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Tag: Frank Vandenbroucke
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Les partis traditionnels se mettent en ordre de bataille pour faire encore un peu plus de la même politique
La campagne pour les élections fédérales de cette année est désormais lancée. Les préparatifs des partis traditionnels vont de pair avec une série de propositions antisociales, le tout nappé d’une sauce communautaire. Le Premier ministre Verhofstadt (VLD) a pondu un “nouveau” Manifeste du Citoyen. Son possible successeur Yves Leterme (CD&V) y est allé d’une petite phrase sur la nécessité d’une politique d’austérité pure et dure comme aux Pays-Bas.
Geert Cool
Le Manifeste du Citoyen de Verhofstadt est moins innovateur que son auteur voudrait nous le faire croire. Verhofstadt y propose de calculer davantage le temps de travail plutôt en termes d’heures de carrière. Des horaires individuels permettent d’augmenter la flexibilité, bien entendu parce que les travailleurs demanderaient « des horaires de travail souples », et aussi de remettre en cause l’âge de la pension.
Sauce hollandaise…
Pour les chômeurs, Verhofstadt a repris une idée de son collègue de parti Rik Daems. Il s’agit d’imposer aux chômeurs des “emplois de proximité” à temps partiel en échange de leur allocation de chômage. Les fossoyeurs néolibéraux du service public ne précisent évidemment pas que cela se fera au détriment d’emplois qui étaient auparavant prestés par du personnel statutaire.
Le candidat le plus souvent cité à la succession de Verhofstadt, Yves Leterme (CD&V), est politiquement proche des propositions de Verhofstadt. Leterme se prononce aussi pour accentuer… la même politique. Au début du mois de décembre, lors d’un déjeuner-débat avec de petits entrepreneurs à Gand, il a dit qu’il voulait mener une politique similaire à celle de son homologue hollandais Balkenende: une politique néolibérale pure et dure avec de graves atteintes à la sécurité sociale et aux salaires. Balkenende et son parti chrétien-démocrate sont même allés aux élections avec la « promesse » d’allonger la durée du travail hebdomadaire de 38 heures à 40 heures sans augmentation de salaire.
Leterme ne semble pas se soucier de la résistance que vont susciter de telles atteintes aux conditions de travail et de salaire ainsi qu’aux droits des chômeurs. « Mieux vaut une adaptation en profondeur que laisser les choses suivre leur cours » (…) Même si ça doit susciter quelques remous en septembre et octobre. »
De son côté, Frank Vandenbroucke (SP.a), ministre de l’enseignement flamand et promoteur de la chasse aux chômeurs, trouve lui aussi qu’il faut régionaliser l’emploi. Cela aboutira immanquablement à des différences dans les conditions d’accès au chômage, les critères d’ “emploi convenable”,…
Tout cela doit remplir d’aise Karel Van Eetvelt, porte-parole de l’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO) qui s’indigne qu’ “actuellement seuls 10% des milliers de chômeurs qui n’ont pas suffisamment cherché d’emploi ont été sanctionnés. Il y a obstruction au niveau national.”
Régionaliser l’emploi servira donc à exclure plus de chômeurs en Flandre d’abord, en Wallonie ensuite.
… et goût de l’effort
Un autre candidat Premier ministre, c’est Elio Di Rupo. Il a surtout insisté sur le fait qu’il était peut-être temps qu’un francophone devienne Premier ministre. Malgré toutes les chamailleries et les problèmes internes, il ne ménage pas ses efforts pour former un front de tous les partis francophones.
Le profil très flamand du CD&V lui facilite la tâche à tel point que la présidente du CDH Joëlle Milquet a déclaré : « sur le plan institutionnel, le CD&V n’est absolument pas notre parti frère, (…) les partis francophones sont ma famille politique. » En même temps, elle propose un “contrat collectif” qui obligerait chaque chômeur inscrit à suivre une formation.
Le ministre wallon de l’emploi et de l’économie, Jean-Claude Marcourt, lui emboîte le pas avec son nouveau contrat de gestion pour le FOREm. Il y prône une « culture de l’effort » et une individualisation accrue de l’accompagnement des chômeurs, un doux euphémisme qui dissimule une pression accrue à accepter n’importe quel emploi.
L’une et l’autre présentent leurs propositions, qui augmentent la concurrence entre salariés sur le marché du travail sans créer d’emplois, comme des alternatives aux revendications flamandes de régionalisation accrue de la politique de l’emploi. Di Rupo était satisfait du Manifeste du Citoyen de Verhofstadt parce qu’il y évitait toute surenchère communautaire. Verhofstadt y parle d’emploi, d’économie et du climat. « Nous sommes donc sur la même longueur d’onde », a déclaré di Rupo.
Que Verhofstadt se succède à lui-même ou qu’il soit remplacé par Leterme ou di Rupo, il est déjà certains que les prochaines années seront encore marquées du sceau de la politique néolibérale qui consiste à économiser sur le dos des travailleurs et de leurs familles pour augmenter les profits des entreprises.
Tests de popularité
Vu que les partis traditionnels convergent sur l’essentiel, ils vont de nouveau mettre l’accent sur la forme. Les publicistes dominaient déjà la campagne pour les élections communales. Patrick Janssens a donné l’exemple. Le publiciste Noël Slangen lui a emboîté le pas en rejoignant le bureau du VLD. Mais les autres partis n’accordent pas moins d’importance à la perception.
Michel Daerden (PS) a accédé à la renommée mondiale avec sa fameuse interview où il n’était manifestement pas en possession de tous ses moyens. Il a suffit de cette prestation comique à la télévision pour faire grimper en flèche la cote de popularité de Daerden. D’après un sondage de La Libre Belgique, il est maintenant le sixième politicien le plus populaire du côté francophone. Daerden s’appuie maintenant là-dessus pour revendiquer la tête de liste à Liège.
C’est ainsi qu’on fait de la politique actuellement. L’image prime tout sans qu’elle ait besoin de la politique pour être façonnée. La popularité ne repose pas sur une politique, mais sur une image.
Besoin d’une autre politique
Face aux partis traditionnels et à l’extrême droite, nous avons besoin d’une autre politique. D’une politique qui rompe avec le néoliberalisme et qui soit du côté des travailleurs et de leurs familles. Après le mouvement contre le Pacte des Générations, c’est la conclusion qu’a tirée un groupe de militants syndicaux et politiques, de travailleurs, … Le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été créé sur cette base.
Le CAP présentera ses propres listes aux élections. Des pourparlers avec le PTB sur la possibilité d’un cartel dans la province d’Anvers ont buté sur la condition du PTB que Jef Sleeckx y soit lui-même candidat malgré ses 70 ans. Le PTB n’était intéressé que par le nom de Sleeckx. Nous pensons pourtant qu’on a besoin d’une autre politique qui parte de la base.
Quand Jef Sleeckx a dit dans une interview qu’il y avait eu des discussions avec des militants de Groen !, certains médias ont aussitôt annoncé que le CAP négociait avec Groen !. Il n’y a pas de discussions prévues avec Groen !. La motion qui a été votée le 28 octobre dit clairement que le CAP ne collaborera pas avec des forces politiques qui participent ou ont participé à la politique néolibérale ou qui ont approuvé la Constitution européenne. Dans un cas comme dans l’autre, Groen ! peut se sentir visé à juste titre selon nous. Cela n’empêche pas que beaucoup de membres de Groen ! montrent de l’intérêt pour le projet du CAP.
