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Tag: Elections 2019
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L’extrême droite et la droite populiste en passe de gagner les élections européennes

“Jobs, geen racisme”, De emplois, pas de racisme. Ce slogan fait partie de notre approche dans la lutte contre l’extrême droite et tout ce qui nous divise. Combattre la crise de l’UE et la croissance de l’extrême droite avec une alternative internationaliste et socialiste
Les élections du nouveau Parlement européen à la fin du mois de mai sont caractérisées par le manque d’enthousiasme, la méfiance et même une hostilité ouverte envers l’Union européenne. La saga autour du Brexit n’en est qu’une illustration. Dans la plupart des pays, la participation sera très faible. En outre, toutes sortes de partis populistes de droite et d’extrême droite vont marquer des points. Il est difficile d’encore trouver de l’optimisme pour le progrès et une plus grande unité du projet européen. Dans toute l’Europe, l’establishment est confronté à un profond discrédit politique.
L’Europe du capital sous pression
Ces dernières décennies, l’establishment a fait tout son possible pour rendre l’UE synonyme de paix, de prospérité et de coopération. On parle encore aujourd’hui souvent des ‘‘valeurs européennes’’ de démocratie et de tolérance, mais toute cette hypocrisie tombe en miettes. L’UE est une machine d’austérité néolibérale qui ne tolère aucune contradiction. Le peuple grec en a durement fait l’expérience en 2015 lorsqu’il a démocratiquement choisi un gouvernement qui avait promis de rompre avec l’austérité. L’UE a alors agi en véritable tyran pour empêcher que cela n’arrive et forcer le gouvernement Syriza à rentrer dans le rang.
Les promesses de prospérité liées à la coopération européenne n’ont été concrétisées que pour les ultra-riches. Les multinationales ont bénéficié de l’élargissement du marché intérieur et d’une meilleure position concurrentielle face à d’autres blocs comme les États-Unis, le Japon et, de plus en plus, la Chine. Depuis ses origines, la raison d’être de l’UE est la défense des intérêts des grandes entreprises. L’UE est donc utilisée pour imposer privatisations, libéralisations et mesures antisociales. Tout cela est présenté comme nécessaire pour la ‘‘compétitivité’’ des entreprises. Ces politiques néolibérales jouent un rôle de premier plan dans l’aversion croissante que suscite l’UE. Le déclin d’enthousiasme est évident au vu du taux de participation aux élections. Lors des toutes premières élections du Parlement européen en 1979, deux tiers des électeurs s’étaient rendus aux urnes ; contre 40% aux élections européennes de 2014.
Les gouvernements nationaux se cachent souvent derrière les diktats de l’UE en déplorant n’avoir d’autre choix que de mener une politique néolibérale. Ils oublient de préciser que ces mêmes partis sont également au pouvoir à l’UE. Les gouvernements nationaux composent d’ailleurs la Commission européenne, l’organe non élu qui prend les décisions les plus importantes. Le Parlement européen a une fonction plus propagandiste mais, là aussi, ce sont les mêmes familles politiques forment la majorité. Depuis 1979, il y a toujours eu une large majorité en faveur de la ‘‘grande coalition’’ composée des sociaux-démocrates (le groupe Socialistes & Démocrates) et des démocrates chrétiens (le groupe du Parti Populaire Européen). Les élections de cette année menacent de bouleverser les choses pour la première fois.
Dix ans après la récession de 2007-08, le capitalisme est embourbé dans des problèmes partout dans le monde. De gigantesques moyens ont été injectés dans l’économie, mais ce sont surtout les plus riches qui en ont profité. La reprise économique nous a largement échappé. Les travailleurs et leurs familles ont continué à souffrir des mesures d’austérité et des attaques contre les conditions de travail, les salaires, la sécurité sociale, les services publics,… Et aujourd’hui, les économistes avertissent du danger d’une nouvelle récession. Les politiciens capitalistes savent que les moyens manquent pour promettre des dépenses et gagner des voix. Le système est en outre mal préparé pour être capable de faire face à une nouvelle récession : les taux d’intérêt restent très bas et les ressources injectées dans l’économie ont laissé une importante dette derrière elles.
L’establishment des différents États membres, et donc aussi de l’UE, n’est pas du tout en mesure de répondre à ce que les citoyens considèrent comme des défis majeurs : l’avenir de l’humanité et de la planète. Des centaines de milliers de personnes manifestent pour le climat, mais l’UE n’est pas en mesure de lutter contre la fraude des logiciels automobile. Les lobbys du profit s’opposent à toutes mesures sérieuses et l’UE et ils n’ont pas beaucoup d’efforts à livrer, les gouvernements nationaux rentrent totalement dans leur jeu. Des voix se sont fait entendre pour le pouvoir d’achat, les Gilets Jaunes suscitent la sympathie dans toute l’Europe. Mais l’argent n’existe pas non plus pour cela. Après l’incendie de Notre Dame de Paris, les ultra-riches arrogants ont démontré qu’ils avaient suffisamment d’argent : en quelques heures seulement, ils ont réuni près d’un milliard d’euros. Finalement, il s’est avéré que cette générosité était fiscalement avantageuse, une bonne partie de la facture étant renvoyée aux gens ordinaires…
L’UE n’a-t-elle rien à offrir ? Qu’en est-il du processus d’unification ? C’est vrai, nous nous n’avons plus besoin de nous arrêter à la frontière pour nous rendre en France ou aux Pays-Bas. Nous n’avons plus besoin de changer d’argent et nous pouvons même passer des appels sans frais de roaming. Parallèlement, la libéralisation du transport ferroviaire international rend les trains à destination d’autres pays, même limitrophes, particulièrement onéreux. L’envoi d’une lettre ou d’un colis dans un pays voisin est également plus cher en raison de la libéralisation des services postaux. Et même l’unité européenne est sous pression. Le cas du Brexit est bien connu. Mais il existe d’autres sources de tension. La Russie tente d’accroître son influence par l’intermédiaire des pays d’Europe centrale et orientale ; la Chine est également en train d’explorer ses possibilités dans cette région. Des tensions existent aussi entre pays européens. La France soutient, par exemple, la dictature au Tchad et le chef de guerre libyen Khalifa Haftar qui contrôle le sud de la Libye. Début février, la France a participé à une opération militaire de ces forces et elle a également soutenu de récentes attaques, bien qu’elles visaient des alliés de l’Italie et d’autres pays européens. Il est évident que l’UE n’est pas si unie.
Croissance de l’extrême droite et de la droite populiste
Le plus grand vainqueur des prochaines élections européennes sera sans aucun doute l’extrême droite, ou plutôt les 50 nuances entre la droite populiste et l’extrême droite. Des commentateurs superficiels parleront d’un ‘‘virage à droite’’ ou d’extrême droite européen. Le raisonnement est dangereux car il attribue la responsabilité de l’instabilité politique aux gens ordinaires et non au système. Le fait est que l’extrême droite est souvent choisie pour punir les politiciens établis et leurs politiques, sans pour autant placer sa confiance dans la prétendue alternative des populistes de droite. Les électeurs cherchent des moyens de punir l’establishment pour sa politique antisociale et l’absence de perspective d’avenir optimiste. Les premiers qu’ils rencontrent souvent dans cette recherche, c’est l’extrême droite.
Aux Pays-Bas, le Forum pour la Démocratie (FvD) de Baudet est devenu le premier parti lors des récentes élections provinciales. En France, le Rassemblement National (RN) de Le Pen peut aussi marquer des points. En Italie, la Lega risque de devenir le plus grand parti. En Allemagne, il y a l’AfD. Vox en Espagne. Et plusieurs partis de droite en Europe centrale et orientale.
L’autorité des institutions de l’establishment disparait, mais cela ne signifie pas automatiquement que tous les préjugés sur lesquels repose le régime de l’élite vont faire de même. Ces dernières décennies ont connu un fort processus d’individualisation : plus rien n’est un problème social, nous sommes tous devenus des individus seuls responsables de leur situation. Cela tire sa source de la pensée néolibérale selon laquelle la société n’existe pas. Le but de cette propagande est avant tout d’empêcher les travailleurs d’unir leurs forces et de lutter ensemble contre l’establishment capitaliste. Cela a un certain effet, le mouvement des travailleurs s’est retrouvé sur la défensive ces dernières décennies. Beaucoup de gens ne considèrent pas le système responsable de la dégradation de leurs conditions de vie, ils estiment que c’est de la faute des réfugiés ou du rôle des politiciens corrompus. L’establishment n’est pas le seul à avoir un problème de représentation politique, le mouvement des travailleurs y est également confronté.
Si diverses forces populistes et d’extrême droite peuvent rencontrer un certain succès aux élections européennes, cela est essentiellement dû au manque de confiance envers les autres partis. Tout comme le manque de confiance dans le Parti démocrate est le principal atout de Trump, la force de l’extrême droite repose principalement sur la faiblesse de ses opposants. Si la seule alternative proposée est de de se regrouper derrière des partis établis qui perdent leurs derniers vestiges d’autorité, alors l’extrême droite et les populistes de droite ont encore de beaux jours devant eux. Ils ne jouissent pas de masse de militants actifs ce qui leur pose un problème de stabilité.
