Tag: Ecologie

  • Groen & ECOLO à la rescousse ? Le climat et les travailleurs méritent mieux

    Les partis verts sont entrés dans cette campagne électorale – la première où l’écologie est un thème dominant – comme si on leur avait déroulé le tapis rouge. Sous la pression du mouvement pour le climat, plus aucune formation politique ne peut reléguer l’environnement au fin fond de son programme. Cela s’était déjà vu aux élections communales : ECOLO et Groen font figure d’alternative naturelle aux yeux de beaucoup.

    Ces élections d’octobre arrivaient après la plus longue période sans élection depuis 1945 et c’est un véritable tsunami de jeunes qui a fait leur irruption comme électeurs. Plus de 693.000 jeunes âgés de 18 à 23 ans votaient pour la première fois (8,53% de l’électorat) et il n’est plus à démontrer que l’urgence climatique est une priorité à leurs yeux. Les inquiétudes et la colère face au sort dramatique des migrants ont également contribué à la percée des partis verts. Cerise sur le gâteau, les autres partis traditionnels souffrent d’un large discrédit dû à leur politique profondément antisociale et à divers scandales liés ou non à des intercommunales.

    ‘‘L’écologie politique’’ : vers où et pour quoi ?

    Les leçons des élections communales ne s’arrêtent pas là. La liste commune déposée par le MR et ECOLO dans la commune liégeoise d’Oupeye avait surpris, de même que la rapidité à laquelle des majorités communales ont été conclues avec le MR à Bruxelles. A Molenbeek, c’est le départ d’ECOLO, pour une question de postes, qui a sonné le glas des négociations pour une majorité PS-PTB-ECOLO. En Flandre, Groen n’a pas hésité à rejoindre la N-VA au collège de plusieurs communes.

    Les deux partis sont considérés comme étant de gauche par la plupart de leurs électeurs et certains membres. Mais les directions de partis sont plus frileuses. La coprésidente d’ECOLO Zakia Khattabi – pour qui le clivage gauche-droite est aujourd’hui obsolète – n’a-t-elle pas déclaré récemment ‘‘Ecolo n’a jamais aussi bien travaillé avec les entreprises qu’aujourd’hui’’ ? Est-ce un hasard si l’on retrouve aujourd’hui sur la liste européenne d’ECOLO Luc de Brabandere, ancien Directeur Général de la Bourse de Bruxelles et autoproclamé ‘‘philosophe d’entreprise’’ ? En Flandre, les spéculations vont bon train dans les médias au sujet d’un axe bleu-vert dans la formation d’un futur gouvernement. Si la fraction verte devient la plus importante, cela pourrait conduire à un gouvernement dirigé par l’actuel député fédéral Groen Kristof Calvo.

    Dans les ‘‘10 mesures prioritaires d’Écolo pour sauver le Climat et la Planète’’, on trouve des éléments intéressants, comme d’investir 7 milliards d’euros dans les transports en commun, sans toutefois assurer de gratuité, sauf pour les chômeurs et les jeunes de moins de 25 ans. Ce serait un pas en avant, c’est certain, mais bien modeste au regard de l’objectif de ‘‘sauver le climat et la planète’’. ECOLO défend l’objectif de fermer les centrales nucléaires et de développer les énergies renouvelables (pour atteindre les 100% en 2050), mais nous ne voyons vraiment pas comment ces 100% pourraient bien être obtenus sans retirer la totalité du secteur de l’énergie des mains des actionnaires privés. Le parti veut aussi multiplier les pistes cyclables, favoriser les véhicules partagés, réduire à 6% la TVA sur l’achat de vélos et autres modes de mobilité douce, garantir un espace vert à maximum 300 mètres de chaque habitation,… Mais tout cela est bien peu.

    La Cour des comptes européenne a estimé à 1.155 milliards d’euros par an le montant des investissements nécessaires pour répondre à ce qui peut encore l’être de l’urgence climatique. Les moyens dont nous avons besoin pour réagir sont colossaux, mais ECOLO et Groen refusent de toucher aux grandes entreprises et estiment qu’une ‘‘loi climat’’ – non contraignante ! – fixant des objectifs et une trajectoire en phase avec l’accord de Paris suffira. C’est la dernière des ‘‘10 mesures’’ d’ECOLO.

