Tag: Inde

  • La jeunesse se lève, il lui faut s’organiser !

    On la disait amorphe, abrutie par la téléréalité et les publicités, toute entière concentrée à contempler son nombril et pourtant… Et pourtant la jeunesse – quelle soit tunisienne, espagnole, grecque ou québécoise – a fait son grand retour sur la scène politique. Elle est telle la cime des arbres ; la première à bouger quand arrive l’orage. Ce n’est pas neuf, l’expérience des luttes a toujours vérifié cette observation, et c’est pourquoi le PSL accorde une place particulière à son travail orienté vers la jeunesse, notamment par les campagnes des Etudiants de Gauche Actifs (EGA).

    Par Clément (Bruxelles)

    Les jeunes (étudiants dans le secondaire ou le supérieur, travailleurs ou chômeurs) ont derrière eux une énorme tradition de lutte et de sacrifice. Leur lutte a inspiré la grève générale de Mai 68 en France, ils ont mis en marche le mouvement qui a jeté l’Apartheid en Afrique du Sud dans les poubelles de l’histoire, ils ont affronté les chars staliniens en Chine place Tienanmen,… Le développement des nouvelles technologies et la baisse globale des luttes consécutive à l’effondrement du stalinisme et à la victoire de la pensée unique néolibérale dans les années ’90 avait nourri la thèse erronée selon laquelle les nouvelles générations n’avaient en tête que jeux vidéos, MacDo, téléchargements et musiques commerciales.

    Mais l’effroyable réalité du monde capitaliste est là, et ses conséquences sont plus fortes que tout. Au tournant du millénaire, le mouvement contre la mondialisation capitaliste avait déjà fortement marqué les esprits par cette inattendue combativité des jeunes et cette profonde implication politique dans un mouvement qui dénonçait le système lui-même et non plus l’un ou l’autre symptôme, comme c’était généralement le cas lors de la décennie précédente. Aujourd’hui, les jeunes sont parmi les premières victimes de la crise et de l’exploitation et n’ont d’autre solution que de se battre pour gagner un avenir qui ne soit pas basé sur la crainte du lendemain.

    Cette colère face à ce système sans perspective s’est exprimée par les mouvements des Indignés ou Occupy, ou encore par la large implication de la jeunesse dans les récentes grèves générales qui ont secoué le monde (en Europe, mais aussi en Inde, au Nigéria,…). Même le monde virtuel n’est pas épargné ! L’étude annuelle Data Breach Investigations Report, consacrée aux attaques en ligne, a ainsi conclu son rapport consacré à l’année 2011 en disant que 58% de tous les cas de vol de données étaient des conséquences d’”hacktivisme”, un énorme contraste par rapport aux autres années où les attaques des ‘‘cybercriminels’’ (majoritairement des jeunes) avaient un but lucratif.

    ORGANISONS LA COLERE !

    La jeunesse a un rôle particulier dans la société, parce qu’elle est depuis moins longtemps sous l’influence de l’idéologie dominante (qui, dit-on, ‘‘assagit’’) et parce qu’elle subit moins fortement le poids des défaites passées. Elle est ainsi très souvent la première à se lever contre le système. Mais il lui faut absolument être rejointe par les travailleurs sous peine de voir son énergie et sa volonté de changement s’épuiser sans résultat durable. La jeunesse toute seule ne peut pas renverser le système capitaliste, elle a besoin de la classe des travailleurs, de ses méthodes et de son organisation. Le processus capitaliste de production, de distribution et de communication dépend totalement des travailleurs : sans eux, rien ne fonctionne. Cette position centrale dans l’économie ainsi que leur organisation collective – imposée par la production capitaliste mais également librement construite dans les luttes – leur donne à la fois les capacités de renverser le capitalisme et de construire une nouvelle société.

    Il est absolument nécessaire de nourrir le mouvement des travailleurs par l’énergie, le dynamisme, la combativité et l’idéalisme de la jeunesse, de la même façon qu’il est crucial d’éduquer cette dernière grâce à l’expérience des luttes collectives passées et à la tradition de combat du mouvement des travailleurs. Cette collaboration doit être des plus étroites. L’une des principales critiques à porter au mouvement contre la mondialisation est justement d’être passé à côté de cette collaboration.

    POURQUOI UN PARTI REVOLUTIONNAIRE ?

    De plus en plus de gens – jeunes et moins jeunes – sont bien conscients de la nécessité de changer de système. Mais toute cette énergie cherche sa voie, et est bien souvent gaspillée. Le PSL et son organisation étudiante, EGA, veulent construire le meilleur outil capable de canaliser la colère pour éviter qu’elle ne devienne simplement frustration et constitue au contraire l’énergie créatrice d’une société débarrassée de l’exploitation, une société où l’économie sera aux mains de la collectivité pour fonctionner à son bénéfice. Selon nous, le meilleur outil qui soit est un parti révolutionnaire basé sur l’échange des expériences pratiques et théoriques présentes et passées des militants marxistes révolutionnaires.

    Nos campagnes jeunes visent à nous orienter vers la partie la plus dynamique et la plus ouverte de la société, la jeunesse, pour organiser de nouvelles générations de jeunes marxistes. Les différents thèmes (environnement, antiracisme, antisexisme,…) sont pour nous autant d’occasions d’entrer en discussion sur le système qui permet l’émergence de tels problèmes ainsi que sur la meilleure manière de lutter pour le renverser.

    Beaucoup de jeunes, pas uniquement eux d’ailleurs, pensent qu’un parti révolutionnaire n’est pas nécessaire et estiment que le caractère oppresseur du pouvoir est inhérent à tout parti. Mais le type de parti que nous construisons n’a rien à voir avec les appareils antidémocratiques bourgeois ou staliniens : c’est un parti organisé démocratiquement au niveau mondial et qui vise à rassembler une minorité la plus politiquement consciente afin de conduire la lutte pour les idées révolutionnaires au sein du mouvement dans son ensemble : dans les syndicats ou les différents mouvements de contestation. N’hésitez pas à entrer plus en profondeur en discussion avec nous à ce sujet !

  • Sri Lanka – De nouvelles possibilités malgré la répression continue

    Lors de l’édition 2012 de l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un meeting a eu lieu sur le Sri Lanka et la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Plusieurs Srilankais ont pris part à ce meeting dont un cadre de l’United Socialist Party (la section sri-lankaise du CIO) et deux membres du Frontline Socialist Party (FSP), un partis assez grand issu d’une scission récente du JVP, un partis cinghalais chauviniste. Le FSP est en train de réévaluer le passé politique du JVP dont il rejette désormais l’opportunisme et le nationalisme. Ceci a rendu possible un dialogue entre le FSP et diverses forces de gauche au Sri Lanka, parmi lesquelles l’United Socialist Party (USP).

    Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO, par Christian (Louvain)

    Le gouvernement Srilankais prétend que la croissance économique atteint les 8% au Sri Lanka. Il n’est que naturel que trois ans après la fin d’une guerre civile de 30 ans le pays connaisse une certaine amélioration sur le plan économique. Toutefois, les données du gouvernement apparaissent peu réalistes et la croissance ne serait en effet que de 6,7%. À part ça, il est aussi vrai que les travailleurs, les paysans pauvres et les masses démunies en général continuent de se débattre pour survivre.

    Le Département pour les Recherches et les Statistiques estime qu’une famille moyenne au Sri Lanka a besoin de 250 euros (42.224 rupees) par mois pour subvenir à ses besoins de base. Toutefois, le salaire minimum n’est que de 40 euros dans le secteur privé et de 70 euros dans le secteur public. Etant donné cette situation, les syndicats revendiquent une augmentation immédiate des salaires de 12.500 rupees (74 euros). En janvier, le gouvernement a procédé à une dévaluation de la monnaie nationale de 3%. Entre temps, la valeur de monnaie sri-lankaise a connu une dépréciation réelle d’environs 30%. Ceci a entrainé une inflation de 37% qui s’exprime par une hausse importante des produits de base.

    Trois ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka, une amélioration sur le plan économique et politique se fait toujours attendre pour la majorité de la population. L’espoir que les sommes énormes consacrées à la guerre allaient désormais être investies dans l’amélioration du niveau de vie de la population a amèrement été déçu. Au contraire, la militarisation du pays continue de bon train et les dépenses militaires atteignent un niveau jamais connu, même durant la guerre civile. En effet, le gouvernement consacre plus de sept fois plus d’argent aux forces armées qu’à l’éducation. Pour le reste, la clique autour du Président Rajapaksa s’enrichit de plus belle et la corruption engloutit des sommes considérables.

    Les pays impérialistes occidentaux tout comme l’Inde font pression sur le gouvernement Sri Lankais pour qu’il trouve "une solution politique" à la question nationale. Ceci fut la plus importante promesse que Rajapaksa fit à ses gouvernements. En même temps, le gouvernement Indien se voit confronté à la pression populaire des masses dans l’Etat de Tamil Nadu pour faire quelque chose afin d’améliorer la situation de la minorité tamoule au Sri Lanka.

    Le régime Rajapaksa a démontrée qu’il n’est pas en mesure de dévier de sa politique de nationalisme bouddhiste cinghalais laquelle lui assure une certaine base électorale dans le Sud du pays. Dans le Nord, à majorité tamoule, les tamoules languissent encore dans les camps de détention. Le régime du Président Rajapaksa s’approprie les terres de la population tamoule pour les donner à des familles de militaires pauvres comme à des paysans et pêcheurs cingalais. Tout comme en Palestine, cette colonisation promet de compliquer la question nationale encore d’avantage. Trois ans après la fin de la guerre civile la discussion sur la question nationale est en train de redevenir primordiale.

    D’autre part, la diaspora tamoule tente de s’organiser pour former un front commun qui appellerait à la création Tamil Eelam (la patrie tamoule).

    Si les capitalistes sri-lankais auraient fait quelques concessions ou auraient même tenté de résoudre la question nationale, ceci aurait permis à la classe ouvrière d’à nouveau jouer un rôle déterminant. Après des années de division profonde de la classe ouvrière, la question communautaire aurait été enfin reléguée à l’arrière plan. Toutefois ceci n’aurait pas été dans l’intérêt de la bourgeoisie sri-lankaise.

    Résistance et répression

    Au moindre signe de lutte parmi les travailleurs, paysans, pêcheurs ou étudiants Rajapaksa est près à employer les forces armées pour étouffer toute résistance. Non seulement dans le Nord mais aussi dans le Sud à majorité cingalaise le régime a établit des camps militaires. Mais malgré ceci la lutte de classe reprend de l’ampleur autour d’un nombre de revendications immédiates. Le chauvinisme n’est plus aussi effectif qu’il ne l’était et ne suffit plus pour empêcher les luttes.

    Les derniers mois ont étés marqués par plusieurs conflits qui ont pu donner une certaine confiance aux travailleurs et aux couches les plus démunies. Dans une usine de textiles à Colombo sur le point d’être fermée, les travailleurs ont pu préserver leurs droits de pensions. D’autre part, des manifestations de pêcheurs contre une hausse de 50% sur le prix du carburant ont fini par obliger le gouvernement à faire d’importantes concessions. Ces deux conflits se sont soldés par des pertes de vies, un fait caractéristique pour la répression policière dans un pays semi-colonial comme le Sri Lanka où les droits syndicaux sont eux aussi rarement respectés. Le régime a su aussi s’attirer la rage des paysans pauvres avec une nouvelle loi visant a imposer l’usage de paniers en plastique pour le transport des fruits et légumes aux marchés. Cela a provoqué des manifestations un peu partout dans le pays.

