeante israélienne qu’il représente ne considèrent pas qu’il soit dans leur intérêt de voir l’émergence d’un État palestinien indépendant et vivable. Ces capitalistes – ainsi que beaucoup de membres de la classe dirigeante américaine – craignent qu’un État palestinien ne les aiderait pas à résoudre le conflit national et la situation dans la région, mais au contraire, que cet État serait contrôlé par des forces politiques imprévisibles de leur point de vue et renforcé militairement, et se mettrait à revendiquer des territoires et des ressources, ce qui constituerait par conséquent un facteur d’instabilité et de radicalisation majeur dans la région, englobant par dessus le marché les communautés de Palestiniens vivant en Israël et dans la diaspora.

    Netanyahu a récemment déclaré que : « Nous n’accepterons jamais le moindre accord qui nous contraindrait à abandonner le contrôle de la sécurité sur le territoire à l’ouest du fleuve Jourdain ». Ce manque flagrant de volonté politique de la part du régime israélien, qui refuse de concéder la moindre forme d’État indépendant, joue clairement un rôle dans la perpétuation de ce conflit sanglant. Les travailleurs juifs israéliens vont finalement tirer la conclusion que tant qu’ils se rangent du côté de leurs propres exploiteurs et oppresseurs contre les Palestiniens, ils n’obtiendront jamais la moindre sécurité, paix ni justice sociale.

    La tâche des forces socialistes est d’expliquer sans relâche et de manière cohérente la nécessité pour les travailleurs israéliens de lutter pour les enjeux économiques du moment mais tout en soutenant les droits des Palestiniens, car c’est là la première étape vers une paix équitable, avec la fin du siège, de l’occupation, des colonies et de toute forme d’oppression des Palestiniens ; la fin aussi de tous les privilèges nationaux et discriminations envers n’importe quel groupe, et l’application dans la pratique du droit égal à l’auto-détermination. Cela signifie la mise sur pied d’un véritable État palestinien indépendant, égalitaire, démocratique et socialiste, à côté d’un Israël socialiste et démocratique, avec deux capitales à Jérusalem et des droits équitables pour les minorités, tout cela dans le cadre de la lutte pour un Moyen-Orient socialiste.

  • Quelques autres photos de la manifestation nationale contre la guerre à Gaza

    Voici ci-dessous une nouvelle série de photos prises durant la manifestation massive de solidarité avec le peuple palestiniens qui s’est tenue dimanche dernier dans les rues de Bruxelles. Ce reportage-photos a été réalisé par PPICS.

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