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  • Pour une grève générale européenne contre la dictature des marchés – Nous voulons décider ! A bas les régimes technocratiques !

    A quelques jours d’intervalle, des technocrates sont arrivés à la tête des gouvernements d’Italie et de Grèce, avec l’argument que ces éminents personnages seraient ‘‘au-dessus des considérations politiciennes’’ pour prendre des mesures destinées à préserver le ‘‘bien commun’’. Un mensonge ridicule et surtout bien incapable de masquer la réalité : ces financiers de haut vol ont été propulsés au pouvoir afin d’assurer que la population paie le coût de la crise au prix fort et que l’avidité des vautours capitalistes soit satisfaite.

    Par Nicolas Croes

    Quell e est cette caricature de démocratie ?

    ‘‘Wall Street a deux partis, nous avons besoin du nôtre’’ défendent nos camarades américains de Socialist Alternative aux USA, une question cruciale aux quatre coins du globe. Mais si les sommets syndicaux peinent à rompre fermement leurs liens avec des partis traditionnels du type du PS, nous ne pouvons qu’être frappés par la rapidité à laquelle les marchés règlent cette question. Pour eux, Silvio Berlusconi et George Papandréou n’étaient plus les hommes de la situation. Les marchés ont donc ‘‘voté’’ à leur manière, avec l’envolée des taux d’intérêt de la dette, et les parlementaires se sont très docilement pliés à ce choix : ils ont soutenu l’arrivée antidémocratique de gouvernements de banquiers.

    Mario Monti est l’ancien commissaire européen à la concurrence, également ancien président ou membre dirigeant de différents groupes de pression néolibéraux (dont le fameux Groupe de Bildeberg) et jusqu’à tout récemment il était encore conseiller pour le géant bancaire Golman Sachs. Son gouvernement comprend notamment le patron de la seconde banque du pays (Intesa Sanpaolo) au poste de ministre du Développement économique, des Infrastructures et des Transports.

    En Grèce, Lucas Papadémos est l’ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne. Son gouvernement est une alliance qui regroupe le PASOK (équivalent local du PS), la Nouvelle démocratie (droite officielle) et enfin le parti d’extrême-droite l’Alerte populaire orthodoxe (LAOS). C’est la première fois depuis 1974 (c’est-àdire la fin de la dictature des colonels) que l’extrême-droite entre au gouvernement grec. Voilà donc les ‘‘hommes de la situation’’.

    Ce nouveau développement politique de la crise économique illustre la gravité de cette crise pour la classe capitaliste ainsi que sa panique. Avec l’aide de la troïka – Fonds Monétaire International (FMI), Union Européenne et Banque Centrale Européenne – les marchés ont balayé le suffrage universel pour placer directement leurs propres pions et assurer ainsi que l’austérité soit promptement appliquée. Cette menace pèse sur tous les pays.

    Pour une grève générale européenne !

    Face à la crise de l’euro, le danger du développement d’un repli nationaliste, même ‘‘de gauche’’, existe. Nous devons défendre nos droits sociaux durement acquis contre les prédateurs capitalistes internationaux, c’est vrai, mais aussi nationaux. Ainsi, nous nous sommes toujours opposés à l’Union Européenne du capital, mais sans pour cela tomber dans le piège du nationalisme. C’est en ce sens que nos sectionssoeurs en Irlande et en France avaient mené campagne contre la Constitution Européenne et le Traité de Lisbonne qui lui a succédé, mais sur base d’un programme de lutte pour défendre tous les acquis sociaux et propager l’idée d’une Fédération socialiste européenne.

    Divisés, nous sommes faibles. Opposons à la dictature des marchés une résistance internationale. C’est tout à fait possible. La volonté de lutter contre l’austérité ne manque pas. En France, les syndicats appellent à une journée de mobilisation pour le 13 décembre. En Grande Bretagne, une grève générale d’ampleur historique a frappé les services publics le 30 novembre. Le Portugal (le 24 novembre), l’Italie (le 6 septembre) et l’Espagne (le 6 décembre également) ont connu des grèves générales et la Grèce a déjà une bonne douzaine de grèves générales derrière elle. Qu’attend-on encore pour unifier la résistance ?

    Le 7 décembre, la Fédération Européenne des Métallos a appelé à une grève européenne sur tous les sites d’ArcelorMittal, sur base directe de l’annonce de la fermeture de la phase à chaud liégeoise, mais aussi pour répondre aux menaces diverses dans tous les sites de la multinationale. Cet exemple doit être suivi et développé. Il est grand temps de nous diriger vers une journée de grève générale européenne, première étape d’un plan d’action européen contre l’austérité capitaliste.

    L’une des revendications les plus cruciales de ce plan d’action devrait être d’assurer que les travailleurs et leurs familles puissent avoir le contrôle des décisions économiques prises dans leurs pays, par la nationalisation des secteurs clés de l’économie (énergie, sidérurgie, finance,…) sous le contrôle démocratique des travailleurs. La démocratie réelle passe par le contrôle de l’économie et le renversement du chaos capitaliste, par l’instauration d’une production démocratiquement planifiée.

  • La dictature des marchés conduit à des régimes technocratiques

    En Italie et en Grèce, les technocrates ont pris fonction à la tête des gouvernements. Cette nouvelle étape anti-démocratique est présentée comme une mesure des plus nécessaires afin de laisser l’administration publique en des ‘‘mains sûres’’. Mensonge ! Papademos (en Grèce) et Monti (en Italie) ont été choisis par le secteur bancaire, pas par la population ! Le fait que ces ‘‘technocrates’’, des banquiers en réalité, aient été propulsés à la tête des Etats illustre la gravité de la crise pour la classe capitaliste dans ces pays bien sûr, mais aussi à travers l’Europe.

    Réaction de Paul Murphy

    Pour tenter de sauver leur système, les droits démocratiques de la population sont sacrifiés aux pieds des marchés. Avec la troïka du Fonds Monétaire International (FMI) de l’Union Européenne et de la Banque Centrale Européenne, les marchés ont balayé la démocratie pour directement placer leurs propres pions. L’objectif de ces technocrates est on ne peut plus limpide : reporter le coût de la crise sur le dos des travailleurs, des chômeurs et des pauvres.

    Jusqu’au week-end dernier, Monti était conseiller auprès de la banque Goldman Sachs tandis que Papademos est l’ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne. Il s’est publiquement prononcé contre l’amortissement des dettes des banques grecques, parce que cela affecterait tout le secteur bancaire.

    En 2010, dans le magazine Rolling Stone, Goldman Sachs a été qualifiée de ‘‘banque d’investissement la plus puissante au monde’’ et de ‘‘vampire qui tient l’humanité sous son emprise et qui plonge impitoyablement ses dents dans tout ce qui sent l’argent.’’ La banque d’investissement peut dominer ‘‘des secteurs économiques entiers’’.

    Ces ‘‘technocrates’’ sont présentés comme des experts en mesure de résoudre la crise financière, comme s’il s’agissait d’hommes sages au-dessus des politiciens. La ‘‘dictature des technocrates’’ par du principe que l’économie et la politique sont distinctes l’une de l’autre. Mais ces technocrates ne serviront en aucun cas le ‘‘bien commun’’ et la population ; ils sont aux ordres de ceux qu’ils représentent, et qu’ils ont toujours représentés : l’élite financière.

    Au sein du Parlement européen, le député européen Paul Murphy (député du Socialist Party, notre parti-frère irlandais) a clairement défendu qu’il fallait riposter par une grève générale européenne et par un mouvement massif des travailleurs, des chômeurs et des jeunes. Nous devons renverser cette dictature des marchés et construire une société gérée démocratiquement, dans les intérêts de la majorité de la population.