    Groen défend la mise sur pied d’une banque du climat qui mobiliserait l’épargne sous forme d’obligations vertes. L’idée d’une banque publique de développement revient à la gauche, mais disposer d’une banque publique dans océan bancaire privé revient à l’inscrire dans la logique du profit. Le programme des Verts repose essentiellement sur une réorientation des subsides publics et de déductions fiscales aux entreprises. A la lumière de ces mesures, le fameux ‘‘horizon post-capitaliste’’ dont parle ECOLO revient à entretenir des illusions sur la manière dont les mécanismes de marchés – pourtant au coeur du problème – peuvent représenter des solutions.

    Au sujet des luttes sociales, un inquiétant avertissement est également arrivé en mars dernier, quand la Chambre a approuvé un projet de loi instaurant un service minimum garanti dans les prisons. Cette grave atteinte au droit de grève a été approuvée par la majorité de droite, rejointe par le CDH… et les partis verts !

    Nous comprenons bien que beaucoup de gens considère que les Verts comme une alternative crédible face à l’urgence écologique et contre la droite, particulièrement en Flandre où Groen réalise une véritable percée. Mais leur programme et la pratique politique de ces dernières années permettent de sérieusement douter de leur légitimité. C’est précisément pour cela que leurs précédentes participations au pouvoir n’ont pas été couronnées de succès.

  • Après le succès de la grève mondiale pour le climat, comment développer le mouvement ?

      • ARMER LE MOUVEMENT AVEC DES REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT
      • ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT
      • CONSTRUIRE DE NOUVEAUX TEMPS FORTS NATIONAUX AVEC DES INITIATIVES ET UNE ORGANISATION LOCALES
        • Dimanche 31 mars – Manifestation “Rise 4 Climate” à Bruxelles
        • Vendredi 24 mai – Manifestation pour le climat deux jours avant les élections

    Le 15 mars, un million et demi de personnes à travers le monde ont manifesté pour le climat ! Elles se sont réunies dans plus de 2000 villes ; une mobilisation internationale d’une ampleur inédite. En Belgique, plus de 45.000 personnes sont descendues dans les rues, la jeunesse rejointe par les travailleurs. Ces derniers disposent du pouvoir économique d’imposer un véritable changement par le blocage de l’économie et la grève. Mais nous n’avons pas encore gagné ! Comment développer le mouvement ? Que voulons-nous obtenir ?

    ARMER LE MOUVEMENT DE REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    Des taxes sur les billets d’avion ou des coachs-climats ? Ce n’est pas pour ça qu’on est dans la rue ! Pas une seule proposition sérieuse n’a été faite pour s’attaquer au problème à la racine. Les politiciens ne veulent pas toucher aux profits des grands pollueurs : les entreprises et les multinationales. Cette logique de profit fait obstacle à la transition écologique.

    Nous n’avons pas de temps à perdre ! S’ils ne font pas de propositions sérieuses, à nous de le faire ! Nous proposons de débattre des revendications capables de renforcer le contenu du mouvement dans des comités d’action, des réunions, des manifestations et des actions,…

    Les Etudiants de Gauche Actifs proposent de réfléchir à partir de ce qui est nécessaire pour le climat et pour les gens. Pour un véritable “changement de système”, il faut s’en prendre aux grands pollueurs ! Comme le dit Greta Thunberg : “Ils disent que nous avons tous créé la crise climatique. Ce n’est pas vrai, parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, des entreprises et des décideurs politiques, savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour réaliser d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT POUR LE DÉVELOPPER

    En nous réunissant localement avec des comités d’action et des réunions ouvertes, nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives et discuter des revendications et des méthodes les plus capables d’élargir le mouvement. Un plan d’action allant crescendo avec, par exemple, des sit-in dans la cours de l’école, des rassemblements juste avant les cours et des manifestations locales.

    • DIMANCHE 31 MARS – RISE FOR CLIMATE – 13h00 @ Bruxelles Nord
      • 10h30 – 12h30 : Meeting des EGA : Socialist change not climat change avec, entre autre, une écolière et une cheminote actives dans ce combat.
      • 12h30 Nouvelle manifestation nationale à Bruxelles !
    • VENDREDI 24 MAI, 2 jours avant les élections – 2nd Global Climate Strike For Future

    Avec un plan d’action vers les élections, nous pouvons faire pression sur les politiciens traditionnels. Mais ils vont espérer nous calmer avec leurs promesses électorales, nos examens et les vacances d’été. Les comités d’action locaux qui sont en train d’être mis en place seront donc également importants pour nous préparer pendant les vacances d’été et pour relancer les mobilisations à partir de septembre.

