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  • IRAK: Le fantôme du Vietnam revient hanter Bush

    Le 30 juin est la date retenue pour le passage symbolique du pouvoir en Irak à une nouvelle autorité. Ce changement sera évidemment de pure façade: une autorité non élue et choisie par l’occupant américain sera remplacé par une nouvelle autorité… non élue et choisie par l’occupant américain. Mais, demain comme hier , le pouvoir réel appartiendra toujours à l’armée américaine.

    Jean Peltier

    Car le fait le plus marquant de ces dernières semaines est la montée du nombre d’attaques contre l’armée US et surtout contre ceux qui collaborent avec elle. Les postes de recrutement pour la police et l’armée sont devenues les cibles quotidiennes des groupes de résistants, tandis que l’organisation liée à Al-Qaïda multiplie les enlèvements de militaires et de civils étrangers, de manière à faire monter la pression sur les gouvernements de ces pays pour qu’ils se retirent du pays.

    Quinze mois après le début de la guerre, le bilan est désastreux pour Bush. L’Irak devait devenir un « modèle » pour l’instauration de la démocratie « à l’américaine » au Moyen-Orient ; aujourd’hui, le pays est dans un état chaotique et le nouveau régime installé par l’armée américaine ne dispose d’aucune base populaire en dehors du Kurdistan. La chute de Saddam Hussein devait représenter un coup fatal au terrorisme ; l’Irak est devenu une base d’accueil pour les militants des mouvements intégristes radicaux de tout le monde musulman. La mainmise sur l’Irak devait assurer aux compagnies américaines le contrôle de l’appareil de production pétrolier et surtout des énormes réserves enfouies dans le sol du pays .

    Aujourd’hui, la production reprend à grand peine, les actes de sabotages dans les raffineries et les pipelines se multiplient et le cours du pétrole s’envole sur les marchés internationaux. Et, cerise sur le gâteau, la guerre devait assurer à Bush une réélection dans un fauteuil. Au lieu de quoi sa cote de popularité baisse avec régularité.

    Bush est maintenant confronté à un dilemme extrêmement douloureux. Soit il opte pour un gouvernement fantoche et une administration reconstruite et soumise aux USA. Mais, pour cela, vu l’impopularité énorme de l’occupation parmi la population et la multiplication des attentats, l’administration américaine sera obligée d’envoyer de plus en plus de troupes en Irak. Soit le gouvernement US essaie d’échapper à l’enlisement et retire peu à peu ses troupes d’Irak, laissant ses partisans se débrouiller sur place. Mais cela paraîtrait aux yeux du monde entier comme l’aveu d’un échec colossal…. avec le risque, en plus, de voir l’Irak basculer dans un chaos complet.

    Trente ans après, le fantôme du Vietnam revient hanter le pensionnaire de la Maison Blanche : soit l’enlisement pendant des années, soit le retrait sans gloire et lourd de conséquences, soit l’un puis l’autre !

    Mais, quoiqu’il arrive en Irak, un mythe s’est déjà effondré : celui de la superpuissance américaine que, depuis la chute du mur de Berlin et l’accélération de la mondialisation, rien ne pourrait plus arrêter. La résistance de la population irakienne, comme auparavant celle du Vietnam, montre les limites de la puissance US : elle peut, grâce à son énorme potentiel technologique et militaire, gagner sans trop de difficultés une guerre conventionnelle – surtout contre un régime dictatorial du Tiers- Monde. Mais elle ne peut imposer sa volonté face à la résistance massive d’un peuple.

    « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jean Jaurès)

    Le vingtième siècle a été un siècle de guerres d’une ampleur jamais égalée jusque là : 10 millions de morts lors de la Première Guerre Mondiale, 55 millions lors de la Deuxième, 2 millions dans les guerres successives d’Indochine et du Vietnam et des dizaines de millions d’autres au cours de la centaine d’autres guerres locales ou régionales qui ont ravagé un grand nombre de pays depuis 1945.

    Certes, les guerres font partie de l’histoire de l’humanité depuis des millénaires mais le passage au capitalisme a donné une nouvelle ampleur à cellesci. Dès le 16e siècle, les premières bourgeoisies marchandes ont largement assis leur fortune sur la conquête du continent américain, qui a entraîné l’extermination d’une grande partie des populations indiennes d’Amérique, et sur la colonisation de l’Afrique, où le pillage des richesses s’est accompagné de la déportation de millions d’Africains vers les Amériques. Dans ce monde colonial, les grandes puissances européennes, l’Espagne, puis la France et la Grande-Bretagne, ont utilisé continuellement la guerre pour accroître leurs richesses et leur empire.

    Ces guerres de rapines et de pillages menées par les Etats ne diffèraient encore des anciennes guerres féodales que par leur ampleur. Mais il est un autre type de guerre plus propre au capitalisme qui va ensuite se développer : celle qui prolonge directement la concurrence économique entre les entreprises.

    Au cours des cent cinquante dernières années se sont constituées dans les pays économiquement les plus avancés de grandes entreprises ne visant plus seulement un marché national devenu trop étroit mais aussi une expansion internationale qui les pousse à l’affrontement avec leurs concurrents d’autres pays. Dans ce jeu, chaque Etat national exerce toute la pression dont il est capable – y compris au plan militaire – pour aider ses propres capitalistes à prendre l’avantage sur leurs rivaux étrangers. Aussi longtemps que l’économie est en expansion, la plupart des multinationales peuvent espérer réaliser des profits suffisants pour continuer à se développer. Mais quand une crise économique survient et s’approfondit, la concurrence économique devient une véritable guerre économique et la lutte pour la vie des capitalistes peut devenir une lutte pour la vie entre Etats, chacun disposant de moyens de destruction grandissants.

    Les deux grandes guerres mondiales ont été des guerres impérialistes, c’està- dire des conflits entre des alliances d’Etats capitalistes pour le contrôle des ressources et des marchés et pour la domination du monde. Par la suite, la grande majorité des guerres ont eu comme toile de fond les luttes entre les multinationales et leurs Etats pour s’emparer du contrôle de positions économiques et stratégiques décisives.