Ce type de réaction médiatique fait partie intégrante de la politique actuelle : beaucoup d’attention aux personnalités et aux petits jeux politiciens à visée électoraliste. Il ne manque plus que les demandes de participation à toutes sortes de programmes de divertissement à la télévision.
Le CAP rompt avec cette politique avec un programme et une campagne où la solidarité occupe la place centrale. Solidarité avec toutes les victimes du système néolibéral: les ouvriers de VW qui doivent travailler plus dur ou pour moins cher, les usagers des bureaux de poste qui vont disparaître, les chômeurs qui se font radier, les travailleurs déjà financièrement exsangues à cause des prix élevés du logement et qui doivent payer plus cher leur électricité suite à la libéralisation,…
Le MAS/LSP apportera sa pierre à la campagne électorale. Nous voulons nous atteler avec le CAP à la construction d’un large réseau de solidarité qui puisse renforcer la résistance à la politique néolibérale. Nous livrons en pages 6 et 7 des interviews sur l’état des lieux de la campagne du CAP : le programme, la campagne électorale, la construction d’une organisation nationale, …
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Il faut plus de moyens publics pour l'enseignement!
Les différents gouvernements prétendent mener une politique sociale dans l’enseignement. Mais les primes de rentrée scolaire – bien qu’elles soient les bienvenues – ne suffisent pas pour cela. Car les divers projets de réformes dans l’enseignement, comme le plan Arena dans l’enseignement secondaire francophone ou les projets de Vandenbroucke dans l’enseignement supérieur flamand, ne vont pas dans l’intérêt des travailleurs ou des jeunes.
Par un membre de la CGSP-Enseignement Anvers
Le fossé entre les écoles riches et les écoles pauvres continue de s’agrandir. Le récent rapport PISA de l’OCDE (1) a montré le pourcentage d’écoles où existe une "segrégation sociale" est deux fois plus élevé en Belgique qu’en Finlande. Cela veut dire qu’il y a beaucoup plus d’écoles ayant un caractère clairement riche ou pauvre. C’est le cas de 47% de nos écoles secondaires, à comparer avec 27% en Finlande.
Ségrégation sociale
Ce fossé n’est pas sans importance pour les jeunes eux-mêmes. Le rapport PISA dit que les élèves des écoles "riches" ont un niveau qui est en moyenne 32,4% plus élevé que les élèves dans les écoles "pauvres". Cette ségrégation entre écoles riches et pauvres est donc aussi un obstacle sur le plan de l’enseignement pour les jeunes des milieux défavorisés.
Pourquoi alors tous les parents n’envoient-ils pas leurs enfants dans des écoles riches? Parce que les obstacles sont nombreux. Dans certaines écoles, il y a des obstacles financiers importants, comme des prix d’inscription cachés, des coûts pour les livres et le matériel scolaire, des frais de transports,… Dans l’enseignement libre, les écoles demandent un ”sponsoring”aux parents qui représente une moyenne de 13% des frais totaux. Dans l’enseignement public, ce montant est limité à 3 ou 4%.
Des obstacles sociaux limitent évidemment aussi le choix de l’école. Des parents moins qualifiés ont normalement moins d’attention pour la scolarité de leurs enfants. La place sur l’échelle de la formation dans l’enseignement en Belgique est presque héréditaire.
Le résultat de tout cela est une croissance continue du nombre de jeunes ayant des problèmes dans l’enseignement. En 2006, un lycéen sur 3 avait un retard scolaire d’au moins un an tandis qu’un lycéen sur 8 quitte l’enseignement secondaire sans diplôme.
Enseignement supérieur à deux vitesses
Les années ’90 ont vu une saignée terrible dans l’enseignement secondaire francophone où les mesures successives de Di Rupo et Onkelinx ont coûté 6.000 postes de profs. Depuis 2005, de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement secondaire ont été mises en oeuvre du côté néerlandophone. Le ministre de l’enseignement Frank Vandenbroucke a ainsi économisé 52 millions d’euros. 600 emplois ont disparu. Le budget pour le personnel technique a diminué de 5%.
Cette année, le même Vandenbroucke a annoncé que l’enseignement supérieur allait recevoir 51 millions en plus. Mais ces moyens supplémentaires ne seront pas utilisés pour élargir les services ou pour engager plus de travailleurs. Ils profiteront surtout à un petit nombre d’institutions d”’élite” pour leur permettre de briller dans la concurrence entre univs au niveau européen. Les autres institutions devront par contre abolir certaines orientations, la KUB (Université Catholique de Bruxelles) est condamnée à disparaître et une concurrence aiguë va se développer entre les diverses institutions pour attirer les moyens financiers,… Cela va mener à un enseignement à deux vitesses : des institutions d’élite pour une minorité et des institutions sous-financées pour la majorité. (2)
La manque d’investissements dans le secteur social des universités et des Hautes Ecoles est un obstacle en plus pour beaucoup d’étudiants. Beaucoup d’entre eux n’ont plus accès à une chambre bon marché de l’univ. Les listes d’attente sont longues (à Leuven par exemple il y a une liste d’attente de 500 à 1.000 étudiants pour les 4.000 chambres disponibles et déjà occupées).
Lutte commune
Face à la tactique de ”diviser pour régner” qu’affectionne Vandenbroucke (secondaire contre supérieur, CSC contre FGTB, écoles contre écoles,….), il est indispensable que les syndicats ripostent avec un plan d’action pour mobiliser tout l’enseignement. En janvier, la direction syndicale avait promis des actions mais, en mars, on n’avait encore rien vu.
Heureusement la lutte a été lancée dans l’enseignement supérieur après une démarche de la délégation de la VUB (université libre de Bruxelles). Après des manifs réussies à Bruxelles, Anvers et Gand avant les examens, il y aura une nouvelle manif d’ampleur à Louvain le 25 octobre.
Contre le ”diviser-pour-assainir”, il nous faut une réponse unifiée de tous les secteurs de l’enseignement. Il faut lutter pour plus de moyens. En 1980, 7% du PIB belge (produit intérieur brut) était utilisé pour l’enseignement ; aujourd’hui, il n’y a plus que 4,9%. Il faut ramener le budget pour l’enseignement à 7% pour garantir un enseignement de qualité pour tout le monde. La manif du 25 octobre à Louvain est importante, non seulement pour l’enseignement supérieur flamand, mais aussi pour tous les travailleurs dans l’enseignement, les étudiants et les lycéens. Et les francophones doivent être à leurs côtés, non seulement par solidarité mais aussi parce que le danger que des mesures du même type soient prises chez nous est bien réel.
1. L’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE) est une institution internationale qui appelle régulièrement les gouvernements européens à accentuer leur politique néo-libérale. Mais ses enquêtes PISA consacrées à l’enseignement fourmillent de renseignements intéressants sur les réalités du système d’enseignement en Europe et en Belgique.
2. Les projets Vandenbroucke et les luttes dans l’enseignement supérieur flamand ont été analysés en détail dans les précédents numéros de l’Alternative Socialiste.
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Stop à la commercialisation de l'enseignement!
