Tag: Inde

  • [PHOTOS] Journée mondiale des droits de l’homme : Rassemblement à Bruxelles

    A l’appel du "Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran", un rassemblement a eu lieu hier devant le Palais de Justice de Bruxelles, dans le cadre de la journée mondiale des droits de l’homme. Une soixantaine de manifestants, principalement iraniens, se sont donc retrouvés pour parler des droits de l’homme en Iran et ailleurs, mais surtout des droits des travailleurs. Le PSL était présent et l’un de nos camarades a pu prendre la parole.

    La crise économique a des effets partout à travers le monde, et en Iran aussi. A la dictature islamique et à la répression s’ajoute ainsi en Iran le prix de la crise économique mondiale, comme l’a développé un camarade iranien. Ce dernier a aussi beaucoup parlé des droits des femmes et du mouvement de masse contre la dictature que nous avons connu en 2009 ou encore des luttes qui se développent actuellement à travers le monde.

    Pour le PSL, Nicolas Croes a reparlé des luttes qui prennent place aux quatre coins du globe, des grèves générales en Grèce, au Portugal ou encore en Inde, ou encore des mouvements de protestation de masse et des grèves en France. Si l’on assiste pour l’instant à une pause dans ce dernier pays, tout comme en Iran, on ne peut pas dire que les choses sont revenues à la "normale". De part leur expérience de lutte, les jeunes et les travailleurs sont à la recherche d’une alternative, et nous devons défendre la nécessité non seulement du renversement du capitalisme, mais aussi d’une orientation vers la construction d’une société socialiste démocratique. Ce n’est qu’ainsi, et en se basant sur la force du mouvement des travailleurs avec les méthodes de grèves générales, de comités de grève,… que nous pourrons parvenir à l’obtention de réels droits de l’homme et à une réelle démocratie, à l’opposé de la dictature des marchés que nous voyons à l’oeuvre aujourd’hui en Irlande en Grèce et ailleurs, à l’opposé de la dictature de l’impérialisme et de son cortège de misère, de guerres et d’exploitation.

  • Grève générale en Inde, Reportage-photos de Chennai

    L’Inde a connu une grève générale ce 7 septembre. Si tous les syndicats n’avaient pas soutenu cet appel, des actions de masse ont quand même eu lieu et une partie du pays était à l’arrêt. Le trafic aérien était en grande partie à l’arrêt, de même que le secteur bancaire et le secteur de l’enseignement dans de nombreux Etats fédérés.A la base de cette grève se trouve l’augmentation des prix. L’Inde a bien connu une forte croissance économique, mais la population n’en a bien entendu pas profité et les travailleurs doivent maintenant essayer de s’en sortir et de survivre face à la continuelle hausse des prix. Le mécontentement augmente, contre cette situation et plus globalement contre la politique néolibérale. Jente, un de nos camarades du PSL à Anvers, est actuellement en Inde et il nous a envoyé un reportage photos des protestations ouvrières dans la ville de Chennai (Madras).

    > Vous pouvez accéder ici à un tract diffusé par notre organisation-soeur en Inde. Sur le site du CIO, vous pouvez trouver un rapport de cette grève générale (en anglais).

    Photos de Jente, de Chennai en Inde

  • La stratégie occidentale en Afghanistan est un échec – La Belgique est complice

    La plus grande et plus forte puissance militaire au monde n’a pas réussi à battre les milices faiblement équipées des talibans, dans un des pays les pauvres au monde. Les quelques 120.000 militaires présents sous la direction des USA ne suffisent pas pour infliger une défaite aux talibans, estimés à 28.000. En neuf ans, cette guerre a déjà coûté 345 milliards de dollars aux contribuables américains. Avec la guerre en Irak, les Etats-Unis ont donc déjà dépensé plus de mille milliards de dollars, soit plus de 3.000 dollars par citoyen américain ou 20.000 dollars par citoyen afghan ou irakien. Le gouvernement belge est lui aussi complice, et soutient les efforts de guerre américains avec troupes et armes de notre pays.

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    Des moyens pour des emplois, l’enseignement et la sécurité sociale pas pour la guerre !

    Pas un cent pour la politique de guerre !

    Du 22 au 24 septembre se tiend à Gand un Sommet Européen de la Défense. Ce sommet est présidé par le ministre belge de la guerre, Pieter De Crem, qui soutient ce conflit sans issue.

    Le 18 septembre, EGA a organisé une manifestation à Aalter, au domicile du ministre De Crem (voir le reportage-photos). Ce 23 septembre, à Gand, il y aura une manifestation contre le Sommet de la Défense lui-même. Cette manifestation est organisée par différentes groupes, dont le PSL. RDV: 19h à la gare de Gand-Zuid.

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    Ces énormes efforts financiers et militaires ne semblent toutefois même pas suffisants pour arrêter les membres d’Al-Qaeda (à ne pas confondre avec les talibans), même si ce groupe ne dispose que d’une centaine de militants actifs en Afghanistan selon les spécialistes américains de la Défense. Au lieu de retirer ses troupes du bourbier afghan, Barack Obama a décidé d’en envoyer 30.000 en plus, avec l’idée de gagner le contrôle de certaines provinces (Helmand et Kandahar) pour ensuite laisser les troupes afghanes reprendre les opérations et retirer les troupes américaines en 2011.

    Mais le gouvernement afghan d’Hamid Karzaï est faible, son influence se limite largement à la capitale, Kaboul et les conditions de vie de la population sont fort loin d’être améliorées. Aujourd’hui, les attaques contre les écoles pour filles ou les lapidations de couples ‘‘adultères’’ augmentent et rien n’a changé. Pire encore, la guerre entraîne plus d’instabilité, notamment au Pakistan voisin.

    Dans les années ’80, la CIA et les services secrets pakistanais (ISI) avaient entraîné des troupes de guérilla islamistes afin de lutter contre l’Union Soviétique en Afghanistan. C’est de là que proviennent les talibans, formés dans des écoles religieuses au Pakistan grâce au soutien financier saoudien. Maintenant que l’impérialisme américain est en guerre avec les talibans, par la force des choses, le régime pakistanais a été obligé de changer de camp. Par contre, bien que ce soit de manière masquée, une partie de l’armée et des services secrets n’a pas suivi cette nouvelle orientation.

    Pour la classe dirigeante américaine, retirer les troupes n’est pas possible sans nuire à son prestige et à ses intérêts dans la région. Depuis longtemps déjà, l’Afghanistan est d’un important intérêt stratégique pour les puissances impérialistes ; il s’agit de la jonction entre différents blocs de pays. Sans parler des nombreuses richesses naturelles présentes dans son sol. Faute de mouvement des travailleurs et paysans afghans pour s’opposer aux occupants ainsi qu’aux Talibans, les fondamentalistes vont probablement regagner le contrôle d’une grande partie du pays. Cela va conduire droit à un pays divisé où différents chefs de clan et seigneurs de guerre se battent pour plus de pouvoir. Les talibans n’ont pas d’alternative, leur régime est répressif et réactionnaire. Un choix entre les talibans réactionnaires et d’autres seigneurs de guerre d’un côté ou les troupes d’occupation conduites par les USA de l’autre n’est pas un véritable choix pour la majorité de la population.

    Les troupes étrangères doivent partir de suite, retrait qui doit être accompagné d’une lutte contre le capitalisme en Afghanistan et dans le reste de la région. Des pays voisins comme le Pakistan disposent d’une classe ouvrière numériquement et potentiellement très forte. En Inde aussi, la classe dirigeante doit être combattue par un mouvement ouvrier organisé à la base. La construction d’un mouvement ouvrier puissant dans les pays de la région et l’armement de ce mouvement avec des idées socialistes pourrait rapidement conduire au développement de mouvements similaires dans des pays voisins. La seule façon d’obtenir la sécurité et des conditions de vie décentes en Afghanistan est de construire des organisations de masse démocratiques des travailleurs et pauvres, en lutte pour une alternative socialiste.

    • Pour un mouvement anti-guerre qui revendique le retrait des troupes ! Pas d’argent pour la guerre, mais pour des emplois et des services publics !
    • La population afghane doit décider elle-même de son avenir. Pour les droits démocratiques en Afghanistan et pour la construction d’organisations indépendantes des travailleurs et des pauvres !
    • Pour un monde socialiste sans terreur, ni exploitation, ni guerre !

  • Malaisie – Trois jours de protestations de plus 5.000 travailleurs immigrés

    Plus de 5.000 travailleurs immigrés de JCY Co. Ltd., une usine électronique dans la région industrielle de Tebrau à Johor Baru, ont protesté dans les quartiers ouvriers contre la négligence de leurs patrons. Un travailleur népalais est décédé au travail le 16 août, le paton refusant de l’envoyer à l’hôpital. Un autre travailleur népalais serait également décédé le 4 août de n’avoir pas reçu de traitement suffisament tôt.

