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  • Israël/Palestine : participation record à la conférence ”Socialisme”

    Un mécontentement grandissant dans la société engendre un intérêt pour les idées socialistes

    Plus de 160 participants ont récemment pris part à la conférence ”Socialisme” organisée par le Mouvement Socialiste de Lutte (Socialist Struggle Movement, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Israël/palestine). Il s’agissait de la sixième année où un tel événement était organisé, et il s’agit à ce jour de la plus grande édition. Elle a réuni des militants israéliens et palestiniens, des syndicalistes et des socialistes actifs dans différents domaines. La très bonne participation à cet événement n’est qu’une des nombreuses indications illustrant qu’une couche croissante de la société est à la recherche d’une alternative à la politique raciste et pro-capitaliste du gouvernement Netanyahu. Cela ouvre la voie à un intérêt croissant pour les idées socialistes.

    Yasha Marmer, Socialist Struggle Movement (SSM, CIO-Israël/Palestine)

    Cette conférence, qui s’est tenue vers la fin de l’année 2013, a duré deux jours et comprenait plus de 10 sessions de discussion différentes, sur la lutte contre l’austérité et le coût élevé de la vie, sur l’expropriation continue des masses palestiniennes et la lutte pour une solution juste et équitable; sur le processus révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord; sur la lutte contre le sexisme ou encore sur la crise mondiale du capitalisme et le combat pour une alternative socialiste.

    L’une des caractéristiques qui rend ce type d’événement véritablement unique est d’avoir l’occasion d’entendre des orateurs de la toute première ligne de front de la lutte sociale. Cette année, ce fut tout particulièrement une réussite.

    L’événement a accueilli des militants israéliens et palestiniens et des activistes membres de six syndicats différents, à côté de militants impliqués dans le combat contre le plan Prawer (un plan raciste visant les bédouins, sur lequel le gouvernement a dû provisoirement reculer), d’habitants impliqués dans la lutte contre les expulsions de maisons ou encore d’activistes de mouvements sociaux et d’initiatives antisexistes en lutte contre la ”culture du viol”. Tamar Gozhansky, un ancien député de gauche très connu de Hadash / AlJaba (Front démocratique pour la paix et l’égalité), et Daphni Leaf, figure de proue du mouvement de protestation massif de 2011 (ce mouvement avait vu un demi-million de personnes descendre dans les rues, dans le cadre des révoltes de masses qui ont suivi la révolution tunisienne, NDT), ont également pris la parole. Le dirigeant des cheminots devenu bête noire du régime, Gilla Edrai, a quant à lui envoyé ses salutations à l’assemblée.

    Non aux expulsions, non à la politique du ”diviser pour régner”

    La conférence a débuté avec deux discussions parallèles, l’une portant sur la lutte contre le sexisme l’autre sur lutte pour un logement décent. La seconde a été introduite par Neta Most (SSM) et a couvert à la fois la lutte pour des logements publics et contre les expulsions motivées par le profit ainsi que la lutte contre l’expropriation raciste des Bédouins arabes du Néguev/Naqab. L’un des orateurs, Amir Abu-Qvidar, est un résident du village bédouin ”non reconnu” par les autorités, il a expliqué la logique raciste qui se trouve derrière le plan Prawer qui menace d’exproprier de leurs terres et maisons entre 30 et 40.000 citoyens arabes de l’Etat d’Israël (plus sur le Plan Prawer (en anglais)). Rozin Basharat, qui participe également à cette lutte contre le plan Prawer, a parlé de son expérience sur le terrain, du rôle majeur joué par les Palestiniennes dans la lutte ainsi que de leur place dans la lutte globale contre l’expropriation et l’oppression nationale.

    Yossi Cohen, porte-parole des résidents de l’un des quartiers de Tel Aviv menacé d’expulsion, a également parlé lors de cette session. Dans son cas, l’expulsion est lancée par un des plus grands magnats de l’immobilier en Israël, Itzhak Techouva, qui veut construire des logements de luxe.

    La discussion a donc porté sur deux luttes différentes concernant le logement et la dignité d’existence, mais qui sont loin d’être séparées.

    La discussion a mis l’accent sur les défis de la période qui nous fait face, mais aussi sur la possibilité de lier ces mobilisations entre elles – ce qui est une nécessité cruciale – et de surmonter la politique de diviser-pour-régner de l’élite capitaliste israélienne.

    Une vague de syndicalisation

    Plus tard dans la journée, les syndicalistes de différents lieux de travail se sont réunis pour discuter du développement sans précédent de la syndicalisation et des luttes syndicales de l’année écoulée, en parallèle avec les attaques du gouvernement contre le mouvement organisé des travailleurs. Parmi les orateurs se trouvait Shlomi Sheked-Almozalino, dirigeant syndical à l’entreprise de télécommunications Pelephone. Shlomi a raconté comment les travailleurs y ont remporté des victoires après une dure bataille pour la reconnaissance des syndicats dans l’entreprise. Ils ont ainsi pu avoir leur première convention collective de travail, qui couvre les 3000 salariés de l’entreprise. La lutte et la victoire des travailleurs de Pelephone constituent l’un des symboles de la vague actuelle de syndicalisation. Plus de 25.000 travailleurs ont rejoint les rangs syndicaux au cours de l’année 2013 uniquement.

    Yasser Abu Arish du comité d’action des travailleurs de la société de crédit Leumi Card (qui regroupe 1200 travailleurs) a parlé de la lutte – toujours en cours – pour arracher une première convention collective de travail dans cette entreprise ainsi que de la façon dont la syndicalisation peut aider à combattre la discrimination raciste qui existe contre les Arabes-palestiniens sur le marché de l’emploi israélien, ce dont il a personnellement fait l’expérience.

    Parmi les autres orateurs se trouvaient Naor Kapulnik, un militant du SSM qui participe également à cette lutte pour la syndicalisation des travailleurs dans une société de crédit; Anat Heyman, dirigeant d’un combat similaire à HaKameri, le plus grand théâtre de Tel-Aviv; et Hadas Zuqrat du secrétariat du syndicat des travailleurs sociaux.

    Les syndicalistes réunis étaient de divers horizons, du syndicat Histadrout (principal syndicat israélien) à ”Pouvoir aux travailleurs”. C’est assez inhabituel étant donné le manque de forums de discussion et de coordination entre syndicalistes, y compris au sein d’Histadrout. Il s’agit du résultat des politiques de droite menées par la direction d’Histadrout.

    L’une des propositions du SSM discutée était justement la création d’un tel forum pour que la base syndicale puisse discuter, dans le but de coordonner et de développer les luttes ainsi que pour faire pression sur les syndicats afin de résister ensemble à l’offensive des patrons et du gouvernement. Cette idée a reçu un large soutien des syndicalistes présents, tant de la tribune que du public, parmi lequel se trouvaient le dirigeant du syndicat des journalistes Maariv et Ami Vatury, de la direction de ”Pouvoir aux travailleurs”.

    La conférence s’est poursuivie par une séance portant sur la lutte contre l’austérité et la cherté de la vie et d’une autre abordant la lutte contre l’occupation et pour une solution socialiste au conflit israélo-palestinien. Cette seconde session a été suivie par de nombreux jeunes et comprenait une introduction effectuée par Shahar Ben-Khorin (SSM) qui a parlé de l’incapacité des négociations en cours à satisfaire toutes les aspirations nationales ou sociales des masses palestiniennes ou à apporter une paix durable. Il a tiré quelques conclusions de l’échec des accords d’Oslo, des soulèvements palestiniens de masse – les Intifadas – et de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Shahar a parlé de la nécessité de développer des forces basées sur la classe des travailleurs autour d’un programme socialiste, des deux côtés de la division nationale, afin de mener la lutte pour l’égalité des droits et pour l’autodétermination, dans le cadre du combat pour une transformation socialiste de la société dans cette région minée par la guerre et la pauvreté.

    Appel pour un nouveau front socialiste

    La séance de clôture de la conférence, le lendemain, a porté sur la construction d’une alternative politique face aux partis pro-capitalistes. L’impact du profond mouvement de masse de 2011 est toujours présent et de nouveaux combats contre le gouvernement sont à venir.

    Les orateurs de cette discussion étaient Or-Ly Barlev, militant des mouvements sociaux; Shelly Dvir, conseillère nouvellement élue à Tel-Aviv; Inbal Hermony, syndicaliste de premier plan du syndicat des travailleurs sociaux; Tamar Gozhansky, ancien député de Hadash / AlJaba et du Parti communiste; et Eyal Atsei Pri du Mouvement du SSM.

    La session a commencé avec la projection d’une vidéo de la victoire électorale de Kshama Sawant à Seattle, aux États-Unis. Ensuite, Yasha Marmer (SSM) a introduit la discussion en demandant aux intervenants ce qui empêchait pareille victoire de ce produire dans le pays. Il a également présenté l’appel du SSM pour le lancement d’un nouveau front socialiste destiné à rassembler les travailleurs et les jeunes des deux côtés de la frontière nationale, dont beaucoup sont maintenant en lutte. Alors que la question nationale pose de grands défis pour la construction d’un mouvement qui cherche à unir les Juifs et les Arabes dans leur lutte pour une alternative socialiste, les militants du SSM et d’autres intervenants ont souligné le grand potentiel qui existe dans la société pour un tel mouvement étant donné le contexte de la région et les récents développements internationaux.

    Gozhansky a exprimé son soutien à la construction d’un tel front des forces socialistes et a proposé d’engager des discussion en ce sens avec le SSM et d’autres forces. D’autres orateurs ont évoqué la nécessité de la construction d’un large mouvement de lutte pour un changement révolutionnaire. Cette session était donc un excellent point de départ pour que différentes forces de la gauche socialiste discutent de leur développement et des efforts destinés à unir la classe des travailleurs de tous les milieux dans le combat pour un changement de société.