    Intervention de Paul au Parlement européen

    ‘‘Mme le président, je me suis abstenu concernant ce rapport, parce qu’il ne résout pas le problème de la dictature des marchés que subit notre société. Nous avons pu voir ces dernières semaines jusqu’où va cette dictature. Ces faits font penser à l’époque coloniale de l’Europe. L’argument qui a servi pour désigner ces gouvernements technocratiques en Italie et en Grèce est en effet similaire : la population n’est pas en mesure de se diriger elle-même. Le résultat est que les droits démocratiques pour élire un gouvernement sont subordonnés aux besoins du marché, aux besoins des banquiers, aux bénéfices de l’élite au sommet de notre société.

    ‘‘Les technocrates qui ont été désignés ne se trouvent pas dans une zone neutre entre les 1% et les 99%. Jusqu’au week-end dernier, Mario Monti était conseiller auprès de Goldman Sachs. Papademos a défendu les intérêts des banquiers contre l’amortissement des dettes grecques. Leur mandat n’est pas issu de la population italienne, grecque, ou du reste de l’Europe. Leur mandat leur a été accordé par les marchés. C’est un mandat destiné à s’attaquer au niveau de vie de la population afin de servir les intérêts de l’élite, et uniquement eux. Il faut une résistance européenne contre cela, une lutte européenne contre les économies et contre la domination de l’élite. Une grève générale européenne constituerait une bonne étape dans cette direction.’’

  • Paul Murphy (député européen) : “Mobiliser la force du mouvement ouvrier organisé”

    Quand, au Parlement Européen, les politiciens des partis établis débattent de la meilleure façon d’aller piocher encore dans nos poches, Paul Murphy, député irlandais du Socialist Party (section du CIO en République irlandaise) fait entendre un autre son de cloche… Lui défend les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Voici ci-dessous un extrait de l’un de ses interventions en séance plénière.

    ‘‘Le nouveau plan d’économie pour la Grèce, avec 28 milliards d’euros d’économies et d’impôts et des privatisations à hauteur de 50 milliards d’euros, confirme une fois de plus quel est le rôle joué par l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International pour faire porter la politique d’économie sur le dos de la population.

    ‘‘Les jeunes font face aux attaques les plus dures. Ils ripostent, des centaines de milliers de jeunes ont activement participé à l’occupation des places à travers l’Europe. Ils appellent, à juste titre, à une ‘‘démocratie réelle’’. Selon moi, ce n’est possible qu’en brisant la dictature des marchés et en construisant une société socialiste démocratique où les besoins de la population seront centraux, et non la soif de profit.

    ‘‘Pour stopper ce carnage social pour les travailleurs et les jeunes en Europe, nous devons mobiliser la force de la classe ouvrière organisée. Une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne constituerait un message vigoureux de résistance contre l’establishment européen.’’


    Suivez les interventions et positions de Paul Murphy via son site internet : www.paulmurphymep.eu

  • [INTERVIEW] Fureur et désespoir en Grèce

    Nouvelle vague de grèves et de protestations estudiantines – Mais comment arrêter ce tsunami de restrictions ?

    Récemment, la troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) a débarqué à Athènes pour passer en revue les ”progrès” du gouvernement grec dans son planning sacrificiel (progrès réalisés en échange d’un ultime dégagement de fonds voués au sauvetage du pays). Pendant ce temps, le peuple souffre au-delà de ce qu’il est possible d’endurer. Ces quatre dernières années, les revenus du ”Grec moyen” ont connu une chute spectaculaire de 50%, phénomène que le New York Times n’a pas hésité à comparer à une ”spirale de mort”.

    Entretien avec un militant grec

    Pertes d’emploi massives, taxes en augmentation et spectre d’une inflation menaçante sont en train de ruiner la vie des travailleurs. Selon le ”Guardian” du 24 septembre dernier, Athènes qui est le port d’attache d’un tiers de la population grecque – laquelle compte pas moins de 11.000.000 d’individus – est frappée par une recrudescence de crimes et de délits divers. Les sans-abri sont en nette augmentation et l’addiction aux drogues n’est plus une réalité marginale. Les journaux mentionnent également le cas de malades psychiatriques éjectés de leur institution faute de place…

    Beaucoup de commerçants sont contraints de fermer boutique. Les gens sont réduits à fouiller les poubelles une fois la nuit tombée et les pensionnés ne doivent leur survie qu’aux rebuts des marchés de fruits et légumes. Les taux de suicide connaissent une hausse brutale. Par désespoir, un grand nombre de Grecs retournent à leur misère rurale, ou viennent gonfler le plus grand exode qu’on ait connu depuis quarante ans.

    Ce contexte désespéré est habituellement associé à la crise du néo-colonialisme ou à l’écroulement de l’ancienne Union Soviétique. Mais cette tragédie humaine est indissociablement liée à ce qui – jusqu’à récemment – était supposé être ”la glorieuse histoire du projet-euro” des capitalistes européens. L’annonce, par le gouvernement PASOK de G. Papandreou de prochains licenciements massifs, d’une nouvelle augmentation des taxes ainsi que d’une diminution du montant des retraites, a provoqué une frustration et une colère colossales et déclenché une nouvelle montée d’actions revendicatives. Des étudiants occupent déjà des universités en guise de protestation contre les nouveaux honoraires et les plans de privatisation. Mais après les grèves générales et l’occupation des centres villes qui ont eu lieu ces derniers mois, il est permis de se demander comment les travailleurs et la jeunesse grecque pourront encore stopper le tsunami des restrictions.

    Nous rapportons ci-dessous un entretien avec Nikos Anastasiades, (Xekinima (CIO-Grèce) paru fin septembre dans le journal ”The Socialist”, hebdomadaire de nos camarades du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles).


    Débats: Jeunes en lutte en Europe: Unifions la Résistance !

    Avec des participants aux luttes en Grèce et en Espagne : Donna Litzou, étudiante active en Grèce, Xekinima et Clara Aguila, jeune espagnole indignée de Barcelone, Socrev


    Pourriez-vous expliquer brièvement ce que les mesures d’austérité signifient pour la majorité des Grecs ?

    Le gouvernement a récemment annoncé quelques nouvelles mesures d’austérité. Le terme ”nouveau” est d’ailleurs en train de devenir un prétexte à rire pour l’évidente raison que le gouvernement annonce de nouvelles mesures chaque semaine.

    Après la ruine des niveaux de vie causée par de précédentes offensives, le gouvernement a maintenant annoncé des mesures qui mèneront à un surcroît d’agressions à l’encontre de la classe des travailleurs. Ces véritables ”charges” contre le peuple grec comprennent entre autres les licenciements des travailleurs du secteur public (il est prévu de saper dans le secteur public en renvoyant 200.000 travailleurs sur 750.000 dans les toutes prochaines années). Ce plan démarrera cette semaine par la ”mise au placard” de milliers d’ouvriers. Les salaires du secteur public seront aussi réduits de 50% en moyenne. Le gouvernement projette de taxer les travailleurs aux revenus les plus bas, mesure qui serait elle-même combinée à l’instauration d’une autre taxe affectant cette fois la cellule intouchable du ”ménage” lui-même. Par ailleurs, le gouvernement de Papandreou a l’intention de doubler le prix du fuel à usage domestique…

    En plus de tout ceci, des menaces visent actuellement les fonds consacrés à l’enseignement et à la mise en place d’un budget consacré aux frais de scolarité universitaires.