    Par des correspondants du CIO en Malaisie

    Les travailleurs issus du Népal, du Myanmar, du Vietnam, du Bangladesh et d’Inde se sont unis pour manifester suite à la mort de leur camarade tout en protestant également contre les bas salaires et l’absence de structures de soins dans cette entreprise de 8.000 travailleurs. La direction a fait appel à plus de 200 policiers pour contrôler les travailleurs en colère. Ces derniers avaient un programme de 4 revendications comprenant une hausse des salaires et demandaient aussi à l’ambassade népalaise d’intervenir dans les négociations.

    Après trois jours, les travailleurs ont pu crier victoire. La direction a accepté de payer une compensation de 10.000 Ringgit à la famille du travailleur défunt, d’augmenter le salaire mensuel de 428 à 546 Ringgit, de mettre en place un service d’ambulance d’urgence et d’installer une clinique à l’usine.

    Cette lutte a révélé que lorsque les travailleurs sont unis, ils peuvent obtenir des victoires, même si les patrons essayent d’instrumentaliser les différences de race, de pays ou de religion pour diviser les travailleurs. Ces derniers temps, de plus en plus de travailleurs immigrés sont entrés en lutte en Malaisie pour combattre pour leurs droits.

    L’exploitation des travailleurs immigrés n’est que le sommet de l’iceberg. La plupart des 3 millions de travailleurs immigrés (près de 10% de la population malaisienne) ne gagne que de très petits salaires et travaille de longues heures dans des conditions de travail et de vie déplorables. Selon l’ambassade népalaise, en 2009, 183 travailleurs népalais ont perdu la vie en Malaisie, et 81 autres travailleurs sont également décédés sur les six premiers mois de cette année, la plupart pour cause de maladie ou de suicide. D’autres cas concernent des accidents de travail mortels.

    Pendant ce temps, les employeurs utilisent les bas salaires des immigrés pour menacer les travailleurs malaisiens et les décourager de demander de meilleurs salaires. Les syndicats, très faibles et dont la direction bureaucratique est un frein pour les luttes, ne sont pas capables de jouer un rôle de direction pour des luttes communes entre travailleurs locaux et immigrés. Environ 90 pourcents des travailleurs ne sont pas syndiqués, et la législation malaisienne favorise beaucoup les patrons et mine les droits des travailleurs.

    Même si les travailleurs ont pu obtenir une augmentation salariale, avec le haut taux d’inflation, leur salaire est insuffisant. De nombreux travailleurs sont obligés d’avoir deux emplois. Une récente étude du gouvernement a mis en lumière que sur les 1,3 million de travailleurs concernés, près de 34 pourcents gagnent moins de 700 Ringgit par mois, alors que le seuil de pauvreté est de 720 Ringgit par mois.

    Seule l’unité des travailleurs peut les libérer du capitalisme. Il est nécessaire de construire des syndicats combatifs, de même qu’un parti des travailleurs de masse, pour se diriger vers une société basée sur les besoins de la majorité de la population et sur la démocratie des travailleurs, une société socialiste.

  • Construire le CIO : diffuser les idées socialistes à travers le monde

    La crise capitaliste conduit à un intérêt croissant pour les idées et les campagnes socialistes du CIO

    A la mi-juillet s’est déroulée, à Gand, l’école d’été du CIO. Cette semaine très réussie a réuni plus de 400 participants. La dernière session de discussion était consacrée à la construction du Comité pour une Internationale Ouvrière, dans cette période de crise mondiale économique et politique.

    Rapport de l’école d’été du CIO par Michael O’Brien, Socialist Party (CIO-Irlande)

    La session a débuté par un montage vidéo consacré aux récents mouvements de protestations qui ont pris place sur tous les continents, et auxquels le CIO a activement participé, et en a même initié certains. Niall Mulholland, du Secrétariat International du CIO, a introduit la discussion, en résumant les expériences de différentes sections au cours de l’année écoulée, en parlant de leurs percées mais également des défis auxquelles elles ont dû faire face.

    La plupart des sections du CIO ont connu une croissance de leurs effectifs pendant l’année passée. Malgré l’ampleur de la crise et l’absence d’une alternative claire pour les travailleurs, Niall a souligné qu’il serait une erreur de faire un lien automatique entre le déclenchement d’une récession et le fait que des jeunes et travailleurs y répondent en tirant immédiatement des conclusions socialistes. En général, la conscience politique tend à être en retard sur les évènements. La précédente période de domination idéologique néolibérale, les obstacles pratiques que constituent les directions syndicales de droite et l’absence d’une alternative politique de gauche à une échelle de masse ont été autant d’éléments qui ont constitué un frein pour le développement d’une réponse militante plus active de la part des travailleurs et des jeunes. Cela étant dit, les évènements poussent clairement une grande partie de la jeunesse et des travailleurs à entrer en opposition face au système, et il existe une couche qui se radicalise de plus en plus et qui est attentive aux idées du socialisme et du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Toutes les sections du CIO ont fait l’expérience d’une accélération du rythme de leur activité ces derniers mois, car les sujets sur lesquels se battre et faire campagne ne manquent pas. L’année dernière a aussi vu un renouveau de l’activité du CIO dans des endroits comme l’Espagne, le Portugal et Taïwan. ControCorrente, en Italie, a rejoint le CIO, le Mouvement pour le Parti Socialiste fait campagne pour construire le CIO au Québec,…

    Niall s’est particulièrement concentré sur le développement du CIO en dehors de l’Europe. Le CIO est actif dans des pays tels que la Malaisie ou encore la Bolivie. Au Brésil, la section du CIO a obtenu un grand succès lors de sa fusion avec un autre groupe de gauche pour former Liberté, Socialisme et Révolution. Des discussions et une collaboration avec d’autres groupes de gauche voient le jour dans des pays variés, y compris en Turquie.

    Les socialistes rencontrent des situations difficiles

    Niall a aussi fait état que, dans certaines parties du monde comme au Sri Lanka et au Nigéria, la période à laquelle les socialistes sont confrontés est actuellement très difficile à cause des guerres, de l’oppression nationale, d’une généralisation extrême de la pauvreté et d’un recul des luttes de masse. Les sections du CIO au Sri Lanka (le Parti Socialiste Unifié) et au Nigéria (le Mouvement Socialiste et Démocratique) ont accompli le miracle de maintenir leurs forces, construites à travers des années en développant leur politique et leur programme, ce qui les place dans une bonne position pour une croissance substantielle lorsque la situation leur sera plus favorable.

    Un des développements les plus frappants cette année a été celui rencontré par le CIO au Pakistan avec le Mouvement Socialiste du Pakistan, qui a récemment pu tenir une école de cadres rassemblant plus de 100 personnes. Etant donné la pauvreté énorme au Pakistan et le manque d’infrastructures, la construction d’une organisation socialiste dans ces conditions relève de l’exploit. Cette section a aussi vu la fédération syndicale qu’elle a lancée, la Fédération Progressiste des Travailleurs du Pakistan, augmenter son nombre de membres pour atteindre les 500.000 membres.

    Niall a aussi évoqué les différentes activités dans lesquelles les sections européennes du CIO ont été impliquées, ce qui a été développé plus en détail dans la discussion. Le rôle pratique qu’une organisation internationale comme le CIO peut jouer a été démontré par la semaine de solidarité et d’action initiée par Joe Higgins, notre député européen, et soutenue par le groupe de la Gauche Européenne du Parlement Européen en juin, contre les attaques d’austérité qui pleuvent sur la classe ouvrière grecque. En conséquence, les sections du CIO ainsi que d’autres partis de gauche ont organisé des protestations, des piquets de grève et des meetings dans toute l’Europe.

    Avec la croissance numérique du CIO se présente le défi de développer politiquement et organisationnellement des camarades expérimentés pour qu’ils participent et mènent des luttes dans leur quartier, leur lieu de travail ou d’étude.

    Dans la discussion qui a suivi, le camarade Brett des Etats-Unis a fait état d’une série d’interventions que Socialist Alternative (CIO-USA) a fait dans les luttes récentes, notamment avec une grève des infirmières à Philadelphie, avec le mouvement anti-guerre contre l’envoi de troupes en Afghanistan par Obama et avec le « Grassroots Education Movement », qui a été mis en place en réponse à la privatisation à venir de l’éducation.

    Christel, de ControCorrente (CIO-Italie) a parlé du travail avec les postiers en lutte contre la privatisation. Suite à l’initiative d’un jeune camarade dans la petite ville d’Abruzzo, une manifestation contre l’extrême droite de Forza Novo a eu lieu.

    Gary a parlé du travail du Socialist Party en Irlande du Nord, où les problèmes du sectarisme compliquent pas mal l’activité de nos camarades. Néanmoins, les effets des coupes sociales se font ressentir et notre parti a récemment été à l’initiative d’une manifestation réussie à Belfast, avec le soutien de nombre de syndicats. Ce genre de travail a créé les bases pour le développement de nouvelles sections du Socialist Party.