  • Ariel Sharon : Mort de l’architecte brutal de crimes monstrueux

    Le boucher de Sabra et Chatila est mort. Ariel Sharon, connu autrefois comme le ‘‘père des colonies israéliennes’’, est décédé après avoir passé huit ans dans un semi-coma, à la suite d’une attaque cérébrale survenue alors qu’il était encore Premier ministre, en janvier 2006. A travers le monde, de nombreux dirigeants capitalistes – qu’ils soient toujours en fonction ou non – ont tenu à exprimer leur sympathie, leur chagrin et même leur admiration pour cet ancien général et homme politique israélien. Main dans la main avec les médias dominants à l’extérieur du monde arabe, ils tentent de réécrire l’histoire et de travestir ce criminel de guerre en un courageux combattant de la paix.

    Par Shahar Benhorin, Maavak Sozialisti (CIO-Israël/Palestine)

    Georges W. Bush a dit de lui qu’il était ‘‘un guerrier et partenaire de longue date pour assurer la sécurité de la Terre Sainte et pour un meilleur et pacifique Moyen-Orient’’. Le Premier ministre britannique David Cameron a quant à lui déclaré qu’en tant que Premier ministre, ‘‘il avait pris des décisions courageuses et controversées à la recherche de la paix, avant d’être si tragiquement incapacité’’.

    En partisan inconditionnel du thatchérisme et du néolibéralisme le plus dur, les gouvernements dirigés par Sharon ont instauré des mesures néolibérales agressives, ont réprimé des grèves et sont directement responsables de la forte augmentation de la pauvreté dans la société israélienne. Un tiers des enfants y vivent sous le seuil de pauvreté. D’autre part, l’histoire de la vie de Sharon comprend bon nombre de crimes parmi les plus horribles crimes par le régime israélien contre le peuple palestinien.

    Il a pris part à la guerre israélo-arabe de 1948 en tant que commandant de détachement. Des centaines d’habitants ont été tués et des dizaines de milliers déracinés dans le cadre de ce nettoyage ethnique depuis lors connu comme la Nakba palestinienne (la catastrophe). En 1953, plus de 60 Palestiniens ont été tués dans le village de Qibya, en Cisjordanie, alors que Sharon dirigeait l’Unité 101 de l’armée israélienne dans l’infâme objectif d’infliger des ‘‘dommages maximaux’’ contre les habitants de Cisjordanie. En tant que major-général (Aluf) à la veille de la guerre d’occupation de 1967, la guerre des Six Jours, il a proposé d’examiner la possibilité d’un coup d’Etat militaire pour pouvoir partir en guerre sans le consentement du gouvernement, qui tardait à lancer l’offensive. Après la guerre, à la tête du Commandement Sud, il a mené diverses attaques brutales contre les habitants de Gaza. Il fut ensuite parmi les fondateurs du parti de droite Likoud et se distingua comme l’un des plus ardents défenseurs des colonies israéliennes dans les nouveaux territoires occupés.

    Sabra et Chatila

    Le massacre probablement le plus étroitement lié à Sharon est celui de Sabra et Chatila, qui eut lieu à Beyrouth, au Liban, en 1982. Des centaines, sinon plus, de réfugiés palestiniens et de résidents chiites libanais ont été abattus en un jour et demi par les fanatiques des Phalanges chrétiennes. La zone était sous occupation israélienne et les forces de Tsahal, l’armée israélienne, ont autorisé l’entrée des Phalanges, ont éclairé la zone avec leurs fusées éclairantes et ont empêché les victimes de l’attaque de s’échapper.

    Les rapports concernant cet assassinat de masse pointent du doigt la responsabilité de Sharon, alors ministre de la sécurité, qui a permis aux Phalanges de laisser libre court à leur frénésie meurtrière. Sharon était le cerveau de cette guerre d’occupation visant à écraser les milices palestiniennes et à exploiter la guerre civile libanaise afin d’installer un régime fantoche chrétien destiné à respecter un ‘‘accord de paix’’ avec Israël. Il a même trompé le gouvernement israélien concernant l’ampleur de l’invasion.

    Le massacre de Sabra et Shatila a donné naissance au plus grand mouvement anti-guerre de l’histoire d’Israël. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté pour exiger une enquête condamnant les responsables ainsi que pour exiger le retrait des forces de Tsahal du Liban et la démission de Sharon et du Premier ministre Menahem Begin. Des soldats du front ont également convertis une chanson pour enfants en un chant de protestation contre leur utilisation en tant que chair à canon pour satisfaire les visées impérialistes de Sharon : ‘‘Des avions viennent jusqu’à nous, nous nous envolons pour le Liban, nous allons nous battre pour Sharon, et revenir dans un cercueil.’’

    Provocations

    En décembre 1987, dans les premiers jours de la première Intifada (un soulèvement palestinien de masse contre l’occupation), Sharon avait organisé une pendaison de crémaillère de provocation pour sa seconde résidence, installée en plein cœur du quartier musulman occupé de Jérusalem-Est. Treize ans plus tard, une autre provocation de sa part a déclenché la deuxième Intifada, une révolte contre l’imposture du ‘‘processus de paix’’ des accords d’Oslo.

    En 2001, Sharon a été propulsé Premier minister, en surfant sur une vague nationaliste réactionnaire qui avait été alimentée dans la société israélienne. Il fut alors chargé par l’élite dirigeante israélienne de mener deux guerres – une campagne militaire sanglante contre les Palestiniens et une guerre de classe contre la classe ouvrière israélienne. Dans les deux cas, il fut sans merci.

    Après s’être essayé à différentes tactiques, il a finalement adopté une approche d’intensification de la guerre contre les Palestiniens au travers d’une ré-occupation complètes de tous les centres de population relevant de l’Autorité palestinienne, à la suite d’une série d’horribles attentats-suicides commis dans les villes israéliennes en 2002. Environ 500 Palestiniens et 29 soldats israéliens ont été tués au cours de cette ‘‘Opération Rempart’’.

    Peu de temps après, le gouvernement de Sharon a utilisé les attentats-suicides comme un prétexte pour construire une gigantesque barrière de séparation de béton et de barbelés s’étendant aujourd’hui sur des centaines de kilomètres à l’intérieur-même de la Cisjordanie.

    Vers la fin de la deuxième Intifada, le dirigeant palestinien Yasser Arafat est tombé malade et est décédé en 2004, probablement à la suite d’un assassinat commis par les services secrets israéliens du gouvernement Sharon, comme le suggèrent des preuves récentes.

    A cette époque, le ‘‘plan de désengagement’’ de Sharon était en plein essor, mais ce plan était bien loin d’être une ‘‘recherche de la paix’’. Derrière ce plan de démantèlement des colonies et des bases militaires dans la bande de Gaza se trouvait une combinaison de facteurs. Parmi eux, les soucis démographiques du régime israélien considérant que la croissance de la population palestinienne sous domination israélienne conduirait la population juive israélienne à devenir une minorité ainsi que la compréhension que les Palestiniens reprendraient inévitablement le chemin de la lutte contre l’occupation, encore et encore. Sharon a lui-même exprimé les craintes de l’élite dirigeante en déclarant en 2003 au sujet de l’occupation que : ‘‘Nous devons être libérés du contrôle de 3,5 millions de Palestiniens qui se reproduisent.’’

    Le mouvement des colons et l’idéologie d’un ‘‘Grand Israël’’ a subi un grand coup avec le retrait ‘‘unilatéral’’ de la bande de Gaza à partir de 2005. Au plus fort de la guerre de 2002, Sharon avait déclaré qu’il ne fallait pas évacuer les colonies et que ‘‘le sort de Netzarim (ancienne colonie israélienne au cœur de la bande de Gaza) est lié au sort de Tel-Aviv.’’ Le retrait n’était toutefois qu’une démarche stratégique de compromis destinée renforcée l’occupation israélienne et d’autres colonies tout en préparant le terrain pour un approfondissement des mesures brutales à l’encontre des Palestiniens de la bande de Gaza, transformé en véritable prison à ciel ouvert. Cela a été largement démontré par les politiques de siège et les horribles massacres commis lors de la guerre de Gaza de 2008-09 et de l’opération Pilier de Défense en 2012.

    Durant le temps où il était Premier ministre, quelques enquêtes de corruption ont été lancées contre lui, mais les grands médias israéliens ont consciemment travaillé à sa protection afin d’éviter les critiques publiques.

    Le ‘‘dirigeant de la nation’’

    Tout a été fait pour présenter Sharon comme un puissant dirigeant de la nation, une sorte de bonapartiste parlementaire, dont les efforts visaient à instaurer la paix. La scission qu’il a orchestrée au sein du Likoud et la création du parti Kadima a été considérée par une large partie de la classe dirigeante israélienne comme une tentative visant à permettre d’appliquer à la Cisjordanie un plan similaire à celui qui avait frappé la Bande de Gaza.

    Le parti Kadima a remporté les élections de 2006 autour d’une telle promesse, et a mené deux nouvelles guerres, au Liban puis à Gaza. Ce n’est que par crainte de voir la Cisjordanie contrôlée par le Hamas que cette stratégie ‘‘unilatérale’’ a été abandonnée.

    L’invocation de Sharon est utilisée par certains membres de l’establishment israélien ou international pour faire pression sur le gouvernement Netanyahu afin qu’il prenne ‘‘des décisions difficiles’’ lors des farces de négociation avec l’Autorité palestinienne.