    • En décembre 2019 : sommet international sur le climat (COP25). L’occasion idéale de lancer un nouveau plan d’action dans nos écoles dès septembre !

    Rejoins les Etudiants de gauche Actifs !

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Les mesures écologiques qui s’imposent sont incompatibles avec le système capitaliste : “elles nuisent à la concurrence”. Nos gouvernements et les politiciens traditionnels veulent donc faire payer la facture aux familles ordinaires pour ne pas avoir à toucher aux profits des grands pollueurs. Pendant ce temps, le pillage des pays du monde néocolonial se poursuit. De nombreuses dictatures continuent à recevoir le soutien des ”démocraties” auxquelles elles achètent leurs armes. Des masses de femmes, d’hommes et d’enfants sont jetées sur les routes à la recherche désespérée d’un avenir. Des politiciens comme Trump, Francken, De Wever, Le Pen sèment le racisme et l’islamophobie et stigmatisent des pans entiers de la population pour détourner l’attention de leurs politiques d’austérité.

    Tous ces phénomènes ne sont pas déconnectés les uns des autres. Ils plongent leurs racines dans un système économique : le capitalisme. Un système où une infime minorité de la population possède les moyens de production et d’échange et exploite impitoyablement la nature et le reste de l’humanité. Un système qui a besoin de diviser cette majorité pour assurer son pouvoir. Un système incapable de s’en prendre aux oppressions dont il a hérité car elles servent ses intérêts. Mais aussi un système en crise. Un système qui n’a rien d’une fatalité. Un système qui engendre colère et révolte. Un système qui peut être vaincu.

    C’est pourquoi “Étudiants de Gauche Actifs” est une organisation anticapitaliste. Notre alternative est une société socialiste démocratique où les richesses de notre planète – le travail, la connaissance et la nature – seront utilisées dans l’intérêt de tous. Ce n’est qu’alors que l’humanité et la société pourront développer pleinement leur potentiel.

    Rejoins nous pour lutter pour un meilleur avenir !

    “Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !

    Nous en avons marre et nous allons nous battre ! Les manifestations internationales pour le climat en sont le meilleur exemple. Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes femmes, mais aussi d’hommes sont entré en lutte contre le sexisme omniprésent. Les provocations des populistes et des racistes de droite se heurtent régulièrement au dégoût et à la résistance de nombreux jeunes et antiracistes.

    La volonté d’agir et de se battre est croissante ! Mais pour quelles solutions ? Quelles réponses ?

    Quelles leçons tirer des luttes d’ici et d’ailleurs ? Comment les renforcer ? Comment peut-on unifier la colère ? Sur base de quel programme ? De quelles méthodes ? Les élections de mai prochain peuvent-elles assister la lutte sur le terrain ?

    Le week-end Socialisme 2019 est une occasion unique qui réunit des syndicalistes, des féministes, des activistes de toutes sortes et de simples curieux pour débattre ensemble de la manière de défier le chaos capitaliste pour le remplacer par une alternative socialiste où l’économie sera démocratiquement planifiée pour satisfaire les besoins de tous dans le respect de notre environnement.

    Petit avant-goût du programme :

    • Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
    • Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).

    Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !

  • Grèce. Appel à la solidarité contre l’incinération des déchets à Volos

    Ces deux dernières années, un mouvement de masse s’est développé dans la ville grecque de Volos, une ville de 150.000 habitants. Les mobilisations visent à défendre l’environnement et à lutter contre l’incinération des déchets dans la cimenterie locale AGET.
    AGET appartient à la multinationale franco-suisse Lafarge-Holcim, le plus grand producteur mondial de ciment. Le gouvernement grec de Syriza a donné à AGET un permis légal pour brûler plus de 200.000 tonnes de déchets, dont d’énormes quantités de plastique, afin de servir de combustible pour produire du ciment. Une grande partie de ces déchets est importée du sud de l’Italie, où le traitement des déchets est contrôlé par la mafia.