    Les deux guerres du Golfe avaient évidemment pour enjeu le contrôle du pétrole. Mais des guerres beaucoup plus locales n’échappent pas à cette logique. Ainsi, dans les multiples conflits qui ensanglantent l’Afrique, derrière les luttes entre chefs locaux pour le pouvoir se dessinent les manoeuvres des USA pour élargir leur emprise au détriment des anciennes puissances coloniales anglaises et françaises.

    La concurrence et la guerre sont inséparables et elles sont toutes deux au coeur même de l’existence du capitalisme. Ce n’est qu’en renversant ce système barbare et en construisant un système réellement socialiste – remplaçant la concurrence et la course effrénée au profit par une planification démocratique permettant d’orienter la production vers la satisfaction des besoins de la majorité de la population – que nous pourrons instaurer une véritable paix mondiale.

  • Appel pour une nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi

    Actuellement, selon l’ONEm il y a officiellement 536.662 demandeur d’emploi en Belgique, parmi lesquels 426.071 chômeurs complets indemnisés. Si on y ajoute les nombreux chômeurs à temps partiel, les prépensionnés, et tous ceux qui ont un statut Aprécaire, on dépasse le million.

    Nikei De Pooter

    1 jeune sur 5 est officiellement au chômage

    En 2003, le gouvernement violet avait promis la création de 200.000 emplois d’ici 2007 et de s’attaquer au chômage des jeunes…beaucoup de bruit pour rien, à l’image des plans d’embauche des jeunes des 10 dernières années. Les chiffres du chômage des jeunes ne cessent de grimper d’année en année. En décembre 2003, près d’un jeune sur cinq était officiellement au chômage; une hausse de 4501 unités par rapport à décembre 2002, soit +13 % en Flandre, + 8 % en Wallonie et +9 % à Bruxelles. Dans certaines villes de Wallonie, plus de 30% des jeunes qui sortent de l’école atterrissent au chômage. A Charleroi, ce chiffre grimpe à 43 % chez les jeunes filles!

    En réponse à l’augmentation du chômage, le gouvernement a créé toutes sortes d’emplois précaires couplés à des baisses de charges supplémentaires pour les entreprises. Citons par exemple la carte-emploi du Ministre flamand de l’Emploi Renaat Landuyt. Cette carte donne droit à une soi-disant formation dans une entreprise, c’est-à-dire que le jeune travaille 6 mois dans une entreprise.

    Entre-temps, il continue de toucher ses allocations de chômage, la différence avec le salaire net réel étant compensée par l’ONEM. Un autre exemple, ce sont les plans Rosetta successifs dont Laurette Onkelinx a exécuté la troisième version. Avec tous ces plans d’embauche, l’emploi des jeunes est largement subsidié par les pouvoirs publics. Aucun patron ne va recruter des jeunes chômeurs s’il n’a pas besoin de main d’oeuvre. Ce n’est donc rien d’autre qu’un cadeau aux entreprises. La stratégie du gouvernement est de faire en sorte que les travailleurs âgés puissent être licenciés le plus vite possible, car ils coûtent plus cher du fait de leur ancienneté. On dresse ainsi les travailleurs âgés contre les plus jeunes. Le patronat va utiliser les jeunes pour faire pression sur les conditions de travail et les salaires de l’ensemble des travailleurs.

    Les jeunes sont de plus en plus considérés comme une main d’oeuvre flexible et sous-payée. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq trouve son premier emploi dans une agence d’intérim. Ces emplois intérimaires dépendent particulièrement de la conjoncture: quand l’économie entre en crise, ce sont ceux-là qui disparaissent en premier lieu. Cela ne va pas s’améliorer avec la proposition de Frank Vandenbroucke (SP.a) de créer 25.000 “emplois” par le truchement des titresservices. D’après Vandenbrouke, les agences d’intérim devraient pouvoir en fournir également. C’est la négation de toute idée d’emploi fixe avec un salaire digne de ce nom.

    Les allocations ont également été soumises à forte pression ces 20 dernières années. Alors que les allocations de chômage représentaient 42 % du salaire moyen il y a 20 ans, ce n’est plus que 28 % aujourd’hui. L’allocation d’invalidité est tombée de 44% à 33 % du dernier salaire.

    Le gouvernement veut exclure 30.000 chômeurs

    Les mesures d’austérité du gouvernement signifient des profits plus élevés pour les entreprises, des salaires plus bas et des conditions de travail plus flexibles pour les jeunes. Ceux qui ne sont pas disposés à fonctionner dans cette logique sont sanctionnés. Le journal De Tijd a publié des notes internes de plusieurs cabinets qui font état du projet de radier 30.000 chômeurs d’ici 2007. En outre, le gouvernement a per-mis à l’ONEm d’accéder aux données des organismes de placement régionaux, ce qui constitue une sérieuse rupture avec le passé. Cela ne va pas servir à “accompagner” les chômeurs, mais bien à mettre en oeuvre un mécanisme d’exclusion et de suspension pour des dizaines de milliers de chômeurs. Ce genre de mesures va acculer à la pauvreté une couche encore plus large de la population. En 2003, 19.000 jeunes entre 18 et 25 ans ont demandé un revenu d’intégration au CPAS. C’est quatre fois plus par rapport à 1990!

    Le gouvernement a annoncé ces mesures avant les élections de juin. Cela doit nous faire craindre le début d’une offensive plus générale contre les acquis de la classe ouvrière. Le gouvernement a maintenu son budget en équilibre par le bradage de son «argenterie» et par la reprise du fonds de pension de Belgacom. Nous nous attendons à ce que le gouvernement lance après les élections un plan d’austérité comparable à ceux des Pays-Bas, de France et d’Allemagne.

    La privatisation des services publics est également à l’agenda. La Poste se transforme en une “entreprise rentable, compétitive”, ce qui implique la perte de 10.000 emplois. La SNCB est désormais scindée en deux parties, ce qui ouvre la voie à la privatisation du transport de marchandises et du transport international de voyageurs. Ici aussi on parle de milliers de pertes d’emploi. La privatisation des services publics signifie qu’ils ne seront plus des services à la population: le profit passe avant tout. Cela se fera aux dépens des conditions de travail et de la qualité du service à la population.