    La classe dirigeante israélienne actuelle est particulièrement frustrée suite au processus de révolution et de contre-révolution en Afrique du Nord et au Moyen Orient, avec leurs problèmes démographiques en suspens sur fond de colère croissante parmi les Palestiniens ainsi qu’avec l’isolement grandissant d’Israël sur la scène internationale. Mais un boucher corrompu comme Ariel Sharon n’aurait résolu aucun problème.

    Les attaques continuelles à l’encontre des Palestiniens verront tôt ou tard une lutte massive des Palestiniens leur faire face.

    Les colonies israéliennes jouissent de moins en moins de soutien en Israël, et une nouvelle génération de travailleurs et de jeunes israéliens a soif de justice sociale et de paix. Elle devra entrer en lutte contre l’occupation, contre l’oppression et contre la discrimination des Palestiniens.

    La seule manière d’en finir avec l’héritage venimeux de Sharon est de développer ces luttes, tout en construisant les forces du socialisme en Israël et dans les territoires occupés.

  • L’eurodéputé Paul Murphy défend son appel à l’Intifada

    Le journal israélien Jerusalem Post a publié une condamnation de la prise de position de notre camarade le député européen Paul Murphy (membre de notre parti-frère irlandais le Socialist Party) en faveur d’une nouvelle intifada basée sur une lutte de masse pour renverser l’establishment capitaliste israélien. Cette déclaration était initialement apparue dans une interview accordée à Russia Today. Paul confirme et signe avec ce communiqué de presse.

    Par Paul Murphy

    Le prétendu scandale dont parlent des députés européens et d’autres partisans de l’élite israélienne au sujet de mon appel pour un mouvement de masse afin de stopper l’occupation israélienne est truffé de références aux ‘‘pourparlers de paix’’. En regardant le contexte de ces négociations dites de paix, on constate qu’une nouvelle autorisation a été accordée pour construire 1.000 nouvelles maisons pour les colons entre Bethléem et Jérusalem. Le gouvernement israélien poursuit sa stratégie de ‘‘politique par les faits’’ afin de rendre impossible toute base pour un Etat palestinien viable. Il est malheureusement clair que, sans un mouvement de masse avec des manifestations, des grèves et une résistance de masse contre l’occupation continuelle et la discrimination, rien ne pourra jamais conduire à la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

    Au sein des frontière d’Israël, l’oppression et la discrimination à l’encontre de la population arabe se poursuit. Le raciste plan Prawer, approuvé par la Knesset, est un plan visant à détruire les logements de 40.000 nomades arabes dans le désert du Néguev.

    Les députés européens qui condamnent mon appel pour un mouvement de masse à l’instar de celui de la première Intifada le considèrent comme un appel à la violence ou à la terreur. Ils détournent délibérément mes propos ou alors ne connaissent rien de l’histoire de la lutte palestinienne. ‘‘Intifada’’ est tout simplement le terme arabe pour ‘‘rébellion’’, quelque chose de tout à fait justifié – et même de nécessaire – contre cette oppression systématique.

    La première Intifada, à laquelle je me réfère, a été en grande partie basée sur les tactiques de lutte de masse par la base. De grandes manifestations ont eu lieu, ainsi que des grèves, des manifestations aux postes de contrôle,… C’est selon moi toujours nécessaire aujourd’hui. La première Intifada a forcé l’establishment israélien à s’assoir à la table de négociation. Mais les aspirations de la population palestinienne ont été honteusement trahies par la direction de l’Autorité Palestinienne qui a signé les Accords d’Oslo.

    La déclaration de l’eurodéputé conservateur irlandais Sean Kelly selon qui il s’agit ‘‘d’un appel à la violence’’ est, au mieux, une expression de son ignorance. Mon appel visait explicitement à un mouvement de masse, je me suis toujours opposé aux tactiques contre-productives du terrorisme. Mais où peut-on trouver sa condamnation de la violence de l’État d’Israël contre les prisonniers palestiniens, contre ceux qui vivent à Gaza – qui est dans les faits une prison à ciel ouvert – et contre les manifestants pacifiques de Cisjordanie?

    La déclaration du député conservateur Gay Mitchell pour qui je serais ‘‘essentiellement à la recherche de publicité’’ est remarquable. Peut-être les milieux conservateurs ont-ils l’habitude d’utiliser les médias pour défendre leurs propres positions individuelles. En tant qu’internationaliste et socialiste, je lutte quotidiennement contre l’oppression à travers le monde, et je soutiens la lutte des opprimés. L’interview originale est d’ailleurs parue dans Russia Today, une chaîne qui ne peut pas compter sur un intérêt considérable en Irlande.

    Sans justice – ce qui signifie que l’occupation est entérinée et que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien est nié – il ne peut y avoir de paix ou de sécurité. Les exemples des mouvements révolutionnaires en Egypte et en Tunisie constituent une source d’inspiration pour de nombreux Palestiniens. L’arrivée d’un ‘‘printemps palestinien’’ – un mouvement révolutionnaire de masse à l’instar celui d’Egypte ou de Tunisie – serait une énorme riposte contre l’establishment israélien.

    Une majorité de la population ordinaire juive israélienne ne soutient pas la politique d’occupation. Elle partage un ennemi commun avec les Palestiniens : l’establishment capitaliste israélien qui attaque les conditions de vie et les droits de tous les opprimés. Un mouvement de masse palestinien avec des manifestations et des grèves peut également toucher les travailleurs juifs israéliens et poser les bases d’une lutte commune pour que tous les travailleurs puissent jouir d’une réelle sécurité et de conditions de vie décentes.

    Le parti-frère du Socialist Party irlandais en Israël / Palestine, Maavak Sotzyalisti / Harakat Nidal Eshteraki (Mouvement Socialiste de Lutte) comprend des membres tant juifs israéliens que palestiniens et s’est engagé à tout faire pour construire une telle lutte de masse et un mouvement unitaire afin de renverser l’establishment capitaliste et de poser les bases d’une paix véritable fondée sur les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Cela signifie concrètement une Palestine socialiste aux côtés d’un Israël laïc, démocratique et socialiste avec Jérusalem comme capitale commune, ouverte à tout le monde, et sur base du contrôle total des ressources et de l’économie par les travailleurs, dans le cadre d’une confédération socialiste des Etats de la région.

  • Scandaleux sabotage de navires de la Flottille de la Liberté

    Communiqué de presse: Paul Murphy, Eurodéputé (Parti socialiste irlandais)

    Les organisateurs de l’expédition de la Flottille de la liberté II ont annoncé le sabotage de bateaux de la flottille en route pour aller délivrer de l’aide humanitaire à la Bande de Gaza. Parmi eux se trouve le navire irlandais Saoirse (liberté), qui se trouvait au port turc de Gocek. Le député européen Paul Murphy se trouvait à bord de ce dernier.

    Paul Murphy, présent sur le navire irlandais de la flottille de la liberté pour Gaza:

    • Condamne le sabotage du navire irlandais pour Gaza, sabotage qui a menacé la vie de citoyens irlandais et d’autres nationalités
    • Si l’Etat d’Israël ne condamne pas l’attentat, l’ambassadeur israélien doit être expulsé d’Irlande
    • ‘‘Ce sabotage ne va pas me décourager’’ – Paul Murphy participera tout de même à flottille de la Liberté II à bord du bateau italien

    ‘‘Le fait que le bateau “Saoirse MV” ait été saboté causant de sérieux dommages au navire et mettant en danger de mort les personnes présente à bord est extrêmement grave. Les preuves mettant en cause l’Etat d’Israël sont accablantes. Le sabotage identique de deux des bateaux en route pour Gaza, dont les arbres de transmission d’hélice ont été endommagés, ne peut pas être une coïncidence.

    ‘‘Ces attaques sont cohérentes avec le discours du gouvernement israélien qui avait annoncé qu’ils feraient tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la flottille de poursuivre sa route. Ceux qui, comme Hillary Clinton, ont implicitement donné le feu vert à une agression par les forces de défense israéliennes de la flottille ont une part de responsabilité dans ce sabotage. Le sabotage a non seulement causé des dizaines de milliers d’euros de dommages à ces navires, mais il a surtout menacé la vie de toutes les personnes à bord. Si nous étions parti vers Gaza à pleine vitesse, une explosion aurait pu se produire, ce qui aurait fait coulé le bateau et menacé l’ensemble de nos vies. Une enquête internationale indépendante doit être lancée pour enquêter pleinement sur le sabotage des navires.

    ‘‘J’exige une condamnation par l’Etat israélien de ces attaques terroristes. Si une telle déclaration n’est pas faite, je demanderai au gouvernement irlandais d’expulser l’ambassadeur israélien d’Irlande.

    ‘‘Même si je suis très déçu de ne pas pouvoir être à bord du “Saoirse MV” à cause des dommages causés au navire, ce sabotage ne va pas me dissuader de naviguer vers Gaza pour protester contre le blocus et le quasi-emprisonnement des 1,6 millions Palestiniens qui y vivent. Je participerai à la flottille de la liberté à bord du bateau italien qui se mettra en route vers Gaza dans les jours qui viennent.

    ‘‘Ce fut un plaisir d’être aux côtés des autres participants sur le “Saoirse MV”. Ils ont tous fait de grands sacrifices pour tenter de briser le blocus à Gaza. Les organisateurs et membres d’équipage, en particulier, ont fait d’immenses efforts pour préparer le bateau et je leur en suis très reconnaissant. Je suis profondément déçu pour ceux qui ne seront pas en mesure de se rendre à Gaza à cause de cet acte de terrorisme. Cependant, je souhaite pouvoir apporter leurs messages de solidarité au peuple palestinien.’’