    Kyriakos, de Xekinima (CIO-Grèce), a décrit le travail des camarades dans l’alliance de gauche Syriza, ainsi que notre travail dans d’autres secteurs, et particulièrement parmi la jeunesse. Xekinima a traversé une période de croissance rapide dans les années récentes et développe ses efforts pour former plus de cadres.

    Greg, du Socialist Party (CIO-Angleterre & Pays de Galles), a montré des chiffres prouvant la croissance dans le nombre de nouvelles adhésions ces derniers mois, particulièrement remarquable parmi les syndicalistes. Une nouvelle dynamique a permis au parti de refonder des sections dans plusieurs villes. Le week end ‘‘Socialisme 2010’’ en novembre, les campagnes contre les coupes budgétaires dans les quartiers et les syndicats seront les principaux axes de travail du parti.

    Ioshe du Mouvement de Lutte Socialiste (CIO-Israël) a parlé de la participation des membres du CIO dans les mouvements de protestation contre l’attaque contre la flotille d’aide humanitaire à Gaza, ainsi que contre les colonies en Cisjordanie. Les camarades ont aussi gagné de nouveaux membres suite à leur participation aux campagnes pour les droits des LGBT en Israël.

    La lutte pour le socialisme en Inde, en France et en Belgique

    Vishwa, de la Nouvelle Alternative Socialiste (CIO-Inde) est intervenu sur le travail des camarades contre les activités des compagnies minières, qui se sont vues offrir par le gouvernement les ressources naturelles indiennes et qui tire du profit de l’exploitation effrénée des travailleurs et de l’environnement. Le livre du CIO, Le Marxisme dans le monde d’aujourd’hui, a été traduit dans une quatrième langue en Inde, afin d’apporter aux idées socialistes un profil encore plus grand dans le sous-continent.

    Alex de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), a décrit comment la section française a participé au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où les camarades font campagne pour que celui-ci adopte un programme socialiste. Le CIO en France mène également des campagnes antiracistes et pour les droits des écoliers.

    Bart du Linkse Socialistiche Partij / Parti Socialiste de Lutte (CIO-Belgique) a décrit comment le CIO développe la formation socialiste de ses membres après une croissance significative du parti. Alors qu’il n’y a pas eu de lutte généralisée en Belgique depuis une certaine période, il y a eu quelques mouvements importants de la jeunesse et des luttes industrielles isolées auxquelles les membres du CIO ont apporté leur soutien.

    Pour clore l’école d’été 2010, Tony Saunois du Secrétariat International a souligné qu’il s’agissait de la plus grande école d’été depuis plus de 20 ans, ce qui est une autre indication des progrès que le CIO a fait pendant l’année passée. Avec cette croissance arrive aussi le défi de former des cadres – ce qui peut être fortement accéléré dans le contexte de la crise économique et l’augmentation du tempo de la lutte des classes, ce qui permettra à de nouveaux membres du CIO d’acquérir rapidement, à plus ou moins court terme, une expérience vitale.

    Tony a aussi souligné l’importance de l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats pour des actions à l’échelle européenne le 29 septembre prochain contre les coupes sociales et les plans d’austérité. A cette date, une grève générale aura également lieu en Espagne. Le CIO en Europe participera aux grèves et aux manifestations qui se tiendront ce jour ci, là où ce sera possible.

    L’école d’été se conclut sur les notes de l’Internationale, chantée dans plus de douze langues, alors que les participants se préparent pour les luttes futures. A cette date, il y aura également une grève générale en Espagne. Le CIO, à travers l’Europe, va participer aux grèves, manifestations et diverses initiatives qui auront lieu ce jour-là, partout où cela nous sera possible.

    Cette école d’été du CIO a été clôturée par l’Internationale, chantée dans une douzaine de langues différentes, avec un grand enthousiasme de la part des participants, qui sont prêts pour les luttes à venir.

  • Pour l’indépendance réelle et pour le socialisme !

    50 ans d’indépendance formelle de la RD Congo, suka wapi (*) ?

    Ce 30 juin 2010, au regard du bilan de ces 50 ans ‘‘d’indépendance’’, on verra qu’il ne reste plus grand-chose de cette indépendance et que la grande fête du 30 juin 1960 n’aura que peu duré. Depuis lors, le Congo n’a connu que la dictature pro-impérialiste de Mobutu, les guerres, la souffrance et la misère. Pour une réelle indépendance et pour que les énormes richesses du pays reviennent à la population, une société socialiste est nécessaire.

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    République Démocratique du Congo

    Population en 2009 : 68.692.542 (6 fois la Belgique, autant qu’en France)

    Quelques dates :

    • 1885: Léopold II achète le Congo en tant que propriété personnelle, et s’enrichit par la vente de caoutchouc. Entre 1885 et 1908, au moins 5 millions de Congolais meurent des suites de l’exploitation et de la maladie
    • 30 juin 1960: le Congo obtient son indépendance, sous la Présidence de Kasavubu et avec Lumumba comme Premier Ministre. Lumumba est assassiné en 1961
    • 1965-1997: le Général Mobutu prend le pouvoir. En 1971, le Congo est rebaptisé Zaïre. En 1984, la fortune de Mobutu était estimée à 4 milliards de dollars
    • 18 mai 1997: Kabila entre dans Kinshasa avec ses troupes de l’AFDL
    • 1998: début de la guerre civile, lorsque le Rwanda et l’Ouganda se liguent contre Kabila
    • 2001: Kabila est assassiné lors d’une tentative de coup d’Etat, son fils prend le pouvoir à sa suite
    • 2006: Kabila Jr. remporte les élections

    Une indépendance arrachée de haute lutte

    ‘‘L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du Roi Léopold II’’ voilà ce que déclare le roi Baudouin à Léopoldville (Kinshasa) le 30 juin 1960, en affirmant que l’indépendance est le sommet de l’œuvre civilisatrice de la Belgique en Afrique. Un beau mensonge, destiné à justifier la colonisation afin de garder une mainmise ‘amicale’ (sic) sur le Congo et à préserver le prestige de la Belgique sur la scène internationale. La vérité, la voilà : l’indépendance du Congo a été acquise au prix de la lutte implacable du peuple congolais et au prix du sang de nombreux combattants de cette indépendance.

    Ainsi, le 4 janvier 1959, la foule de Léopoldville s’était attaquée aux symboles du colonialisme, police et armée en tête, après l’interdiction et la répression d’un meeting de l’ABAKO de Joseph Kasa-vubu(1), au prix d’une centaine de morts. Ce n’est qu’après cet événement que la Belgique s’est résolue à l’indépendance, en comprenant qu’elle était incapable d’assumer une lutte prolongée. Avant cette date, l’indépendance était inconcevable à court terme. Ainsi, le professeur Van Bilsen, de l’UCL, parlait alors d’une éventuelle indépendance du Congo par l’intermédiaire d’un plan étalé sur 30 années.

    Cette cérémonie du 30 juin à Kinshasa révèle trois choses. Premièrement, la Belgique ne compte nullement abandonner sa mainmise sur le Congo. Deuxièmement, le discours du président Kasa-Vubu montre que la plupart des élites congolaises est prête à vendre cette indépendance que le peuple a obtenue pour quelques privilèges personnels. Le président Kasa-Vubu remercie ainsi Baudouin pour avoir ‘‘aimé et protégé’’ la population du Congo. La troisième chose rétablit la vérité sur l’indépendance du Congo et est révélée dans le discours de Patrice Lumumba(2), qui affirme que ‘‘cette Indépendance (…) nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.’’

    C’est de ce discours, où Lumumba salue les combattants de l’indépendance, ses ‘‘frères de lutte’’, dont nous nous souviendrons ce 30 juin 2010.

    Du colonialisme au néocolonialisme

    Comme l’a annoncé Baudouin, la Belgique ne compte pas abandonner ses ‘‘droits’’ sur le Congo et, plus spécifiquement, sur les richesses minières du pays. Quand il se rend compte que Lumumba, le premier ministre, veut vraiment faire profiter les richesses du pays aux Congolais, l’Etat belge décrète sa mise à mort ainsi que celle de son gouvernement nationaliste. Cela se concrétise tout d’abord par un soutien à la sécession du Katanga (où se trouvent la plupart des richesses minières et la puissante Union Minière) et à celle du Sud-Kasai (où se trouvent les ressources diamantifères) et ensuite par l’assassinat de Lumumba et le soutien au Coup d’Etat du général Mobutu.

    Le régime mobutiste est un régime de dictature et de terreur instauré avec le soutien de la Belgique et des Etats-Unis, à travers la CIA qui travaillait déjà avec Mobutu depuis plusieurs années. La formule qui dit que ‘‘contre des privilèges personnels, les élites congolaises sont prêtes à vendre leur pays aux intérêts occidentaux’’, se vérifie.

