Your cart is currently empty!
Tag: Iraq
-
Wikileaks: Le masque de l’impérialisme est tombé…
Ces derniers mois, Wikileaks a publié un grand nombre d’informations de l’administration américaine classées secrètes. Ces informations ont démasqué beaucoup de choses, notamment les milliers de morts civils tombés au cours de la guerre “pour la liberté” en Afghanistan. Des troupes spéciales sont impliquées dans des exécutions et le nombre d’attaques des Talibans augmente.
Par Jente, Anvers
En Irak, au moins 15.000 civils sont morts, bien plus que ce que reconnaissaient officiellement les USA. Des centaines de documents parlent de tortures infligées par les troupes de sécurité irakiennes ou encore des entreprises privées qui achètent des armes et les utilisent contre les civils. Sur le plan diplomatique également, les valeurs démocratiques ne sont pas centrales, entre bombardements secrets au Yémen ou au Pakistan et négociations avec des dictateurs arabes contre d’autres dictateurs.
Les fuites ont commencé avec Bradley Manning, qui a servi en Irak en tant qu’analyste militaire de l’armée américaine à partir de la fin de l’année 2009. Il s’est bien vite aperçu qu’il était un des maillons d’une politique visant à réprimer toute forme de critique à l’encontre du régime irakien. Il devait découvrir des critiques, après quoi les dissidents étaient recherchés et remis aux autorités irakiennes par l’armée américaine. Ils ont ensuite probablement été torturés. Quand il a protesté auprès de ses supérieurs, ces derniers lui ont répondu de simplement poursuivre son travail, ce qui l’a poussé à envoyer des informations à Wikileaks. Ces informations ont ensuite été relayées dans Le Monde, El Pais, The Guardian, New York Times, Der Spiegel, et sur le site de Wikileaks, déchaînant de très vives réactions.
La réaction de l’establishment ne portait pas tellement sur le contenu des informations, mais plutôt sur la manière dont elles ont été dévoilées. La réaction ne s’est pas fait attendre, et une campagne a directement commencé contre Wikileaks et sa figure de proue, Julian Assange, accusé d’agression sexuelle en Suède, sujet d’un mandat d’arrêt international et actuellement en liberté surveillée au Royaume-Uni.
Les protestations face aux attaques contre Wikileaks se limitent hélas souvent à la personne de Julian Assange. Bradley Manning est entre-temps en cellule d’isolement depuis déjà sept mois et risque de prendre pour 80 ans de prison, voire même la peine de mort! Les protestations contre ces possibles verdicts sont notamment soutenues par la militante anti-guerre Cindy Sheehan et par Socialist Alternative (section du CIO aux USA).
Sans mobilisations, les boucs-émissaires payeront cher d’avoir fait tomber le masque de l’impérialisme, dont le caractère sanglant est maintenant encore plus fortement révélé au grand jour.
-
Irak : Une journée de protestations de masse prévue pour ce vendredi
Ce vendredi 25 février verra très certainement les plus grandes manifestations de l’histoire récente du pays. Au Kurdistan, les protestations de masse se poursuivent malgré la répression du gouvernement PDK (Parti Démocratique du Kurdistan) qui a fait tirer sur els manifestants, entraînant ainsi la mort de quatre personnes.
Abbas Sdiq, CIO-Suède
==> Rubrique de ce site consacrée au Moyen-Orient et au Maghreb
Ce lundi 21 février, environ 2.000 personnes ont participé à des manifestations à Sulaymaniya, avec également la participation du personnel hospitalier et universitaire. Un jeune home de 17 ans, Sherko Mohammed, a été tué sous les balles de la police et un autre, Surkiu, est décédé à l’hôpital des suites d’une blessure par balle reçue la semaine dernière. 47 personnes auraient été blessées.
Les protestations se sont étendues à plus de villes du Kurdistan irakien. A Kalar, Dervendishan et Halabja, des manifestations se sont aussi déroulées le lundi et d’autres villes vont rejoindre le mouvement. Les manifestations de Karal et de Dervendishan ont chacune impliqué 200 personnes, dont une bonne partie a fini arrêtée.
Les partis dirigeants du Kurdistan irakien, le PDK et l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan), disent qu’ils veulent négocier avec les dirigeants de l’opposition. Mais même le dirigeant du parti d’opposition établis, Gorran (Changement), refuse et réclame la démission du gouvernement. Gorran a adopté une approche prudente, et n’a pas particié aux protestations. L’initiative est venue des jeunes.
Le PDK a, comme d’autres régimes de la région, menacé d’utiliser une plus forte violence. Fazel Mirani, le dirigeant du parti, a declaré que si quelqu’un attaquait le centre du PDK, "[nous] lui couperons les mains." Les manifestants ont répliqué qu’ils lui couperont ses bras!
Une coopération étroite avec l’impérialisme américain
Le PDK et l’UPK contrôle conjointement le Kurdistan en Irak en tant que région autonome depuis la première Guerre du Golfe en 1991, à l’exception d’une guerre civile entre les deux partis en 1994-96. Leur coopération très étroite avec l‘impérialisme américain et la situation relativement calme en surface dans la société du Kurdistan irakien n’ont eu aucune répercussion fondamentale pour la vie de la population, qui connaît une vie similaire au reste de la population irakienne. Chaque jour, il n’y a de l’électricité que pour 10 heures, et pas d’eau potable. La pauvreté et le chômage s’accroissent. Souvent, il ne reste comme emploi vacant que des emplois dans l’armée ou la police, ce qui signifie que le PDK et l’UPK ont construit un immense appareil de sécurité.
La colère se concentre actuellement sur le président du PDK, Barzani, et sur le niveau de corruption, mais les manifestants ont aussi beaucoup de revendications sociales, particulièrement face au chômage massif.
Le mouvement de protestation à travers l’Irak, qui puise ses forces dans le mouvement révolutionnaire de la région, doit assurer que les grèves et la participation de la classe ouvrière aux protestations soit une force organisée. L’Egypte et la Tunisie ont démontré que les dictateurs peuvent être renversés, mais aussi que la lutte doit être dirigée contre le système capitaliste lui-même.
-
10e Congrès Mondial du Comité pour une Internationale Ouvrière
Relations mondiales : ‘‘Tout est changé, complètement changé’’
Rapport de la discussion sur les relations mondiales au 10ème Congrès mondal du CIO
Le 10e Congrès Mondial du Comité pour une International Ouvrière (CIO) a commencé la semaine dernière en Belgique. Ont participé à cet événement entre autres des délégués et des visiteurs en provenance d’Afrique du Sud, d’Allemagne, d’Angleterre et du pays de Galles, d’Argentine, d’Australie, d’Autriche, de Belgique, du Chili, de Chypre, d’Écosse, d’Espagne, des États-Unis, de France, de Grèce, de Hong Kong, d’Inde, d’Irlande, d’Israël, d’Italie, du Kazakhstan, de Malaisie, des Pays-Bas, du Nigéria, de Pologne, du Portugal, du Québec, de Russie, du Sri Lanka, de Suède, de Taïwan, de Tchéquie, et du Venezuela. Malheureusement, les délégués de Bolivie et du Pakistan n’ont pas pu venir, à cause du refus de leur visa.
Sarah Sachs-Eldridge, délégation du Socialist Party (CIO – Angleterre et pays de Galles)
Ce Congrès a duré une semaine et a discuté des principaux enjeux auxquels est confrontée la classe ouvrière internationalement dans cette période d’attaques d’austérité sauvages ainsi que des tâches du CIO.
Les principales discussions lors du Congrès ont porté sur les relations mondiales, sur l’économie mondiale, sur l’Europe, l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique, et sur la construction du CIO.
Le CIO est une organisation internationale socialiste et démocratique. Au cours du Congrès, les documents et les résolutions ont été discutés, amendés, puis soumis au vote. Un nouveau Comité Exécutif International a également été élu.
Nous publierons les versions finales des principaux textes du Congrès. Notre site international (www.socialistworld.net) a déjà publié le projet initial de document de Congrès concernant les relations mondiales. Une version mise à jour de ce document sera publiée par la suite, avec les documents concernant l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie, la Russie et l’Europe de l’Est, de même qu’un document sur la situation en Afrique.
Ci-dessous, nous publions un rapport de la première discussion du Congrès, celle sur les relations mondiales, rédigé par Sarah Sachs-Eldridge, de la délégation d’Angleterre et Pays de Galles (Socialist Party). D’autres rapports des principales discussions qui ont eu lieu tout au long du 10e Congrès suivront au cours des prochains jours.
Des millions de personnes ont participé aux manifestations et aux grèves en France. Il y a eu des grèves générales en Grèce, au Portugal – la plus grande depuis la révolution de 1974 -, en Espagne et en Inde où une grève générale a impliqué 100 millions de travailleurs. Un immense mouvement partiellement victorieux s’est développé en Afrique du Sud et de nombreuses autres expressions de colère ont éclaté face à la crise la plus dévastatrice depuis les années ’30.
Dans son introduction à la discussion, Peter Taaffe du Secrétariat international (SI) du CIO a cité William Butler Yeats, un célèbre poète nationaliste irlandais, qui avait dit : ‘‘Tout est changé, complètement changé’’ à propos des évènements d’Irlande. Pour décrire les événements de ces derniers mois, cette phrase reste d’actualité. Les contributions au débat portant sur les pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient, d’Europe et d’Europe de l’Est ont bien démontré que pas un pays au monde n’a été épargné par la crise économique mondiale.
Une crise prolongée
Les gouvernements de plusieurs pays et régions peuvent bien clamer haut et fort que leurs économies sont à l’abri de tout danger et sur la voie de la reprise, il existe un potentiel pour une nouvelle chute de l’économie mondiale, ou en tous cas pour une stagnation prolongée avec une croissance faible. En fait, il n’y a aucun “remède” clair à appliquer pour la bourgeoisie, et des divisions existent entre et à l’intérieur des différentes classes dirigeantes quant à savoir quelles mesures devraient être prises.
En cette époque de changements rapides, les gouvernements peuvent être enclins à des revirements soudains. La situation est lourde de troubles sociaux et politiques d’une ampleur tragique.
Les relations mondiales sont dans un état d’instabilité croissante. Nous ne vivons plus dans un monde “unipolaire” où le pouvoir ultime des États-Unis, en tant que plus grande économie au monde, est accepté. Ceci peut mener à une hausse des frictions et des conflits.
