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Tag: Electrabel
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Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (5)
Les finances des communes et des régions sont dans un état catastrophique. A Bruxelles, de nombreux niveaux d’autorité sont représentés, mais ils ont tous en commun de mener une politique d’assainissements et d’austérité. A ces sévères économies antisociales, il convient de répondre par une résistance sociale conséquente. Cela nécessite un programme reposant, au-delà de l’opposition à la politique actuelle, sur une alternative claire. Cet article est la dernière partie de notre dossier sur Bruxelles, avec les conclusions qui s’imposent selon nous.
Les finances communales boivent la tasse, aux travailleurs et à leur famille de payer la note…
Selon l’analyse des budgets communaux réalisée par Belfius, 13 des 19 communes bruxelloises sont en déficit pour 2013. Ces chiffres sont de loin plus mauvais que pour les autres régions de Belgique. Après une législature 2000-2006 marquée par une dégradation des finances communales, Charles Picqué, également Ministre de tutelle des pouvoirs locaux à la région, annonçait pourtant une « stabilisation financière » des communes « grâce à l’action de la région et une gestion parcimonieuse des communes » pour 2006-2012.
Par « action de la région », Picqué réfère surtout à l’injection chaque année depuis 2007 de 30 millions € supplémentaires pour l’équilibre budgétaire des communes. Sans cette aide, une seule commune ne serait pas en déficit chaque année. Picqué a conditionné cela à la présentation et au respect d’un plan financier trisannuel par les communes, devançant ainsi les nouvelles directives européennes contenues dans le Six-Pack et traduisant la volonté du bon plombier institutionnel qu’il est de développer la gestion de l’austérité et des pénuries au niveau des communes. Par « gestion parcimonieuse », Picqué réfère à la politique d’assainissement des autorités locales, par laquelle la croissance des dépenses par habitant a été inférieure à l’inflation, aggravant les pénuries. Et cela malgré une croissance annuelle des dotations aux zones de police de 5% et des dotations aux CPAS de 5,5%.
Comme nous l’avons déjà vu, le rendement du PRI varie fortement d’une commune à l’autre. De son côté, la part de l’IPP dans les recettes des communes tend à diminuer (de 15% en 2006 à 11% en 2012) du fait de l’appauvrissement de la population. Les recettes dues à l’intervention régionale croissent quant à elles annuellement de 5% et représentent aujourd’hui 22,5% des revenus des communes. Les subsides du fédéral, des communautés et de la Cocof correspondent pour leur part à 13,5% des revenus.
Les recettes sur les produits financiers ont quant à elles enregistré un important recul depuis 2005 suite à la libéralisation du secteur de l’énergie (pertes des dividendes des intercommunales) et depuis 2009 avec la liquidation du Holding Communal (suppression des dividendes via Dexia). Les recettes de dette (à la fois sur les intérêts créditeurs et sur les dividendes des participations aux intercommunales dont Sibelga, HydroBru et Brutélé) ne représentent plus que 3,7% des sources de revenus des communes en 2012 contre 8,5% dix an plus tôt.
Dans le secteur de l’énergie, qui générait autrefois d’importants dividendes, les communes se concentrent désormais sur l’activité du gestionnaire de réseau. Les pertes liées à la fourniture a été compensé à Bruxelles par une redevance voirie (électricité et gaz) qui atteint un rendement budgétaire actuellement de 30 millions €. Les dividendes sur le gaz et l’électricité sont passé de 70 millions € par an en 2002 à 55 millions € à partir de 2005 et à 50 millions € depuis 2011. Interfin (bras financier des communes dans Sibelga) a toutefois versé un dividende exceptionnel de 32 millions € aux communes en 2010, qui provient du surcoût de la distribution tarifé aux consommateurs. Les communes ont décidé ces dernières années d’obtenir de plus en plus de revenus de Sibelga. Alors que le bénéfice de 2012 de Sibelga a encore augmenté à 87,3 millions € par rapport à 66,5 millions € en 2011, les dividendes versés s’élèvent à 79,6 millions € (à 75% pour les communes et à 25% pour Electrabel).
Les mesures du gouvernement fédéral pour limiter les prix excessifs des fournisseurs sont arrivées trop tard et sont trop limitées. De plus, la CREG (la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz) avait sonné l’alarme dans son rapport de janvier 2012, expliquant que les tarifs de distribution pratiqués par les communes sont beaucoup trop élevés par rapport aux pays voisins. De fait, sur l’ensemble de la facture d’énergie, ce sont surtout les coûts de la distribution qui ont le plus augmenté depuis 2008 : ils correspondent à environ 40% de la facture de gaz et d’électricité soit en moyenne 600 € pour un ménage ! Paradoxalement, le coût de la distribution à Bruxelles est le plus élevés qu’en Flandre et en Wallonie alors que le territoire et donc le réseau est pourtant nettement moins vaste.
Entre 2008 et 2012, la commune de Saint-Gilles a doublé ses revenus annuels sur le gaz et l’électricité de 2,6 millions € à 5,3 millions €. Ces augmentations de revenus (redevance voirie, obligation service public, dividendes et la « revente exceptionnelle » en 2011 de patrimoine communal à Sibelga) sont à leur tour transférés sur la note des usagers. En moyenne, cela représente 110 € de taxe cachée chaque année pour chaque Saint-Gillois. Ce qui équivaut au coût de la perte de Dexia.
A travers le Holding Communal, les communes belges détenaient 14% des parts de Dexia. Avec la faillite de la banque, les dividendes (25 millions € en 2008) ont été réduits à néant en 2009. Tous les partis traditionnels ont participé à cette orgie spéculative. Le conseil d’administration de Dexia était bourré de politiciens alors que la banque maximisait les risques pour obtenir des rendements les plus élevés possibles.
En 2008, il a été demandé aux communes de mettre de l’argent sur la table pour sauver la banque en difficulté. Saint-Gilles augmente alors sa participation au capital de 4 millions €. Aux côtés de Saint-Gilles, Anderlecht, Bruxelles, Ixelles, et Schaerbeek participeront également un maximum. Ensuite Saint-Josse, Molenbeek, Etterbeek, Uccle et Jette augmenteront aussi fortement leur part. Picqué écrit alors, dans son rapport financier 2002-2011, que « grâce à la recapitalisation du groupe, les communes limitent la casse avec environ 8 millions € de recettes par an ». Peu de temps après, tout cet argent a disparu car la recapitalisation n’a pas empêché la débâcle. Au final, la perte annuelle se chiffre à 2 millions € pour Saint-Gilles et 4 millions € pour Ixelles. Les communes ont même contractés des prêts chez Dexia pour cela ! Par exemple, Saint-Gilles repaye encore chaque année jusqu’en 2019 500.000 € de remboursement du prêt pour la recapitalisation. Désormais, l’austérité passe également par les communes
Pour combler les déficits communaux, les différentes majorités communales appliquent à leur niveau l’austérité notamment en augmentant diverses taxes. Cette augmentation est en moyenne de 8,7% en région bruxelloise par rapport à 2012, ce qui équivaut à un montant de 130 € par habitant en plus. Ces taxes portent principalement sur les bureaux et les chambres d’hôtels mais les plus fortes augmentations sont sur la mobilité et le stationnement. Pour les budgets 2013 des 19 communes, Belfius estime que les taxes sur le stationnement représentent une recette d’un peu plus de 51 millions €, soit 9,2 millions € de plus qu’il y a 3 ans (+ 25 %). Cela devrait encore augmenter en 2014, avec la mise en place du nouveau plan de stationnement régional dès le 1er janvier. Cette réforme du plan de stationnement régional s’accompagne de la réforme, par le fédéral cette fois, de la loi sur les sanctions administratives communales. Cette réforme prévoit notamment l’élargissement de la fonction d’agents constatateurs et l’augmentation du plafond des amendes à 350 €.