    A lire également:

  • [INTERVIEW] Paul Murphy, eurodéputé du Socialist Party, embarque à bord de la deuxième Flottille de la liberté pour Gaza

    ‘‘L’objectif de la Flottille est de briser le siège et de montrer l’impact qu’a le blocus sur la population de Gaza’’

    Paul Murphy, l’eurodéputé de nos camarades irlandais du Socialist Party a embarqué à bord de la “Freedom Flotilla II” afin de livrer de l’aide humanitaire à la population de la bande de Gaza. L’an dernier, la “Freedom Flotilla I” avait brutalement été attaquée dans les eaux internationales par les Forces de défense israéliennes (IDF), causant la mort de neuf militants des droits de l’Homme.


    Les organisateurs de l’expédition de la Flottille de la liberté II ont annoncé le sabotage de bateaux de la flottille en route pour aller délivrer de l’aide humanitaire à la Bande de Gaza. Parmi eux se trouve le navire irlandais Saoirse (liberté), sur lequel se trouvait le député européen Paul Murphy. Voici ci-dessous son communiqué de presse.


    Pourquoi as-tu décidé de rejoindre la Flottille ?

    Avant tout, ma décision de rejoindre la “Flottille de la liberté” est motivée par la lutte contre les conditions auxquelles sont confrontés les habitants de Gaza, et par la tentative d’apporter un réconfort humanitaire à leurs souffrances. L’État israélien interdit l’entrée de médicaments de base et de matériaux de construction à Gaza, ce qui a bien entendu un effet désastreux sur les conditions de vie de la population. L’objectif de la Flottille est de rompre le siège en apportant un approvisionnement de médicaments et de matériaux de construction tout en soulevant le problème du blocus et l’impact que cela a sur la population.

    La bande de Gaza est une des régions les plus densément peuplée du monde, avec 1,6 million d’habitants entassés sur à peine 360km². Les conditions de vie y sont horribles, et se sont gravement aggravées depuis le début du blocus israélien. Selon les Nations-Unies, le taux de chômage à Gaza a atteint les 45,2% fin 2010. Le nombre de gens qui y vivent avec moins d’un dollar par jour a triplé, atteignant 300.000 habitants, directement en conséquence du blocus. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a rapporté que les salaires y ont chuté d’un tiers au cours du blocus.

    Le blocus de Gaza entre maintenant dans sa cinquième année, et a été imposé par l’État israélien lorsque le Hamas y a remporté les élections. Ceci revient à un châtiment collectif de la population de Gaza pour avoir pris la décision d’élire le Hamas. C’est un viol révoltant des droits de l’Homme et de la démocratie que d’imposer une telle souffrance à la population civile de Gaza pour avoir “mal” voté !

    Quelle est ta réaction par rapport à ce qui est arrivé à la Flottille l’an dernier ?

    L’assaut sur la première Flottille de la liberté organisé par l’IDF l’an passé a démontré l’impunité avec laquelle l’establishment israélien se sent capable d’agir, sans aucune considération pour la loi internationale, sans même parler des droits de l’Homme. J’ai vu récemment une vidéo du raid sur la flottille, et j’ai eu la chance de parler avec certains des participants qui ont été témoins du meurtre de 9 militants pacifiques. La brutalité de l’IDF a été extrême, tout comme l’a été de manière générale la réponse du gouvernement israélien qui a cyniquement décider de lancer cette attaque sur ces militants des droits de l’Homme.

    J’ai un immense respect pour la détermination de nombre de ces militants dans leur désir d’apporter de l’aide humanitaire à la population assiégée de Gaza. Lorsque j’ai entendu que la Flottille s’apprêtait à un nouveau départ, et qu’elle cherchait des figures publiques avec qui voyager, j’ai senti que ce serait une très bonne opportunité d’exprimer ma solidarité avec le peuple palestinien, de même que, espérons-le, d’accorder une certaine protection aux autres militants à bord du navire.

    Qui fait partie du voyage pour Gaza ?

    Des centaines de militants vont tenter de rompre le siège de Gaza dans quelques jours. Ces personnes proviennent de différents groupes pour les droits des Palestiniens, et bien entendu de diverses organisations politiques. Un autre eurodéputé du groupe de la Gauche unie européenne nous accompagnera, Williy Meyer, du parti espagnol Izquierda Unida. Il y a 25 participants à bord du navire irlandais, y compris le joueur de rugby Trevor Hogan et le conseiller communal Hugh Lewis, du mouvement “Les gens avant le profit” (qui fait partie, tout comme le Socialist Party, de l’Alliance de la gauche unie, United Left Alliance). Le navire irlandais est organisé par l’association Irish Ship to Gaza (irishshiptogaza.org), qui fait partie de la coalition internationale pour la deuxième Flottille de la liberté.

    Tu penses que vous allez réussir à arriver à Gaza ?

    Je pense que la réponse à cette question est quasi entièrement entre les mains de l’establishment israélien et des forces de défense. S’ils décident d’attaquer les navires à nouveau, ce qui, je pense, est le plus probable, il ne sera pas possible de les distancier. Toutefois, s’ils prennent cette décision, ils risquent de déclencher un important mouvement de protestation dans le monde entier, comme cela s’est produit au moment de leur attaque de la dernière flottille.

    Au cas où nous parvenons à atteindre Gaza, nous y apporterons notre aide humanitaire et y resterons quelques jours pour y organiser toute une série de meetings de solidarité et de débats citoyens, ainsi que des rencontres avec des militants des droits de l’Homme et autres. Je serais particulièrement intéressé de rencontrer les syndicalistes qui ont organisé d’importantes grèves à Gaza ces dernières années.

    L’ouverture du passage de Rafah (entre l’Égypte et la bande de Gaza) ne signifie-t-elle pas que la Flottille n’est plus nécessaire ?

    Non, et cela, à mon avis, pour deux raisons. La première est que la frontière de Rafah n’est pas réellement ouverte. Les autorités égyptiennes ont annoncé son ouverture à la fin du mois de mai. Ils ont permis aux civils de passer la frontière, mais interdisent les entrées et sorties de marchandises. Il est vrai que l’ouverture du poste-frontière permet aux gens d’aller en Égypte pour y acheter des produits, médicaments, etc. Mais début juin, le Hamas a annoncé la fermeture de la frontière de son côté, selon lui en guise de protestation contre les files au poste-frontière, et contre la fermeture de la frontière par l’Égypte la veille, qui avait été opérée sans avertissement. Quelle que soient les motivations réelles du Hamas, il est clair que le problème n’est pas résolu et que l’objectif de la Flottille reste valide.

    Deuxièmement, même si le passage de Rafah était complètement ouvert, la Flottille garderait quand même toute sa pertinence. La population de Gaza ne devrait pas être forcée à n’emprunter qu’un seul point de passage à cause du blocus d’Israël, et devrait être capable d’utiliser librement ses ports maritimes, sans interférence israélienne.

    Quel impact penses-tu que les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient auront sur les développements dans la région ?

    Il est évident que ces révolutions ont un impact sur la situation en Israël/Palestine. Partout dans la région, il y a eu des manifestations et des protestations en solidarité avec les masses palestiniennes opprimées. En même temps, le peuple palestinien a été inspiré par les événements révolutionnaires dans la région. Il ne faut pas s’étonner que les manifestations pour commémorer la Nakba (“catastrophe” en arabe – le jour où l’État d’Israël a été installé, en commençant par l’expulsion d’environ 700.000 Palestiniens) tenues en Israël même et dans les territoires occupés palestiniens ont connu une affluence record. Les révolutions ont aussi eu un impact sur le Hamas et le Fatah qui sentent monter la pression d’en-bas et se sont vus contraints d’entamer des discussions en vue de former un gouvernement d’unité nationale.

    Il est important de constater que ces mouvements de protestation étaient principalement composés d’une nouvelle génération de jeunes Palestiniens, et semblent avoir gagné en importance. Le 15 mars, on a vu des manifestations massives dans les rues de nombreuses villes et villages de la bande de Gaza et de Cisjordanie. Le jour de la Nakba, le 15 mai, a aussi connu de grands mouvements, comme je l’ai déjà dit, auxquels se sont ajoutés les débuts d’un mouvement de masse des réfugiés palestiniens dans les pays arabes. Le 5 juin, des conflits ont eu lieu à la frontière près du plateau du Golan, où les attaques brutales de l’armée israélienne ont tué 20 Palestiniens et blessé des centaines d’autres.

    D’un autre côté, le gouvernement israélien a tenté d’utiliser les révolutions pour semer la peur parmi les juifs israéliens, en agitant l’épouvantail d’une menace des forces de l’islam politique. C’est la tactique traditionnelle de l’establishment capitaliste israélien, qui insiste sur le fait qu’Israël est entouré de pays hostiles, et qu’il est par conséquent d’avoir une “unité nationale” au sein d’Israël et de se concentrer sur les questions de sécurité. Le régime israélien est très inquiet d’avoir perdu des alliés importants tels que l’ex-dictateur égyptien Hosni Moubarak. En même temps, il lui sera de plus en plus difficile de se présenter comme étant la seule “démocratie” dans la région, qui doit se défendre contre les dictatures qui l’encerclent.

    Il est clair, de par l’expérience de mon voyage en Tunisie et des expériences des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière en Égypte et ailleurs, que le futur des révolutions n’est toujours pas décidé. Partout à travers la région, les forces de la contre-révolution sont en train de se réorganiser et cherchent à consolider leur puissance. À moins que la révolution n’aille de l’avant et que les masses ouvrières et pauvres ne prennent le plein contrôle démocratique de la gestion de la société et de l’économie, les espoirs des peuples qui ont bravement renversé des dictateurs brutaux ne seront hélas pas exhaussés.

    Quelle est ton attitude par rapport au Hamas ?