Une Europe en lutte
Nous n’entretenons aucune illusion ni aucun espoir envers le projet capitaliste européen. Mais notre réponse ne réside pas dans le retour à l’État-nation. Nous soutenons la lutte pour l’autodétermination en Écosse et en Catalogne, dans le cadre de la lutte contre l’austérité. Nous combinons ce soutien à la nécessité de rompre avec le capitalisme pour bâtir des fédérations socialistes dans ces régions et dans l’ensemble de l’Europe. Depuis 2007, dans toute l’Europe, des mobilisations prennent place sous la forme de manifestations, de grèves et même de grèves générales contre l’austérité. Ces dernières années, les manifestations contre le racisme et le sexisme se sont également multipliées. Plus récemment, une nouvelle génération de jeunes s’est mobilisée autour de la question du réchauffement climatique, ce qui a donné lieu à de grandes mobilisations le 15 mars en reprenant une méthode typique de la classe ouvrière : la grève.
Les marxistes ne doivent pas laisser la colère contre l’Europe des patrons et sa politique d’austérité aux mains de l’extrême droite opportuniste. Ils ne doivent pas non plus abandonner l’envie d’agir contre les dangers antidémocratiques et racistes aux forces libérales et petites-bourgeoises pro-UE. Nous défendons tous les droits démocratiques pour lesquels la classe ouvrière s’est battue, cela ne signifie pas de soutenir l’UE et ses structures antidémocratiques.
Nous défendons les droits sociaux et démocratiques des travailleurs. Cela signifie que nous exigeons plus de moyens pour le secteur de la santé et de l’éducation ; la réduction collective du temps de travail et, en même temps, une augmentation des salaires. Il faut aller chercher l’argent dans les poches des riches pour répondre aux besoins de la classe des travailleurs et de la jeunesse. Comme le dit le slogan, nous ne nous battons pas seulement pour une plus grande part du gâteau, nous voulons toute la boulangerie ! Nous exigeons que nos droits démocratiques ne se limitent pas à aller voter à quelques années d’intervalle : nous voulons disposer d’un pouvoir réel sur les richesses de la société et la manière de les produire.
L’UE, ses partis et ses institutions ne sont pas des outils visant à mettre fin au racisme et à la croissance de l’extrême droite. L’UE fait partie du problème et non de la solution. Nous luttons contre l’Europe des patrons, contre les coupes budgétaires, contre le racisme et contre l’extrême droite. Cela signifie de mettre fin à cette UE, à ses institutions et à sa politique d’austérité. Nous exigeons l’égalité des droits pour toutes les personnes vivant en Europe, la fin de l’Europe-Forteresse et que les richesses des super-riches soient saisies pour permettre à chacun de connaitre une vie décente.
Nous luttons pour une Europe socialiste gérée démocratiquement et constituée sur une base volontaire. Cela signifie que notre solution aux problèmes en Europe ne réside pas dans les États-nations, mais dans la capacité des travailleurs à diriger et contrôler l’économie et la société pour qu’elle réponde aux besoins de tous, et non à la soif de profits de l’élite.
Nous sommes bien conscients que l’on peut se demander si cela est bien réaliste au vu de la croissance de l’extrême droite dans les sondages. Mais n’oublions pas qu’après la crise économique de 2007, la première réaction de la classe des travailleurs et de la jeunesse a été de résister aux politiques d’austérité capitalistes. De vastes opportunités se présentaient pour la gauche en faveur de solutions socialistes. C’est la capitulation des diverses forces de gauche à la ‘‘logique’’ du capitalisme et leur trahison des intérêts de la classe des travailleurs, à l’instar de Syriza en Grèce, qui a posé les bases de la percée de l’extrême droite.
On ne combat pas efficacement l’extrême droite en se limitant à faire appel aux ‘‘valeurs européennes’’. L’attitude des syndicats vis-à-vis de l’UE et de la manière de lutter pour les intérêts des travailleurs doit fondamentalement changer. Ce combat exige des organisations et des partis de gauche socialistes qu’ils ne tombent pas dans le piège de la défense du ‘‘moindre mal’’ européen face à l’extrême droite, mais qu’ils adoptent une position d’indépendance de classe. Cela nécessite des forces socialistes qui lient la lutte contre l’extrême droite à la lutte contre le capitalisme et pour des États socialistes volontaires, démocratiques et unis d’Europe.
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Groen & ECOLO à la rescousse ? Le climat et les travailleurs méritent mieux

Les partis verts sont entrés dans cette campagne électorale – la première où l’écologie est un thème dominant – comme si on leur avait déroulé le tapis rouge. Sous la pression du mouvement pour le climat, plus aucune formation politique ne peut reléguer l’environnement au fin fond de son programme. Cela s’était déjà vu aux élections communales : ECOLO et Groen font figure d’alternative naturelle aux yeux de beaucoup.
Ces élections d’octobre arrivaient après la plus longue période sans élection depuis 1945 et c’est un véritable tsunami de jeunes qui a fait leur irruption comme électeurs. Plus de 693.000 jeunes âgés de 18 à 23 ans votaient pour la première fois (8,53% de l’électorat) et il n’est plus à démontrer que l’urgence climatique est une priorité à leurs yeux. Les inquiétudes et la colère face au sort dramatique des migrants ont également contribué à la percée des partis verts. Cerise sur le gâteau, les autres partis traditionnels souffrent d’un large discrédit dû à leur politique profondément antisociale et à divers scandales liés ou non à des intercommunales.
‘‘L’écologie politique’’ : vers où et pour quoi ?
Les leçons des élections communales ne s’arrêtent pas là. La liste commune déposée par le MR et ECOLO dans la commune liégeoise d’Oupeye avait surpris, de même que la rapidité à laquelle des majorités communales ont été conclues avec le MR à Bruxelles. A Molenbeek, c’est le départ d’ECOLO, pour une question de postes, qui a sonné le glas des négociations pour une majorité PS-PTB-ECOLO. En Flandre, Groen n’a pas hésité à rejoindre la N-VA au collège de plusieurs communes.
Les deux partis sont considérés comme étant de gauche par la plupart de leurs électeurs et certains membres. Mais les directions de partis sont plus frileuses. La coprésidente d’ECOLO Zakia Khattabi – pour qui le clivage gauche-droite est aujourd’hui obsolète – n’a-t-elle pas déclaré récemment ‘‘Ecolo n’a jamais aussi bien travaillé avec les entreprises qu’aujourd’hui’’ ? Est-ce un hasard si l’on retrouve aujourd’hui sur la liste européenne d’ECOLO Luc de Brabandere, ancien Directeur Général de la Bourse de Bruxelles et autoproclamé ‘‘philosophe d’entreprise’’ ? En Flandre, les spéculations vont bon train dans les médias au sujet d’un axe bleu-vert dans la formation d’un futur gouvernement. Si la fraction verte devient la plus importante, cela pourrait conduire à un gouvernement dirigé par l’actuel député fédéral Groen Kristof Calvo.
Dans les ‘‘10 mesures prioritaires d’Écolo pour sauver le Climat et la Planète’’, on trouve des éléments intéressants, comme d’investir 7 milliards d’euros dans les transports en commun, sans toutefois assurer de gratuité, sauf pour les chômeurs et les jeunes de moins de 25 ans. Ce serait un pas en avant, c’est certain, mais bien modeste au regard de l’objectif de ‘‘sauver le climat et la planète’’. ECOLO défend l’objectif de fermer les centrales nucléaires et de développer les énergies renouvelables (pour atteindre les 100% en 2050), mais nous ne voyons vraiment pas comment ces 100% pourraient bien être obtenus sans retirer la totalité du secteur de l’énergie des mains des actionnaires privés. Le parti veut aussi multiplier les pistes cyclables, favoriser les véhicules partagés, réduire à 6% la TVA sur l’achat de vélos et autres modes de mobilité douce, garantir un espace vert à maximum 300 mètres de chaque habitation,… Mais tout cela est bien peu.
La Cour des comptes européenne a estimé à 1.155 milliards d’euros par an le montant des investissements nécessaires pour répondre à ce qui peut encore l’être de l’urgence climatique. Les moyens dont nous avons besoin pour réagir sont colossaux, mais ECOLO et Groen refusent de toucher aux grandes entreprises et estiment qu’une ‘‘loi climat’’ – non contraignante ! – fixant des objectifs et une trajectoire en phase avec l’accord de Paris suffira. C’est la dernière des ‘‘10 mesures’’ d’ECOLO.
Groen défend la mise sur pied d’une banque du climat qui mobiliserait l’épargne sous forme d’obligations vertes. L’idée d’une banque publique de développement revient à la gauche, mais disposer d’une banque publique dans océan bancaire privé revient à l’inscrire dans la logique du profit. Le programme des Verts repose essentiellement sur une réorientation des subsides publics et de déductions fiscales aux entreprises. A la lumière de ces mesures, le fameux ‘‘horizon post-capitaliste’’ dont parle ECOLO revient à entretenir des illusions sur la manière dont les mécanismes de marchés – pourtant au coeur du problème – peuvent représenter des solutions.
Au sujet des luttes sociales, un inquiétant avertissement est également arrivé en mars dernier, quand la Chambre a approuvé un projet de loi instaurant un service minimum garanti dans les prisons. Cette grave atteinte au droit de grève a été approuvée par la majorité de droite, rejointe par le CDH… et les partis verts !
Nous comprenons bien que beaucoup de gens considère que les Verts comme une alternative crédible face à l’urgence écologique et contre la droite, particulièrement en Flandre où Groen réalise une véritable percée. Mais leur programme et la pratique politique de ces dernières années permettent de sérieusement douter de leur légitimité. C’est précisément pour cela que leurs précédentes participations au pouvoir n’ont pas été couronnées de succès.