Pour la bourgeoisie belge, les régions et les communautés sont des outils très utiles pour réaliser différents assainissements. Ses politiciens traditionnels en maîtrisent l’art. Un niveau de pouvoir n’est pas encore suffisamment utilisé à leur goût pour réaliser l’austérité : la commune. Un des objectifs du gouvernement régional est de disséminer des coupes dans les services communaux et en même temps d’utiliser ces services pour traire encore plus la population et les travailleurs.
Ixelles a ouvert le bal de l’austérité communale 2013 en publiant en février son budget. La nouvelle majorité Ixelloise (PS-MR-Sp.a) prévoit 18 mesures, parmi lesquelles : diminution du nombre de fonctionnaires communaux (non remplacement d’un tiers des départs), fermeture de deux restaurants sociaux, suppression de la moitié des subsides aux associations, fermeture de la déchetterie communale, augmentation de 15% en moyenne des frais des services communaux et des taxes supplémentaires… Comme Picqué à la région, la commune d’Ixelles veut faire payer la crise au personnel communal et aux habitants.
La situation de la commune de Saint-Gilles semble de son côté assez paradoxale. Près d’un an après les élections communales, la majorité n’a toujours pas publié de déclaration de politique générale. De plus, si le budget 2013 a été voté en avril (avec un déficit d’environ 3 millions €), la majorité n’a même pas soumis le plan triennal rendue à la région à l’ensemble du conseil communal, alors que ce plan est censé cadrer l’orientation des budgets communaux pour les trois prochaines années. C’est la seule commune de la région bruxelloise dans ce cas. Serait-ce lié au retour de Charles au maïorat ? Une région marquée par les pénuries et les inégalités signée Picqué
Lors de son départ de la région, le journal « Le Soir » rendait hommage à Picqué comme le meilleur garant des intérêts de la région bruxelloise contre la Flandre. D’autant que lors de la 6e réforme de l’Etat, le « créateur » de la région a pu obtenir un refinancement à hauteur de 461 millions €. La région va-t-elle pouvoir à présent garantir les droits et besoins des différentes communautés qui vivent à Bruxelles ?
Rien n’est moins sûr. En juillet dernier, le gouvernement bruxellois a présenté les grandes lignes du budget régional pour 2014. Au menu : 120 millions € d’assainissements, soit 4% du budget de la région. Ces premiers assainissements budgétaires signés Vervoort sont de loin supérieurs à ceux de 2013 qui étaient de 83 millions €. Le détail des réductions de budget et des augmentations de taxes n’est pas encore connu, le conclave étant planifié pour fin septembre. Il est fort probable que le traditionnel salami sera de mise pour réaliser les assainissements, en utilisant également l’échelon communal pour appliquer l’austérité.
La 6e réforme de l’Etat prévoit parallèlement au refinancement le transfert de toute une série de nouvelles compétences aux régions relatives à l’emploi, aux soins de santé, aux allocations familiales… Ces nouvelles compétences représentent près de 25% de l’ensemble de la sécurité sociale. Il est probable que ces services rencontrent un sous-financement du même ordre que ce qui se fait déjà dans la région aujourd’hui. En outre, ces nouvelles thématiques risquent fort d’intensifier les complications communautaires et les passages par la commission communautaire commune (cocom).
Faudra-t-il simplifier les administrations publiques à Bruxelles ? Si une telle simplification se faisait au détriment des moyens, ça ne serait pas mieux, les pénuries augmentant les conflits et discriminations. La seule véritable solution est celle qui s’attaque à la racine du problème : organiser les services et infrastructures en fonction des besoins plutôt qu’utiliser différents niveaux de pouvoir pour aménager les différentes pénuries.
C’est pourtant cette dernière logique qui est derrière la réforme d’Etat fédéral et la réforme interne de la région. En 2010, Verdonck, Taymans et Ector, trois professeurs de centre d’études régionales bruxelloises des facultés universitaires de Saint-Louis, ont sorti une étude qui calculait un besoin de financement complémentaire à 720 millions €, basé sur les surcoûts et les manques à gagner subis par la région par rapport aux autres régions. Cependant, la somme prévue par l’accord institutionnel n’est que 461 millions €.
Selon l’étude, la différence entre ces besoins et le refinancement obtenu dans les différents budgets est la suivante : 56 millions € nécessaires en matière de sécurité contre 30 obtenus, pour les coûts liés au bilinguisme et les structures politiques administratives c’est un besoin de 89 millions € pour 68 obtenus, dont 40 à travers les commissions communautaires. Le manque à gagner du fait de l’absence de solidarité de l’hinterland bruxellois est estimé à 430 millions €, alors que la loi de financement n’apporterait qu’au maximum 44 millions € à partir de 2015 sur base de l’importance des navetteurs. L’étude calcule un surcoût pour les CPAS dû à l’attraction de la capitale vis-à-vis des populations défavorisées à 89 millions €, or rien n’est prévu sur ce plan-là.
Concernant la mobilité et le manque à gagner dû aux exonérations fiscales octroyées aux institutions et fonctionnaires internationaux, les moyens nécessaires sont calculés par l’étude à respectivement 122 et 127 millions €. Dans ces cas-ci, le refinancement rencontre ces montants. Mais il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’une étude faite par des socialistes et basée sur les vrais besoins. Il s’agit d’une comparaison de Bruxelles avec le reste du pays (toute politique restant le même) et sur cette base-là de calculer les désavantages de la vielle et de la nouvelle loi de financement pour la région de Bruxelles. Cette étude se place dans le cadre d’une redistribution des pénuries plus « équitablement » sur tout le pays et non de résoudre les pénuries. Les besoins réels, partant de la défense du droit d’une vie décente pour chacun, demandent évidemment beaucoup plus de moyens.
Le caractère forfaitaire des dotations complémentaires risque à terme de nécessiter une nouvelle négociation si les besoins objectifs augmentent substantiellement (ce qui est la perspective la plus probable). En plus, la moitié des dotations prévues ne peuvent pas être librement utilisées, mais sont prévues pour des matières spécifiques (« pas de chèque en blanc », comme disaient les partis flamands). L’absence de financement pour combler le manque à gagner pour la région lié au fait que les gens qui travaillent à Bruxelles payent leurs impôts dans une autre région et pour combler le surcoût dû à la forte attraction de la capitale pour des populations va pousser le gouvernement bruxellois encore plus dans sa logique d’attirer des couches plus aisés en repoussant les couches pauvres.
A Bruxelles, la bourgeoisie belge a pu compter sur un énième plombier institutionnel à son service. Récemment, Picqué déclarait encore : « On n’a pas pu anticiper le boom démographique, c’est un facteur sur lequel nous n’avons pas de prise ». Si la croissance démographique apparaît comme étant « Le » problème de Bruxelles générant des pénuries, c’est bien parce qu’il met en évidence des décennies de sous-investissement dans les services et infrastructures collectifs, conséquence des politiques néolibérales des gouvernements Picqué. Pour faire face à ces pénuries, les « solutions » alternent entre des plans de bricolage temporaires, des taxes en augmentation, voire des sanctions. Dans tous les cas, ce sont la population bruxelloise et les travailleurs qui en payent les frais. Ces 20 années de gouvernements Picqué sont finalement très illustratives du processus de bourgeoisification de la social-démocratie.
En même temps, une configuration de gouvernement « Olivier » a permis de faire jouer les liens privilégiés des directions syndicales avec les partis traditionnels au gouvernement, afin d’éviter un mouvement généralisé malgré la pression de la base. La rhétorique des dirigeants syndicaux qui était de conditionner toute revendication à l’obtention du refinancement de la région bruxelloise a été une expression de ce lien. Comme cela a été expliqué dans le cadre des conditions de travail des ALR, cette rhétorique était une supercherie, le refinancement n’ayant en rien été utilisé pour améliorer les acquis et inverser la tendance qui est l’accroissement des pénuries. Une rupture des liens avec ces partis traditionnels et un nouveau parti de masse défendant les intérêts des travailleurs est nécessaire.