    Avant la crise politique et économique actuelle, la Grèce était l’un des pays les plus pauvres de l’Union Européenne. Ces insoutenables répressions économiques vont plonger la société dans un état de pauvreté absolue et créer une génération perdue composée de gens inutiles.

    Tout récemment, des rapports officiels ont montré que le nombre de suicides pour raisons économiques a doublé l’an dernier…

    Des politiciens capitalistes et des financiers internationaux prétendent que ces restrictions gouvernementales sont nécessaires pour secourir l’économie de la Grèce. Mais quelle est la réelle situation économique ?

    Après son passage en Grèce en 2009, le Fonds Monétaire International a fait savoir que le pays sortirait de la récession dans pas moins de deux années et serait dès lors dans une meilleure position pour rembourser sa dette souveraine. Mais le FMI se trompait et, aujourd’hui, la situation économique est pire encore. On nous dit que si nous satisfaisons les exigences des marchés, nous serons ”mieux lotis” mais, à chaque fois que nous donnons satisfaction aux marchés, ceux-ci se montrent plus avides. Autant dire qu’ils nous jettent dans un puits sans fond.

    Cette année tous les paramètres indiquent que l’économie grecque diminuera de 5%. Beaucoup d’usines et d’entreprises vont connaître la faillite et fermer leurs portes. Officiellement, il y a 600 chômeurs supplémentaires chaque jour. Le taux de chômage est de 16 % – soit l’équivalent de 800.000 travailleurs – et a doublé en seulement trois ans (selon le gouvernement l’emploi inclut tout qui travaille une heure ou plus par semaine).

    Et pourtant, cet immense désastre économique n’a pas même contribué à réduire, fût-ce d’un peu, le déficit. En fait, le gouvernement a raté tous ses objectifs financiers. Les revenus de l’Etat sont en baisse en raison d’une base fiscale précaire due à la récession alors que la dépense concernant les allocations de chômage est en augmentation (bien que le montant de ces allocations reste très bas). Le seul chiffre qui continue à croître concerne les milliards d’euros affectés au remboursement de la dette envers les banques, les créanciers internationaux mais aussi l’aide financière aux banques locales. Ces chiffres sont décidément les seules choses dont le gouvernement semble se soucier.

    Comment les travailleurs, ou plus généralement les gens, réagissent-ils face à ces atteintes à leur niveau de vie ?

    La population est partagée entre l’angoisse et le désespoir. Beaucoup souffrent du chômage ou sont incapables de joindre les deux bouts. Mais, dans le même temps, quasi tous comprennent la nécessité de résister et ils la comprennent d’autant mieux qu’ils ne voient pas de fin aux mesures d’austérité du gouvernement.

    En juin de l’année dernière, des mobilisations massives ont vu débouler deux millions de gens – les indignés – dans les rues pour protester contre les mesures menaçant leur niveau de vie. Des grèves et des manifestations violentes ont éclaté aussi chez les travailleurs.

    Notre problème ne réside pas dans une ”inaptitude” à la résistance mais dans le fait que la direction syndicale n’est pas à la hauteur de la tâche qui l’attend et qui nous attend.

    Face au projet concocté par une classe dirigeante capitaliste – projet qui consiste à détruire notre niveau de vie – les leaders syndicaux appellent parfois à vingt-quatre heures de grève générale. Mais ils le font sans l’apport d’un plan concret qui permettrait de faire chuter le gouvernement. S’ils agissent toutefois ainsi, c’est en partie pour réduire la pression qu’ils sentent peser sur eux. Mais ils échouent à offrir une alternative sérieuse, que ce soit aux mesures de répression du Pasok ou à la défense du niveau de vie des gens. Ils ne s’engagent pas comme il le faudrait dans un dialogue démocratique avec l’union des syndicats et les adhérents.

    Quand ils sont mobilisés, les gens ont conscience du potentiel de leur propre pouvoir mais, paradoxalement, ils ne réalisent pas qu’à travers ce pouvoir ils détiennent un outil capable de les mener à la victoire.

    Une grande partie des partis de gauche connaissent différentes sortes de problèmes. Le parti communiste (KKE) avance des slogans qui, parfois, interpellent en ce sens qu’ils touchent au noyau dur de la crise capitaliste, mais la démarche du KKE reste incroyablement sectaire dans la mesure où ce parti refuse d’organiser le combat au-delà de ses propres rangs.

    Syrisa, un vaste parti de coalition, ne prend pas d’initiatives politiques et ne propose aucun programme capable de provoquer le soulèvement général qui permettrait d’affronter la crise et de faire tomber le gouvernement.

    Quelle est l’alternative socialiste proposée par Xekinima pour stopper l’hémorragie et fournir aux gens une solution à la crise ?

    Si cette politique d’austérité perdure, il n’y aura pas d’avenir pour les travailleurs et la jeunesse grecs. Car si le gouvernement, le FMI et les banques continuent sur leur lancée mortifère, ils propulseront le niveau de vie des gens vers des profondeurs de plus en plus abyssales. La seule façon de mettre fin à cette politique d’étranglement économique est de stopper le remboursement de la dette. Il faut cesser de rembourser ceux qui sont responsables de la crise, à savoir les institutions bancaires.

    Cela requiert de coordonner les différents mouvements de protestations et de luttes ouvrières autour d’un programme de revendications socialistes afin d’en finir avec la crise capitaliste et d’aller de l’avant.

    Nous en appelons à la nationalisation des banques et à la re-nationalisation des services privatisés. Nous voulons nationaliser les hautes instances de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs de façon à faire fructifier – via la création d’emplois – cette manne prodigieuse de ressources et de richesses créées en premier lieu par les travailleurs Grecs.

    Les luttes des travailleurs et de la jeunesse grecs devraient être associées à une perspective internationale, elles le devraient parce que la crise capitaliste affecte les travailleurs du monde entier. Il ne saurait y avoir de solution locale à la crise, ou qui soit la seule propriété d’un état nation. Les travailleurs ont besoin de se battre pour une Europe qui défende les intérêts de leur classe, pour une fédération socialiste des états européens.

    En Grèce, ce qui nous attend, c’est la perspective immédiate d’un renouvellement des grèves et l’imminence d’une mobilisation de grande ampleur contre les taxes abusives tels que l’impôt sur les ménages. Il faut également compter sur un sérieux mouvement de révolte en réaction aux mesures visant les écoles et les universités.

    Si toutes ces luttes se rejoignaient pour n’en former qu’une seule, elles pourraient réussir à renverser le gouvernement et faire valoir une stratégie différente pour mettre fin à la crise.


    Plus d’austérité, plus de misère

    Le gouvernement Pasok vient pourtant d’en ”rajouter une couche” en matière d’austérité et ses nouvelles mesures viennent encore alourdir, comme un ”extra” amer, un bilan d’agressions sauvages ciblant l’emploi, les pensions, le salaire minimum garanti… avec pour résultat un effondrement (de 50 % en moyenne !) du revenus des ménages. Ces nouvelles répressions économiques signifieront :

    • Que le montant mensuel des pensions dépassant le seuil des 1.200 euros sera amputé de 20% et que tout qui prendra sa retraite en dessous de 55 ans connaîtra une diminution de 40 % sur le montant mensuel de sa retraite si celle-ci dépasse le seuil des 1000 euros.
    • Que le nombre de fonctionnaires acculés à percevoir une rémunération partielle augmentera de 50% (pour atteindre 30.000 personnes) à la fin de l’année. S’ils ne peuvent pas être réengagés dans l’année, ils seront licenciés. En somme, le gouvernement est en train de faucher 200.000 emplois sur les 750.000 que comptait la fonction publique…

      Quant à l’impôt sur le revenu calculé en fonction du montant des salaires annuels, il verra son seuil baisser, passant de 8.000 euros à 5.000…

  • Irlande : Campagne contre la ‘‘Household Tax’’

    Le gouvernement irlandais veut instaurer une ‘‘Household tax’’, soit un impôt foncier de 100 euros sur chaque maison et est la suite logique de la précédente taxe sur l’eau. Avec cette taxe, un pensionné ou un travailleur précaire devra débourser exactement la même chose qu’un millionnaire ! C’est tout particulièrement dégueulasse dans le contexte actuel de l’Irlande. Ce nouvel impôt n’a absolument rien à voir avec l’amélioration des services proposés par les collectivités locales, il ne s’agit que de continuer de saigner les travailleurs et leurs familles pour payer le renflouement des banques.