    J’ai toujours reconnu la victoire électorale légitime du Hamas à Gaza en 2006, comme je me suis opposé au blocus imposé par l’État israélien. De mon point de vue, le Hamas est parvenu à gagner son soutien du fait de la frustration et de la désillusion croissante des masses palestiniennes par rapport à l’échec du processus de paix d’Oslo qui avait été signé par l’aile Fatah de l’OLP sous Arafat. En outre, les masses palestiniennes ont été de plus en plus mécontentes par rapport à la corruption et au népotisme de l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah.

    Toutefois, j’ai de très profonds désaccords avec la direction politique du Hamas. Le Hamas est fondamentalement une organisation de droite, dont la politique est dirigée contre les intérêts du mouvement ouvrier, des syndicalistes et des véritables socialistes. Le Hamas n’offre aucune issue et ne mènera pas à un État palestinien indépendant et viable.

    Je suis en désaccord avec la stratégie et les tactiques du Hamas en ce qui concerne la manière d’aboutir à un État palestinien indépendant. Je soutiens de manière inconditionnelle le droit à l’auto-détermination et à l’auto-défense du peuple palestinien contre l’État d’Israël, mais je suis absolument opposé aux méthodes des attentats suicides, des tirs de roquettes sur les civils israéliens, etc.

    À mon avis, ce genre d’actions apporte en réalité une aide à l’establishment politique de droite en Israël et à la machine d’État israélienne, et ne va certainement pas apporter la paix à la région ni un État palestinien indépendant. Cela, parce que ces méthodes permettent justement à l’establishment israélien de jouer sur la peur à l’intérieur d’Israël, et de lier les simples travailleurs israéliens aux partis de droite qui mènent une propagande constante sur le thème de la sécurité.

    Comment pouvons-nous selon toi obtenir un État palestinien ?

    Ce qu’on appelle le “printemps arabe” – la série de révolutions, de mouvements révolutionnaires et d’insurrections en Afrique du Nord et au Moyen-Orient – a démontré, encore une fois, que la résistance de masse, l’action collective par les opprimés contre les oppresseurs est la méthode la plus efficace pour obtenir un véritable changement. La première insurrection des masses palestiniennes en 1987 – la première intifada – a ébranlé la classe dirigeante israélienne et l’impérialisme, et a forcé le régime israélien à des “pourparlers de paix”, qui n’ont toutefois mené qu’au frauduleux accord d’Oslo, en 1993, qui a été un cruel cul-de-sac pour les Palestiniens.

    Un redéveloppement de lutte de masse est à mon avis vital pour faire progresser la lutte. Pour parvenir à cela, il ne faut donner aucune confiance dans les diverses puissances occidentales qui prétendent parfois de temps en temps être “favorables” au peuple palestinien.

    Au lieu de ça, ce qu’il faut construire, à mon avis, est un mouvement révolutionnaire de masse des masses palestiniennes, des masse insurgées du monde arabe, de même que des travailleurs et des pauvres en Israël même. De tels mouvements pourraient parachever le renversement des élites corrompues dans le monde arabe, de même que dégager l’establishment israélien de droite, et lutter pour créer une Palestine socialiste, aux côtés d’un Israël socialiste, en tant que membres d’une confédération socialiste du Moyen-Orient.

    En ce moment, il y a énormément de discussions sur la possible déclaration d’un État palestinien indépendant devant l’Assemblée générale des Nations-Unies le 1er septembre. On comprend bien qu’il y ait beaucoup d’espoir parmi le peuple palestinien par rapport à ce 1er septembre qui pourrait enfin mener à la création d’un État palestinien indépendant.

    Toutefois, bien qu’il soit possible que le 1er septembre apporte une certaine forme de reconnaissance pour la cause palestinienne, il ne va malheureusement pas satisfaire aux aspirations du peuple palestinien. Le régime israélien ne permettra pas l’établissement d’un État souverain palestinien avec Jérusalem en tant que capitale commune. Malgré le fait qu’Israël semble plus isolé en ce moment, les États-Unis et les autres puissances occidentales ont toujours besoin d’Israël en tant qu’allié de poids dans une région dont la composition n’est toujours pas stable pour les intérêts de l’impérialisme occidental.

    Afin de parvenir à une véritable solution, le régime politique actuel en Israël doit être renversé. Pour ce faire, la classe ouvrière israélienne est un allié potentiel crucial. Je pense qu’il est extrêmement important d’insister sur le fait – souvent oublié par de nombreuses personnes à gauche – que malgré la propagande massive au sein d’Israël et sa nature militarisée, Israël reste une société de classes.

    Cela a été démontré récemment par les mouvements de protestation contre la hausse des prix, par d’importantes grèves des travailleurs sociaux, des docteurs et des cheminots, et par la grève des ouvriers de la chimie à Haïfa. Ces luttes ont impliqué des juifs israéliens aux côtés d’arabo-palestiniens israéliens. Mes camarades juifs et palestiniens du Mouvement de lutte socialiste en Israël/Palestine (www.maavak.org.il) jouent un rôle actif dans la construction d’un soutien pour la grève de Haïfa, de même que dans d’autres luttes, et jouent un rôle actif dans la lutte contre l’occupation et l’oppression des Palestiniens. Ils cherchent à unifier les travailleurs juifs et arabes de manière générale contre la classe capitaliste israélienne. Je crois qu’avec un appel de classe, une majorité des travailleurs et des pauvres israéliens peuvent être gagnés à une lutte unie contre l’ennemi commun. J’applaudis aussi la manifestation courageuse début juin à Tel Aviv contre l’occupation, dans laquelle le CIO a participé de manière fort visible.

    Comment les partisans de la cause palestinienne partout dans le monde peuvent-ils contribuer à cette lutte ?

    Un des débats parmi ceux qui soutiennent les droits du peuple palestinien concerne l’appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël. Ceux qui parlent du boycott en tant que tactique majeure prétendent que le fait d’encourager les gens à boycotter les produits et les institutions israéliens partout dans le monde est une activité importante que les gens peuvent faire où qu’ils se trouvent. Je comprends évidemment pourquoi certains militants cherchent à promouvoir cette campagne, mais je ne pense pas qu’un boycott général représente la meilleure solution pour militer en faveur des droits des Palestiniens et d’un État palestinien.

    Certains types de boycotts et de sanctions, tels que contre les armes qui sont utilisées dans les territoires occupés, ou des produits fabriqués dans les colonies juives – surtout si organisées par les syndicats – peuvent jouer un rôle utile dans la lutte.

    Mais je crois que l’establishment politique israélien utiliserait à son avantage le développement d’une campagne de boycott général, en tant qu’outil de propagande pour semer la haine à l’encontre des masses palestiniennes parmi les travailleurs israéliens. Cela permettrait à l’État israélien d’aller encore plus loin dans sa propagande selon laquelle les juifs israéliens sont seuls au monde et par conséquent doivent tenir bons tous ensemble afin de défendre leurs intérêts. Pour cette raison, bien que je reste bien entendu en bons termes avec ceux qui appellent au boycott, je crois que cette revendication pourrait renforcer la droite chauviniste en Israël, ce qui nous rendrait la tâche plus difficile pour convaincre les travailleurs juifs israéliens, qui je pense sont cruciaux pour une solution durable au Moyen-Orient.

    Plutôt que de poursuivre une stratégie de boycott, j’aimerais encourager les gens à s’emparer de l’opportunité qu’offre la Freedom Flotilla II pour organiser des manifestations de masse contre la manière dont l’État israélien traite la population de Gaza, et en soutien au droit des Palestiniens d’avoir leur propre État véritablement indépendant. En particulier, j’aimerais encourager les travailleurs à débattre de cet enjeu au sein du mouvement ouvrier pour y faire adopter des motions autour de ce problème, de même que les étudiants devraient le faire dans le mouvement étudiant.

  • [VIDEO] Paul Murphy concernant les relations commerciales européennes avec la Palestine

    Mercredi, l’euro-député du CIO Paul Murphy est intervenu au Parlement Européen au sujet de la Flotilla, la flotte destinée à apporter de l’aide à Gaza. Paul a aussi abordé les relations commerciales de l’Union Européenne avec la Palestine en déclarant que la décision de l’UE d’ouvrir ses marchés à l’exportation palestinienne est un élément positif, mais que cela aura dans les faits très peu d’impact au vu du blocus de Gaza. Les exportations palestiniennes représentent aujourd’hui 2% de ce qu’elles étaient avant le blocus. Gaza est en fait une prison à ciel ouvert. Paul Murphy participera à la Freedom Flotilla II.


    Interview plus ancienne concernant la Freedom Flotilla 2

  • Israël : Manifestations du Premier Mai – Nous n’allons pas payer la crise !

    Les membres du Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël) ont participé aux manifestations qui ont marqué le Premier Mai à Tel-Aviv et Haifa, soulignant la solidarité internationale des travailleurs, la nécessité de lutter contre le racisme et la division nationaliste, et le rejet déterminé des tentatives de faire payer la crise mondiale du capitalisme aux travailleurs.

    Neta Neharde’a, Mouvement Socialiste de Lutte (CIO-Israël)

    Avec les effets croissants de la récession, et sous la menace d’attaques néolibérales massives par le nouveau gouvernement impopulaire, de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes en Israël ont trouvé que les événements du Premier Mai étaient un important point de référence et une occasion de protester contre le système capitaliste décadent et contre le futur catastrophique qu’il promet pour les conditions de travail et de vie.

    Le syndicat Histadrut – la principale fédération syndicale – ne mobilise pas les travailleurs pour le Premier Mai. Son prédécesseur, une fédération jaune, réformée en 1994, lui, mobilisait, mais le faisait au titre de plus grand organe patronal dans l’économie, sous le contrôle des partis traditionnels soumis à l’élite dirigeante, avec des mots d’ordre nationalistes et pro-establishment. De nos jours, plutôt que de faire sortir les travailleurs, Histadrut se contente pour marquer cette journée de soutenir son mouvement de jeunes nationalistes dans l’organisation d’une marche symbolique apolitique. Près de 3.000 de ces jeunes ont défilé dans les rues de Tel-Aviv cette année.