Les inégalités croissantes qui découlent des pénuries sont illustrées par l’évolution des revenus des 10% les plus riches à Bruxelles comparativement à l’évolution des revenus des 10% les plus pauvres, et ce de 1985 à 2007. Alors que les 10% les plus aisés ont vu leurs revenus doublés par rapport à 1985, pour les 10% les plus pauvres ces revenus sont deux fois plus faibles. Ce graphe ne tient même pas compte de la crise et de ses effets ces 5 dernières années. Cette « fracture sociale » est une illustration du résultat de 20 années de gouvernements Picqué.
Conclusion
Comme l’ont illustré les récents mouvements de masse en Turquie autour de la place Taksim et au Brésil lors de la coupe des confédérations, les politiques de la ville qui combinent le prestige pour une minorité et les pénuries pour une majorité peuvent avoir un effet d’étincelle sur la colère et être un point de départ pour la remise en question de tout un système. Le type de lutte comme celle des travailleurs communaux d’Ath et plus récemment ceux de Saint-Nicolas, qui ont mobilisé le soutien de la population contre l’externalisation de la récolte des déchets, se développeront également à terme dans les communes bruxelloises.
Les travailleurs de Bruxelles-Propreté ou ceux du site Horta ont déjà illustré leur capacité à entrer en action. Les travailleurs communaux de Saint-Gilles ont recommencé à mener des actions dans la commune comme lors du 14 novembre dernier. Ils expliquaient alors qu’ils voulaient renouer avec des traditions syndicales plus combatives. Avec le PSL et les campagnes « Reprenons nos communes ! », nous voulons accompagner les syndicalistes et les habitants à Bruxelles et dans les communes où nous sommes implantés à travers ce processus.
Le point de départ pour les budgets doivent être les besoins de la population et non les moyens limités imposés, car les richesses existent dans la société, il faut aller les prendre là où elles se trouvent, y compris au niveau communal ou régional. Un plan radical d’investissements publics massifs est nécessaire pour créer massivement des logements sociaux, des écoles, de crèches, du transport public, des soins de qualité, des emplois décents et du pouvoir d’achat.
Cela nécessiterait d’élaborer un budget en déficit. Une majorité socialiste devrait alors mener une campagne massive dans la commune ou la ville, notamment avec les travailleurs des ALR, pour construire un plan de mobilisation large visant à soutenir ces mesures nécessaires et imposer un tel budget. Cela ouvrirait un front contre le gouvernement d’austérité Di Rupo et son successeur comme l’a illustré l’exemple de la majorité socialiste de la ville de Liverpool et ses habitants face à Thatcher dans les années ‘80.
Ce plan radical ne peut pas être cantonné au niveau communal ou régional, mais doit être couplé à l’abolition de la dette et à la nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs des banques, du secteur de l’énergie et des autres secteurs clés de l’économie et à la transformation socialiste de la société.
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Réduction de la TVA sur l’électricité : au-delà des apparences
Lors du dernier conclave budgétaire, le ministre Johan Vande Lanotte a eu une idée : une baisse de la TVA sur l’électricité, passant de 21% à 6%. Un cadeau de Noël anticipé pour les nombreuses familles qui croulent sous les factures d’énergie trop élevées, mais aussi un cadeau empoisonné, avec un retour de manivelle pernicieux.
Par Tim (Bruxelles)
On ne peut pas féliciter le ministre Vande Lanotte de faire preuve de créativité : l’idée d’une réduction de la TVA sur l’électricité n’est pas née du cerveau de l’Empereur d’Ostende, mais provient du PTB, qui considérait cette mesure comme étant de nature à lutter contre les tarifs trop élevés de l’énergie. La logique est différente chez Vande Lanotte et le gouvernement : eux considèrent la mesure plutôt comme un moyen de postposer l’indexation automatique des salaires : cette réduction de la TVA permet de reculer de 4 mois le prochain saut d’index. ‘‘Les profanes voient les apparences, les connaisseurs voient les astuces’’, disait l’écrivain chinois Jian Zilong. Et effectivement, si la réduction de la TVA doit rapporter entre 50€ et 100€ par an en moyenne à un ménage, cette même réduction causera une perte d’environ 500€ à cause du saut d’index retardé… Après que le gouvernement ait déjà chipoté plusieurs fois à l’index, il espère avec cette réduction de la TVA postposer un saut d’index jusqu’après les élections.
En soi, au PSL, nous ne sommes pas opposés à une réduction de la TVA, encore moins sur l’énergie. La TVA est une taxe asociale, parce qu’elle touche plus durement les salaires les plus modestes en comparaison des salaires plus élevés. Le problème, c’est que le gouvernement ne prévoit pas de combler les baisses de recettes engendrées par cette réduction avec d’autres taxations plus correctes. Les 600 millions d’euros que le gouvernement perdra en TVA devront alors être trouvés ailleurs, avec de nouveaux assainissements dans les services sociaux et les services publics.
Un réel contrôle des prix n’est possible qu’avec un contrôle de la production, et ceci vaut certainement pour l’énergie. La multinationale GDF-Suez Electrabel abuse de sa position dominante sur le marché pour demander un prix bien trop élevé, et a recours au chantage dans des dossiers comme l’abandon du nucléaire ou l’énergie ‘‘verte’’. Qui pourrait du reste garantir que la baisse de la TVA ne sera pas ‘‘compensée’’ par de nouvelles augmentations de prix de la part des producteurs ou distributeurs d’énergie ?
C’est pourquoi le PSL défend depuis longtemps la nationalisation de tout le secteur de l’énergie, de la production à la distribution. Un tel secteur public pourrait organiser l’abandon du nucléaire sans conséquences négatives sur la production d’énergie, serait capable de réorienter les profits vers des investissements en énergies renouvelables, et réussirait également à réduire les prix jusqu’à un niveau abordable pour la majorité de la population.
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Tandis que coût de la vie s’envole, les patrons chargent l’index
Ces derniers mois, les patrons, les partis traditionnels et les médias dominants n’ont pas tari d’idées pour ‘‘réformer’’ le mécanisme de l’index, le mécanisme d’adaptation automatique des salaires à la hausse des prix. Ces diverses propositions ont pour objectif de créer un climat défavorable aux travailleurs dans le cadre des négociations entre syndicats et patrons portant, entre autres, sur nos salaires pour les deux prochaines années. Avec l’indexation et l’adaptation partielle des salaires aux prix, les travailleurs peuvent encore sauvegarder une partie de leur niveau de vie. Mais pour les grandes entreprises, cette protection est de trop dans une situation d’insécurité économique et de crise de l’euro.
Par Peter Delsing
Les propositions patronales visent à vider l’index de sa substance, alors que cet outil pour les travailleurs est déjà considérablement affaibli. Syndicats, le journal de la FGTB, a calculé que le prix des produits compris dans le panier qui sert à calculer l’index a augmenté de 15,66% entre 2005 et 2010. Cela ne tient pas compte de l’augmentation des prix de l’essence qui, depuis l’introduction de l’index-santé, n’est plus compris dans l’index, au contraire du gaz et de l’électricité. Et heureusement ! Mais l’essence, c’est quand même important pour les ménages belges : depuis début septembre, les prix battent les records. Certains à droite veulent aller plus loin et retirer tous les prix de l’énergie, donc également le gaz et l’électricité.
Hausse des prix, instabilité, crise et nature chaotique du système
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500 millions de livres de profits grâce à la spéculation alimentaire
Ces deux dernières années, la banque britannique Barclays a réalisé un profit de 500 millions de livres (626 millions d’euros) grâce à la spéculation sur l’alimentation. Goldman Sachs, Morgan Stanley et Barclays forment le trio de tête de la spéculation alimentaire. Alors que, chez les gens normaux, on apprend aux enfants en bas âge à ne pas jouer avec la nourriture, les choses sont différentes pour les grands banquiers. Eux, ils jouent avec des stocks astronomiques de nourriture, poussent les prix vers le haut et réalisent de gigantesque profits en condamnant des millions de personnes à la faim.