    Socialist Party (CIO-Irlande)

    En Irlande, chacun sait fort bien que cet impôt commencera à 100 euros, mais grimpera implacablement si nous nous laissons faire. L’Economic Social and Research Institute (un think tank influent en Irlande) réclame que cette taxe se poursuive pour des années et des années, son principal économiste, John Fitzgerald, allant même jusqu’à dire qu’il ne s’agit là que d’un ‘‘début’’ et qu’il va falloir augmenter cette taxe jusqu’à 800 euros en plus d’une taxe sur l’eau de 500 euros.

    La vie quotidienne devient déjà intolérable en Irlande avec les nombreuses coupes salariales, l’augmentation des taxes ou des hypothèque,… Jusqu’où cela peut-il encore aller ?

    Balayant toutes leurs promesses électorales, le Fine Gael (centre-droit) et le Parti Travaillsite (la coalition au pouvoir depuis les récentes élections) veulent totalement collaborer aux diktats de l’Union Européenne, de la Banque Centrale et du Fonds Monétaire International. Pour la population, cela signifie de faire face à de nouvelles mesures d’austérité. Cette politique, en plus des licenciements et du chômage, qui se mène depuis déjà un moment et qui consiste à pomper les moyens des ménages, a fait chuter la consommation personnelle de 13 milliards d’euros en 3 ans dans le pays. L’austérité cause des ravages à travers l’Europe, elle ne fera qu’empirer la crise et de garantir la faillite.

    Can’t Pay! Won’t Pay!

    Ce nouvel impôt n’est pas une fatalité. Nous pouvons le vaincre, mais uniquement avec une campagne de non-paiement de la taxe construite par la base, avec l’implication réelle de la population, dans chaque secteur de la société. Le Socialist Party (parti-frère du PSL en République irlandaise) plaide en ce sens. Dans les années ‘90, le Socialist Party avait dirigé une campagne similaire, l’Anti Water Charges Federation, contre une taxe sur l’eau, une campagne couronnée de succès.

    La construction de cette campagne massive de non-paiement, y compris aux tribunaux et par une opposition politique résolue, avait alors forcé le gouvernement de l’époque de supprimer cette taxe. Les élections partielles de 1996 à Dublin West étaient devenues un véritable referendum sur cette question, l’establishment politique avait été profondément ébranlé. Joe Higgins s’y était présenté et n’avait raté son élection que de peu (il fut élu au Parlement l’année d’après).

    Le ministre Bruton a déclaré que cette taxe n’était ‘‘que de 100 seulement’’. Cette somme constitue déjà un fardeau actuellement pour les ménages irlandais, et elle grimpera au delà des 1.000 euros très vite, la troïka européenne ayant exigé de nouveaux impôts de ce type pour les deux années à venir. Le gouvernement ne fait en fait que tâter le terrain pour l’instauration de nouvelles taxes, plus lourdes, à l’avenir. Si cette Household Tax est facilement acceptée, le gouvernement se sentira plus confiant pour poursuivre cette politique, et l’amplifier. Construire une campagne massive de non-paiement maintenant, c’est aussi rendre plus difficile l’application d’autres attaques par la suite.

    Ne nous laissons pas intimider!

    Le gouvernement fera tout pour forcer la population à céder, avec la menace d’amendes draconiennes et de condamnations aux tribunaux. Cela contraste violement avec l’attitude très douce adoptée par les autorités face aux criminels en col blanc millionnaires qui ont détruit l’économie ! Aucun banquier ou homme d’affaire n’a été inquiété. En construisant une puissante campagne de désobéissance civile de masse, implantée dans chaque région, la solidarité peut donner confiance aux ménages pour s’unir et maintenir leur refus de payer cette taxe. Il est impossible de tirer des milliers de personnes devant les tribunaux.

    Opposition politique

    Le Parti Travailliste est maintenant du côté du Fine Gael et du Fianna Fail (centre droit) pour soutenir l’instauration de taxes qui frapperont les ménages – en dépit des différentes annonces dans les médias durant la dernière campagne électorale. Il faudra se souvenir de cette trahison cynique tandis que les politiciens travaillistes qui disent s’opposer à cette taxe tout en restant bien tranquille au sein du Parti Travailliste ne sont que de vulgaires opportunistes. Le Sinn Fein a déclaré qu’il s’opposait à la Household Tax, mais a malheureusement décidé de ne pas mettre ses ressources et ses moyens derrière une campagne de non-paiement, qui reste la seule façon de mettre en échec cette véritable escroquerie. Ceci décevra sans doute beaucoup d’électeurs du Sinn Fein.

    Le Socialist Party / United Left Alliance est le seul parti qui propose clairement le boycott et est actif dans la construction d’une campagne nationale, indépendante et basée sur une implication active de la population. Notre expérience dans ce type de campagne est par ailleurs unique dans le pays.

    En dépit de la propagande quotidienne des médias traditionnels, il existe de grandes richesses inexploitées en Irlande. Le pays n’est pas s’est pas brisé. L’Irlande reste en 6e position sur les 27 pays de l’Union Européenne en termes de richesse financière. Naturellement, cette richesse est concentrée dans quelques mains seulement. La Banque Centrale a rapporté qu’en mai 2011, il y avait quelque 120 milliards d’euros en dépôt dans les banques irlandaises – pourquoi ne pas instaurer un impôt sur la fortune plutôt que de faire subir de nouvelles taxes à la population et de prendre en otage notre enseignement et nos services de santé ? Les ressources naturelles de gaz et de pétrole pourraient également être exploitées au profit de la société irlandaise, plutôt que pour une ou deux multinationales.

    • Résistance croissante contre la politique antisociale en Irlande (Août 2011)
    • Irlande : Retour sur les dernières élections générales (28 mars 2011)
    • Première réunion du nouveau Parlement irlandais: L’opposition de gauche se fait entendre (10 mars 2011)
    • Irlande: L’opposition de gauche entre au Parlement (27 février 2011)
  • Italie : Dixième anniversaire de la Bataille de Gênes contre le G8

    De grandes opportunités perdues pour construire un nouveau parti de masse des travailleurs

    Il y a de cela dix ans, le 21 juillet 2001, quelque 300.000 travailleurs et jeunes marchaient avec rage et colère dans les rues de Gênes. C’était le point culminant d’une semaine de protestations contre le sommet du G8 tenu dans cette ville, sous l’égide de George Bush. Le nombre de manifestants avait été gonflé par l’outrage cause par le meurtre d’un jeune manifestant – Carlo Giuliani – commis la veille place Alimonda par les forces de l’ordre italiennes. Cette manifestation avait elle aussi été attaquée et brisée par la police, à coups de gaz lacrymogènes et de matraques.