L’impression prédominante est que nous sommes dans une période de flux. Des luttes de la classe ouvrière ont lieu ou sont à l’ordre du jour dans chaque région du monde. Les socialistes doivent être prêts à ajuster leur tactique et leurs méthodes organisationnelles au fur et à mesure que la lutte de classe se développe et que les conditions objectives changent. De nouveaux mots d’ordre et revendications seront lancés lorsque cela sera requis.
Des changements soudains
Dans son introduction, Peter Taaffe a décrit comment, au cours d’un intervalle relativement court, l’économie irlandaise a été noyée, passant d’une des économies les plus prospères au monde à, non pas la récession, mais la dépression. Dans un sondage effectué il y a six ans auprès de 100 pays, on avait révélé que le peuple irlandais était le plus heureux au monde, sur base de la hausse des salaires et d’une phase de croissance apparemment sans fin. Mais ce 27 novembre, 100.000 manifestants sont descendus à Dublin malgré le froid polaire pour y exprimer leur rage, leur dégout et leur amertume face à la situation complètement différente, dans laquelle la majorité de la population est maintenant confrontée à des coupes sévères dans leur niveau de vie.
La classe ouvrière irlandaise a montré qu’elle était capable de trouver par elle-même le chemin de la lutte, même lorsque les dirigeants syndicaux ont abandonné de la manière la plus poltronne qu’il soit leur responsabilité qui était de mener celle-ci. La survie du gouvernement, élu il y a moins de deux ans, ne tient plus qu’à un fil.
La présence en Irlande du CIO et de Joe Higgins, l’eurodéputé socialiste de Dublin, signifie qu’il existe une voix qui est présente afin d’articuler l’opposition à la politique pro-marché, et qu’il existe le potentiel pour défier cette politique lors des élections générales de 2011, autour de l’Alliance de la Gauche Unie (United Left Alliance) récemment établie.
L’ampleur de la crise économique mondiale, qui a commencé avec la crise des subprimes aux États-Unis en 2007, s’est largement fait ressentie lors de la crise bancaire de 2008. Le CIO a averti du fait que les patrons, dont la rapacité et le système du “tout pour le profit” sont responsables de la crise, ne seraient pas capables de trouver une issue facile pour sortir de cette crise, et qu’ils chercheraient à en faire payer le cout par les travailleurs.
Cette crise a été si grave que, au départ, il n’était pas évident de voir comment une dépression de l’ampleur de celle des années ′30 pouvait être évitée. Toutefois, de nombreux gouvernements, après avoir jeté un œil par-dessus le gouffre et ayant aperçu le danger de la répétition d’une dépression qui durerait une décennie entière, ont pris peur et ont mis en place de grands plans d’urgence de relance de l’économie afin d’amortir les pires effets de la crise.
Les travailleurs payent la facture
De nombreuses contributions ont illustré à quel point les dirigeants ne sont pas parvenus à protéger les travailleurs et les pauvres. Par exemple, depuis le début de la crise, les plans de relance aux États-Unis ont empêché un million de pertes d’emplois, mais huit millions d’autres emplois ont été perdus depuis 2007. Dans les pays de l’OCDE, c’est 17 millions de travailleurs qui ont été virés des usines. On ne tient pas compte ici des travailleurs qui subissent le travail temporaire et/ou précaire, ce qu’on a commencé à appeler aux États-Unis des “jobs de survie”.
À la grand’ messe du G20 à Toronto, il y a eu un accord général pour cesser l’intervention politique et financière et les plans de relance, et pour passer à des plans d’austérité, destinés à satisfaire les marchés. Il n’y a pas une confiance totale dans cette politique, qui a eu pour conséquence des coupes énormes dans de nombreux pays, suscitant déjà la colère et l’action de la classe ouvrière.
Mais la colère, la frustration et l’opposition n’ont pas encore trouvé une expression dans la formation de nouveaux partis de masse de la classe ouvrière. Ce facteur représente un grand obstacle dans la lutte. Comme le document sur les relations mondiales l’a fait remarquer : ‘‘S’il existait des partis de masse de la classe ouvrière – même à l’image des partis ouvrier-bourgeois du passé – alors, en toute probabilité, les idées réformistes de gauche, centristes et révolutionnaires seraient en ce moment en train d’être largement discutées dans la société, et en particulier dans les rangs du mouvement ouvrier organisé.’’
La Chine
Un aspect important de la discussion a été le rôle de l’énorme plan de relance en Chine. Celui-ci a été combiné à une expansion massive du crédit, principalement de la part des banques d’État. L’investissement dans la construction de routes, de bâtiments et d’autres projets d’infrastructure a été une tentative de focaliser les mesures d’incitation sur la hausse de la demande intérieure.
Un impact très important de ce plan a été de donner aux travailleurs la confiance de lutter. L’année 2010 a vu une nouvelle vague de grèves balayer la Chine, d’une nature en grande partie offensive, dans le but d’obtenir de meilleurs salaires. Les travailleurs ont vu l’économie s’accroitre, et en ont réclamé leur part. La croissance de ce mouvement et son développement va être crucial dans le développement de la lutte des travailleurs partout dans le monde.
Dans sa réponse lors de la discussion, Robert, du Secrétariat International du CIO, a souligné les questions importantes qui sont posées : quel est l’attitude de ces travailleurs par rapport à la lutte pour les droits démocratiques, et syndicaux, par rapport aux syndicats officiels, à l’État et au gouvernement ?
Toutefois, la discussion a bien clarifié le fait que les conséquences du plan de relance en Chine se sont fait ressentir dans de nombreux domaines. La croissance économique dans toute une série de pays, tel qu’en Allemagne, est liée au plan de relance chinois.
Anthony, d’Australie, a expliqué le fait qu’une des raisons pour lesquelles l’économie australienne est jusqu’à présent parvenue à éviter les pires effets de la crise qui a touché les autres pays est la force du secteur minier et l’exportation massive de matières premières vers la Chine. Tout ralentissement de la croissance de l’économie chinoise aurait des répercussions désastreuses.
Après être sortis de 30 ans de guerre civile, la classe ouvrière et les pauvres du Sri Lanka sont confrontés aux conditions les plus difficiles. Siritunga, du Sri Lanka, qui a passé la moitié de sa vie dans cette guerre, a décrit comment les “retombées de la paix” tant promises ne se sont absolument pas concrétisées. Au lieu de cela, le budget de 2010 a vu une hausse des dépenses militaires, qui constituent maintenant près du quart des dépenses de l’État, ce qui illustre la montée de la répression employée par le régime Rajapakse.
Les puissances régionales, telles que l’Inde et la Chine qui ont soutenu l’effort de guerre, continuent à intervenir au Sri Lanka dans leur propres intérêts économiques et stratégiques, sans que cela ne profite le moins du monde aux populations laborieuses de la région.
Toute une série de personnes ont pris la parole au sujet de la lutte d’influence entre les États-Unis et la Chine, en particulier dans certaines régions comme l’Asie-Pacifique.
Derrière les statistiques qui montrent une croissance économique, la Chine est en train d’exporter son modèle de production basé sur la surexploitation de la main d’œuvre, avec des bas salaires et sans aucun droit syndical ou autre pour le personnel.
André du Brésil et Patricio du Chili ont tous les deux expliqué comment l’exportation de matières premières vers la Chine a eu un effet d’amortir la crise économique mondiale dans toute une série de pays d’Amérique latine. Au Brésil, un processus de “reprimairisation” de l’économie est en cours (un développement du rôle de la place de l’extraction de matières premières), avec une désindustrialisation de plus en plus grande. Si cette tendance venait à se confirmer, elle sera accompagnée d’attaques sur les droits des travailleurs, d’une dégradation de l’environnement, et de traitements horribles pour les peuples indigènes.
Des mouvements de masse
Lors des précédents Congrès du CIO, au début des années ′2000, c’était le processus révolutionnaire en cours en Amérique latine qui se trouvait à l’avant-plan de la lutte. Tandis que ce processus s’est pour le moment temporairement ralenti, c’est la classe ouvrière européenne qui est aujourd’hui entrée en action.
Là, même en l’absence de leurs propres partis de masse ou même semi-de masse, les travailleurs ont entrepris une action extrêmement audacieuse, et développent d’instinct leurs propres revendications. Andros de Grèce a expliqué comment l’expérience du mouvement de masse en Grèce a mené à ce qu’aujourd’hui, un Grec sur deux est en faveur de la nationalisation des banques, et un sur trois est pour le non-payement de la dette de l’État, pour laquelle on demande à la classe ouvrière de payer la facture. De telles idées ont été capables de se développer même sans que la plupart des partis d’une certaine taille ne les aient mises en avant, à l’exception de la section grecque du CIO, Xekinima.
Rob de Russie a décrit le massacre affligeant des services publics, des salaires et des pensions qui s’est produit à travers toute l’Europe de l’Est. Dans toute une série de pays, les mouvements de protestation ont été énormes, avec par exemple le mouvement de masse dans les rues de la Lettonie qui a fait tomber le gouvernement. Mais en l’absence de tout parti ouvrier capable de prendre le pouvoir, c’est tout simplement une autre version de l’ancien gouvernement qui a été mise en place.
La présence du CIO au Kazakhstan signifie qu’il existe le potentiel pour construire un nouveau parti des travailleurs de masse. La campagne ‘Kazakhstan 2012’, dans laquelle sont actifs les membres du CIO, a lancé plusieurs campagnes visant à défendre la population contre les expulsions de domicile, et à construire des syndicats indépendants. Elle se déclare en faveur de la ‘‘renationalisation de tout ce qui a été privatisé, sous le contrôle des travailleurs.’’ 2012 sera la date des prochaines élections présidentielles, où l’on espère que le régime répressif au pouvoir en ce moment sera remplacé. Un nouveau centre syndical y a aussi été récemment fondé.
Le Moyen-Orient
Les dernières fuites organisées par Wikileaks ont brutalement mis au grand jour les frictions qui existent entre les différents régimes du Moyen-Orient, comme le CIO l’avait fait remarquer auparavant.
Yasha d’Israël a expliqué que les derniers documents suggèrent le fait que le régime israélien est sérieusement en train de se préparer à une attaque contre l’Iran, même si ce scénario est improbable. Robert a décrit comment l’intervention américaine en Irak a mené au renforcement du rôle régional de l’Iran. Mais le régime iranien n’est pas stable, comme l’a bien montré le mouvement de 2009.
La classe ouvrière égyptienne a trouvé sa force dans le nombre de luttes qui se sont déroulées au cours des dernières années. Le taux de participation de 15% à peine lors des dernières élections montre à quel point aucun des partis politiques ne parvient à susciter le moindre enthousiasme parmi les travailleurs et les jeunes. Mais comme l’a fait remarquer Igor de Russie, une fois qu’un mouvement va commencer à se développer contre le régime détesté de Moubarak, la classe ouvrière pourrait jouer un rôle très important.