    De son côté, l’United Socialist Party (USP) a réagi à ces mouvements avec une campagne dans les lieux de travail et les universités. Dans notre tract, nous expliquons que le capitalisme n’est pas en mesure de trouver des solutions aux problèmes et qu’une alternative socialiste est à l’ordre du jour. Nos activités sont bien reçues. Nous avons organisé une série de meetings publics autour de la question: "Quelle alternative au régime Rajapaksa?" Ces meetings on eu lieux à Colombo comme à Ratmalana, Ehaliyagoda, Galle, Horana, Kalutara, Pollonnaruwa, Moragala et Nuwaraeliya. Notre journal mensuel "Étoile Rouge" apparait aussi bien en cingalais qu’en tamoul.

    Etant donné la répression du régime, le travail politique et syndical n’est pas sans dangers au Sri Lanka. Le jour même du Congrès visant à fonder le Frontline Socialist Party, deux futurs membres du bureau politique de cette organisation furent enlevés et maintenus en détention clandestine par les autorités. C’est seulement après une campagne internationale à laquelle nous avons contribué qu’ils furent relâchés. Les enlèvements et les assassinats d’activistes sont d’actualité au Nord comme au Sud du pays.

    Nouveau développements au sein de la gauche

    Le JVP (Front de Libération Populaire) fut un parti largement d’inspiration maoïste mais faisant aussi appel au nationalisme cingalais. Il a connu un grand essor durant la radicalisation étudiante des années 1980. En 1971 et puis encore en 1987-89, le JVP se lança dans des révolte sanglantes basées sur des tactiques de guérilla. Ayant pris la voie parlementaire depuis 1989, le flanc chauviniste du JVP se vit récemment dépassé dans son communautarisme par le régime de Rajapaksa. Dans ce contexte, une scission de gauche a conduit à l’établissement du Frontline Socialist Party (FSP). Celui-ci est en discussion avec toutes les forces de gauche afin d’arriver à plus de coopération au sein de la gauche Sri Lankaise.

    Avec l’USP, nous prenons part à cette discussion. Pour le 1er mai, nous avons pris part pour la première fois a un défilé commun à Colombo. Il est crucial d’arriver à plus d’unité parmi la gauche sur base d’un programme avec lequel nous serons plus fort dans la lutte des classes.

    Ces dernières années, presque tous les mouvements étudiants furent contrôlés par le JVP. Toutefois, avec la scission du FSP, de nouvelles possibilités se présentent pour la gauche d’intervenir parmi les étudiants. Ici, nous avons un rôle très important à jouer avec l’USP puisque les jeunes ne se sentent pas attirées par la gauche traditionnelle qui appuie aujourd’hui le régime. Dans la période à venir, l’USP va s’orienter d’avantage vers les jeunes tout en favorisant plus de dialogue au sein du mouvement ouvrier où une coordination réelle es actuellement presque inexistante. À cette fin, nous menons une campagne pour une convention démocratique des syndicats et des travailleurs laquelle pourrait unir les luttes des travailleurs et des masses démunies.

    La question nationale

    Il est important de préciser que le Sri Lanka fut le premier pays au monde à avoir un parti Trotskiste de masses; le LSSP. Ce partis a su rassembler cingalais et tamouls dans une lutte commune. Ce partis établi dans les années trente a fini par se compromettre en participant dans des coalition avec des partis bourgeois à partir de 1964. Une fois le LSSP discrédité comme force révolutionnaire, cela a laissé la porte grande ouverte à des mouvements comme le JVP. En même temps, parmi la minorité tamoule opprimée, l’idée d’atteindre l’indépendance par la voie armée gagna également en popularité.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière a toujours insisté que de telles tactiques, comme dans le cas de l’IRA en Irlande du Nord, sont vouées à l’échec. Une minorité (au Sri Lanka les tamouls représentent 18% de la population) ne peut acquérir l’indépendance par la voie armée. Une telle approche ne fait que renforcer la répression de l’état qui peut désormais plus facilement faire recours au chauvinisme de la population majoritaire aliénée par les tactiques terroristes des indépendantistes. L’unique voie possible qui puisse aboutir à l’auto-détermination tamoule serait une lutte commune des travailleurs et paysans tamoules et cingalais pour le socialisme.

    Inversement, comme nous le rappelle Lénine, durant la révolution russe, ce fut l’unité sur basse du droit à l’auto-détermination pour toutes minorités nationales qui permit à la révolution de triompher. Malheureusement, le LSSP, miné par le réformiste et l’opportuniste parlementaire, n’était plus en mesure de mener une telle lutte pour un avenir socialiste, le seul avenir qui puisse répondre aux besoins des masses Sri Lankaises. C’est dans se contexte que le Sri Lanka a sombré dans 30 ans de guerre civile. Aujourd’hui, ce qui reste du LSSP fait partie de la gauche traditionnelle qui appuie le régime au pouvoir.

    Bien que marxistes révolutionnaires, il ne nous appartient pas de revendiquer l’auto-détermination tout en l’acceptant comme droit démocratique indispensable à l’unité de classe. Une approche correcte à la question nationale est un point crucial au Sri Lanka comme ailleurs dans le monde. Des régimes comme celui de Rajapaksa finissent par disparaitre tôt ou tard, mais la question nationale ne peut être résolue dans le cadre du capitalisme, surtout dans un contexte néocolonial. C’est aussi de plus en plus le cas dans les pays riches touchés par la crise. Les droits démocratiques sont un luxe que la bourgeoise peut de moins en moins se permettre sans mettre en péril son existence.

    Campagne de solidarité

    La campagne de solidarité avec la cause tamoule (Tamil Solidarity Campaign) initiée par le CIO est unique en son genre à cause de son approche de classe. Contrairement à d’autres groupes, elle ne tente de faire ni la charité ni encore moins le lobbying auprès de politiciens bourgeois. Au lieu de faire appel à la solidarité des 1% elle fait appel celle des 99%. Le modèle suivi est plutôt celui de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, laquelle fut essentiellement fondée sur la solidarité des travailleurs et des organisations ouvrières. En pratique ceci s’exprime, entre autres, par l’affiliation de UNISON, le plus grand syndicat du secteur publique en Angleterre, à la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Nos camarades en Angleterre et au Pays-de-Galle, sont actuellement en train de promouvoir l’adhésion d’autre syndicats à la campagne. Cette approche de faire appel à la solidarité syndicale nous permet de faire le lien entre la politique néolibérale de Rajapaksa et l’austérité ici en Europe. En mettant la solidarité de classe au centre de notre campagne nous espérons aussi présenter une vision alternative à la diaspora tamoule et ne pas abandonner le champs aux nationalistes bourgeois.

    Malgré l’existence d’une grande diaspora tamoule dans de nombreux pays occidentaux, contrairement à la cause palestinienne, la cause tamoule est presque entièrement absente au niveau politique. Paul Murphy, le député européen de notre section irlandaise, utilise la plateforme que lui offre son mandat pour populariser la cause tamoule.

    D’autre part, notre campagne de solidarité cherche aussi à aller à l’encontre des illusions qui existent dans la diaspora tamoule en ce qui concerne les interventions de pays impérialistes ou d’institutions internationales comme les Nations Unies. Avant tout, les pays impérialistes souhaitent un régime stable au Sri Lanka qui puisse garantir leur investissements. Dans le cas où ils interviendraient, ce ne serait en aucun cas pour défendre les droits de l’homme. De surcroit, une intervention impérialiste risquerait de renforcer le régime Rajapaksa. Comme le régime ne dépend pas des impérialistes occidentaux que se soit à un niveau économique, politique ou militaire il peut se permettre de jouer la carte de anti-impérialiste. Ayant bénéficié du soutien de la Chine et de l’Inde durant la guerre civile, Rajapaksa permet aujourd’hui aux capitalistes Indiens de mettre en place une zone de libre échange dans le Nord du pays alors que la Chine construit un port gigantesque dans le Sud.

    Notre section belge elle aussi est active dans la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Notamment à Anvers nous avons accueilli des immigrés tamoules dans notre organisation grâce à cette campagne. Ainsi, de telles campagnes de solidarité peuvent aussi contribuer à renforcer la solidarité de classe entre travailleurs belges et immigrés, une solidarité cruciale dans la lutte contre l’austérité et l’extrême droite. De plus, cela nous permet d’apprendre quelque chose de la riche histoire politique du Sri Lanka, une histoire qui a des leçons à nous livrer.

  • Révolution & socialisme. Un autre monde est possible – Lequel et comment y parvenir ?

    Les révolutions qui ont fait chuter les dictateurs Ben Ali et Moubarak ont été un véritable tremblement de terre idéologique. Ainsi donc, révolutions et irruptions des masses sur le devant de la scène politique n’avaient pas sombré avec le vingtième siècle ! Ces admirables mobilisations ont suscité un extraordinaire enthousiasme aux quatre coins du globe, non seulement parmi les militants révolutionnaires, mais plus largement aussi, parmi ces millions d’opprimés et d’exploités aux prises avec les terribles conséquences de la crise du système capitaliste et qui, jusque là, n’avaient pas encore rejoint le camp de la lutte.

    Dossier par Nicolas Croes

    A partir du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, le souffle de la révolte des masses a déferlé sur le monde avec le mouvement des Indignés, le mouvement Occupy Wall Street, l’explosion de grèves générales historiques dans des pays aussi divers que le Nigeria ou l’Inde, le ‘‘printemps érable’’ québecquois,… Tous ces gens ont découvert l’incommensurable force qui est la leur une fois leur colère collectivement exprimée. La question essentielle est toutefois celle-ci: comment, à partir de là, transformer la contestation de masse en une énergie capable de renverser ce système haï ?

    Pendant toute une période, cette question a été étouffée par l’offensive idéologique de la classe dominante. L’effondrement du stalinisme avait été saisi pour dire qu’aucune alternative au capitalisme n’était viable. C’était la ‘‘fin de l’Histoire’’, pour reprendre l’expression du philosophe américain Francis Fukuyama. Mais la réalité est plus forte que la propagande et, aujourd’hui, même les partisans les plus acharnés du capitalisme ne parviennent pas à cacher qu’ils n’ont aucune réelle solution capable de restaurer la stabilité du système. Face à cette faillite systémique, tout tourne pour eux autour de l’austérité (teintée ou non d’un soupçon de rhétorique de croissance), un peu à la manière de ces médecins des temps jadis qui avaient pour remède universel de saigner leurs patients, parfois jusqu’à la mort. De la même manière, combien d’économies ne succombent-elles pas actuellement sous les coups des ‘‘remèdes’’ imposés par la dictature des marchés ? Nulle part la cure d’austérité, à plus ou moins forte dose, n’a conduit à une sérieuse convalescence économique.

    Fort heureusement pour le bien de l’humanité, la médecine a progressé et a tourné le dos à la pratique destructrice de la saignée. Le reste de la société doit suivre cette voie, et baser sa gestion des ressources sur une méthode rationnelle, diamétralement opposée au dogme de la ‘‘main invisible automatiquement régulatrice’’ des marchés, dont les extrêmes limites ont dramatiquement été dévoilées par la crise économique.

    Reprendre le contrôle de l’économie

    Fondamentalement, la solution réside dans la collectivisation démocratique des moyens de production. Impossible d’obtenir une démocratie réelle en Afrique du Nord et au Moyen Orient sans retirer les leviers économiques des mains de ceux à qui bénéficiaient les dictatures de Ben Ali et de Moubarak. Impossible aussi d’éviter le naufrage des conditions de vie de la population tant que les pertes des banques, des spéculateurs et des grands actionnaires sont épongées par les ressources de la collectivité. Impossible toujours, dans un registre tout récemment remis à la une de l’actualité avec le sommet RIO+20 (20 ans après le sommet de la Terre de Rio), de sortir de la destruction systémique de l’environnement tant que la soif de profit constitue l’alpha et l’oméga de l’extraction des ressources naturelles et de leur utilisation.