    Clare Doyle, CIO

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) était présent avec un contingent d’une centaine de membres issus de 12 pays différents. Sur la route de Gênes, tous les manifestants avaient eu des difficultés à passer les barrages policiers – aux frontières du pays ainsi qu’en bordure de la ville. Certains avaient d’ailleurs dû faire demi-tour. La plupart des autres avaient dormi sur les plages, dans leurs voitures, dans leurs bus, ou dans des tentes à proximité de l’endroit du Forum Social, près de la mer.

    Lors de la manifestation, le CIO – qui n’avait alors que des ressources limitées en Italie – portait des pancartes revendiquant la fin des provocations policières ainsi qu’une grève générale de 24 heures en protestation au meurtre et à la brutalité policière. C’était avant l’attaque sanglante qui se déroula la nuit, du fait des carabinieri (la police spéciale), à l’école Diaz, où des dizaines d’organisateurs des protestations et de manifestants étaient en train de dormir. Les carabinieri étaient arrivés en véhicules blindés pour attaquer l’endroit avec une violence inouïe, brisant des membres et écrasant les têtes contre le sol. Aujourd’hui encore, on ne peut que se demander comment il est possible qu’il n’y ait pas eu au moins un mort de plus à Gênes.

    Jusqu’à aujourd’hui, pas un seul membre d’envergure des forces de l’Etat n’a été puni pour la mort de Carlo (dont les parents étaient encore récemment présents lors d’un meeting de Controcorrente, le CIO en Italie) ou pour le raid de l’école Diaz. Il est incroyable que le second gouvernement de Berlusconi ait pu survivre cinq autres années, des années de grèves de masse et de protestations contre ses politiques néolibérales. Il y ainsi notamment eu à Rome une manifestation de trois millions de personnes contre une modification de la législation du travail adoptée après les luttes de la décennie mouvementée des années ’70, une décennie véritablement marquée par la lutte de classe.

    En fait, une opportunité en or a été gaspillée pour la construction du soutien pour un parti des travailleurs à cet époque relativement neuf: le PRC, Partito della Rifondazion Comunista (parti de la Refondation Communiste). Ce parti avait été lancé pour remplir le vide à gauche qui a été entraîné par l’effondrement des pays staliniens et par celui du parti ‘communiste’ d’Italie, devenu une formation complètement capitaliste.

    L’absence d’une réelle alternative combative pour les travailleurs et les jeunes a permis à Berlusconi de revenir plus tard pour un troisième gouvernement après une période de ‘centre-gauche’ sous Romano Prodi, c’est-à-dire une période où le ‘centre-gauche’ a mené une politique de coupes budgétaires, de vote de crédits de guerre et de privatisations.

    Maintenant, l’Italie, la troisième plus grande économie de la zone euro, fait face à une crise majeure de confiance en son économie et en sa capacité à rembourser ses dettes. Les travailleurs et les jeunes sont en pleine ligne de mire des attaques antisociales et d’une rafale d’austérité. Une riposte est plus que nécessaire.

    Le CIO en Italie est représenté par Controcorrente, dont les membres sont actifs au sein du PRC et également à l’extérieur de ce parti en déliquescence. Marco Veruggio est membre du Comité National Politique du PRC et est l’auteur de l’article ci-dessous, initialement publié sur le site de Controcorrente.


    2001 to 2011

    Que reste-t-il du mouvement antimondialisation capitaliste?

    A Gênes, une série d’initiatives, de meetings et de débats ont été organisés pour commémorer ce qui s’est produit dans cette ville du 19 au 21 juillet 2001. Avec un anniversaire tel que celui-là, bien plus que de simplement se remémorer les faits – il existe tout un tas de publications, de films et d’initiatives à ce sujet – il est utile de dresser un bilan des évènements. Il nous semble particulièrement intéressant d’aborder non pas exclusivement ce qui s’est passé lors du G8, mais surtout ce qui s’est passé après le mouvement antimondialisation capitaliste et comment la gauche italienne a utilisé l’enthousiasme généré par les mouvements de masse de Gênes.

    Marco Veruggio, Controcorrente (CIO-Italie), Gênes

    Au crédit de ce mouvement antimondialisation capitaliste, on peut mettre le fait qu’il a attiré l’attention de millions de personnes à travers le monde sur des thèmes dont l’importance est seulement pleinement comprise aujourd’hui. C’est surtout vrai dans le cas des effets de la compétition de l’économie de marché globale, particulièrement parmi les couches les moins politisées de la population, et dans celui de la ‘financialisation’ de l’économie, tout cela s’accompagnant de l’idée qu’un ‘autre monde est possible’. Mais c’est précisément sur cette question cruciale, celle de l’alternative au capitalisme, que le mouvement antimondialisation capitaliste a failli, en développant une série de théories et de modèles au fil des ans, qui se sont effondrés sous les coups de leurs contradictions internes.

    Prenons par exemple les théories de Toni Negri sur l’impérialisme et sur le rôle central de la classe ouvrière. Selon lui, il n’y a plus de puissances impérialistes en conflit pour se diviser le monde, mais un simple et unique ‘impero americano’. Il est aussi question dans ses théories de l’idée selon laquelle la transformation sociale ne serait plus à l’avenir l’œuvre de la ‘vieille’ classe ouvrière mais de la ‘multitude’, ou encore que le travail intellectuel avait remplacé le travail industriel. Mais avec cela, on est incapable d’expliquer ce qui s’est produit les dix années qui ont suivi. Il y a eu le développement d’un ‘impérialisme européen’, qui joue aujourd’hui un rôle dirigeant dans l’intervention militaire en Libye. La Chine est aussi arrive sur le devant de la scène, et pas seulement comme un rival économique des USA et de l’UE. De l’autre côté, la classe ouvrière industrielle est revenue tout au devant de la scène sociale, comme par exemple avec le conflit en Italie entre la FIOM (syndicat métallurgiste) et les patrons de FIAT. Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, il y a aujourd’hui environ un milliard de travailleurs dans l’industrie en plus à travers le monde, précisément suite à la globalisation.

    Des ‘solutions’ impraticables sous le capitalisme

    De l’autre côté, même les modèles qui étaient mis en avant en exemple, comme le Brésil du temps de Lula et de la soi-disant ‘démocratie participative’, ont révélé leurs limites à long terme. Le PT (Parti des Travailleurs) de Lula a vécu de sérieuses défaites électorales, y compris à Porto Allegre, et se parti reste au pouvoir uniquement parce qu’il représente la force la plus capable d’appliquer les désirs du Fonds Monétaire International. Le fait que le Brésil ait endossé le commandement des troupes militaries envoyées en Haïti indique également que le développement économique du pays s’est accompagné d’un développement similaire du pays en tant que puissance politique et militaire, avec sa propre sphère d’influence et une expansion sur l’échiquier d’Amérique latine. On peut encore parler de l’émergence de mécanismes et de structures perverses sur les marchés financiers – bulles spéculatives, etc. – qui révèlent que la Taxe Tobin (pour laquelle militait le mouvement ‘No Global’) est insuffisante, même considérée comme étant tout juste un instrument régulateur.

    A ce moment, nous étions sévèrement critiques pour avoir soulevé ces objections. Mais l’épreuve du temps a démontré qu’elles étaient justifiées. Les dirigeants de la gauche, y compris Fausto Bertinotti du PRC, se déclaraient totalement en accord avec le mouvement. En réalité, ils n’ont fait qu’utiliser le nom de l’antiglobalisation et l’attraction représentée par le PRC au sein d’une couche de militants du mouvement dans le but de négocier avec le centre-gauche et de construire un certain rapport de force pour que le PRC rentre dans le gouvernement. Un pacte de réciprocité ave la bureaucratie du mouvement a apporté du soutien électoral pour les partis de gauches, avec en retour une représentation parlementaire pour le mouvement. Par la suite, cette représentation parlementaire a été utilisée pour soutenir les missions militaires et les politiques néolibérales d’un gouvernement dirigé par l’un des conseillers les plus en vue de Goldman Sachs, Romano Prodi.