Avec la “contagion” de la crise économique qui s’étend à partir de la Grèce jusqu’en Irlande, et maintenant potentiellement à l’Espagne, au Portugal, à la Belgique et au Royaume-Uni, c’est la question de la survie même de l’euro qui est posée.
Illustrant les tours de passe-passe financiers qui ont conduit à la crise économique, Robin d’Angleterre a décrit comment la valeur notionnelle de tous les “dérivatifs” est équivalente à onze fois la valeur de production annuelle mondiale ! Il a expliqué que la crise économique mondiale en cours en ce moment n’est pas juste une crise cyclique faisant partie du cycle normal de croissance et décroissance du système capitaliste, mais que c’est une crise basée sur l’absence de demande. Les plans d’austérité massifs ont réduit le pouvoir d’achat des travailleurs.
Aron d’Allemagne a fait une contribution au sujet de la tendance vers des mesures protectionnistes, dans la lutte pour une plus grande part du marché mondial. C’est là la trame de fond derrière la “guerre des devises” qui se déroule en ce moment. Les États-Unis ont lancé un autre tour massif de “facilitation quantitative” (c’est à dire, la création d’argent à partir de rien) et tentent d’inonder le monde de dollars afin d’améliorer leurs opportunités d’exportation. Paraphrasant un politicien américain, Aron a résumé ainsi l’attitude de l’administration américaine : ‘‘C’est notre monnaie, mais c’est votre problème’’.
Cependant, les États-Unis ne peuvent pas simplement claquer des doigts et s’attendre à ce que le reste du monde accoure se mettre en rang. Peter a expliqué que l’État chinois est loin de se porter volontaire pour prendre les coups, et a exprimé la menace comme quoi si la Chine devait réévaluer sa monnaie, le monde assisterait à la fermeture de 40 millions d’usines chinoises, ce qui pourrait entrainer un mouvement de masse de la classe ouvrière chinoise, une perspective qui suscite des sueurs froides chez les gouvernements de tous les pays.
Les conflits
Mais la guerre des monnaies n’est pas le seul conflit qui menace le monde. La friction entre les Corées du Nord et du Sud pourrait se développer. L’Irak est une plaie béante et Judy d’Angleterre a montré que la guerre d’Afghanistan, qui est maintenant perçu comme la guerre d’Obama, est impossible à remporter pour l’impérialisme.
Ceci sape le soutien en faveur d’Obama mais, comme Philip des États-Unis l’a dit, ce n’est pas le seul facteur de mécontentement : il y a aussi la colère croissante de la classe ouvrière et de la classe moyenne face au chômage, aux expulsions de domicile, et à d’autres effets de la crise sur leur vie de tous les jours.
Sur base de cette expérience, c’est un sentiment anti-establishment qui a dominé les élections de novembre aux États-Unis. Le Tea Party, qui cherche à se faire passer comme l’alternative au statut quo tout en étant en réalité lié à des personnes telles que les dirigeants de la chaine Fox News, chaine droitière et pro-capitaliste, pourrait bien tirer profit de ce sentiment et de l’absence d’une alternative ouvrière de gauche. Toutefois, un sondage a révélé la nécessité urgente et le potentiel pour un tel parti, puisque plus de la moitié des personnes qui y ont répondu déclaraient avoir une mauvaise image du Parti démocrate tout comme du Parti républicain. En fait, le Tea Party a lui-même provoqué deux contre-manifestations à Washington.
La riposte de la jeunesse
Ty, des États-Unis, a décrit les batailles héroïques qui se sont déroulées dans le secteur de l’éducation. Des étudiants, des enseignants et des parents se sont organisés contre les coupes budgétaires et contre les attaques brutales contenues dans le programme scolaire Charter.
Même alors qu’ils sont en train de mettre en place des plans de relance pour les grandes boites, les gouvernements vont tenter de forcer leur agenda néolibéral qui consiste à reprendre l’ensemble des précédents acquis de la classe ouvrière, tels que l’éducation, la santé et les pensions.
Mais l’action estudiantine aux États-Unis n’est qu’un exemple parmi une nouvelle vague de mouvements de la jeunesse qui est en train de se développer. Vincent de Hong Kong a raconté comment 2.000 étudiants chinois ont démoli la cafétéria privatisée de leur campus lors d’une bataille autour de l’augmentation du prix des bouteilles d’eau. Au Royaume-Uni, les étudiants et les lycéens sont en marche en ce moment-même. En Grèce, en Malaisie, en Italie et en Irlande, les étudiants se battent pour leur avenir.
Au Nigéria, où l’âge moyen est de 19 ans, la lutte pour l’avenir fait partie de la vie de tous les jours. Segun du Nigéria a dépeint l’horreur de la vie des travailleurs sous le capitalisme dans le monde néocolonial. Toutes les promesses rompues en terme de route, d’écoles, etc. a mené certains vieux travailleurs à commencer à penser que la vie était peut-être meilleure du temps de la colonie. Il a décrit à quel point la privatisation et la soif de profit peuvent devenir extrêmes, avec l’exemple d’une route privatisée de 6 km mais qui compte trois péages !
Cependant, la classe ouvrière a montré sa force potentielle dans les huit fantastiques grèves générales de la dernière décennie. Le défi est maintenant de mobiliser ce potentiel dans une lutte pour changer la société.
La crise environnementale
La crise du changement climatique et la destruction de l’environnement ne sont qu’une des nombreuses preuves qui toutes démontrent à quel point l’idée du capitalisme en tant que système progressiste a été discréditée. Bart de Belgique a proposé des mots d’ordre qui puissent trancher à travers le scepticisme qui peut se développer face à des mesures soi-disant “vertes” telles que les taxes environnementales. Les socialistes doivent lier ce problème à celui de la crise générale, en remettant en question le droit à la propriété privée de la recherche scientifique, et avec des revendications telles que des emplois écologiques et la reconversion des usines.
La discussion a bien confirmé que le sentiment et la compréhension de la classe ouvrière, de la jeunesse et de certaines couches de la classe moyenne est en train de changer et d’évoluer à travers l’expérience de la crise économique, politique et sociale, et surtout l’expérience des luttes émergentes.
Le sentiment parmi les travailleurs et la jeunesse
Les sentiments anti-banquiers, anti-establishment et anti-politiciens sont très vivaces. Sascha d’Allemagne a expliqué qu’il y a un potentiel pour un développement très rapide de ce sentiment, et que parmi certaines couches, il a acquis un caractère anticapitaliste plus prononcé. Au fur et à mesure que s’accentue l’expérience de la pire crise depuis les années ′30 et que pleuvent les coupes budgétaires qui s’abattent sur la classe ouvrière, il va y avoir une mise en question de plus en plus grande de la manière dont ces coupes peuvent être combattues et de quelle est l’alternative.
Mais cela ne veut pas dire que les attaques violentes sur le niveau de vie vont automatiquement conduire à une plus grande volonté de se battre et une plus grande ouverture aux idées socialistes. Il peut y avoir un effet d’hébétement sous le choc de la crise, comme on l’a vu en Grèce au début de la crise. La question de la direction de la classe ouvrière va également jouer un rôle dans l’évolution d’une conscience combative et socialiste.
Ce qui est propre à cette situation, c’est le potentiel qu’a la classe ouvrière d’infliger des défaites aux gouvernements, divisés et hésitants. Des revirements soudains de tactique de la part de la bourgeoisie peuvent se produire. Tout en essayant de forcer la mise en œuvre de leur agenda néolibéral, ils peuvent passer en un tour de main de la hache de l’austérité à la planche à billets virtuelle afin de se lancer dans de nouveaux plans de relance. Lynn a souligné le fait que toute une série d’économistes qui naguère prêchaient le monétarisme sont maintenant en train d’appeler à de nouvelles mesures de relance.
Kevin d’Irlande a décrit la situation du sud de l’Irlande comme étant “en gestation d’une révolte”, et la discussion a amené à la conclusion que, en ce qui concerne l’Irlande comme en ce qui concerne les relations mondiales, nous sommes véritablement entrés dans une période différente.
-
“La paix soit avec vous ma sœur”, ou le récit d’un terroriste occidental
Le livre de Chris De Stoop «Elles sont si gentilles monsieur» concernant la traite des être humains était bouleversant. Son dernier livre, «La paix soit avec vous ma sœur» (Vrede zij met u zuster, non encore traduit), l’est tout autant. Le récit raconte le road trip de Muriel Degauque, une jeune fille du Hainaut qui part pour Fallujah, en Irak, afin de commettre un attentat suicide.
Muriel a grandi dans la détresse du Hainaut et, après quelques pérégrinations, elle trouve «l’islam» comme alternative, et se donne entièrement à cette religion, ou du moins à l’interprétation spécifique qu’elle lui a donnée. Dans le petit cercle des islamistes radicaux de Saint-Josse (à Bruxelles), après les attentats du 11 septembre 2001 et les guerres en Afghanistan et en Irak, elle est touchée par cette radicalisation. Le livre de Chris De Stoop donne parle aussi de jeunes bruxellois qui partent vers la Syrie afin d’aller lutter en Iraq. Ils arrivent dans le réseau d’Aboe Mazen, surtout intéressé par une femme. Alors qu’en Syrie les hommes doivent attendre un mort de martyre, leurs amis en Belgique doivent leur verser de l’argent et aller au chômage pour la plupart. Ici, toutes les personnes d’origine étrangère sont mises dans le même sac par les autorités. De Stoop ne fait que constater, il laisse au lecteur d’être choqué par l’abus, par le racisme sous-jacent ou par les deux.
Muriel et son homme, Issam, prennent leur voiture, une Mercedes blanche, et partent vers l’Irak. Ils traversent l’Italie, prennent le bateau vers la Turquie et se dirigent ensuite vers la Syrie. De là, ils partent vers l’Irak. Ils espèrent y mourir et pouvoir ensuite atteindre le paradis. Muriel meurt finalement, dans un attentat suicide avec la Mercedes dont elle est l’unique victime.
Ce livre est peu politique mais avec ce récit d’une terroriste belge, il donne une meilleure image d’un petit groupe qui se radicalise et est totalement séparé d’une société qui n’a pas pu lui offrir d’avenir. La traduction de ce livre en français devrait arriver sous peu.
-
INTERVIEW : Cindy Sheehan à propos du capitalisme, d’Obama et de la nécessité d’un nouveau parti.