Au tournant de la dernière décennie, la Table Ronde des Industriels européens, un des plus puissants lobbies du grand capital européen, a décidé qu’il fallait des réformes dans l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur, trop accessible, laissait sortir trop de diplômés. Il fallait être plus en phase avec les besoins des entreprises.
Marijke Decamps
En Flandre, l’américanisation de l’enseignement s’est déroulée en plusieurs phases. Il y a d’abord eu la Déclaration de Bologne uniformisant l’enseignement supérieur européen, à l’origine du système semestriel, du système des bachelors et des masters, des nouvelles dénominations des formations, du décret sur la flexibilité, de l’adaptation du système des points,… Aujourd’hui, c’est le volet financier qui est à l’ordre du jour, sous la baguette de Frank Vandenbroucke, le ministre de l’emploi et de l’enseignement.
Cette réforme ne touchera pas que la génération actuelle d’étudiants et de personnel, elle déterminera la nature de l’enseignement supérieur pour les générations futures. Il y a là un choix de société à faire : réserver les moyens aux plus riches pour qu’ils le soient encore davantage ou bien les mettre à la disposition de la collectivité.
Manif à Anvers couronnée de succès grâce à EGA!
Suivant d’autres manifestations, un petit millier de manifestants ont défilé le 29 mars à Anvers à l’appel des trois syndicats, du VVS (équivalent flamand de la FEF) et d’EGA. La manif était très animée et nombre d’étudiants se sont glissés spontanément dans la délégation d’EGA. Nous avons canardé le plan Vandenbroucke et la politique néo-libérale à coups de slogans bien sentis. Après la manif, quelque 60 étudiants et membres du personnel ont participé à un meeting d’EGA pour discuter de la suite à donner au mouvement.
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“C’est une connerie de dire que nos salaires sont trop élevés”
Cette déclaration n’est pas faite par Xavier Verboven (FGTB), ni par Luc Cortebeeck (CSC), mais par le professeur d’économie de Louvain Paul De Grauwe, un des économes libéraux belge les plus connu et ex-sénateur du VLD. Au moment où tous les partis traditionels, et le Vlaams Belang, disent avec le soutien de la presse bourgeoise que les coûts salariaux sont trop haut en Belgique et poussent à une modération salariale, ce professeur dit que c’est une connerie…
Karel Mortier
…et qu’il s’agit d’une « stratégie cachée » des employeurs pour faire augmenter encore leurs profits. « Si les employeurs disent que les coûts salariaux sont trop hauts, ils disent en fait qu’ils veulent faire plus de profits. Pourtant, ces entreprises ont fait de solides profits ces dernières années. Qu’on arrête donc cette connerie sur les coûts salariaux trop élevés. »
Les entreprises font des profits records d’année en année et les salaires des managers swinguent à mort, mais on doit néanmoins croire que les salaires des travailleurs sont trop élevés. Apparemment même quelques économes libéraux se rendent compte que ce n’est pas correct. Les salaires des managers et des politiciens, selon eux-mêmes, sont par contre trop bas. Selon Marcel Rottiers de Towers Perrin les topmanagers belges « doivent rattraper un retard » sur leurs collègues à l’extérieur qui gagnent encore bien plus. Il prévoit alors que les salaires des managers en Belgique vont encore augmenter. Aujourd’hui les topmanagers en Belgique gagnent en moyenne 1 million de dollars, mais apparemment ce n’est pas encore assez.
Le président de la Chambre Herman De Croo (VLD) prend l’occasion de la publication des salaires confortables des managers des entreprises de l’Etat pour dire: «Je constate que le premier (ministre) et moi gagnons la moitié de, par exemple, Jannie Haek (administrateur délégué de la SNCB). C’est trop peu. Je trouve que les politiciens dirigeants pourraient gagner plus. » Ceux qui disent sans cesse que les coûts salariaux sont trop importants n’ont visiblement aucun problème avec le fait que leurs propres coûts salariaux crèvent le plafond.
Le SP.a qui, par l’intermédiaire de son porte-parole Frank Vandenbroucke, a ouvert l’attaque sur les salaires des travailleurs et qui, pour la tantième fois, a donc ridiculisé ces partenaires « priviligiés » à la FGTB, essaye de mettre le professeur dans un coin « extrème-libéral », selon la stratégie de Vande Lanotte durant les actions contre le Pacte des Générations qui avait déclaré que celui qui se détourne de la « gauche » (en parlant du SPa !) se tourne vers la droite. Vandenbroucke n’a pas trouvé mieux que d’avouer que la sécurité sociale a été dépouillée pour faire baisser les coûts salariaux. « De plus, ces dernières années, on a appliqué des diminutions de charges monumentales, entre autre avec de l’argent de la sécurité sociale. Ce n’était pas destiné aux augmentations salariales, mais pour la compétitivité. » Cette dernière décennie, le pouvoir d’achat de la majorité des travailleurs a par contre baissé, donc l’argent n’a certainement pas disparu dans les poches des travailleurs, mais dans ceux des actionnaires des entreprises, qui n’ont pas utilisés les diminutions de charges pour employer des travailleurs supplémentaires, mais pour augmenter leurs profits. La FEB dit par contre que « ce que De Grauwe dit est plus extrème que ce que déclarent les gens de la gauche du débat. » Plus extrème que Frank Vandenbroucke ? Il faut le faire !
Il est clair que les partis bourgeois et les organisations d’employeurs sont emmerdés par la déclaration du professeur. Car cette déclaration vient à un moment où le gouvernement essaye d’imposer la modération syndicale aux syndicats en préparation des négociations interprofessionnels prochaines en essayant de venir à la conclusion d’un accord-cadre. Le but est de faire diminuer les salaires bruts sans (immédiatement) toucher aux salaires nets en diminuant aussi les impôts. Le problème, c’est qu’avec cela la baisse des revenus de l’Etat va finalement quand même être mise sur le dos des travailleurs par une augmentation des impôts et la diminution des allocations ou des services sociaux.
Ceux qui reprochent aux syndicats d’être irresponsables et de penser à court terme, n’ont pas de problèmes pour vider les caisses de la sécurité sociale pour temporairement satisfaire la soif de profits des patrons. Si même un top-économe libéral, collaborateur régulier du Financial Times, dit que les coûts salariaux ne sont pas un problème en Belgique et que tout cela va dans le sens d’un agenda «caché » de la FEB pour faire augmenter encore les profits de leurs membres, il est clair que les syndicats ne peuvent pas concéder le moindre pouce aux gouvernement et employeurs.
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SOCIALISME 2006. Samedi – dimanche 22 – 23 avril. WEEKEND DE DÉBATS ET DE DISCUSSIONS
SOCIALISME 2006. Samedi – dimanche 22 – 23 avril
> Tract en PDF
LUTTONS POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALISTE!
Même l’évêque de Liège et l’évêque auxiliaire de Namur ont déclaré à l’occasion du licenciement de dizaines de personnes suite à la délocalisation de l’entreprise brassicole – et surtout “bénéficole” – Inbev-Jupille: “Si la logique fi nancière cause tant de souffrances, si les lois économiques font fi de l’homme, elles sont inhumaines et il faut les changer”.
Si leurs propos sont évidemment empreints de charité chrétienne – alors que nous sommes partisans d’une approche structurelle des problèmes sociaux – ils n’en sont pas moins signifi catifs. Ils expriment le sentiment général de milliers de travailleurs: laissés sur le bas-côté et sans alternative. Les banques et les entreprises engrangent des profi ts records, les managers empochent des salaires exorbitants, mais on nous bassine sans cesse les oreilles avec la modération salariale, la flexibilité et la casse des pensions et de la Sécurité sociale.