    Nous pensons que la lutte pour une alternative est possible, mais si les forces sur lesquelles se baser, les moyens et les objectifs sont clairement définis. Nous continuons à penser que pour parvenir jusqu’au bout d’un processus de changement social, les travailleurs actuels et les jeunes – les travailleurs de demain – dans leurs organisations politiques et sociales, constituent la principale force sur laquelle se baser. Le moyen doit être la lutte et l’objectif une société où le gouvernement serait une expression de ceux qui produisent les richesses et non de ceux qui utilisent cette richesse pour produire des crises économiques, des guerres et la destruction de l’environnement.

  • Capitalisme en crise : Un monde en mutation

    Début avril s’est tenue la réunion annuelle du Bureau Européen du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge. Els Deschoemacker résume ici l’essentiel de la discussion qui y a pris place. Les thèses adoptées à cette réunion sont disponibles sur notre site (voir ici).

    Par Els Deschoemacker, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Depuis le début de cette année, le capitalisme a subi de nombreuses secousses. Les masses tunisienne et égyptienne ont concrètement illustré qu’un mouvement révolutionnaire peut conduire à des changements réels tandis que le désastre nucléaire au Japon est l’énième exemple des conséquences de l’irresponsabilité d’un système capitaliste qui ne voit qu’à court terme. La maximalisation des profits a motivé la construction de centrales nucléaires là où elles n’auraient pas dû être implantées. La sécurité maximale était garantie, mais en mots uniquement. Dans les faits, toutes les règles et les conseils des spécialistes ont été bafoués ; les intérêts économiques et politiques immédiats de l’élite ont pesé bien plus lourd ! Les conséquences pour la population japonaise sont dramatiques.

    La conscience des travailleurs et des jeunes à travers le monde a été secouée, beaucoup de choses ont été clarifiées. Ces deux développements ont sans doute renforcé la colère concernant le fonctionnement de la société et nous ont enseigné d’importantes leçons sur ce qui est nécessaire afin d’aboutir à de véritables changements.

    L’impact des révolutions

    Une révolution a rarement eu un impact immédiat sur la volonté de lutte au niveau international au point de la révolution tunisienne ou égyptienne. La victoire, acquise par une ténacité et une volonté formidable de sacrifice des masses tunisiennes, a initié une vague qui continue à déferler sur les pays de la région. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ne seront plus jamais comme avant. Même si la lutte n’est pas encore finie, même si la classe dominante fait tout son possible pour reconquérir le vide du pouvoir et même si les révolutions sont clairement menacées, les élites de la région doivent dorénavant tenir compte d’une population qui a déjà acquis sa première expérience de lutte révolutionnaire. Les salariés et les jeunes tunisiens ont mis en garde l’ancienne élite : ‘‘si vous voulez revenir, nous le pouvons aussi !’’ Ils ne sont pas prêts à perdre leurs droits récemment et chèrement acquis.

    Dans le monde entier, les régimes dictatoriaux ont muselé internet et ont censuré les nouvelles révolutionnaires afin d’éviter une révolte massive venant d’en bas. Les révolutions ont inspiré les travailleurs et les jeunes au-delà du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. D’ores et déjà, nous protestons au Wisconsin ‘‘comme un Égyptien’’, nous crions en France ‘‘Sarkozy, dégage’’ ou nous menaçons de faire chuter l’élite en Grèce ‘‘comme Ben Ali’’.

    La nouvelle situation économique a causé la révolution

    Cette énergie a directement résulté de la crise économique auquel est confronté le capitalisme. Le chômage et les hausses des prix du pain et de la nourriture ont souvent été à l’origine de situations révolutionnaires. En Tunisie et en Égypte s’y est rajouté le ravage néolibéral de la société. Et l’eau a débordé du vase.

    Le capitalisme n’a pas de réponse face à cette crise, ni dans le monde néocolonial, ni ailleurs. Les stimuli précédents et les paquets de sauvetage qui ont sauvé les banques et les grandes entreprises ont bel et bien évité une dépression profonde comme celle des années trente, mais ils ont engendré de nouveaux problèmes. Une nouvelle crise a alors commencé: celle des dettes des gouvernements.

    Les premières victimes des montagnes de dettes trop élevées ont été les pays dits ‘périphériques’ en Europe, les maillons les plus faibles. Mais dans les pays industrialisés plus riches également, des dettes astronomiques se sont accumulées. Aux USA, moteur de l’économie mondiale, les dettes ont atteint les 100 % du PIB. Chaque jour, la dette augmente de quatre milliards de dollars ! La pression pour passer à des coupes budgétaires plus drastiques se fait aussi plus importante. Après l’offensive républicaine, un message très clair de l’agence de notation S&P a été adressé au gouvernement : commencez les coupes, sinon la note des USA sera abaissée.

    Un tel plan d’assainissement serait catastrophique pour la classe ouvrière américaine. La période des stimuli n’a déjà pas pu éviter que, pour la quatrième année consécutive, un million de personnes aient été expulsées de leurs propres maisons aux USA. Le pays compte aujourd’hui au moins 24 millions de chômeurs. Divers Etats sont au bord de la faillite et doivent sabrer dans leurs budgets en fermant des parcs, des écoles, des hôpitaux, des bibliothèques, en limitant les salaires et les droits syndicaux des travailleurs, etc.

    Le plan d’assainissement pour lequel l’opposition républicaine se bat réduirait à néant le peu de pouvoir d’achat encore présent dans l’économie et ferait déborder la faible croissance poussée par le gouvernement vers une nouvelle période de récession. Mais Obama et les Démocrates ne sont pas non plus vierges de tout péché dans les Etats locaux et dans les assainissements antisociaux au niveau local. Ils appellent eux aussi à ‘travailler dur’ et à l’instauration d’assainissements brutaux. La lutte des travailleurs du Wisconsin illustre toutefois que la lutte de classe est de retour aux USA. Une nouvelle période de radicalisation a commencé. Un élément de cette lutte contre les assainissements est le combat pour le lancement d’un mouvement politique pour et par les salariés et les jeunes, un mouvement totalement indépendant des deux grands partis du capitalisme. Ce sont des partis dont on sait qu’ils ne se distinguent que par le rythme des attaques qu’ils proposent.

    La politique des assainissements en Europe conduit à plus de dettes et de récession économique

    Après pas moins de quatre plans d’assainissement sur les finances publiques, on s’attend à ce que la dette du gouvernement grec (de 130% avant les plans) continue de grimper jusqu’à 160 % ! L’économie s’est rétrécie de 4,5 % en 2010 et presque tout le monde commence à reconnaître qu’une restructuration de la dette grecque est inévitable. Les perspectives de l’économie irlandaise ne sont pas meilleures. La crise bancaire s’étend, ce qui fait que les injections financières représentent déjà 50 % du PIB irlandais. La dette totale de l’Etat et des banques représente 122.000 euros par salarié. En 2013, l’Irlande paierait annuellement 10 milliards pour les intérêts sur sa dette, plus que ce que le pays consacre à l’enseignement ! Le Portugal aussi a été contraint de faire appel au fonds de sauvetage de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International. Il n’y a pas d’espoir que ces pays puissent encore rompre la spirale de la dette.