Les grandes banques parient sur les prix alimentaires et font de la nourriture un produit financier. La faim et la pauvreté deviennent ainsi des ‘opportunités d’affaires’. Un système peut-il être plus cynique que ça ? En 2010, Barclays a réalisé un profit de 340 millions d’euros grâce à la spéculation alimentaire, contre ‘seulement’ 189 millions en 2011, une diminution expliquée par la diminution du prix du maïs et du soja. Les prix élevés de 2010 étaient de très bonnes affaires. Depuis 2000, les institutions financières ont misé plus de 200 milliards de dollars sur le marché des “ressources agricoles”.
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Les hausses des prix se font sentir sur plusieurs domaines. En 2011, en Belgique, l’inflation était de 3,49%, et elle sera probablement autour des 3% pour l’année 2012. Dans une période de crise, certains prix ont tendance à augmenter – à cause de pénuries consécutives à la nature non-planifiée de la production capitaliste ou à cause des quasi-monopoles tels qu’Electrabel. Mais d’autres prix ont aussi tendance à diminuer quand l’économie entre dans une récession sévère. Lors de l’année de crise 2009, l’économie belge s’est contractée de -2,7% et les prix n’ont augmenté que de 0,26% cette année-là, un chiffre historiquement faible.
Mais aujourd’hui, alors que nous entrons dans une nouvelle phase de récession, la tendance reste à l’augmentation des prix. Le prix des logements n’a ainsi commencé que très récemment à diminuer en Belgique (-2% durant le premier trimestre de 2012 comparé au dernier trimestre de 2011). Mais d’après l’OCDE et le magazine ‘The Economist’, les prix des logements belges restent surévalués de 50% à 56%. Cette bulle n’a pu grandir qu’à cause du refus des gouvernements successifs de mener une politique sociale d’investissements dans la construction de logements sociaux abordables et convenables.
En plus, le coût réel du logement est consciemment sous-estimé dans le calcul de l’index. Le loyer d’une maison ne compte par exemple que pour 6,23% du budget d’un ménage d’après le nouveau panier de l’index instauré en 2004. Pour beaucoup de familles, la réalité est pourtant plus proche des 25 à 30% (voire plus).
La hausse des prix de l’énergie – électricité et gaz – a été stimulée par la politique irresponsable de libéralisation et par la cupidité d’entreprises comme Electrabel et GDF-Suez. Le gaz et l’électricité doivent être protégés de la soif de profits, cela doit être un service à la collectivité placé sous le contrôle démocratique de celle-ci. Quant à la hausse du prix de l’essence, elle résulte de la spéculation boursière et de l’instabilité provoquée au Moyen-Orient par le capitalisme sénile. L’ensemble du secteur de l’énergie doit être planifié de façon démocratique en fonction des besoins de la population et dans le respect de l’environnement.
Depuis 2007, les marchés alimentaires ont connu deux chocs qui ont fait augmenter les prix de plus de 50% (Wired, 6 mars 2012). Dans les pays occidentaux, cela a entraîné des prix plus élevés dans les supermarchés et une grande pression sur le budget familial mais dans le monde néocolonial, il a été question de véritables famines.
Les conditions météorologiques plus extrêmes, dans ce système capitaliste incapable de gérer la crise écologique, ont conduit à de plus fréquentes sécheresses. Cela a par exemple eu un impact sur les récoltes de maïs aux Etats-Unis et en Russie, avec en conséquence des pénuries et une hausse des prix. L’utilisation de certaines céréales pour des biocarburants a aussi contribué à ce processus. Plus fondamentalement, la situation résulte d’un système non planifié où seul domine le profit à court terme, sans prendre en considération l’homme ou l’environnement. Les hausses de prix alimentaires sont aussi stimulées par la spéculation des fonds d’investissements privés et des banques d’investissements (Goldman Sachs, Barclays,…) Le ‘soutien aux banques’ et à leurs profits ont ainsi volé le pain de la bouche de 115 millions de personnes à travers le monde néocolonial depuis 2008 (chiffre de la Banque Mondiale).
Pas touche à l’index !
Les propositions des patrons et de leurs politiciens pour réformer l’index sont diverses et variées. On parle notamment d’indexer uniquement le salaire net, après imposition, ce qui mine notre sécurité sociale (nos pensions, nos soins de santé, nos allocations,…). On parle aussi de n’adapter que les salaires les plus bas. Mais l’index n’est pas un instrument de redistribution des richesses, seulement un instrument d’adaptation des salaires à la hausse des prix.
Les salaires des grands managers doivent être limités par une taxe plus élevée sur les hauts revenus, ou – pourquoi pas – en introduisant une différence maximale entre les grands salaires et les autres, sur base d’une décision politique impulsée par le mouvement syndical puisqu’on ne peut s’en remettre à l’Etat capitaliste. La Fédération des Entreprises Belges (FEB) a aussi émis l’idée de négocier sur base de l’estimation d’un taux d’inflation sur deux années, ce qui revient à être dépendants de la décision arbitraire du patronat ou de ce que ce patronat essaie de vendre aux directions syndicales tous les deux ans lors de l’Accord Interprofessionnel. Bien sûr, Karel Van Eetvelt (de la fédération patronale Unizo) n’a pas pu s’empêcher d’aller plus loin : si on ne peut pas toucher à l’index, il faut laisser les travailleurs bosser deux heures de plus par semaine, sans la moindre adaptation du salaire !
Les travailleurs et leurs familles doivent lutter pour la restauration complète de l’index afin que les adaptations des salaires et des allocations représentent réellement l’augmentation du coût de la vie rencontrée ces 30 dernières années. Chaque bricolage de l’index doit être rejeté. Les patrons et les politiciens établis veulent essentiellement que le pouvoir d’achat et le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles se détériore plus vite que dans les pays voisins (la ‘‘compétitivité’’). Obtenir des salaires décents et disposer d’une bonne sécurité sociale, cela se heurte au capitalisme et à sa crise sans issue. Les richesses sont pourtant suffisantes dans la société : entre 1970 et 2011, la croissance économique moyenne fut de l’ordre de 2,3%, bien que ce rythme diminue. Le capitalisme assure que cette richesse soit répartie de manière sans cesse plus inégale. Les travailleurs et les jeunes doivent s’opposer à ce système. Lutter pour la défense de droits sociaux fondamentaux comme l’index, cela signifie lutter pour une autre société, une société socialiste.
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Enseignement : Des frais d’inscription plus élevés ?
Dans plusieurs pays voisins, les discussions vont bon train concernant le montant des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur. Il n’est guère surprenant de voir ce débat arriver chez nous aussi. Dans les pages du journal étudiant de l’université de Leuven (Veto), divers experts se sont exprimés à ce sujet, y compris l’administrateur délégué de l’organisation patronale flamande VOKA. Nous publions ici la réponse d’un doctorant de cette université, qui y est par ailleurs également délégué CSC.
Par Jon Sneyers
Bien qu’il soit véridique que la Belgique investit légèrement plus que la moyenne européenne dans l’enseignement (5,9 % du PIB), ce chiffre reste très limité, d’autant plus qu’il comprend aussi des dépenses telles que les allocations familiales et les salaires des jeunes chercheurs (pour des raisons techniques et fiscales, ils sont considérés comme ‘‘doctorants’’). En comptant les dépenses réelles de l’enseignement, on retombe à 4,5 % du PIB seulement. Ce chiffre est à comparer avec les données d’il y a trente ans, quand le pays consacrait 7 % de son PIB à l’enseignement.