Socialisme 2006 a pour enjeu la lutte contre le système qui génère de telles situations. Des jeunes et des travailleurs s’y réuniront pour échanger les expériences de lutte. Vous y aurez l’occasion de découvrir en quoi consiste le marxisme. Par-dessus tout, nous pourrons y discuter en long et en large d’une alternative au capitalisme.
CONCERT DE PROTESTATIONS MONDIAL CONTRE LE NÉO-LIBÉRALISME
Voici un aperçu du programme de Socialisme 2006 sur la situation internationale avec des informations et des analyses de première main. MAS/LSP fait en effet partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) qui a des sections dans 35 pays.
AMÉRIQUE LATINE
La résistance au néo-libéralisme y est la plus avancée. La politique de privatisation et de libéralisation a condamné un tiers des 400 millions de Latino-Américains à l’extrême pauvreté. Des luttes d’ampleur et des mouvements révolutionnaires pour une autre politique, une politique plus sociale, ont balayé des présidents et/ou des gouvernements de droite, et leur ont substitué des dirigeants de gauche. A Socialisme 2006, on se penchera sur le “Socialisme du 21ème siècle” de Chavez au Venezuela ainsi que sur la politique de “nationalisation du gaz” de Morales en Bolivie.
La vie de millions de gens s’en trouvera-t-elle améliorée substantiellement ou faudra-t-il une rupture fondamentale avec le capitalisme? Quel est le rôle dévolu à la classe ouvrière et aux paysans pauvres dans la réalisation d’une société socialiste?
ISRAËL/PALESTINE
La politique de “diviser-pour-mieux-régner” du capital y a dressé deux groupes nationaux l’un contre l’autre jusqu’à en faire des ennemis farouches. Seul l’establishment y trouve son compte. Les séismes politiques qui ont ébranlé les deux camps ces derniers mois sont l’expression d’un désir ardent de changement de la part des populations de la région. Mais l’absence d’une alternative socialiste aux partis nationalistes et religieux se fait cruellement sentir. Quelle issue le MAS/LSP, le CIO et ses sections entrevoient-ils à l’impasse dans cette région?
PAKISTAN
Les témoignages occulaires du Forum social mondial au Pakistan de membres du MAS/LSP et du CIO constitueront sans aucun doute le point d’orgue du week-end. Là plus qu’ailleurs, le capitalisme a mené à une société brutale où la pauvreté et la misère sont le lot quotidien du plus grand nombre. Le CIO a des sections au Pakistan, au Cachemire, en Inde et à Sri-Lanka.
Ils ont observé caméra à l’épaule les conditions dans lesquelles les travailleurs et les jeunes doivent vivre et travailler ainsi que les campagnes que nos membres ont menées contre la privatisation du secteur des télécommunications au Pakistan et lors du tremblement de terre qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de sans-abris il y a quelques mois. Ils en donneront un rapport vivant à Socialisme 2006. Il y aura des ateliers sur la Chine, la guerre en Irak ainsi que sur la situation en France. Notre organisation soeur française y donnera de plus amples informations sur le mouvement de protestation des étudiants contre les contrats à statut précaire pour les jeunes.
EUROPE: MOUVEMENTS D’AMPLEUR ET GRÈVES GÉNÉRALES
Depuis le NON franc et massif à la Constitution européenne néo-libérale exprimé lors des référendums en France et aux Pays-Bas, l’appel à une politique plus sociale se fait de plus en plus pressant. Le mouvement de grève dans le secteur public en Allemagne, le plus grand depuis 14 ans, et le succès du WASG et du Parti de Gauche en sont des expressions on ne peut plus claires. On a voté clairement à gauche lors des dernières élections communales aux Pays-Bas. Tous les partis gouvernementaux ont perdu au profit du PVDA social-démocrate et du SP de gauche. Après une explosion de colère justifi ée bien qu’aveugle dans les banlieues, un mouvement contre les atteintes à la sécurité d’emploi des jeunes prend de l’ampleur en France; la politique antisociale de Berlusconi s’est de nouveau heurtée à une grève d’ampleur en Italie.
La combativité y est, mais quelle est l’alternative? De nouveaux partis de gauche ont vu le jour dans différents pays. Quelles sont leurs possibilités? Quelles leçons pouvons-nous d’ores et déjà en tirer?
A Socialisme 2006, des membres de nos sections en Allemagne, aux Pays-Bas et en France témoigneront ainsi que des membres du MAS/LSP qui ont participé aux dernières manifestations contre la guerre en Italie.
LA RÉSISTANCE EN BELGIQUE: CONTRE LE PACTE DES GÉNÉRATIONS ET DEMAIN CONTRE LE PACTE DE COMPÉTITIVITÉ
La fin de l’année passée a été émaillée de mouvements d’ampleur en Belgique également. La manifestation syndicale en décembre 2004 n’avait été que le prélude à un mouvement de tout autre ampleur avec les grèves générales contre le Pacte des Générations.
SAMEDI SOIR: UN NOUVEAU PARTI DES TRAVAILLEURS EN BELGIQUE, MEETING AVEC LE WASG, JEF SLEECKX, …
De ce mouvement a jailli l’idée de démarrer ici aussi un mouvement pour un parti résolument opposé au néo-libéralisme, un parti créé par et pour les travailleurs. Ce projet est en même temps le thème du débat principal du samedi soir avec notamment Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP, aujourd’hui figure de proue du mouvement pour un nouveau parti des travailleurs; Eric Byl, secrétaire général du MAS/LSP; un orateur du WASG allemand; …
LE TRAVAIL JEUNES DU MAS/LSP
Venez nombreux à nos ateliers sur les campagnes contre:
LES ÉCONOMIES DANS L’ENSEIGNEMENT:
Le nouveau décret de financement du Ministre de l’Enseignement flamand Frank Vandenbroucke prévoit des coupes sombres dans l’enseignement supérieur, avec des conséquences catastrophiques pour le personnel et les étudiants. Il essaye de dresser les différents instituts d’enseignement les uns contre les autres. Les droits d’inscription pourraient atteindre les 25.000 euros tandis que l’offre d’enseignement serait considérablement réduite. Etudiants de Gauche actifs, en collaboration avec la délégation CGSP de la VUB, a démarré une campagne pour unifier dans la lutte les étudiants et le personnel de tous les instituts et établissements d’enseignement.
LA GUERRE: 3 ANS DE GUERRE EN IRAK
La guerre “pour la démocratie et contre le terrorisme” n’a été qu’une guerre coloniale brutale pour le contrôle d’une des principales réserves de pétrole au monde. Résultat: mort et misère pour des millions d’Irakiens, un pays au bord de la guerre civile, des économies sur le dos des travailleurs américains et de leurs familles pour financer cette aventure guerrière. Résistance Internationale continue d’organiser la résistance contre cette occupation brutale et exige le retrait de toutes les troupes. Seule une politique socialiste est à même d’unifi er les différents groupes nationaux et confessionnels dans la lutte pour une société où les richesses sont entre les mains de la collectivité. Les troupes et les multinationales n’y ont pas leur place!