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Votez PTB pour la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour une transformation socialiste de la société

Rarement le patronat n’a été si bien servi que par la coalition thatchérienne MR / N-VA / CD&V / Open-Vld. La FEB (Fédération des entreprises de Belgique) a reçu des cadeaux d’une valeur de 20 milliards d’euros sous cette législature, sous forme de saut d’index, de réduction des cotisations sociales et de baisse du taux d’imposition (de 33,99% à 25%). L’ensemble des sacrifices imposés à la population n’a pas servi à un retour à l’équilibre budgétaire, mais à plus de transfert de moyens vers les plus riches. Alors que nous sommes nombreux à connaître des fins de mois difficiles, les grandes entreprises belges ont distribué 12,5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires en 2017.
Par Boris (Bruxelles)
La FEB en redemande, sans surprise. Elle a sifflé la fin de la récréation suite à la chute de Michel I et a lancé une campagne pour la reconduction du gouvernement de droite dure. N-VA, MR et Open-Vld se sont déjà déclarés d’accord. Wouter Beke (CD&V) affiche aussi sa préférence en déclarant que : ‘‘revenir en arrière par rapport aux mesures que nous avons prises depuis 2014, pas avec nous’’. Maxime Prévot a pris la présidence du cdH pour préparer son parti à être de la partie. Sur base des résultats des élections communales, nous aurions alors un gouvernement de cinq perdants.
La FEB a déjà composé le menu : limitation dans le temps des allocations de chômage (la directrice générale de la FEB propose à 2 ans) et nouvelle dégressivité de celles-ci, baisse des cotisations patronales à 20 %, aucune contribution des entreprises pour le climat, prolongement de centrales nucléaires au-delà de 2025, nouvelle révision de la loi de 1996 sur la modération salariale en minant le caractère automatique de l’indexation, flexibilisation du recours au travail de nuit, baisse du montant des pensions des fonctionnaires, diminution des allocations pour les chefs de ménages et création d’une application numérique visant à saper le versement des allocations de chômage par les syndicats et des indemnités de maladie par les mutuelles. Pour le mouvement des travailleurs, ce scénario est cauchemardesque. L’enjeu des élections est de taille.
Heureusement que les Gilets Jaunes ont imposé à l’agenda les thèmes de l’injustice fiscale, du pouvoir d’achat et des conditions de vie déclinantes de la population. Heureusement, surtout, que le mouvement historique pour le climat et sa jeune avant-garde ont mis leur empreinte sur ces élections. Heureusement que les syndicats ont mené des actions autour des pensions et des salaires. En février dernier, les cinq partis de droite précités ont connu leur plus mauvais sondage et la majorité leur échappe. Mais rien n’est acquis. Tout doit être fait pour saisir à pleines mains le potentiel que représentent les revendications d’investissements publics massifs pour le climat et le social, de transports publics gratuits, de retour de la pension à 65 ans, d’une pension de minimum 1.500€ par mois, d’un salaire minimum horaire de 14€ et de réduction collective du temps de travail. C’est ainsi que l’on pourra dégager le droite par la rue et par les urnes et éviter la gueule de bois le 27 mai.
Le PSL appelle à voter PTB pour disposer d’élus de gauche qui feront barrage à la poursuite de la casse sociale. Le PTB a raison de dire qu’une percée électorale en Flandre aiderait à contrarier le discours des ‘‘deux démocraties’’ qui existeraient en Belgique, une au Nord et une au Sud. A cette fin, le PTB aurait été mieux avisé de répondre à notre proposition de collaboration, de prendre des candidats du PSL sur ses listes et de s’ouvrir à une coopération plus large à gauche afin d’assurer l’obtention du meilleur résultat possible.
Pour Raoul Hedebouw, le succès du PTB pousse le PS à le copier sur bon nombre de revendications alors qu’il a fait l’exact opposé au pouvoir. Il appelle donc à voter pour l’original, pas pour la copie. C’est vrai, la percée du PTB aide à faire pencher la balance à gauche. C’est vrai, le PS essaye de regagner du terrain sur le PTB pour ne pas perdre toute pertinence à l’image de son équivalent grec ou français.
Lors d’un débat télévisé, on a demandé à Ahmed Laaouej (chef de groupe du PS à la Chambre) si le PS ne courrait pas derrière le PTB en défendant un impôt sur la fortune. Il a répondu que le PS a adopté l’impôt sur les grandes fortunes dans son programme en 1985 en précisant que c’était plutôt la social-démocratie qui était copiée puisque le PTB a abandonné son programme de nationalisations en faveur d’une redistribution des richesses via la fiscalité. Ce n’est pas faux. Il est par contre bien moins crédible en expliquant que cet impôt sur la fortune, présent dans son programme depuis 1985, n’a jamais vu le jour puisqu’aucune majorité n’y était favorable. La vérité, c’est que le PS a été présent à tous les niveaux de pouvoir sans discontinuité de 1988 à 2014 et qu’il n’en a jamais fait un point de rupture dans les négociations. Plus récemment, le PS n’a eu besoin de personne pour qualifier d’irréalistes les propositions du PTB pour des majorités communales progressistes et préférer conclure des coalitions ‘‘contre-nature’’ avec le MR contre les vœux de la FGTB.
Lors du lancement de la campagne du PTB via un meeting suivi en direct par 6000 personnes via livestream, Peter Mertens a expliqué que le programme du PTB est construit autour de la justice fiscale. Le PTB veut démontrer le réalisme de son programme de répartition plus équitable des richesses dans le cadre du capitalisme via une taxe des millionnaires. Il chiffre celle-ci à plus de 13 milliards d’euros de revenu annuel mais compte sur 8 à 10 milliards d’euros par mesure de précaution. Nous sommes partisans de cette taxe des millionnaires, mais nous avertissons qu’un gouvernement de gauche qui l’introduirait s’attirerait les foudres du patronat qui saboterait l’économie par la fuite des capitaux. Malheureusement, le PTB fait abstraction de ces difficultés. Abandonner l’arme de la nationalisation, une mesure qui s’impose pour riposter à l’inévitable contre-offensive patronale, serait une grave erreur. Cette importante précision doit être présente dans le programme et le matériel électoral pour préparer la population.
Nos arguments ont beau être les plus convaincants au monde, obtenir un capitalisme à visage humain relève de l’utopie. Les capitalistes ne font de concessions sérieuses que lorsqu’ils sont confrontés à un mouvement de masse qui menace l’existence de leur système. Une fois les relations de force à nouveau à leur avantage, ils cherchent à récupérer chaque concession d’une manière ou d’une autre. Seule une transformation socialiste de la société permettrait de garantir durablement les conquêtes sociales, de préserver notre environnement et de mettre fin à l’exploitation. C’est pourquoi nous vous invitons non seulement à voter en faveur du PTB mais aussi à entrer en discussion avec le PSL pour le rejoindre.
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Irlande : Une voix socialiste féministe pour les travailleurs, les femmes et la planète !

Le texte ci-dessous est une traduction du dépliant électoral de Rita Harrold, candidate de notre parti-frère irlandais (le Socialist Party, section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière), pour les élections européennes à venir.
Révoltons-nous ! Défendons les besoins publics, pas l’avidité du privé !
‘‘Les mouvements contre la taxe sur l’eau (une tentative de mettre fin à la gratuité de l’eau qui a été repoussée suite à un splendide mouvement de masse anti-austérité, NdT) et pour l’abrogation (du 8e amendement de la constitution, celui qui interdisait le droit à l’avortement et qui a été abrogé suite à une victoire obtenue par référendum, NdT) ont démontré que les choses peuvent changer. Rita Harrold et le Socialist Party ont été en première ligne de ces victoires. Les infirmières (entrée en grève dernièrement, NdT) ont aussi montré la voie !La richesse et les ressources existent pour assurer un niveau de vie de qualité pour tous, ainsi qu’un environnement durable, mais les gouvernements et l’Union européenne les gaspillent parce qu’ils font passer en premier le profit, et non les gens.
Nous avons besoin d’un mouvement de masse des syndicats et des communautés locales en faveur du logement et des salaires. Mais cette fois, il nous faut aller encore plus loin. Nous devons nous attaquer aux principaux partis politiques et au marché capitaliste pour que les besoins des gens et de la planète soient protégés.
Les jeunes sont essentiels dans cette lutte. C’est pourquoi je suis fier de proposer Rita Harrold comme candidate au Parlement européen’’ – Joe Higgins (ancien député européen du Socialist Party)
Qui est Rita ?
• Rita a 29 ans et une nourrice de Crumlin.
• Dirigeante de la campagne de ROSA (for Reproductive rights, against Oppression, Sexism & Austerity) pour le OUI au référendum sur l’abrogation du 8e amendement ‘‘Time4Choice’’, Rita a organisé des actions autour des pilules abortives qui ont été commentées par beaucoup comme ayant été cruciales pour atteindre que le droit à l’avortement obtenu aille jusqu’à 12 semaines sur demande.
• En tant que députée européenne, Rita continuera à mettre l’accent sur la violence basée sur le genre, sur l’écart de rémunération entre les genres et sur l’impact écrasant de l’austérité sur les femmes travailleuses et pauvres.
• Rita fut l’une des organisatrices de la campagne We Won’t Pay qui a aidé à organiser le boycott de masse du payement de la taxe sur l’eau.