    Les acquis de la classe ouvrière sont clairement dans la ligne de mire du gouvernement. Pour résoudre fondamentalement le problème du chômage, il faut des mesures structurelles. Il faut s’en prendre au chômage et non aux chômeurs ! Cela ne peut se faire qu’en luttant contre la politique néo-libérale : pour une semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire avec embauches compensatoires, pour que l’emploi disponible soit réparti parmi tous les travailleurs. De cette façon le progrès scientifique et technique ne mène plus à une augmentation du chômage et à plus de profits pour les entreprises, mais à garantir plus de temps libre et un revenu décent pour tout le monde. Si une même quantité de richesse peut être produite en moins de temps de travail, il n’y a aucune raison d’échanger ce temps de travail gagné par des salaires plus bas.

    Fait campagne avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi.

    Si nous voulons empêcher les mesures du gouvernement et apporter de vraies solutions au chômage galopant, nous devons construire un rapport de force.

    En ’82 et ’84, il y a eu des marches de jeunes pour l’emploi contre les plans anti-sociaux du gouvernement. La dernière marche des jeunes a eu lieu le 24 octobre 1993. Blokbuster avait pris pour cela l’initiative de contacter une série d’organisations, en tenant compte des expériences des années ’80. 10.000 jeunes avaient alors manifesté pour l’emploi et contre le racisme. Le FAF, les jeunes-FGTB flamands et les Jeunes Socialistes flamands avaient participé à l’organisation de cette marche des jeunes.

    En 1993, il y avait officiellement 107.000 jeunes de moins de 25 ans au chômage et le gouvernement avait lancé une attaque contre les chômeurs. L’article 80 avait été introduit, qui permettait de suspendre les chômeurs cohabitants de longue durée. Durant la première moitié de l’année 1993, 67.000 chômeurs furent privés d’allocation. Ce sont surtout des jeunes et des femmes qui en furent les victimes. En 10 ans, pas moins de 193.000 femmes ont perdu leurs allocations. A l’apogée du mouvement anti-raciste, nous pensions qu’il était nécessaire de combiner la lutte contre le racisme avec la lutte pour des emplois stables et un revenu décent pour tous. Nous ne voulions pas nous laisser diviser sur base de la crise économique.

    Nous pensons qu’aujourd’hui il est nécessaire de renouer avec ces traditions comme premier pas vers la construction d’un rapport de force. C’est dans ce cadre que nous avons écrit une lettre aux organisations jeunes des syndicats. En ce moment nous attendons leur réponse…mais dès maintenant, nous appelons toutes les personnes intéressées à nous donner leurs coordonnées pour pouvoir commencer la campagne à pleins tubes dès que nous aurons reçu le feu vert.

    Aidez-nous à faire de cette marche des jeunes une réussite !

  • Élections européennes: une défaite pour l’establishment

    LES ELECTIONS européennes de juin ont gravement sanctionné Blair, Schröder, Berlusconi, Chirac , Verhofstadt et Co. La faible participation de l’électorat (en moyenne 42%) et le succès des formations résistant contre le projet de l’Union Européenne (UE) ou ayant un discours populiste en disent long sur l’engouement pour l’UE.

    Geert Cool

    Les résultats de nos camarades ailleurs en Europe

    Le MAS n’avait pas seulement des candidats en Belgique, ses organisations soeurs étaient présentes aux élections dans plusieurs pays : en Irlande, le Socialist Party a obtenu 5,5% des voix à Dublin pour les élections européennes. Ses forces était surtout mobilisées pour les communales où le nombre d’élus du Socialist Party a doublé de 2 à 4. Nous avons maintenant des conseillers communaux à Dublin et Cork.

    A Coventry St. Michaels, les marxistes ne devaient pas nécessairement se contenter d’un beau pourcentage après la virgule: le Socialist Party a obtenu 4,2% et a décroché deux élus. De bons résultats ont aussi été enregistrés ailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    Enfin, 2,5% dans la ville Rostock a permis à notre organisation soeur allemande d’obtenir sa première élue communale. C’est un résultat significatif car Rostock fut, au début des années 90, le théâtre du spectaculaire incendie d’un centre d’asile provoqué par des groupements néo-nazis. Aujourd’hui, une véritable opposition est présente dans le conseil communal de Rostock.

    La quasi totalité des partis au gouvernement ont perdu des plumes : les sociaux-démocrates de Schröder récoltaient 21,5% des votes (jamais il n’ont fait si peu depuis 1932), le Labour Party de Blair n’était que le troisième parti (après les Tories et les Liberal- Democrats) aux élections communales et n’obtenait que 22% aux européennes (leur score le plus bas depuis 1918), l’UMP de Chirac faisait juste 17%…

    Pour une couche croissante de la population, il devient évident que l’UE est un instrument du capital, responsable des attaques sur les acquis sociaux et les conditions de travail: l’UE fait pression sur les états-membres pour progressivement supprimer les allocations de chômage, pour augmenter l’âge de la retraite, L’UE propose de libéraliser les services (via la directive Bolkestein, par exemple), ce qui va exercer ici une pression énorme sur les salaires et les conditions de travail. Rien d’étonnant à ce que l’enthousiasme pour l’UE soit si limité. Remarquons aussi que dans les nouveaux états-membres, la participation électorale était de 28%.

    La défaite de l’establishment ne peut être expliquée que partiellement par la politique de l’UE. L’élément le plus important est le dégoût général envers ces gouvernements sur le plan intérieur et/ou vis-à-vis du soutien pour la guerre en Irak : Blair et Berlusconi payent cher ce soutien à l’encontre de l’opinion publique ; les privatisations et les assainissements dégradant le niveau de vie sont aussi des éléments majeurs à la perte de confiance envers les instruments politiques de la bourgeoisie. Le plus grand problème lors des élections européennes était l’absence générale d’alternatives claires. Des formations populistes pouvaient donc facilement gagner du terrain. L’UK Independance Party (UKIP) d’un politicien raté Labour Kilroy-Silk (ayant échoué contre les socialistes de gauche dans le Labour Party à Liverpool et qui est ensuite devenu présentateur TV) obtenait un score spectaculaire de 16,7% pour les élections européennes. Faut-il le souligner ? L’UKIP n’a pas de membre et manque cruellement de sections dans des grandes parties de la Grande-Bretagne.

