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Tag: Gouvernement Michel
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Rassemblement au centre fermé de Steenokkerzeel suite à une nouvelle opération d’arrestation de sans-papiers

Vendredi 9 février en fin d’après-midi, des artistes se trouvaient à l’ASBL Globe Aroma (maison des arts) pour préparer une exposition pour le soir-même au centre d’expo “Carte de visite” en plein centre-ville. Tout d’un coup, des combis de policiers ont débarqué, en prétextant une opération conjointe de la police fédérale, l’office des étrangers et du ministère de l’intérieur nommé “belfi” dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Les policiers ont vérifié les cartes d’identité de chaque personne présente dans l’association. Sept sans-papiers ont alors été arrêtés et emmenés au Commissariat Fédéral, cinq d’entre eux seront relâchés dans la nuit, deux envoyés au 127bis, le centre fermé bruxellois.
Parmi les deux sans-papiers, l’un est l’artiste qui devait présenter ses oeuvres au centre d’expo et qui n’a pas pu s’y rendre, l’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.
Mounir, qui a participé aux mouvements de 2008, a été régularisé par la circulaire de 2009 via le critère travail. Et pourtant, deux ans plus tard, Mounir s’est à nouveau retrouvé sans-papiers, subissant la malhonnêteté de son patron qui n’a pas fait le suivi juridique nécessaire. Il s’est alors fait exploiter 1 an et demi durant par le foyer anderlechtois, en travaillant pour une entreprise de sous-traitance de nettoyage. A cette époque, le Comité des travailleurs et travailleuses sans-papiers de la CSC et Mounir avaient mobilisé pour exiger sa réintégration ainsi que l’obtention d’un permis de travail qui aurait permis de régulariser sa situation.
Il s’agit d’une provocation de trop de ce gouvernement de droite antisocial. Il s’agit là d’un changement qualitatif dans la politique de répression raciste envers les sans-papiers et les migrants. Le vrai visage de ce gouvernement a été révélé dans cette descente de police dans une ASBL qui ouvre ses portes aux sans-papiers.
Alors que le gouvernement propose de faire voter une loi sur les visites domiciliaires, les sans-papiers ne sont déjà plus en sécurité dans les associations.
Ce dimanche, la CSC, la FGTB, la Coordination des Sans-Papiers et d’autres organisations se sont mobilisées devant le Centre Fermé de Steenokkerzeel, afin de revendiquer la libération des sans-papiers arrêtés.
Les militants du PSL étaient présents pour soutenir la mobilisation. Nous demandons la libération immédiate des militants sans-papiers, une grève du secteur culturel en solidarité, la fermeture des centres fermés et la régularisation de tous les sans-papiers.
EGA, le PSL et ROSA mobiliseront massivement pour la manifestation du 25 février (rdv à 14h à la Gare du Nord) appelée notamment par la Coordination Nationale des Sans-Papiers. Ce n’est qu’avec la construction d’un rapport de force contre le racisme et les politiques d’austérité de ce gouvernement que nous pourrons construire les bases d’une nouvelle société.
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Crise soudanaise. Le gouvernement trébuche, se reprend et lance de nouvelles attaques !

Photo : Mario Après les faits, il est peut-être facile de présenter comme un fait-divers la crise soudanaise qui menaçait cet hiver de désintégrer le gouvernement Michel. En réalité, elle est née de la tension permanente enracinée dans ce gouvernement dès sa formation.
Par Els Deschoemacker
Dès le début, cette coalition suédoise exceptionnelle a été qualifiée de gouvernement kamikaze. Elle semble néanmoins avoir maintenant de bonnes chances d’être réélue. Comment est-ce possible ? Les obstacles sur son chemin étaient pourtant innombrables.
Initialement, la coalition a été mise sur pied pour enrayer la progression de la N-VA en la tirant dans le bain. Il s’agissait d’un jeu dangereux, l’équivalent politique de danser sur une corde raide, et pas seulement pour la N-VA. Jusqu’où serait-elle prête à aller pour gouverner ? Pour ses partenaires, ce n’était pas non plus sans risques : comment éviter d’être brûlés par cette collaboration ?
Cela explique l’attitude ambiguë des partenaires de la coalition qui, bien qu’ils aient voulu saisir l’occasion de pousser leurs réformes le plus loin possible, désiraient surtout contrer la montée en puissance d’un facteur politique incontrôlable.
La N-VA a systématiquement utilisé sa position pour appliquer son programme d’inspiration thatchérienne. Ses partenaires ont suivi. En critiquant parfois la forme, mais en soutenant systématiquement ce gouvernement et son train de mesures antisociales. Devenus complices, toute opposition de leur part est extrêmement hypocrite.
Ce n’est pas tant la N-VA qui perd des plumes dans les sondages, ce sont ses partenaires de coalition, tout particulièrement le CD&V. Cette prétendue facette sociale du gouvernement n’a strictement rien obtenu qui peut être qualifié de social, même de loin.
Seul le mouvement ouvrier aurait pu construire un véritable contrepoids. Mais au lieu de dégager le gouvernement par la grève en 2014, ses dirigeants ont choisi de suivre leurs ‘‘relais politiques’’ (le CD&V, le PS et le SP.a) à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement. Leur intention n’était pas de placer les travailleurs au pouvoir mais d’espérer un capitalisme plus modéré, moins provocateur, en mettant un terme aux forces de droite qui voulaient provoquer une contre-révolution antisociale.