    Si les secteurs-clés de l’économie étaient placés sous contrôle démocratique de la collectivité, il serait possible de démocratiquement planifier l’activité économique. Ainsi, une véritable guerre pourrait être menée contre la pauvreté et pour l’élévation de l’humanité au niveau que permettrait la technique actuelle libérée de la camisole de force de l’économie de marché et de concurrence. C’est cela que nous appelons le socialisme. Actuellement, l’énergie créatrice de millions de personnes est gâchée par le chômage et la misère alors que les nécessités sociales sont gigantesques. Hôpitaux, écoles, logements sociaux, transport en commun et autres besoins de base manquent ou sont même détruits par les réductions budgétaires, tandis que des sommes faramineuses dorment sur des comptes, les capitalistes craignant comme la peste de ne pas pouvoir faire suffisamment de profit en les investissant. Une force sociale est capable de s’approprier ces moyens : la classe des travailleurs.

    La classe ouvrière n’a pas disparu

    Le terme suscite de grandes controverses. Pour certains, la population des pays capitalistes avancés est essentiellement composée de consommateurs, la vieille classe ouvrière aurait été annihilée et avec elle ses possibilités. C’est faux. La classe ouvrière, une catégorie sociale forcée de vendre sa force de travail puisqu’elle ne dispose pas de la propriété des moyens de production, constitue aujourd’hui une force sociale de centaines de millions de personnes. En ce 21e siècle, elle est plus puissante qu’elle ne l’a jamais été, et plus dans les pays dits développés seulement. C’est ce qu’ont illustré la grève générale de janvier au Nigeria et les deux grèves générales quasiment continentales qu’a connu l’Inde en cette première moitié de 2012.

    En fait, le potentiel de la classe ouvrière n’a cessé d’être révélé ces derniers mois. Le rôle joué par l’OTAN et l’impérialisme dans la chute de Kadhafi ne peut pas occulter le soulèvement de Benghazi. Mais l’impérialisme occidental craignait surtout la contagion dans la région des exemples tunisiens et égyptiens, où la classe ouvrière avait joué un dangereux rôle indépendant en bloquant l’économie entière. Ce n’est aucunement un hasard si Ben Ali et Moubarak ont quitté le pouvoir qu’ils occupaient depuis plusieurs décennies le jour de grèves générales. Pas de hasard non plus dans le silence des médias traditionnels, eux aussi sous l’étroit contrôle du capital, à ce sujet. D’autre part, en Belgique et ailleurs, les travailleurs ont pu se rendre compte que la hargne des médias dominants ne s’étale jamais si fortement que lorsque les ‘‘syndicats dépassés’’ composés de ‘‘grévistes preneurs d’otages’’ partent en action ‘’irresponsable’’ contre ‘’l’intérêt économique du pays’’. C’est en soi également une très bonne indication de là où se trouve la grande peur de la classe dominante.

    Le danger de l’électoralisme

    Récemment, en Grèce ainsi qu’en France (bien que dans une moindre mesure), nous avons pu voir cette résistance s’exprimer également par le biais des urnes, ce qui est une source d’encouragement. Cela rend d’autant plus crucial d’accorder une attention particulière à la relation entre les luttes concrètes, surtout syndicales, et les élections. Au début du vingtième siècle, le militant socialiste allemand Karl Kautsky soutenait que la clé de la stratégie à adopter pour renverser le capitalisme était une “accumulation passive” de forces basée sur une non-participation gouvernementale jusqu’à atteindre la majorité électorale et pouvoir ainsi gouverner seul. Les élections sont un moyen à utiliser pour faire entendre la voix d’une alternative politique, mais cette optique unilatéralement électorale – qui a déchaîné les critiques des révolutionnaires socialistes (notamment de Lénine) mais a été à la base de l’action de la social-démocratie – fut un échec tout au long du vingtième siècle. Des éléments de cette analyse persistent toutefois parmi ceux qui considèrent comme essentiel de se concentrer uniquement sur la construction d’une force électorale.

    En Égypte et en Tunisie, nombreux ont été les militants, y compris parmi la gauche dite révolutionnaire, qui ont désigné la voie électorale comme la manière de poursuivre le combat entamé avec les débuts des révolutions. Le temps laissé à leur organisation a offert un espace à la contre-révolution pour se réorganiser et a permis à une couche de la population d’être gagnée par la lassitude face au désordre social, politique et économique. Cela, les réactionnaires ont bien compris qu’ils pouvaient l’instrumentaliser. Pourtant, au moment de la chute des dictateurs, des éléments de double pouvoir étaient présents dans la situation. En Égypte, de grandes divisions étaient également apparues parmi les Frères Musulmans, sur base de contradictions sociales entre une direction définitivement pro-capitaliste et une base touchée par les revendications sociales hardies portées par le mouvement révolutionnaire.

    Des comités de quartiers et de défense s’étaient organisés dans le cadre de la lutte, tout comme des comités de grève et des comités d’entreprise qui ont même été placés devant le contrôle de sites désertés par les patrons liés aux dictateurs. Sur base de ces assemblées de travailleurs et de jeunes et de la méthode de la grève générale, il était possible de commencer à poser la question d’une autre société, avec une activité politique et une production démocratiquement gérée par des comités de base coordonnés entre eux, avec l’élection de représentants révocables à tout moment et ne disposant pas de privilèges. Un tel système est à l’opposé de la sanglante caricature de socialisme que fut le stalinisme.

    C’est en ce sens que la gauche aurait dû orienter ses efforts, avec audace et confiance envers les capacités révolutionnaires des masses. Trotsky, un révolutionnaire marxiste qui fut l’un des dirigeants de la révolution russe, a souligné dans son ouvrage consacré à cette révolution que ‘‘plus le prolétariat agit résolument et avec assurance, et plus il a la possibilité d’entraîner les couches intermédiaires, plus la couche dominante est isolée, plus sa démoralisation s’accentue ; et en revanche, la désagrégation des couches dirigeantes apporte de l’eau au moulin de la classe révolutionnaire.’’ Hélas, c’est une certaine timidité qui l’a provisoirement emporté, héritée des années de dictature et du poids de la pensée unique néolibérale consécutive à la chute du Mur de Berlin.

    Des partis de lutte

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Le programme de transition

    Aujourd’hui, la compréhension des tâches exigées par la situation de crise économique (la “conscience politique” de la classe des travailleurs) est en retard sur cette situation objective. Cela s’est déjà présenté et c’est à cet effet que Trotsky avait élaboré le Programme de transition, en tant qu’aide pour que les révolutionnaires touchent d’abord les couches de la classe ouvrière les plus politiquement avancées, puis les masses de travailleurs par la suite.

    Dans ce texte écrit en 1938 en prévision de la Seconde Guerre Mondiale, on peut notamment lire que ‘‘Le chômage croissant à son tour approfondit la crise financière de l’État et affaiblit davantage le système monétaire instable’’. N’est-ce pas là une description presque parfaite de la crise qui se développe actuellement autour de la soi-disant “dette souveraine” ? Cela illustre l’extraordinaire actualité de ce texte.

    Le fossé entre la situation objective qui ne fait qu’empirer et la conscience de la classe ouvrière va se refermer au cours de la prochaine période. Les événements vont dans ce sens. Au bord du gouffre, la masse des travailleurs va se retourner contre le système capitaliste, parfois sans une idée claire de ce qui pourrait être mis à la place. La route vers une conscience socialiste et révolutionnaire peut cependant être considérablement raccourcie si la classe ouvrière devait s’approprier la méthode transitoire et un programme transitoire qui lie les luttes quotidiennes à l’idée du socialisme.

    Ainsi, concernant la lutte contre le chômage, le programme de transition développe la revendication de la répartition du temps de travail nécessaire en fonction des forces disponibles, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. Cette approche somme toute des plus logiques remet en fait puissamment en question le contrôle de l’embauche et, in fine, de la production par les capitalistes. Liée aux autres revendications du Programme de transition, notamment la nationalisation des monopoles, elle pose directement la question du contrôle et de la gestion des principaux leviers économiques par les travailleurs eux-mêmes.

    Les adversaires du marxisme dépeignent les revendications transitoires comme étant “impossibles”, “utopiques”, “irréalistes”, etc. Trotsky a précisé à ce titre : “La “possibilité” ou l’ “impossibilité” de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte.’’ Allant un peu plus loin, il a ajouté que : “Les révolutionnaires considèrent toujours que les réformes et acquisitions ne sont qu’un sous-produit de la lutte révolutionnaire. Si nous disons que nous n’allons demander que ce qu’ils peuvent donner […] alors la classe dirigeante ne donnera qu’un dixième ou rien de ce que nous demandons. Le plus étendu et le plus militant sera l’esprit des travailleurs, le plus sera revendiqué et remporté.’’
    [/box]

    Même si la pression vers la tenue d’assemblées constituantes sur le modèle parlementaire bourgeois était trop forte, une agitation conséquente sur ce thème de la prise du pouvoir économique et politique aurait trouvé un écho et un soutien conséquents sur lesquels un puissant outil politique aurait pu être développé. Car il reste bel et bien nécessaire pour les luttes de disposer d’un prolongement politique. Nous ne parlons pas ici d’un ramassis de politiciens, mais bien d’un instrument de combat social visant à organiser le plus grand nombre vers un même objectif. Trotsky, toujours dans son Histoire de la révolution russe, disait que ‘‘Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur.’’

    La tâche cruciale aujourd’hui pour ceux qui aspirent à un changement de société fondamental est de construire de tels partis révolutionnaires, avec un programme qui lie les attentes quotidiennes du plus grand nombre à la lutte pour une société réellement socialiste, basée sur la propriété collective des moyens de production. Cette approche ne saurait pas directement être saisie à une échelle de masse et des partis révolutionnaires comme les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde auront encore à argumenter en défense de ce point de vue avec acharnement. Mais la nécessité de s’organiser s’impose d’elle-même, de nouvelles formations politiques de gauche se développent, et elles constituent autant de laboratoires idéologiques pour les militants politiques, des lieux où les révolutionnaires peuvent participer au débat et à l’analyse de l’expérience concrète du combat politique.

    En Grèce, Syriza a démontré que de telles formations larges peuvent rapidement évoluer sous la pression des évènements. Même si le programme de cette coalition de la gauche radicale comporte encore selon nous de nombreuses faiblesses, son évolution vers la gauche a été réelle ces derniers mois. Cela peut se poursuivre pour autant que le débat démocratique soit plus favorisé en son sein, afin que l’expérience et les discussions des militants de la base puissent s’épanouir et être réellement reflétées dans la politique du parti. Il est également crucial que l’activité de celui-ci soit orientée vers les luttes et qu’elle ne considère pas l’activité électorale comme le moyen unique d’assurer l’arrivée d’une autre société.

    Le début d’une nouvelle ère

    Le développement de la situation actuelle n’est pas linéaire, la révolution y est à l’œuvre de même que la contre-révolution. Mais les bases matérielles qui poussent à la lutte pour un changement de société restent présentes. En Égypte, lors du premier tour des élections présidentielles, le candidat le plus identifié aux idéaux de la révolution du 25 janvier 2011 a obtenu 22%, à peine 2 et 3% derrière le candidat des Frères Musulmans et celui de l’armée et sans disposer de leurs solides réseaux. De plus, les Frères Musulmans avaient perdu près de 20% des voix qu’ils avaient obtenues aux élections législatives de janvier 2012. Cela illustre, en plus du développement de nouvelles structures syndicales et des grèves, le développement de la révolution vers le reversement du système économique qui soutenait la dictature. Mais l’armée est décidée à garder son pouvoir, raison pour laquelle elle avait sacrifié Moubarak en espérant ainsi freiner la colère des masses.

    Lénine disait notamment qu’une situation révolutionnaire pouvait s’épanouir quand ‘’ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant’’. Il ajoutait : ‘’La révolution ne surgit pas de toute situation révolutionnaire, mais seulement dans le cas où, à tous les changements objectifs énumérés vient s’ajouter un changement subjectif, à savoir la capacité pour la classe révolutionnaire de mener des actions assez vigoureuses pour briser complètement l’ancien gouvernement qui ne tombera jamais, même à une époque de crise, si on ne le fait choir’’.