Cindy Sheehan a commencé à faire parler d’elle en 2005, en organisant un camp de protestation aux abords du ranch de Georges Bush. Elle voulait tout simplement lui demander pourquoi il avait envoyé son fils mourir en Irak. Elle s’est présentée aux élections du Congrès en tant que candidate indépendante face à Nancy Pelosy (une des figures de proue du parti démocrate) en 2008, a tout de même obtenu 16% des voix et a devancé le candidat républicain.
Soacialist Alternative (CIO-USA)
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
Des fuites confirment que les Etats-Unis s’enfoncent de plus en plus dans le bourbier
Le site web WikiLeaks a publié plus de 90.000 documents concernant la guerre en Afghanistan. Ils révèlent que les talibans sont plus que jamais depuis le début de la guerre en 2001. Les Etats-Unis ont cherché à cacher les preuves de cette puissance croissante.
Les USA cachent aussi leurs propres horreurs. Des centaines de personnes ont perdu la vie dans des ‘‘incidents’’, c’est-à-dire qu’on leur a tiré dessus sans raison. Les documents parlent d’au moins 195 morts parmi les civils, mais le nombre réel est sans doute bien plus grand. Les documents parlent notamment d’une fusillade de soldats polonais contre un village en 2007, lors d’un mariage. Parmi les morts se trouvait une femme enceinte.
Au moins 180 documents abordent les problèmes rencontrés avec les services secrets pakistanais (ISI). L’ISI a été impliqué dans l’entrainement des terroristes kamikazes, dans l’introduction d’argent en contrebande, dans l’organisation d’attentats,… Ce soutien est utilisé par le régime pakistanais pour renforcer sa position parmi la population pathane.
[/box]
Pour Cindy Sheehan, le capitalisme est à la source de la plupart des problèmes actuels et la seule alternative à ce système se nomme ‘socialisme’. Un nombre sans cesse croissant d’Américains remettent en cause le capitalisme, et cette tendance est encore renforcée par le fait que nous subissons actuellement la pire crise économique depuis 1929. Il n’est dès lors pas étonnant d’apprendre que 37% des américains pensent que le socialisme est le meilleur système économique possible.
Au cours de cette interview, Cindy parle, entre autres, de l’urgent besoin de rompre avec le parti démocrate et de construire un nouveau parti qui représenterait des millions de travailleurs et qui pourrait s’opposer aux banques, aux institutions financières et aux assurances, mais aussi de l’absolue nécessité pour les forces de gauche de présenter des candidats indépendants aux élections de 2010 et de poser la question de l’alternative la plus forte et la plus sérieuse possible pour les présidentielles de 2012.
Quelles sont vos opinions sur les politiques intérieures et étrangères d’ Obama? A-t-il tenu sa promesse de mettre fin à la politique du ‘Grand Capital’ de l’ère Bush?
«L’Irak n’avait plus ni cohésion ni logique quand Obama est entré en fonction en 2009. Les alentours avaient été ‘nettoyés ethniquement’ avec 1 million de morts et à peu près 5 millions de personnes contraintes quitter leurs villages, pour se rendre dans une autre région d’Irak ou même dans un pays voisin. Pendant la campagne électorale, Obama avait promis à maintes reprises que la première chose qu’il ferait en tant que président serait de programmer le retrait des troupes d’Irak, sur base d’un calendrier avec des dates concrètes. Il est au pouvoir depuis 16 mois et on n’a toujours rien vu venir. De plus, il avait également promis le retrait total des troupes de combat endéans les 16 mois.
Concernant l’Afghanistan, 2009 a été la pire année en termes de morts, tant civils qu’américains. Obama a triplé le nombre de soldats par rapport à l’époque de Bush et a demandé deux rallonges budgétaires d’urgence (l’une d’entre elles doit encore être approuvée), ça aussi, il avait promis de ne pas le faire. Et là, on ne parle même pas du fait qu’il a triplé le nombre de drones d’attaque dans le nord du Pakistan.
Ce sombre constat vaut aussi pour sa politique intérieure. Dans son équipe économique figurent de nombreux membres de l’élite néolibérale tels que Timothy Geithner (ancien vice-président du Comité fédéral pour le marché libre et ancien directeur de la politique du développement du Fond Monétaire International, NDT), Robert Rubin (ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, NDT) ou encore l’effrayant Larry Summers (ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, notamment connu pour avoir déclaré «Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable.», NDT). Les institutions financières continuent à être renflouées et le chômage est toujours de 9,9% (chiffre officiel, la réalité est plus importante). Et la ‘réforme des soins de santé’ n’est rien d’autre qu’un cadeau aux compagnies privées.
Un des principaux arguments de ceux qui font l’apologie du parti démocrate est qu’il faut élire les démocrates pour ne pas que la Cour Suprême penche trop à droite. Mais les deux premières personnes qu’Obama a nommées sont connues pour leurs positions de droite.
Quelle a été votre expérience personnelle avec les dirigeants du parti démocrate quand vous êtes devenue une des figures du mouvement anti-guerre en 2005 ? Comment ont-ils répondu à votre demande de stopper la guerre après qu’ils aient pris le contrôle du Congrès en 2006 ?
J’ai rencontré des dizaines de sénateurs démocrates (Clinton, Kerry, Reid, Levin,..) et des députés (Pelosi,…), ils m’ont tous dis: "Cindy si tu nous aide à avoir la majorité au Congrès, on t’aidera à mettre fin à la guerre."
Après le mois d’août 2005, alors que le sentiment anti-guerre et anti-Bush n’avait jamais été aussi haut, les démocrates ont utilisé cette atmosphère pour récupérer de courtes majorités dans les 2 Chambres. Qu’ont-ils fait avec ces majorités? Ils ont financé les guerres, fait en sorte que le syndicat du crime de Bush n’ait pas à se justifier, voté l’acte de modernisation de la FISA et le renflouements des "banksters" et bien d’autres choses.
Après que la première rallonge budgétaire destinée à la guerre ait été votée en 2007 (avec des associations comme Moveon.org – une organisation citoyenne liée au parti démocrate – militant en faveur) j’ai quitté le parti démocrate pour de bon. La guerre continue et, maintenant, les démocrates sont au pouvoir tant à l’exécutif qu’au législatif.
Au cours de ces dernières années, l’opposition à la guerre en Afghanistan s’est intensifiée et une majorité d’Américains sont toujours opposés à la guerre en Irak. Pourtant, le mouvement anti-guerre est en crise et les protestations (meetings, manifestations ou autres) sont de tailles très réduites. D’après vous, que se passe-t-il?
En 2008, pour le 5e anniversaire de la guerre en Afghanistan, des organisations anti-guerre ont déclaré qu’une large manifestation à Washington "embarrasserait" les démocrates qui se battaient alors pour la présidence et pour une plus large majorité au congrès. En fait, le mouvement institutionnel anti-guerre, que j’appelle le mouvement pacifiste industriel, est aussi lié au parti démocrate que les syndicats traditionnels.
Presque tout les dirigeants du mouvement anti-guerre (mais pas moi) ont soutenu Obama et ont fait campagne pour lui. Maintenant, ces organisations commencent à comprendre qu’il n’est finalement peut-être pas meilleur que Bush. Mais je vous garantis qu’en 2012, ils le soutiendront à nouveau.
Vous avez participé à une élection contre l’actuelle présidente de la Chambre, la démocrate Nancy Pelosi et vous avez battu le candidat républicain et obtenu le score de 16% des suffrages. Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que candidate anti-guerre indépendante ?
La réponse à cette question pourrait constituer un livre, mais on peut tirer quelques leçons principales: le système fédéral est conçu de telle façon qu’il ne peut pas être battu à son propre jeu. Les lois en vigueur rendent pratiquement impossible pour un troisième parti (ou un candidat indépendant) de se que se présenter au scrutin.
Un candidat ne peut être payé par la campagne et, à moins qu’il ne soit un candidat "officiel", celui-ci ne peut avoir d’autre travail. Je me suis donc présentée et ai mené campagne 10 mois avec un très petit revenu. Mon unique carte de crédit a surchauffé…
Je pensais que me présenter contre Nacy Pelosi serait un bon moyen de faire connaitre les limites et la corruption qui règne dans le système du "bipartisme", mais les médias m’ont totalement passée sous silence.
Pensez vous qu’il est temps de construire un parti indépendant des républicains et des démocrates ? Comptez-vous vous présenter en 2012 et ainsi proposer une alternative de gauche en faveur des travailleurs ?
Je pensais déjà qu’il en était grand temps il y a un moment. Actuellement, il y a une réelle atmosphère anti-establishment, malheureusement récupérée par la droite.
Oui, j’ai monté une équipe de professionnels pour la campagne et nous allons commencer très bientôt.
Que pensez-vous du Parti Vert?
J’aime le programme du parti mais il semble (et beaucoup de membre de ce parti sont d’accord avec moi) que ce parti ait été infiltré par des démocrates qui veulent le discréditer ou le faire virer à droite.
Vous avez publié deux éditions de votre livre "Les 20 plus gros mythes de la classe des voleurs et les arguments pour la révolution". Pourquoi dites-vous que nous avons besoin d’une révolution?
Parce que je pense que le système ne peut être réformé. La classe des capitalistes (que j’appelle la classe des voleurs) a acquis un contrôle très profond sur chaque aspect de notre société, et les USA ont le plus grand écart de revenu entre riches et pauvres de tout les pays capitalistes industrialisés. Ma révolution est une révolution des travailleurs (la classe volée) qui démarre de la base pour reprendre le pouvoir et redistribuer équitablement les richesses et ressources.
Vous avez popularisé l’idée de la nationalisation des banques pendant votre campagne de 2008. Quelles réactions avez vous eues concrètement, dans la rue, quand vous propagiez cette idées ? Etes-vous pour la nationalisation d’autres secteurs de l’économie ?
Je pense que les richesses d’une région ou d’une nation appartiennent à la population. Je pense que l’industrie devrait être sous le contrôle démocratique des travailleurs.
Je pense aussi que les gens "ordinaires" ont le instinctivement le sentiment que c’est la seule façon de faire. Enormément de personnes ont perdu leur boulot, leur maison et toute la sécurité qu’ils avaient et ils observent les riches devenirs toujours plus riches, alors que les pauvres deviennent sans cesse plus pauvres. Je pense que le plus gros avantage d’une campagne présidentielle clairement socialiste est qu’on peut vraiment expliquer aux gens que ce n’est pas eux le problème. Le problème, c’est le capitalisme, pas le capitalisme de "copinage" ou l’"avarice" capitaliste. Le copinage et l’avarice sont inhérents au capitalisme. Le seul et unique objectif de ce système est le profit.
Donc vous pensez que le capitalisme est la source des problèmes de la société. Mais Quelle est l’alternative ? Le socialisme démocratique ?