    Les critiques sur la politique d’assainissement se développent. Dans le quotidien flamand De Tijd (du 19 avril), il est fait référence à ce qui vit parmi la population grecque : ‘‘On est dans un cercle vicieux. Nous ne pouvons pas sortir de la crise avec une politique qui nous jette encore davantage dans la récession.’’ C’est un sentiment général qui revient tant en Grèce, qu’en Irlande ou au Portugal. Les politiciens ne peuvent plus descendre dans les rues sans être physiquement attaqués.

    Ni l’Union Européenne, ni le FMI n’arrivent à échapper à la colère du peuple. Ils sont rejetés, à raison, comme les chiens de garde des intérêts des banques allemandes et françaises. Les banques allemandes sont présentes dans les dettes irlandaise, grecque et portugaise à hauteur de 386 milliards d’euros. Pour l’ensemble des banques de la zone euro, ce montant s’élève à 560 milliards d’euros ! La crainte d’une nouvelle crise bancaire est très importante. Les plans de sauvetage servent uniquement à sauvegarder ces investissements et à faire payer la population locale.

    Même là où l’on parle d’un rétablissement économique après la crise (sur base des exportations notamment vers la Chine), les travailleurs ne sont pas à l’abri. Le redressement économique peut bien avoir conduit au retour des profits, des bonus et des dividendes record, les salariés n’en profitent pas. Ces derniers ne connaissent qu’attaques contre leurs salaires, leurs retraites et leurs soins de santé.

    Rompre avec le système et lutter pour le socialisme

    La majorité de la population nourrit une méfiance très profonde envers les partis bourgeois. Dans un sondage européen, seuls 6 % des sondés ont déclaré avoir confiance dans leur gouvernement, 46 % peu confiance et 32 % aucune confiance. Seuls 9 % trouvent que les politiciens sont honnêtes…

    Cela ne signifie pas encore que les illusions dans le système ont disparu. Lors de la manifestation du 26 mars à Londres, trois sentiments étaient présents. Une minorité importante était convaincue que la société actuelle ne fonctionne pas et est prête à considérer des solutions socialistes. Une autre partie voulait lutter contre toutes les mesures d’austérité, mais une grande partie trouvait aussi que les assainissements étaient quand même inévitables. Ils espèrent que les efforts d’aujourd’hui rétabliront finalement l’économie. Quand cet espoir s’évapora, nous serons confrontés à une situation explosive.

    La période qui est devant nous, sera marquée par des changements brusques. L’autre côté de la médaille, en revanche, c’est le danger de la contre-révolution, la réaction face à l’action. Si la gauche ne réussit pas à offrir une alternative progressiste et socialiste au vide que ce système pourri a créé, la droite et l’extrême-droite le feront avec une rhétorique populiste jouant sur l’égoïsme au détriment des plus faibles.

    Le retour aux recettes réformistes de l’état-providence n’offre pas d’issue. Cela n’était possible qu’avec une conjoncture exceptionnelle, pas dans une situation de crise capitaliste mondiale comme aujourd’hui. La crise systémique requiert une alternative qui propose de rompre avec ce système. En Irlande, la population s’est d’abord trouvée dans une situation de choc, un tremblement de terre politique a suivi. Mais le nouveau gouvernement est la copie de l’ancien et les illusions disparaîtront comme neige au soleil.

    Avec Joe Higgins au parlement, les véritables socialistes disposent d’une énorme plate-forme pour mener une opposition socialiste. Joe et le Socialist Party (notre section-sœur irlandaise) ont saisi cette position pour mettre sur pied une unité à gauche, l’United Left Alliance, qui compte désormais cinq parlementaires.

    Ils se rendent compte que la classe ouvrière n’aura aucun autre choix que de lutter. Avec l’ULA, ils veulent anticiper cela pour que les salariés irlandais puissent compter sur un instrument politique qui défende leurs revendications au Parlement et qui se serve de cette plate-forme pour populariser à son tour ces revendications.

  • 1er mai : fête des travailleurs ou lutte pour le socialisme ?

    Le premier mai, c’est la fête des travailleurs. Mais que peuvent donc bien aujourd’hui fêter les travailleurs ? La norme salariale de 0,3%? La cherté de la vie ? L’augmentation de la pauvreté et du nombre de travailleurs pauvres ? La destruction des services publics? Aujourd’hui plus que jamais, surtout à la lumière des brutales attaques antisociales qui tombent sur l’Europe et ailleurs, il faut renouer avec les traditions de lutte, et pas seulement de commémoration, de la fête du 1er mai.

    Par Nicolas Croes

    Aux sources du Premier mai Si l’origine du Premier Mai remonte aux Etats-Unis, la première journée d’arrêt total du travail pour revendiquer l’instauration des 8 heures de travail par jour est issue d’Australie. En 1856, une première journée y avait été organisée le 21 avril, et le succès de la mobilisation ouvrière fut tel que décision fut prise de l’organiser tous les ans. La révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg commenta ainsi ces faits: ‘‘De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ?’’ L’idée d’une fête des travailleurs, à la fois moment de lutte et rassemblement servant à illustrer la force potentielle du mouvement ouvrier, commença alors à faire son chemin. La date du Premier Mai fut choisie par les syndicats rassemblés dans l’American Federation of Labour (AFL) en 1886, là encore pour revendiquer la journée des huit heures, exigence qui allait devenir le socle sur lequel s’est construite la tradition du Premier Mai. D’ailleurs, avant le muguet, l’usage était de porter sur soi un triangle rouge symbolisant les trois ‘‘huit’’ – huit heures de travail, huit heures de loisir, huit heures de sommeil. Ce jour de mai 1886, quelque 340.000 ouvriers américains ont paralysé des milliers d’usines par leur action de grève. A certains endroits, la répression fut des plus féroces, et six grévistes laissèrent leur vie sous les coups de la police à Chicago, à la fabrique de faucheuses Mc Cormick.

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    Préserver et défendre le Premier Mai

    L’évolution qu’a connu le 1er Mai à travers les années permet de retracer l’évolution du mouvement ouvrier luimême, y compris des coups qui lui ont été portés. Certains 1er Mai sont ainsi marqués d’une pierre noire. En Italie et en Allemagne, les fascistes, arrivés au pouvoir avec la bénédiction et le soutien de la grande bourgeoisie mais soucieux de garder la classe ouvrière sous leur contrôle, joueront habilement d’un anticapitalisme démagogique en organisant des manifestations grandioses et des parades obligatoires pour ce qu’ils rebaptisent ‘‘la journée nationale du travail’’.

    Aujourd’hui encore, le Front National français tente d’instrumentaliser la date du Premier Mai, et l’extrême-droite en Belgique tente aussi de le faire. Nous avons ainsi participé à une mobilisation en 2008 destinée à bloquer les néo-fascistes du groupuscule Nation qui voulaient faire un défilé de Premier mai à Charleroi.
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    A l’exemple des travailleurs américains, les 400 délégués du congrès de fondation de la Deuxième Internationale (l’Internationale Socialiste, qui était encore fort loin de la caricature pro-capitaliste qu’elle est aujourd’hui devenue) décida en 1889 de mener campagne partout pour l’instauration des huit heures le 1er Mai, pas seulement en mots, mais avec grèves et manifestations. Cet appel a suscité un enthousiasme gigantesque qui a littéralement frappé d’effroi les différentes bourgeoisies nationales. A Vienne, à Paris et ailleurs, la bourgeoisie prépara ses régiments à intervenir, craignant un soulèvement imminent des travailleurs. En Belgique, des exercices de tirs spéciaux pour la garde civile ont été organisés ‘‘afin d’être prêts pour le 1er Mai’’ ! Face au succès incroyable de cette journée, la date est restée et, même lorsque la journée des huit heures a été obtenue de haute lutte dans toute une série de pays, la tradition est restée de manifester le Premier Mai en souvenir des luttes passées et le regard dirigé sur les luttes du moment ou à venir.