• Rita est une activiste du Socialist Party depuis 10 ans.
Logement : Notre crise, leurs profits
En maximisant les profits, les banquiers, les promoteurs et les propriétaires immobiliers transforment la vie des gens en misère. L’État maltraite et discrimine également les gens du voyage et les allocataires sociaux. Mobilisez pour la marche du samedi 18 mai organisée par la National Homeless & Housing Coalition (coalition nationale des sans-abris et du logement).
- Interdiction des expulsions et des fonds vautours ; instauration de contrôle pour assurer des loyers, des prix de l’immobilier et des hypothèques abordables.
- Nationalisation des banques et des grandes compagnies du secteur de la construction sous contrôle public démocratique.
Solidarité internationale : Non à l’Union européenne des patrons !
L’UE défend le capitalisme néolibéral et continue d’imposer à l’Irlande de payer des milliards d’euros pour renflouer le système bancaire européen, au détriment des fonds de services publics dont le pays a tant besoin. L’UE a soutenu la répression de l’État espagnole contre le droit démocratique de la Catalogne à l’indépendance et apique la politique raciste et meurtrière de “l’Europe-Forteresse”.
Dans le cas du Brexit, les conservateurs britanniques (tories) et l’UE représentent des intérêts commerciaux différents. Mais aucun d’entre eux, ni même le gouvernement irlandais, ne représente les intérêts de la classe des travailleurs. Rita Harrold affirme que les travailleurs et les syndicalistes d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre et du Pays de Galles doivent s’y associer :
- Pour agir ensemble en defense de l’emploi, des salaires et des conditions de travail de tous les travailleurs, pour les droits des migrants et pour de meilleurs normes environnementales et sanitaires.
- S’opposer à tout durcissement des frontières, Nord/Sud ou Est/Ouest.
- Non au sectarisme – pour la solidarité entre tous les travailleurs – pour une Irlande socialiste et une Europe socialiste.
Mettons fin aux inégalités de richesse – Il nous faut un changement socialiste !
En Irlande, les 10% les plus riches possèdent plus de 53% de la richesse nette et possèdent 82% des terres. Les grandes entreprises et les super riches doivent être défiés. Rita se présente aux élections européennes en tant que membre du Socialist Party, sous la bannière de Solidarity-People Before Profit (groupe qui réunit les députés de gauche radicale de Solidarity (par ailleurs membres du Socialist party) et de People Before Profit, NdT). Tout comme Joe Higgins et Paul Murphy avant elle, Rita Harrold serait une puissante représentante de la classe des travailleurs de Dublin et du socialisme. Rita se bat :
- Pour taxer les grandes entreprises et doubler le taux d’imposition des entreprises (qui passerait ainsi de 12,5% à 25%, NdT).
- Pour en finir avec le marché capitaliste et l’économie truquée.
- Pour la propriété publique démocratique des secteurs clés de l’économie afin d’assurer une transition rapide vers un environnement durable et que la richesse et les ressources de la société soient utilisées pour répondre aux besoins de tous, et non aux profits de quelques-uns.
Dr. Rebecca Gomperts, directrice de Women On Web (service d’aide à l’avortement qui utilise la télémédecine et est destiné aux femmes qui vivent dans des pays où elles n’ont pas accès à des services d’avortements sûrs) : “Rita a été à l’avant-garde de la légalisation de l’avortement en Irlande et a aidé beaucoup de femmes lorsque l’avortement était encore illégal en Irlande. C’est une activiste, une animatrice et une éducatrice étonnante.”
Rita mène campagne pour :
- Les travailleurs: 15 euros de salaire horaire minimum & une campagne syndicale sérieuse contre les conditions de travail précaires.
- La petite enfance : Congé parental rémunéré de deux ans et garde d’enfants gratuite dans la communauté et sur le lieu de travail.
- Les femmes 😕Une campagne dirigée par les syndicats contre le harcèlement sexuel au travail & des investissements massifs dans l’enseignement et les services publics afin de lutter contre la violence basée sur le genre.
- Le climat : Une transition équitable et rapide vers une économie zéro carbone & des investissements publics dans l’énergie éolienne, houlomotrice & renouvelable.
- Les transports : Suppression de tous les tarifs pour les transports publics – extension massive des trains, trams et bus.
Si elle est élue, Rita vivra au salaire moyen et fera dont du surplus de son salaire aux lutte pour le changement.
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‘‘Féministes’’, tous les partis ? Leur féminisme n’est pas le nôtre

L’accord de gouvernement Michel stipulait : ‘‘La meilleure prise en compte du genre dans l’emploi sera une des pierres angulaires du gouvernement.’’ Pourtant, dès son arrivée au pouvoir, les attaques du gouvernement ont déferlé sur les travailleurs : réforme des pensions, sauts d’index, extension des flexi-jobs,… autant de mesures qui poussent de nombreuses femmes dans la précarité.
Par Aisha (Anvers)
Sous la pression de #MeToo et des actions internationales à l’occasion du 8 mars, les politiciens doivent défendre une forme de féminisme. Les grandes déclarations ne manquent pas quant à la nécessité de lutter contre les violences, le sexisme et les discriminations. Dans la pratique, c’est une autre histoire. Le débat sur la sortie de l’avortement du code pénal belge a donné lieu à de vives discussions au sein de la majorité. Le compromis voté est insuffisant, l’avortement restant un délit si une série de conditions restrictives n’est pas remplies.
Quand la NVA parle de ‘‘féminisme’’, elle ne le fait que pour soutenir son discours raciste anti-musulman avec des envolées médiatiques sur le voile, le burkini,… sans jamais défendre le droit des femmes à s’habiller comme elles l’entendent. Elle ne parle pas non plus de la pauvreté des femmes ou encore de la difficulté de combiner travail et vie de famille. Son objectif : utiliser les frustrations pour nous diviser. Quitte à également renforcer l’extrême-droite.
Pour la droite libérale, le ‘‘féminisme’’ est avant tout un moyen de faire passer ses mesures d’austérité. Tout en plaidant pour un congé de paternité renforcé, le MR propose un ‘‘congé parental plus souple dans le respect de la concertation entre le travailleur et l’employeur.’’ Traduction: plus de pression sur les travailleurs qui devraient négocier individuellement leur congé. De même, Maggie De Block (OpenVLD) veut limiter le recours à l’écartement du travail des femmes enceintes car ‘‘ce n’est pas une maladie’’. Elle est prête à mettre notre santé en jeu pour faire quelques économies.
La politique menée par le gouvernement attaque l’ensemble des travailleuses et des travailleurs ainsi que leurs familles, mais systématiquement plus durement les femmes. Ce sont, ainsi, en premier lieu elles qui subissent le plus la réforme des pensions, alors que déjà deux-tiers des pensionnés vivants sous le seuil de pauvreté aujourd’hui sont des femmes. De même, la généralisation des contrats précaires a des conséquences particulièrement dramatiques pour les femmes, majoritaires dans les secteurs à bas salaires. Le détricotage des services publics et des soins de santé réduit leur efficacité et leur accessibilité ; la charge des soins aux personnes s’alourdit pour les familles et particulièrement pour les femmes.
Au lieu de défendre une société qui prenne en charge collectivement les soins par la création de crèches publiques, maisons de repos, services publics de soins à domicile,… les partis traditionnels veulent augmenter la ‘‘solidarité’’ se limitant aux familles. Ainsi le CDH propose de ‘‘créer un droit au congé grand-parental qui permettrait de soulager occasionnellement les parents’’.
Et les PS et Sp.a ne font pas mieux. Si parmi leurs propositions, on retrouve l’individualisation des droits sociaux, la gratuité de l’accueil extra-scolaire, le salaire minimum à 14€/h,… leurs années de gouvernance au Fédéral et dans les Régions ont démontré qu’il ne s’agit là que de discours électoraux.
Pour les partis traditionnels, le ‘‘féminisme’’, c’est une féminisation des élites, avec l’idée que les femmes dirigeantes défendent automatiquement les intérêts de toutes les femmes. Les sociaux-démocrates et les partis verts se concentrent sur l’augmentation de la représentativité des femmes dans les assemblées élues au travers de quotas. De Croo (Open VLD) plaide pour un tiers de femmes au Comité de Direction de la Banque Nationale.
Notre féminisme n’est pas celui qui défend les privilèges des femmes des classes dirigeantes, c’est celui qui défend les intérêts des femmes de la majorité de la population. Celui qui lutte pour de meilleurs salaires et pensions pour toutes et tous ainsi que des investissements publics dans les services et les soins. Notre féminisme lutte contre l’austérité. C’est celui qui oppose les 99% – femmes et hommes – qui se battent pour une vie décente au 1% prêt à tout pour augmenter leurs profits.
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Dégageons la droite par la rue et par les urnes !
Marre de ce gouvernement de malheur ! On en a tous assez bavé ! Enfin, tous… pas vraiment. Les patrons, eux, se sont frotté les mains. Quatre ans et demi de Michel/De Wever ? Pour eux, le cauchemar était un rêve. Et ils en redemandent.Par Nicolas Croes
Le ‘‘patron des patrons’’ à la tête de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) Pieter Timmermans n’a pas caché sa joie dans les pages du Soir : ‘‘Emploi, croissance… Les chiffres sont bons, il faut poursuivre dans la même voie.’’