    Le régime de Mobutu est soutenu par les puissances occidentales afin de protéger les intérêts économiques occidentaux au Congo (devenu Zaïre en 1971) et pour être la plaque tournante de la CIA contre le ‘‘communisme’’ en Afrique. Ainsi, le Zaïre a par la suite été la base arrière de l’UNITA, qui luttait pour les intérêts occidentaux en Angola contre le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir.

    Grâce à une aide occidentale considérable, le régime de Mobutu peut offrir quelques miettes à la population ; le niveau de vie s’améliore durant quelques années, avec des résultats corrects dans l’éducation par exemple. Mais cette relative et très brève période de réussite n’est due qu’au financement occidental et, quand les régimes occidentaux décident que Mobutu va trop loin et qu’ils le lâchent définitivement après la chute du mur de Berlin et la fin de la ‘‘nécessaire lutte contre le communisme’’, le régime s’effondre.

    Dépourvu du soutien occidental, le Zaïre de Mobutu sombre dans le chaos et la violence : Kengo wa Dondo, le chef du gouvernement du parti unique MPR (et actuel président du Sénat), ‘‘remet de l’ordre’’ dans les finances de l’Etat en pratiquant une politique néolibérale brutale, saccageant tous les acquis des travailleurs et de la population et allant même jusqu’à ne plus payer les fonctionnaires. Cette politique engendre une violence généralisée dans le pays et on assiste aux grands pillages opérés par les FAZ (l’armée officielle), qui n’avait plus touché leur salaire depuis longtemps.

    Cette période où l’impérialisme lâche Mobutu voit aussi l’organisation de la Conférence nationale souveraine (CNS) sensée opérer une transition démocratique pour le pays. On voit alors ‘‘l’opposant’’ de Mobutu, Etienne Tshisekedi (3) et son UDPS, monter en puissance pour finalement accepter de devenir premier ministre de Mobutu à plusieurs reprises. Cela illustre une fois de plus à quel point les élites congolaises sont prêtes à vendre leur pays pour quelques privilèges.

    La fin de Mobutu

    Extrait de l’édito de ce journal en juin 1997

    «Kabila a accompli ce que tous les pouvoirs impérialistes voulaient éviter à tout prix: prendre d’assaut Kinshasa. La position de Kabila est donc forte aujourd’hui. Ce qu’il va ensuite faire reste provisoirement une énigme. Les besoins sont immenses: emplois, salaires, soins de santé, enseignement, logement, transport et communications… L’objectif n’est pas seulement la reprise de l’économie et sa gestion dans l’intérêt des masses, mais aussi la reconstruction d’une économie totalement ruinée.’’

    «Cela ne peut se faire en ouvrant le pays à la dictature du marché et au capitalisme mondial. L’Alliance semble pourtant suivre cette voie: avant la prise du pouvoir, des accords d’exploitation ont déjà été signés avec des entreprises américaines et sud-africaines. Cela ne peut aboutir qu’à des zones franches dans les provinces disposant de richesses minérales où des journées de 16 heures de labeur avec des salaires de famine seront la norme.’’

    «Seul un gouvernement qui nationalise et planifie l’économie en faveur des masses peut offrir une solution. Les ouvriers et les paysans pauvres doivent être impliqués dans la mise sur pied et l’application d’un plan de reconstruction.’’

    «Le Congo devra évidemment faire du commerce avec le capitalisme mondial. Il sera donc soumis à une pression gigantesque. En restant indépendant de l’impérialisme et en mettant l’intérêt du peuple au centre de ses préoccupations, le Congo peut être un exemple pour tous les Africains et un pôle de solidarité internationale.’’
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    Les erreurs de Laurent-Désiré Kabila

    C’est dans ce contexte d’un Etat chancelant que démarre, en 1996, la guerre de l’AFDL, dont le porte-parole est Laurent-Désiré Kabila, qui tenait son maquis d’inspiration maoïste à Hewa Bora au Sud-Kivu depuis les années ’60. En réalité, derrière cet homme se trouvent les armées rwandaise et ougandaise, désireuses de profiter de la faiblesse du Zaïre pour piller les richesses de l’Est du pays (or, coltan, cassitérite, etc.) et pour traquer les génocidaires hutus de 1994 réfugiés au Zaïre. Vouloir ‘‘libérer’’ le pays avec des armées liées à l’impérialisme dans son dos, voilà la première erreur de Kabila.

    La population, qui veut en terminer avec le pouvoir chaotique de Mobutu, accueille favorablement les miliciens de l’AFDL jusqu’à Kinshasa, où le régime passe définitivement aux mains de Kabila le 17 mai 1997. Enfermé dans la théorie maoïste des deux étapes, et redevable envers ses ‘‘amis’’ rwandais, ougandais, angolais, zimbabwéens,… et occidentaux ; Kabila veut accueillir les ‘‘bons’’ capitalistes contre les ‘‘mauvais’’ qui avaient soutenu le régime mobutiste. Il octroie donc des concessions aux sociétés multinationales qui avaient financé la guerre de l’AFDL. Seconde erreur: impossible de libérer un pays du joug de l’impérialisme en l’accueillant à bras ouvert sur son sol ; impossible de développer un pays en permettant à des sociétés assoiffées de profits d’exploiter ses richesses. Un réel développement indépendant passe par la mise sous contrôle des travailleurs des entreprises pour que les richesses produites profitent à la population toute entière, que le développement s’effectue sur base nationale et pour éviter l’exportation des bénéfices vers l’étranger.

    Alors que les Congolais avaient accueilli l’AFDL à bras ouverts pour mettre fin au chaos mobutiste et à la dictature de parti unique du MPR ainsi qu’au ‘‘multi-mobutisme’’ instauré avec la CNS (celles-ci avaient permis la création de parti ‘d’opposition’, tous d’anciens mobutistes convertis à la démocratie comme Kengo, Tshisekedi, Karl-i-Bond, etc.), Kabila échoue à intégrer les masses dans un projet révolutionnaire. Les CPP (comités de pouvoir populaire) devaient, à la base, être le centre du pouvoir de Kabila, son instrument démocratique. Mais, au lieu de cela, les CPP jouent rapidement le rôle de courroie de transmission des ordres du haut vers le bas et non de réel pouvoir populaire. Rien d’étonnant : la lutte de Kabila était avant tout une lutte armée plus qu’un mouvement révolutionnaire populaire.

    Les caractéristiques principales d’une lutte armée sont de ne pas impliquer toutes les masses pauvres mais seulement les combattants ainsi que d’obéir à un système hiérarchique strict où la démocratie n’a pas place. C’est ce modèle qui s’applique désormais à l’ensemble de la société congolaise. C’est la troisième erreur fondamentale de Kabila et, lorsque les alliés rwandais et ougandais se sont retournés contre l’enfant turbulent Kabila, celui-ci n’a pu compter sur aucune base et s’est retrouvé seul, sans réel appui autre que celui de l’Angola jusqu’à son assassinat en 2001.

    Les parrains contre le filleul, le fils contre le gendre

    En 1998, Kabila s’émancipe trop de ses parrains, et ceux-ci décident de lancer une nouvelle guerre de ‘‘correction révolutionnaire’’ (sic). Ainsi nait le RCD, où se retrouvent pêle-mêle les anciens cadres de l’AFDL, des anciens FAZ, des membres de l’UDPS,… Bref, toute la clique pro-impérialiste du pays et tous les aventuriers prêts à gagner quelques privilèges contre services rendus à l’impérialisme. En réalité, les armées rwandaises et ougandaises ne tardent pas à se disputer la part du lion. Les troupes s’entretuent à Kisangani et l’Ouganda crée le MLC dirigé par Jean-Pierre Bemba, gendre de Mobutu. Le vieux Kabila assassiné, le fils prend la relève et, quelques millions de morts plus tard (on parle de 4 millions), on arrive aux accords signés à Sun City en 2002, qui prévoient un gouvernement commun Kabila-MLC-RCD et des élections en 2006. Cet accord a été rendu possible car les différentes parties étaient finalement d’accord sur l’essentiel depuis la mort de Kabila : satisfaire les occidentaux en accueillant les institutions financières internationales et répartir les postes de pouvoir. Quel cynisme ! Le fils de l’ancien président Kabila et le gendre de Mobutu (Jean-Pierre Bemba est également le fils de Jeannot Bemba Saolona, ancien président de l’ANEZA – association nationale des entreprises du Zaïre sous Mobutu, le patron des patrons), ensemble pour l’occident et les privilèges.

    Les élections donnent Kabila vainqueur et celui-ci réalise la politique voulue par l’impérialisme et les institutions financières internationales. Mais il n’y a aucun doute sur le fait que Jean-Pierre Bemba aurait réalisé le même programme, voire encore pire, lui qui est le fruit de l’union entre Mobutu et le patronat zaïrois.