    Aujourd’hui, si le poids des années ‘90 est certes encore très grand en termes de recul de la conscience des masses et de faiblesse au niveau des organisations de luttes politiques et syndicales des travailleurs (notamment en raison du rôle joué par des directions syndicales qui ne croient pas en un changement de système), l’évolution peut être rapide. La sévérité de la crise économique fait tomber les masques et les occasions de construire un outil révolutionnaire de masse seront nombreuses.

  • Ouverture des Jeux Olympiques de Londres

    Les Jeux Olympiques de Londres commencent avec la cérémonie d’ouverture de ce vendredi 27 juillet, dont l’audience attendue est estimée à 1 milliard de personnes à travers le monde. Il ne sera pas question que de sport, loin de là. L’évènement est également marqué par une commercialisation tout bonnement crasse ainsi que par une augmentation de la répression d’Etat.

    Par Manny Thain, à partir d’un article de l’hebdomadaire Socialism Today (magazine du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles)

    Ci-contre : Protestations contre l’entreprise Dow Chemicals

    Tout a commence par un mensonge : les jeux devaient coûter £2,4 milliards de livres sterlings (un peu plus de 3 milliards d’euros). Ce chiffre n’a jamais été crédible. Il n’incluait par exemple pas la TVA (de 20%, soit 480.000 livres, 615.000 euros) ou les dépenses de sécurité (un milliard de livres, soit 1,3 milliard d’euros). En rajoutant cela, on parvenait à 3,9 milliards de livres (5 milliards d’euros). Le budget final a toutefois réussi à atteindre la somme astronomique de 9,3 milliards de livres (12 milliards d’euros).

    Il s’agit d’une véritable arnaque, une escroquerie massive pour la classe ouvrière et la classe moyenne, sur les épaules desquelles reposera l’écrasante majorité de ce coût avec les taxes directes et indirectes. Le gouvernement (grâce aux contribuables) a directement pris en charge 6,2 milliards de livres (8 milliards d’euros), le reste étant pour la plus large part issu de la loterie (c’est-à-dire une taxe indirecte sur les plus pauvres). Malgré les différentes déclarations qui avaient assuré la participation du secteur privé aux divers projets de construction, seuls 2% (!) du budget des Jeux Olympiques sont en réalité issus de fonds privés.

    Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2012 à Londres (Locog, London Organising Committee of the Olympic Games and Paralympic Games) – le comité chargé de l’organisation, de la planification, du financement et du déroulement des Jeux olympiques d’été de 2012 et des Jeux paralympiques d’été de 2012 – a levé 2,1 milliards de livres supplémentaires (2,7 milliards d’euros), dont deux tiers proviennent du sponsoring assuré par le monde des affaires et du Grand Capital. Le Locog a reçu une contribution du Comité Olympique International (CIO), le reste provient de la vente de tiquets et du merchandising, c’est-à-dire de nos poches, encore une fois. Le Locog a à sa tête Lord Sebastian Coe, ancien athlète de haut niveau, ancien député conservateur, ambassadeur pour la multinationale Nike et multimillionnaire.

    Les Sponsors

    Les principaux sponsors du Comité International Olympique ont chacun payé 60 millions de livres (77 millions d’euros) pour des contrats de 10 ans. Comme il en va de soi sous le système capitaliste, ils ont reçu en échange des pouvoirs proprement colossaux. Il est ainsi interdit à ceux qui ne sont pas sponsors officiels d’utiliser le mot ‘Olympique’, le symbole des 5 anneaux ou encore la devise des Jeux Olympiques. C’est assez ironique dans le cadre d’un évènement basé sur la compétition…

    Afin de protéger les droits des compagnies de diffusion, les spectateurs ne sont pas autorisés de publier sur YouTube ou sur les médias sociaux des images des compétitions ou de l’intérieur du village olympique. Twitter bloquera tous les commentaries qui utilisent des termes comme ‘‘#London2012’’ et même les athlètes eux-mêmes n’ont pas le droit de publier des vidéos ou des commentaires audio de leurs propres performances ! Il faudra encore voir avec quelle rigueur seront appliqués ces lois, mais les indications reçues avant le commencement de ces Jeux donnent clairement l’impression que les autorités ne vont pas rigoler.

    Le journal ‘‘The Guardian’’ a reporté que sur les 80.000 sièges disponibles pour la finale du 100m hommes, seuls 29.000 (36%) iront au public. Pour les finales du vélodrome, 2.500 places iront au public sur 6.000. Il est toutefois encore possible d’avoir un ticket en passant par les réseaux officieux des 54 pays qui seront représentés à ces jeux, source d’un gigantesque marché noir. Le Comité International Olympique a bien été forcé de dire qu’il y aurait des enquêtes à ce sujet. Cela illustre le caractère pourri de l’administration des Jeux, dirigée par une petite clique à son sommet, avec des méthodes de clique élitiste.

    La ‘‘famille Olympique’’

    Le traitement préférentiel des 70.000 membres de la ‘‘famille Olympique’’ – représentants officiels, athlètes, médias, etc. – ne s’arrête pas là.

    C’est une chose d’assurer que les athlètes soient bien traités. Eux, au moins, ont vraiment un rôle à jouer dans ces Jeux. Mais c’en est une autre de dérouler le tapis rouge pour la horde des bureaucrates et dirigeants politiques, dont des représentants de régimes parmi les plus oppressifs au monde. Il y aura au moins une centaine de journées de grosses perturbations du trafic dans les rues de Londres, puisque de larges bandes sont exclusivement réservées à l’usage des Jeux.

    On pourrait croire que l’organisation des Jeux aurait été une bonne base pour relancer l’activité sportive dans le pays, mais il n’en est rien. Le gouvernement avait pour objectif d’augmenter le nombre de personnes faisant régulièrement du sport de un million d’ici 2013, mais ce but a été abandonné. Le nombre de nageurs réguliers pour les années 2010-11 représente une chute de 435.000 par rapport à 2007-08 (les données sont similaires pour le tennis, le football et le rugby). Parmi les jeunes âgés de 16 à 19 ans, le nombre de sportifs a diminué de plus de 100.000 personnes sur ce même laps de temps (pour ne plus représenter que 825.900 jeunes à travers tout le Royaume-Uni).

    La coalition au pouvoir (une alliance des conservateurs et des libéraux-démocrates) a repris le flambeau des mains du parti travailliste en ce qui concerne la destruction de la politique sportive dans les écoles. Depuis 2004, le budget pour les activités scolaires sportives a diminué de 216 millions de livres (277 millions d’euros) jusqu’à 35 millions (45 millions d’euros). Environ 3.400 entraîneurs ont été licenciés dans le pays, et les subventions de 1.300 terrains ont été supprimées.

    Le gouvernement a également supprimé des facilités pour les personnes connaissant des limitations (handicap mental ou physique), contrairement aux promesses qui parlaient d’augmenter la facilité d’accès du sports pour ces couches spécifiques. Pour l’instant, 18% des adultes handicapés ont des activités physiques régulières de plus de 30 minutes par semaine, contre 38% de la population adulte globale.

    Des jeux éthiques ?

    Le ministère britannique du travail et des pensions a signé un contrat avec la société AtoS Healthcare, filiale d’AtoS Consulting, pour évaluer les capacités de travail de personnes handicapées bénéficiant d’allocations d’invalidité. Ces évaluations sont très controversées. Il est notamment reproché à cette entreprise d’avoir conclu à la capacité de travailler de malades en phase terminale ou de personnes lourdement handicapées. Des milliers de personnes se sont retrouvées sans moyen à cause de cette Enterprise qui est un sponsor majeur des Jeux Paralympiques. Ces Jeux de Londres étaient censés être les plus éthiques jamais organisés. Le journal ‘‘The Independent’’ (du 6 mai 2012) a toutefois rapporté d’autres faits qui entachent gravement ces Jeux.

    Le journal cite notamment divers exemples de mauvais traitements dans des entreprises des Philippines et de Chine travaillant pour Adidas ou encore dans les usines de Next au sein de la zone de libre-échange du Sri Lanka. Aucune de ces entreprises n’autorise d’organisation syndicale. Dow Chemicals est un sponsor officiel des Jeux Olympiques de Londres (et a payé 63 millions de livres). Dow continue de refuser de reconnaître la moindre responsabilité dans la catastrophe de Bhopal (en Inde) en 1984. Cette catastrophe avait coûté la vie à 20.000 personnes et en avait blessé des centaines de milliers. Des procès intenté à la multinationale par des victimes sont toujours en cours aux USA et en Inde. Le Parc Olympique a également été l’objet de nombreuses protestations de la part de travailleurs du secteur de la construction, car les syndicats étaient dans les faits écartés du site.

    Un des héritages de ces Jeux sera l’accroissement des pouvoirs de répression de l’Etat. L’opération de sécurité derrière ces Jeux a atteint une ampleur jamais vue depuis la fin de la seconde guerre mondiale dans le Royaume-Uni. Au côté des 13.500 soldats et des milliers d’officiers de police se trouvent également 48.000 agents de sécurité privés. La société G4S en a entraîné 23.700 pour un contrat de 284 millions de livres (365 millions d’euros). Les Jeux vont servir à accroître la privatisation des services de sécurité, ce qui aura des conséquences désastreuses pour les collectivités locales.

    Le soutien public était considéré comme important pour accordé les divers contrats de construction. Une commission de l’organisation des jeux présidée (l’Olympic Bidding Committee, OBC), preside par Lord Coe, a donc demandé l’implication du Telco (The East London Communities Organisation, l’Organisation des communautés de l’est de Londres, devenue depuis ‘‘London Citizens’’). Regroupant environ 80 groupes locaux et groupes religieux, Telco avait un certain poids. L’association a dressé un accord éthique qui impliquait la construction de logements abordables pour la population, d’infrastructures éducatives et de santé, ainsi que la création d’emplois au salaire en vigueur à Londres. L’accord a été signé en 2004 par Lord Coe, Ken Livingstone (qui était maire de Londres à l’époque) et par le travailliste John Biggs, à la tête de l’agence de développement londonienne.

    Mais, en 2006, une nouvelle structure a été crée : l’Olympic Delivery Authority (ODA), qui a pour charge de s’occuper de se qui adviendra après les Jeux Olympiques. L’ODA a refusé de rencontré le Telco et de reconnaître l’accord conclu sous le prétexte que l’ODA n’existait pas à sa signature !

    La collectivité, trahie par l’organisation des Jeux, a par contre dû passer à la caisse pour renflouer les projets immobiliers liés aux Jeux suite au déclenchement de la crise économique. Alors que le gouvernement travailliste de l’époque préparait 50 milliards de livres (64 milliards d’euros) pour partiellement nationaliser les banques, 5,9 milliards de livres (7,6 milliards d’euros) d’argent public ont été injectés dans le projet olympique afin de le renflouer. Encore une fois, l’argent des contribuables a été utilisé pour aider des compagnies de construction parmi les plus riches au monde.

    Ce Parc Olympique n’est même pas destine à être un parc public après la tenue des Jeux. Une société a été créée, l’Olympic Park Legacy Company (OPLC), qui gèrera ce parc et a déjà prévu de revendre différentes parties à plusieurs consortium, dont un dirigé par la famille royale du Qatar.

    Encore une fois au bénéfice du privé

    Cet OPLC devra être remplacé par la London Legacy Development Corporation (LLDC), dont les pouvoirs seront bien plus nombreux et étendus. Cela signifie qu’une bonne partie de l’est de Londres sera gérée par le privé, hors de tout contrôle des autorités locales. Il est officiellement question de créer 11.000 logements sur le terrain du Parc Olympique, dont 35% sont supposés être ‘abordables’. Comment cela se matérialisera-t-il ? Rien n’est moins clair. Le gouvernement a par ailleurs décidé en avril d’autoriser que le loyer de ces ‘logements sociaux’ pourraient atteindre 80% du loyer moyen sur le marché privé. Cette augmentation du loyer est énorme.