Pieter et ses (très bons) amis au gouvernement nous expliquent que si les gens sont en colère, c’est qu’ils comprennent mal, que leur perception est erronée. Mais c’est de leur côté que les choses ne tournent pas rond. Les chiffres sont bons ? Il faut le dire vite… Durant le seul premier trimestre de cette année, 28 entreprises ont annoncé des licenciements collectifs. Pas moins de 2.027 emplois sont menacés. Il faut encore ajouter les 1.900 suppressions annoncées chez Proximus, qui ne tombent pas sous l’effet de la loi sur le licenciement collectif de sociétés privées. Ça, c’est pour le ‘‘Jobs, jobs, jobs’’.
Pour Timmermans, le gouvernement Michel a bien travaillé. ‘‘Il faut continuer et réformer le marché du travail.’’ Comment ça ? Pieter ne manque pas de malice et son imagination est débordante. Figurez-vous qu’il a remarqué que certains jeunes commencent leur guindaille après minuit : pourquoi donc ne pas dorénavant considérer que le travail de nuit commence à partir de minuit au lieu de 20h ? Les patrons se sont tellement sentis à l’aise ces dernières années qu’ils ne font visiblement plus d’effort pour masquer leur mépris.
L’un des chevaux de bataille de Michel et sa bande était l’équilibre budgétaire, au nom duquel a été perpétré un véritable hold-up des finances publiques. L’opération laisse un déficit budgétaire de 8,8 milliards d’euros. Entre 1996 et 2016, les cadeaux aux grandes entreprises sous forme de diminution de taxes et de subventions salariales sont passés de l’équivalent de 1,6 milliard d’euros à 13,6 milliards d’euros. Il ne faut pas être se creuser la tête longtemps pour savoir d’où vient ce déficit…
En bref : tous les sacrifices imposés n’ont servi qu’à prendre dans les poches de la collectivité pour donner aux plus riches. Les sacrifices qui seront exigés par les futurs gouvernements, au fédéral, dans les régions et les communautés, iront dans le même sens.
Imposer un changement de cap !
La N-VA avait élaborée une belle stratégie : laisser tomber le gouvernement sous le prétexte de la migration et détourner ainsi l’attention des questions sociales avec une campagne raciste. La colère sociale sur le pouvoir d’achat, notamment sous l’influence du mouvement des Gilets jaunes, et les mobilisations des jeunes grévistes pour le climat ont fait voler ce projet en éclats. Ne laissons pas la droite reprendre son souffle !
Durant toute cette législature, les syndicats ne se sont pas laissé faire et les affiliés ont systématiquement réagi au quart de tour et en nombres dépassant les prévisions. Aujourd’hui encore, ce n’est pas la volonté d’agir et de se battre qui manque à la base. Le 14 mai, des manifestations et actions syndicales sont prévues par la FGTB dans plusieurs provinces et dans la capitale, couvertes par 24 heures de grève pour ceux qui y participent, dans le cadre du rejet de l’accord interprofessionnel par la FGTB et de sa campagne pour les 14€ de l’heure. Mais l’idée est aussi très clairement de peser sur les élections du 26 mai.
Cette journée sera d’une grande importance pour que la résistance sociale puisse prendre de l’élan et poursuivre le combat par la suite contre les autorités qui refuseront de dégager les moyens dont nous avons besoin pour mener une vie digne. Nous ne voulons pas d’une société qui refuse des revendications aussi indispensables qu’un salaire horaire minimum de 14 euros (2.300 euros bruts par mois), une pension minimale nette de 1.500 euros par mois, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, l’interdiction du travail à temps partiel involontaire, des investissements publics massifs dans les infrastructures et services publics (enseignement, soins de santé, transports en commun,…), des mesures pour le climat qui s’en prennent aux gros pollueurs, etc.
Passons à l’action pour mettre ces questions à l’ordre du jour politique et les y maintenir ! Mais pas au coup par coup. “Tout objectif sans plan n’est qu’un souhait’’, disait Saint-Exupéry. Et si un plan a marqué les esprits, c’est bien celui de 2014, ce plan d’action syndical qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre. A l’époque, il nous manquait une direction syndicale et politique capable de prendre son courage à deux mains pour orienter le mouvement de masse vers la chute du gouvernement. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette faiblesse empoisonner notre combat.
Le PSL veut contribuer à ce débat, notamment au travers de son journal, et défendre une alternative claire contre l’exploitation capitaliste, celle du socialisme.
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Des transports publics gratuits et de qualité, une évidence écologique et sanitaire

Action menée au conseil communal de Gand par le PSL pour de meilleurs transports en commun. En moyenne, en Belgique, chaque habitant perd 58 heures par an dans les embouteillages, avec un coût économique estimé à 8 milliards d’euros par an(1). Mais ce n’est évidemment pas par plaisir que des travailleurs et des jeunes perdent chaque années des dizaines d’heures sur des routes encombrées, galèrent à trouver une place de parking,… Bien souvent, il n’y a pas d’alternative.
Par Clément (Liège)
Selon l’Agence Européenne de l’environnement, la pollution de l’air constitue la première cause de décès prématurés dans 41 pays d’Europe (422.000 personnes en 2015)(2). On parle de 12.000 décès par an en Belgique et de 16 milliards d’euros de dépenses en soins de santé.(3) Le transport joue bien entendu un rôle prépondérant dans cette situation et, en Belgique, 80% des déplacements individuels sont effectués en voiture(4). Cela ne tombe pas du ciel: les transports publics ont été mis au régime sec depuis des décennies. En 20 ans, plus de 10.000 emplois temps plein ont été perdus à la SNCB par exemple, soit une chute du personnel de 30% alors que le nombre de passagers a augmenté de 60% ! Uniquement sur la dernière législature, la dotation publique de la SNCB a été diminuée de 20% (-663 millions/an).
La gratuité, une idée qui avance
Cela fait déjà longtemps que le PSL et le PTB plaident en faveur de transports en commun gratuits, de qualité et accessible à tous. Poussé par le mouvement pour le climat, ECOLO a également intégré dans son programme la gratuité partielle des transports en commun avec des investissements sur 5 ans tandis que le PS parle aujourd’hui de gratuité partielle et progressive, sans aborder les investissements.
ECOLO n’a pas fait preuve d’une audace extraordinaire : la gratuité ne viserait que les moins de 25 ans, les seniors et les demandeurs d’emplois. Ses promesses d’investissements ne représentent que 7 milliards d’euros en 5 ans (à peine plus que la promesse du gouvernement Michel en fin de législature : 5 milliards !), en liant l’augmentation de la dotation à l’augmentation du nombre de voyageurs (tout comme le PTB). Le PSL est évidemment favorable à la gratuité pour les publics suscités, mais pourquoi en rester là ? Ne parle-t-on pas d’urgence écologique et sanitaire ? Le PTB va plus loin en défendant la gratuité sur l’ensemble des réseaux TEC, STIB et De Lijn pour les trajets domicile-travail, les pensionnés, les chercheurs d’emploi, les mineurs d’âge et les étudiants. Le PTB défend également un investissement de 50 milliards d’euros d’ici à 2030 pour le rail uniquement, avec le projet d’extension des horaires et la réouverture de plus d’une centaine de gare. Au Grand-Duché de Luxembourg, le nouveau gouvernement a décidé de mettre en place la gratuité totale des transports en commun sur tout le réseau dès 2020, sous la pression conjointe de la gauche radicale, du parti Vert, et du mouvement pour le Climat qui est entré en scène massivement depuis le mois d’octobre 2018.
Les voitures de société
PTB et ECOLO veulent s’en prendre à l’aberration totale que représentent les ‘‘voitures salaires’’. Grâce à de généreuses déductions fiscales, acheter une voiture à un travailleur revient singulièrement moins cher que d’augmenter son salaire. Une aubaine pour les patrons. L’Etat a notamment favorisé ce mécanisme en raison du nombre d’emplois représentés jadis par le secteur automobile (plus de 20.000 emplois directs dans les années ’90). Aujourd’hui, la plupart des entreprises du secteur ont fermé. ECOLO a calculé le coût de ces voitures de société pour les finances publiques : 3,5 à 4 milliards d’euros. Concernant la pollution et le trafic, l’ampleur du phénomène est évidente au regard du fait que, en 2018, pas moins de 16,5% des voitures étaient des voitures de société.
ECOLO défend la suppression des voitures salaires au profit d’un ‘‘budget mobilité’’ pour les travailleurs compris entre 700€ et 2.780€ par an en fonction de la distance domicile – travail. Le PTB défend la suppression pure et simple du mécanisme en défendant parallèlement la gratuité des transports en commun pour se rendre au travail. Nous défendons l’approche du PTB tout en exigeant que l’équivalent monétaire de cet avantage en nature soit converti en salaire brut aux frais exclusifs du patronat.
L’approche du PTB, sans être idéale, est de loin la plus ambitieuse pour faire des transports en commun le premier moyen de déplacement. Ce domaine s’articule dans un programme plus vaste de transformation de la société. Il est du devoir du PTB de préparer ses électeurs et la gauche à la confrontation frontale avec la classe capitaliste que ce programme impliquerait.
(1) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
2) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
3) Voir le programme d’ECOLO, point 2 “Mobilité”
4) Voir le programme du PTB, chapitre mobilité, paragraphe “vision “. -
Dégageons la droite par la rue et par les urnes !
Votez PTB pour un gouvernement de la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour l’épauler des mesures socialistes qui s’imposent.