Cette diminution des investissements dans l’enseignement supérieur est très palpable. Ainsi, le nombre d’étudiants a augmenté d’environ 50% depuis les années ’90 alors que le nombre d’enseignants est resté stable. Uniquement pour l’enseignement universitaire flamand, il y avait en 1982 quelque 2507 professeurs (équivalents temps plein) contre 2601 en 2010. Une augmentation négligeable en termes absolus, mais un grave déclin relatif. Dans les hautes écoles, le nombre d’employés a diminué, même en termes absolus, passant de 8378 enseignants en 1995 à 7908 en 2010. L’article du Veto parle d’une moyenne de 19 élèves par enseignant en 2007 en Belgique, parmi les ‘‘scores les plus élevés’’ – et donc les pires – de la moyenne des pays de l’OCDE (15,8). Dans les universités flamandes, il y avait en moyenne 21 étudiants par professeur en 1993 pour 32 étudiants par professeur en 2010. Le budget de l’enseignement supérieur flamand était de plus de 10.000 euros par étudiant en 2006, montant tombé sous les 8000 euros en 2011.
Jo Libeer, le patron de la fédération patronale Voka, affirme que le gouvernement flamand fait face à de majeurs défis budgétaires, et n’a donc pas de moyens suffisants. Mais ce ne sont pas les étudiants qui ont causé la crise financière, pourquoi devraient-ils en payer le prix ? Ce ne sont d’ailleurs pas non plus les travailleurs (qui gagnent beaucoup trop selon Voka), les pensionnés (qui ne meurent pas assez vite), les immigrés, les chômeurs, les Wallons, etc. qui sont responsables des difficultés financières du gouvernement. Non, les coupables, ce sont les banques et les spéculateurs qui ont joué au casino de la finance, puis il a fallu les secourir avec des plans de sauvetage. La suppression des cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, qui sont à peine imposées, constituerait un bon début pour trouver une solution au déficit budgétaire. Cette politique néolibérale qui a duré des décennies est la véritable raison du sous-financement de l’enseignement, et non les étudiants.
Une augmentation du coût des études est profondément antisociale, car cela diminue inévitablement l’accessibilité de l’enseignement supérieur. Même si cette augmentation n’est pas pratiquée pour les étudiants boursiers, il reste encore un groupe important d’étudiants qui ne peuvent pas avoir accès à une bourse d’étude.
De plus, même en payant plus de frais d’inscription, la qualité de l’enseignement supérieur ne serait même pas améliorée, cela donnerait juste une marge supplémentaire au gouvernement pour accorder de nouvelles baisses de charges pour les grandes entreprises. Jo Libeer suggère que les étudiants “investissent” dans leur université, ils pourraient ainsi aider à déterminer ce qui se fait avec leur argent. En Grande-Bretagne, cette idéologie n’a pas conduit à des universités plus démocratiques, mais les frais d’inscriptions dépassent maintenant les 10.000 euros (9000 livres) par an ! En tant que ‘‘petit investisseur’’, votre voix a peu de poids, ce sont les grandes entreprises qui ont tout à dire.
Nous sommes bien d’accord pour dire, tout comme Jo Libeer, que les tabous ne peuvent pas exister. Pourquoi ne pas, par exemple, totalement abolir les frais d’inscription ? Les étudiants chiliens qui ont, l’an dernier, mené une lutte massive contre l’enseignement le plus cher au monde, ont suggéré que la gratuité de l’enseignement soit garantie par la nationalisation du secteur du cuivre. Le plus intéressant, c’est que cette revendication a trouvé un écho favorable parmi toute la population chilienne, y compris parmi les travailleurs du cuivre. En Belgique, pourquoi ne pas commencer par la re-nationalisation d’Electrabel?
Et si Voka et leurs nombreux amis politiques essayent de nous imposer une augmentation des frais d’inscription de 1000 euros ? Nous aurions alors grand intérêt à être inspirés par la résistance des étudiants en lutte contre la politique néolibérale à travers le monde. J’ai déjà parlé du Chili, mais on pourrait aussi parler du Québec où, le 22 mars, plus de 200.000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal contre une augmentation des frais d’inscription de 2.168 $ à 3.793 $. Les médias ont défendu que c’était normal puisque ces frais sont de toute manière plus élevés dans le reste du Canada. Mais ce n’est aucunement un hasard : les élèves québécois ont une forte tradition de militantisme, voilà d’où proviennent leurs frais d’inscription moindres. La leçon à tirer est que la lutte paie. Nous n’avons d’ailleurs pas à traverser l’Atlantique. En Allemagne, il n’y avait aucun frais d’inscription jusqu’en 2005. Mais ils ont été introduits petit à petit par la suite, pour atteindre maintenant les 1.600 euros. Toutefois, dans certaines régions, ces frais d’inscription ont dû être abolis grâce à la contestation étudiante. Nous ne pouvons qu’espérer que c’est ce de cela qu’il s’agit lorsque Jo Libeer parle de ‘‘modèle rhénan’’.
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Energie : Pour contrôler les prix, nous devons contrôler l’ensemble du secteur !
“Comment le SP.a peut-il encore redorer son blason après les attaques contre les retraites, les conditions de travail et les soins de santé dans le contrôle budgétaire ?”, a dû se demander Johan Vande Lanotte quand il a lancé en mars la lutte contre les grands fournisseurs d’énergie privés. Une loi est alors arrivée pour geler les prix de l’énergie jusqu’à la fin de l’année 2012.
Par Tim (Bruxelles)
Avec Luminus et Electrabel, nous savons depuis un moment déjà que le gouvernement laisse le privé se gaver dans ce qui normalement devrait échoir au public. Même toute la rhétorique qui a suivi la catastrophe nucléaire de l’an dernier et concernant la taxe nucléaire n’a causé que fort peu de torts à la soif de profit des compagnies énergétiques. Les centrales nucléaires resteront ouvertes, et la taxe nucléaire a été réduite à une somme dérisoire en comparaison des énormes profits réalisés par ces entreprises. Ce n’est donc que fort peu surprenant que les deux acteurs majeurs de l’énergie se soient mis à défier la loi prévoyant le gel des prix du gaz et de l’électricité. Résultat: une discussion animée sur l’interprétation de la loi, accusations et menaces volant dans tous les sens.
L’essentiel à comprendre, c’est qu’il n’est pas évident d’imposer un contrôle des prix à des entreprises qui veulent tout faire pour garantir leurs taux de profit. Electrabel et ses alliés feront tout pour contourner la loi. Les sociétés multinationales ont aujourd’hui un large éventail d’astuces juridiques leur permettant de payer peu, voire pas d’impôt. Il est très naïf de croire qu’une loi sur le contrôle des prix échapperait à cette créativité. D’autre part, que prévoit de faire le gouvernement pour empêcher ces entreprises de faire monter en flèche leurs prix à partir du 1er janvier 2013 de façon à compenser les neuf mois de gel des prix ?
Nous sommes également en droit de nous demander pourquoi ce gouvernement est maintenant motivé à s’en prendre aux profits de ces entreprises, après que les divers partis établis aient approuvés la privatisation du secteur. Maintenant, ce sont ces mêmes partis qui sont bien souvent à la base des taxes communales cachées pour compenser les conséquences de la privatisation. Avant cela, les communes recevaient souvent des revenus de la production et de la distribution d’énergie. Les pertes de recettes sont compensées par une taxation arbitraire sur l’utilisation des routes, l’éclairage public et l’énergie des bâtiments des communes. Les communes reçoivent aussi des dividendes issus de leurs investissements dans les sociétés énergétiques. Aujourd’hui, dans une facture d’énergie, la distribution représente environ 40% du total, dont une bonne partie part vers les communes. De plus, les recettes communales issues de l’énergie ont été favorisées pour compenser la perte de recettes liées à la liquidation de Dexia et du Holding Communal.
Dans la commune de Saint-Gilles, le PSL mène campagne parce que le conseil communal tente de compenser les 2,5 millions € par an perdus après le naufrage de Dexia par des recettes provenant de l’énergie. Les habitants paient donc avec leur facture la facture de la faillite de Dexia !