LE RACISME ET TOUTE FORME DE DISCRIMINATION
Les économies mènent à toujours plus de misère sociale. Le chômage par manque d’emplois, les marchands de sommeil par manque de logements sociaux, les atteintes à nos salaires et à notre sécurité sociale pour étancher la soif de profi ts du patronat… sont les véritables causes du racisme, de l’homophobie et du sexisme. Les politiciens et le patronat essayent d’éluder leurs responsabilités en faisant de grands discours sur la société multiculturelle et les droits égaux. Blokbuster, notre campagne anti-raciste, et la commission femmes du MAS/LSP ont accumulé des années d’expérience dans le domaine de l’anti-racisme et de l’antisexisme qu’ils veulent partager avec vous pour pouvoir mener avec succès la lutte contre toute forme de discrimination et de politique de “diviser-pour-mieuxrégner”.
PRATIQUE ET THÉORIE DU MARXISME
LE SOCIALISME: SCIENCE OU UTOPIE?
Le MAS/LSP et l’organisation internationale à laquelle nous appartenons, loin d’être des spectateurs au balcon, participent activement aux mouvements réels. Nous ne nous contentons pas de rêver d’une société meilleure, nous mettons tout en oeuvre pour qu’elle devienne réalité.
Pour nous, le socialisme n’est pas qu’ »une bonne idée », mais la seule réponse à la contradiction entre ce système archaïque, le capitalisme, et le développement de la science et de la technique qui a déjà depuis longtemps dépassé les limites de ce système. N’en déplaise à ceux qui prétendent le contraire, nous constatons chaque jour la montée de la lutte des classes.
Le MAS/LSP intervient consciemment dans ce processus pour aider cette lutte à aboutir à sa conclusion logique: une société où la production est au service de l’homme en lieu et place de cette société-ci où l’homme n’est qu’un prolongement de la production.
RÉFORMISME OU RÉVOLUTION?
Ou comment la lutte pour de meilleurs salaires et conditions de travail et de vie débouche sur une lutte pour une autre société. Cette discussion n’est pas nouvelle dans le mouvement ouvrier. Rosa Luxemburg a écrit à la fin du 19ème siècle sa brochure: “réforme sociale ou révolution?”. Les réformes importantes, imposées par la lutte, ont renforcé pendant toute une période l’illusion qu’on pouvait réformer le capitalisme. Aujourd’hui nous connaissons un retour de balancier. Les travailleurs et les jeunes sont de plus en plus nombreux à remettre en cause le capitalisme en tant que tel. L’offensive généralisée contre nos salaires, les services publics et les conditions de travail n’y est pas étrangère. Nombre de gens voient leur vie régresser au lieu de progresser. Et ce malgré l’énorme développement de la technologie, de la science et de la richesse. D’autres introductions plus théoriques au marxisme porteront sur la théorie de la révolution permanente de Trotsky et sur l’économie planifi ée face à l’économie de marché.
Infos
DATE: samedi 22 et dimanche 23 avril 2006 | LIEU: Van Den Heuvelinstituut (VHI), Dekenstraat 2, 3000 Louvain | INSCRIPTIONS ET INFO: tél. 02/345.61.81 ou e-mail socialisme2006@socialisme.be / site Internet: www.socialisme.be | PRIX D’ENTRÉE: 25 euros pour les lycéens/étudiants/sans-emplois, 35 euros pour les actifs / participation, repas chauds, logement sont compris dans le prix / crèche sur demande | PROGRAMME DU SAMEDI: Meeting d’ouverture de 10.00 à 12.00 – Ateliers de 16.30 à 19.00 – Débat principal à 20.00: “Pour un nouveau parti des travailleurs!” – Tout de suite après: Bar & fête à partir de 22.00 | DIMANCHE: Meeting de 10.00 à 12.00 – Ateliers de 13.30 à 16.00 – Meeting de clôture | POUR LE PROGRAMME COMPLET: téléphoner au 02/345.61.81 ou consulter notre site Internet
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Socialisme 2006. Week-end de débats et de discussions. 22-23 avril, Louvain
Comment y arriver?
A partir de la gare, tu prend la rue Maria-Theresiastraat, et aprés la sixième à gauche (il faut passer la Justius Lipsiusstraat, la Jozef II straat, la Bogaardenstraat, la blijde Inkomststraat et la Tiensestraat). Dans la Dekenstraaet c’est directement sur le côté droit.
PROGRAMME – SAMEDI 22 AVRIL
MEETING D’OUVERTURE de 10h00 à 12h00: Le capitalisme signifi e la pauvreté, le chômage, l’instabilité et la guerre. Nous luttons pour le socialisme.
ATELIERS de 13h30 à 16h00: • Le Pacte de générations: ceux qui peuvent arrêter la société, peuvent également la changer! Comment reconquérir nos syndicats? • Comment une économie planifi ée peut-elle fonctionner aujourd’hui? • Espagne 1936: pourquoi parlent “t’ils” d’une guerre civile et parlons “nous” d’une révolution? • La Chine devient-elle la nouvelle superpuissance mondiale? Quel impact la croissance de la Chine a t’elle sur les relations mondiales? • Ensemble nous sommes plus forts. Pourquoi et comment les socialistes luttent contre le racisme, le sexisme et l’homophobie? • Israël/Palestine: seul le socialisme peut créer les conditions pour une société paisible
ATELIERS de 16h30 à 19h00: • La lutte pour un enseignement de qualité. Un plan d’action et un programme contre les coupes d’austérité du ministre fl amand de l’enseignement Frank Vandenbroucke • Histoire du socialisme: du socialisme utopique au socialisme scientifi que • Révolution dans “le tiers monde”. Qu’est-ce que la théorie de la révolution permanente? • Anti-néolibéralisme en Amérique latine et la lutte pour le socialisme • Proposition de débat: Comment mener la lutte contre l’extrême-droite en Belgique? • Le nouveau parti de gauche (WASG) en Allemagne est devant un choix. S’intégrer dans le système capitaliste ou défendre un programme socialiste. Un témoignage de Lucy Redler, récemment élue dans la direction du WASG de Berlin.
DÉBAT PRINCIPAL SAMEDI SOIR À 20H00
ABVV/FGTB: il faut rompre avec le PS/SP.a – CSC/ACV: il faut rompre avec le CD&V – Les travailleurs ont besoin de leur propre parti! • Eric Byl du MAS (Mouvement p/u Alternative Socialiste): un nouveau parti des travailleurs est possible • Jef Sleeckx, parlemenaire du SP.a pendant de longues année et maintenant en opposition contre le pacte des générations et le cours libéral du SP.a • Des délégués de la pétrochimie d’Anvers • La FGTB • Lucy Redler du WASG Berlin
BAR ET FÊTE DE CLOTURE
à partir de 22 heures
PROGRAMME – DIMANCHE 23 AVRIL
MEETINGS de 10h00 à 12h00: • Témoignage: participation au Forum Social Mondial à Karachi (Pakistan) • Proposition de débat entre ECOLO et le MAS: Une politique énergétique socialiste: pouvons-nous atteindre un standart de vie pour tous sans détruire la planète? Quelles sont les alternatives au pétrole? L’énergie nucléaire apporte t’elle une solution?