Tract du PSL – Bruxelles
Les riches veulent reconduire leur gouvernement de droite
Le gouvernement de droite dure (N-VA – MR – CDnV – Open Vld) fut un gouvernement de malheur pour l’écrasante majorité de la population. Un gouvernement de pensions de misère pour des carrières insoutenables et interminables, d’emplois précaires et flexibles, de bas salaires et d’allocations sous le seuil de pauvreté. Mais aussi de taxes injustes, de coupes sombres dans les services publics, particulièrement dans les soins de santé et le transport public, de mépris envers le mouvement des jeunes pour le climat et de rejet de toute solidarité envers les réfugiés.Il ne fut un gouvernement de rêve que pour les super-riches, les spéculateurs, les gros pollueurs, les grands fraudeurs fiscaux qui ont reçu tellement de cadeaux qu’au final les nombreux sacrifices qui nous ont été imposés n’ont pas servi à résorber les déficits. Le bilan est cinglant, le déficit budgétaire serait de 8,5 milliards d’euros pour la fin de l’année. Ainsi la confiscation de l’argent de la collectivité n’a servi qu’à être transféré aux plus riches, accroissant encore plus les inégalités.
Pas étonnant dès lors que les patrons en redemandent et fassent campagne pour la reconduction de celui-ci. Leur avidité et leur soif de profits à court terme est sans limite. Le danger est grand, ils veulent défaire toute forme de résistance pour assurer que les grandes entreprises aient le champ libre pour imposer leur agenda antisocial.
Dégager la droite par la rue et les urnes
Le mouvement historique pour le climat, celui des Gilets Jaunes contre la hausse des prix et des taxes ainsi que les mobilisations syndicales sur le dossier des pensions et contre la baisse du pouvoir d’achat expriment le rejet de leur politique de casse sociale. Le potentiel est là pour battre la droite dans la rue et dans les urnes.
Les sociaux-démocrates et les Verts ont beaucoup critiqué le gouvernement fédéral et sa politique, mais il n’est pas du tout exclu qu’ils préfèrent dépanner la droite et continuer la politique d’austérité au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche. Au lendemain des élections communales, ECOLO et PS ont d’ailleurs rejoint le MR au pouvoir dans diverses communes, Sp.a et Groen ont même été jusqu’à faire pareil avec la N-VA ! Un vote pour le PTB sera le 26 mai le meilleur vote possible pour obtenir des élus de gauche en Belgique contre la reconduction de la politique du gouvernement Michel.
Gauches Communes a défendu lors des élections communales la nécessité d’un plan radical d’investissements publics pour des emplois, des écoles, des crèches et des logements sociaux en suffisance. Les politiques d’austérité ont conduit à ce que les investissements publics chutent de moitié en 25 ans. Ce débat a déboulé sur le devant de la scène avec le manque d’entretien des tunnels, l’effondrement de rues causé par les conduites d’eau de Vivaqua, les infiltrations d’humidité dans les musées fédéraux et autres bâtiments publics…
Votez PTB et rejoignez le PSL
Pour y remédier, le PTB veut investir 10 milliards d’euros par an pour le climat et le social. Cela serait financé par son impôt sur les grandes fortunes. Nous soutenons la taxe des millionnaires tout en avertissant qu’un gouvernement de gauche qui introduirait celle-ci entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux.
Malheureusement le PTB fait abstraction de ces difficultés et ne tire pas les leçons de l’échec du gouvernement de gauche en Grèce. Ne pas populariser et clarifier dès aujourd’hui dans notre programme le recours à l’arme des nationalisations pour rendre viable un gouvernement de la taxe des millionnaires et défaire la contre-offensive du patronat ne peut qu’entraîner une impréparation. La gauche doit représenter un véritable changement pour la vie des gens. Car si la gauche au pouvoir ne permet pas de faire une différence fondamentale, la réaction du populisme de droite et de l’extrême droite aura le champ libre.
Nous sommes disposés à soutenir le PTB au maximum dans cette campagne, nous lui avons d’ailleurs offert d’être présent sur ses listes. Malheureusement, le PTB a refusé. Nous vous invitons à voter en faveur du PTB et d’un gouvernement de la taxe des millionnaires, mais pas seulement. Rejoignez le PSL pour armer le mouvement des travailleurs et des jeunes du programme de mesures socialistes qui s’imposent.
Gauches Communes à Saint-Gilles
Nous continuons aussi la collaboration avec le Parti Humaniste (qui participe aux élections régionales sur la liste de Plan B) dans le cadre de Gauches Communes. Même si nous aurions préféré avoir un élu communal à Saint-Gilles, notre score de 2,8% est un résultat honorable. Nous continuerons notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans vos boîtes aux lettres afin de sortir le débat politique de l’hôtel de ville et des débats pour spécialistes.
La majorité PS-Ecolo à Saint-Gilles a fait beaucoup de promesses avant les élections et la droite est défaite dans la commune. C’est parce que nous avons insisté par nos tracts et interventions sur les pénuries existantes dans notre commune que la majorité s’est sentie obligée d’y répondre. Nous serons vigilants pour que ces promesses ne soient pas rangées aux placards et nous organiserons les campagnes nécessaires pour y remédier.
=> Soirée électorale, débat & couscous

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Pas de nouveaux gouvernements austéritaires, mais plus de salaire et plus d’investissements publics!

Les élections approchent. Pour de nombreuses personnes – syndicalistes ou non – le moment est venu de nous débarrasser du gouvernement Michel/De Wever et de sa politique antisociale. Nous avons parcouru un marathon contre ce gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2014. Avons-nous suffisamment convaincu de voter différemment ? Est-ce d’ailleurs la meilleure manière de réaliser nos revendications ? Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) note que nous n’avons pas stoppé la vague d’austérité, nous ne devons donc pas laisser les dernières semaines tout simplement s’écouler. C’est l’heure du sprint final !
Une fois constitué, ce gouvernement n’a pas épargné ses déclarations martiales : il allait libérer le pays d’un quart de siècle de joug socialiste et de mauvaise gouvernance, mettre fin au règne des syndicats conservateurs, récompenser les Belges qui ‘‘bossent dur’’ et créer des emplois à la pelle. Maintenant qu’arrive l’heure du bilan, il semble bien que les grands sacrifices imposés n’ont pas entraîné d’amélioration des finances publiques. Un déficit budgétaire de 8,8 milliards d’euros subsiste en dépit de la (maigre) amélioration de la situation économique. Ces sacrifices n’ont servi qu’à organiser un nouveau transfert des richesses des pauvres vers les riches. Les nouveaux efforts que les autorités exigeront ne serviront pas à autre chose.
Les syndicats, tout particulièrement à leur base, ne se sont pas laissé faire et les mobilisations ont à chaque fois dépassé les prévisions. Il est vrai que l’offensive contre nos conditions de vie et de travail n’était pas des moindres : relèvement de l’âge de la pension, démolition de la prépension, saut d’index, etc.
Dans les sondages, le gouvernement Michel/De Wever a perdu sa majorité. Si le déclin n’est pas encore plus important, c’est essentiellement parce que beaucoup ne voient pas d’alternative. Les sociaux-démocrates ont gouverné à tous les niveaux de pouvoir et n’y ont plus nulle part freiné les mesures néolibérales depuis des décennies. Ils ont au contraire activement contribué à leur mise en œuvre. Le PS et le SP.a sont devenus des machines électorales clientélistes au lieu de partis reposant sur une implication démocratique du bas vers le haut. Ils ont géré les services publics comme des entreprises privées et ont distribué les rémunérations extravagantes. Il est facile au MR et à la N-VA d’utiliser cela pour les discréditer. Disons-le clairement : leur politique n’était pas socialiste, c’était du néolibéralisme avec tout au plus un verni rouge.
La FGTB défend des alternatives. Les campagnes en faveur d’un salaire minimum horaire de 14 euros et d’une pension de minimum 1.500 euros par mois ont imposé ces revendications à l’agenda politique. Les campagnes de sensibilisation ne suffiront toutefois pas à les faire respecter : des actions plus audacieuses sont nécessaires dans les entreprises, dans les secteurs et au niveau national ! La pétition pour les 14 euros de l’heure ou 2.300 euros par mois peut aider. Mais l’expérience passée a largement démontré que nous ne pouvons rien obtenir en le demandant gentiment. Nous avons besoin de mener un combat déterminé !
En France, les Gilets Jaunes ont poussé Macron sur la défensive et même forcé quelques concessions limitées. Cela a directement eu un impact sur la bataille internationale pour le pouvoir d’achat. Les jeunes grévistes du climat ont fait de l’environnement un thème central du débat public en adoptant des méthodes typiques du mouvement des travailleurs telles que les grèves et les manifestations de masse. Ces jeunes activistes ont poussé la ministre flamande de l’environnement à la démission et ont poussé tous les partis traditionnels dans leurs retranchements sur ce thème.
Cela a mis en échec la stratégie de la N-VA qui avait laissé tomber le gouvernement sous le prétexte de la migration afin de détourner l’attention des questions sociales. Ne laissons pas la droite reprendre son souffle et détourner l’attention de ce qui est essentiel à la majorité de la population : le pouvoir d’achat, le climat, l’enseignement, les soins de santé, etc.