Oui c’est l’alternative.
Vous avez commencé à lire "Ma vie" de Léon Trotsky, un des dirigeants de la Révolution russe de 1917 et adversaire acharné de la dictature stalinienne qui a usurpé le pouvoir. Que pensez-vous de lui ?
J’ai seulement lu la première partie du livre. Selon moi, Trotsky est un auteur engageant et motivant, bénéficiant à l’évidence d’un intellect hors du commun. J’ai hâte d’arriver à la partie où il aborde les luttes politiques.
-
Venezuela / Colombie : Chavez rompt les relations diplomatiques avec la Colombie
Pour la solidarité internationale et la lutte pour le socialisme!
Le 22 juillet, le président Chavez a annoncé qu’il rompait tout lien diplomatique avec la Colombie. Cette décision a été prise après que le gouvernement colombien ait encore une fois dénoncé à l’OEA (l’organisation des Etats américains) la présence de la guérilla des FARC sur le territoire vénézuélien. Pour le gouvernement colombien, le gouvernement vénézuélien soutient et protège l’ELN et les FARC, qu’il qualifie de terroristes.
Socialismo Revolucionario (CIO-Venezuela)
Avant la période présente de tensions, le Venezuela et la Colombie ont partagé une longue histoire commune dans leur développement en tant que nations indépendantes. Jusqu’en 1830, les deux pays formaient une seule nation, “la Gran Colombia”, un projet d’unité continentale encouragé par Simon Bolivar. Mais après la mort du “Liberator” Bolivar, tant dans le territoire vénézuélien que dans le colombien, les classes dirigeantes ont développé des mouvements séparatistes ce qui a abouti à la fin de “la Gran Colombia” et à la formation des ces deux Etats qui existent toujours aujourd’hui. Le 20e siècle a vu des incidents variés apparaître entre les deux pays voisins, jusqu’à atteindre connaître des situations proches de la guerre, comme avec le conflit de “Caldas” en 1987, quand un bateau colombien a été coulé dans les eaux vénézuéliennes, ce qui avait aggravé la dispute concernant la frontière entre les deux pays au Golfe du Venezuela.
Au cours de ces dernières 100 années, la grande majorité des conflits politiques entre Venezuela et Colombie ont été motivés par des questions territoriales, et largement “gagnées” par la Colombie. Mais c’est depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir et la déclaration de la révolution bolivarienne en 1998 que nous avons vu se développer une période de tensions plus aigües.
Depuis le début de la révolution bolivarienne il y a 11 ans, il y a eu divers incidents au scenario plus ou moins semblable: le gouvernement colombien accuse le Venezuela de soutenir les guérillas qu’il qualifie de terroristes, et le gouvernement vénézuélien répond en disant que l’administration colombienne est d’ultra droite et est un laquais de l’impérialisme.
Au cours de ces dernières années, le gouvernement vénézuélien a aussi déclaré à la communauté internationale qu’il reconnaissait les guérillas colombiennes des FARC et de l’ELN comme des forces belligérantes et non comme des terroristes. Il argumente en disant que les guérillas colombiennes sont des combattants de la liberté armés, luttant contre une classe dirigeante qui attaque les intérêts du peuple. Cela a constitué l’une des déclarations de Chavez les plus sujettes à controverse et une des raisons principales qui explique pourquoi la classe dirigeante colombienne, dirigée par l’ancien président Alvaro Uribe et avec le soutien des USA, ont augmenté leurs attaques diplomatiques contre la révolution bolivarienne.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
A lire également:
- Comment renforcer la lutte anticapitaliste en Amérique Latine?
- Venezuela : Une nouvelle phase et de plus grands dangers. Vers où aller ?
[/box]
Certains pourraient conclure que le conflit actuel entre la Colombie et le Venezuela est un conflit entre la gauche et la droite au niveau régional et international. Nous pouvons dire que cela est vrai en surface, mais des conclusions plus précises peuvent être tirées d’une analyse plus profonde.
Colombie: nouveau président, même agenda
La Colombie est en train d’opérer une transition “démocratique”, le gouvernement dirigé par le président Alvaro Uribe quittant le pouvoir après 8 ans. Mais Uribe avait tenté, en vain, de se représenter aux élections présidentielles avec un referendum constitutionnel permettant une réélection indéfinie, une belle hypocrisie quand on se souvient des critiques qu’avait reçues le gouvernement vénézuélien pour une même tentative! Juan Manuel Santos, le nouveau président colombien, partage les mêmes racines politiques qu’Uribe, et était son bras droit au Ministère de la Défense lors du précédent gouvernement, où il figurait parmi les plus intransigeants face au Venezuela.
Uribe laisse derrière lui des scandales politiques, la crise sociale du para-militarisme et une région déstabilisée, conséquence de l’accord conclu avec les USA leur permettant d’installer 7 bases militaires dans le pays. Cela est vu par les Vénézuéliens comme une menace contre la révolution bolivarienne tout autant que comme une menace envers la stabilité du continent.
La révolution bolivarienne en crise
Au Venezuela, la situation est maintenant très fortement différente, tant sur le plan social que politique et économique. 11 ans après la révolution bolivarienne, le gouvernement n’a toujours pas développé d’économie alternative ni rompu avec le système capitaliste. L’économie du pays continue à être faible et dépendante du pétrole. Les 5 années de croissance économique du Venezuela étaient basées sur des hauts prix pétroliers ainsi que, par extension, sur la spéculation concernant les matières premières, ce qui a eu un rôle significatif dans le développement de la crise capitaliste actuelle. Une récession a suivi, qui a remis à l’agenda plusieurs problèmes qui semblaient être résolu au Venezuela grâce aux programmes sociaux financé par les revenus pétroliers.
Selon les rapports économiques internationaux, dans la région, seules les économies du Venezuela et de Haïti, récemment touchée par un terrible tremblement de terre, restent en déclin. Cela a troublé les eaux du processus bolivarien et ouvert la voie pour une offensive de l’aile droite, dans le cadre des élections parlementaires du 26 septembre prochain où elle pourrait augmenter son nombre de sièges.
Au même moment, même les politiques gouvernementales comme la création de structures similaires à des conseils communaux, le renforcement de l’intervention de l’Etat dans l’économie et d’autres politiques sociales qui avaient été abandonnées au cours de la précédente période de néolibéralisme, avant l’arrivée de la révolution bolivarienne, ont démontré leur insuffisance et les structures étatiques continuent à être de plus en plus touchées par l’inefficience bureaucratique et la corruption. Cela a été illustré dans le cas récent de la PDVAL, une entreprise alimentaire gouvernementale créée par la PDVSA (une compagnie pétrolière gouvernementale). En conséquence de corruption et d’incompétence, des tonnes de nourritures ont été perdues, ce après quoi énormément de gens ont commencé à considérer le gouvernement de Chavez comme étant opaque et manquant de transparence.
Voilà le contexte du conflit actuel. Il s’agit bien du résultat d’une politique de menaces et d’intimidation contre la révolution bolivarienne mais, cependant, derrière la rhétorique diplomatique, le facteur le plus concret de cette situation est la construction de bases pour l’impérialisme américain en Colombie, qui n’a pas provoqué de réponse aussi forte du gouvernement vénézuélien. Les relations entre les deux pays se sont détériorées jusqu’à un point où le commerce entre les deux pays a chuté de 60%.
Une intervention impérialiste ?
Un des éléments clés de ce conflit est représenté par la tentative de l’élite politique dirigeante des deux pays de créer un conflit qui ne sert les intérêts d’aucune population de la région, mais qui a l’avantage de détourner leur attention de la situation qui se développe au Venezuela et en Colombie.
Rien ne peut être certifié concernant une future action de l’impérialisme, mais pour l’instant, avec des Etats-Unis submergés par une crise économique et politique de grande ampleur, militairement embourbés dans les occupations de l’Irak et de l’Afghanistan, en crise ouverte avec le régime iranien, une intervention militaire directe des USA au Venezuela semble hautement improbable. Une telle intervention provoquerait une vague de solidarité internationale qui renforcerait les éléments anti-impérialistes et réveillerait le volcan de la révolution des Andes qui avait menacé d’explosé en 2002-2006, quand différents gouvernements de “gauche” avaient été élus dans la région. Cela referait apparaître la menace du début d’une véritable révolution socialiste, de la libération continentale et internationale et de la lutte pour une fédération socialiste d’Amérique Latine.
Nous n’espérons pas voir se concrétiser la menace de l’impérialisme. Mais dans nos perspectives, actuellement, la plus grande menace pour le processus bolivarien est interne. Les tendances réformistes et “sociales-démocrates” conspirent ouvertement pour prévenir tout développement orienté vers la révolution socialiste. Leur rhétorique, qui se confine à la “libération nationale”, considère le socialisme comme une tâche lointaine alors qu’il s’agit d’une nécessité urgente. Ce type de contradictions a maintenant conduit à une situation où la droite et les contre-révolutionnaires, après des années de défaite, après avoir été proches de l’extinction, sont maintenant plus vivants que jamais, avec une réelle possibilité de revenir au pouvoir au Venezuela.
Nos revendications :
- Non à la guerre !
- Les bases militaires US : hors de Colombie !
- Non à l’intervention impérialiste !
- La véritable guerre n’est pas entre les peuples, mais contre le système capitaliste !
- Travailleurs, paysans, indigènes, étudiants et communautés populaires de Colombie et du Venezuela : unité and lutte pour le socialisme démocratique et révolutionnaire !
-
Ecole d’été 2010 – Crise économique: aucune solution sur base capitaliste
Aujourd’hui, nous ne parlons pas seulement d’une crise économique, notre environnement est également en jeu. Et si nous analysons les développements actuels, c’est pour nous préparer pour le futur, pour nous préparer à intervenir. Il est vrai qu’il est difficile de déterminer exactement la façon dont les choses peuvent se dérouler, mais il est très clair qu’un certain nombre de pays font face à l’imminence d’une explosion sociale. La crise a déjà entraîné une diminution du niveau de vie de millions de personnes et des dizaines de millions connaissent l’insécurité, la peur du lendemain.
Vers une plus grande instabilité
La crise économique mondiale est parfaitement illustrée par la crise que traverse l’Europe. Newsweek et Times (deux magasines américains) ont consacré tous les deux et au même moment leur première page à l’Europe. Il y était notamment dit que le grand secret de l’Europe était que son secteur bancaire était plus touché que Wall Street et que les banques européennes sont tout aussi voraces que les américaines quand il s’agit de jouer avec des actifs toxiques.