ATELIERS de 13h30 à 16h00: • Syndicalistes contre le racisme. Comment pouvons-nous construire Blokbuster à l’intérieur des syndicats? • Les travailleurs immigrés en résistance contre le néolibéralisme • Préparation à une année de surenchères communautaires: quel programme défend le MAS/LSP? • Réformisme ou révolution (Rosa Luxemburg) – un argumentaire pour un parti socialiste révolutionnaire ici et maintenant • Le spectre du Vietnam plane sur les USA. Quelle est l’ampleur du bourbier en Irak? Où en est le mouvement anti-guerre? • Proposition: Le MAS en débat avec le PTB: La Chine est-elle sur la voie du socialisme ou du Capitalisme? • La France après les émeutes dans les banlieues
MEETING DE CLÔTURE: La transformation socialiste de la société. Sur la nécessité d’un programme, d’une organisation et d’une stratégie: un parti révolutionnaire.
Info pratique
PRIX: 25€ pour les écoliers/étudiants/non-travailleurs, 35€ pour travailleurs la participation pour la nuitée et la nourriture est comprise dans le prix
ADRESSE: Van Den Heuvelinstituut (VHI), Dekenstraat 2, Louvain
INSCRIPTIONS ET INFO: tél. 02/345.61.81. socialisme2006@socialisme.be
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Vers des élections anticipées et une coalition rouge-romaine? Il faut un programme de rupture avec le néo-libéralisme!
Une troisième défaite, après le psychodrame autour de DHL et la courbe rentrante sur la scission de BHV, signifierait la fin de Verhofstadt II. Les véritables défis sont pourtant encore devant lui: le débat sur les fins de carrière et des exercices budgétaires périlleux pour 2006 et 2007. Tailler dans notre système social et couvrir le patronat de cadeaux…. Verhofstadt voudrait bien, mais il faudrait pour ça que le sommet syndical tienne sa base en main. Une coalition rouge-romaine y arriverait mieux que le panier de crabes du VLD et du MR. Celui qui attend d’une coalition rouge-romaine une rupture avec la politique néo-libérale en sera pour ses frais.
Eric Byl
En inscrivant la “scission immédiate et sans contrepartie de BHV” dans l’accord de gouvernement flamand, les partis flamands s’étaient lié les mains au niveau fédéral. Les Francophones considèrent la scission comme une atteinte à leurs droits démocratiques. En revanche, les Flamands voient dans la non-scission une tentative de franciser le territoire flamand. On ne sort pas d’une telle impasse avec des mesures unilatérales, encore moins dans un contexte d’économies néo-libérales. Ce n’était pas le problème de Leterme. Il a lâché la bride à ses roquets De Crem, Van Rompuy et De Wever. Ils s’en sont donné à coeur joie. Le but était de pousser à la démission un Verhofstadt affaibli par DHL et le vaudeville du VLD sur le droit de vote des immigrés, le cordon sanitaire et les élections présidentielles.
Le superministre flamand Frank Vandenbroucke, auteur de la chasse aux chômeurs, a senti que la fin était proche; c’est pourquoi il plaide depuis des mois pour une tripartite. Cela fait des années que le SP.a, le VLD et le MR s’entendent commes larrons en foire pour appliquer un dur programme néo-libéral à nos dépens. Vande Lanotte s’apprête à brader la SNCB et La Poste à ses copains du privé. Vanden Bossche peut annoncer sourire aux lèvres qu’elle veut dorénavant sanctionner les prépensionnés. Ils chargent le PS de tous les maux parce qu’il veut couvrir tout ce qui précède d’un vernis social. Vandenbroucke comprend bien que le SP.a serait mal desservi dans une coalition rouge-romaine. Le PS a déjà évincé le MR au profit du CDh aux niveaux régional et communautaire. Si Leterme et Di Rupo devaient s’entendre, le SP.a pourrait devenir le nouveau petit poucet du gouvernement. Vandenbroucke a dû se dire “mieux vaut une coalition à 6 qu’à 4”.
Le 1 mai a vu le PS, la FGTB et la CSC se quereller avec le SP.a sur la Cotisation sociale généralisée (CSG). La FGTB flamande a fait le gros dos. En revanche, la CSC a mis Leterme en garde contre un cours trop libéral. L’avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il ne faut pas chercher ailleurs l’ouverture du CD&V à l’idée d’une CSG. Cela pourrait servir de monnaie d’échange pour BHV. Le MAS n’était pas d’accord avec ceux qui prédisaient la chute du gouvernement en mai et des élections anticipées. Cela aurait enterré le débat sur les fins de carrière et le budget 2006. La montée du CD&V au gouvernement, avec la CSG et une solution pour BHV qu’on puisse présenter comme une scission, nous semblait plus plausible que des élections.
Cela n’a finalement pas eu lieu. Verhofstadt a surpris tout le monde en reportant une solution pour BHV à 2007. Il sauvait ainsi provisoirement son gouvernement et son poste de Premier Ministre. Résultat: le VLD se traîne à 16% dans les sondages. Dans ces conditions, mener à bien le débat sur les fins de carrière et réaliser 4,6 milliards d’euros d’économies revient à danser sur la corde raide. Le PS n’a pas tellement envie de prolonger indéfiniment la vie d’un tel gouvernement. Cela donne un éclairage particulier à la proposition de Demotte sur le financement de la sécurité sociale. C’est bien à tort que le patronat l’a brocardée comme “un retour à l’économie planifiée” et du “communisme”. Plutôt qu’une véritable proposition de Demotte, il faut y voir un avertissement à Verhofstadt. Verhofstadt en sera peut-être réduit à annoncer la chute du gouvernement en octobre et à organiser des élections.
Leterme a entre-temps remis leur laisse à ses roquets De Crem et Van Rompuy. De Wever a de nouveau retiré son projet de cartel bleu-romain (CD&V/NV-A + VLD) pour les élections communales de 2006 à Anvers. Officiellement “parce que le VLD a bradé la Flandre”, en réalité parce qu’une coalition rouge-romaine se profile à l’horizon. Leterme se dit désormais partisan d’un fédéralisme “responsable”. Di Rupo se dit soudain prêt à discuter entre gens raisonnables et, qui sait, peut-être à scinder BHV avant 2007. Des élections suivies de la formation d’une coalition rouge-romaine d’ici la fin de l’année sont donc le scénario le plus probable. Verhofstadt n’a plus qu’à espérer que les syndicats n’opposeront aucune résistance à la casse du système des pensions et aux coupes sombres dans les dépenses pour 2006. La CSC a pourtant déjà menacé d’une grève générale en faisant référence aux grèves du vendredi de 1977.
Une coalition rouge-romaine ne manquera pourtant pas de poursuivre la politique néo-libérale. Le MAS est convaincu que nombre de familles de travailleurs en ont plus qu’assez de cette politique. En témoignent les référendums sur la Constitution européenne et la bonne tenue dans les sondages du nouveau Parti de Gauche en Allemagne. Le MAS veut tester ici aussi un programme qui rompe avec le néo-libéralisme. Nous sommes prêts à collaborer avec d’éventuels partenaires qui soient prêts à défendre avec nous un tel programme.
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Di Rupo et Stevaert: une rhétorique de gauche doit cacher la politique de droite
Frank Vandenbroucke pour l’emploi à la Marche des Jeunes ; Di Rupo et Stevaert contre la directive de Bolkestein et pour l’inscription dans la Constitution des droits sociaux ; attaque frontale de Demotte contre l’industrie pharmaceutique… La social-démocratie virerait-elle à gauche ? Un seul coup d’œil sur la réalité balaie cette illusion.