    Les organisations pro-ouvrières et socialistes, et parmi elles le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections, reconnaissent que la forte conscience syndicale du passé, où 85% de la main d’oeuvre était organisée contre 25% aujourd’hui, doit encore être reconstruite, de pair avec le mouvement ouvrier organisé lui-même. Mais cette conscience doit être reconstruite sur base d’une indépendance de classe et sur une forte solidarité entre travailleurs juifs, arabes, et immigrés. Les événements du Premier Mai devraient refléter cela et, ces dernières années, le Mouvement Socialiste de Lutte et d’autres organisations ont collaboré afin de rendre au Premier Mai son véritable esprit, dans l’effort de créer une nouvelle tradition.

    La coalition du Premier Mai

    Cette année, la coalition du Premier Mai à Tel-Aviv a inclus le Mouvement Socialiste de Lutte, Hadash (front du Parti Communiste), «Pouvoir aux Travailleurs» (une organisation ouvrière démocratique à laquelle participe le CIO), «Notre Avenir» (une formation d’opposition au sein du syndicat des travailleurs sociaux, dirigé par des étudiants et des salariés), quelques formations étudiantes, et aussi, malgré une forte opposition de notre part, le parti libéral pro-capitaliste «Meretz» («Vigueur»).

    La direction du Hadash / PC a invité ce parti en tant que membre de sa campagne visant à «reconstruire la gauche», en voulant dire par cette expression qu’ils visent à rassembler tous ceux qui ne feraient ne fût-ce que se dire simplement de gauche. Ce cas est particulièrement outrageux, puisque Meretz a non seulemnt fait partie des derniers gouvernements néolibéraux, mais fait également aujourd’hui partie d’une coalition néolibérale au sein de la municipalité de Tel-Aviv. Meretz a catégoriquement soutenu le dernier raid meurtrier sur la Bande de Gaza.

    Nous avons expliqué que notre but nétait pas d’adopter une position «puriste», mais que le fait d’avoir Meretz à notre manifestation est un obstacle toute tentative des différentes organisations participantes d’atteindre des cercles plus larges de travailleurs et de jeunes avec nos idées. Et ce, même si Meretz est d’accord de signer, de la manière la plus hypocrite qui soit, la déclaration de l’événement, puisque ce parti élitiste est, à juste titre, méprisé par les travailleurs juifs, et est perçu comme un parti de l’establishment par les travailleurs arabes. Malheureusement, Hadash étant la plus grande organisation présente (électoralement, elle pèse aujourd’hui plus lourd que Meretz), ce parti a donné à Meretz une occasion d’exploiter l’événement, permettant même à un de leurs parlementaires de faire un discours. Nous comptons bien poursuivre une campagne de critique vis-à-vis de cette décision, afin d’expliquer les risques que cela implique pour la construction d’un mouvement.

    Tandis que Meretz a fait pression pour que la manifestation adopte un caractère aussi «neutre» et apolitique que possible – une attitude en partie soutenue par Hadash dans un premier temps – nous avons insisté sur le fait que le slogan principal de la manifestation soit «Non à ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes». Certains de nos slogans contre les licenciements et les coupes budgétaires figuraient aussi sur les bannières du grand podium au rassemblement.

    En marche

    Près de 1.500 personnes ont défilé à Tel-Aviv lors du principal événement (plus de trois fois plus que l’an dernier), dont beaucoup de travailleurs et de représentants des travailleurs – y compris les représentants des jeunes chercheurs de la faculté de l’Université Ouverte, syndiqués par «Pouvoir aux travailleurs», et qui mènent en ce moment une grève militante pour des contrats collectifs et de meilleures conditions de travail. Hadash avait un grand bloc de Juifs et d’Arabes, et Meretz a amené quelques douzaines de militants.

    Le bloc du Mouvement Socialiste de Lutte a défilé aux côtés des blocs de «Pouvoir aux Travailleurs» et de «Notre Avenir», fusionnant pratiquement au fil de la manif en un seul bloc général, criant les slogans les uns des autres, chantant «Premier Mai, Premier Mai – je demande – pourquoi le règne du capital est-il toujours vivant?!»

    Nos principaux slogans étaient : «Faisons payer aux milliardaires la crise qu’ils ont créée», «On ne payera pas, on ne payera pas – le prix de la crise!», «Juifs et Arabes, luttons contre les licenciements», «Solidarité des travailleurs – Juifs et Arabes», «Juifs et Arabes – à bas les racistes!», «La lutte est la seule réponse aux attaques du gouvernement», «Le socialisme est la solution – démantelons le règne du Capital», «Démantelons le système qui crée le chômage», « Histadrut appartient aux travailleurs, chassons les carriéristes», «Eyni [président du Histadrut] est un traître!», «La réponse aux licenciements : des syndicats forts», «De l’argent pour l’éducation et les emploi – pas pour l’occupation et les guerres».

    D’autres slogans ont été lancés, parmi une multitude, par «Pouvoir aux Travailleurs» et «Notre Avenir», y compris «Nous ne serons pas exploités – tout le pouvoir aux travailleurs», «Assez de sexisme, assez de discrimination, le revenu secondaire familial n’existe pas» (faisant référence aux bas salaires des travailleurs sociaux, une profession qui en Israël regroupe principalement des femmes).

    A Haifa, quelques centaines de Juifs et d’Arabs ont défilé lors du Premier Mai, sous le slogan «La crise – pas à nos dépens». Nous avons participé dans l’organisation de cette marche, aux côtés du bloc de «Pouvoir aux Travailleurs», et un camarade du Mouvement Socialiste de Lutte a parlé à la tribune à la fin de la manif.

    Répression de la manifestation palestinienne

    Tout en reconnaissant le progrès dans les manifestations de cette année, nous sommes vigilants vis-à-vis de la brutale répression des manifestations de Palestiniens en Cisjordanie, comme c’est encore arrivé ce Premier Mai. Une manifestation était organisée par un comité populaire du district de Bethlehem et par la section locale de la Fédération Générale des Syndicats Palestinienne (FGSP), afin de célébrer le Premier Mai et de protester contre le mur de séparation. Cette manifestation a été complètement écrasée par l’armée israélienne, à l’aide de balles d’acier recouvertes de caoutchouc, de gaz lacrymogène, et de bombes soniques. Certains membres du comité populaire local ont été arrêtés et sont toujours détenus. Ceci fait partie d’une tentative du régime israélien d’intensifier la répression des protestations palestiniennes, en particulier depuis le récent massacre à Gaza.

    Le Premier Mai sert de rappel quant à la nécessité de la solidarité internationale des travailleurs, afin d’amener un changement significatif.

  • L'attaque aérienne d'Israël contre le Liban fait peser des menaces de guerre régionale

    ” Nous allons remonter le pendule du Liban de 20 ans en arrière “. Cette menace émise par un général israélien est maintenant mise en pratique par un bombardement brutal du Liban par l’armée israélienne. En 7 jours beaucoup de parties du Liban ont été ” bombardées clandestinement ” comme l’a très clairement décrit un militant socialiste de Beyrouth.

    Kevin Simpson, CIO, Londres

    Le régime israélien, avec le soutien de l’administration Bush et son sous-fifre le Premier Ministre Blair, court le danger d’entraîner la région dans une guerre à moins que les capitalistes israéliens ne soient forcés à reculer. L’incursion de l’armée israélienne, l’IDF, dans Gaza a été un vrai désastre. L’histoire du régime d’Israël est faite de multiples invasions et occupations du Liban. Cependant, la dernière invasion aérienne du Liban se situe à une échelle qualitative d’un tout autre ordre, compte tenu de la puissance de feux largement renforcée de l’armement militaire d’Israël qui a dévasté le pays.

    La spirale des évènements devient hors de contrôle. Des reportages de la télévision jordanienne parlent des avertissements d’Israël au régime syrien pour qu’il force le Hezbollah à renoncer ou alors à s’exposer à des bombardements massifs dans les 72h qui suivent. Le Premier Ministre israélien, Olmert, prédit une ” longue guerre “, alors que Cheik Nasrullah, dirigeant du Hezbollah, menace Israël d’intensifier les tirs de rockets et met ses menaces à exécution. Un diplomate occidental a dit ” si [le scénario de cauchemar] se développe nous allons au devant de gros, gros problèmes ” (Observer, 16 Juillet 2006).

    Les guerres et conflits militaires ont une logique propre. Au Moyen Orient, inondé de haine contre l’impérialisme américain et les décennies d’oppression barbare des palestiniens, cela est encore plus le cas. Depuis l’occupation de la bande de Gaza en 1967 et la guerre arabo-israélienne, plus de 650000 actes d’emprisonnements de palestiniens ont été émis par l’état d’Israël. Plus de 9000 prisonniers palestiniens et libanais dépérissent dans les prisons israéliennes. Ce n’est qu’une partie de l’oppression à laquelle les masses palestiniennes font face.

    Il n’est pas exclu que le régime d’Israël soit obligé de reculer s’il est au bord d’une guerre totale. Mais cette possibilité se réduit de jours en jours. Cependant, même dans ce cas, la situation au Moyen Orient montre certaines similitudes avec les énormes tensions et la colère amère qui existaient parmi les masses arabes dans la période précédant les guerres israélo-arabes de 1956 et 1967.