Les commentateurs bourgeois ne peuvent plus maintenant se permettre de parler d’un éventuel progrès, ils ne parlent que d’assainissements. La perte de confiance des classes dirigeantes et de leurs partisans, un peu partout dans le monde, est un élément important qui dans un certain sens exprime le cul-de-sac dans lequel se trouve le capitalisme. Toutefois, nous savons que le système capitaliste ne disparaitra pas de lui même, cela ne pourra arriver que par l’intervention consciente de la classe des travailleurs. Mais la division au sein même des élites dirigeantes est un élément important. Les tensions augmentent (comme les tensions commerciales entre différents pays ou encore les tensions entre différents niveaux de pouvoir). Au niveau international, de façon générale, nous allons vers une période caractérisée par de plus en plus d’instabilité.
En 1938, Trotsky a publié le ‘‘Programme de transition, L’agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale’’ dans lequel il disait notamment que la bourgeoisie ferait tout pour éviter la déroute. C’est encore tout à fait vrai aujourd’hui, et on peut d’ailleurs le voir à la façon dont la bourgeoisie se défend.
Le pouvoir le plus puissant que le monde ait jamais connu – l’impérialisme américain – est embourbé depuis 10 ans en Afghanistan. Ce que l’impérialisme américain espère, c’est de gagner assez de traitres à ses côtés pour pouvoir aboutir à une situation de ‘calme’ comme en Irak mais, même là, il n’est pas question de victoire. Tout comme Tacite le disait de l’empire romain, c’est une paix de désolations (‘‘ils firent un désert et le nommèrent paix’’). En Irak, la guerre civile a été temporairement gagnée par les chiites. Le pays est divisé sur base communautaire, mais ces délimitations peuvent voler en éclat à tout moment. Au lieu d’un Saddam Hussein, on peut en voir émerger une dizaine.
Quant à la catastrophe de BP, où l’actionnariat est majoritairement américain, elle constitue une parfaite illustration de l’incapacité du capitalisme à gérer l’environnement. La détérioration de la planète est inévitable dans le système capitaliste. Les problèmes ne vont faire qu’empirer, y compris en termes de guerre. Si ce système continue ses méfaits, nous connaîtrons d’autres guerres pour les ressources, comme la guerre pour le pétrole au Moyen-Orient. Déjà aujourd’hui, il y a de plus en plus de conflits autour de l’approvisionnement en eau potable. On estime actuellement à 50 millions le nombre de réfugiés sur la question de l’eau, et ils seraient issus de 27 pays. Dans ce cadre, le sommet de l’ONU au sujet des changements climatiques de Copenhague a été un échec total.
D’une politique de stimulants à une politique d’austérité
L’incapacité du capitalisme à faire la moindre mesure progressive peut se voir concernant la crise économique. Dans un premier temps, on a tenté de se limiter à des plans de relance mais, puisque ces programmes de sauvetage n’ont plus d’effet, dans un deuxième temps, on passe maintenant à des plans d’austérité, à des attaques contre les travailleurs. Lors du dernier G20 à Toronto, les partisans des plans de relance étaient minoritaires, l’optique générale est maintenant de passer à des plans d’austérité très durs. Après ce sommet, seul Obama était en faveur de plans de relance. S’il n’avait pas adopté cette position, il aurait eu des problèmes et se serait retrouvé en minorité, y compris au sein de son parti. Mais le fait même qu’il ait été mis en minorité à Toronto illustre que l’impérialisme américain a perdu sa capacité d’imposer sa volonté.
A certains moments les assainissements sont très brutaux, comme en Roumanie, à d’autre c’est plus léger. Le gouvernement britannique veut par exemple réduire le déficit budgétaire de 40 à 50% dans les 5 prochaines années. Les conséquences de ce genre de politique ont été illustrées, en Irlande notamment. Il y a quelques semaines, des milliers de personnes y ont manifesté: des parents d’handicapés mentaux qui s’occupent de leur enfant déficient à la maison. Ils avaient une institution où ils pouvaient déposer leur enfant une ou deux nuits pour souffler un peu, et une des premières conséquences des coupes budgétaires était, entre autres, la suppression de cette institution. Angela Merkel a déclaré que l’Allemagne devait donner l’exemple pour le reste de l’Union Européenne avec son plan d’austérité. Ces assainissements vont très certainement empirer la situation dans les autres pays, et pas seulement en Allemagne.
Essai après essai, les entreprises veulent augmenter leur profitabilité, avec l’aide des gouvernements. Dans les environs de Venise, une commune a été jusqu’à interdire de faire des châteaux de sable. La raison est toute simple: les amendes rapportent de l’argent. Cela indique à quel point de désespoir se retrouvent parfois confrontées les autorités. Ce n’est certes pas un élément de ce type qui va déclencher une révolution, mais il suffit parfois d’une étincelle, aussi absurde soit-elle. Le doute qui subsiste dans l’esprit de la bourgeoisie est de savoir jusqu’où elle sera capable d’attaquer les travailleurs sous l’argument "Vous êtes obligés d’accepter les coupes, sinon c’est la Grèce qui vous attend". Cette menace est même utilisée aux Etats-Unis.
La Grèce est le maillon faible du capitalisme européen. La situation qui s’y développe est un test pour la bourgeoisie et pour la classe ouvrière, mais aussi pour le CIO: comment une de ses sections peut-elle réagir et adapter son intervention dans une telle situation. La grève du 5 mai était la plus grande depuis 25 ans, de même que la taille des manifestations. L’attaque du Parlement avait été le fait de travailleurs du service public. Il y a aussi eu des mouvements de masse dans les secteurs de l’enseignement, des hôpitaux,… En fait, tous les secteurs les plus importants, du privé ou du public, ce sont mis en action durant cette période. A Athènes, il y a eu des mobilisations contre le gouvernement chaque semaine. Nous sommes dans une phase où les commentateurs ont peur que l’expérience grecque rate son coup à cause d’une trop grande mobilisation. Les jeunes, les travailleurs et les commentateurs font le parallèle avec l’Argentine du début de ce siècle. Mais le gouvernement tient bon, parce que les directions syndicales n’ont aucune idée de la manière de réagir, aucune réelle stratégie ni alternative.
Nos slogans sont "abolition de la dette – nationalisation du secteur financier", tout en appelant à des actions communes pour rassembler les grévistes. La lutte est actuellement en pause, mais le sentiment général est que les luttes recommenceront en septembre. Nous devons aussi renforcer la revendication de nationalisation sous le contrôle démocratique de la population du secteur financier. C’est une revendication qui avait suscité un grand enthousiasme quand Joe Higgins en avait parlé lors d’un grand meeting de la formation large de gauche grecque Syriza. Nous sommes les seuls à accorder autant d’attention à cela. Une banque publique ou des mesures visant à rester dans le cadre de la compétition entre banques sont des mesures insuffisantes.
De sombres perspectives économiques
Tous ces budgets d’austérité seront incapables de solutionner quoi que ce soit. Les capitalistes se réfèrent à la Suède ou au Canada au début des années ‘90, et ils caricaturent ce qui y a été réalisé. A l’époque, le capitalisme était en croissance, différence fondamentale avec aujourd’hui. Les éléments actuels de rémission du capitalisme sont avant tout circonstanciels et non structurels, on ne parle pas de croissance des moyens de productions.
De toute façon, avant même de discuter de cette soi-disant reprise économique, de sa nature et de sa durée, il faut bien se rendre compte que, pour l’écrasante majorité des travailleurs et des jeunes, la reprise économique n’a pas ouvert de meilleures perspectives d’avenir. Cela est tout au plus considéré comme un évènement temporaire. Même dans les pays où la reprise a été plus importante, quand on regarde les chiffres, on se rend compte qu’il s’agit pour beaucoup d’un écran de fumée. Ainsi, dans les médias, on s’est moqué de la reprise économique allemande comme d’un conte de fée. Cette année sera certes un record en termes d’exportations des automobiles allemandes, mais les ventes au sein même du pays vont reculer de 30% pour cette année. La fragilité de la reprise est notamment illustrée par l’utilisation de la capacité de production de l’économie allemande, qui se situe sous les 80% alors que la moyenne était précédemment de 84%. De plus, aucune certitude n’existe quant à la durée de cette reprise économique. Nous devons regarder tous ces chiffres avec beaucoup de prudence. Par exemple, selon les chiffres, le pays qui a connu la plus forte progression de sa production industrielle est Singapour (+64% en une année), mais ce n’est que le reflet de l’ampleur de la chute connue l’année d’avant! Aucun commentateur bourgeois n’a en fait de réelle confiance dans le système. Le dernier rapport du FMI a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions économiques.
Le mieux auquel s’attendre, c’est une stagnation avec un chômage de masse. Mais nous nous dirigeons vers une nouvelle récession, et très probablement vers une nouvelle crise bancaire. Les Etats réinterviendront encore avec l’argent de la collectivité (comme ils l’ont déjà fait), mais une nouvelle crise bancaire combinée à une récession aurait un grand effet. Le résultat serait une nouvelle dégradation importante du niveau de vie des masses, mais l’impact politique serait également énorme. Ce serait une défaite gigantesque pour la classe capitaliste et cela provoquerait une remise en question encore plus grande du système capitaliste, avec la recherche d’une alternative.
La dette publique a remplacé la crise des dettes financières. Mais quelle classe sociale est responsable de cette dette publique? D’un pays à l’autre, les conditions sont différentes, mais c’est généralement une conséquence du renflouement des banques. C’est encore une conséquence du fait que l’Etat a dû garantir la faillite financière et immobilière. Nous devons expliquer que la crise n’est pas provoquée par les pensionnés grecs ou par les travailleurs des services publics. Il y a 3 ans, en 2007, tous les Etats avaient un déficit d’à peine plus de 1%. Depuis lors, la moyenne est montée de 1.7% à plus de 8%, malgré l’absence d’augmentation des pensions par exemple.
Les plans d’austérité vont encore aggraver les conséquences de la crise. Les keynésiens classiques ont raison de dire que le problème fondamental, c’est la demande insuffisante. Le prix Nobel d’économie Paul Krugman a raison d’affirmer que les capitalistes sont repartis vers la politique de Hoover en 1929: liquider les acquis des travailleurs. Il a aussi raison quand il indique que les politiques actuelles vont poser les bases d’une seconde crise, beaucoup plus profonde.