    Dans cette région de l’est de Londres se trouve le quartier de Newham, où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. 70% des enfants y sont membres de familles à faibles revenus. 32.000 personnes sont sur la liste d’attente pour obtenir un logement social. Ces gens n’auront d’autre choix que de se tourner vers le secteur privé. Mais les nouveaux logements qui seront construits par les entreprises privées sur les terrains actuellement occupés par les Jeux seront hors de portées de tous ces gens.

    Les Jeux Olympiques et Paralympiques devraient être l’occasion de célébrer la vitesse, la force, l’agilité et la vitesse d’esprit. Cela devrait être une gigantesque expérience collective réunissant des athlètes et des (télé)spectateurs de partout à travers le monde. Mais le système capitaliste ne réfléchit qu’en termes de profit à court terme. Pour les multinationales, ces Jeux ne sont qu’une immense opportunité d’amasser encore plus d’argent, avec la complicité de cet establishment politique pourri.

  • Economie mondiale : où est passée la fin du tunnel ?

    Le Président français Nicolas Sarkozy disait ce début d’année ‘‘l’année 2012 ne sera pas une ballade dans le parc’’. Le FMI a prévenu lors de la parution de ses perspectives pour l’économie mondiale que ‘‘la reprise mondiale est menacée par les tensions grandissantes à l’oeuvre dans la zone euro et les fragilités qu’accusent les autres régions. Les conditions financières se détériorent, les perspectives de croissance s’assombrissent et les risques baissiers s’intensifient…’’ Ces dernières semaines, avec l’allègement de dette grecque, la bourgeoisie et ses commentateurs ont repris des couleurs, mais qu’en est il réellement ?

    Par Alain (Namur)

    Il est clair que la zone euro subira un ralentissement économique de l’ordre de -0,5%. Même si les politiciens européens présentent cela comme un faible ralentissement, cela vient s’ajouter à 2 années d’austérité qui ont déjà détruit des millions de vie en Europe. En Espagne, environ 46% des 16-24 ans sont au chômage. En Grèce, l’économie subira un ralentissement de 4,5% cette année, après avoir déjà subi 5 années de récession…

    La Chine et l’ensemble des pays émergent ne sont pas non plus épargnés par le ralentissement de l’économie mondiale : après une croissance de 10,4% en 2010 et de 9,2% en 2011, l’économie chinoise ne progressera que de 8,2% en 2012. L’Inde qui affichait un taux de croissance de 9,9% en 2010 et de 7,4% en 2011, ne progressera que de 7,0% en 2012.

    Dans le secteur manufacturier, toutes les grosses entreprises accusent le coup. ArcelorMittal, après avoir annoncé l’arrêt de la phase à chaud de Liège, a ensuite fait la même annonce à Florange (France) et à Belval (Luxembourg). Dans le secteur automobile, Sergio Marchionne, le directeur de Fiat, déclarait dans le figaro qu’il était nécessaire de réduire la production de voiture de 20% en Europe. Il ajoutait même ‘‘nous n’avons pas le choix […] ce sera douloureux pendant 12 mois, mais faisons le !’’

    Même si le spectre du défaut de paiement de la Grèce – et donc d’une crise financière généralisée – s’éloigne temporairement, les capitalistes n’ont pas encore réussit à assainir leurs institutions financières. Pour un pays comme la Belgique, l’ensemble des garanties et des prêts accordés au secteur s’élève à 137,85% du PIB soit 510,603 milliards d’euros. En cas de crise, si l’Etat doit activer l’une ou l’autre garantie, l’avalanche d’austérité que subi actuellement le pays ne fera qu’amplifier. Dans ces conditions, les capitalistes n’ont aucune chance de relancer l’économie de manière durable tout en diminuant le chômage et en garantissant un bon salaire et un bon niveau de protection sociale. Il faut dès à présent s’organiser pour proposer une alternative à ce système qui ne pourra se redresser qu’en nous écrasant.

  • Le capitalisme a continué à aggraver la situation des femmes

    Rejoignez la lutte pour une alternative socialiste

    La journée internationale de la Femme est un événement annuel célébré le 8 mars partout dans le monde. Il offre l’occasion de mettre en avant la triste situation pour les femmes du monde et de réaffirmer la manière dont nous pourrons en sortir, tout en célébrant la contribution héroïque des femmes à la lutte des travailleurs contre les divers maux engendrés par le capitalisme. Bien que cette journée tire sa source des luttes des femmes américaines du 19ème siècle pour de meilleures conditions de travail et un salaire égal, elle est par la suite devenue une journée internationale de la Femme sur base d’une résolution des femmes socialistes de la Seconde Internationale lors d’une conférence en 1910. Les Nations-Unies célèbrent depuis 1975 cette journée chaque année en tant que journée des Nations-Unies pour les droits de la Femme et pour la paix dans le monde, dans un effort évident de détourner l’attention des véritables problèmes auxquels sont confrontées les femmes.

    Par Seun Ogunniyi, Democratic Socialist Movement

    Le thème de cette année, selon les Nations-Unies, est “L’autonomisation des femmes rurales : mettre un terme à la faim et à la pauvreté”. De la part d’un organe aussi procapitaliste que les Nations-Unies, il ne s’agit là de rien d’autre qu’un discours “langue de bois”.

    Il est totalement utopique de vouloir mettre un terme à la faim et à la pauvreté sur base du système capitaliste soutenu par les Nations-Unies, pour qui seuls comptent le profit. De telles déclarations hypocrites ne manquent pas chez cette agence du capitalisme mondial. Par exemple, il y a la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui défend certains droits sociaux et économiques tels que le droit fondamental de chaque enfant à recevoir une éducation quel que soit son genre. Mais sur base de la politique capitaliste néolibérale de commercialisation et de privatisation de l’enseignement, qui conduit à un enseignement payant, l’enseignement est un droit souvent hors de portée des pauvres. Le problème de la faim et de la pauvreté ne provient pas du manque de ressources pour le résoudre. De fait, les progrès de la science et de la technologie ont fait en sorte qu’il est dès aujourd’hui possible de reléguer la pauvreté et la faim au rang de mauvais souvenirs. Mais cela est impossible à cause du capitalisme, qui défend les profits de quelques-uns aux frais de la survie de l’humanité.

    Ceci explique également pourquoi au Nigéria, malgré les immenses ressources humaines et naturelles dont dispose ce pays, la misère est une expérience quotidienne pour la vaste majorité de la population. Même Sanusi Lamido, le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, estime la proportion de la population qui vit sous le seuil de pauvreté à 70%. Cependant, les maux du capitalisme affectent les femmes de manière disproportionnée comparée aux hommes. Les femmes portent un double fardeau du fait de limitations culturelles et économiques. Cela n’est pas le propre du Nigéria, mais est un phénomène global qui résulte du capitalisme et de la nature patriarcale de la société. La femme subit comme tout le monde la soif de profit du capitalisme, mais son fardeau est alourdi du fait du patriarcat qui attribue dans la société les rôles supérieurs aux hommes, et subordonne la femme aux caprices des hommes. Cette fracture se retrouve à tous les niveaux de la vie sociale.

    Enseignement

    Les statistiques des Nations-Unies et autres montrent constamment que le taux d’analphabétisme est plus élevé parmi les femmes que parmi les hommes. On estime à 65 millions le nombre de filles dans le monde qui ne vont pas à l’école, dont une bonne partie provient d’Afrique de l’Ouest. Au nord du Nigéria, le nombre d’enfants qui ne vont pas à l’école est très élevé, et la proportion de filles par rapport aux garçons à l’école est d’une fille pour deux garçons. Bien entendu, cela provient de pratiques culturelles et de croyances qui considèrent le genre féminin comme inférieur au masculin. De plus, confrontés aux choix de devoir envoyer soit leur fils, soit leur fille à l’école en raison de contraintes financières ou d’un accès difficile, il est plus probable que les parents sacrifient leur fille. Cela n’aurait pas été le cas s’il y avait un système d’enseignement public correctement financé qui garantisse un enseignement gratuit et de qualité à chaque enfant quel que soit son genre.

    Trafic d’enfants pour le travail et la prostitution

    La demande en petites filles capables de servir à la maison est très élevée dans diverses régions du pays, surtout à cause de la mentalité, issue des rôles sociétalement attribués à chaque genre, selon laquelle elles seront plus aptes à accomplir les tâches domestiques que les garçons. De plus, à cause de la pauvreté dans le pays, certains parents considèrent comme un moyen de se délivrer du “fardeau de l’éducation des enfants” le fait de donner leurs enfants à des membres de leur famille, voire à des inconnus. Dans de telles situations, c’est même souvent de bon cœur qu’ils abandonnent leur fille. Dans la plupart des cas, l’argent issu de ce trafic est utilisé pour permettre l’accès à l’école à leurs autres enfants (souvent des garçons). Parfois, de tels enfants se voient contraints de se prostituer.

    Santé

    La condition de la femme ne s’améliore pas lorsqu’elle devient adulte. La femme au Nigéria souffre énormément de la piètre situation des soins de santé. Cela est pire encore dans les zones rurales, où les centres de santé sont inadéquats et fonctionnent avec peu de personnel. Par exemple, les femmes au Nigéria souffrent de toute une série de complications lors de la gestation et de l’accouchement. Selon le Centre de recherche et d’action pour la santé féminine (Women Health and Action Research), le taux de mortalité des mères au Nigéria est de 608 pour 100 000, ce qui est le deuxième pire taux au monde après l’Inde.

    Riposte

    Mais les femmes du Nigéria ne se résignent pas à l’idée qu’elles ne peuvent pas améliorer leur situation. Au fil des années, les femmes ont toujours répondu au défi de la lutte pour une meilleure société, depuis les émeutes des femmes d’Aba en 1929, jusqu’à la récente grève générale qui a été la plus grande de l’histoire de notre pays.

    La hausse du prix du pétrole, qui est passé le 1er janvier 2012 de 65 à 141 nairas le litre, déguisé sous la forme d’une suppression des subsides par le gouvernement Jonathan, a déclenché une grève générale de six jours de même que des manifestations de masse qui ont vu des millions de Nigérians descendre dans les rues. L’économie a été dans les faits complètement bloquée. Les magasins, les écoles, les banques et l’industrie ont été fermés, ce qui a selon Afrinvest West Africa Ltd. mené le gouvernement nigérian à perdre près de 1,94 trillions de nairas (3,1 milliards de dollars)

    Le fait le plus saillant dans ce mouvement a été le rôle des femmes dans les manifestations qui ont éclaté dans quasi chaque partie du pays. Les femmes ont complètement démonté le mythe selon lequel les femmes africaines ne sont que des observatrices passives de leur propre histoire. Par exemple, à Kano, des femmes vêtues de hijab occupaient la “place de la Liberté” aux côtés des hommes. Dans d’autres parties du pays, des militantes ont rejoint les hommes dans l’organisation des manifestations, et on pouvait les voir à l’avant des colonnes avec leurs propres banderoles et pancartes, portant divers slogans visant à dénoncer les attaques néolibérales sur leurs conditions de vie.

    Dans les usines des états de Lagos et d’Ogun, nous avons vu de jeunes femmes jouer un rôle actif partout où il y avait des luttes pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Dans le delta du fleuve Niger, des femmes ont joué des rôles actifs dans la lutte contre la dégradation environnementale provoquée par l’exploitation pétrolière de la région.