    D’autres scores remarquables ont été enregistrés pour des figures vues comme incorruptibles, comme Paul Van Buitenen (fonctionnaire de l’UE s’étant fait connaître en résistant à la corruption) avec sa liste "Europe Transparent" aux Pays-Bas qui a obtenu 7%. En Autriche, il existait une liste comparable. La montée rapide de telles formations est surtout l’expression d’un manque total de confiance envers les partis traditionnels. La défaite de ces derniers était d’ailleurs le message central des européennes.

    Ceci rend très concrète la question d’une alternative politique. Que va faire la gauche pour répondre aux couches de la population toujours plus larges qui se détournent de l’establishment politique ? Qu’il ne s’agisse pas d’une question facile est devenu clair en France, où l’alliance LO/LCR (deux formations avec lesquelles nous avons des divergences fondamentales) est retombée à 3,3%, perdant ainsi ses cinq parlementaires européens. Deux ans auparavant, lors des élections présidentielles LO et LCR obtenait ensemble 10,4%. N’ayant pas saisi les opportunités pour construire un puissant nouveau parti des travailleurs, LO/LCR s’est vu dans l’incapacité de créer une dynamique pour maintenir et améliorer son score.

    C’est un avertissement aux autres partis de gauches qui ont obtenu de bons résultats comme le Bloc de Gauche au Portugal, la Rifondazione Comunista en Italie et le SP aux Pays- Bas. La méfiance envers les partis traditionnels est flagrante. C’est positif en soi, mais il faut aller plus loin en développant une phase dans laquelle des parties importantes de la classe ouvrière s’engagent activement dans des mouvements de lutte pour défendre leur acquis sociaux.

  • La politique néo-libérale repose sur du sable

    Elections du 13 juin

    Les élections ont signifié en Flandre une victoire pour la droite et surtout pour l’extrême droite, mais cette dernière gagne également du terrain à Bruxelles et en Wallonie. Ce sont de tristes nouvelles pour tous les gens de gauche qui voient les choses en termes de solidarité, d’égalité et de bien commun. La radicalisation de la droite a triomphé – notre peuple d’abord, nos entreprises surtout, moi d’abord, le reste après. Normalement cela devrait être une excellente nouvelle pour le patronat. La victoire de la droite lui laisse pourtant un arrière-goût amer. Le pays devient comme ingouvernable alors que le patronat désire actuellement un fort plan d’austérité.

    La coalition violette a néanmoins fait un bon calcul. En 2003 tous les partis de la coalition actuelle avaient gagné les élections fédérales avec brio. Le « renouveau », l’attention pour l’emballage, la mise en avant de ce qui en terme moderne est appelé « la perception » avait porté ses fruits. Les bureaux de communication faisaient merveille. Entre-temps, les partenaires de la coalition violette avaient plus que mouillé les verts dans le bain de la participation gouvernementale; ils les avaient presque noyés. Agalev disparaissait du parlement fédéral, Ecolo perdait plus de la moitié de ses élus. La coalition violette estimait avoir fait du bon boulot. Apporter un message positif diminue la pression sur les aspects négatifs, c’est le mode d’emploi de la coalition violette. La politique des gouvernements Verhofstadt I et II peut se résumer à ces quelques points: une politique néo-libérale de privatisations, de poursuite de la flexibilité, de baisse d’impôts pour le patronat. Cette politique a été atténuée par les revenus de la vente des biens collectifs comme les bâtiments et les entreprises publiques. Le Ministre du budget Vande Lanotte a encore pu, année après année, équilibrer les budgets par le bradage ahurissant des biens collectifs. Verhofstadt mène, a un rythme plus modéré, essentiellement la même politique que Balkenende aux Pays-Bas, Raffarin en France et les sociaux-démocrates Blair et Schröder en Grande-Bretagne et en Allemagne

    La pression du patronat pour la poursuite d’une politique libérale encore plus dure a cependant eu des effets. Il s’est avéré qu’en dépit de toutes les affirmations les impôts ne diminuaient pas sous Verhofstadt; la fameuse amnistie fiscale n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, la communauté internationale a rappelé la Belgique à l’ordre pour sa politique de mesures uniques destinées à maintenir la croissance. L’augmentation du nombre de chômeurs de 35.000 unités, soit 7.1 %, depuis mai 2003 constitue un douloureux écho à la promesse de Verhofstadt de créer 200.000 emplois. Pour redresser la situation, la coalition avait organisé les supers-conseils des ministres (les conclaves). Il en a résulté de nombreux cadeaux fiscaux pour le patronat mais également plus de contrôle des chômeurs, le FOREm et l’ORBEm devenant de véritables machine à suspendre du fait qu’ils sont désormais associés à ces contrôles. En outre, Frank Vandenbroucke a permis le retour de la journée des 10 heures en accord avec le secteur de la construction. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend après le 13 juin.