En cas d’augmentation des dépenses publiques: qui va payer ? Si on fait payer les bourgeois, ils vont se retirer et arrêter d’investir. L’idée générale est de s’en prendre aux travailleurs et à leurs familles, mais il faut s’attendre à ce qu’un tsunami de résistance accompagne le tsunami d’austérité. De plus, malgré toutes les coupes, les déficits des budgets des Etats seront encore plus profonds à la fin de l’année qu’au début et les milliards retirés de l’économie par les plans d’austérité vont peser sur elle. La Chine est le seul pays à avoir connu une bonne reprise sur base des investissements d’Etat, mais cette reprise se place dans le contexte d’une grosse surchauffe de l’économie.
Remontée de la lutte des classes
Quant aux travailleurs, l’impact de la crise les frappe de plein fouet. Ceux qui retrouvent un emploi après l’avoir perdu connaissent des conditions de travail bien pires. En Grèce, la possibilité d’un effondrement complet des conditions de travail n’est pas à exclure. En Espagne, 90% des emplois disparus concernaient les couches de travailleurs précaires, mais une bonne partie de la population connait ces conditions. Tous les regards se portent vers le sud de l’Europe, et l’atmosphère combative qui y existe est inspirante. En Angleterre, certains Tories (les conservateurs) ont même été jusqu’à dire qu’ils allaient faire des manifestations contre leur propre gouvernement suite à l’annonce d’attaques contre les budgets des écoles! Tout a été utilisé pour décrédibiliser le mouvement qui se développe en Grèce. Mais toute cette propagande capitaliste a ses limites. Jusqu’ici, les capitalistes se basaient beaucoup sur l’idée que les richesses se répartiraient, que ‘‘demain sera meilleur’’. Cette idée est en train d’être réduite en morceaux.
Aujourd’hui, les protestations se généralisent. Grèce, Portugal, Espagne, France,… les luttes se développent, mais les directions syndicales jouent un rôle de frein. Lors d’une grande manifestation à Bologne, en Italie, le dirigeant syndical local a notamment dit "personne ne remet en cause qu’il doit y avoir des coupes budgétaires, mais il faut les faire autrement". Avec des dirigeants pareils, on n’est pas encore sortis de l’auberge. Quand Rosa Luxembourg décrivait le rôle des dirigeants sociaux-démocrates durant la première guerre mondiale, elle était particulièrement virulente. Mais que dirait-elle aujourd’hui? L’attitude des dirigeants syndicaux actuels est de compliquer la situation. En Belgique, cela a laissé une certaine ouverture pour approfondir la crise communautaire et aux USA cela s’exprime avec le Tea Party. En Hongrie et en Grèce, l’extrême-droite se renforce. Des questions comme l’immigration commencent à devenir des questions clés, auxquelles nous devons apporter une attention toute particulière.
Le mouvement de résistance ne se développe pas partout de la même manière. En Grande-Bretagne par exemple, les mesures mises en avant par le gouvernement actuel sont les plus dures depuis 1922, ce qui avait jeté les bases pour la grande grève générale de 1926. Nous en sommes encore loin aujourd’hui. Le niveau de conscience des masses a fortement chuté depuis la chute du mur. Avant, une grève générale posait très rapidement la question du pouvoir et de la confrontation avec l’Etat capitaliste. D’une certaine manière, toutes les grèves générales font cela. Mais l’absence actuelle d’un facteur subjectif de masse, même sous la forme d’un parti réformiste très confus, complique les choses.
Le capitalisme est incapable de résoudre les problèmes qu’il engendre. Il connaît sa plus grande crise, mais la conscience des masses n’est pas à la hauteur de la situation. Cela ne signifie toutefois pas dire qu’on ne peut pas vaincre la bourgeoisie, comme en France, en 1995, quand le premier ministre Alain Juppé avait connu une défaite avec son ‘‘plan Juppé’’.
Nouveaux partis des travailleurs, ouverture pour les idées socialistes
Un des points cruciaux pour reconstruire la conscience des masses est la création et le développement de nouvelles formations politiques larges capables d’orienter des couches larges de la population dans les luttes afin qu’elles puissent apprendre de leur expérience pratique de lutte. Mais il existe le danger de l’électoralisme. Le point le plus important est de maintenir une orientation claire vers les entreprises et le monde du travail. Ces nouvelles forces peuvent se développer très vite, mais également s’effondrer très vite, comme l’illustre l’exemple de Rifondazione Comunista en Italie. Cette formation avait un grand potentiel, qui a beaucoup souffert de sa participation au gouvernement capitaliste de Prodi ainsi qu’à des coalitions locales. Aujourd’hui, l’état général de l’opposition est tel qu’il n’est pas impossible que Berlusconi remporte d’autres victoires malgré les scandales, les conséquences de la crise économique, les attaques contre les travailleurs,…
L’espace laissé vacant par le mouvement ouvrier se rempli d’autre chose, et nous avons eu différents exemples dans plusieurs pays. Nous pouvons comprendre ces développements au vu de la pourriture des anciens dirigeants politiques. En Italie, il y a le Mouvement Violet. Vu la chute du PRC, il est quasiment inévitable de voir même des couches syndicales développer un état d’esprit antiparti et antipolitique. On peut également voir se développer des tendances au terrorisme, comme en Grèce où l’on assiste à des attentats contre des commissariats ou des banques. L’absence de formulation d’une riposte face à la crise par les directions syndicales est à dénoncer dans ces actes. Les camarades grecs ont ainsi parlé de dirigeants syndicaux qui appelaient à faire grève, mais qui étaient incapable de participer aux actions car les travailleurs les attaquaient dès qu’ils les voyaient pour leur mollesse.
Pour l’instant, ce sont surtout les organisations d’extrême droite ou populistes de droite qui connaissent une petite poussée. Même si des organisations de gauches de masses existaient, avec le racisme latent dans la société, ces organisations auraient de toute façon connu une poussée dans un premier temps. La question nationale refait également son apparition (Ecosse, Belgique, Pays Basque,…)
Les choses ne se développent pas qu’en Europe. Au Moyen-Orient, face à la corruption des régimes en place, de plus en plus de travailleurs sont ouverts à nos idées. En Russie, une opposition se développe contre Poutine. Au Kazakhstan également, avec une petite organisation, nous avons pu lancer une organisation ouvrière de masse, Kazakhstan 2012. En Chine, de gigantesques usines existent, avec des conditions de travail véritablement horribles. Des filets ont par exemple été fixés sous les fenêtres d’une usine Foxconn où 12 travailleurs se sont suicidés cette année. L’Etat est bien conscient du problème et essaye de créer de nouveaux syndicats "patronaux", pour tenter d’étouffer la contestation. Mais les grèves continuent de se développer.
Dans toute une série de pays, de grands mouvements ont déjà pris place. Plusieurs syndicats ont déjà appelé à une grève générale en septembre. Dans d’autres pays, on parle surtout de manifestation ou de journée d’action (de la part des directions syndicales), d’où l’importance de la manifestation du 29 septembre à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats. Il est important de voir comment nous allons intervenir dans ces évènements et comment cadrer cela dans les évènements qui forment la conscience et la combativité de la classe ouvrière. Nous ne devons pas seulement intervenir pour construire le mouvement mais aussi pour voir quel élément mettre en avant et pourquoi. Il est important de comprendre que les attaques antisociales peuvent provoquer différents types de réactions à différents moments.
Cette crise économique et sociale a aussi son impact politique avec la chute du soutien des partis au pouvoir en Allemagne, en France, en Italie ou même au Japon. La semaine dernière, des élections se sont déroulées pour le parlement japonais. Le premier ministre, élu depuis juillet seulement, a reçu une raclée électorale de grande ampleur, parce qu’il a commencé à parler d’assainissements et du doublement d’une taxe. Quant aux conservateurs britanniques, ils avaient banni le terme "austérité" de leur vocabulaire pendant la campagne, mais ce n’était qu’une opération de communication. Dans différents pays, il y a de grands changements d’état d’esprit très rapide, et une des conséquences de ce processus est que cela mine le soutien des gouvernements en place. Du point de vue des mouvements futurs, l’intervention des camarades de Chypre était intéressante, avec un gouvernement de centre-gauche qui essaye de prendre des mesures également contre les riches, mais qui est de suite bloqué au Parlement. Ce qui est encore possible, ce sont des gouvernements élus sur base de populisme,… mais qui peuvent provoquer des mouvements sociaux importants. C’est entre autres le cas de la Grèce, où le gouvernement est en place depuis 9 mois seulement, élu sur base du moindre mal et de la promesse de ne pas appliquer l’austérité, et a suscité des mouvements sociaux de grande ampleur.
Ce que le capitalisme nous propose, c’est un monde où chacun est en lutte contre chacun. Notre tâche est de préparer la classe ouvrière pour prendre le pouvoir et s’émanciper. En ce sens, la moindre erreur théorique se paye très cher dans la pratique. Mais nous avons réussi à démontrer ce que nous sommes capables de faire. Dans une telle période, un petit groupe avec des idées claires et qui est enraciné dans les masses peut avoir un impact énorme. A la fin des années ’80, dans des circonstances spécifiques, nous avons pu diriger un mouvement de masse contre la Poll Tax en Angleterre, un mouvement qui a rassemblé 18 millions de personnes, et nous étions à l’époque quelques milliers dans le pays. Cette école d’été a pour vocation de nous préparer à cela. A travers son expérience de lutte, la classe ouvrière va arriver à la conclusion que la seule façon de sortir de ce système, c’est la voie vers le socialisme.
-
LES TROUPES BELGES HORS D’AFGHANISTAN!
Lutter contre la guerre, c’est lutter contre le capitalisme !
Neuf années de guerre et d’occupation n’ont apporté ni démocratie ni prospérité à la population afghane. Les troupes de l’OTAN s’embourbent sans cesse plus fortement dans un imbroglio de tensions ethniques et de violence religieuse. C’est une guerre sans issue, et les troupes belges y participent. Le PSL s’oppose à la guerre : ces troupes doivent être retirées. C’est pourquoi nous participerons aux actions prévues lors du sommet européen de la défense qui se tiendra à Gand fin septembre.
Par geert Cool
L’AFGHANISTAN SE DIRIGE VERS UNE NOUVELLE GUERRE CIVILE.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
Fin septembre, un Sommet européen de la Défense aura lieu à Gand. Ce sommet est organisé par le ministre de la ‘Défense’ Peter De Crem, avec l’objectif de renforcer l’idée d’une armée européenne et le processus de militarisation européen. Nous appelons chacun à protester.
En 2003, de nombreuses actions de protestation internationales et massives contre la guerre en Irak ont illustré que cette guerre n’était pas soutenue par de larges couches de la population. Malgré des centaines de milliers de manifestants, cette guerre a tout de même pris place. Le mouvement anti-guerre a occupé les rues, aucune grève de masse ne s’est développée pour paralyser l’effort de guerre.