    Une alternative socialiste

    Tout comme cela a été le cas pour l’ensemble du mouvement des travailleurs, les luttes des femmes n’ont pu arracher que des concessions et des gains temporaires. Par conséquent, ce qu’il faut est une solution permanente, qui ne pourra jamais être garantie sous ce système capitaliste d’exploitation et de profit. Cela ne veut pas dire que nous devons cesser la lutte pour des progrès. Au contraire, nous devons poursuivre l’agitation en faveur de l’égalité des chances, d’un enseignement et de soins de santé gratuits et de qualité, d’emplois et de logements décents et pour tous, etc. Cependant, les gains temporaires qui peuvent être obtenus sous le capitalisme grâce aux luttes de masse des masses opprimées ne pourront devenir permanents que via une reconstruction socialiste de la société, qui permettrait de changer la base de la production afin de satisfaire les besoins de la société et non l’avidité et la soif de profits de quelques-uns, en plus de mettre un terme à toute forme d’oppression et d’exploitation.

    Tout en célébrant la journée internationale de la Femme, nous, membres du Democratic Socialist Movement (DSM), nous dévouons à la construction d’une formidable alternative politique des travailleurs basée sur un programme socialiste, qui lutte pour émanciper les femmes travailleuses pauvres en même temps que toutes les autres sections exploitées de la société, et afin de placer les ressources de la société au bénéfice de tout un chacun. Nous appelons toutes les femmes, tous les jeunes et tous les travailleurs à rejoindre le DSM dès aujourd’hui.

  • Les révolutions ne se font pas sans les femmes !

    8 mars : journée internationale des femmes

    Depuis plus d’un siècle, le 8 mars est la date où l’on commémore et célébre la lutte des travailleuses et des femmes révolutionnaires pour de meilleures conditions de vie et pour une société socialiste. Cette date trouve ses origines dans les luttes des femmes américaines, au XIXème siècle, pour un salaire égal à celui des hommes et des conditions de travail décentes.

    Déclaration du CIO

    Le 8 mars 1857, les travailleurs du textile de New York ont manifesté et organisé des piquets de grève pour exiger de meilleures conditions de travail et un salaire égal pour les femmes. Leurs rangs ont été brisés par la police. Cinquante-et-un an plus tard, le 8 mars 1908, leurs camarades de l’industrie textile ont manifesté à nouveau, honorant les grèves de 1857 et demandant le droit de vote ainsi que la fin des ateliers clandestins et du travail infantile. La police était là encore à cette occasion.

    En 1910, une conférence de femmes socialistes de la Deuxième internationale a adopté la proposition faite par la militante révolutionnaire Clara Zetkin, d’établir une journée internationale de la femme. Les femmes russes l’ont appliquée le dernier dimanche de février (selon le calendrier pré-révolutionnaire julien).

    En 1917, c’est aussi un 8 mars (cette fois selon le calendrier grégorien utilisé ailleurs dans le monde) que les femmes de Pétrograd ont littérelement commencé une révolution. Protestant contre les augmentations de prix et les pénuries alimentaires, elles ont envahi le centre de la ville, appelant tous les travailleurs à les rejoindre.

    « A bas la guerre et la famine ! ». La faim était responsable de la mort de milliers d’enfants et de personnes âgées, mais aussi de personnes très pauvres ou malades. La première guerre mondiale avait pris les vies de millions de paysans et de travailleurs. La Révolution de février en 1917, qui a renversé le tsarisme dans l’Empire Russe, a été le précurseur de la révolution socialiste victorieuse d’octobre cette même année.

    Sous le capitalisme : des acquis et des pertes

    Quasiment cent ans plus tard, le système dont on nous dit qu’il n’a pas d’alternative subit probablement la pire crise de son histoire. Au XXème siècle, dans beaucoup de pays européens et aux Etats-Unis, sous la pression de puissantes luttes de la classe ouvrière, le capitalisme a été forcé d’accorder l’accès à la sécurité sociale, l’éducation et à des crèches. Pendant les périodes de boom économique, les services à domicile devinrent accessibles. Mais la majorité des femmes en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, qui travaillent sans relâche, et des millions d’autres même dans les pays les plus développés, n’ont peu ou pas bénéficié de ces avancées.

    En Europe et en Amérique principalement, une couche de femmes travailleuses peut se battre pour un salaire égal, une égalité des chances et des heures de travail modulables. Au XXème siècle, les attitudes chauvinistes envers les femmes et la promotion du sexisme ont aussi été contrastées par des victoires arrachées par les luttes. Dans le système capitaliste, la « domination masculine » est partie intégrante du système : une réminiscence du passé qui constitue un moyen de maintenir la division et l’exploitation de la classe ouvrière. Mais ses pires expressions peuvent être combatues par les luttes, surtout là où elles sont liées à un mouvement unifié de la classe ouvrière contre les patrons et leur système tout entier.

    Plus durement touchées par la crise

    Aujourd’hui, dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme, les acquis des femmes des classes ouvrière et moyenne sont attaqués. Le salaire égal à travail égal, là où il a été gagné, doit être défendu. Si les directions syndicales n’organisent pas la lutte, ce droit de base comme beaucoup d’autres seront remis en cause. Les avancées dans la classification des violences domestiques comme crime et les mesures de protection des femmes cherchant un refuge face à un compagnon violent ont aussi reculé.

    Pendant la première vague de la crise, les travailleurs (masculins) ont pu être les premiers à perdre leurs emplois face à des travailleuses dont le salaire était moindre. Mais alors que la crise s’approfondit et que les emplois publics sont massacrés, ce sont les femmes les plus durement touchées : elles peuvent perdre leur emploi rémunéré, voir leurs allocations fondre et les services sociaux atomisés. Ce n’est pas un hasard qu’elles soient en première ligne des grèves et des grèves générales en Europe notamment.

    Ce sont toujours les femmes qui s’occupent en majeure partie du foyer. Elles font la plupart des courses, de la cuisine, du ménage et ce sont elles le plus souvent qui s’occupent des autres membres de la famille. En période de crise, cela signifie cauchemar sur cauchemar sur le budget familial ; les revenus qui diminuent et les coûts qui augmentent. Alors que les services publics sont attaqués, cela veut aussi dire qu’il faut trouver plus de temps et d’énergie pour s’occuper des enfants, mais aussi des membres âgés ou malades de la famille. Le chômage de masse chez les jeunes est aussi un souci énorme : les possibilités de faire des études s’amenuisent et les aides sont inexistantes ou presque. Les jeunes sont de plus en plus dépendants de leur famille. Le poids que cela fait peser sur les familles de la classe ouvrière peut devenir insupportable, et les parents peuvent constamment avoir la peur que les adolescents chômeurs se replient sur eux-mêmes, plongent dans l’alcool, la drogue ou la petite criminalité.

    Au fil de la crise qui frappe l’Europe, des centaines de milliers de familles ont été brisées : expulsions, émigration de jeunes, suicides, ou incapacité à s’occuper des plus jeunes et des plus faibles… En Grèce, des femmes désespérées par leur incapacité matérielle à s’occuper de leurs enfants les envoient aux autorités étatiques dans l’espoir que ces derniers puissent le faire.

    Ce n’est pas un mystère si dans les manifs en Grèce, les femmes sont les plus bruyantes. Elles ne veulent pas remonter le temps, être confinées à gérer le foyer, être torturées par la pauvreté et la faim ou une nouvelle dictature militaire. Elles n’ont rien d’autre à perdre que leur futur. Un programme socialiste "Non à la dette, non à l’UE" est de plus en plus soutenu. L’idée d’un changement révolutionnaire, de l’auto-organisation, de dégager les capitalistes et les banquiers et de planifier la société selon les besoins et non la cupidité d’une poignée. Tout ceci peut attirer les femmes, les jeunes et les plus âgés. L’alternative qui consisterait à rester sous le capitalisme est un cauchemar.

    Ce sont les femmes qui souffrent le plus des guerres, guerres civiles, famines, catastrophes naturelles, saisies de terres ou dégradations environnementales. Ce sont elles qui souffrent le plus des pratiques religieuses réactionnaires comme les mariages forcés ou les mutilations génitales. Mais elles souffrent aussi le plus de l’incapacité du capitalisme à développer les économies pour le bénéfice de tous au lieu du seul bien-être d’une poignée d’ultra riches.

    Dans les pays soi-disant développés, si les longues heures de travail mettent la pression sur la vie familiale, surtout pour les femmes, dans les économies moins développées, les femmes effectuent tout le travail fatiguant dans les champs. Ce sont aussi elles qui doivent porter de l’eau sur des kilomètres à travers le pays. Elles et les enfants sont parmi les travailleurs les plus exploités et harcelés dans les usines et les mines.

    Selon l’association "Care International", 70% des plus pauvres du mondes sont des femmes et des petites filles, deux tiers des gens qui ne savent pas lire et écrire sont des femmes, et dans beaucoup de pays, plus de femmes sont susceptibles de mourir en couche que de recevoir une éducation. Dans un monde où partout les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres, le combat pour gagner des femmes socialistes à la bannière de la socialiste et de la révolution devient chaque jour plus urgent.

    Inde et Chine

    Dans des pays comme la Chine ou l’Inde, la majorité des femmes et de leurs enfants vivent dans une pauvreté absolue. Une certaine couche de la société (environ 300 millions de personnes dans ces deux pays) a pu s’élever d’une pauvreté absolue au niveau de vie moyen des classes populaires. Mais avec le choc de la crise ils commencent à s’embourber à nouveau dans la pauvreté et à se retrouver sans abri. Certains commencent à résister et à se battre sur les questions de logement et d’environnement.

    Les travailleurs (hommes et femmes) qui ont quitté les campagnes désœuvrées pour les grosses usines ont aussi commencé à lutter contre les horaires interminables et les conditions de travail dignes de l’esclavage qui leur sont imposés. En Inde, les jeunes travailleurs de Suzuki Maruti, par exemple, ont formé leur propre syndicat, se sont mis en grève et ont gagné de meilleures conditions de travail ainsi que de meilleurs salaires. Ainsi, ils peuvent nourrir, habiller et loger leur famille dans de meilleures conditions et passer plus de temps avec elle.

    Dans les usines chinoises, les jeunes femmes travaillent parfois jusqu’à 12 heures par jour. Elles ont récemment été impliquées dans d’importantes grèves. Dans l’entreprise Foxcon qui emploie un million de personnes en Chine, principalement des femmes, le suicide apparait comme la seule issue. Cependant, les grèves de l’année dernière ont permis une légère amélioration. Des menaces de suicides collectifs ont encore fait les gros titres, mais l’idée de luttes de masse progresse à nouveau. Le potentiel pour des soulèvements révolutionnaires est ancré dans la situation actuelle de la Chine dans lesquelles de nombreuses femmes joueront un rôle important pour qu’ils soient victorieux.

    Un fort ressentiment monte aussi en Chine contre la politique rigide de l’enfant unique. Elle crée de grandes souffrances émotionnelles et matérielles, surtout pour les femmes. Celles qui peuvent trouver l’argent nécessaire vont à Hong Kong pour contourner la loi et accoucher là bas. Mais elles doivent faire face, non seulement à la possibilité de sanctions à leur retour chez elles, mais aussi des tentatives racistes de faire monter l’hostilité contre les chinois du continent. Les membres du CIO à Hong Kong se battent résolument pour les droits de femmes et aussi contre toutes les expressions du racisme.

    Droits des femmes

    Les femmes doivent avoir le droit de décider si, quand et combien elles veulent d’enfants. Elles peuvent grandement souffrir de la décision d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant. Les vrais socialistes défendent le droit de choisir de mettre fin à une grossesse non désirée dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Les membres du CIO mènent campagne, partout dans le monde, contre les religieux et autres réactionnaires qui refusent le droit à un avortement libre, dans des conditions satisfaisantes de sécurité et de délais. Cela doit être considéré comme un droit et non comme les militants hypocrites des mouvements nativistes l’appellent, un « infanticide » ! En Irlande, la députée du Socialist Party, Clare Daly, est intervenue au parlement pour défendre le droit à l’avortement.