    La « perception » peut créer un sentiment illusoire de satisfaction pendant un certain temps, mais on finit tôt ou tard par être rattrapé par la réalité. La politique traditionnelle fustige le négativisme (dénonciation que « rien ne va » dans la société), l’anti-politisme sur lequel le Vlaams Blok construit son fond de commerce. Le Blok ne pourrait pourtant pas se repaître de ce négativisme sans que ce sentiment ne trouve une base matérielle quelque part. Celle-ci n’est pas difficile à trouver : il suffit de constater l’augmentation du chômage et de la pauvreté, l’augmentation de la durée du travail, l’allongement des listes d’attentes pour des logements sociaux et des institutions de santé, la flexibilité croissante du marché du travail, l’état des bâtiments scolaires, les licenciements à La Poste et à la SNCB pour préparer l’ouverture à la concurrence, etc…

    Contrairement à ce que certains espèrent et/ou affirment, la population n’est pas bête. Elle sait que les mesures prises seront drastiques pour ses conditions de travail et pour son niveau de vie. Elle sait également que ni les patrons ni les politiciens ne feront les frais de cette politique. Dans une telle situation il n’y a pas 36.000 solutions. La lutte collective devrait offrir une issue, mais avec le sommet de la FGTB qui, en la personne de Mia de Vits, s’est littéralement conduit en vassal du pouvoir gouvernemental, il semblait ne pas y avoir de solutions. S’en remettre au SP.a/Spirit pour empêcher une nouvelle détérioration n’était pas plus réaliste: les ministres SP.a sont les meilleurs gestionnaires que le patronat puisse imaginer. En Wallonie et à Bruxelles, le PS l’a emporté malgré sa participation gouvernementale et bien qu’il ne fasse qu’un avec la politique néo-libérale. Comme le PS se présente comme le seul frein aux mesures brutales d’austérité dans le gouvernement, il a pu être le seul parti de la coalition à enregistrer une forte avancée.

    Groen!. C’est avec une copie de la campagne de Tobback « le SP est nécessaire » qu’il a pu se rétablir spectaculairement de sa défaite de 2003. Vera Dua et Cie sont assez réalistes pour ne pas rempiler au gouvernement. Ce n’est pas le cas d’ECOLO qui souhaite une pariticipation malgré leur défaite des législatives en 2003 et malgré qu’ils n’aient pas su rétablir leurs position autant qu’ils le voulaient (ils perdent 11 sièges au parlement wallon et 7 sièges au parlement bruxellois). Une fois que l’on a gôuté au pouvoir, il est difficile de s’en passer! Si ils participent effectivement au gouvernement régional, ils auront fort à faire pour défendre leur positions dans des formations où ils auront le moins bon rapport de force. Groen! se rend compte qu’il lui serait fatal de participer à un gouvernement qui sera de toute façon fortement instable. Imagine-t-on pour autant que Groen! va organiser la résistance contre le pillage néo-libéral ? Groen! est contraint de rester dans l’opposition. Son plus grand concurrent, le SP.a/Spirit, est en position difficile. Groen! espère ainsi se refaire une santé avant de tenter à nouveau une participation gouvernementale.

    En bref : la résistance collective semble en rade. Dans ces circonstances, beaucoup de gens se tournent – dans l’espoir de ne pas devenir une victime – vers de fortes figures qui tirent profit de l’offensive antisociale. Dewinter et le Vlaams Blok s’en sont fait une spécialité. Dehaene également, avec sa mine bourrue et son profil de bûcheur acharné. Si Le cartel CD&V-NV-A devient bel et bien la plus grande formation, il doit avoir le triomphe modeste. En 1999, le CVP récoltait seul 30 sièges, la Volksunie 12. Aujourd’hui le cartel doit se satisfaire de 35 sièges, dont 6 sièges pour le partenaire NV-A. Pour former une majorité, il faut 63 sièges. Seule une coalition CD&V-NV-A Vlaams Blok permettrait d’avoir une majorité avec deux formations. Le Blok devrait cependant faire beaucoup de concessions pour que le sommet du CD&V et surtout Yves Leterme, son président, se résolvent à rompre le cordon sanitaire. Vu que Groen! a fait le choix de l’opposition – à moins que, mis sous la pression, il ne retourne sa veste – il ne reste comme option qu’une tripartite classique.

    Di Rupo a toute latitude de choisir entre le MR et le CDH. En guise de clin d’oeil vers le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), de toute manière moins lié avec le CDH qu’en Flandre, une coalition rouge-romaine serait peut-être la meilleure option pour lui. Quoi qu’il en soit, le cartel CD&V-NVA est dans une position difficile pour manœuvrer dans les négociations communautaires comme la régionalisation d’une partie de la sécurité sociale et la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Un PS puissant va se positionner comme leader de la Communauté française. Il va argumenter que le gouvernement flamand veut imposer à la Communauté française une politique d’austérité antisociale. Si le PS est déjà d’accord avec une nouvelle réforme de l’état, il en exigera le prix fort dans les négociations. Avec de l’autre côté de la table une tripartite qui a comme seule opposition le Vlaams Blok et la petite fraction Groen!, Di Rupo sait que le gouvernement flamand ne dispose pas d’une assise solide. De plus, le patronat n’a pas non plus intérêt à voir s’installer une crise communautaire de longue durée.

    Quel que soit le gouvernement qui émergera, les résultats électoraux n’offrent pas de base stable à la bourgeoisie pour prendre les mesures d’austérité qu’elle aurait souhaitées. Sa seule consolation est qu’il n’y a pas un seul parti dans le(s) parlement(s) qui soit prêt à défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le contrôle de la base par les appareils syndicaux n’est pourtant pas total. Et cela se voit encore plus dans les faibles résultats de Mia De Vits pour le SP.a aux élections européennes. Si les travailleurs descendent massivement dans la rue, ils pourront contrarier temporairement l’offensive néo-libérale. Cependant, tant que nous n’aurons pas de nouveau un grand parti des travailleurs, l’offensive de la bourgeoisie repartira de plus belle

  • France: Défaite majeure de la CFDT à la SNCF

    LES ELECTIONS professionnelles de mars dernier à la SNCF ont enregistré un progrès important de SUD-Rail et une défaite majeure de la CFDT qui régresse au quatrième rang. Si on compare les résultats Ldes élections de 2000 avec ceux de 2004, la CGT passe de 42,% à 47,1%, SUD-Rail de 10,7% à 14,8%, l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) de 11,3% à 14%, la CFDT de 19% à 7,5%. La participation au vote, qui a atteint un record (80% de votants), montre l’importance de ce vote aux yeux des cheminots français. La CFDT paie cash la politique droitière de sa direction (François Chérèque).

    Après la crise révolutionnaire de Mai 68, la CFDT avait vu ses rangs gonflés par l’arrivée d’une vague de militants syndicaux radicalisés, rebutés par le contrôle stalinien exercé par le Parti communiste sur la CGT. A partir des années 80 toutefois, sous ses dirigeants successifs (Edmond Maire, Nicole Notat, François Chérèque), la CFDT a amorcé un tournant droitier.