Aujourd’hui, le mouvement anti-guerre est plus faible et des actions de grève ne sont plus à l’ordre du jour. Il s’agit maintenant de mettre en lumière la façon d’obtenir un tel changement. En protestant et en manifestant, nous pouvons faire preuve de notre solidarité internationale contre la guerre et l’occupation. Nous voulons lier cela à notre lutte pour une alternative socialiste au capitalisme, qui conduit à la guerre et à la misère.
Contre le Sommet Européen de la Défense du 23 et 24 septembre à Gand, une action de protestation est prévue. A cet égard, un appel à été lancé depuis le mouvement pour la paix. Le PSL est également à la base de cet appel. Nous voulons organiser des jeunes et des travailleurs durant l’été pour faire de cette action de protestation un grand succès.
1.460 MILLIARDS DE DOLLARS
En 2008, sur le plan mondial, les dépenses militaires ont totalisé ensemble 1.460 milliards de dollars. C’est 4% de plus qu’2007 et 45% de plus qu’en 1998. Avec le président Bush, les dépenses américaines ont atteint le niveau le plus élevé depuis la deuxième guerre mondiale et ce chiffre continue son envol avec le président Obama (680 milliards d’euros l’an dernier). Les USA représentent quasiment la moitié des dépenses militaires mondiales.
RECONVERSION
Le PSL juge que les milliards ainsi dépensés pourraient bien mieux servir en étant investis dans l’enseignement, l’infrastructure et les soins de santé. Une reconversion de l’industrie de la défense sous contrôle démocratique de la collectivité est une nécessité cruciale pour éviter que les emplois ne disparaissent. La connaissance et la technologie de ce secteur peuvent servir à une production sociale utile.
[/box]
Envoyer plus de troupes destinées à mettre fin à la guerre, c’était aussi la tactique de l’Union Soviétique lors de la précédente occupation de l’Afghanistan, de 1979 à 1988. Mais cela n’a ouvert la voie qu’à une nouvelle guerre civile.
Les divisions et le fondamentalisme religieux ne sont pas la conséquence de la “mentalité populaire” ou de la “culture” des Afghans. Ces divisions ont été suscitées au cours de trois siècles de tentative de prise de contrôle du pays par toutes sortes de puissances impérialistes et par l’Union Soviétique. C’est ce “Grand jeu” des grandes puissances qui a renforcé les divisions internes et plongé le pays dans la misère. Le fondamentalisme Taliban, de même que les combattants islamistes Moudjahidins avant cela, a été favorisé et soutenu par les États Unis, l’Arabie Saoudite et le Pakistan dans le cadre de leur lutte contre les occupants soviétiques et afin de renforcer leur influence dans le pays. Obama estime-t-il, à l’instar du gouvernement belge, que l’envoi de troupes supplémentaires mettra fin à des problèmes justement créés ou renforcés par l’impérialisme?
La situation actuelle en Afghanistan contient tous les ingrédients d’une nouvelle reprise des violences. L’infrastructure, l’emploi ou la sécurité sociale n’ont connu aucun investissement.
L’élément déterminant des élections présidentielles de cette année, c’était un compromis entre les chefs de guerre responsables de la mort de dizaines de milliers de victimes dans les années ‘90. C’est sur base du chaos de ce conflit entre chefs de guerre que les Talibans ont pu assurer leur ascension dans la seconde moitié des années ’90 pour instaurer un régime réactionnaire et répressif. Et comme on a récemment (à nouveau) appris que plein de richesses étaient cachées dans le sol afghan, on peut s’attendre à une augmentation des tensions.
Nous sommes favorables au retrait des troupes hors d’Afghanistan. La présence de troupes étrangères est une des causes des énormes problèmes auxquels est confrontée la population afghane. Cela ne fait qu’aggraver la situation. Les troupes de l’OTAN, tout comme jadis les soviétiques, vont se casser les dents. Face au désespoir du fondamentalisme religieux, de la guerre civile et de l’occupation militaire étrangère, la population afghane doit prendre son propre destin en main.
Cela doit aller de pair avec l’organisation de la solidarité internationale et du soutien aux mouvements des travailleurs et des pauvres de l’Afghanistan et du Pakistan voisin, où le mouvement ouvrier est numériquement plus puissant. Aujourd’hui, nous pouvons démontrer notre solidarité internationale en protestant ici aussi contre l’occupation et l’implication des troupes belges. Nous sommes en faveur de la réorientation des dépenses militaires vers la construction d’écoles, de logements, d’infrastructure, etc. sous contrôle démocratique de la population afghane.
SOCIALISME OU BARBARIE
La guerre en Afghanistan est le résultat d’une lutte pour l’accès aux richesses premières, c’est une guerre pour l’influence et le prestige. Il n’y aura pas de paix durable sous le capitalisme, la recherche de moyens pour renforcer une position impérialiste et économique ou l’autre prévaudra toujours. Combattre la guerre signifie lutter contre le capitalisme. Aucune solution intermédiaire n’existe: le choix se limite à “socialisme ou barbarie” (Rosa Luxembourg).
L’offensive néolibérale de ces trente dernières années a affaibli le mouvement ouvrier et aussi gommé son rôle dans l’histoire. Mais le potentiel du mouvement ouvrier soutenu par les paysans pauvres est toujours présent. Le capitalisme a fait de son mieux pour miner ce potentiel, avec le résultat que l’on connaît en Afghanistan. Une action indépendante du mouvement ouvrier et des paysans pauvres est nécessaire et constitue l’unique alternative à la guerre et à la misère.
Ce constat était aussi celui du président pakistanais populiste de gauche Zulfiqar Ali Bhutto à la fin des années ‘70. Il est arrivé au pouvoir par un mouvement de masse révolutionnaire désirant un changement socialiste de société, mais il n’a pas voulu répondre à ces attentes et a été chassé du pouvoir par l’armée. Sa conclusion était la suivante: “Je me trouve actuellement dans la cellule d’un condamné à mort parce que j’ai cherché à parvenir à un compromis entre les deux classes antagonistes: la classe ouvrière et la classe dominante. Aucun compromis n’est possible entre ces deux classes. La lutte de classes ne connaîtra sa fin qu’avec la défaite décisive d’une des deux. Voilà la leçon que je tire de ma situation actuelle.”
Avec la crise économique mondiale, face aux pénuries, la lutte pour se répartir les moyens existants ne fait que s’aggraver. Chaque tentative d’aller contre l’impérialisme sans rompre avec le capitalisme est destinée à l’échec et se heurtera aux limites du système ainsi qu’à la pression des puissances impérialistes. Notre résistance contre la guerre fait partie de notre lutte internationale pour une société socialiste. C’est pourquoi le PSL est organisé sur le plan mondial. Notre organisation soeur pakistanaise (Socialist Movement Pakistan) est, entre autres, impliquée dans la construction d’une fédération syndicale combative comprenant un demi-million de membres. Reconstruire le mouvement ouvrier et renouer avec les traditions de lutte qui existaient avant l’offensive néolibérale de ces trente dernières années est la clef de voûte du changement en faveur des masses afghanes et pakistanaises.
-
NON À LA GUERRE, AU RACISME ET AU CAPITALISME
NOUS VOULONS UN EMPLOI ET UN AVENIR !
Après les examens (et la seconde session) des milliers de jeunes vont directement rejoindre la masse de chômeurs. La crise économique a été causée par la cupidité d’une petite élite au sommet de la société. Ces rapaces sont sans cesse plus riches, mais n’en ont jamais assez. Aux travailleurs et aux jeunes de payer pour leur avidité.
L’argument traditionnel des partis établis selon lequel les chômeurs sont eux-mêmes responsables de leur propre situation ne tient pas la route. Dans le cas contraire, les quelques 70% de jeunes qui connaissent le chômage dans certains quartiers de Bruxelles et dans le Hainaut auraient choisi de vivre dans le chômage et la pauvreté… Bien des jeunes ne trouvent aucun emploi et ne peuvent se construire aucun avenir, mais on veut pourtant que les travailleurs plus âgés travaillent plus et plus longtemps.
Nous contestons cette logique et voulons résister contre chaque tentative de nous faire payer la crise. Dans plusieurs régions, nous sommes actifs dans des comités “jeunes en lutte pour l’emploi” qui organisent différentes actions pour l’emploi à la rentrée. L’une de ces mobilisations se tiendra à Anvers fin septembre à l’occasion de la Millionaire Fair, un rassemblement de super- riches. Nous voulons nous battre pour des emplois décents pour tous.
Le pourcent de personnes les plus riches au monde est aujourd’hui propriétaire de 40% de toutes les richesses. Les 10% les plus riches au monde s’accaparent 85% de toute la richesse, tandis que la moitié la plus pauvre… n’en possède qu’un pourcent ! La crise aiguise les contradictions entre riches et pauvres. Les capitalistes essayent de masquer les contradictions réelles de la société en cherchant à ‘‘diviser-pour-mieuxrégner’’, en montant les Belges contre les immigrés, les jeunes contre les vieux, les hommes contre les femmes, etc. Nous nous opposons au racisme, au sexisme, à l’homophobie,… en criant: tout ce qui nous divise, nous affaiblit ! C’est tous ensemble que nous devons résister contre le capitalisme.
Des guerres désespérées sont menées en Irak et en Afghanistan (avec la complicité de la Belgique), pour les profits et le prestige des grandes puissances. Au même moment, BP a pu, tranquillement et sans être inquiété, forer des puits en haute mer dans le Golfe du Mexique, au mépris de toute sécurité.
Pour la majorité de la population, l’avidité des capitalistes signifie le chômage, la pauvreté, la misère, la faim, la guerre et la pollution. Ce système est fou, nous devons y mettre fin. Nous voulons donc organiser les travailleurs et les jeunes dans une lutte commune contre le capitalisme et pour une alternative socialiste. Cet été, nous faisons campagne pour des actions locales pour l’emploi (principalement en Wallonie et à Bruxelles): en septembre, nous protesterons ainsi à Gand contre un sommet européen des ministres de la Défense (ou plutôt, de la guerre); pour le climat en novembre et, début 2011, une grande manifestation antiraciste se déroulera à Gand (la manifestation anti-NSV annuelle). Vous aussi, vous pouvez assurer le succès de ces actions. Vous voulez un avenir ? Alors il faudra lutter.
Rejoignez EGA (Etudiants de Gauche Actifs) ou les Jeunes-PSL dans la résistance contre le capitalisme et pour discuter de la manière de construire une alternative socialiste. Rejoigneznous, discutez avec nous, construisez avec nous des comités locaux d’action et de mobilisation.