    Un pays sous tutelle

    Aujourd’hui, à qui profitent les richesses du Congo ? Certainement pas à son peuple qui se voit accablé d’une pauvreté extrême. Dans des provinces comme l’Equateur ou le Bandundu, le taux de pauvreté atteint les 90%. Dans l’ensemble du pays, l’espérance de vie atteint péniblement les 54 ans et 1 million de personnes décèdent chaque année du SIDA. Et, en effet, le Congo n’a pas son avenir en main. En acceptant les plans des institutions financières internationales, Joseph Kabila leur a donné les clés de la maison. Aujourd’hui, par exemple, c’est un Canadien qui dirige la Gécamines, ancien fleuron de l’économie zaïroise et société nationale active au Katanga. Celui-ci a pour mission d’octroyer des concessions minières au plus offrant et c’est tout le capitalisme sauvage qui se retrouve au Katanga : du capitaliste belge Georges Forrest aux sociétés chinoises en passant par les multinationales venues d’Inde, du Canada, etc.

    Les programmes sociaux d’éducation, de santé,… sont inexistants. Les fonctionnaires ne reçoivent que rarement leur salaire, s’adonnant à la corruption pour survivre. Les infrastructures promises par Kabila dans ses ‘‘5 chantiers’’ sont invisibles. Rester dans le cadre du FMI ne pourra que faire perdurer cette situation : avec la dette immense laissée par Mobutu (pour construire des villas en Suisse, ce que les bailleurs savaient parfaitement), le Club de Paris – les grands créanciers des pays endettés – possède un moyen de pression extraordinaire pour pousser le régime congolais à libéraliser au maximum son économie, faisant ainsi place aux capitalistes qui pillent le pays. Cette question de la dette empêche également le Congo de toute capacité d’action puisque le budget de l’Etat s’en retrouve amoindri.

    Pour un Congo véritablement indépendant – Pour un Congo socialiste

    50ans après l’indépendance, nous voyons un pays sous tutelle des institutions financières internationales, un pays où la population ne voit pas un franc de ses richesses. En 2011 auront lieu les élections présidentielles et législatives et, quel que soit le vainqueur (Joseph Kabila, un opposant issu du PPRD, du MLC ou de l’UDPS), cet Etat des lieux de changera pas car tous ont la volonté d’être celui qui plaira le plus à l’impérialisme, tous sont prêts à vendre leur pays pour quelques privilèges. Au parlement, tous seront prêts à aller chercher leur enveloppe de dollars pour voter ‘‘comme il faut’’.

    La réappropriation du pays passe par la prise en mains de ses richesses par les travailleurs et le peuple tout entier et par la prise en mains par les paysans des grandes concessions octroyées aux amis de Mobutu.

    La résolution de la question agraire et la nationalisation des concessions minières, voilà ce qui permettra, grâce au profit immense qu’elles produisent, de dégager de l’argent pour construire les infrastructures nécessaires au développement du pays, pour investir dans l’éducation et dans la santé. Cette nationalisation doit être véritable et démocratique, c’est-à-dire entre les mains de ceux qui y travaillent et aux mains du peuple tout entier et non entre les mains de quelques dirigeants corrompus.

    Ce programme doit être réalisé en tenant compte des leçons enseignées par l’Histoire : ne faisons pas confiance aux élites prêtes à vendre le pays pour quelques privilèges ; ne nous allions pas avec des impérialistes, nos intérêts sont opposés ; ne nous allions pas avec des capitalistes, l’appropriation collectives des richesses est le seul gage d’une indépendance réelle ; impliquons les masses au maximum dans ce processus révolutionnaire, elles seules ont la force de résister aux agressions, elles seules peuvent éviter le pouvoir d’une élite corrompue ; la lutte commence au sein des travailleurs des villes par les grèves et les manifestations, la lutte armée n’est qu’un outil périphérique qui, utilisé seul, mène à la dictature.


    (*) Ça se termine où (quand) ?

    (1) L’ABAKO est l’Association des Bakongos, un parti régionaliste de la province du Bas-Congo dirigé par le président Kasa-vubu (1913-1969) qui représentait les positions pro-occidentales et soutenait la dictature de Mobutu.

    (2) Lumumba (1925-1961) était un chef de file du Mouvement national congolais (MNC) qui a remporté les élections en décembre 1959. Opposé à la déclaration d’Indépendance – parrainée par la Belgique – de la riche province du Katanga, il avait fait appel au soutien de l’Union soviétique. La radicalisation de Lumumba a donné lieu à son assassinat soutenu (ou organisé) par l’Occident.

    (3) Etienne Tshisekedi a toujours été un « opposant » au service de l’impérialisme. En 1965, il devient ministre de l’Intérieur sous Mobutu et participe, en 1967, à la rédaction de la nouvelle constitution de parti unique et au manifeste de Nsele qui fonde le MPR, Parti-Etat. Ce n’est qu’en 1982 qu’il fonde l’UDPS pour obtenir le pouvoir qu’il voulait partager avec Mobutu mais que celui-ci monopolisait. Lors de la transition ‘‘démocratique’’ et de la CNS, Tshisekedi sera plusieurs fois Premier Ministre de Mobutu comme demandé par les impérialistes qui voulaient le compromis entre ces deux hommes. Après la chute de Mobutu, l’UDPS a en permanence cherché des alliés contre Kabila. En 2006, l’UDPS soutient Jean-Pierre Bemba au second tour de la présidentielle après avoir boycotté l’élection.

  • Sri Lanka: le dirigeant de l’United Socialist Party sur une liste noire de personnes à abattre!

    Les journées de célébration de la victoire sont une humiliation pour tous les Tamouls

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (Committee for a Wrokers’ International – CWI) a reçu une copie d’une infecte communication publiée par des chauvinistes cinghalais au lendemain de la défaite des Tigres de Libération de l’Îlam Tamoul (Liberation Tigers of the Tamil Eelam – LTTE). Parmi les portraits des personnes qu’ils veulent voir abattues se trouvent des militants d’ONGs, des politiciens indiens et cinq politiciens sri lankais, dont notre camarade Siritunga Jayasuriya, secrétaire général de l’United Socialist Party (USP, CIO-Sri Lanka).

    Par Elizabeth Clarke, CIO

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    Une liste noire de personnes à abattre diffusée par les chauvinistes cinghalais.

    Au deuxième rang, tout à la droite et le poing levé, se trouve Siritunga Jayasuriya…
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    Comme nos lecteurs le savent certainement, l’USP a maintenu une position courageuse en défense des droits de tous les tamouls et en faveur d’une lutte unie contre le féodalisme, le capitalisme et l’impérialisme par une politique socialiste. L’USP a fait des critiques quant aux méthodes et à l’approche des LTTE, mais a protesté contre la politique guerrière du régime de Rajapakse et le massacre de milliers de civils tamouls. Il a aussi accusé les immenses camps inhumains dans lequel le gouvernement retient encore prisonniers des centaines de milliers de réfugiés.

    «Ils ne célèbrent pas simplement une victoire militaire sur les LTTE», a affirmé Siritunga dans une déclaration publique, «mais une victoire communautaire sur la nation tamoule. C’est une humiliation pour tous les tamouls, y compris ceux des Collines, du Sud et de l’Est.

    Aucun Tamoul ne se réjouit de cette soi-disant victoire, à part les trois judas qui se sont rangés du côté du gouvernement Rajapakse – Thondeman du Conseil des Travailleurs de Ceylan basé dans la région des plantations de thé, Karuna, un ex-dirigeant des Tigres qui a maintenant été nommé à un poste de Ministre, et Douglas Devananda, un politicien tamoul qui va vraisemblablement devenir le Ministre en Chef, véritable pantin à la solde du régime, de la «province» septentrionale du Sri Lanka.

    Mon nom est repris par des Ministres à la télé, et hurlé par des hordes frénétiques dans les rues. Je suis perçu comme un «traître», un «non-patriote», même comme un «pleutre» qui doit être abattu. Tout cela, parce que je me suis dressé contre ce gouvernement chauviniste et autocratique.

    Nous craignons pour les vies des gens dans les camps – dont beaucoup vont mourir privés de nourriture, d’eau, et de soins médicaux. Des jeunes vont être accusés de sympathie pour les LTTE et seront portés «disparus» par le régime,… C’est de cette manière que le gouvernement Rajapakse cherche à «résoudre» la question nationale. Nous l’avons défié en lui demandant d’expliquer en quoi consistait sa «solution» politique, et il est resté silencieux. Nous allons poursuivre jusqu’au bout notre campagne pour des droits égaux pour tous les tamouls.