    Les syndicats SUD sont issus de l’aile gauche de certains secteurs de la CFDT (Hôpitaux, Poste, SNCF). En novembre 2003, après la capitulation de François Chérèque sur la réforme des retraites du gouvernement Raffarin, 50% des affiliés CFDT avaient voté pour quitter la CFDT. Une partie a rejoint la CGT, une autre SUD-Rail.

    Un tel scénario est-il envisageable en Belgique?

    Il faut dire d’abord que le paysage syndical est fort différent dans notre pays où la majorité des travailleurs sont syndiqués, ce qui est loin d’être le cas en France. Ensuite parce qu’il n’y a tout simplement pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB). Mais le fait important dans ce qui vient de se passer à la SNCF, et qui à terme peut très bien se passer dans d’autres secteurs et d’autres pays, est que les travailleurs ont durement sanctionné les bureaucrates syndicaux qui tentent de leur faire avaler les restructurations néo-libérales.

    C’est dans le pays d’à côté et uniquement dans une entreprise publique. Mais cela valait la peine d’être signalé.

  • Elections en France: une occasion manquée pour LO-LCR

    CAMPAGNE ELECTORALE DE LA GAUCHE REVOLUTIONNAIRE

    Aux élections cantonales, Leïla Messaoudi, candidate de la Gauche Révolutionnaire (section du CIO), a recueilli 184 voix soit 4,1% sur le canton de Rouen 5. Au coeur du quartier, sur 3 bureaux de vote, nous recueillons 7%, 7,4% et 10,2%, alors que la liste LO-LCR (à laquelle nous participions également) ne recueille que 4,1%, 3,2% et 9,7%.

    Cela confirme pour nous que le type de campagne que nous avons mené correspond bien à ce qu’attendent de nombreuses personnes issues des couches populaires: une campagne dynamique partant des besoins et des demandes concrètes des travailleurs et de leurs familles en termes de logement, d’emploi et de services publics. Beaucoup de gens étaient d’accord avec notre revendication d’un nouveau parti des travailleurs; au lieu de faire campagne autour de mots d’ordre assez abstraits comme “une loi d’interdiction des licenciements”, la liste LO-LCR aurait dû avoir le même type d’approche. Ce qui lui aurait permis d’attirer vers elle de nouvelles couches de travailleurs, de jeunes, de chômeurs, de retraités,…au lieu de les laisser dans les bras du PS.

    Pour le reste, LO et la LCR se réjouissent du référendum «anti-Raffarin» des régionales, et appellent à voter pour leur liste commune aux européennes; inutile de dire que si les 2 partis trotskistes continuent dans la même voie, ce genre d’appel risque d’avoir peu d’écho.



    Leïla Messaoudi

    LA DROITE en France a subi une cinglante défaite aux élections régionales; le PS et ses alliés (PCF et Verts) ont raflé 50,51% des voix et la présidence de toutes les régions sauf l’Alsace. «La politique du gouvernement Raffarin a été lourdement sanctionnée; la balle est maintenant dans le camp du PS», s’est empressé de commenter Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. Certes, on peut facilement s’accorder sur le fait qu’il s’agit là d’un vote-sanction traduisant un rejet sans appel de la politique de régression sociale menée par le gouvernement Raffarin; mais l’extrême-gauche ferait bien de tirer les leçons de son propre résultat.

    Cédric Gérôme

    Un vote de «moindre mal»…faute d’une opposition sérieuse

    Les 5 années au pouvoir de la gauche plurielle ont été des années d’abandon total de la défense des acquis des travailleurs: démantèlement des services publics, annualisation du temps de travail due aux lois Aubry, signature par Jospin de l’accord européen sur les retraites,…Lors des élections présidentielles de mai 2002, le ras-le-bol contre cette politique s’était exprimé au grand jour, par le passage de Le Pen au second tour: les travailleurs avaient clairement montré dans les urnes que la social-démocratie ne défend plus leurs intérêts. Durant le règne de la droite, jamais le PS n’a remis fondamentalement en question la réforme sur les pensions, ou la décentralisation dans l’enseignement, qui avaient pourtant entraîné l’an dernier des mouvements de lutte d’une grande ampleur.

    Tout cela faisait de la «gauche» traditionnelle un opposant peu crédible et bien timide à la politique de Raffarin. Néanmoins, en appelant au «vote utile», le PS a profité de la colère sociale grondant contre la politique de la droite, mais aussi du peu d’initiatives sur sa gauche, pour faire mouche. Ce score ne traduit certainement pas un regain de confiance dans la gauchecaviar, mais seulement le manque d’une alternative de masse crédible offrant des perspectives aux travailleurs en lutte.

    Alors même que le PCF, en décrépitude depuis plus de 20 ans, a regagné des voix, l’alliance entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) n’a fait guère mieux que lors des régionales de 1998…alors qu’à l’époque ils faisaient listes séparées! L’extrême-gauche avait pourtant totalisé plus de 3 millions de voix (+ de 10%) au premier tour des présidentielles il y a 2 ans.

    Ce coup-ci, le seuil des 10% requis pour franchir le second tour n’a été obtenu dans aucune région. La faute à la modification du mode de scrutin? C’est un élément qui a joué. Mais le constat qu’il faut en tirer est surtout que LO-LCR n’ont pas été capables de mener une campagne à la hauteur de leurs possibilités.

    Ils se sont cantonnés à une alliance électorale sans lendemain, sans la lier aux besoins immédiats de la classe ouvrière, sans s’en servir comme d’un pont vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs. La combativité et la radicalisation des masses en France souffrent d’un manque de prolongement politique; de par leur approche électoraliste, LO et LCR ont une fois de plus raté une occasion d’utiliser le potentiel présent afin de progresser vers la construction d’une alternative au PS et à ses alliés.

  • Communiqué de presse commun du CDF, du MAS, du PTB + et du RWF

    Ce mardi 20 avril 2004, se sont réunies à Bruxelles les quatre formations démocratiques dont les listes européennes ont (provisoirement) été écartées par l’arrêt provisoire rendu par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril.