    D’immenses parties du sud de Beyrouth ont été réduites à des tas de cendres dans lesquels les résidents errent en état de choc face à cette destruction massive qui s’est abattue sur eux sous forme d’une pluie de missiles et de bombes venant de la terre, de l’air et de la mer. Les ponts, les routes et les installations électriques sont pulvérisés. La destruction des usines a commencé. Tous les ports, les aéroports du Liban sont bombardés. Le manque de nourriture et d’eau est répandu. La faim et les maladies, qui accompagnent toujours les guerres et les conflits, menacent maintenant les Libanais les plus pauvres.

    Des centaines de morts

    Des centaines de civils libanais ont été tués, beaucoup d’entre eux mis en pièces par les bombes de l’IDF alors qu’ils essayaient de quitter le pays en direction de la capitale syrienne, Damas. 1 million de réfugiés ont fui Beyrouth. Des massacres ont déjà eu lieu. Samedi 15 juillet l’IDF a averti les habitants de Marwaheen dans le sud Liban de quitter leur village. Quand ils l’ont fait, un convoi de camions a été frappé par un missile israélien. Il y a eu 20 tués, dont beaucoup d’enfants. Des images horribles de corps démembrés sont passé sur les télévisions du monde arabe et musulman.

    Mais, comme c’est le cas dans tous les conflits, c’est la classe ouvrière et les paysans pauvres des deux côtés qui souffrent, pas les généraux, les politiciens et les élites capitalistes, qui sont loin du danger, y compris ceux comme le fils de Hariri, l’ancien président du Liban, qui était bien installé dans un hôtel 5 étoiles de Damas. Ce sont les travailleurs et les jeunes libanais qui ont subit le plus de morts et de destruction.

    Cependant, de plus en plus de travailleurs israéliens juifs vont aussi souffrir, comme le montre déjà la mort de 8 cheminots israéliens touchés par un missile du Hezbollah contre Haifa le week-end dernier. Les Arabes d’Israël ont eux aussi été victimes des rockets du Hezbollah lors d’attaques contre des villages en Israël comme Majd el Krum où un habitant arabe d’Israël disait que le Hezbollah ne ” faisait pas de différence entre les juifs et les Arabes. Mais nous mangeons tous au même râtelier. ”

    Au niveau international, les travailleurs et les jeunes seront rendu totalement furieux parla brutalité de ce conflit et le mépris cynique des civils innocents montré par l’impérialisme américain et les puissances européennes. Quand on demandé à un représentant du président si Bush condamnerait cette réponse disproportionnée d’Israël, il a dit ” Le Président n’a pas l’intention de donner des conseils militaires à Israël ” (London Times, samedi 15 juillet 2006). Pourtant au sommet du G8, dans une conversation privée avec Blair, qui a été enregistrée, bush disait ” ce qu’ils doivent faire c’est pousser la Syrie à forcer le Hezbollah à arrêter cette merde “.

    L’élite arabe est faible et servile. Une réunion de la Ligue arabe le week-end dernier a été incapable d’adopter une déclaration. L’Arabie Saoudite a dans un premier temps soutenu l’action d’Israël contre le hezbollah. Les masses arabes se souviendront de toutes ces actions et ces dirigeants paieront pour ces actions dans le futur.

    Cependant, ce qui rende vraiment furieux ceux qui sont horrifiés par les scènes de destruction montrées à la télévision toutes les nuits et qui conduit les Arabes et les Musulmans à un tel degré de colère, est que l’impérialisme américain soutien si ouvertement le régime d’Israël. Le sommet du G8 sous une importante pression de la part de l’impérialisme américain, a édité une déclaration mettant la responsabilité sur le Hezbollah et refusant d’appeler à un cessez-le feu. Une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne leur a emboîté le pas avec des commentaires similaires, refusant de condamner Israël. Cela revient à apporter un soutien ouvert à la punition collective de la nation entière du Liban faite par le régime d’Israël. L’impérialisme occidental va regretter le jour où ils ont donné feu vert à la pulvérisation du Liban par le régime d’Israël, ce qui revient à rien de moins que du terrorisme d’état de masse.

    L’attitude de l’impérialisme américain par rapport à Israël n’a rien de nouveau. Ces dernières années, Bush a soutenu Israël dans sa construction de camps de colons sur la bande de Gaza et a quasiment donné carte blanche au plan de Olmert d’imposer de façon unilatérale un ” accord final ” aux Palestiniens, qui ne leur laisse que 1% de la surface de la terre originelle de Palestine, laquelle sera divisée en cantons entourés d’un ” mur de séparation ” du type mur de Berlin.

    La période où l’impérialisme américain apparaissait plus neutre est bien loin. Il es aujourd’hui bien plus difficile pour l’administration Bush de même prétendre qu’elle agit comme une opposition face à la répression du régime militaire violent d’Israël. Même l’élite arabe s’en rend compte.

    Un changement de politique

    Une partie de cela représente un changement de politique du 2ème gouvernement Bush. Mais cela est aussi lié au fait que la capacité de l’impérialisme américain d’intervenir et d’influencer les événements mondiaux est bien plus limitée qu’avant. Suite aux attentats du 11 septembre, où la puissance américaine a temporairement donné l’impression d’avoir plus d’espace pour intervenir militairement à travers le monde, le régime Bush a mis en avant l’idée qu’il allait réorganiser le Moyen Orient. Ils élimineraient les talibans d’Afghanistan et mettraient en place un ” régime démocratique laïque”. On s’occuperait de l’Irak de Saddam Hussein et un nouvel état stable favorable aux Etats-Unis fleurirait au Moyen Orient pour fournir de l’énergie bon marché à l’Occident. Une transformation ” démocratique ” du reste de la région devait suivre, balayant le régime iranien qui faisait partie de ” l’axe du mal “, et le régime baasiste syrien de Bashar el-Assad, et peut être même remplacer les anciens alliés des Etats-Unis par des dirigeants plus dociles et stables dans des pays comme l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Une solution définitive au conflit Israélo-Palestinien serait trouvée résultant de l’écrasement des groupes islamistes les plus extrêmes des territoires occupés.

    L’Utopie des néo-conservateurs est remplacée par une horrible catastrophe pour les masses et a provoqué un cauchemar militaire et politique pour les impérialistes où qu’ils se tournent. L’Irak est dans une situation pire que lors du régime violent de Saddam Hussein. Jour après jour, la possibilité que le pays éclate en mini états hostiles et instables devient plus grande. L’Iran s’est renforcé de manière qualitative dans la région car les partis Chiites liés au régime sont en progression en Irak.

    De plus, le régime iranien a refusé de céder aux pressions de l’Occident de stopper sa production d’uranium enrichi, gagnant ainsi le soutien de la majorité des iraniens grâce à son discours anti-impérialiste. L’Arabie Saoudite et l’Egypte font face à une menace montante de la part des groupes islamistes réactionnaires armés liés à Al Qaida. De plus, les Frères musulmans ont obtenu des gains substantiels dans les dernières élections générales en Egypte. Mais l’humiliation la plus cinglante pour les plans de l’impérialisme américain pour la région est venue avec le raz de marée qu’a connu le Hamas aux élections palestiniennes, en janvier de cette année. Cet exemple montre l’hypocrisie complète du gouvernement Bush. Il a lancé une campagne accompagnée de menaces d’intervention militaire dans tout le Moyen Orient au nom de la ” démocratie “. Et pourtant quand des élections ont lieu l’impérialisme américain n’a pas aimé le résultat. Par conséquent, quand la classe dirigeante israélienne a déployé encore plus de destruction contre les masses palestiniennes en réaction aux résultas des élections, ils ont reçu le total soutien de l’impérialisme américain et ses valets.

    Mais le tour que prennent les évènements est encore plus sérieux. Au départ, l’attaque du Hezbollah contre les convois militaires israéliens avait pour objectif de renforcer sa position à l’intérieur du Liban, puisque le retrait des troupes syriennes leur a enlevé ce qu’ils considéraient comme un allié. L’objectif de l’attaque était aussi de détourner l’attention de la demande des Nations Unies de désarmement des milices du Hezbollah. Le Hezbollah, mieux armé et moins divisé que le Hamas représente un formidable ennemi pour le régime israélien. Certains observateurs militaires le considèrent maintenant comme la 3ème force la plus armée dans la région. C’est lui qui a poussé l’armée israélienne a se retiré de façon prématurée du sud Liban en 2000, grâce a un soutien massif parmi la population Chiite et grâce à ses attaques armées contre les troupes israéliennes. Cela a constitué un coup majeur porté au prestige de l’armée. C’est pourquoi certains commentateurs font référence au Liban comme ” le Vietnam d’Israël. ”

    Contre-productif

    Le Hezbollah a le droit de résister à l’agression israélienne mais le faire au moyen d’attaques indiscriminées sur les zones civiles israéliennes est contre-productif. Loin d’affaiblir le soutien au régime israélien parmi la population, celles-ci risquent de cimenter les jeunes et les travailleurs derrière le régime israélien.

    Quand le Hezbollah a tué 7 soldats et en a capturé deux autres les militaires israéliens ont subi un autre coup majeur. Depuis que le conflit est monté en intensité, le Hezbollah a montré qu’il était capable d’atteindre d’importants centres de population israéliens comme Haïfa. Plus d’un million des habitants de cette ville, la 3ème du pays, ont fuit vers le sud, et les principaux lieux de travail sont fermés. Cela veut dire que le prestige du régime israélien est poussé à sa limite. Sa promesse vieille de dix ans d’apporter une sécurité complète à la population juive est de plus en plus exposée comme une imposture.