    Nous ne nous laisserons pas taire par les menaces de mort et les insultes. Les travailleurs et les pauvres cinghalais qui se réjouissent aujourd’hui imaginent que la paix signifie la prospérité et une vie meilleure pour eux-mêmes. Mais ils ne vont pas seulement devoir subir plus de privations pour rembourser la dette de guerre du gouvernement et la crise capitaliste, mais les mesures d’urgence du gouvernement vont de plus être utilisées contre toute personne qui tente d’organiser des grèves ou d’autres actions. Notre parti se bat pour survivre face au bombardement de propagande dont nous sommes victimes. Nous nous réjouissons de la campagne de solidarité internationale qui a été lancée dans le Tamil Nadu (1) au début de cette année, et l’enjoignons à poursuivre son oeuvre.

    Nous demandons aussi à tous les lecteurs de cette horrible nouvelle de considérer le fait de soutenir notre parti dans une des plus sombres périodes de son histoire. Nous allons nous préparer à une nouvelle période de lutte unifiée contre ce gouvernement dictatorial et contre le système capitaliste qui engendre la guerre et l’oppression, que nous avons déjà bien assez subies.»

    Les donations afin de soutenir par des mesures urgentes nécessaires pour défendre l’USP et son secrétaire, Siritunga Jayausriya, contre les attaques physiques, doivent être envoyées à la Campagne Sri Lanka. Donnez en ligne (ajoutez « Campaign Sri Lanka » dans la boîte à commentaires) ou envoyez un chèque à «Campagne Sri Lanka», Committee for a Workers’ International, PO Box 3688, London, Britain, E11 1YE.

    Pour de nouveaux articles (en anglais) sur la situation au Sri Lanka, allez visiter la page www.stoptheslaughteroftamils.org; d’autres articles seront postés de temps à autre sur le site socialisme.be.


    (1) Considéré comme le berceau de la civilisation tamoule, le Tamil Nadu est un Etat du sud de l’Inde, fortement urbanisé et industrialisé fort de 65 millions d’habitants, dont 90% de Tamouls, et ayant pour capitale la ville de Chennai (anc. Madras).



    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • L’histoire du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

    Le CIO est une organisation socialiste internationale qui comprend des sections dans environ quarante pays sur tous les continents.

    Lors du Congrès de fondation du CIO en avril 1974, quatre sections existaient alors (Grande-Bretagne, Allemagne, Irlande et Suède) et des membres étaient présents de Belgique, d’Inde, d’Espagne et du Sri Lanka, des pays où aucune section n’existait encore.

    Au moment de notre neuvième Congrès Mondial (en janvier 2007), des représentants de sections du CIO de tous les continents étaient là : d’Allemagne, d’Angleterre et Pays de Galles, d’Australie, d’Autriche, de Belgique, du Brésil, du Cachemire, du Chili, de Chypre, d’Ecosse, des Etats-Unis, de France, de Grèce, d’Inde, d’Irlande, d’Israël, d’Italie, du Kazakstan, de Malaisie, du Pakistan, des Pays-Bas, de Pologne, du Portugal, de Russie, du Sri Lanka, de Suède, de Tchéquie, d’Ukraine et du Venezuela.

    Les origines du CIO sont ancrées dans la lutte menée par Léon Trotsky contre la progression du Stalinisme. L’isolement de l’Union soviétique combinée à l’arriération du pays héritée du tsarisme a permis l’émergence du régime totalitaire stalinien. La lutte de Trotsky et de ses partisans contre ce régime a conduit à la fondation de la Quatrième Internationale, organisation internationale créée pour la défense de la démocratie ouvrière et du socialisme. Peu de temps après la fondation de la Quatrième Internationale a éclaté la seconde guerre mondiale et de nombreux militants, dont Trotsky lui-même, ont été assassinés tant par les fascistes que par les staliniens.

    La dégénérescence de la Quatrième Internationale

    Après la guerre, les dirigeants de la Quatrième Internationale survivants ont été confrontés à d’énormes difficultés dans la compréhension des changements qui étaient survenus dans la situation mondiale. Ils n’ont pas réussi à saisir le caractère de la croissance économique d’après-guerre en Occident, ni à comprendre les raisons du renforcement du stalinisme en Russie et en Europe de l’Est. Cette incompréhension s’est également vue dans l’analyse des révolutions du monde néo-colonial ainsi que dans l’analyse du rôle décisif de la classe ouvrière dans le changement de société.

    En effet, la longue croissance économique exceptionnelle de l’après-guerre amena de substantielles améliorations dans le niveau de vie de la classe ouvrière, tout au moins dans les pays capitalistes développés. Beaucoup de ‘marxistes’ en tirèrent un peu vite la conclusion que les travailleurs salariés s’étaient ‘embourgeoisés’, et ne pouvaient dès lors plus constituer le moteur d’un changement socialiste de société. Ce fatalisme les poussa vers la recherche de nouvelles forces sociales pouvant se substituer au mouvement ouvrier.

    Sous l’impulsion des mouvements de libération nationale qui explosèrent dans le monde colonial et semi-colonial (Asie, Afrique, Amérique Latine) dans les années’50 et ’60, les dirigeants de la Quatrième Internationale glissèrent vers un soutien acritique à la direction – souvent fortement influencée par le stalinisme – de ces mouvements. Les mouvements à prédominance paysanne et les méthodes de guérilla furent ainsi érigés en modèles, tandis que l’épicentre de la révolution mondiale fut déplacé vers le monde colonial et semi-colonial. Mao Zedong (en Chine), Fidel Castro (à Cuba) ou Hô Chi Minh (au Vietnam) furent ainsi présentés comme des «trotskistes inconscients», pendant que le réveil de la classe ouvrière en Europe, exprimé à merveille par l’immense grève générale des travailleurs français en mai’68, prit de court les dirigeants de la Quatrième Internationale, aveuglés par des perspectives erronées.

    Une série d’erreurs politiques de ce type eurent comme conséquence l’effondrement de l’organisation et un fractionnement de celle-ci dans des dizaines de groupes différents.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) puise quant à lui ses racines chez des troskistes britanniques qui n’ont pas ignoré la nouvelle situation, mais n’ont pas cherché à l’exploiter de façon opportuniste pour obtenir des succès faciles ou chercher des raccourcis. Nous ne nous sommes pas non plus limités à l’analyse de la situation, mais avons cherché sans cesse à intervenir autant que possible dans les luttes pour diffuser les idées du marxisme parmi les travailleurs et la jeunesse.

    Notre organisation a pendant longtemps été très petite et uniquement active en Grande-Bretagne ; pour autant, nous avons toujours conservé et exprimé sur le terrain une attitude internationaliste intransigeante. Dès ses débuts, notre journal anglais «The Militant» consacrait un nombre significatif de ses colonnes à la couverture des luttes au niveau international. Nous avons ainsi gagné davantage de militants, établi des contacts successifs dans d’autres pays, et à la fin des années ‘60, la possibilité de mettre en place les fondations qui ont été à la base de la création et de la croissance ultérieure du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    L’entrisme

    Pour construire ses forces, le CIO a appliqué différentes tactiques à différents stades de son évolution, en fonction des conditions objectives du moment, tout en maintenant à tout moment une orientation consciente vers le mouvement ouvrier, en particulier vers ses couches les plus combatives.

    Avant que la vague néo-libérale des années ’80, puis le tournant majeur représenté par la chute du stalinisme dans les années ’90, ne viennent affecter durablement la composition et le programme des partis sociaux-démocrates, ces derniers exerçaient encore une grande attraction sur un nombre important de travailleurs et de jeunes. Les partis sociaux-démocrates correspondaient typiquement à la définition que donnait Lénine de «partis ouvriers bourgeois» : des partis ouvriers de masse, bien que dominés par une direction réformiste et bureaucratique. A la base, les rangs de la social-démocratie comprenaient encore beaucoup de travailleurs activement engagés pour le parti, et étaient encore traversés de vifs débats politiques. Celui qui voulait être actif dans le mouvement ouvrier pouvait difficilement passer à côté de cette réalité.

    La tâche des révolutionnaires demande d’être en contact le plus étroit possible avec les travailleurs. Par conséquent, les militants du CIO étaient d’avis qu’il était préférable de militer à l’intérieur même de la social-démocratie, en défendant conséquemment et ouvertement un programme marxiste, plutôt que de s’isoler en dehors de ces partis. A l’inverse d’autres groupes, cette tactique d’«entrisme» dans la social-démocratie n’a jamais été pour nous une panacée, ou un prétexte pour succomber aux idées réformistes et masquer le programme révolutionnaire. Bien au contraire, nous avons toujours mené notre travail drapeau déployé, défendant nos positions marxistes dans le but de combattre l’influence exercée par la direction bureaucratique sur ces partis d’une part, afin de gagner les travailleurs et les jeunes organisés dans ces partis à nos positions d’autre part. C’est ainsi que nous avons par exemple acquis une solide base de soutien au sein des Jeunesses Socialistes du Labour Party en Angleterre dans les années ‘70, ou de celle du SP en Flandre dans les années ‘80.