Ainsi, nous payons deux fois le coût de la privatisation du secteur de l’énergie : une première fois avec ce que nous payons directement à notre fournisseur d’énergie assoiffé de profits, une seconde fois avec la manière dont les communes veulent équilibrer leurs comptes. A qui profite la privatisation ? Aux actionnaires d’Electrabel, de Nuon et de Luminus ! Les mesures de contrôle des prix ne sont que de légers ajustements pour tenter de corriger le plus dur de la privatisation. Toute l’argumentation affirmant que la population profite de la privatisation vole ainsi en éclat. Nous ne voulons pas des demi-mesures, nous en voulons une véritable !
Le PSL défend la nationalisation complète du secteur de l’énergie. L’énergie doit revenir aux mains du public, avec un contrôle démocratique exercé sur le fonctionnement et les prix. Nous voulons un secteur de l’énergie à bas prix, où la priorité est d’assurer l’approvisionnement de la population en énergie respectueuse de l’environnement, pas avec des centrales nucléaires qui restent en activité le plus longtemps possible. Un investissement massif doit être réalisé dans la recherche de nouvelles technologies sûres et moins nocives pour l’environnement. Ces priorités ne peuvent être concrétisées que dans un secteur de l’énergie entièrement public, sous le contrôle démocratique de la population.
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Les prix du gaz et de l’électricité explosent ! Vers un contrôle des prix ?
L’opération “Hiver 2012” de la RTBF lors de la vague de froid a illustré à quel point l’énergie est devenue un produit de luxe. L’opération a provoqué un élan de solidarité, la population se proposant de livrer du mazout ou encore de payer les factures de gaz et d’électricité de ceux dans le besoin. Quel contraste avec l’avidité des actionnaires du secteur de l’énergie qui engrangent des profits exorbitants !
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste
La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. L’augmentation du prix du gaz sur l’année écoulée est de 20%, et de 12% pour l’électricité. Le ministre de l’Energie Johan Vande Lanotte et le secrétaire d’Etat à l’Energie Melchior Wathelet se sont dits favorables à un blocage temporaire des prix pour 9 mois à partir d’avril, le temps de prendre des mesures de contrôle des prix.
Un secteur de l’énergie libéralisé livré à la soif de profits du privé est-il un problème ? La réponse est « non » pour M. Wathelet, pour qui faire des profits est bien normal. Tout juste fautil légiférer là où les profits sont “indécents” et amplifier la concurrence. Il désire ainsi en finir avec la pratique des producteurs de gaz qui couplent artificiellement la hausse du prix du gaz à celle du pétrole.
Mais M. Wathelet juge également que les 90% de consommateurs de gaz affectés par ces pratiques ont une part de responsabilité puisqu’ils ne se sont pas réfugiés chez un concurrent qui n’applique pas ces hausses “excessives”. Combien de journées de congé devons-nous prendre afin d’éplucher les différentes offres dans tous les secteurs libéralisés ? M. Wathelet veut également mieux faire jouer la concurrence en révisant la taxe appliquée au consommateur changeant de fournisseur. Bref, les politiciens essayent, à contre courant de toute réalité, de nous revendre encore une fois ce vieux mythe foireux selon lequel un secteur libéralisé fait baisser les prix grâce à la concurrence.
L’organisation de défense des intérêts des consommateurs Test-Achat propose d’utiliser et d’augmenter la contribution du secteur nucléaire (550 millions sans les déductions fiscales) sur la rente nucléaire de 1,7 milliards, afin de pouvoir diminuer la TVA de 21 à 6 % sur les premiers 1500 Kw (soit une économie annuelle de 50€ par ménage). Le problème, c’est que les entreprises énergétiques ne payent quasiment pas d’impôts (0,04% sur 1,55 milliards d’€ de profits en 2009 pour Electrabel) et disent ouvertement qu’une telle mesure se répercuterait immédiatement sur nos factures.
Comment réell ement contrôler les prix ?
La CREG n’est pas capable d’avoir une vue sur la marge bénéficiaire des producteurs d’énergie car ces données sont tenues secrètes. L’ensemble du secteur de l’énergie doit être nationalisé, cette mesure devant être liée à l’ouverture et la transparence totale de la comptabilité de façon à permettre que cette nationalisation soit sous le contrôle démocratique de la collectivité. Ce dernier point est d’une grande importance. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales (jusqu’à + 41,8% pour Gazelwest en 2011 !). Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée.
Nous n’avons pas besoin d’un secteur énergétique contrôlé par des bureaucrates qui utiliseront le secteur pour épurer les dettes des banques. C’est pourquoi il faut assurer que les travailleurs du secteur, les consommateurs et les collectivités locales concernées exercent un contrôle et une gestion démocratique de la production, de la fourniture et de la distribution afin de garantir l’accès à l’énergie pour tous, tout en respectant l’environnement.
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L'austérité précarise les femmes
L’AUSTÉRITÉ PRÉCARISE LES FEMMES
- DÉFENDONS LE DROIT À L’AVORTEMENT !
- DÉFENDONS LE DROIT D’AVOIR DES ENFANTS !
- STOP À L’AUSTÉRITÉ !
“Mon corps, mon choix” – Il y a plus de 20 ans, l’avortement était dépénalisé; une victoire. Pourtant, nous devrons faire face à la troisième Marche « Pro-Vie » pour l’abolition de ce droit fin mars de cette année.
Dépêche régionale de Bruxelles
Anja Deschoemacker, porte-parole du PSL/LSP, avait tenu le discours suivant en tant qu’oratrice lors de la manifestation pour le droit des femmes en mars dernier:”C’est clair que les organisateur de la marche ”pro-vie” essayent de cacher leur nature réactionnaire derrière un discours autour de la pauvreté des femmes, autour des bas salaires.
”Il faut être conscient que la crise menace l’indépendance financière des femmes et menace le droit à avoir des enfants sans tomber dans la pauvreté ou la dépendance. Il faut lutter pour de meilleurs salaires, pour des logements abordables, pour des services qui nous permettent de travailler et avoir des enfants en même temps.
”Il ne faut pas leur laisser l’argument social car dans leur bouche c’est un mensonge. Le PSL défend un vrai choix, et un vrai choix passe par la défense du droit à l’avortement, et non en l’abolissant.
”Le but des organisateurs de la marche «pro-vie» en Belgique est de construire un mouvement anti-avortement, qui comme dans d’autres pays, puisse aller intimider et culpabiliser les femmes qui font un avortement : on ne doit pas leur laisser la place. Il faut se mobiliser pour leur montrer qu’on ne va jamais accepter cela. L’année prochaine, ils seront de nouveau là, et nous devons assurer qu’on est la aussi avec encore beaucoup plus de monde qu’aujourd’hui en cherchant des alliés dans le mouvement syndical, dans les mouvements sociaux, dans le mouvement LGBT,… Pour leur montrer qu’on ne va jamais accepter leurs idées et leur manière d’intimider et de culpabiliser les femmes.”
Manifestation «Abortion Right» 24 mars, 14h Place Poelaert – & Débat avec Anja Deschoemacker (Saint-Gilloise, elle était tête de liste Front des Gauches à Bruxelles en 2010) 26 mars – 19h – Pianofabriek (35, rue du Fort – 1060 St-Gilles)
CONTRE L’AUSTÉRITÉ !
Aujourd’hui, le PS est à la tête de tous les gouvernements qui mènent une politique d’austérité pour éponger les dettes des banques en faisant payer leur crise aux travailleurs et leur famille. Ces mesures asociales vont particulièrement toucher les femmes et rendra difficile de faire un choix véritablement libre.
Le gouvernement Di Rupo prévoit pas moins de 2,3 milliards d’euros d’économie dans les soins de santé. Et pourtant, aujourd’hui déjà, beaucoup de besoins médicaux restent sans réponse.
POUR UN RÉEL CHOIX LIBRE
Pour permettre une véritable prévention des grossesses non désirées, la contraception devrait être gratuite et accessible à tous, et non pas coûter plus cher qu’un avortement.