    C’est l’une des principales raisons pour lesquelles la riposte aux attaques du Hezbollah a été si brutale. Il est clair de la part de l’élite militaire israélienne que c’est pour souligner une politique qu’ils appellent ” découragement “. Cela ne vaut pas pour autant dire qu’ils vont s’opposer au plan du gouvernement Olmert de se retirer de certaines parties de la Cisjordanie et de trouver un accord final avec les Palestiniens. Mais il est clair qu’ils veulent le faire en écrasant tout signe de résistance afin de souligner que le point que le capitalisme israélien est le principal pouvoir militaire dans la région et que un retrait ne serait pas un signe de faiblesse. La principale nature de la riposte aux attaques par roquette du Hezbollah est un clair message à ses opposants ainsi qu’aux masses arabes : si vous vous opposez à nous vous allez en subir les conséquences.

    L’armée israélienne espère que ses bombardements vont forcer le gouvernement libanais et la population de se retourner contre le Hezbollah et les obliger au désarmement et de se retirer jusqu’à la rivière Litani, à 40 kilomètre au nord de la frontière israélo-libanaise. Dans les faits, cela voudrait dire que le Hezbollah devrait se retirer des zones où il a le plus de soutien.

    Cependant, la tactique de l’armée israélienne ne va faire qu’empirer les choses. Parmi quelques sections de la population qui soutient les plus réactionnaires des partis chrétiens du Liban, il y a un soutien complet à l’idée d’écrasement du Hezbollah, qui est l’opposant historique à ces partis du temps de la guerre civile libanaise. Au début des bombardements, de larges parties de la population pensaient qu’ils étaient faits pour punir les actions du Hezbollah. Mais, du fait de la brutalité de l’attaque de l’armée israélienne, l’humeur a changé et la haine pour la brutalité des attaques israéliennes a poussé au soutien au Hezbollah et pas seulement parmi les chiites.

    En Israël aussi il y a eu des changements importants dans l’humeur et dans le niveau de conscience. Jamais auparavant dans l’histoire du capitalisme israélien la riche élite n’avait été autant haïe par la classe ouvrière juive, notamment du fait des attaques néolibérales sur leur niveau de vie, et la corruption croissante parmi les politiciens. Les généraux de l’armée ont vu leur haute reconnaissance dans la société s’affaiblir. Mais la menace d’une multiplication des attaques de roquettes, l’idée de plus en plus présente d’être entouré de pays arabes hostiles qui veulent les rejeter à la mer, fait que actuellement l’humeur change de nouveau. Il y a maintenant un soutient croissant pour une action militaire décisive et pour le gouvernement Olmert même si cela est combiné à du doute et des critiques. Avec l’expérience de la futilité d’utiliser des moyens militaires pour écraser une opposition de masse et l’incapacité du capitalisme israélien à protéger physiquement et socialement, l’ambiance en Israël changera de nouveau. Mais pour l’instant cela va vers une mentalité acceptant la guerre.

    Tout cela polarise encore plus la situation et explique pourquoi le capitalisme israélien, l’impérialisme, et les dirigeants arabes ont si peu d’espace pour manœuvrer. Il suffit d’une atrocité d’un des deux côté pour faire pencher la balance. L’armée israélienne a dissimulé des forces terrestres au Liban. Olmert a signé un décret le 18 juillet pour rappeler 3 bataillons de réservistes. C’est un signal indiquant que l’armée prépare une invasion terrestre.

    Mais la poursuite des attaques aériennes acharnées pourrait probablement conduire à la chute du gouvernement libanais, et permettre ainsi au Hezbollah de prendre un contrôle complet des régions où il a un soutien majoritaire. Le régime syrien pourrait prendre cela comme excuse pour envoyer ses forces déguisées au Liban en combattant du Hezbollah. Il ne peut pas être écarté que le régime iranien, qui a déjà fourni une aide militaire et des instructeurs au Hezbollah, puisse envoyer des combattants volontaires au Liban.

    Une partie de la spirale de guerre pourrait être potentiellement des bombardements d’Israël sur la Syrie et aussi l’Iran, particulièrement sur les installations nucléaires. Cela ne peut être écarté longtemps même si ce n’est pas certains si les pressions sur le capitalisme israélien pour un cessez le feu augmentent. Mais si le terrible scénario se produisait, une guerre régionale deviendrait probable. Le capitalisme israélien et l’impérialisme US parient sur le fait que le Hezbollah est isolé dans le monde arabo-musulman, avec beaucoup de dirigeants sunnites qui voient le conflit comme une opportunité pour couper les pattes d’un compétiteur qui se renforce. Des spécialistes des affaires militaires ont fait remarqué la réponse assez retenue du régime syrien aux attaques israéliennes comme une évidence qu’il hésite à y mettre son nez. Ils ont également fait remarqué que le Ministre des Affaires étrangères iranien a appelé à un cessez le feu et à des négociations, et au relâchement des prisonniers, comme une preuve des limites de leur soutien au Hezbollah.

    Mais il y a aussi une grande colère parmi les masses arabes. Si le conflit s’étend alors les régimes arabes pourraient connaître tôt ou tard une instabilité importante, des mouvements de masse et même le renversement de certains régimes. L’administration égyptienne est sur le fil du rasoir, et des pays comme l’Arabie Saoudite, même avec le prix élevé du pétrole, sont tourmentés par l’instabilité comme jamais avant. L’idée d’un tourbillon étendant le conflit armé du Liban vers la Syrie, l’Iran, et enfin l’Irak où 140 000 soldats Us sont toujours stationnés, n’est pas si éloignée.

    Effets économiques

    Cela aurait des effets catastrophiques sur l’économie mondiale où le pétrole est presque à 80 dollars le baril et pourrait rapidement grimper à 100 dollars. Cela pourrait dessiner la perspective d’une crise économique à l’échelle de celle de 1974-75 qui a partiellement été causée par une hausse soudaine du prix du pétrole.

    De même la tactique brutale de l’armée israélienne et de ses soutiens impérialistes a déjà eu des effets profonds et cela va continuer. Par exemple, l’occupation militaire de l’Afghanistan a renforcé les Talibans et Al Qaeda, alors qu’en Irak ça jouait en faveur de Al-Zarqaoui et a conduit indirectement aux attentats de Madrid et de Londres. La répercussion de l’attaque sur le Liban pourrait être une nouvelle vague d’actes terroristes de part le monde et dans lesquelles les travailleurs seraient invariablement les victimes.

    La classe ouvrière de la région avec l’appui de la paysannerie pauvre est la seule force capable de défaire l’impérialisme, le capitalisme et les élites arabes corrompues et accomplir le désir des palestiniens pour leur libération nationale et sociale. Pareillement, ce sont ces parties de la population qui souffrent le plus dans les situations de conflits armés et de guerre.

    L’immense colère qui existe contre l’impérialisme doit être canalisée dans la construction de mouvements et de partis de la classe ouvrière, basée sur les idées d’un retrait des forces impérialistes, le renversement du capitalisme et du féodalisme dans la région, et pour une confédération socialiste du Proche et du Moyen Orient.

    Sans aucun doute, la perspective de nouvelles guerres et conflit remplit de frayeur les travailleurs et jeunes du monde entier et particulièrement au Moyen Orient, notamment à cause des importantes souffrances que cela signifie. Cependant les guerres capitalistes verront des mouvements de grève et de lutte se développer, contre les privatisations et les attaques sur le niveau de vie des travailleurs comme cela se voit déjà avec des grèves en Iran, en Egypte et en Israël. De tels mouvements vont revenir sur le devant de la scène mais avec une conscience différente alimentée par le désir d’un arrêt du bain de sang et pour une société où la masse de la population contrôle les immenses richesses qui existent dans la région.

    Cette perspective est basée sur l’expérience historique. Au plus fort de l’autodestructrice guerre civile libanaise, en 1988, les travailleurs, dépassant les divisions religieuses, ont commencé des actions de grève commune contre l’effondrement du salaire minimum dû à l’inflation galopante causée par le conflit. Le long de la ” ligne verte ” qui divisait Beyrouth entre chrétiens et musulmans, des manifestations communes eurent lieu. A la même période, entre 500 000 et un million d’Israélien manifestèrent à Tel Aviv pour protester contre l’invasion du Liban par l’armée israélienne. Cependant, les socialistes révolutionnaires, les militants ne peuvent s’asseoir et attendre simplement que de tels évènements se produisent. Un mouvement pour un changement socialiste révolutionnaire a besoin d’être construit, dans toute la région.

    > Non à la terreur de masse du régime israélien contre le peuple libanais. Arrêt des bombardements contre le Liban. Construisons une opposition internationale de masse à la ” punition collective ” infligée au peuple libanais.

    > Pour le droit des travailleurs et des paysans pauvres du Liban de se défendre contre l’agression par l’Etat d’Israël. Non aux bombardements aveugles sur les zones civiles. Pour des comités de défense armés, inter communautaires sous le contrôle démocratique des masses libanaises. Non au concept de punition collective de civils innocents.

    > Relaxe de tous les prisonniers politiques. Toutes les forces impérialistes, hors de la région.

    > Pour un mouvement de masse des arabes et des palestiniens rassemblant les travailleurs, les paysans pauvres et les jeunes pour renverser le système capitaliste qui nourrit la guerre, la pauvreté, le chômage de masse, et les attaques néo-libérales au Proche et au Moyen Orient. Pour une confédération socialiste des états arabes basée sur une économie démocratiquement planifiée, sous le contrôle et la direction des travailleurs. Pour un mouvement de masse des travailleurs d’Israël pour renverser le régime capitaliste israélien qui signifie guerre sans fin et attaques sur les niveaux de vie. Pour une Palestine et un Israël socialiste faisant partie d’une fédération socialiste du Proche Orient dans laquelle les travailleurs, les paysans pauvres décideront de comment la société doit être organisée et dirigée et ou les droits nationaux, religieux, culturels de toutes les minorités seront garantis.

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