    Pourtant, dès le milieu des années ’80, mais surtout après la chute du mur de Berlin, la situation a commencé à tourner. La chute des régimes staliniens a ouvert la voie à une offensive idéologique majeure de la part des représentants du capitalisme, et a servi d’excuse aux dirigeants des organisations de la social-démocratie pour retourner définitivement leurs vestes. Les idées de lutte, de solidarité et de socialisme furent mises de côté au profit d’une adhésion aux principes du libre-marché. La trahison des directions ouvrières traditionnelles a laissé place à un vide et à la confusion politique.

    Dans ces conditions, l’idée selon laquelle les travailleurs et les jeunes en lutte se dirigeraient en premier lieu vers la social-démocratie devenait de plus en plus invraisemblable. C’est pourquoi petit à petit, la plupart des sections du CIO ont opté pour la création d’organisations révolutionnaires indépendantes et ouvertes, tout en appelant, dès le début des années ’90, à la formation de nouveaux partis larges des travailleurs, sur base de l’analyse de cette bourgeoisification des anciens partis ouvriers.

    Liverpool et la lutte contre la Poll Tax

    Un élément important dans le développement de quasiment toutes nos sections est notre engagement dans les différentes formes de lutte. Notre rôle n’a d’ailleurs pas seulement été limité à une participation active aux luttes car dans beaucoup de cas, notre organisation a su jouer un rôle crucial.

    Les mouvements de lutte les plus importants que nous avons eu à diriger jusqu’à présent se sont déroulés en Grande-Bretagne, notamment contre Margaret Thatcher lorsqu’elle était Premier ministre. Au milieu des années ‘80, nos camarades (dont l’organisation s’appelait à ce moment-là Militant) ont dirigé la lutte de la commune de Liverpool contre les plans d’assainissement, une lutte accompagnée d’actions de grève et de manifestations massives. Plus tard, nous avons aussi été fortement impliqués dans la campagne contre la Poll Tax (un impôt introduit par Thatcher mais rejeté en masse par la population). Une campagne massive de désobéissance civile avait été organisée à tel point que 18 millions de personnes n’ont pas payé la Poll Tax. Les manifestations ont rassemblé jusqu’à 250.000 personnes. Grace à cela Thatcher a été contrainte de retirer cette taxe et même de prendre la porte.

    Cette lutte avait été organisée en opposition à la direction du Labour Party (le parti travailliste) et à la plupart des dirigeants syndicaux. A Liverpool, ils ont même appelé les Conservateurs en soutien pour combattre la protestation. Avec la Poll Tax, ils n’ont pas réussi à en faire autant. Notre lutte contre les dirigeants pro-capitalistes du mouvement ouvrier a toujours été une donnée importante dans le développement de notre organisation.

    Mais ce genre de lutte est bien plus difficile dans beaucoup de pays tels que la Grèce, l’Espagne, l’Afrique du Sud et la Suède. La direction des organisations ouvrières établies avait peur d’une répétition du succès rencontré en Grande Bretagne où, durant plus de 15 ans, nous avons pu diriger les sections jeunes du parti travailliste et où, dans les années ’80, nous avons pu faire élire trois camarades au parlement sous le slogan : «un parlementaire ouvrier à un salaire d’ouvrier».

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière a toujours été impliqué dans différents domaines des luttes. Parfois, nous avons même été les précurseurs autour de nouveaux thèmes, comme pour une campagne contre la violence domestique. D’autres initiatives ont également été très importantes, comme la fondation de «Youth against Racism in Europe» («Jeunes contre le racisme en Europe», en Belgique : «Blobuster» et «Résistance Internationale»), une organisation anti-fasciste internationale qui avait organisé une manifestation européenne à Bruxelles en octobre 1992 à laquelle 40.000 manifestants avaient participé.

    À côté de nos campagnes sur les lieux de travail et dans les quartiers, les membres du CIO participent aussi aux élections. Dans se cadre là, nous insistons sur le fait que les élus du CIO participent activement aux mouvements de lutte et gagnent un salaire identique à celui des travailleurs qui les ont élus. En ce moment, différents membres du CIO sont élus dans des conseils communaux en Grande Bretagne, en Irlande, en Suède et en Allemagne. Jusqu’il y a peu, nous avons également eu un député au parlement irlandais, Joe Higgins.

    Lutter contre les dictatures et la division de la classe ouvrière

    Dans d’autres pays, nous avons activement contribué à la lutte contre les dictatures, comme lorsque nous nous sommes impliqués pour la construction de syndicats combatifs en Afrique du Sud à l’époque du régime de l’apartheid. D’autres camarades ont clandestinement milité au Chili contre le régime de Pinochet. Au Nigéria, après l’annulation des élections présidentielles de 1993 par les généraux, l’opposition démocratique a soutenu l’appel de nos camarades pour une grève générale.

    Dans certains pays, nous avons été confrontés à des situations extrêmement difficiles. Ainsi nos camarades d’Irlande du Nord et du Sri Lanka ont dû s’opposer à la division nationale ou religieuse. Nous avons toujours défendu la nécessité de l’unité des travailleurs dans les luttes et la résistance contre la répression d’Etat. Nous avons été les seuls dans la gauche à défendre une position constante et principielle à propos de la question nationale en partant des intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble.

    La chute de l’Union Soviétique a conduit à une situation mondiale fondamentalement différente et a eu d’énormes répercussions sur toutes les organisations politiques. Face à ces évènements, bon nombre d’organisations et d’individus ont été désorientés, confus, et ont abandonné la lutte pour le socialisme en capitulant face à l’idéologie de la classe dominante. Le CIO a analysé et tenté de comprendre la signification de la chute du bloc de l’Est : entre autres le renforcement de la position de l’impérialisme américain et le virage à droite de nombreuses organisations ouvrières. Mais nous avons toujours défendu la nécessité du socialisme comme seule alternative au capitalisme et avons toujours cherché à l’expliquer le plus largement possible.

    Le CIO a utilisé la méthode d’analyse marxiste pour approfondir la compréhension des événements et des processus qui se sont développés depuis les années ‘90. Contrairement à beaucoup d’autres groupes de gauche, nous avons ainsi non seulement pu conserver nos membres au cours des très dures années ’90, mais nous avons en outre beaucoup renforcé nos organisations ainsi que gagné de nouvelles forces dans différentes régions du monde. La nouvelle période qui se trouve face à nous aujourd’hui va nous permettre de mettre bien plus en avant le précieux héritage que nous avons préservé dans ces années bien difficiles.

    Rejoignez le CIO !

    Mais la construction de nos propres forces ne nous a pas empêché d’avoir des discussions avec d’autres groupes pour, si possible, mener des actions en commun. Si ces discussions conduisent à un accord politique sur les principes fondamentaux, une organisation commune peut alors naître, comme cela s’est passé notamment en Belgique ou en France au cours des années ‘90.

    Le CIO est ouvert à toute personne qui veut lutter pour un monde meilleur, un monde socialiste, et qui est ouverte à discuter de nos idées. Nous avons toujours été préparés à discuter avec différents groupes et individus qui ont acquis une autre expérience que la nôtre dans les différentes luttes et qui veulent construire un mouvement socialiste.

    Alors si vous êtes intéressés par les idées du CIO, n’hésitez pas à nous contacter et à nous rejoindre!


  • Sri Lanka: La défaite des “Tigres” amplifie la rancune du peuple Tamoul

    Le gouvernement Rajakapse ne peut pas satisfaire les besoins des travailleurs et des pauvres

    “Cette bataille a atteint une fin amère… Nous avons décidé de faire taire nos fusils.» L’annonce tragique parue dimanche ce 17 mai sur le site des Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul (Liberation Tigers of Tamil Eelam – LTTE) semblait indiquer que la guerre civile au Sri Lanka, longue de 26 ans, appartient au passé. Les LTTE ont subi une défaite écrasante, alors qu’ils contrôlaient auparavant un tiers du territoire de l’île, dont plus de la moitié de son littoral.

    Elizabeth Clarke, CIO

    Aidé par des désertions importantes, telles que celle de Karuna, le commandant du front de l’Est, et avec un énorme soutien de la Chine ainsi que de l’Inde, le gouvernement Rajapakse a été capable de poursuivre cette guerre de manière brutale, ignorant les protestations massives à Londres, au Canada et ailleurs tout autant que les bêlements hypocrites des gouvernements étrangers.

    Avant le début de cette année, le bilan pour l’ensemble de la guerre civile s’élevait à 70.000 morts. Depuis la dernière offensive sanglante de l’Armée Sri Lankaise, au début de l’année, on estime qu’entre 7.000 et 20.000 autres personnes ont trouvé la mort – pour la plupart des civils piégés dans la zone de conflit, morts des suites de leurs blessures, abandonnés là où ils ont été touchés. Pendant plus d’une semaine, aucune aide médicale ou alimentaire n’a pu les atteindre. Les médecins postés dans la zone «neutre» ont été forcés d’abandonner le seul hôpital improvisé au moment où celui-ci a été bombardé par l’armée sri lankaise (laquelle avait déclaré plusieurs semaines auparavant qu’ils cessaient tout usage de l’artillerie lourde !).