    Estimant qu’ils n’ont commis aucune irrégularité, ces quatre partis ont convenu de déposer et de défendre ensemble un mémoire juridique commun auprès de ce même Bureau lors de la séance que celui-ci tiendra le jeudi 22 avril à 14 heures au Palais de Justice à Namur.

    Ils se rendront ensemble à Namur et y communiqueront à la presse le contenu de leur mémoire juridique commun.

  • Pour le CDF (Chrétiens Démocrates Francophones), Benoît Veldekens, Président du CDF Tête de liste pour les élections européennes – 0472/729.141
  • Pour le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste ) Guy Van Sinoy, Tête de liste pour les élections européennes – 0486/29.19.29.
  • Pour le PTB+ (Parti du Travail de Belgique +) David Pestieau, Porte-parole du PTB – Tête de liste pour les élections européennes – 0472/81.73.74.
  • Pour le RWF (Rassemblement Wallonie-France) Paul-Henri Gendebien, Président du RWF – Tête de liste pour les élections européennes 080/31.98.51
  • Amendes de roulage. C’est la politique qu’il faut changer, pas les mentalités

    Amendes de roulage

    LA BELGIQUE fait piètre figure en matière d’accidents de la route mortels. Il paraît qu’il faut changer les mentalités. D’après les hommes politiques, «Celui qui ne veut rien entendre va le sentir passer». Depuis le 1er mars, les infractions sont réparties en 4 catégories: les infractions simples et 3 degrés d’infractions graves. En cas de perception immédiate, les amendes vont de 50 euros pour une infraction simple à maximum 300 euros pour une infraction grave du 3e degré. En cas de paiement différé, c’est 10 euros de plus. Celui qui ne paie pas est passible de poursuites judiciaires. Dans ce cas, l’addition pourra atteindre 1.375 euros pour une infraction simple et 2.750 euros pour une infraction grave des deuxième et troisième degré. A partir du 1er septembre, rouler à vélo sans feux ou ignorer la priorité de droite par inadvertance coûtera la peau des fesses.

    Eric Byl

    Les lourdes amendes vont-elles réduire le nombre d’infractions?

    Le gouvernement espère réduire radicalement le nombre d’accidents à coups de lourdes amendes. Il faut dire qu’on déplore en Belgique 13,7 tués sur les routes pour 100.000 habitants. Notre pays arrive en cinquième position après le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. Les Pays-Bas (6,9), le Royaume-Uni (6) et la Suède (6,6) affichent de bien meilleurs résultats. La Belgique est même nettement au-dessus de la moyenne européenne (11,1).

    Comment cela s’explique-t-il? En tout cas, pas par le montant des amendes. Les tarifs néerlandais sont nettement inférieurs aux tarifs qui seront appliqués dans notre pays. Quelques exemples: aux Pays-Bas, rouler à vélo sans feux coûte 17 euros, brûler un feu rouge 86 euros. En Belgique, on paiera 137 euros dans les deux cas et même 175 euros à partir du 1er septembre.

    Il va de soi que ces supers amendes ne dissuaderont pas les fils à papa de foncer à toute allure avec leurs bolides. Ils payeront sans sourciller. En revanche, de telles amendes provoqueront des difficultés financières dans les familles modestes qui perdront de fait leur droit à la mobilité. Il fut un temps où le SP, avant qu’il ne devienne le SP.A, plaidait pour des amendes proportionnelles au revenu. On n’entend plus guère parler aujourd’hui de tentatives de tempérer quelque peu la justice de classe.

    La répression ne fait que sanctionner la faillite d’une politique

    Pour le CD&V dans l’opposition, ce ne sont pas les amendes mais les contrôles qui doivent augmenter. En 2001, les Pays-Bas ont distribué 7,2 millions de contraventions dont 6 millions pour excès de vitesse. En Belgique, c’est 1 million et demi dont seulement 500.000 pour excès de vitesse. Un plus grand risque de se faire pincer poussera sans doute bon nombre de conducteurs à la prudence, mais il y a plus. Les Pays-Bas oeuvrent depuis 50 ans à l’aménagement du territoire tandis qu’en Belgique, surtout à l’époque où le CVP faisait encore la pluie et le beau temps, on a laissé s’installer un joyeux chaos. Les magasins de quartiers ont été éliminés par la concurrence des grandes surfaces, les entreprises ont été installées dans des zones dépourvues de transport public, des méga-dancings ont été implantés en plein champs sans accès aux transports en commun,… En d’autres mots, ceux qui ont appliqué la politique des dernières décénnies sont au minimum co-responsables de chaque accident et de chaque amende. Une vie humaine n’est certes pas quantifiable en argent, mais des statistiques ont évalué le coût total des accidents de la route avec dommages corporels à 1 milliard d’euros par an. Il faut encore y ajouter le coût des embouteillages. Le MAS/LSP préférerait dépenser une telle somme pour créer des emplois de proximité et développer des transports en commun gratuits et de qualité. C’est la seule manière de garantir la sécurité sur les routes. Les amendes ne sont jamais qu’un moyen d’occulter la faillite d’une politique.

  • Remontée du FN en Wallonie?

    Élections 2004: un prochain dimanche noir?

    Flandre: nouvelle avancée du Blok?

    Le sondage du Soir place le Blok en Flandre en deuxième position derrière le CD&V/N-VA. Dans la mesure où quatre partis (VLD, SP.a, CD&V/N-VA, Vlaams Blok) sont dans la fourchette entre 18 à 29%, le jeu électoral est plus ouvert en Flandre. Une chose est sûre: lles gesticulations du VLD à propos du droit de vote des immigrés aux communales l’a fort affaibli et en fin de compte profite au Blok. Là aussi une alternative radicale à gauche est nécessaire. C’est pourquoi le LSP déposera une liste non seulement pour les élections européennes mais aussi pour les élections régionales en Flandre orientale.

    LES TEMPS changent. Ces derniers temps, on entend beaucoup moins les ténors des partis traditionnels claironner que l’extrêmedroite francophone ne représente pas une menace électorale. Et pour cause: "l’exception wallonne" n’en est plus une…

    Cédric Gérôme

    Le sondage du Soir paru le 6 mars profile le Front national comme quatrième parti en Wallonie, devant Ecolo. Le FN semble confirmer son réveil constaté lors des législatives de mai 2003 où le parti néofasciste avait réalisé des percées dans des villes sinistrées telles que La Louvière ou Charleroi. On pourrait s’étonner qu’un parti dont le programme est si peu raffiné fasse autant d’émules.

    Surprenant également, le fait que les multiples scandales qui ont éclaboussé le président – à vie – du FN, le docteur Daniel Féret (dont les relations privilégiées avec divers groupes négationnistes et nazis européens ont été révélés au grand jour) ne réduisent pas sa crédibilité. La division de l’extrêmedroite wallonne, l’absence d’un cadre charismatique et fédérateur et l’inexistence de campagnes politiques menées sur le terrain sont autant de facteurs qui obscurcissent les raisons de l’audience électorale de ce parti.

    Mais peut-être faut-il rappeler qu’il existe le terreau social nécessaire à la croissance de la «mauvaise herbe»… Dans le Hainaut, le taux de chômage moyen atteint 24,1%, frôlant les 30% dans le Borinage. Ce chiffre ne reprend que les chômeurs complets indemnisés. En pratique une personne sur trois est inactive dans cette région. Le nombre de logements sociaux est insuffisant pour subvenir aux réels besoins. Et ce ne sont pas les futures mesures d’assainissements à l’agenda du gouvernement ainsi que les aventures fiscales de Daniel Ducarme qui vont diminuer le crédit du FN. L’introduction du seuil électoral de 5% afin d’empêcher la concurrence des petits partis ne changera rien.

    En France le FN voit s’ouvrir de larges possibilités pour les élections régionales, entraînant quelque peu le FN belge dans son sillage. Les provocations médiatiques de Jean-Marie Le Pen ne sont pas étrangers à ce phénomène. Mais la racine du problème n’est pas là: la croissance de l’extrême-droite est inhérente à la crise du capitalisme.

    La dégradation des conditions matérielles de la majorité de la population jette une partie d’entre eux dans les bras de la seule opposition qui se profile à leurs yeux. L’idée illusoire comme quoi le Parti socialiste est un «moindre mal» va s’éroder sérieusement après les élections.

    Néanmoins, tant qu’une opposition de gauche offrant de véritables perspectives aux travailleurs désabusés ne sera pas présente dans les quartiers, l’extrêmedroite parviendra à se frayer un chemin parmi les décombres provoquées par la politique néolibérale.

  • 3 et 4 avril: Socialisme 2004

    Dès qu’on comprend ce qu’est le socialisme, on devient socialiste!

    Pour la cinquième fois, le MAS/LSP organise un weekend de discussion, Socialisme 2004, qui aura lieu cette année dans un contexte politique particulièrement intéressant.

    Els Deschoemacker

    La coalition violette est démasquée comme formule «progressiste». La perspective de mesures d’austérité drastiques dans les dépenses publiques et d’une réforme de la réglementation du travail n’effraye pas que les travailleurs et leurs familles. Les différents partis traditionnels en craignent aussi les conséquences éventuelles. Le chômage en hausse, les factures de plus en plus lourdes des ménages,… Le gouvernement a beau avoir un budget «en équilibre», ce sont les travailleurs qui doivent payer la note. Et ça se reflète de plus en plus dans les sondages. Tous les partis au gouvernement, sauf le PS, perdent du terrain.

    La montée de la pauvreté, de la criminalité et de la consommation excessive d’alcool et de drogues vont de pair avec la montée du racisme et de la violence dans la société. L’extrême-droite progresse partout. Cette année, il y a à nouveau des élections. Lorsqu’on aborde les gens dans la rue, beaucoup répondent qu’ils ne sont pas intéressés par la politique. S’ils n’étaient pas ob-ligés de voter, ils ne le feraient pas. C’est une réaction compréhensible mais stérile.

    Socialisme 2004 doit nous éclairer sur les causes des problèmes sociaux d’aujourd’hui et expliquer à quel point le capitalisme, qui place systématiquement les profits avant les besoins des gens, est un système dépassé. D’un autre côté, nous voulons aussi rassembler lors de ce weekend un maximum de militants pour échanger les expériences de lutte.

    Nous allons essayer de passer en revue toutes les leçons qu’on peut tirer des luttes du passé. Par exemple, le mouvement contre la guerre du Vietnam et comment on a pu faire plier une superpuissance telle que les Etats-Unis. Ce mouvement a bousculé le système, non seulement par son caractère massif, mais aussi par le radicalisme politique d’une nouvelle génération connue comme la génération mai 68. On discutera aussi des développements en Chine, de la planification socialiste, du rôle de la femme dans le développement de la société sur base de la Révolution russe,…

    Nous allons aussi discuter de la montée du sexisme et du racisme en Europe. Nous avons invité des orateurs de France, des Pays-Bas et d’Allemagne afin de débattre de ces thèmes et d’autres. Une commission sur les chemins de fer explicitera les conséquences de la libéralisation; une autre portera sur l’élargissement de l’Union européenne. Sont invités aussi: Clare Daly, conseillère communale pour le Socialist Party à Dublin, Robert Bechert pour le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, notre organisation internationale), une camarade d’Allemagne de l’Est qui parlera des conséquences pour les femmes de l’introduction du capitalisme dans les pays exstaliniens.

    En d’autres mots: nous combinons l’histoire et la théorie avec la pratique de la lutte d’aujourd’hui. Les conditions matérielles vont forcer les gens à tirer des conclusions d’une portée de plus en plus grande. La bourgeoisie a essayé de discréditer le socialisme comme alternative politique, de le dépeindre comme une idéologie archaïque et dogmatique. Pourtant, on voit que ces idées trouvent un nouvel écho parce qu’elles correspondent à des aspirations réelles, celles de créer une société sans classes, sans exploitation, sans guerre. A ne pas manquer!

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