C’est une des leçons les plus importantes du mouvement de 2014, que le sommet de la N-VA a compris : les dirigeants syndicaux osent aboyer, mais ils ne mordent pas. Ils veulent montrer leur force potentielle, mais ne l’utilise pas.
Cela revenait à dire à la N-VA de continuer sur sa lancée. Avec des chocs, bien entendu, puisqu’il lui fallait briser des tabous en matière de protection sociale et de droits humains. En ce qui concerne les droits des réfugiés, par exemple, les limites ont été repoussées jusqu’à un point considéré impensable auparavant.
Charles Michel estime ce gouvernement visionnaire, un véritable gouvernement réformateur. Mais il passera le plus probablement à la postérité comme celui d’une bande de menteurs qui n’ont pas peur de tromper le peuple et le parlement. S’il a été question de progrès, ce n’est qu’au bénéfice des grandes entreprises et de l’élite. Les inégalités sociales se creusent. La précarité explose. Nombre de contrats de travail ne permettent qu’à peine de vivre. Il faut parfois un deuxième voire un troisième emploi pour compléter un salaire trop peu élevé.
Il y a assez de raisons pour que l’opposition offre une alternative, mais elle trempe dans le même bain. Elle critique la ‘‘communication’’ du gouvernement avec un ton sévère, mais le contenu de leurs déclarations n’offre aucune solution pour des emplois décents, des logements abordables, de bons soins de santé, etc. Pieds et poings liés aux limites du capitalisme, elle est tout autant les jouets des forces du marché international que les partis actuellement au pouvoir.
Les seuls à faire entendre un autre son de cloche au Parlement, ce sont les élus du PTB. Presque tous les sondages prévoient d’ailleurs une nouvelle percée du parti. Une partie de la classe des travailleurs rompt avec le néolibéralisme et perd sa confiance dans les partis traditionnels.
Il n’y a toutefois pas de raccourci possible. Le PTB devra abandonner son pragmatisme électoral et se concentrer sur l’organisation et la mobilisation des masses de travailleurs et de jeunes autour d’un programme de rupture anticapitaliste.
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25/02 “Human wave for solidarity and humanity”
Solidarite? avec tous les migrants ! 25 février, 14h, Parc Maximilien à Bruxelles
Apre?s la politique de ‘opkuisen’ (nettoyage) du gouvernement dans le parc Maximilien et le renvoi de re?fugie?s au Soudan malgre? le risque de torture, le gouvernement fe?de?ral souhaite a? pre?sent le?galiser les rafles a? domicile, y compris chez les citoyen.ne.s qui he?bergent les migrants pour e?viter qu’elles/ils ne doivent dormir dehors. Il s’agit la? d’une attaque envers nos valeurs fondamentales mais aussi envers le travail formidable des citoyens he?bergeurs re?unis au sein de la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés du Parc Maximilien.Le gouvernement tente de diviser les gens en criminalisant les personnes qui fuient les guerres, la re?pression, la mise?re, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la trans-phobie, les conse?quences du changement climatique … en les pre?sentant comme une menace terroriste ou une menace pour la se?curite? sociale. Alors que le “cou?t” des re?fugie?s ne repre?sente pourtant que 0.2 % du budget de la se?curite? sociale, nous pensons qu’il ne s’agit la? que d’une e?nie?me tentative de creuser un peu plus le clivage entre les de?fenseurs d’un accueil humain et les repre?sentants d’une politique migratoire ferme ou ferme?e.
Le 13 janvier, nous e?tions de?ja? 8.000 dans les rues pour re?clamer la de?mission de Theo Francken et de?noncer les expulsions de soudanais (victimes de torture a? leur retour).
Dimanche 21 janvier, en a? peine 2 jours, nous e?tions plus de 3000 a? former une chai?ne “humaine mais ferme” pour nous opposer a? une grande ope?ration policie?re. La police n’a pas approche? les lieux et nous avons prouve? que la mobilisation des citoyen.ne.s (avec ou sans-papiers) est plus forte.
Pour toutes ces raisons nous allons une nouvelle fois nous exprimer et manifester notre cole?re contre la politique du gouvernement qui traite les migrants comme des criminels et menace les droits fondamentaux de tous !
Le dimanche 25 fe?vrier a? 14h00 au PARC MAXIMILIEN, soyons encore plus nombreux !
Nous re?clamons :
? La solidarite? n’est pas un crime : non au projet de loi permettant les rafles a? domicile chez les citoyens solidaires ;
? On ne quitte pas son pays, sa famille et ses proches par plaisir : les causes des migrations force?es doivent e?tre prises en main et les personnes fuyant la guerre, la mise?re, le re?chauffement climatique et la re?pression doivent pouvoir e?tre accueillies et prote?ge?es.
? Stop aux “torture deals” : respect de l’article 3 de la Convention européenne des droits humains qui interdit l’expulsion d’une personne vers un Etat où elle risque d’être soumise à la torture et donc de cesser immédiatement le renvoi des migrants vers des pays où le risque est manifeste comme le Soudan ;
? Régularisation des sans-papiers et de leurs droits, e?gaux pour toutes et tous afin e?galement d’e?viter le dumping social et un soutien aux revendications de la Coordination des sans-papiers de Belgique !
? Safe passage : l’ouverture de couloirs humanitaires permettant aux re?fugie?s de venir en Europe de manie?re su?re et le?gale ;
? De?mission de Francken et de la politique migratoire qu’il repre?sente : on ne la?che rien !Signataires
– Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés
– MRAX
– Coordination des sans-papiers de Belgique
– Groupe montois de soutien aux sans-papiers
– CODE ROUGE
– Acteurs des temps présents
– Bruxelles Laïque
– Tout Autre Chose
– Hart boven Hard
– Jeunes anticapitalistes (JAC)
– CRER
– Vriendschap zonder grenzen / Amitiés sans frontières
– Gauche anticapitaliste / SAP antikapitalisten
– CNCD
– Riposte.cte
– École en colère
– Indignez-Vous.be
– Occupy Brussels Belgium
– La Marche des Migrants de La Région du Centre
– Maison du Peuple d’Europe
– CIRÉ-asbl
– Réseau ADES
– Mouvement ouvrier chretien (MOC)
– Comac
– JOC Bruxelles
– Jeunes FGTB
– Mouvement des Jeunes Socialistes
– Collectif féministe Kahina
– Niemand is illegaal
– Etudiants de Gauche Actifs
– Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) -
Stop Théo ‘‘Trump’’ Franken : la lutte continue !

Manifestation du 13 janvier. Photo : Mario Le samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo ‘‘Trump’’ Francken. Pour Charles Michel, les choses sont pourtant claires: ‘‘La gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que propose le gouvernement’’ (Le Soir, 09/01/18).
Par Pietro (Bruxelles)
L’accueil des réfugiés et la faillite du projet européen capitaliste
585 kilomètres de murs anti-migrants ont été construits en Europe depuis la chute du mur de Berlin. L’Europe-forteresse cherche même à repousser au loin ses murailles en externalisant les frontières et en négociant des accords avec des pays partenaires tels que la Libye ou la Turquie pour les amener à garder les réfugiés chez eux. Cette stratégie a fait de la Méditerranée la frontière la plus meurtrière au monde. Plus de 33.000 migrants sont morts en tentant de la traverser depuis 2000, constate l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans son rapport de novembre 2017.
Ce sont essentiellement les politiques néocoloniales et les guerres impérialistes qui donnent naissance à ces millions de migrants qui risquent leur vie pour atteindre un avenir meilleur. Mais chaque gouvernement tente de se décharger du problème sur d’autres pays, tout en laissant les réfugiés vivre dans des conditions inhumaines effroyables. Alors que L’UE concentre 22,1% des richesses mondiales, elle n’accueille que 6% des réfugiés dans le monde. Ce sont les pays pauvres qui en accueillent la majorité, soit plus de 90%.
Et en Belgique…
Cela fait déjà longtemps que la situation dramatique dans la Méditerranée et la politique raciste du gouvernement font débat et pousse à l’action bien au-delà des milieux activistes. Selon la Plate-forme de soutien aux réfugiés ‘‘Refugees Welcome’’, ce sont pas moins de 3.000 personnes qui sont impliquées dans l’accueil chez eux de réfugiés stationnant au parc Maximilien afin de les protéger des rafles de la police. Environ 400 sont ainsi logés chaque soir chez des particuliers. Des dizaines de milliers d’autres personnes sont investies dans l’accueil et l’assistance aux migrants sous d’autres formes, à Bruxelles et ailleurs.
Dans ce contexte, la Coordination des sans-papiers et plusieurs associations, organisations politiques et syndicats solidaires ont activement mobilisé sur ce thème. La manifestation nationale de la Coordination des sans-papiers du 12 novembre (voir notre édition précédente) a rencontré le succès. Il en fut de même avec l’action menée à l’occasion du sommet européen sur les migrations le 13 décembre, en dépit de la pluie battante. Le racisme est effectivement un problème très répandu, mais la solidarité active existe aussi très largement.
Les craintes et inquiétudes concernant la fragilité de la société actuelle ouvre un espace pour les populistes de droite et le racisme. Cela explique la popularité de Francken (N-VA), au Nord comme au Sud du pays. Nous ne pouvons inverser cette tendance qu’au moyen d’un programme social offensif et d’une lutte unifiée contre toute la politique d’austérité. Cela permettrait de faire prévaloir la solidarité qui existe déjà. La droite veut mettre un terme à cette situation, y compris avec un projet de loi qui permettrait d’entrer dans les domiciles privés pour arrêter des sans-papiers.
C’est toute la politique d’asile qui pose problème
C’est sur cet élan qu’est venu se greffée une autre date d’action, le 13 janvier. Ce jour-là, quelque 8.000 personnes ont manifesté à Bruxelles contre Theo Francken et la politique d’asile du gouvernement. Mais si les critiques sont nombreuses contre le gouvernement, diverses nuances se dégagent. Contre l’opposition parlementaire des partis traditionnels, le gouvernement rappelle facilement que le gouvernement Di Rupo avait pour secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Maggie De Block (OpenVLD)… Louis Tobback (SP.a) a d’ailleurs déclaré dans une interview au magazine Knack : “pas mal de ce que Theo Francken fait, je le ferais aussi.” Balayer les critiques du PS ou du SP.a n’est pas très compliqué. Elles visent essentiellement la forme de la politique migratoire plutôt que son fond. Finalement, pour eux, le problème de Francken, c’est qu’il en fait trop et trop bruyamment.
Dans la rue, certains se limitent à exiger la démission de Francken, sans remettre en cause le gouvernement lui-même et en dépolitisant le débat. Il est selon nous illusoire d’imaginer une politique d’asile fondamentalement différente avec cela, même si cela serait considéré par beaucoup comme une victoire certaine. D’autres affirment: ‘‘Dans l’affaire Francken, il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt’’ en pointant du doigt le gouvernement et en demandant la démission du gouvernement dans sa totalité, mais sans donner de perspectives claires sur la suite. D’autres enfin veulent s’en remettre à l’Europe et à un système de quotas de réfugiés par pays.
Quelle alternative ?
La vague de solidarité actuellement à l’œuvre est impressionnante et de nature à remobiliser les plus démoralisés. Mais nous savons aussi que rien n’est pire que le cynisme né de l’espoir refroidi. Pour l’éviter, il faut parvenir à relier l’opposition à la politique d’asile du gouvernement à celles contre le reste de ses mesures antisociales en défendant des réponses à la crise en cours.
Le gouvernement essaye de monter les différentes couches de la population les unes contre les autres. Sans stratégie et confiance en la force du nombre, il est souvent plus facile de frapper vers le bas, vers des personnes encore plus exploitées et désespérées. Pour combattre cela, le mouvement doit clairement proclamer que ce ne sont pas les migrants qui sont responsables du manque de logements et d’emplois décents ou des trous dans la sécurité sociale. Nous avons tout à gagner en nous unissant en un puissant mouvement social pour arracher les moyens qui nous manquent pour offrir de bonnes perspectives de vie pour chacun. Les Paradise Papers ont encore illustré il y a peu que de l’argent, il y en a. Mais il faut vouloir aller le prendre là où il est.
Une véritable alternative sur le thème de la migration signifie également d’en finir avec les politiques de pillage et d’interventions militaires dans les pays du monde néocolonial. Au Soudan et ailleurs, des mobilisations populaires se développent contre les élites corrompues et les dictatures, et nous devons réfléchir au soutien à apporter à ces combats. Là-bas comme ici, seule une rupture anticapitaliste et un changement socialiste de société pourra défier cette situation. Mais cela ne tombera pas du ciel.
La manifestation du 13 janvier aura des suites (NDLR, cet article a été rédigé avant que ne se tienne la chaîne humaine de ce dimanche, avec une participation comprise entre 2000 et 3000 personnes). Nous essayerons au maximum d’élargir le débat sur le programme et la stratégie dont nous avons besoin là où nous sommes présents et où des structures de soutien existent. Ce n’est pas toujours le cas dans le pays. C’est pourquoi nous vous invitons vous-mêmes à constituer avec vos proches et vos connaissances des comités de soutien pour participer aux diverses actions. Nos militants seront ravis d’y partager leurs expériences à votre invitation.
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Des milliers de manifestants contre Francken et la politique d’asile cruelle du gouvernement

Ce samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo “Trump” Francken. Le rejet de la politique de ce gouvernement est généralisé. Il s’attaque constamment aux plus faibles: des chômeurs aux retraités et aux migrants. Pour mieux s’en prendre à nos conditions de vie, Michel et sa bande utilise la vielle tactique du diviser pour régner tandis que les migrants sont condamnés à la précarité et à l’illégalité et sont immédiatement utilisés comme main-d’œuvre bon marché sans aucune protection sociale.
La raison immédiate derrière la mobilisation de ce samedi était l’arrogance de Theo Francken dans la question des réfugiés soudanais. L’incident est clos pour les politiciens établis, mais pas pour le peuple soudanais. Trois personnes sont déjà mortes cette année à la suite de la répression des manifestations contre l’augmentation du prix du pain. Au lieu de condamner la répression et la violence, ce gouvernement essaie de s’entendre avec la dictature d’al-Beshir. Cela confirme à nouveau que ce gouvernement de droite est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’attaquer à notre niveau de vie.
Comme on pouvait le lire dans le tract que nous avons diffusé à cette occasion : “Ici, en Belgique, la lutte contre le gouvernement et tous les aspects de la politique antisociale est plus efficace en rejoignant nos alliés naturels: les travailleurs et leurs familles. La manifestation en défense de nos pensions de décembre, qui comprenait une délégation de personnes sans papiers, a illustré notre potentiel. Le défi qui nous fait face est de nous appuyer là-dessus pour développer dans la rue une opposition active contre l’austérité. A cela nous couplons la défense d’une alternative au capitalisme: une société socialiste où seraient prioritaires les besoins de de la majorité de la population et non les profits d’une poignée.”
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Dégageons Theo ‘Trump’ Francken et ce gouvernement !

Action contre Theo ‘Trump’ Francken à Anvers le 26 octobre. Photo de Liesbeth. La politique d’asile de Theo Francken s’inscrit parfaitement dans la trajectoire néolibérale de ce gouvernement de droite: les chômeurs sont considérés comme responsables du manque d’emplois, les sans-abri de la crise du logement, les retraités des trous dans la sécurité sociale issus des innombrables cadeaux aux grandes entreprises, etc. Accords avec le dictateur turc Erdogan, camps d’esclaves en Libye ou coopération avec la dictature soudanaise d’al-Bashir: tout est possible pour Francken & Co.
L’arrogance de Theo Francken ne fait que renforcer la colère contre cette politique antisociale. S’il s’en sort avec ses mensonges et De Wever avec son chantage, c’est parce que tous les partis au pouvoir et une grande partie de l’opposition parlementaire s’accordent sur la politique menée. Et dans ce cas, on n’en est pas à un mensonge près. Michel n’a pas hésité à qualifier de menteurs les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté fin décembre en défense de leurs. Le gouvernement ment quand il dit que nos conditions de vie s’améliorent : nos salaires réels diminuent et les “nouveaux emplois” tant vantés sont, en grande majorité, des emplois précaires et mal payés.
La critique générale se limite au style de Francken. Louis Tobback (SP. a) l’illustre bien : “Beaucoup de ce que fait Theo Francken, je le ferais aussi”. Et c’est ce qu’il a déjà fait: en 1998, il a dû démissionner lorsque sa politique d’asile répressive a entraîné la mort de Semira Adamu. Que fait mal Francken selon Tobback ? “Il en fait trop”. Avec une telle opposition, le gouvernement s’en tire à bon compte.
Rompre avec cette politique d’asile antisociale qui condamne les gens à la guerre, à la torture et à l’exploitation extrême n’est pas évident. Cela exige une rupture avec le capitalisme, où la concentration des richesses chez une infime élite signifie misère et tensions grandissante dans le reste de la population, poursuite du pillage néocolonial et de ses conséquences,… Une politique d’asile sociale doit reposer sur des mesures qui ne poussent plus les gens à fuir chez eux et qui empêchent de jouer les migrants contre d’autres travailleurs. Des emplois décents, des investissements publics massifs dans le logement social, l’éducation et les soins, etc. sont nécessaires. Mais cela ne peut arriver qu’en rompant avec la logique de profit du capitalisme, ce que refusent les politiciens traditionnels.
Il faut activement résister à la politique antisociale à l’échelle internationale. En Suède, de jeunes demandeurs d’asile se sont organisés dans les écoles et ont initié une grève écolière contre les expulsions. Et même dans le contexte de dictatures, des mouvements de protestation exigent notre solidarité, comme en Iran ou au Soudan.
Ici, en Belgique, la lutte contre le gouvernement et tous les aspects de la politique antisociale est plus efficace en rejoignant nos alliés naturels: les travailleurs et leurs familles. La manifestation en défense de nos pensions de décembre, qui comprenait une délégation de personnes sans papiers, a illustré notre potentiel. Le défi qui nous fait face est de nous appuyer là-dessus pour développer dans la rue une opposition active contre l’austérité. A cela nous couplons la défense d’une alternative au capitalisme: une société socialiste où seraient prioritaires les besoins de de la majorité de la population et non les profits d’une poignée.
Samedi 13 janvier, 14h, gare du Nord à Bruxelles – Manifestation « Francken doit quitter le gouvernement » (événement Facebook)
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Après les mensonges, le chantage. Mais sur le fond, ils sont d’accord.

Manifestation contre la visite de Francken à l’université d’Anvers fin 2017. Theo Francken doit rester en place, faute de quoi la N-VA provoquera une crise gouvernementale. De Wever n’aurait pas pu être plus clair ce week-end : “Si on demande à Theo Francken de se retirer, alors la N-VA se retirera. À ce sujet, je suis très clair. Je soutiens Theo Francken et je ne le laisserai pas tomber”. Si Theo Francken s’est retrouvé dans une telle situation, ce n’est pas en raison de sa politique, mais bien parce qu’il a menti au sujet de celle-ci. L’occasion a été saisie par le CD&V, l’Open-Vld et le MR pour aboyer contre la N-VA, en prenant toutefois bien garde de ne pas mordre. C’est qu’ils ne désirent vraiment pas aborder le fond de la question : la politique d’asile antisociale des autorités.
Qui a le plus gros bouton rouge?
Comme à son habitude, De Wever a réagi en aboyant encore plus fortement. Sur le plateau de l’émission “De zevende Dag” (VRT), le député européen Ivo Belet (CD&V) a déclaré que Theo Francken aurait dû démissionner depuis longtemps. Son collègue du CD&V, Eric Van Rompuy, Charles Michel est devenu “la marionnette” de la N-VA. Il a également accusé la N-VA d’être responsable d’un “climat politique écœurant” en recourant notamment à des tweets populistes. Ni Belet ni Van Rompuy n’ont toutefois été jusqu’à remettre en question la participation du CD&V à ce gouvernement… Ils ont laissé à leur président le soin de se prononcer. Mais Wouter Beke a déjà indiqué que le CD&V n’allait pas exiger le renvoi de Francken.
Nous avons déjà assisté il y a peu à la petite joute des présidents des partis présents au gouvernement fédéral par le biais de tweets particulièrement empoisonnés concernant les émeutes. De Wever avait une fois de plus atteint le sommet en menaçant de faire chuter le gouvernement. Difficile de ne pas penser à Donald Trump qui a répondu au message de Nouvel An de son homologue nord-coréen, qu’il appelle “Rocket-Man”, en déclarant que lui aussi avait un bouton rouge ‘‘plus gros et plus puissant que le sien’’ pour lancer des missiles nucléaires. Ce système capitaliste plongé dans la crise en crise génère des leaders politiques qui se décrivent – sans rire – comme des ‘‘génies stables’’ alors qu’ils discutent sur Twitter de qui a le plus gros bouton rouge !
Au milieu des mensonges et du chantage, un accord sur l’austérité
Si Francken est capable de s’en tirer avec ses mensonges et De Wever avec son chantage, c’est avant tout parce que la totalité des partis du fédéral partage la politique à propos de laquelle on ment. Ces dernières années, les conditions de vie de la majorité de la population ont durement été frappées : saut d’index, augmentation de l’âge de départ en pension, suppression progressive des retraites anticipées, flexibilité et précarité renforcée,… Pour mettre en œuvre ce type de mesures, le gouvernement ne s’embarrasse pas de tellement de discussions. Sur tout cela, la concorde règne en maître. Michel n’hésite pas à qualifier de menteur celui qui ose critiquer la logique de ces mesures antisociales sur base de faits et de chiffres. “Fake News !” a-t-il encore osé dire au sujet des syndicats à la suite de la manifestation du 19 décembre dernier. Ce jour-là, des dizaines de milliers de syndicalistes défilaient à Bruxelles en défense de nos pensions.
Les partis établis ne veulent pas d’une campagne électorale dont le thème central serait la politique d’asile. Ils redoutent que cela profite à la N-VA. Le débat porte avant tout sur la forme et non sur le fond, comme l’a encore tout récemment illustré le ponte du SP.a Louis Tobback en disant : ‘‘Une grande partie de ce que fait Theo Francken, je le ferais aussi.’’ Il a au moins eu le mérite de résumer simplement toute la faiblesse de l’opposition. Et c’est vrai, Tobback a à plus d’un titre tracé le chemin pour Francken. Souvenons-nous qu’il a dû démissionner de son poste de ministre en 1998 trois jours après la mort de Semira Adamu. La seule critique de Tobback vis-à-vis de Francken, c’est qu’il en fait trop.
Il n’est pas évident d’en finir avec cette politique d’asile et ce racisme d’Etat qui condamnent les victimes de guerres, de tortures et d’exploitation extrême. Pour y parvenir, c’est avec le capitalisme lui-même qu’il faut rompre. Dans ce système, la concentration de richesses aux mains d’une infime élite signifie d’imposer une effroyable misère, d’exacerber les tensions parmi le reste de la population, de piller les pays du monde néocolonial,… Défendre une véritable politique d’asile, cela implique de s’assurer que plus personne n’ait à fuir la misère, la guerre ou la dictature tandis que des mesures soient prises pour garantir que les migrants ne soient pas instrumentalisé contre d’autres travailleurs en termes de conditions de travail, de vie ou de salaire. En entendant cela, les yeux des politiciens établis s’écarquillent : il est hors de question pour eux de toucher aux fondements de la logique de profit du capitalisme !
Francken s’est fait prendre pour avoir menti. Mais c’est la règle plutôt que l’exception dans ce gouvernement. Tous ses membres sont fiers des fameux nouveaux emplois créés par sa politique. En oubliant opportunément de préciser qu’il ne s’agit quasiment pas d’emplois décents à plein temps… Ça aussi, Charles Michel en parlera-t-il comme «d’informations incomplètes» au lieu de mensonges ? Les autorités fédérales répètent inlassablement que le progrès a embrassé la Belgique, alors que tous les chiffres indiquent que notre pouvoir d’achat et nos salaires réels sont en retard par rapport à ceux des pays voisins. C’est peut-être bien pour ça que l’on entend plus beaucoup parler de ce fameux ‘‘handicap salarial’’ d’ailleurs… On pouvait encore lire hier dans le quotidien flamand Het Nieuwsblad: “Au moins 1 Belge sur 20 ne peut pas chauffer suffisamment son logement. C’est ce qui ressort des chiffres d’Eurostat.”
Ce gouvernement n’a cessé de nous mentir au sujet de nos pensions, de nos salaires, de nos services publics,… Comme le dit Gwendolyn Rutten: “Celui qui fait violence à la vérité une fois sera mis en doute la fois suivante.’’ Et Wouter Beke : ‘‘Au sujet de tout ce qui est dit, nous ne savons plus distinguer le vrai du faux.’’ Instaurer l’austérité, ça passe quand même mieux en montant les différentes couches de la population frappée les unes contre les autres. Et dans ce cadre, un mensonge de plus ou de moins…
Le gouvernement ne parvient à s’en tirer qu’en raison de la faiblesse de l’opposition. Au Parlement, l’opposition se limite en grande partie à des remarques sur les mensonges de Francken tout en soulignant l’importance de l’enquête du Commissariat général aux Réfugiés et Apatrides sur les conséquences des rapatriements. La situation actuelle doit être saisie pour se mobiliser activement contre toutes les mesures antisociales de ce gouvernement de malheur – que le gouvernement ait menti ou non. Le succès de la manifestation du 19 décembre a encore tout récemment illustré le potentiel dont bénéficierait un mouvement social conséquent contre ce gouvernement de droite dure. Tout l’enjeu est de parvenir à construire une opposition active dans la rue pour mettre un terme à cette politique de casse sociale. Ce défi sera d’autant mieux relevé si le mouvement est armé d’un programme de rupture avec le capitalisme, un programme qui défend l’instauration d’une société socialiste démocratique, où les besoins de la majorité de la population sont centraux en lieu et place de la soif de profit de quelques-uns.
Pendant ce temps, au Soudan
Le week-end dernier, des actions de protestation ont eu lieu dans tout le Soudan contre l’augmentation des prix du pain. La répression des autorités s’est abattue sur le mouvement : des journaux ont été fermés, un dirigeant de l’opposition a été arrêté et la violence policière s’est déchaînée contre les manifestants. A Geneina, il y a eu un mort. Cette augmentation du prix du pain fait suite à la décision du gouvernement de stopper de subventionner cette denrée de base, dans le cadre d’un plus vaste paquet de mesures néolibérales faisant suite aux recommandations du FMI. Il y a quelques années, le pays avait déjà été secoué par des protestations de masse à l’occasion de l’augmentation des prix du carburant. Selon Amnesty International, en 2013, pas moins de 185 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations. Cela est un temps parvenu à paralysé les protestations, mais les premiers signes d’un nouveau mouvement sont actuellement visibles. En septembre 2017, des actions d’étudiants avaient également eu lieu.
Samedi 13 janvier, 14h, gare du Nord à Bruxelles – Manifestation « Francken doit quitter le gouvernement » (événement Facebook)
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Pension. Des dizaines de milliers de manifestants, des centaines de milliers de personnes en colère

Au départ, il n’était question que d’une manifestation locale des sections bruxelloises des syndicats. Mais la colère face aux attaques contre nos pensions du gouvernement Michel a transformé l’initiative en manifestation nationale. Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à la manifestation: peut-être 40.000 personnes. Mais le mécontentement va bien au-delà de cela. Le nombre de visites sur le site mypension.be en est une expression. Après le saut d’index, l’augmentation de l’âge de la retraite et de nombreuses autres mesures antisociales, la pire est encore à craindre de ce gouvernement.
Le Premier ministre Michel et le ministre des pensions Bacquelaine (MR) se sont montrés condescendants vis-à-vis des manifestants en parlant de «désinformation», de «mensonges» et de «fake news» à cause des syndicats. Y a-t-il encore quelqu’un qui pense que quelque chose peut être obtenu pour les travailleurs ordinaires et leurs familles en négociant avec ce gouvernement ? Les syndicats ont expliqué ce que le gouvernement veut faire de nos pensions. Selon le gouvernement, les droits à la pension ne sont pas affectés, mais il veut économiser 305 millions au cours des deux prochaines années. Où cet argent sera-t-il obtenu si nos pensions ne sont pas touchées? Il est également confirmé que le calcul du montant de la pension sur mypension.be ne sera plus correct après l’introduction de la pension à points. Ce gouvernement veut que nous travaillions plus longtemps pour une pension plus petite après avoir déjà infligé une augmentation généralisée.
Dans sa réaction, Michel a de nouveau fait allusion à la prétendue création de 170.000 emplois depuis le début de cette législature, mais il ne dit rien de la part d’emplois décents à plein temps dans ce domaine. Nous avons des emplois flexibles à temps partiel au lieu d’emplois permanents avec de bons salaires. Les nombreux incitatifs fiscaux pour obtenir ces 170 000 emplois auraient mieux été utilisés dans la fonction publique. Avec les mêmes moyens, beaucoup plus d’emplois auraient été été créés.
Selon le gouvernement, les dirigeants syndicaux seraient des «menteurs». Les manifestants et tous les inquiets ne sont pas épargnés. Selon le premier ministre, nous n’avons pas bien compris. Il a déclaré qu’il allait faire plus d’efforts pour expliquer au public ce qui a été décidé. “De cette façon, les gens ne devraient plus s’inquiéter”, a-t-il ajouté.
Beaucoup de gens sont inquiets. Ces dernières semaines, il a souvent été fait mention du coût d’un séjour en maison de repos : plus de 1600 euros par mois en moyenne, soit bien plus que la pension moyenne. Les retraites sont déjà bien faibles par rapport à celles des pays voisins. Pourtant, tout indique que le gouvernement veut l’abaisser davantage. L’arrogance et la condescendance de ce gouvernement ne disparaîtront que si son existence est menacée par la lutte sociale. Comme le disait notre tract: “Le gouvernement ne retirera la pension à points que s’il est menacé de chuter – Pour une opposition massive via un réel plan d’action”
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Le gouvernement ne retirera la pension à points que s’il est menacé de chuter

Manifestation du 21 novembre à Liège. Photo: socialisme.be Pour une opposition massive via un réel plan d’action
Demain, nous serons une fois de plus des dizaines de milliers dans la rue. Nous représenterons les centaines de milliers de personnes qui ne se voient pas travailler jusque 67 ans et qui rejettent les attaques contre nos pensions. Cette offensive nous touche tous, les femmes en premier lieu. Cette manifestation n’est pas un but en soi, elle doit être le début d’une mobilisation plus générale, tous ensemble !