La grève des enseignants en Flandre, les actions des enseignants francophones, les mobilisations contre le gouvernement wallon et la manifestation du non-marchand flamand le 7 mai permettent à la résistance sociale de prendre de l’élan pour poursuivre le combat si les gouvernements à venir ne dégageront pas les moyens nécessaires. Le temps qui nous reste avant les élections et la formation de nouveaux gouvernements est à mettre à profit pour convaincre nos collègues d’entrer en action et de revendiquer un changement fondamental : aller chercher l’argent là où il se trouve et le consacrer d’abord à ce qui nous est nécessaire !
L’AIP constitue une déception : une marge salariale de seulement 1,1%, une augmentation du salaire minimum de 0,10 euro par heure et une flexibilité accrue. Cette pilule amère est à peine adoucie par quelques petites améliorations. Les patrons ont refusé la norme de 1,1% jusqu’à la grève générale du 13 février, après quoi la norme est passée de 0,8% à 1,1%. Cela démontre que la lutte paie, même si cela était encore insuffisant. Les auteurs de la Loi sur la norme salariale ont clairement illustrés quels intérêts leurs partis défendent.
En 2014, beaucoup ont été pris de surprise lorsqu’un gouvernement de droite a pris le pouvoir et a immédiatement attaqué nos acquis sociaux. De grandes mobilisations ont suivi, d’une force telle que le gouvernement a vacillé après la grève générale de décembre 2014. Si notre lutte n’a malheureusement pas continué avec la même vigueur par la suite, c’est en raison d’une absence de direction syndicale et politique visant à renverser le gouvernement.
Ne nous laissons pas surprendre à nouveau. Quel que soit le prochain gouvernement, avec un déficit budgétaire de 8,8 milliards d’euros, la pression pour de nouvelles économies sera très forte. Il nous faut continuer notre combat, non seulement pour défendre nos acquis, mais aussi pour en arracher d’autres. Les revendications les plus pressantes sont le salaire minimum horaire de 14 euros (2300 euros bruts par mois), la pension minimale nette de 1.500 euros par mois, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, l’interdiction du travail à temps partiel involontaire, les investissements publics massifs dans les services et infrastructures publics, etc.
Restons en action pour mettre ces questions à l’ordre du jour politique et les y maintenir ! Mais pas au coup par coup, plutôt dans un cadre plus large d’actions à mener avant et après les élections. La journée nationale d’action sur le pouvoir d’achat du 14 mai sera importante à cet égard.
Aujourd’hui, l’économie est dirigée par une petite élite enrichie par l’exploitation des travailleurs et de la nature. Notre système politique, les médias traditionnels, la magistrature,… sont au service de ce système. Nous ne pouvons pas nous y fier. Parvenir à un véritable changement exige de lutter contre l’ensemble du système capitaliste pour le remplacer par une société socialiste démocratique. Contactez-nous pour participer à ce combat !
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[DOSSIER] Élections du 26 mai 2019 – Forces et faiblesses du programme électoral du PTB

Photo : Liesbeth. Votez PTB pour un gouvernement de la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour l’épauler des mesures socialistes qui s’imposent
Le 24 février dernier, le PTB a présenté son programme ‘‘Un programme social, c’est vraiment phénoménal’’ en vue des élections de mai, un texte fort de 849 revendications articulées autour de 6 thématiques et de 40 chapitres dont l’argumentation s’étend tout au long des 252 pages. Dans son introduction, Peter Mertens, le président du PTB-PVDA, résume le fil rouge du programme 2019 en une phrase : ‘‘Une fiscalité juste, le progrès social et les investissements climatiques sont les trois piliers centraux de notre RedGreen Deal, notre plan rouge-vert’’.
Dossier de Boris (Bruxelles)
Le mouvement historique pour le climat, celui des Gilets Jaunes contre la hausse des prix et des taxes ainsi que les mobilisations syndicales sur le dossier des pensions et contre la baisse du pouvoir d’achat expriment le rejet des inégalités croissantes. Le programme du PTB se veut être une réponse à nombre de ces préoccupations. Il n’est pas possible ici de commenter chacune des propositions de façon détaillée ni même chaque chapitre. Nous n’analysons ici que les grandes lignes de ce programme pour en saisir les forces et les limites afin d’armer aux mieux le mouvement des travailleurs et des jeunes pour passer à l’action.
Un programme contre la casse sociale du gouvernement Michel
Pour bon nombre de syndicalistes et de jeunes, un des enjeux majeurs de ces élections est d’empêcher la remise en selle d’un gouvernement de droite dur, de type thatchérien, à l’image de celui qui a lancé une offensive généralisée contre nos pensions, nos salaires, nos allocations sociales et nos services publics dès son entrée en fonction en 2014. Le programme électoral du PTB répond à cette nécessité dans sa première partie ‘‘Emploi et protection sociale’’ en revenant sur le bilan du gouvernement Michel pour lui opposer diverses revendications offensives reprises des syndicats ou émanant du PTB utiles pour pouvoir boucler les fins de mois.
On y trouve : le retour de la pension à 65 ans ; le retrait des mesures antisociales contre les pensions anticipées, les prépensions et les aménagements de fin de carrières ; une pension minimale de 1.500€ net et l’accès à la pension complète pour les femmes à partir de 40 ans de carrière ; un salaire minimum horaire de 14€ ; la suppression de la loi de 1996 de modération salariale et le rétablissement de l’index complet ; la fin de la dégressivité des allocations de chômage ; la hausse du revenu d’intégration social et des allocations à hauteur du seuil de pauvreté européen ; l’individualisation des droits aux allocations sociales et leur liaison au bien-être.
Quelle réduction collective du temps de travail ?
Le programme pour l’emploi s’attaque au bilan des 176.000 emplois que Michel I aurait créés en clarifiant que la majorité de ceux-ci ne sont pas des emplois stables mais des contrats précaires. Contre la flexibilité, le PTB défend la journée de travail de maximum 8h et la suppression des flexi-jobs. Le recours aux intérimaires serait limité et les heures supplémentaires uniquement possibles sur base volontaire et payée à 150% du salaire. Le PTB explique aussi qu’il est urgent de lutter contre la hausse des maladies liées au travail et de s’en prendre au chômage de masse. La semaine de travail des 30h sans perte de salaire et avec embauche compensatoire n’est pourtant pas proposée comme une mesure généralisée pour la prochaine législature.
Cette revendication est mise en avant comme un objectif à plus long terme, en la limitant dans l’immédiat à des projets pilotes dans certaines crèches et maisons de repos publiques d’une part et en stimulant l’introduction de celle-ci dans le privé avec des aides financière pour 1000 entreprises volontaires. Aucune précision du montant, de l’ampleur ou de la durée de ces aides n’est développée. Le PTB modère donc sa revendication en direction de la semaine des 4 jours proposée par le PS (principalement orientée vers l’aménagement des fins de carrières pour les plus de 55 ans) ou par Défi (pour la création d’emplois peu qualifiés à Bruxelles). Ces derniers proposent d’en partie financer la mesure via la sécurité sociale, pour en atténuer le coût pour les patrons en espérant ainsi convaincre ces derniers de s’engager sur cette voie.
Pourtant, la récente étude de chercheurs de l’ULB commandée par le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (Défi) illustre l’absence de volonté des patrons de recourir aux réductions du temps de travail (RTT). La réglementation fédérale permettant une réduction trimestrielle de cotisations sociales de 400 euros par travailleurs, en cas de réduction du temps de travail en dessous de 38h/semaine pour une durée de quatre ans, est un véritable flop. Celle-ci est principalement connue pour son utilisation pour 520 des 600 travailleurs d’Auto 5. En janvier 2017, une convention collective a été signée afin d’annualiser le temps de travail. Concrètement, le personnel preste désormais une moyenne de 36h/semaine sur quatre ou cinq jours, dans le cadre de différents horaires, avec un plancher de 32h et un plafond de 40h hebdomadaires. Les prestations du samedi n’entraînent plus de sursalaire et, s’il est interdit de travailler plus de deux semaines consécutives de 40h, les dépassements ne sont toutefois pas considérés comme des heures supplémentaires. Bref, si ce type de RTT à 36h semaine avec flexibilité accrue n´enthousiasme pas le patronat comment en stimuler 1.000 à franchir le pas de la semaine de 30h sans flexibilité accrue comme le propose le PTB ?
En France, l’introduction de la semaine des 40h en 1936 sous le Front Populaire (et pour les chantiers et les charbonnages en Belgique après les grèves de juin 36) n’a pas pu faire l’économie d’une lutte de masse du mouvement des travailleurs. Cette lutte mettait à mal l’existence-même du capitalisme. Espérer convaincre les patrons est une utopie. La semaine des 30h nécessite l’élaboration d’un sérieux plan de bataille afin de construire le rapport de forces nécessaire pour l’arracher.
10 milliards d’investissements publics annuels pour l’environnement et le social
Lors des élections communales de 2012, Gauches Communes (fruit de la collaboration du Parti Socialiste de Lutte et du Parti Humaniste à Bruxelles) défendaient déjà la nécessité d’un plan radical d’investissements publics. Les politiques d’austérité et le transfert de moyens publics au profit des grandes entreprises ont conduit à ce que les investissements publics chutent de moitié en 25 ans. Pour atteindre à nouveau le niveau des années ‘70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros… par an ! Ce débat a déboulé sur le devant de la scène avec le manque d’entretien des tunnels de Bruxelles, l’effondrement de rues causé par les conduites d’eau de Vivaqua, les infiltrations d’humidité dans les musées fédéraux et autres bâtiments publics,…
Pour y remédier, le PTB veut créer une banque d’investissement pour le climat et le social. Celle-ci investirait chaque année d’une part cinq milliards d’euros dans les transports en commun, l’isolation des bâtiments, la recherche scientifique et les énergies renouvelables. D’autre part, cinq autres milliards d’euros serviraient à refinancer l’enseignement, les soins de santé, la culture, le sport, l’aide aux personnes en perte d’autonomie et l’accueil de la petite enfance.