Anja Deschoemacker
Que Frank Vandenbroucke ose se montrer à la Marche des Jeunes signifie soit qu’il ne comprend pas le sens de cette manifestation, soit qu’il n’est qu’un crâneur arrogant. Grâce à lui, les allocations de chômage de centaines de jeunes ont déjà été suspendues et on dit aux jeunes mères célibataires lors de leur contrôle à l’ONEm que se plaindre de la difficulté de trouver une crèche est un signe de mauvaise volonté dans la recherche d’emploi!
Qu’ont pensé les postiers des déclarations de Di Rupo et Stevaert contre Bolkestein ? En effet, dans le même temps, Vande Lanotte ferme 500 bureaux de poste après avoir déjà imposé, à travers « Géoroute », un rythme de travail infernal. Quant aux ex-travailleurs licenciés à Belgacom, ils doivent encore vivement se rappeler que le ministre responsable de la privatisation – et du bain de sang social l’accompagnant – était Di Rupo. Les sociaux-démocrates sont les meilleurs dans l’application d’un programme d’austérité parce qu’ils abusent de leurs liens avec la direction syndicale.
De l’”attaque frontale” contre l’industrie pharmaceutique de Demotte il ne reste plus grand chose : tout juste l’application du « modèle kiwi » aux médicaments génériques.
Et en définitive, l’inscription des droits sociaux dans la Constitution est-elle crédible ? Il faut pour cela une majorité de deux tiers, ce que la social-démocratie n’a pas, même avec les verts. Ce n’est donc qu’une proposition gratuite, qui n’a pas pour but d’être efficace, mais de permettre à la social-democratie de se profiler comme « sociale ». La Constitution nous garanti le droit au travail? Nous voilà bien avancé, tout comme le million de sans-emplois. Les droits ne sont que des mots sur papier si on ne prévoit pas les moyens nécessaires pour les réaliser. Et cela, la social-democratie ne le fait pas – au contraire elle suit une politique budgetaire stricte qui ne garantit en réalité que le droit de faire des profits.
Le but est clairement de jeter de la poudre aux yeux. Entre-temps l’attaque suivante est préparée: celle contre nos pensions. Une rhétorique de gauche, combinée au charmant sourire de Di Rupo et aux bons mots de Stevaert, seront l’emballage de cette attaque.
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19 mars: manifestation de masse réussie à Bruxelles
Ce 19 mars, Bruxelles a accueilli une masse de manifestants. Trois manifestations se sont rassemblées en une énorme manif avec 80.000 participants provenant de toute l’Europe. La manifestation montrait la force de la mobilisation européenne, la radicalisation et la volonté d’action croissantes à la base, mais aussi le manque d’un instrument politique, ce qui permit aux partis traditionnels d’être présents.
Nikei De Pooter
La Marche des Jeunes était à la tête de la manifestation. Là se trouvaient à peu près 2000 jeunes. Notre délégation comprenait à peu près 300 travailleurs et jeunes, avec également la présence de camarades des Pays-Bas, de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Ce n’était pas une coïncidence si les plus grandes délégations à la Marche des Jeunes étaient les délégations politiques radicales. Les Jeunes FGTB et CSC étaient présents avec des camions de carnaval et avec une musique assourdissante, mais ils n’ont pas réussi à faire marcher plus de quelques dizaines de jeunes dans leurs délégations.
Nous avions discuté avec eux dans le courant de la campagne sur le type de Marche qu’il fallait. Selon eux, les jeunes ne s’intéres-sent pas à une marche combative, mais plutôt à une sorte de love-parade. Cela s’exprimait aussi dans le logo infantile des Power rangers sur l’affiche de mobilisation. Ils ont tenté d’éviter que la Marche des Jeunes ne se profile comme radicale. Leur argument était qu’une marche « trop radicale » ferait peur aux jeunes et qu’un programme vague et large permettait à une grande variété d’organisation de participer.
Cette stratégie allait tellement loin que les différents partis gouvernementaux n’étaient pas seulement sur l’affiche, mais participaient réellement à la Marche. Le CD&V en donnant un tonneau de bière gratuit sur un bar mobile, le N-VA en buvant le tonneau. Animo, les jeunes du SP.A, ont réussi à faire porter leur banderole par le « ministre de la chasse aux chômeurs » Frank Vandenbroucke. Notre délégation disait bienvenue à tous ces types avec le slogan « néoliberalen = dikke asocialen ! » (néo-libéraux = gros asociaux)
Le MAS a mis la Marche des Jeunes sur l’agenda. Nous avons mené une campagne pendant des mois. Pour nous, l’important n’était pas seulement la manif elle-même, mais aussi la construction d’une relation de force à la base. Ces derniers mois, nous avons augmenté notre présence aux bureaux de pointage et y avons obtenu un soutien grandissant, bien que souvent passif. Nous avons utilisé l’occasion de construire une présence plus large dans les entreprises. Dans ce travail il était important de présenter un programme d’unification des mouvements de lutte et de proposer une initiative concrète. Ce fut chose faite avec la Marche des Jeunes.
Pour nous, la campagne était réussie. Nous avons formé une délégation combative, vendu plus de 500 exemplaires de notre journal et 100 exemplaires des journaux d’autres sections du CIO (notre internationale) et nous avons récolté 400 euros de fonds de lutte. La Marche des Jeunes est peut-être venue trop tôt ; la volonté de transformer le mécontentement large mais passif contre le chômage croissant, la flexibilité, le travail interim,… en une opposition active est toujours limitée. Mais après la manifestation contre l’accord interprofessionnel en décembre et les actions dans divers secteurs (le non-marchand, Splintex, le secteur d’alimentation,…) la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) venait à un excellent moment. Puisque pour nous cette Marche n’a jamais été vue comme une fin en soi, mais comme une occasion de mettre à l’agenda la nécessité de construire une opposition de gauche dans les syndicats et la nécessité d’un instrument politique. Leen Pontezeele des Jeunes CSC a déclaré dans les médias que pour elle cette Marche des Jeunes n’était qu’un premier. Nous sommes ravis de ce point de vue et faisons appel à tous pour faire une évaluation ensemble, pour ensuite retourner sur le terrain et commencer à construire une nouvelle Marche des Jeunes !
CGT et FNV: délégations combatives
La CES manifestait contre la directive-Bolkestein (sur la libéralisation des services) et il y avait aussi la manif du FSE (Forum Social Européen). Dans la manif de la CES, les délégations de la CGT (France) et du FNV (Pays-Bas) se sont fait remarquer. La CGT avait à peu près 30.000 membres présents dans sa délégation, et celle du FNV comprenait aussi des milliers de travailleurs. La CGT se profilait contre la constitution européenne, sur laquelle un referendum est organisé en France. La mobilisation contre la constitution européenne montre une rage et une combativité crois-sante contre la politique néo-libérale de l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence si les délégations de la CGT et du FNV étaient les plus grandes. Dans les deux pays, il y a un processus de radicalisation qui se développe contre les attaques antisociales du gouvernement et du patronat.
La délégation du FSE était plus limitée. Quelques milliers de membres des différents “mouvements sociaux” manifestaient. Il est pour eux d’une importance cruciale de se retrouver dans la classe ouvrière.