    Avec l’approfondissement des crises, il sera de plus en plus difficile pour les femmes (seules ou avec leur conjoints) de nourrir et habiller leurs enfants. Si elles veulent ou doivent limiter le nombre d’enfants qu’elles ont (ou ne pas en avoir du tout), elles ne doivent pas en être empéchées par des restrictions religieuses, étatiques ou financières sur la contraception ou l’avortement. Les femmes doivent pouvoir profiter des plaisirs sexuels sans peur d’une grossesse non désirée. Elles doivent aussi, d’autre part, être aidées dans les problèmes d’infertilité, avec toute l’aide nécessaire de la part de l’Etat.

    Les militants pour le socialisme doivent mener des campagnes contre les mariages forcés, le viol, la circoncision, avec toute la sensibilité nécessaire quant à ces questions délicates. La religion est importante pour beaucoup de personnes qui doivent pouvoir la pratiquer tant que cela n’affecte pas les droits fondamentaux des autres. Cela inclu donc le port du hijab ou même de la burka. Ce droit ne doit pas être refusé aux femmes ni leur être imposé.

    Révolution

    L’année dernière, les révolutions étaient à l’agenda. A travers l’Histoire, en France en 1789 ou en Russie en 1917, ou plus récemment dans les rues de Tunis ou du Caire, les révolutions ont montré qu’elles peuvent éclater sur des revendications basiques comme celle du pain. Et elles peuvent finir par dégager des rois, des tsars ou des dictateurs.

    Dans les révolutions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, les femmes ont joué un rôle important dans les batailles de rue et dans les grèves qui ont mené à la victoire. Elles ont surtout montré une grande détermination à gagner une société différente de celle prescrite par les dictateurs et par les religieux fondamentalistes réactionnaires.

    Cependant, l’ampleur de la tâche qui reste dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte s’est illustrée dans les attaques brutales contre les femmes, même sur la place Tahrir – le centre de la révolution. Les femmes ont organisé des manifestations importantes contre cela. En Tunisie, des membres de la secte extrême des Salafistes ont attaqué des femmes relativement « libérées » qui travaillent dans les universités parce qu’elles choisissent de ne pas porter le voile.

    Aussi longtemps que survivra le capitalisme, l’exploitation et l’oppression des femmes continueront. L’une de ses pires expressions est le trafic d’êtres humains, notamment dans le but de vendre des femmes et des filles pour les forcer à se prostituer. Les campagnes contre toutes les formes d’exploitations et d’oppression dans la société actuelle, et contre toutes les formes de discrimination sur la base du sexe, de la nationalité, des croyances ou de l’orientation sexuelle, ont besoin de l’appui total du mouvement ouvrier organisé.

    Les femmes doivent être à l’avant-garde dans toutes les luttes pour les réformes aussi bien que pour la révolution. Le CIO fait tout ce qui est en son pouvoir pour cela. Les livres, pamphlets et tracts sur les questions qui affectent le plus les femmes sont d’une aide énorme. Les meetings et manifestations sur des questions particulières (fermetures de crèches, de maternités… ) peuvent attirer des femmes à la lutte socialiste. Elles jouent déjà un rôle crucial dans les campagnes pour l’emploi des jeunes, tout comme contre les coupes et l’austérité dans les grèves d’enseignants, de fonctionnaires ou de corps médical.

    Au Sri Lanka, les travailleuses des Zones Franches ont mené une grève contre la réforme des retraites de la dictature de Rajapakse et ont gagné! Au Pakistan une grève importante d’infirmières a été victorieuse. Dans la province de Sindh l’année dernière, les femmes du CIO ont organisé une marche impressionnante et bruyante sous la bannière de l’ « Association des Travailleuses de la Santé Progressive » (voire la vidéo). Au Kazakhstan, les femmes jouent un rôle primordial dans la lutte contre les expulsions de logement. Aux USA et partout, les mouvements « Occupy » ont vu des femmes exprimer leur colère contre les banquiers et les 1% de privilégiés qui dominent la société sous le capitalisme. La façon d’écrire ‘indignad@s’ en Espagne – combinant la terminaison féminine “a” avec la terminaison masculine “o” – indique une certaine conscience de l’importance de ce que les femmes soient traitées en égales.

    A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes de 2012, le CIO salue les courageuses femmes pionnières du socialisme. On voit s’ouvrir une période de soulèvements révolutionnaires dans laquelle le CIO sera enrichi par le recrutement de femmes combattantes, sans peur.

    Les bolcheviks qui sont arrivés au pouvoir sous la direction de Lénine et Trotski ont immédiatement ouvert la porte à une “Nouvelle Vie” pour les femmes, comme le disait une célèbre affiche de propagande de l’époque. Sur la base d’une économie nationalisée, gérée par les représentants élus des travailleurs, et d’une extension de la révolution aux économies les plus avancées où l’industrie pourrait se développer plus rapidement, le rêve d’une vie sans corvée à la maison ni au travail, pourrait rapidement se réaliser.

    La montée de Staline, l’écrasement de l’internationalisme socialiste authentique, a fermé cette porte. Sous le dictateur, la vie des femmes est devenue de plus en plus dure – supportant à nouveau le double fardeau des longues heures à l’usine et le manque de crèches, de laveries, de restaurants et de loisirs.

    Dans le monde d’aujourd’hui, les révolutions prennent place dans un contexte complètement différent. Elles feront tache d’huile d’un pays à l’autre de la même façon que l’année dernière. Les gouvernements ouvriers, établis par une lutte massive, auront la tâche de réorganiser et de développer la société sur base d’un niveau plus élevé de technologies et de sciences.

    Les travailleurs – hommes et femmes – qui feront les révolutions socialistes du XXIème siècle se battront obstinément pour empêcher les anciens dirigeants de s’accrocher au pouvoir. Ils se battront aussi becs et ongles pour empêcher un personnage comme Staline, ou une clique de privilégiés, de leur voler leur révolution. Sur la base de nationalisations sous le contrôle et la gestion par les travailleurs, des perspectives s’ouvriront pour une nouvelle société – basée sur la satisfaction des besoins et des aspirations plutôt que sur la cupidité et l’exploitation, de telle façon que personne n’acceptera de revenir en arrière.

    Nous, au CIO, luttons sans cesse pour que le socialisme soit atteint dans le monde entier. Une telle société, réalisée par la propriété publique, le contrôle et la planification démocratiques, sera finalement capable d’utiliser harmonieusement et co-opérativement les talents de chaque être humain et les ressources naturelles de la planètes pour le plus grand bénéfice de la société humaine.

  • Sri Lanka : Une enquête indépendante sur les crimes de guerre est nécessaire!

    Près de trois ans après la fin officielle de la guerre civile au Sri Lanka, des milliers de jeunes sont toujours enfermés dans des camps. Lors de la phase finale de la guerre, plus de 40.000 personnes ont été tuées, mais il n’y a pas encore eu de véritable enquête. La commission Leçons tirées de la guerre et réconciliation (LLRC) dirigée par le gouvernement n’a servi qu’à défendre les actions du gouvernement.

    Tract de la campagne Tamil Solidarity distribué lors de la manifestation de Genève

    Nous défendons l’appel à une enquête indépendante concernant les crimes de guerre commis au Sri Lanka. Une telle enquête doit impliquer les représentants de toutes les communautés et les syndicats du pays et doit être contrôlée par des groupes internationaux de défense des droits de l’Homme, des syndicats ainsi que d’autres organisations internationales et organisations non gouvernementales.

    Pas de solution à la question nationale

    La guerre n’a pas entraîné de solution au sujet de la question nationale. Le capitalisme au Sri Lanka signifie que toutes les ressources nationales sont consacrées à l’armée et au paiement des dettes croissantes des autorités. En 2011, 201 milliards de roupies (1,25 milliard d’euros) ont été consacrées à l’armée, pour seulement 27 milliards à l’enseignement (170 millions d’euros) et 52 milliards pour les soins de santé (320 millions d’euros). Pour 2012, Rajapakse veut consacrer 230 milliards de roupies à l’armée (1,43 milliard d’euros), soit 30 milliards de plus que durant la guerre !

    Une continuelle militarisation dans le nord et l’est du pays, voilà la seule chose dont le régime de Rajapakse a à offrir. Pendant ce temps, la répression augmente contre toutes les luttes des travailleurs et des populations pauvres au sud. La guerre a commencé contre les Tamouls, mais est finalement dirigée contre tous les pauvres et contre la classe des travailleurs. Rajapakse parle de croissance économique mais en attendant, 1.272.901 femmes sri-lankaises continuent à travailler au Moyen-Orient dans l’esclavage domestique.

    Unité des travailleurs

    Nous ne pouvons accorder aucune confiance aux oppresseurs des pays occidentaux, d’Inde ou de Chine pour être au côté des peuples opprimés du Sri Lanka. Ces gouvernements ne sont intéressés que par la conclusion d’accords commerciaux lucratifs. Ils financent le gouvernement de Rajapakse à l’aide de prêts. Ces gouvernements n’ont pas hésité à soutenir la guerre, ils en sont entièrement complices !

    Nous ne pouvons pas faire confiance à l’Organisation des Nations Unies. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se tournera-t-il contre les dictateurs du Sri Lanka et de Chine qui l’ont réélu ? Un vote de l’ONU en faveur d’une enquête sur les crimes de guerre serait un coup dur pour le gouvernement de Rajapakse, mais cela ne mettrait pas fin à l’oppression du peuple tamoul ou à la dictature militaire au Sri Lanka.

    Le peuple tamoul ne peut rien espérer des divers gouvernements capitalistes et de leurs dirigeants. A moins que nous ne nous rassemblions pour riposter de concert, le régime continuera ses méfaits en obtenant le soutien de certaines sections de la population sur base de divisions. Au contraire, les travailleurs, les paysans et les pauvres cinghalais, tamouls, et musulmans devraient lutter en commun. En Tunisie et en Egypte, nous avons vu comment des dictateurs brutaux peuvent être renversé : par des mouvements des masses elles-mêmes, dans un soulèvement révolutionnaire. Nous devons construire des organisations indépendantes issues de la classe ouvrière et des peuples opprimés dans le cadre d’un mouvement commun et unifié visant à offrir une alternative socialiste à la société capitaliste.

    Renforcer la solidarité dans la diaspora

    Le mouvement Occupy aux États-Unis a popularisé l’idée que nous, les 99% les plus pauvres, devons combattre les 1% les plus riches. La diaspora tamoule doit se lier à la lutte des 99% dans les pays où ils se trouvent afin de construire une solidarité réelle et de trouver de véritables alliés dans le cadre de cette lutte commune contre l’oppression. Il est crucial de soutenir et de s’impliquer dans les syndicats et les campagnes contre l’austérité.

    La campagne ‘‘Tamil solidarity’’ est une campagne internationale soutenue par le député européen Paul Murphy (Socialist Party, Irlande), mais aussi par le Parti Socialiste Unifié du Sri Lanka, section sri lankaise du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti qui s’est opposé à la propagande nationaliste cinghalaise avant et pendant la guerre. ‘‘Tamil solidarity’’ a participé à diverses manifestations, et continue à lutter pour le droit à l’autodétermination du peuple tamoul. Nous nous organisons en solidarité avec d’autres personnes en lutte, avec les syndicats et les organisations de gauche en Europe. Joignez-vous à nous pour organiser ensemble la résistance !


    Ce tract a été distribué hier à Genève par des membres du PSL, à l’occasion d’une manifestation devant les locaux des Nations Unies, avec plus de 8.000 participants. Plusieurs militants ont pu prendre la parole à la tribune, dont un porte-parole du PSL, Geert Cool (voir vidéo ci-dessous).

    Ce 10 mars, une journée consacrée à la lutte contre l’oppression du peuple tamoul aura lieu à Anvers (plus d’infos).