    Confiant de sa victoire, le président Sri Lankais Mahinda Rajapakse a annoncé la fin de la guerre avant même la confirmation de la mort de Velupillai Prabhakaran, le chef des LTTE. Pour lui, ceci signifiait l’accomplissement de son objectif déclaré au moment de son élection en 2005, c’est-à-dire établir une nation unifiée, sans autonomie pour la minorité de la population tamoule au nord et à l’est.

    Pour les Tamouls à travers toute l’île, les feux d’artifice de «célébration» qui ont éclaté dans les rues sur ordre du gouvernement à partir de dimanche paraissaient sceller leur sort en tant que nation assujettie et opprimée, sous un régime cingalais chauviniste triomphant. Pour les centaines de milliers de gens déplacés au cours des mois de combat, et dont la plupart sont maintenant maintenus prisonniers dans une quarantaine de camps gouvernementaux (dont 55.000 enfants), le futur n’apporte que la faim, la maladie, la mort, le vagabondage, la pauvreté et une misère inimaginable.

    La BBC et d’autres commentateurs ont mentionné le fait que la brutalité avec laquelle le gouvernement a accompli sa victoire militaire est en train de radicaliser une nouvelle génération de Tamouls, à la fois sur l’île et parmi la diaspora, qui se sent humiliée et en colère. Selon Mangala Samawira, ancien membre du Parti de la Liberté du Sri Lanka de Rajapakse, et Ministre des Affaires étrangères de son gouvernement, «Le carnage (…) a encouragé les appels à un Etat séparé de la part de Tamouls autrefois modérés. Je crains que des centaines de Prabhakaran n’aient été créés». Robert Templar, du Groupe de Crise International : «On peut facilement imaginer un des membres de la génération nouvellement énergisée s’avancer pour remplir le vide».

    Une question nationale sans fin

    Que le chef des Tigres ait été tué par l’Armée Sri Lankaise ou qu’il ait pris sa propre vie, au côté d’autres combattants dans le dernier morceau de jungle qu’ils contrôlaient, sa mort ne marque que la phase actuelle du conflit national au Sri Lanka. Les travailleurs cingalais qui participent aux réjouissances, tels que W.S.C. Bandula, ce chauffeur cité dans le Times de Londres du 18 mai, seront gravement déçus en croyant que «On peut s’attendre à de meilleures vies, une meilleure sécurité, une meilleure économie».

    Malheureusement, le gouvernement fortement endetté de Rajapakse ne peut pas assurer une paix durable, sans parler de la prospérité pour les travailleurs et les pauvres du Sri Lanka – qu’ils soient Tamouls ou Cingalais. L’immense tâche de sauver des vies et reconstruire les maisons et les moyens de subsistance des gens du Nord requerra bien plus que le prêt de 1,9 milliards de dollars demandé au FMI et en ce moment bloqué par l’administration Obama.

    Le peuple tamoul doit avoir la chance de choisir librement et honnêtement leurs propres représentants, et de décider de comment ils veulent que soient gérées les régions à majorité tamoule. Le United Socialist Party (USP, section du Comité pour une Internationale Ouvrière au Sri Lanka) a toujours défendu ces droits de même que ceux des minorités – musulmane et cingalaise – au sein de ces régions. L’USP défend une politique socialiste de propriété et contrôle publics de la terre et de l’industrie par les travailleurs et les pauvres, en tant que seule manière de résoudre les immenses problèmes nationaux et économiques qui pèsent sur la population laborieuse qui lutte aujourd’hui pour sa survie. Ceci signifie aussi mener campagne pour la chute de la clique dirigeante actuelle, par une lutte politique et syndicale.

    Au nom de la guerre contre le terrorisme, les droits des Cingalais ont été piétinés par le régime de Rajapakse tout comme ceux des Tamouls. Tôt ou tard, cette quasi-dictature sera révélée pour ce qu’elle est.


  • Thaïlande : Affrontements dans les rues de Bangkok – Aucun parti de la majorité n’a de solutions pour l’emploi et la précarité

    Bangkok et d’autres villes thaïlandaises connaissent maintenant un calme temporaire. Mardi, le dirigeant des protestataires Prateep Ungsong Hata a déclaré à l’agence de presse AFP : "nous avons menés des discussions entre leaders la nuit dernière et nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous disperserons nos partisans pour un moment."

    Claire Doyle, CIO, traduction par Khadija (Bruxelles)

    Quelques jours durant, des affrontements et combats ont déferlé dans les rues de Bangkok. L’armée a recouru aux tanks et munitions contre des milliers de jeunes contestataires, les Chemises Rouges, des bus ont pris pour cible les barrages de la police, des buildings, voitures et pneus ont été incendiés, la voiture du premier ministre a été attaquée et des véhicules blindés ont été déplacés par la foule en colère. Le bilan fait état de 2 morts et de 100 blessés sérieux.

    Le but des Chemises Rouges est d’évincer Abhisit Vejjajiva – le quatrième premier ministre de la Thaïlande en 15 mois – et de faire revenir le multimillionnaire Thaksin Shinawatra dont le gouvernement a été renversé par un coup d’état militaire en 2006.

    Le 11 avril, apparemment sans encombre, ses partisans ont envahi et occupé l’hôtel Royal Cliff Beach à Pattaya, forçant 16 chefs d’Etat asiatiques présent pour le congrès à quitter l’hôtel par le toit en hélicoptère. L’état d’urgence a été déclaré et les Chemises Bleues (les paramilitaires thaïlandais) ont été déployés. mais les sympathisants présents à Bangkok ont pris d’assaut le ministère de l’intérieur et encerclé les bâtiments du gouvernement dans le centre de la capitale. Leur parti est connu comme étant le Front Unis pour la Démocratie contre le système Dictatorial.

    A la fin de l’année passée, les partisans d’Abhisit, les chemises jaunes, avaient occupé le siège du gouvernement pendant 2 mois et envahi et occupé 2 aéroports où s’était réfugié le gouvernement. Finalement, le gouvernement a été forcé de céder. L’armée n’a peu ou rien dit, étant du côté des chemises jaunes. Le 12 décembre, le parti d’Abhisit, "l’Alliance du Peuple pour la Démocratie" (APD) avait gagné suffisamment de parlementaires pour former un gouvernement (pour certains grâce à l’argent, d’autres dénoncent des menaces de l’armée.)

    L’APD est essentiellement basé sur les classes moyennes urbaines et certaines sections de la classe ouvrière et soutient la participation de la monarchie et de l’armée au gouvernement, qui comptent 70 % de représentants non-élus. Le soutient de Thaksin est principalement issu de paysans pauvres dont il a su s’assurer les faveurs avec des mesures populistes. Mais en même temps, il a mené une politique néolibérale pour apaiser les investisseurs et la classe bourgeoise, chose qui a irrité les ouvriers et les milieux plus urbains.

    Malgré les 50.000 personnes rassemblées au moment de la crise gouvernementale de l’an dernier, quelques jours après l’arrivée d’Abhisit au pouvoir, Thaksin est toujours absent et a été condamné par contumace à deux ans de prison pour conflit d’intérêts. Le 12 avril, ce dernier a déclaré à ses partisans: "Maintenant que les tanks sont dans la rue, il est temps pour le peuple de mener la révolution !!" Après une victoire de ses partisans, il aspire à un retour triomphal.

    Si la situation des défavorisés de Thaïlande n’était pas si tragique et que plusieurs d’entre eux n’avaient pas perdu la vie, les événements de ces derniers jours pourraient paraître comiques. Dans le contexte économique actuel – la Thaïlande est l’un des pays les plus affecté par la crise capitaliste mondiale – aucun parti n’a de programme ni de mesures pour sortir le pays de la grande précarité et de l’angoisse. C’est ce qui se cache derrière la colère et la haine qui a éclaté dans les rues, principalement du fait de la jeunesse. Mais il n’existe aucun parti qui se positionne à la fois contre l’élite dirigeante et contre le populiste milliardaire.

    Le congrès, finalement annulé, de l’Association des Nations Asiatiques du Sud Est (Asean), avec la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée du Sud et enfin la Nouvelle-Zélande était consacré à la recherche de remèdes contre les problèmes économiques, mais sur base du capitalisme, aucune solution n’existe.

    Ce qui se passe en Thaïlande, un pays qui a vu au total 18 coups d’Etat depuis 1930, est une indication politique importante de l’agitation et de l’instabilité qui pourrait se répéter à une échelle encore plus grande dans d’autres pays d’Asie sous l’impact de la crise actuelle. Il est urgent de créer des partis représentant la classe ouvrière et les pauvres afin de se battre pour une transformation sociale en Asie mais également sur le plan international.

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