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Le gouvernement et le patronat veulent dévaliser les pensions
A lire: 50 mensonges sur le vieillisement
"Tous les gouvernants ébauchent déjà des scénarios catastrophes pour décrire notre avenir démographique… Le moment fatidique est déjà fixé: 2010. La génération du baby-boom d’après-guerre arrivera alors officiellement à l’âge de la retraite et la population active commencera à décliner». Citation de Gilbert De Swert, le chef du service d’étude de la CSC. Pour les syndicalistes et les socialistes, ce livre est une mine d’informations et nous ne pouvons que le recommander chaudement à nos lecteurs. Mais on y cherchera en vain des alternatives et des perspectives de lutte.
Anja Deschoemacker
Briser le mythe !
On entretient savamment un climat d’angoisse depuis des années. Un ministre après l’autre entonne le même refrain: une fois que la génération du baby-boom sera partie à la retraite, les pensions deviendront impayables. De Swert prend le contrepied de ce qu’il nomme le «simplisme» sur la question du vieillissement qui tient lieu de vérité pour nombre de politiciens et «d’experts».
Il répond aux 50 mensonges qui résonnent de partout. Un exemple: faut-il redouter un manque de main d’œuvre? Si c’était vrai, ce serait une « bénédiction » pour les salariés: la pression continuelle à la baisse sur les salaires et les conditions de travail serait stoppée net. Mais s’il est vrai que la population en âge de travailler (16-64 ans) baissera après 2010, le nombre de gens réellement actifs ne baissera pas pour autant. Il n’y a que 60% de la population en âge de travailler qui travaille à l’heure actuelle contre 2,8 millions qui n’ont pas d’emploi. « De plus, cette population active ne diminue que lentement à partir de 2011 pour perdre 375.000 unités en 2030. 375.000 – c’est moins que le nombre de chômeurs complets indemnisés aujourd’hui».
De Swert s’inscrit en faux contre une scission communau-taire de la Sécurité sociale. Il ramène les prépensions à leurs justes proportions : «seuls 5,9% des personnes entre 50 et 65 ans étaient en prépension en 2003». Il enfonce le clou: non seulement «les prépensions ne sont pas ‘impayables’», mais elles sont «la formule de fin de carrière anticipée la moins coûteuse pour la Sécurité sociale». D’autres formules coûtent moins cher aux patrons, mais alors c’est nous qui payons la note.
De Swert démasque les politiciens et leurs «spécialistes» de service. Leurs propres perspectives de croissance économique, d’évolution démographique, d’augmentation de la productivité démentent l’assertion que les pensions deviendraient «impayables». C’est donc un mensonge délibéré. Tous les partis en prennent pour leur grade; seul le PS d’Elio Di Rupo et sa proposition de cotisation sociale généralisée trouvent grâce à ses yeux.
Que faut-il faire alors ?
Le livre laisse cette question sans réponse satisfaisante. De Swert plaide pour une hausse accrue de la productivité, mais aussi pour le développement du secteur non-marchand, ce qui ferait augmenter le taux d’emploi global. D’accord, mais si on ne désigne pas la force politique ou sociale qui peut réaliser tout ça, on reste au stade de l’utopie.
Il s’égare définitivement en terrain mouvant lorsqu’il développe ses propositions alternatives. La CSC plaide ainsi depuis longtemps pour la scission des soins de santé entre un pilier basé sur les revenus du travail et un pilier basé sur un financement alternatif. En proposant de faire financer ce deuxième pilier « alternatif » par la CSG de Di Rupo, De Swert se rallie en fin de compte au discours qui veut que la baisse des charges salariales soit une bonne chose.
D’après nous, De Swert ouvre la boîte de Pandore avec ses propositions alternatives. Bien que le système de sécurité sociale comporte pas mal de failles – et le bas niveau des allocations n’en est pas la moindre – nous pensons que c’est une lourde erreur d’ouvrir aujourd’hui le débat là-dessus avec le gouvernement et le patronat. Les syndicats devraient refuser résolument de participer à des négociations sur la problématique des fins de carrière. Dans les circonstances actuelles, toute négociation ne peut porter que sur les modalités de la régression sociale.
Il vaudrait mieux se préparer à une campagne de grande ampleur en direction des travailleurs, des aînés et des jeunes pour mener la lutte contre la régression sociale. Les classes ouvrières française et italienne ont démontré à plusieurs reprises ces dernières années que la lutte pouvait donner un coup d’arrêt à l’offensive contre les pensions.
En effet, les pensions ne sont pas tant menacées par l’évolution démographique, comme l’explique magistralement De Swert, que par l’offensive du patronat. Et si cette offensive est à l’œuvre, c’est parce que l’économie se trouve dans une période prolongée de dépression où la surproduction affecte à peu près tous les secteurs de l’industrie et où le taux de profit baisse à long terme, ce qui pousse les patrons à multiplier les restructurations et les fermetures.
Le système de sécurité sociale s’est construit dans la plus longue période de croissance économique de l’histoire moderne. La reconstruction de l’Europe a mené à une situation de plein emploi où la classe ouvrière – grâce notamment à la forte tension du marché du travail et à l’existence d’une alternative, toute déformée qu’elle fût, sous la forme du Bloc de l’Est stalinien – a pu imposer aux patrons de substantielles améliorations de leur niveau de vie. Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de marge pour les concessions. Sur le plan politique, la classe ouvrière est aussi affaiblie par une baisse de la conscience de classe, qui découle surtout de la chute du stalinisme, et par le changement de la nature de classe de la social-démocratie.
De Swert parle comme s’il y avait une majorité politique pour soutenir ses propositions. Mais où cela donc? Le SP.a ne vaut plus la peine qu’on s’y attarde après les propositions de Frank Vandenbroucke et de Johan Vande Lanotte. Mais même le PS est davantage préoccupé par la façon dont il peut vendre la régression sociale sans trop de casse électorale que par la lutte contre elle. Et qu’en est-il du CD&V ? Dans la période d’après-guerre, le PSC/CVP était un «parti populaire» de masse où il fallait tenir compte d’une puissante aile ouvrière. La CSC a obtenu toutes sortes de petites concessions pour éviter la conquête d’acquis plus fondamentaux par une classe ouvrière consciente de sa puissance sociale. Cette période est révolue elle aussi.
Aucune discussion sur un aspect important de l’Etat providence ne peut faire indéfiniment l’impasse sur la question de savoir avec quels instruments nous allons pouvoir défendre nos acquis. De Swert ne pose même pas cette question. Et le mal ne serait pas si grand si la CSC n’était pas une force importante. La prédisposition à la négociation dont fait preuve la direction de la CSC ne peut mener qu’à lâcher une fois de plus la proie pour l’ombre.
De Swert démonte les mythes l’un après l’autre, il faut lui rendre ce qui lui revient. Mais le rôle du syndicat est de défendre les intérêts de la classe ouvrière, non seulement en paroles, mais aussi en élaborant une stratégie et un plan d’action. Et c’est là que le bât blesse dans le chef de la direction de la CSC comme de la FGTB. Si les franges les plus combatives des deux syndicats ne commencent pas à s’organiser pour faire de leurs organisations des organes combatifs et démocratiques, les pensions seront alors vraiment en danger.