  • Iran : exacerbation des tensions, sanctions et exercices militaires

    L’impérialisme américain et / ou Israël préparent-ils une attaque militaire contre l’Iran ? Comment la dictature islamiste à Téhéran va-t-elle riposter ? Ces questions sont à nouveaux parvenues sur le devant de la scène, avec les nouvelles sanctions annoncées par les Etats-Unis et les exercices effectués par la marine iranienne.

    Par Per-Åke Westerlund, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Tant le régime iranien que la Maison Blanche ont des raisons internes qui justifient cette escalade dans la guerre des mots. La profonde crainte du régime iranien face à des protestations de masses – à l’instar de celles qui avaient suivi les ‘‘élections’’ de 2009 – a été renforcée par les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient. De nouvelles ‘‘élections’’ antidémocratiques se tiendront en mars prochain, dans un contexte de crise économique de plus en plus aigu. Le régime tente de mettre uniquement l’accent sur la responsabilité de l’impérialisme américain, qui a maintenu un blocus long de plus de 30 ans contre l’Iran. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama trouve bien pratique de pouvoir dévier l’attention de l’opinion vers l’étranger après le mécontentement grandissant qui s’est exprimé dans le pays durant l’année 2011, notamment avec le mouvement Occupy. En outre, le président est sous la pression des Républicains pour être plus dur concernant les affaires étrangères, en particulier à l’égard de l’Iran.

    Tout acte guerrier contre l’Iran aurait des conséquences désastreuses. La région est l’une des plus militarisées au monde. Les Etats-Unis ont leur Cinquième Flotte stationnée au Bahreïn et tous les pays du golfe Persique ont participé à la course régionale aux armements qui a marqué ces dernières années. Une attaque contre l’Iran ferait face à une opposition de masse au Moyen-Orient, notamment bien entendu de la part d’organisations soutenues par l’Iran comme le Hamas et le Hezbollah.

    Les rumeurs et les inquiétudes à ce sujet ont déjà fait bondir les prix du pétrole de 6% durant la première semaine de janvier. Un conflit militaire qui risquerait d’affecter les exportations de pétrole du golfe Persique pourrait menacer l’économie mondiale tout entière. 40% des exportations mondiales de pétrole passent par l’étroit détroit d’Ormuz.

    L’évènement qui a déclenché ces dernières évolutions est le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique de novembre qui, une fois encore, laisse supposer que l’Iran est secrètement en train de préparer une production d’armes nucléaires. Depuis 10 ans, les installations nucléaires iraniennes conduisent à des crises et à de nombreuses spéculations concernant son arsenal militaire. Le projet nucléaire iranien est devenu public en 2002, mais l’enrichissement d’uranium a été suspendu, pour reprendre un peu plus tard lorsqu’Ahmadinejad est devenu président, en 2005.

    L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Conseil de sécurité des Nations Unies ont depuis lors lancé différents ultimatums au régime de Téhéran et ont adopté quatre séries de sanctions. Téhéran a toujours maintenu que l’enrichissement d’uranium était uniquement orienté vers la production d’énergie atomique et également à des fins médicales. Mais Ahmadinejad n’a jamais perdu une occasion de vanter la capacité de l’Iran à produire du combustible nucléaire avec l’aide de leur 8000 centrifugeuses. L’AIEA et même la Maison Blanche, depuis l’accession d’Obama au pouvoir, admettent que l’Iran n’est toujours pas capable de produire des armes nucléaires, mais ils avertissent que le risque a augmenté. Le traitement de l’uranium a été, pendant longtemps, un enrichissement de 3,5%, mais il a augmenté à près de 20% en 2010 (l’uranium nécessaire à la production d’armes nucléaires nécessite un enrichissement de 90%).

    Les sanctions ont jusqu’à présent eu un effet sur l’économie iranienne, mais n’ont par contre eu aucun impact sur les projets nourris par le régime concernant l’enrichissement d’uranium. Depuis qu’Israël a ouvert la possibilité d’une attaque militaire contre l’Iran, la pression s’est accrue sur Obama. Les Etats-Unis et Israël mènent aussi une guerre d’espionnage, avec notamment le meurtre de scientifiques, contre le programme nucléaire iranien. Le soir du réveillon de Nouvel An, Obama a lancé de nouvelles sanctions contre l’Iran, plus sévères encore que les précédentes.

    Ces nouvelles sanctions visent directement les recettes pétrolières du régime, le secteur pétrolier représentant 60% de l’économie iranienne. L’objectif de ces sanctions est de stopper toute affaire avec la Banque Centrale Iranienne, la banque qui est en charge du commerce extérieur et du commerce de devises. Le blocus précédent était limité aux échanges avec les États-Unis, mais maintenant les entreprises et gouvernements européens sont également obligés d’arrêter de commercer avec l’Iran. Cela implique l’extraction de pétrole, mais aussi son raffinage et bien entendu son exportation hors de l’Iran.

    Sous pression, l’Union Européenne a en principe accepté l’embargo pétrolier. Mais les pays de l’UE comptent sur le pétrole iranien, particulièrement dans le sud de l’Europe. Les pays européens importent 450.000 barils de pétrole iranien par jour (pour une exportation totale de 2,6 millions de barils par jour). Même la Grèce a été pressée de ne pas protester contre le blocus à venir.

    Les nouvelles sanctions d’Obama vont prendre effet d’ici six mois, mais il est encore possible que le président annule cette décision ou la reporte avant qu’elle ne prenne effet, surtout si les prix du pétrole continuent de monter. Le régime iranien a répondu qu’il lui est facile de remplacer les consommateurs qui lui tournent le dos. Le régime place de grands espoirs dans la Chine, qui est déjà actuellement le plus gros importateur de pétrole iranien, et l’Inde.

    L’Iran est confronté à une crise économique sévère, avec une forte inflation et un taux de chômage grandissant. La monnaie nationale a perdu 40% de sa valeur face au dollar entre décembre et début janvier. Parallèlement, la menace de nouvelles manifestations de masse et de grèves a augmenté. Cela explique la rhétorique de guerre en provenance de Téhéran, destinée à dévier l’attention des problèmes internes. ‘‘Pas une goutte de pétrole ne va passer le détroit d’Ormuz’’ si les sanctions sont appliquées, a ainsi déclaré le vice-président Mohammad Reza Rahimi.

    Lors d’un exercice naval de 10 jours, l’Iran a testé deux nouveaux missiles à longue portée, Ghadr et Nour, avec une portée de plus de 200 kilomètres. Mais le pays avait testé des missiles Sejil-2 il y a quelques temps, dont la portée est dix fois plus longue.

    Durant cet exercice, les commandants iraniens ont averti que le porte-avions américain USS John C. Stennis, basé au Bahreïn, ne pouvait pas passer devant les navires de guerre iraniens, ce qui s’est toutefois bel et bien produit sans déclencher d’incident. Washington a répondu qu’un blocage du détroit d’Ormuz "ne serait pas toléré’’, en faisant référence à la défense des intérêts stratégiques américains. Même au cours de la guerre entre l’Iran et l’Irak, de 1980 à 1988, le détroit a toujours été ouvert aux navires pétroliers. Le pétrole iranien en route vers la Chine et d’autres pays passe également par ce passage.

    L’Iran a également annoncé que l’enrichissement d’uranium se déroule aussi à Fordo, en dehors de la ville sainte de Qom, en plus des équipements déjà disponibles à Natanz. Cette nouvelle usine disposerait d’une protection spéciale contre les frappes aériennes.

    Une éventuelle guerre contre l’Iran serait plus susceptible de prendre la forme de frappes aériennes et non pas d’une invasion terrestre. Israël a signalé qu’une attaque militaire contre l’Iran n’est pas à exclure. Le Ministre de la Défense Ehud Barak a récemment déclaré que ‘‘l’Iran pourrait atteindre un stade, dans les neuf mois, où rien ne pourra être fait pour stopper ses capacités à construire des armes nucléaires’’ a rapporté le quotidien Daily News. Les Etats-Unis ont publiquement critiqué et mis en garde les projets israéliens. Une attaque d’Israël, plus encore qu’une attaque des Etats-Unis, déclencherait immédiatement d’énormes manifestations au Moyen-Orient et dans le monde.

    Le risque d’une guerre ou de conflits a augmenté, et un tel cas de figure n’est pas du tout à exclure. Mais il est toutefois fort probable que de nouvelles tentatives de négociations auront lieu avant que ces menaces ne sont concrétisées.

    Les marxistes en Iran, aux Etats-Unis et dans le monde doivent lutter contre tout acte de guerre des États-Unis et / ou d’Israël contre l’Iran. Washington et Jérusalem agissent à seule fin de protéger leur pouvoir, leur influence et leurs profits, et non pas par souci du bien-être du peuple iranien. Les conséquences d’une intervention militaire impérialiste peuvent être aujourd’hui observées en Irak. Cependant, cette opposition à la guerre ne signifie en aucun cas de soutenir le régime dictatorial iranien. Pour garantir la paix et l’obtention des droits démocratiques pour les travailleurs et les pauvres du pays, ce régime doit être renversé par les travailleurs, les jeunes et tous les opprimés d’Iran. Aux Etats-Unis, la résistance contre cette guerre doit aussi s’attaquer aux profiteurs, à Wall Street et aux politiciens corrompus par le Grand Capital. En définitive, lutter de façon conséquente contre la guerre signifie de lutter pour une démocratie des travailleurs, contre le capitalisme et l’impérialisme.

  • Sauvons le climat, pas leurs profits !

    3 décembre, 14h, Bruxelles-Nord. Manifestation Climat

    Il n’y a à nouveau guère de choses à attendre du prochain sommet de l’ONU sur le climat, qui se tient début décembre à Durban. Deux ans après le sommet de Copenhague, nous aurons l’occasion d’entendre les mêmes belles paroles, peut-être mêmes quelques nouvelles promesses. Mais aucun changement véritable ne sera discuté. Malgré tous les sommets climatiques et les traités du type du Protocole de Kyoto, il n’y a jamais eu autant de CO2 qu’en 2010

    En 2010, 512 millions de tonnes de CO2 de plus ont été émises en comparaison de l’année 2009. Même les prévisions les plus négatives du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) de 2007 ont été dépassées. Le GIEC parle d’une augmentation de la température moyenne mondiale de 2,4 à 6,4 degrés d’ici la fin du siècle, avec en conséquence une augmentation proprement vertigineuse des catastrophes naturelles.

    Le changement climatique et le réchauffement global se reflètent dans l’accroissement de conditions météorologiques extrêmes. Le GIEC l’a encore confirme dans son nouveau rapport. Partout, on peut remarquer que quelque chose ne va pas avec le climat : hiver plus rude, inondations, sécheresses,… constituent de plus en plus la norme à laquelle il faut s’adapter.

    Chez nous, cela va encore, mais les inondations se succèdent en Asie et ont provoqué des centaines de morts dans des pays extrêmement pauvres comme le Pakistan, l’Inde et la Thaïlande. En Afrique du Nord, la sécheresse croissante menace de famine des centaines de milliers de personnes. Ailleurs, les ouragans se font plus réguliers.

    Le climat est bien trop important que pour laisser son avenir aux mains des dirigeants actuels du monde. Ces derniers ont largement démontré qu’ils n’ont aucune solution, et qu’ils sont bloqués par la défense de leur système économique. Si le capitalisme est incapable d’assurer l’avenir de notre planète, la conclusion logique est de mettre un terme à ce système. Le contrôle démocratique de l’organisation de la production par les travailleurs et la collectivité est la seule manière de garantir que les ressources disponibles soient utilisées de façon rationnelle et planifiée. Ce système, c’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. De plus, le fait que les moyens de productions soient placés dans les mains de la collectivité permettrait de suffisamment investir dans le développement de réponses écologiques.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop