Tag: Frank Vandenbroucke

  • La politique néo-libérale repose sur du sable

    Elections du 13 juin

    Les élections ont signifié en Flandre une victoire pour la droite et surtout pour l’extrême droite, mais cette dernière gagne également du terrain à Bruxelles et en Wallonie. Ce sont de tristes nouvelles pour tous les gens de gauche qui voient les choses en termes de solidarité, d’égalité et de bien commun. La radicalisation de la droite a triomphé – notre peuple d’abord, nos entreprises surtout, moi d’abord, le reste après. Normalement cela devrait être une excellente nouvelle pour le patronat. La victoire de la droite lui laisse pourtant un arrière-goût amer. Le pays devient comme ingouvernable alors que le patronat désire actuellement un fort plan d’austérité.

    La coalition violette a néanmoins fait un bon calcul. En 2003 tous les partis de la coalition actuelle avaient gagné les élections fédérales avec brio. Le « renouveau », l’attention pour l’emballage, la mise en avant de ce qui en terme moderne est appelé « la perception » avait porté ses fruits. Les bureaux de communication faisaient merveille. Entre-temps, les partenaires de la coalition violette avaient plus que mouillé les verts dans le bain de la participation gouvernementale; ils les avaient presque noyés. Agalev disparaissait du parlement fédéral, Ecolo perdait plus de la moitié de ses élus. La coalition violette estimait avoir fait du bon boulot. Apporter un message positif diminue la pression sur les aspects négatifs, c’est le mode d’emploi de la coalition violette. La politique des gouvernements Verhofstadt I et II peut se résumer à ces quelques points: une politique néo-libérale de privatisations, de poursuite de la flexibilité, de baisse d’impôts pour le patronat. Cette politique a été atténuée par les revenus de la vente des biens collectifs comme les bâtiments et les entreprises publiques. Le Ministre du budget Vande Lanotte a encore pu, année après année, équilibrer les budgets par le bradage ahurissant des biens collectifs. Verhofstadt mène, a un rythme plus modéré, essentiellement la même politique que Balkenende aux Pays-Bas, Raffarin en France et les sociaux-démocrates Blair et Schröder en Grande-Bretagne et en Allemagne

    La pression du patronat pour la poursuite d’une politique libérale encore plus dure a cependant eu des effets. Il s’est avéré qu’en dépit de toutes les affirmations les impôts ne diminuaient pas sous Verhofstadt; la fameuse amnistie fiscale n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, la communauté internationale a rappelé la Belgique à l’ordre pour sa politique de mesures uniques destinées à maintenir la croissance. L’augmentation du nombre de chômeurs de 35.000 unités, soit 7.1 %, depuis mai 2003 constitue un douloureux écho à la promesse de Verhofstadt de créer 200.000 emplois. Pour redresser la situation, la coalition avait organisé les supers-conseils des ministres (les conclaves). Il en a résulté de nombreux cadeaux fiscaux pour le patronat mais également plus de contrôle des chômeurs, le FOREm et l’ORBEm devenant de véritables machine à suspendre du fait qu’ils sont désormais associés à ces contrôles. En outre, Frank Vandenbroucke a permis le retour de la journée des 10 heures en accord avec le secteur de la construction. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend après le 13 juin.

    La « perception » peut créer un sentiment illusoire de satisfaction pendant un certain temps, mais on finit tôt ou tard par être rattrapé par la réalité. La politique traditionnelle fustige le négativisme (dénonciation que « rien ne va » dans la société), l’anti-politisme sur lequel le Vlaams Blok construit son fond de commerce. Le Blok ne pourrait pourtant pas se repaître de ce négativisme sans que ce sentiment ne trouve une base matérielle quelque part. Celle-ci n’est pas difficile à trouver : il suffit de constater l’augmentation du chômage et de la pauvreté, l’augmentation de la durée du travail, l’allongement des listes d’attentes pour des logements sociaux et des institutions de santé, la flexibilité croissante du marché du travail, l’état des bâtiments scolaires, les licenciements à La Poste et à la SNCB pour préparer l’ouverture à la concurrence, etc…

    Contrairement à ce que certains espèrent et/ou affirment, la population n’est pas bête. Elle sait que les mesures prises seront drastiques pour ses conditions de travail et pour son niveau de vie. Elle sait également que ni les patrons ni les politiciens ne feront les frais de cette politique. Dans une telle situation il n’y a pas 36.000 solutions. La lutte collective devrait offrir une issue, mais avec le sommet de la FGTB qui, en la personne de Mia de Vits, s’est littéralement conduit en vassal du pouvoir gouvernemental, il semblait ne pas y avoir de solutions. S’en remettre au SP.a/Spirit pour empêcher une nouvelle détérioration n’était pas plus réaliste: les ministres SP.a sont les meilleurs gestionnaires que le patronat puisse imaginer. En Wallonie et à Bruxelles, le PS l’a emporté malgré sa participation gouvernementale et bien qu’il ne fasse qu’un avec la politique néo-libérale. Comme le PS se présente comme le seul frein aux mesures brutales d’austérité dans le gouvernement, il a pu être le seul parti de la coalition à enregistrer une forte avancée.

    Groen!. C’est avec une copie de la campagne de Tobback « le SP est nécessaire » qu’il a pu se rétablir spectaculairement de sa défaite de 2003. Vera Dua et Cie sont assez réalistes pour ne pas rempiler au gouvernement. Ce n’est pas le cas d’ECOLO qui souhaite une pariticipation malgré leur défaite des législatives en 2003 et malgré qu’ils n’aient pas su rétablir leurs position autant qu’ils le voulaient (ils perdent 11 sièges au parlement wallon et 7 sièges au parlement bruxellois). Une fois que l’on a gôuté au pouvoir, il est difficile de s’en passer! Si ils participent effectivement au gouvernement régional, ils auront fort à faire pour défendre leur positions dans des formations où ils auront le moins bon rapport de force. Groen! se rend compte qu’il lui serait fatal de participer à un gouvernement qui sera de toute façon fortement instable. Imagine-t-on pour autant que Groen! va organiser la résistance contre le pillage néo-libéral ? Groen! est contraint de rester dans l’opposition. Son plus grand concurrent, le SP.a/Spirit, est en position difficile. Groen! espère ainsi se refaire une santé avant de tenter à nouveau une participation gouvernementale.

    En bref : la résistance collective semble en rade. Dans ces circonstances, beaucoup de gens se tournent – dans l’espoir de ne pas devenir une victime – vers de fortes figures qui tirent profit de l’offensive antisociale. Dewinter et le Vlaams Blok s’en sont fait une spécialité. Dehaene également, avec sa mine bourrue et son profil de bûcheur acharné. Si Le cartel CD&V-NV-A devient bel et bien la plus grande formation, il doit avoir le triomphe modeste. En 1999, le CVP récoltait seul 30 sièges, la Volksunie 12. Aujourd’hui le cartel doit se satisfaire de 35 sièges, dont 6 sièges pour le partenaire NV-A. Pour former une majorité, il faut 63 sièges. Seule une coalition CD&V-NV-A Vlaams Blok permettrait d’avoir une majorité avec deux formations. Le Blok devrait cependant faire beaucoup de concessions pour que le sommet du CD&V et surtout Yves Leterme, son président, se résolvent à rompre le cordon sanitaire. Vu que Groen! a fait le choix de l’opposition – à moins que, mis sous la pression, il ne retourne sa veste – il ne reste comme option qu’une tripartite classique.

    Di Rupo a toute latitude de choisir entre le MR et le CDH. En guise de clin d’oeil vers le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), de toute manière moins lié avec le CDH qu’en Flandre, une coalition rouge-romaine serait peut-être la meilleure option pour lui. Quoi qu’il en soit, le cartel CD&V-NVA est dans une position difficile pour manœuvrer dans les négociations communautaires comme la régionalisation d’une partie de la sécurité sociale et la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Un PS puissant va se positionner comme leader de la Communauté française. Il va argumenter que le gouvernement flamand veut imposer à la Communauté française une politique d’austérité antisociale. Si le PS est déjà d’accord avec une nouvelle réforme de l’état, il en exigera le prix fort dans les négociations. Avec de l’autre côté de la table une tripartite qui a comme seule opposition le Vlaams Blok et la petite fraction Groen!, Di Rupo sait que le gouvernement flamand ne dispose pas d’une assise solide. De plus, le patronat n’a pas non plus intérêt à voir s’installer une crise communautaire de longue durée.

    Quel que soit le gouvernement qui émergera, les résultats électoraux n’offrent pas de base stable à la bourgeoisie pour prendre les mesures d’austérité qu’elle aurait souhaitées. Sa seule consolation est qu’il n’y a pas un seul parti dans le(s) parlement(s) qui soit prêt à défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le contrôle de la base par les appareils syndicaux n’est pourtant pas total. Et cela se voit encore plus dans les faibles résultats de Mia De Vits pour le SP.a aux élections européennes. Si les travailleurs descendent massivement dans la rue, ils pourront contrarier temporairement l’offensive néo-libérale. Cependant, tant que nous n’aurons pas de nouveau un grand parti des travailleurs, l’offensive de la bourgeoisie repartira de plus belle

  • 13 juin: VOTONS CONTRE LA RÉGRESSION SOCIALE

    5 juin : Manifestons contre l’Europe des patrons!

    LE 5 JUIN, la Confédération européenne des Syndicats (à laquelle sont affiliées la FGTB et la CSC) manifestera contre le projet de directive de Bolkestein. Cette directive permettrait, si elle devait être adoptée, d’appliquer les bas salaires et les mauvaises conditions de travail existant dans les 10 nouveaux pays qui viennent d’adhérer à l’Europe des 25 à tous les états-membres. Sous le slogan « Notre Europe – l’Europe c’est nous! », la CES veut envoyer un message au parlement européen qui sera élu le 13 juin. La FGTB et la CSC appellent le gouvernement belge à rejeter le projet au Conseil des ministres européens.

    Anja Deschoemacker

    Le MAS appelle à participer à cette manifestation. Si la directive Bolkestein passe, un maçon polonais ou une nettoyeuse slovène pourront travailler légalement en Belgique à des conditions plus mauvaises que leurs collègues belges. Les entreprises de service pourront employer des travailleurs étrangers aux salaires et aux conditions de travail de leur pays d’origine.

    Tous les services publics, y compris les soins de santé, vont être encore plus détricotés. La directive considère toute subvention publique comme une «distorsion de concurrence». Il faut bloquer cette directive! On n’y arrivera qu’en faisant pression le plus massivement possible et en montrant notre détermination. C’est ainsi que la résistance internationale des dockers a pu porter un coup d’arrêt à la libéralisation des services portuaires. La directive Bolkestein réduirait la victoire des dockers à néant.

    Bolkestein partage le même credo que Verhofstadt: tant que le marché est «libre», tout ira bien. Et Frank Vandenbroucke ne pense pas autrement lorsqu’il dit qu’il faut assouplir la réglementation du travail car elle est un frein à l’embauche. Cela fait déjà des décennies que la social-démocratie, les chrétiens-démocrates et les libéraux écornent ces acquis. Le résultat est là: la hausse de la pauvreté et du chômage va de pair avec la réduction des droits des travailleurs. Jamais le fossé entre riches et pauvres n’avait été aussi grand dans notre pays.

    Nombre de travailleurs voteront sans doute le 13 juin pour le PS en espérant ainsi «limiter les dégâts» et donner moins de poids à la droite. Mais dans les faits tous les grands partis sont d’accord de mener après les élections une offensive générale contre les services publics (privatisation de la SNCB et de La Poste), contre la sécurité sociale (dans les allocations de chômage, les pensions et les soins de santé) et contre la réglementation du travail (à cet égard, le nouvel accord dans le secteur de la construction, qui réintroduit la journée des 10 heures, doit servir de précédent). Et dans cette perspective d’offensive contre les travailleurs, plus le score électoral du PS sera élevé, plus il aura de poids pour museler la FGTB.

    Manifestons avec le secteur non-marchand le 3 juin! Manifestons avec la CES le 5 juin! soutenons les grèves spontanées à La Poste contre Géoroute! Construisons un nouvel instrument pour donner un prolongement politique à ces luttes!

    Ce nouveau parti des travailleurs ne tombera pas du ciel. Manifestons, résistons, mais ne sous-estimons pas l’importance de construire un instrument politique qui défende un programme de lutte, de solidarité et de socialisme. Votez pour la liste du MAS! Rejoignez-nous!

  • Qu’est-ce que le socialisme?

    Etes-vous socialiste?

    LES SOCIALISTES sont très souvent associés à toute une série de préjugés. Car que signifie finalement le fait de se dire socialiste?

    Bart Vandersteene

    Lorsque nous menons campagne, on nous pose parfois la question: «Socialistes de gauche – alors il y a aussi des socialistes de droite?» Que signifie au juste le socialisme? Est-ce qu’Elio Di Rupo est socialiste? En quelques mots, les socialistes luttent pour une autre société. Une société qui place la richesse produite au service de la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population. Mais qu’entendons-nous par là? Une société qui ne produit pas en fonction des profits de quelques-uns, mais en fonction des besoins, évalués sur base d’une économie planifiée.

    Comment voyons-nous cela concrètement?

    Actuellement, plus les machines se perfectionnent et plus la science progresse, plus il y a de gens qui se retrouvent sans travail. Chaque progrès de la technologie peut vous faire perdre votre emploi. Un des premiers socialistes scientifiques, August Bebel, écrivait en 1881: «Sous le capitalisme, chaque progrès enregistré dans le processus de production amène à des pertes d’emplois». Quelle motivation peut-on avoir à rendre la production plus efficace lorsque l’on sait que l’on peut y perdre des plumes?

    Imaginons maintenant que l’économie soit aux mains de la collectivité, que la soif de profit ne soit plus la règle. A ce moment votre talent et votre connaissance sont investis de manière à diminuer le temps de travail. Chaque amélioration dans la production pourrait servir à produire davantage en moins de temps. Chacun pourrait ainsi travailler beaucoup moins. Cette motivation pourra mener à d’énormes bonds en avant dans le développement de la science et de la technologie. Les scientifiques auraient vraiment le sentiment d’aider de manière effective au développement de l’humanité, et plus seulement d’aider à l’augmentation des profits des patrons, ou à faciliter les licenciements de nombreux travailleurs.

    Notre revendication pour la semaine des 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires va dans ce sens: rendre justice aux travailleurs pour que ceux-ci, qui produisent les richesses, puissent profiter pleinement des avancées technologiques. Pour le moment tous ces avantages disparaissent littéralement dans la poche des patrons. Marx expliquait déjà que la diminution drastique de la journée de travail en ellemême est une condition pour une société socialiste. Cela fournit en effet à chacun suffisamment de temps libre pour s’adonner réellement à l’organisation de la société.

    Une société socialiste prendra en mains, via des comités de représentants élus démocratiquement dans les quartiers, les entreprises, les écoles,… – débouchant sur un gouvernement ouvrier au niveau national et international – la planification de la production, et mettra ainsi fin à l’anarchie du marché libre. Les représentants politiques seraient éligibles et révocables à tout moment et à tous les niveaux, et seraient rémunérés d’un salaire ne dépassant pas celui d’un travailleur qualifié. Il n’y aurait ainsi plus de «politiciens professionnel», car plus personne ne serait détaché du processus de production et de la vie dans les quartiers.

    Vers la socialisation des tâches domestiques

    La diminution du temps de travail n’est pas la seule mesure nécessaire pour créer la possibilité d’une participation maximale de chaque individu à l’organisation de la société. La soustraction de toutes les tâches ménagères incombant actuellement à la famille – et surtout à la femme – est tout aussi indispensable. Cela est réalisable par la prise en charges de ces tâches par la collectivité: lavoirs collectifs, cuisines populaires, crèches et enseignement gratuits,…De cette manière, les profits ne sont pas empochés par une élite, mais servent à créer les conditions matérielles pour améliorer qualitativement la vie en société et pour augmenter nettement le niveau de vie.

    Ces équipements remplacent le fardeau des tâches domestiques accomplies individuellement par la famille bourgeoise, libère chaque homme et chaque femme pour les faire participer activement à la planification démocratique d’une société socialiste.

    Est-ce que le PS est socialiste?

    Jetons un coup d’oeil sur ce que font le PS et le SP.a aujourd’hui. Un petit aperçu des prestations de nos ministres prétendument «socialistes»:

    Françoise Dupuis est la ministre qui s’est appliquée à faire passer les accords de Bologne dans l’enseignement supérieur en Communauté Française; ces réformes ouvrent la voie à la privatisation et à une élitisation encore plus poussée de notre éducation.

    Johan Vande Lanotte est le ministre ayant fait les plus sales rafistolages budgétaires que l’on puisse imaginer. Il a retiré 5 milliards d’euros au fonds de pension des travailleurs de Belgacom et les a dépensés. Mais il est aussi l’architecte de la privatisation de La Poste et des chemins de fer.

    Frank Vandenbroucke a ouvert la chasse aux chômeurs. Ainsi on attaque les victimes plutôt que les responsables du chômage.

    Renaat Landuyt est celui qui a introduit les chèques-services au niveau flamand, par exemple dans les crèches, où les services sont complètement subordonnés aux lois du marché.

    Elio Di Rupo était Ministre des Communications lorsque Belgacom fut privatisé.

    En réalité, les soi-disants «socialistes» sont déjà depuis de nombreuses années les dirigeants de la politique néo-libérale: rehaussement de l’âge de la pension, destruction de la sécurité sociale, flexibilité du travail, dégradation des conditions de travail,…

    Quand on lit ces exploits, on comprend mieux pourquoi les sociaux-démocrates n’ont rien de socialiste. Pourquoi ils sont en fait les plus pires traîtres au socialisme. Ils se prétendent socialistes, mais agissent dans le sens contraire. Comme un enfant avec de la confiture autour de la bouche et le pot de confiture sur la table, et qui prétend ne pas en avoir mangé!

    Il est grand temps de construire un mouvement vraiment socialiste. Dans les syndicats et dans la politique. Un mouvement socialiste qui ne se contente pas des quelques miettes qui tombent du gâteau, mais qui reprend la boulangerie en mains pour nourrir tout le monde. Et qui décide comment, en quelle quantité et pour qui les gâteaux sont produits.

  • Du travail pour les jeunes!

    L’OFFENSIVE DE la bourgeoisie continue et se clarifie dans les têtes. Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx formé en 2003 avait promis la création de 200.000 emplois d’ici 2007. Qu’en est-il? La crise se poursuit, faisant monter la grogne et stabilisant le phénomène de chômage massif dont les jeunes sont les premières victimes.

    Lucas Gilles

    Lors de la conférence fédérale sur l’emploi de 2003, les autorités ont admis elles-mêmes que le taux des chômeurs complets indemnisés de moins de 25 ans dépassait 29% en Wallonie, 22,5% à Bruxelles et atteignait 12,5% en Flandre. Et on ne parle donc ici que des chômeurs complets indemnisés, on oublie donc sciemment les chômeurs non repris dans les statistiques (+ de 50 ans, par exemple) ni les personnes dépendant du CPAS.

    Mais notre cher ministre «socialiste» de l’Emploi et des Pensions, Frank Vandenbroucke, avance des «solutions»: notamment la création de 25.000 emplois via l’émission de chèques services qui nient la notion de vrai salaire pour la remplacer par une aumône. Une autre idée lumineuse est son plan de contrôle renforcé des chômeurs, décidé en janvier à Gembloux. L’objectif est d’exclure massivement les chômeurs qui ne «s’activent» pas pour dénicher un emploi… par ailleurs inexistant.

    De tout cela, on peut déduire que la volonté du gouvernement n’est pas de créer de vrais emplois avec de vrais salaires, mais à la fois de diminuer la somme consacrée aux dépenses sociales à travers l’exclusion et de faire pression sur les salaires en poussant les chômeurs à accepter un emploi précaire. Et ce n’est pas le vernis social apposé par le PS via le plan Activa (nouvelle mouture du plan Rosetta) qui nous démentira. Pour rappel: ce plan est censé favoriser l’embauche de jeunes par les entreprises, il ne sert en réalité qu’à fournir de la main d’oeuvre bon marché aux patrons. Puisqu’ils engagent des jeunes qui seront essentiellement subventionnés par l’état, autrement dit par nos impôts.

    Les politiciens essaient de nous faire avaler ces mesures en invoquant la crise et les exigence de l’Europe. Contrairement à ce qu’ils avancent, cette austérité n’est pas une fatalité. Il existe des alternatives: le passage à 32h de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, la nationalisation sans rachat, ni indemnités des entreprises qui menacent de fermer ou de licencier, l’arrêt complet du démantèlement des services publics.

    Tout cela est cependant incompatible avec un système qui recherche la maximalisation du profit. C’est possible dans le cadre d’une société socialiste basée sur les besoins des gens.

    Unissons-nous et combattons ensemble le capitalisme!

    Rejoignez le MAS/LSP, seul parti ouvrier combatif offrant une alternative à la politique de la bourgeoisie.

  • Travailleurs cherchent opposition. Si pas sérieux, s’abstenir!

    Travailleurs cherchent opposition.

    Thierry Pierret

    PS: une opposition de gauche dans le gouvernement?

    De tous les partis de la coalition violette, c’est le seul qui tire son épingle du jeu. Les sondages le pointent à la hausse en Wallonie comme à Bruxelles. En Wallonie, il frôle la barre des 40%. A Bruxelles, il pourrait ravir la première place au MR. Les déboires du MR ne suffisent pas à expliquer cette progression du PS.

    En Flandre, la chute annoncée des libéraux ne profite d’ailleurs pas au SP.a. Alors, comment expliquer ce qui peut sembler une aberration? En fait, le PS est perçu par nombre de travailleurs et d’allocataires sociaux comme une opposition de gauche au sein du gouvernement.

    Laurette Onkelinx, Vice-première PS, ne s’est-elle pas rudement accrochée avec le Ministre SP.a Frank Vandenbroucke sur le dossier des titres-services? Philippe Courard, le Ministre wallon de l’Emploi, ne s’est-il pas opposé aux velléités du même Vandenbroucke de mettre les données du FOREm à la disposition de l’ONEm pour faciliter la traque des chômeurs?

    Le groupe MR du Parlement Bruxellois ne reproche-t-il pas à Alain Hutchinson, le Ministre PS du Logement, d’être «le Ministre du Logement social»? Il faut pourtant relever que cette opposition du PS est largement de façade. Dans les dossiers ci-dessus comme dans bien d’autres, le PS a finalement cédé sur l’essentiel. Philippe Moureaux, le Vice- Président du PS, a beau traiter Didier Reynders de «Ministre des banquiers et des rupins», le PS n’en a pas moins souscrit à son projet d’amnistie fiscale.

    A l’instar du PS français aux régionales de mars, le PS belge francophone gagne par défaut. Par défaut d’une réelle opposition de gauche qui organise la résistance contre la politique antisociale dans les entreprises, les quartiers, les écoles. Par défaut d’un nouveau parti des travailleurs qui redonnerait au monde du travail ce prolongement politique que la social-démocratie a définitivement cessé d’être. La «participopposition» du PS peut sans doute faire illusion en période d’austérité «douce». Il en sera tout autrement après les élections, lorsque le gouvernement s’attaquera pour de bon à la dérégulation du marché du travail.

    CDH: le «syndicat des gens»?

    Alors que le CD&V a le vent en poupe du côté flamand, le CDH stagne et peine à trouver ses marques. L’ex-PSC a perdu sa position d’instrument principal de la bourgeoisie. Qu’à cela ne tienne, le CDH sera désormais le «syndicat des gens» à en croire sa présidente Joëlle Milquet. Lors des premières manifestations du secteur non-marchand, Joëlle Milquet a pourtant reproché au gouvernement… d’avoir «suscité des attentes irréalistes chez les gens». Ce syndicat des gens a furieusement tendance à copier les pires travers de la bureaucratie syndicale.

    Joëlle Milquet dénonce, non sans raison, les trucs et ficelles du gouvernement pour boucler le budget. Mais c’est pour signifier qu’il faudra prendre des mesures structurelles pour assainir les finances publiques. Le CDH se profile ainsi comme un partenaire responsable dans le prochain gouvernement, sur lequel on pourra compter pour appliquer la politique de régression sociale. Ce programme néo-libéral est nappé d’un «nouvel humanisme» qui charrie pêle-mêle qualité de la vie, «post matérialisme » et retour à l’ordre moral. Joëlle Milquet a biffé toute référence à la religion, mais elle a gardé l’opium du peuple.

    Ecolo: planter un Olivier?

    Dans les derniers sondages, Ecolo remonte à 7,1%, soit son score du 18 mai 2003 qui était pourtant une défaite historique. Le parti joue sa survie, car un nouvel échec électoral signifierait le début de la fin. Ecolo est toujours au pouvoir à la Région wallonne et à la Communauté française. Le bilan de ses ministres n’y est guère brillant. Par exemple, le plan «Cigogne» du Ministre Ecolo de l’Enfance, Jean-Marc Nollet, qui consent d’importantes déductibilités fiscales pour la création de crèches d’entreprise.

    On aurait mieux fait d’utiliser cet argent pour créer des crèches publiques accessibles à tous. Ecolo place tous ses espoirs dans un changement de coalition au Fédéral et à la Région bruxelloise. Il se verrait bien former une coalition «de gauche» – l’Olivier – avec le PS et le CDH. Mais le positionnement du CDH – et plus encore du CD&V – ne laisse guère planer de doute sur ce que serait la politique d’un tel Olivier.

    FN: l’extrême-droite la plus bête du monde

    Les sondages attribuent 8,4% au FN qui devancerait Ecolo. Pourtant, le FN ne fait pratiquement pas campagne. Ses élus n’inter viennent jamais dans les assemblées ni dans les quar tiers. Leurs électeurs ne les connaissent donc pas et votent pour le sigle qu’ils assimilent à Le Pen. Cela démontre le potentiel qui existe pour l’extrême droite en Wallonie où des régions entières sont sinistrées sur les plans économique et social. Ce potentiel reste largement inexploité à cause de l’incompétence des dirigeants du FN. D’où l’urgence de construire une alternative de gauche crédible pour donner un relais politique utile à la colère qui s’exprime aujourd’hui par le vote d’extrême droite.

  • Après les millions pour le patronat à Gembloux: LES MIETTES A OSTENDE

    Après les millions pour le patronat à Gembloux:

    LE GOUVERNEMENT est en crise. Dans les sondages, les partis libéraux se prennent une sérieuse raclée; mais le SP.a n’y échappe pas pour autant. Seul le PS maintient le cap. Ce parti, beaucoup mieux que les sociaux-démocrates flamands, arrive encore à se présenter comme "social". Ainsi, la ministre PS Marie Arena s’est rendue au conseil extraordinaire des ministres à Ostende avec une proposition pour augmenter les allocations sociales.

    Anja Deschoemacker

    Concrètement, elle préconisait d’augmenter le revenu d’intégration (anciennement appelé "minimex") de 4% d’ici 2007. Cela s’est déjà vu sous le gouvernement précédent. "C’est mieux que rien", direz-vous. Mais l’adoption d’une telle proposition (augmentation du revenu d’intégration de 8% en 8 ans, soit 1% par an) avec une inflation moyenne de 1,5% l’an signifierait une diminution du pouvoir d’achat!

    Les miettes distribuées servent à masquer la politique associale de ce gouvernement. Au conseil extraordinaire des ministres à Gembloux, il y a quelques mois, les libéraux ont pu pavoiser: ouverture de la chasse aux chômeurs, chèques-services. Les élections approchent à grands pas: les sociaux-démocrates veulent aussi gagner des voix. Il leur reste à espérer que, dans l’isoloir, les travailleurs se souviendront d’Ostende et oublieront Gembloux.

    A Gembloux, une série de grandes lignes politiques ont été tracées. Limitation des allocations de chômage dans le temps, suppression des prépensions, obligation d’accepter des petits boulots,… . La social-démocratie pouvait encore être perçue comme un "moindre mal". Mais rien de ce qui n’a été proposé à Ostende ne remet fondamentalement en question ces mesures. Le problème est qu’il n’y a pas d’autre parti plus valable pour qui voter, du moins si l’on se cantonne aux grands partis.

    Depuis 1987, ce sont surtout les ministres sociaux-démocrates qui ont régi la politique de régression sociale. Depuis la victoire des libéraux et des sociaux-démocrates en 1999, ce phénomène s’est accentué la social-démocratie a donc aussi plus l’habitude d’appliquer des mesures d’austérité que des mesures sociales. Là où Rik Daems (VLD) va à la confrontation directe contre ce qu’il appelle le "profitariat social", Frank Vandenbroucke (SP.a) trouve "dommage" que des décisions douloureuses "doivent" être prises… Est-ce qu’un vote pour Vandenbroucke est pour autant un vote utile?

    Une fois de plus, il est prouvé que les travailleurs et leur famille ne peuvent obtenir satisfaction d’aucun parti traditionnel pour la défense de leurs intérêts et pour organiser la lutte contre le recul du pouvoir d’achat. La population laborieuse a besoin de son propre instrument politique, un nouveau parti des travailleurs de masse. Le MAS ne peut se substituer à ce parti, mais il est bien le seul à se présenter avec un programme qui défende cette idée.

    Celui qui veut propager activement l’idée d’un nouveau parti des travailleurs et en même temps mener la lutte à différents niveaux, ne peut être "utile" qu’en rejoignant la seule alternative socialiste démocratique: le MAS/LSP.

  • La LBC à la pointe de la mobilisation

    Quelque 16.000 travailleurs du secteur non marchand ont manifesté à Bruxelles le 16 février. Les travailleurs de ce secteur entendent mettre le gouvernement sous pression avant de négocier leur cahier de revendications (voir Alternative socialiste n°87). Le gouvernement, de son côté, entend faire traîner les négociations dans des groupes de travail jusqu’après les élections du 13 juin.

    Eric Byl

    Les organisations syndicales doivent donc mettre la pression si elles veulent éviter d’être menée en bateau. Le 16 février 75% des manifestants étaient des affiliés de la CSC (LBC ou CNE). Un peu moins de 20% étaient des affiliés du SETCa, le reste des affiliés du syndicat libéral. Le cortège de la CSC était très combatif. Par contre des militants du SETCa estimaient que leur syndicat avait peu mobilisé. Le tract du MAS a été bien accueilli, particulièrement auprès des militants de la CSC.

    A la base on commence à perdre patience. Selon un militant du SETCa, les salaires dans le non marchand sont en moyenne inférieurs de 17% à ceux d’autres secteurs. C’est d’ailleurs confirmé par une étu-de de l’HIVA (un institut d’études du monde du travail dépendant de l’université de Louvain). Cette étude montre que – même sans tenir compte des différences de salaires liées à l’ancienneté, au sexe, au niveau d’études – les infirmier(e)s, soignant(e)s et éducateur(trice)s ont un salaire moindre que des diplômés de même niveau (9%) dans d’autres secteurs. Le cahier de revendications porte notamment sur le remplacement de la prime de fin d’année par un 13e mois et une augmentation des primes de prestations inconfortables.

    Dans la convention signée en 2000 figure notamment la pré-pension à 57 ans et un aménagement de fin de carrière permettant de réduire ses prestations à partir de 45 ans. Le gouvernement flamand n’a jamais appliqué cela à la lettre. La LBC exige la création de 25.000 postes de travail par la réduction du temps de travail à 36 heures sans perte de salaire et l’embauche de 5% de personnel supplémentaire.

    Afin de donner du corps à la mobilisation et de couper court aux manoeuvres du gouvernement, la LBC organisera chaque mardi une action de sensibilisation devant les cabinets ministériels concernés. La CSC appelle aussi à une manifestation nationale le jeudi 1er avril. En mars, trois manifestations sont prévues contre les mesu-res de Frank Vandenbroucke à l’égard des chômeurs, des manifestations hebdomadaires du non marchand et une manifestation contre l’occupation de l’Irak le 20 mars. Il n’est donc pas étonnant que la tension monte au sein du gouvernement à l’approche des élections.

  • La politique social-démocrate menace l’unité de la FGTB

    LES QUELQUES semaines qui nous séparent des élections risquent bien de n’être qu’un avantgoût des luttes qui vont prendre place lors de la rentrée et déjà il est évident que l’appareil syndical est divisé. De plus, le résultat des élections régionales aura une influence sur la combativité des syndicats.

    Vincent Devaux

    En Flandre, les quatre principaux partis (VLD, CD&V/N-VA, SP.a/Spirit, Vlaams Blok) sont au coude à coude, le CD&V/N-VA (aux thèses nationalistes et séparatistes évidentes) ayant toutefois une longueur d’avance. En Wallonie le PS prend incontestablement la tête, suivi du MR ; le CDH et Ecolo perdant encore quelques plumes. Cependant, beaucoup de choses peuvent encore se passer avant les élections comme le montre l’actualité, et les «négligences» de Daniel Ducarme et de Richard Fourneaux risquent bien de donner du grain à moudre à l’extrême-droite. Tout cela sans compter les déclarations enflammées entre le MR et le CDH et le chaos provoqué par le vote sur le port du voile au VLD. En Wallonie le PS continue sa percée en se donnant l’image d’un parti responsable, si l’on excepte Anne-Marie Lizin et ses prises de positions honteuses contre le port du voile dans les écoles. Dans tous les cas, la situation économique et les mesures qui vont être prises les prochains mois vont provoquer une pression à la base de la classe ouvrière au sein des syndicats.

    Les tensions sont déjà bien visibles entre l’aile flamande et l’aile wallonne de la FGTB. Des permanents syndicaux wallons se plaignent, depuis que Mia de Vits est à la présidence du syndicat, de ne plus avoir de marge de maoeuvres pour s’opposer aux mesures que prennent le SP.a et le PS au sein du gouvernement. La rumeur persistante mais non confirmée selon laquelle Mia de Vits se porterait candidate sur la liste SP.a pour les Européennes est une indication des divisions au sein de l’appareil. Si son départ peut effectivement diminuer temporairement les frictions, cellesci sont beaucoup plus profondes et dépendantes de la situation socio-économique. Les contradictions vont resurgir quand les luttes émergeront et il ne fait aucun doute que le gouvernement va devoir prendre des mesures pour s’aligner sur ses voisins afin de maintenir son économie à flot, c’estàdire en faisant des cadeaux à la bourgeoisie la récente réduction de la taxe sur les gros consommateurs d’électricité en est un bon exemple et en s’attaquant aux acquis de la classe ouvrière. Nous ne nous retrouverons plus comme dans le passé avec des bourgeois toutpuissants s’appuyant, pour gouverner, sur le syndicat chrétien, comme c’était le cas à l’époque avec le PSC/ CVP. L’interrégionale flamande de la FGTB est liée au parti de Steve Stevaert, connoté d’un certain «Blairisme» et est soucieux de ne pas mettre des bâtons dans les roues de son partenaire. On ne doit donc pas s’attendre à ce qu’elle ouvre les hostilités. La CSC en Flandre, par contre, aura les mains libres pour s’opposer aux attaques qui ne vont pas manquer d’avoir lieu en automne.

    Les mesures prisent par Vandenbroucke contre les chômeurs ont fait l’objet de longues critiques de la part de l’interrégionale wallonne de la FGTB et cela afin dans un premier temps de faire pression sur le PS. Les actions contre les mesures Vandenbroucke ont déjà eu lieu en Wallonie et à Bruxelles par la FGTB de Charleroi et de Liège/Huy/Waremme et des actions sont prévues prochainement (voir article en page 1). Une pareille réaction ne s’est pas vue du côté flamand. De même on peut noter une plus grande combativité du syndicat chrétien. Déjà maintenant la LBC (Centrale CSC pour les employés du côté néerlandophone) a annoncé plusieurs manifestations dans le secteur non marchand avant les élections. L’échec des négociations entre le front commun syndical des enseignants (CGSP, CSC) et Christian Dupont le ministre (PS) de la Fonction publique relatives aux négociations salariales des enseignants jusqu’en 2010 pourrait également mener à des grèves dans ce secteur en mars. Tout cela va amener de nouvelles discussions dans les instances de la FGTB et cristalliser les différends.

    Des voix dans la FGTB wallonne marquent clairement leur raslebol du suivisme de Mia De Vits vis-à-vis de Frank Vandenbroucke. Dans quel sens cela va évoluer reste difficile à dire, mais il n’est pas impossible qu’une lutte asymétrique se développe de chaque côté de la frontière linguistique. Il ne faut pas oublier la situation économique en Wallonie, où le niveau de vie est plus modeste et le taux de chômage très important, mais où également la classe ouvrière est plus ancrée dans les traditions, ce qui mène à des conditions de lutte plus acharnées qu’en Flandre. Par ces luttes, même si ce n’est pas l’option la plus probable, il n’est pas impossible de voir une scission de la FGTB. Nous sommes bien entendus opposés à une telle scission sur base communautaire. Mais il faut bien voir qua la fraction SP.a menée par Mia De Vits aurait une responsabilité écrasante dans une telle dérive.

  • NON à la chasse aux chômeurs!

    Le gouvernement prépare un bain de sang social

    EN TITRANT «Chasse aux chômeurs», le quotidien économique De Tijd a salué l’objectif du gouvernement d’exclure du bénéfice des allocations 30.000 chômeurs d’ici 2007. Le quotidien se base sur une série de notes internes aux cabinets ministériels PS et SP.a qui tracent les grandes lignes pour exclure les chômeurs.

    Peter Delsing

    Depuis le début de la crise, dans les années 70, le chômage est en progression ininterrompue. Le trucage des chiffres (les chômeurs âgés et les exclus des allocations ne sont plus repris dans les statistiques) ne peut masquer le fait que le capitalisme condamne une partie croissante de la population au chômage structurel. Cet été, le VDAB (l’équivalent en Flandre du FOREm wallon ou de l’ORBEm bruxellois) a annoncé que pour chaque poste vacant il y a six chômeurs.

    Le ministre de l’Emploi Frank Vandenbroucke (SP.a) crie sur tous les toits que les chômeurs doivent s’adapter pour décrocher un emploi. Mais ce n’est pas la faute des chômeurs, mais du marché de l’emploi. Même des diplômés hautement qualifiés ont du mal à trouver du travail malgré les dizaines de lettres qu’ils envoient pour répondre aux offres d’emploi parues dans la presse.

    Heureusement que l’on peut encore compter sur le PS et le SP.a pour faire les petits boulots ingrats du patronat! L’exclusion de 30.000 chômeurs signifie une diminution de 8% du nombre d’allocations de chômage. L’ONEm, vivement encouragé par le gouvernement, entend réduire ses dépenses de 209 millions d’euros d’ici 2007. (De Tijd, 10/1/2004).

    Frank Vandenbroucke veut contrôler si, après 18 mois de chômage, les allocataires ont réellement cherché du travail. Après leur avoir donné une seconde «chance», ils risquent déjà de perdre une partie de leur allocation. Ceux qui ne parviennent pas à prouver qu’ils ont cherché un emploi risquent l’exclusion pure et simple, y compris les chefs de ménage!

    Les contrôles seront effectués par l’ONEM même, ce qui est une rupture avec la situation actuelle. L’ONEm n’est pas un service d’accompagnement des chô-meurs. Il aura la tâche d’exclure du droit au chômage un quota de chômeurs fixé à l’avance.

    D’autre part, le gouvernement se montre prévenant envers ceux qui ont planqué leur magot dans des banques étrangères et n’ont donc pas payé le moindre centime d’impôt sur les intérêts encaissés: ils pourront bénéficier d’une amnistie fiscale en rapatriant leurs capitaux moyennant un léger impôt de 9%, voire de 6% (comparez avec le taux d’impôt sur les salaires!). Les entreprises reçoi-vent en cadeau une nouvelle baisse des charge sociales.

    Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx est un instrument au service des intérêts de la bourgeoisie. Les centaines d’emplois perdus chez Sobelair montrent encore une fois la nécessité d’une riposte organisée. Le syndicalisme de concertation prôné par la bureaucratie syndicale est une impasse. Il faut une offensive qui regroupe les travailleurs du privé, du public et tous ceux qui ont perdu leur emploi afin de contrer la politique asociale de ce gouvernement.

    C’est le message que le MAS/LSP entend mettre en avant au cours des prochains mois. Rejoignez-nous dans ce combat!

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