    Et aujourd’hui ?

    Le Premier Mai a toujours été très intimement lié à la classe ouvrière, et a reflété ses forces et ses faiblesses, ses périodes d’avancées comme celles de recul. Au fur-et-à-mesure, et particulièrement à la fin du vingtième siècle, les manifestations syndicales et les grèves du Premier Mai sont devenues des rassemblements souvent peu combatifs.

    Le Premier Mai est souvent l’occasion pour les sociaux-démocrates du PS, du SP.a et de leurs amis d’autres pays de se référer au socialisme, une fois par an, pour ensuite activement trahir cet idéal le reste de l’année. Pour nombre de bureaucrates syndicaux, c’est la journée où l’on glorifie de petites victoires, où mettre en évidence une attaque bloquée tout en évitant soigneusement d’expliquer pourquoi les autres sont passées. Mais, à travers le globe, la combativité et la volonté de lutte reviennent aujourd’hui, à des degrés divers il est vrai. Mais partout la colère cherche à s’organiser, partout de plus en plus de questions sont soulevées par les dégâts sociaux et environnementaux du capitalisme, partout se développe la recherche d’une alternative. Toutes les digues qui ont été érigées pour canaliser la colère des travailleurs, et notamment les directions syndicales, ne retiendront pas éternellement les flots du mécontentement ouvrier.

    Défendre le socialisme, 365 jours par an

    L’an dernier, dans les discours du premier mai, l’absence de toute réponse claire face à la crise était frappante. Comment défendre l’emploi, quelles revendications sont nécessaires et comment construire un rapport de force, toutes ces interrogations sont restées sans réponse. Les attaques contre les libéraux n’ont pas manqué, mais c’était surtout une manière pour les appareils syndicaux d’apporter un soutien au PS et au SP.a avant les élections anticipées. Pourtant, ces partis collaborent à la politique des différents gouvernements depuis des décennies ! En Irlande, au Portugal, en Espagne ou en Grèce, ce sont les partis sociaux-démocrates qui appliquent loyalement les diktats du Fonds Monétaire International (actuellement dirigé par un membre du PS français…) et frappent les populations de leurs plans d’austérité.

    Le meilleur programme anticrise à défendre aujourd’hui est un programme clairement socialiste, avec pour base les besoins et les nécessités de la majorité de la population. Créer de l’emploi, c’est possible, en répartissant le travail disponible par une réduction de la semaine de travail et la protection des prépensions. La nationalisation des secteurs- clé de l’économie – notamment du secteur financier ou celui de l’énergie – peut assurer que ce soient les spéculateurs qui se retrouvent au chômage et que ces secteurs-clé soient mis au service de la majorité de la population. Voilà des revendications capables de répondre aux crises du capitalisme et de construire une société enfin au service de la majorité de l’humanité. Emprunter cette voie, c’est emprunter le chemin de la lutte.

    Les patrons sont organisés au niveau international tandis que les travailleurs limitent pour l’instant leurs luttes aux frontières nationales, et sont mis en concurrence les uns avec les autres par les différentes bourgeoisies. Imaginons un instant l’impact qu’aurait une initiative européenne visant à réunir les résistances ! Un bon prochain pas à poser dans cette direction serait de propager l’idée d’une grève générale de 24h à l’échelle européenne, une bonne manière de renouer avec les principes de solidarité internationale du premier mai et de montrer de manière éclatante qui est le véritable créateur de richesses dans la société.


    Lors du 1er Mai 2010, les militants du PSL étaient présents dans 17 villes, dans tout le pays, d’Anvers à Charleroi et de Liège à Ostende. Plus de 700 exemplaires de notre mensuel avaient été vendus aux différents rassemblements, manifestations syndicales, etc. Cette année encore, vous pourrez trouver des rapports et photos des différentes activités organisées le Premier Mai et auxquelles participe le PSL sur notre site internet www.socialisme.be.

  • ‘Rood’ quitte le SP.A. Le potentiel pour une alternative à la gauche des partis traditionnels est réel.

    SP.A-Rood a constaté que la tentative de faire changer d’orientation le SP.A n’a pas fonctionné, et poursuit son existence en tant que mouvement sous le nom de ‘Rood’. Dans le quotidien De Standaard, Erik De Bruyn a déclaré : ”Rood veut regrouper toutes les forces de gauche en Flandre. Cela doit aboutir à un nouveau grand parti de la gauche en 2014.” Le PSL se réjouit de ce pas en avant fait par le mouvement autour d’Erik De Bruyn.

    Réaction du Bureau Exécutif du PSL – PDF

    Nous sommes également d’accord avec De Bruyn lorsqu’il déclare dans les médias qu’il existe un potentiel pour une alternative à la gauche des partis traditionnels. Réaliser ce potentiel est d’autant plus nécessaire dans la période d’assainissements qui s’annonce.

    Ces dernières années, le SP.A n’a plus joué de rôle en tant que représentant politique des revendications et des préoccupations du mouvement ouvrier. En termes de composition sociale et de base dans la société, ce parti n’est plus le même qu’il y a 20 ou 30 ans. Cela vaut aussi de plus en plus pour le PS.

    Nous espérons que ‘Rood’ disposera de l’espace nécessaire, aussi de la part de la FGTB. Lorsque Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, déplore la décision de ‘Rood’ et a pointe du doigt la division de la gauche, il oublie le fait qu’une grande partie de la base de la FGTB ne se sent plus politiquement représentée. C’est d’ailleurs aussi le cas pour une partie importante de la base de la CSC. Il est temps que la FGTB et la CSC reconnaissent cet état de fait et remettent en cause leurs liens avec les partis traditionnels.

    Depuis des années déjà, le PSL plaide pour un nouveau parti large des travailleurs. Nous accueillons fort favorablement toute personne aboutissant aujourd’hui à des conclusions semblables. Un tel parti doit devenir un parti inclusif et démocratique, ouvert à chaque personne qui s’oppose à la politique de droite imposée par l’Union Européenne, le Fonds Monétaire International et les partis traditionnels de notre pays. Un tel nouveau parti doit se baser sur un programme de lutte.

    Le PSL veut jouer un rôle dans ce processus, et accepte l’invitation de ‘Rood’ et d’Erik De Bruyn. Nous invitons tous ceux qui s’opposent à la politique d’assainissements et tous les courants de la gauche, tel que le PTB, à écouter l’appel de De Bruyn pour regrouper les forces de la gauche en Flandre.

    Dans le cadre d’une démarche similaire le PSL fait partie du Front des Gauches en Wallonie et à Bruxelles.

  • Portugal : Commémorations de la Révolution des Oeillets sur fond de rejet des diktats du FMI

    Le 25 avril, chaque année, de grandes manifestations se déroulent pour commémorer la Révolution des oeillets. C’est en effet le 25 avril 1974 que le régime fasciste de Caetano, le successeur du dictateur Salazar, est tombé. Le mouvement révolutionnaire a fait trembler la société sur ses bases et a été à la base de nombreux acquis sociaux, acquis sociaux aujourd’hui sous pression. La plupart des slogans lors des manifestations attaquaient la dictature du Capital et les interventions de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International, qui hypothèque l’avenir de la majorité de la population du pays. Pour stopper cette offensive contre nos conditions de vie, nous devons poser les bases d’une nouvelle révolution des oeillets…

    Photos du Portugal par Jonas

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