Tract du PSL pour la manifestation du 19 décembre // Tract en version PDF
La pension à points individualise nos droits : le niveau de notre pension ne sera déterminé qu’au dernier moment en fonction des possibilités budgétaires. Nous savons à quoi mène une politique qui plume la communauté pour faire des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux amateurs de paradis fiscaux : la misère ! Nous ne devons pas attendre de compassion envers les aînés de la part de ce gouvernement et de sa politique. Il suffit de voir le manque d’investissements dans les soins aux personnes âgées qui permet aux entreprises privées de réaliser de grands profits sur le dos du personnel et des usagers.
Leurs arguments ne tiennent pas la route !
Nous vivons plus vieux et devons donc travailler plus longtemps ? L’espérance de vie croît mais en moyenne, nous ne restons en bonne santé que jusqu’à 64 ans, avant d’atteindre l’âge de la pension fixé à 67 ans. Nous vivons plus vieux mais sommes aussi plus productifs. Entre 1995 et 2009, notre productivité a augmenté de 15%. Au cours des années précédentes, la productivité augmentait encore plus rapidement.
Les pensions dans le secteur public sont trop élevées ? La pension moyenne légale en Belgique se monte à 1.100 euros par mois à peine. C’est largement en-dessous du coût du séjour dans une maison de retraite. Cela provoque la pauvreté parmi les personnes âgées. La pension des fonctionnaires est plus élevée : entre 1.500 et 1.700 euros par mois, soit dans la moyenne européenne. Ce n’est pas la pension des fonctionnaires qui est trop élevée, ce sont les pensions du secteur privé qui sont beaucoup trop basses pour mener une vie décente !
Les pensions sont impayables ? Cela ne provient pas d’un changement fondamental dans la proportion actifs/inactifs. Cela vient du fait que la sécurité sociale est pillée au travers de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Avec l’accord d’été, le gouvernement veut encore épargner 265 millions d’euros sur les pensions ! Il faut prendre l’argent là où il se trouve : les Paradise Papers ont montré que, mondialement, 7.900 milliards d’euros dorment dans les paradis fiscaux !
L’enjeu de notre lutte : stopper la politique d’austérité !
Ce gouvernement poursuit ses attaques antisociales, nous ne pouvons postposer la lutte jusqu’aux prochaines élections. Une grève générale en février est nécessaire mais doit être bien préparée et ne doit pas être une occasion sans lendemain d’exprimer notre opposition servant uniquement à évacuer la pression.
Comment préparer une grève générale ? Un programme combattif répondant aux nombreux besoins sociaux peut aider à convaincre les collègues. Le manque d’effectifs frappe presque chaque secteur tandis que les infrastructures sont sous-financées (le problème reste entier même sans jour de neige !), que la charge de travail est intenable, que le droit de grève est attaqué,… Nous avons des solutions : un plan massif d’investissements publics dans l’enseignement, les soins et l’infrastructure ; une réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire ; un salaire minimum de 15 euros de l’heure et une pension minimum de 1.500 euros ; des emplois décents et sûrs plutôt qu’une hyper-flexibilisation et un retour au salaire à la pièce, etc. ; et prendre l’argent où il se trouve pour financer tout ça. Une vaste campagne d’information par l’action populariserait ces revendications. Cela exige la plus large implication possible sur le terrain, via des assemblées du personnel où parler de la politique gouvernementale et de notre riposte, mais aussi de la préparation des actions, en les soumettant au vote.
Le plan d’action de fin 2014 a fait vaciller le gouvernement. L’arrêt de ces actions a donné naissance à de la frustration et de la méfiance parmi la base. Il faut de la clarté sur l’enjeu d’une grève générale en février : le lancement d’actions soutenues en vue de mettre fin au gouvernement de droite et à la politique d’austérité.
Les ‘‘partenaires politiques traditionnels’’ ont baissé les bras. Le ‘‘visage social’’ du CD&V est invisible, ‘‘l’opposition” du PS et du SP.a peu crédible. Heureusement, il y a la percée du PTB dans les sondages. L’appel à des coalitions progressistes ne peut être un plaidoyer pour une ‘‘austérité light’’ mais doit être lié au retrait complet de toutes les mesures antisociales de Michel. On ne répondra pas aux besoins sociaux sans un changement radical de société, sans une société socialiste démocratique. Une vaste campagne dans cet objectif avec la gauche radicale, les syndicats et les mouvements sociaux peut aider à sortir de l’impasse.
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[PHOTOS] Tax Pride à Anvers
Une “Tax Pride” a eu lieu hier à Anvers à l’appel de la FGTB et de la CSC. Cette action syndicale entendait dénoncer la très faible imposition des ultras-riches en Belgique, ce qui est source d’inégalités croissantes. La manifestation fut une belle réussite avec plus de 5.000 participants. A l’image des récentes manifestations de Charleroi et de Liège, les manifestants étaient plus nombreux qu’initialement prévu. Sur les banderoles, on pouvait lire des slogans contre la politique de casse sociale, contre les mesures d’austérité et contre les capitalistes arrogants du type de Fernand Huts (dont la famille est la 9e plus fortunée du pays), richissime entrepreneur anversois. prochaine étape : le 19 décembre à Bruxelles en défense de nos pensions (10h30, boulevard roi Albert II) !