Avec les assainissements dans l’enseignement, la pénurie est telle que des enfants se retrouve sans école. Nous avons besoin de plus de moyens pour l’enseignement, davantage d’enseignants, des classes plus petites, où l’éducation sexuelle peut être donnée d’une manière sérieuse et pas laissée dans les mains de la télévision et d’internet.
Nous n’avons pas besoin d’assainissements dans les services publics mais plutôt de l’élargissement de différents types de soins et de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs.
Il faut également en finir avec les bas salaires et les contrats précaires auxquels beaucoup de femmes font face. Le marché du travail ultra-flexible, qui n’existe que pour la maximisation des profits, doit être combattu. Nous avons besoin d’emplois décents avec des salaires décents et des horaires fixes et raisonnables.
Les coûts élevés du logement, de l’électricité et du chauffage limitent aussi le choix libre des personnes. Le secteur de l’énergie doit être aux mains du public est non pas soumis à l’avidité des grands actionnaires d’Electrabel.
Le fait que des milliers de personnes soient sur les listes d’attente pour des logements sociaux, que des milliers de personnes paient un loyer trop élevé pour un logement de mauvaise qualité,… démontrent qu’un plan massif de construction de logements sociaux est absolument nécessaire.
ORGANISONS-NOUS !
Aucun parti politique traditionnel ne représente les intérêts de la grande majorité de la population. Ils défendent les profits des patrons et des grands actionnaires en attaquant nos conditions de vie avec une avalanche d’austérité.
Nous avons besoins de nos propres représentants politiques. Nous avons besoin d’un système qui répond, non pas aux profits d’une minorité mais aux besoins de la majorité, un système socialiste.
Nouvelles hausses des tarifs du transport public : La STIB économise encore une fois sur notre dos !
- +4,5% en moyenne, des titres de transport à bord à 2,50€ !
- Disparition des abonnements – de 25 ans = +11€ par mois pour 8000 jeunes !
- Augmentation des tarifs sociaux !
Au total, ce sont plus de 8 millions d’euros qu’ils vont aller chercher dans la poche des usagers. Dans le même temps, le gouvernement de Charles Picqué a opéré pour 46 millions d’euros de coupes budgétaires pour les transports publics à Bruxelles et a dépensé pour quelques 43 millions d’euros dans les portiques.
Les usagers subissent des hausses de tarifs incessantes et une dégradation du service. Les conditions de travail du personnel sont également mises à mal: les coupes comportent des attaques salariales à hauteur de 5,5 millions d’euros. Les usagers et les travailleurs de la STIB doivent s’unir dans un plan d’action commun pour la défense des transports publics.
C’est la raison pour laquelle le PSL-LSP a tenu une action de protestation au Parvis de Saint- Gilles le mercredi 1er février dernier, jour de l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs. Nous défendons des transports publics gratuits et de qualité afin d’également résoudre les problèmes d’embouteillage et de pollution.
La déclaration du gouvernement régional de 2009 évoquait la volonté d’aller vers la gratuité. Aujourd’hui, on voit à quoi correspondent leurs promesses préélectorales ! Ainsi le gouvernement Picqué a trouvé une autre manière de faire passer la facture de la crise et de la dette sur la majorité des gens.
La même politique d’austérité sera également menée dans les communes, probablement après les élections d’octobre prochain. Nous invitons les électeurs à se souvenir alors de la valeur des promesses des partis établis et de se soutenir la campagne des socialistes authentiques.
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La réforme des retraites illustre le choix à faire : Un syndicalisme de concertation et de service ou un syndicalisme de combat et démocratique ?
En dépit de la promesse de ne pas se contenter de points et de virgules, les dirigeants syndicaux ont organisé l’atterrissage du mouvement contre la réforme des retraites avec le gouvernement et les patrons. Pour les dirigeants du front commun syndical, la page est tournée. Désormais, nous travaillerons plus longtemps pour accéder à la retraite. Si nous ne voulons pas être totalement plumés lors des prochaines vagues d’austérité, il faudra que les trois millions de syndicalistes mettent un peu d’ordre en interne. Devons-nous nous satisfaire de soins palliatifs, d’un syndicalisme de concertation et de services, ou allons-nous nous battre pour disposer de syndicats combatifs et démocratiques ?
Par Eric Byl
Pour les travailleurs des professions lourdes, les invalides, ceux que le travail de nuit concerne, et les personnes âgées entre 57 et 61 ans, les concessions arrachées au gouvernement par la grève du 30 janvier répondent à des préoccupations réelles. Cela démontre que la lutte paie. Nous sommes surpris que le gouvernement soit aussi rapidement revenu sur ces mesures. C’était probablement déjà calculé à l’avance. Mais ce qui nous surprend et nous consterne encore plus, c’est que le front commun syndical s’en est satisfait et a clôturé le dossier. Qu’en est-il des pilotes de navires, des gardiens de prison et des pompiers ? Doivent-ils se démerder seuls ? Pour tous ceux qui ne font pas partie des exceptions citées ci-dessus, l’issue de la concertation laisse un goût amer.
N’était-ce pas l’objectif d’empêcher que les travailleurs paient encore la crise bancaire ? Nous proposions une alternative : 10 à 20 milliards d’euros par une lutte réelle contre la fraude fiscale, 5,4 milliards par l’abolition des intérêts notionnels, 9 milliards en mettant fin aux cadeaux fiscaux aux entreprises, et puis des taxes supplémentaires sur les profits d’Electrabel et sur les transactions boursières. Cela rapporterait beaucoup plus que les 11,3 milliards que Di Rupo Ier collecte chez les retraités, les malades et les chômeurs. La révision budgétaire de mars aurait été superflue, tout comme les spéculations sur l’index, sur la TVA, sur une cotisation sociale généralisée ou sur une déclaration libératoire ‘‘unique’’ destinée à rapatrier de l’argent noir.
Une manifestation de masse combative le 29 février dernier (journée d’action de la Confédération Européenne des Syndicats) aurait pu montrer à toute l’Europe que nous étions sérieux en parlant d’alternative. Nous aurions pu répondre aux menaces de licenciements, de fermetures ou de délocalisations par un appel à la nationalisation de ces entreprises, tout comme à ArcelorMittal. Si tout le mouvement syndical avait été ainsi mobilisé, cela aurait en outre inspiré les travailleurs à travers l’Europe et poussé les dirigeants européens à revoir leur politique de casse sociale. Les actions symboliques devant les bureaux de la Banque Nationale et la présentation solennelle du cahier de revendications de la CES aux dirigeants européens est aussi inutile que ne l’a été cette action pour des euro-obligations sur la place Schuman, le jour de la grève générale du 30 janvier.
L’attitude des dirigeants syndicaux n’est pas proportionnelle à la guerre de classe que livrent le gouvernement et le patronat, qui ne souhaitent pas de compromis honorable. Trop longtemps, les dirigeants syndicaux ont étés entraînés dans la logique néolibérale par les politiciens sociaux et chrétiens – démocrates. Cela explique notamment la politique spéculative d’Arco, la coopérative du mouvement ouvrier chrétien.
Sur 17,3 milliards d’euros de déduction des intérêts notionnels accordés en 2009, seulement 5% l’étaient pour les PME. Cela nuance l’utilisation qui en a été fait par la société de la famille de Rudy De Leeuw, le président de la FGTB. Bien sûr, il s’agissait d’une attaque orchestrée, mais n’aurions nous pas pu être en droit d’attendre un peu plus de fermeté sur les principes de la part d’un dirigeant syndical ?
Les dizaines de milliers de syndicalistes méritent une direction à leur image, une direction démocratiquement élue qui s’engage quotidiennement pour ses membres sans gain personnel, qui est droite dans ses bottes, qui négocie sur base de la construction d’un rapport de force, au lieu de parlementer et de soumettre les résultats à la base.
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Les Etudiants de Gauche Actifs en campagne !