Le montant de capitaux frais pour alimenter cette banque d’investissement correspond au montant estimé que rapporterait la mesure phare de financement du programme du PTB : la taxe des millionnaires, qui devrait donc rapporter 10 milliards d’euros par an. Le réinvestissement public repose sur l’introduction de cet impôt sur les fortunes des plus riches.
Une banque publique et une entreprise publique d’énergie ou la nationalisation de ces secteurs ?
Le programme du PTB évite soigneusement d’aborder le thème des nationalisations en se limitant à la défense d’une banque publique et d’une entreprise publique d’énergie dans le cadre d’un marché privé. L’idée du PTB est de créer cette banque publique sur base des avoirs de Belfius. L’histoire nous a pourtant déjà montré quelles étaient les limites d’une telle solution.
Comment une banque publique qui refuse les investissements spéculatifs peut-elle subir la concurrence des banques privées qui, dans des périodes de hauts rendements spéculatifs, sont plus attractives ? C’est pour cela que la CGER (l’ex Caisse Générale d’Épargne et de Retraite) a été privatisée au début des années ‘90. Lorsque Belfius s’appelait encore Dexia, la présence de tout un tas de politiciens dans son conseil d’administration (par exemple Elio Di Rupo et ou encore Jean-Luc Dehaene qui en a exercé la présidence) n’a pas empêché que la banque joue en bourse en arrosant ses actionnaires de dividendes.
Nous avons assez renfloué le secteur privé avec l’argent de la collectivité ! Réclamons notre dû et plaçons l’ensemble du secteur financier dans les mains de la collectivité. C’est ainsi que nous pourrons en finir avec la spéculation tout en garantissant tout à la fois la sécurité de l’épargne, de très bas taux d’intérêts pour les petits commerçants et les particuliers et la mobilisation de l’épargne de la population comme source de liquidité pour les investissements sociaux qui répondent aux besoins de la population en termes de création de crèches, d’écoles et de logements sociaux de qualité et en suffisance.
Il en va de même pour le secteur de l’énergie pour autant que l’on soit sérieux au sujet du dérèglement climatique. Quant aux tarifs de l’électricité, devons-nous nous limiter à nous en prendre à la partie du tarif dévolue aux caisses de la collectivité, la TVA ? Pourquoi accepter les profits gigantesques et des tarifs élevés des producteurs et distributeurs d’électricité privés ? Un secteur énergétique intégralement public permettrait de gérer la production et la distribution de l’énergie, mais également de coordonner les investissements et la recherche scientifique vers de nouvelles technologies vertes. De l’énergie à très bon marché pourrait être garantie aux consommateurs tandis que les profits de l’entreprise seraient investis dans la recherche et le développement de l’énergie verte. La sortie du nucléaire pourrait ainsi être effective et la production assurée par des investissements massifs dans les nouvelles technologies renouvelables.
Un programme irréaliste ?
Le PTB fait beaucoup d’efforts pour démontrer la faisabilité de son programme, en illustrant que ces mesures pour le climat, le pouvoir d’achat et les investissements sociaux sont budgétairement équilibrées grâce à une fiscalité plus juste et en ne s’en prenant pas à la propriété du capital. Le PTB démontrera probablement sa bonne volonté de rentrer dans une majorité progressiste en ne mettant pas la barre trop haut. Qu’à cela ne tienne! Son programme sera certainement jugé infinançable comme ce fut le cas à la suite des élections communales. Qu’importe le gouvernement qui sera formé, celui-ci devra appliquer les assainissements budgétaires de l’ampleur exigée. Le programme du PTB sera, au mieux, considéré comme intéressant pour le social et le climat, mais destructeur pour l’économie.
Un gouvernement de gauche qui introduirait la taxe des millionnaires entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux. Le contre-argument principal du PTB à ce sujet ne tient pas la route. Il se réfère au fait que l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en France avant son remplacement par un impôt symbolique sur la propriété immobilière n’entraînait qu’une fuite des capitaux limitées de 0,3 %. Mais l’ISF ne rapportait que 4 à 5 milliards d’euros par an et pas 10 milliards, dans une économie belge qui plus est six fois plus petite que celle de France. La taxe des millionnaires représente un impôt sur les riches qui va bien au-delà de l’ISF.D’ailleurs, l’impôt sur les grandes fortunes, (IGF, le prédécesseur de l’ISF), introduit en 1981 par le premier gouvernement sous Mitterrand, auquel Raoul Hedebouw a déjà fait référence lors de l’événement annuel du PTB, Manifiesta, a subi une riposte offensive de la part du patronat. Parallèlement, le gouvernement PS-PCF avait aboli la peine de mort, augmenté de 10% le salaire minimum (5% des travailleurs étaient concernés), avait augmenté les allocations familiales et la pension minimum, diminué l’âge de départ en pension à 60 ans, introduit la semaine des 39h et une cinquième semaine de congé payés tandis que des banques et 5 grands groupes industriels avaient été nationalisés, avec rachat. Le patronat, furieux, multiplia les actes de sabotage sous forme de lock-out et de fuite des capitaux. Les riches traversaient la frontière suisse avec des valises remplies de cash, plongeant de ce fait l’économie française dans le chaos. Au lieu d’utiliser l’arme de la nationalisation pour arrêter les sabotages, un an après son entrée en fonction, le gouvernement du Président Mitterrand a opéré son ‘‘tournant de la rigueur’’ pour montrer sa bonne volonté au patronat en affrontant le mouvement ouvrier, en commençant pas l’abolition de l’indexation automatique des salaires.
Un manque de lutte ou l’absence d’un programme composé de mesures socialistes ?
En 1981-82, en France, le mouvement des travailleurs n’a pas manqué de combativité, tout comme les travailleurs et la population grecs avec leurs 40 grèves générales et la victoire du Non au référendum de 2015 contre le mémorandum austéritaire de la Troïka. Le gouvernement SYRIZA a insuffisamment fait appel à la mobilisation sociale, c’est vrai, mais la principale raison de la défaite de la gauche en Grèce réside ailleurs en premier lieu. Dans les premiers mois de son mandat, le gouvernement Tsipras a adopté une série de mesures concrètes : augmentation du salaire minimum, 13e mois de pension, arrêt des pertes d’emplois dans la fonction publique et blocage de la privatisation de la compagnie d’électricité. Mais pour l’establishment européen, même ces mesures limitées étaient inacceptables. Il exigeait le remboursement de la dette grecque. Même après le référendum de juillet 2015, il n’était pas encore trop tard, mais le gouvernement Tsipras devait faire un choix : appliquer lui-même la politique austéritaire de droite ou adopter des mesures socialistes telles que la nationalisation de tout le secteur financier et des secteurs stratégiques de l’économie ainsi que le non-paiement de la dette tout en lançant un appel au mouvement des travailleurs en Europe pour entrer dans un combat acharné contre l’austérité.
Nous devons tirer les leçons des échecs des gouvernements de gauche en 1981 en France et en 2015 en Grèce. Refuser de populariser la nécessité de recourir à l’arme de la nationalisation pour rendre viable un gouvernement de la taxe des millionnaires face à la riposte patronale, cela signifie laisser le mouvement ouvrier dans l’impréparation face aux difficultés et aux tâches qui nous attendent.
La gauche doit représenter un véritable changement pour la vie des gens. Car si la gauche au pouvoir ne permet pas de faire une différence fondamentale, le populisme de droite et l’extrême droite auront le champ libre pour dévier le mécontentement et la colère vers le désastre.Votez pour le PTB, rejoignez le PSL
Le 26 mai, un vote en faveur du PTB représentera la meilleure garantie de disposer d’élus de gauche et de faire barrage à la reconduction du gouvernement Michel et de sa politique. C’est aussi la meilleure manière aujourd’hui de défendre un programme d’investissements publics massif pour l’environnement et le social. Toutefois, ce programme est limité à une tentative de domestiquer le marché privé et d’opérer une meilleure redistribution des richesses dans le cadre du système. Aucune référence à un changement de société ou au socialisme n’est présente dans les nombreuses pages de ce programme.
Nous sommes disposés à soutenir le PTB au maximum, nous lui avons d’ailleurs offert d’être présent sur ses listes en soutien, sur base de notre propre profil politique. Nous vous invitons à voter en faveur du PTB et d’un gouvernement de la taxe des millionnaires, mais pas seulement. Rejoignez le PSL pour armer le mouvement des travailleurs et des jeunes du programme de mesures socialistes qui s’imposent.
Dans ce contexte de crise du capitalisme, même des mesures sociales limitées ne seront pas tolérées. Nous devons partir de l’idée fondamentale qu’aucune amélioration réelle de la situation des masses n’est concevable sans incursion dans le droit de propriété capitaliste. Plutôt que de vouloir nous limiter à ce qui semble le plus réaliste, la gauche a besoin d’audace. Le mouvement des travailleurs doit s’appuyer sur un programme de lutte bien élaboré, sur un système de mesures qui, avec un gouvernement de gauche, doit assurer la transition du capitalisme au socialisme.