Ça y est, les examens sont vraiment finis pour tous le monde, et les Etudiants de gauche Actifs sont déjà sur le pied de guerre depuis un moment! Après une première partie de l’année académique qui a vu se succéder les campagnes sur la gratuité des études, les meetings sur les protestations étudiantes au Chili, la campagne pour la manifestation nationale pour le climat de décembre,… Voici le tract de campagne qui présente les moments forts de la seconde partie de l’année, qui a déjà bien débuté avec nos interventions aux piquets lors de la grève générale du 30 janvier !
Tract de campagne des Etudiants de Gauche Actifs (EGA)
Manifeste avec EGA le 11 Mars à Bruxelles
"1 an après, Plus jamais de Fukushima – 14h30 Gare du Nord à Bruxelles
Le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima ont causé 27.000 morts, il y a un an le 11 mars. L’impact à long terme des radiations sur la santé et l’environnement sera désastreux. Aucune mesure sérieuse n’a été prise par rapport au risque nucléaire dans le monde.
Pourtant, certains continuent à présenter le nucléaire comme l’alternative énergétique à faire valoir face au pétrole, affirmant haut et fort que les dangers sont écartés comme le forum nucléaire en Belgique, un lobby d’actionnaires super-riches.
“Fukushima” a illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale.
Le tsunami qui a frappé le Japon n’a fait qu’exacerber des problèmes fondamentaux liés à l’industrie nucléaire, et qui étaient connus ! L’Agence de sécurité nucléaire japonaise avait fait état de problèmes dans plus de la moitié des réacteurs du pays !
Quant à Tepco, l’agence réclamait des inspections supplémentaires dans quatorze des dix-sept réacteurs exploités par le géant énergétique… Il s’est avéré que la centrale de Fukushima avait déjà connu une longue liste d’incidents. Tepco avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection. Dans ce domaine, le Japon n’est pas une exception.
C’était l’un des pays où le nucléaire était réputé le plus sûr. Cette catastrophe démontre une fois de plus que le privé sacrifie la sécurité pour réaliser plus de profits sans se soucier des conséquences pour nos vies, notre santé et notre environnement.
L’opération Hiver 2012 de la RTBF a montré ce que cela signifie l’énorme pauvreté qui touche déjà 15% de la population. Quel contraste entre la solidarité présente dans la population et l’avidité sans limite des requins d’Electrabel. Chaque ménage participe à hauteur de 800€ au bénéfice d’Electrabel. Les prix de l’énergie sont 30% plus élevés que chez nos voisins.
Le gouvernement au lieu de s’en prendre à ces profiteurs qui ne payent presque pas d’impôts a choisi de faire payer la crise aux jeunes et aux travailleurs aggravant ainsi la pauvreté et le désarroi avec ses plans d’austérité.
Il est primordial de prendre l’énergie aux mains du public et de la placer sous le contrôle démocratique de la collectivité, dans le cadre d’une société démocratiquement planifiée, seule à même de promouvoir les énergies renouvelables et de gérer les ressources de façon responsable.
Le 11 mars, le réseau stop au nucléaire organise une manifestation nationale à Bruxelles. Participe à cette manifestation avec EGA et sa campagne « détruire le capitalisme, avant qu’il ne détruise la planète » !
29/02 Journée européenne d’action contre le sommet de l’UE
L’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International (= la troïka) essayent de forcer les jeunes et les travailleurs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie au lieu de s’en prendre aux vrais responsables de la crise. Partout en Europe, les gouvernements ont sauvé les énormes profits des banques et des multinationales et mènent une politique d’austérité qui approfondit la récession et augmente la pauvreté. EGA appel les jeunes a participer à cette journée d’action des syndicats.
Plus d’informations dès que les syndicats en donneront.
Manifestation nationale «PLUS JAMAIS DE FUKUSHIMA»
La cathastrophe nucléaire à Fukushima a clairement illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale. Tepco (Tokyo Power Electric Company, premier producteur privé d’énergie au monde), qui a en charge les réacteurs de Fukushima, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection des réacteurs nucléaires. Les capitalistes se soucient peu de notre sécurité, de notre santé, de notre environement et de nos vies. Leur soif de profit et leur avidité est sans limite.
Dimanche 11 mars à 14h30 à la Gare du Nord – Bruxelles
Manifestation Antifaciste contre le NSV à Louvain
Le 15 Mars, le NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, organise sa marche annuelle de la haine dans l’une des villes universitaires en flandre. En 2012, c’est au tour de Louvain. Comme chaque année, BlokBuster organise une contre-manifestation à une distance sécurisée du NSV. Nous voulons coopérer avec d’autres organisations et avec les jeunes résidant à Louvain pour exprimer dans la rue un message clair contre le racisme et le fascisme et pour une société où les vrais problèmes sociaux sont abordés.
Jeudi 15 mars à 20h Martelarenplein – Leuven
Manifestation «Pro-Choix» pour le droit des femmes
Depuis 2 ans, une marche réactionnaire contre l’avortement est organisée à Bruxelles. L’archevêque Léonard, les milieux ultraconservateurs et l’extrême-droite y participent. Un rassemblement de protestation contre cette Marche est prévu contre cette Marche est prévue le 24 mars par la plateforme “Abortus Right”. Nous défendons la nécessité de construire une manifestation d’ampleur en mars prochain en allant chercher le soutien dans le mouvement syndical, le mouvement de défense des droits des femmes et des LGBT.
Samedi 24 mars à 14h Place Poelaert – Bruxelles
Weekend Socialisme 2012 "Il est temps de riposter, il est temps pour le Socialisme !"
Socialisme 2012 est un weekend de discussion avec des orateurs belges et internationaux, dont des participants au processus révolutionaire en Tunise ou à #Occupy Wall Street,… L’occasion pour nous rencontrer dans une ambiance combattive, pour assister aux débats sur des sujets comme “Pourquoi le capitalisme mène irrémédiablement à la crise?”, “Les Jeunes en Lutte pour l’Emploi”, “L’Extrême-droite en Europe : NO PASARAN ! “Violences croissantes à l’égard des LGBT : comment réagir?” et bien d’autres sujets… inscrit-toi via info@socialisme
28/29 avril au centre culturel ‘De Rink’ – 7 Place de la Vaillance, Anderlecht
Crise, misère, austérité, racisme, Sexisme, danger nucléaire, Capitalisme …
Des Etudiants de Gauche Actifs sur ton unif ou ton Ecole ?
Etudiant de Gauche Actifs est une organisation étudiante de gauche, par et pour les jeunes, active dans ton école, ta haute-école ou ton université. Nous nous organisons, discutons les idées, mobilisons et organisons des actions.
Crise, sous-financement de l’enseignement, précarité, austérité, racisme, sexisme, danger nucléaire, guerre… Nous lions tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés au capitalisme, un système qui est basé sur la course au profit à court terme pour une petite élite.
EGA est présent sur toutes les unifs et dans de nombreuses écoles et hautes-écoles en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles car nous nous opposons à la logique de surenchère communautaire des politiciens traditionnels.
EGA fait partie d’une organisation de jeunes ISR (International Socialist Résistance) présente dans plus de 40 pays et sur tous les continents. Ce qui nous permet de tirer les leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient avec des jeunes tunisiens impliqués dans les événements ou d’apprendre de nos interventions dans les mouvements de masses en Grèce, en Russie, aux Etats-Unis, au Nigéria…
Partout, nous lions les luttes des jeunes à celles des travailleurs et de leurs organisations syndicales, car ce sont ceux qui produisent les richesses, qui détiennent la position clée pour renverser la société capitaliste.
EGA lutte quotidiennement parmi la jeunesse pour construire un monde où la production et toute la société est démocratiquement gérée et contrôlée par les organes issus des luttes de masse des travailleurs et des jeunes même – une démocratie réelle – afin de satisfaire les besoins et l’épanouissement de tous, une société socialiste démocratique.
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