    Le principal problème posé par l’incinération de ces déchets (dans les cimenteries mais aussi dans les incinérateurs de déchets) est l’émission de dioxines, de furannes, de métaux lourds et d’autres polluants très dangereux causant le cancer, des maladies des systèmes nerveux et respiratoires, des dommages au système cardiovasculaire, etc. Des métaux lourds et d’autres polluants dangereux sont également présents dans les cendres, qui sont généralement enfouies dans les décharges et polluent le sol, l’eau, etc.

    Le conseil municipal de Volos (dont le maire est un populiste de droite lié à la mafia grecque) a décidé de construire une usine de production de combustibles dérivés de déchets (CDD) à partir de déchets urbains, qui seront ensuite incinérés chez AGET. Les CDD sont des déchets déshydratés et comprimés d’où ont été retirés le verre et les métaux.

    Le 5 mai 2018, 6.000 à 8.000 personnes ont protesté contre cette incinération de déchets, contre le projet du conseil municipal d’installer une usine CDD et en faveur d’un traitement des déchets respectueux de l’environnement, sous contrôle public et démocratique de la communauté locale. Cette manifestation était plus importante que les manifestations qui ont eu lieu contre les mémorandums austéritaires et les mesures d’économies budgétaires réalisées au cours des années précédentes.

    La section du Comité pour une Internationale Ouvrière à Volos (Xekinima) fait partie du “comité populaire” local, qui joue un rôle de premier plan dans le mouvement. Un membre de Xekinima est conseiller municipal à Volos et a porté l’affaire au conseil municipal, avant même qu’une campagne contre l’incinération des déchets ne voit le jour. Bien entendu, nos camarades reviennent sans cesse sur cette question au conseil municipal afin de soutenir le mouvement.

    Xekinima était très présent lors de la manifestation du 5 mai dernier, où 250 exemplaires de notre journal ont par exemple été diffusés. Notre délégation préconisait une grève générale locale de 24 heures comme étape de la lutte. Le comité d’action a adopté ce slogan et l’a présenté aux syndicats locaux et autres associations locales (commerçants, médecins,…). Le comité d’action organise maintenant une nouvelle manifestation de masse le 16 mars 2019, un jour après la grève internationale pour le climat.
    Un appel a été lancé pour des messages de solidarité. Cela peut prendre la forme de photos de solidarité sur les médias sociaux, de lettres de protestation (voir le modèle de lettre ci-dessous), de messages de solidarité du mouvement climatique, de courtes vidéos, …

    Envoyez cela à :

    Voici ci-dessous une proposition de lettre (envoyez-là en anglais)

    “We have been informed that AGET cement factory in Volos, owned by the multinational Lafarge-Holcim, is being used since 2015 as a waste incineration in the city of Volos. Huge amounts of both local and imported waste is being incinerated, since the government gave AGET the license to incinerate up to 200.000 tons of waste per year. The waste incinerated is either in the form of plain waste or in the form of RDF/SRF.

    We strongly oppose and condemn the incineration of waste by AGET and also the decision of the City Council of Volos to build an SRF plant which will channel the city’s waste to the AGET incinerator.

    Incineration of waste (especially in cement factories) emits among other dioxins, furans, heavy metals and other extremely dangerous pollutants, which cause cancer, diseases of the nervous system, of the respiratory system, of the cardiovascular system etc. Heavy metals and other dangerous pollutants are also contained in the ash (byproduct of the incineration) which is usually buried in landfills and pollutes the ground, the water reserves etc.

    We support policies that minimize the production of waste (especially plastics) and treat the waste that is produced in an environmental friendly way ie recycling, compost producing etc. The latter can be easily achieved if the city council invests in a local public recycling centre under the control of the workers and the community of Volos.

    We want to express our solidarity and support to the mass movement of the people of Volos who are struggling against the environmental disastrous policies of the government and the city council of Volos and who sacrifice public health for capitalist profits.

    We stand with the Peoples` Committee of Volos against waste incineration in AGET.

    We express our support to the call for a mass demonstration on 16 of March.

    We demand that the government and the Minister of Environment redraw the permit given to AGET to incinerate waste.

    We demand that the Mayor of Volos cancels the plans to build an SRF plant.”

    Traduction:

    “Nous avons été informés que la cimenterie AGET de Volos, propriété de la multinationale Lafarge-Holcim, est utilisée depuis 2015 comme incinérateur de déchets dans la ville de Volos. D’énormes quantités de déchets locaux et importés sont incinérés depuis que le gouvernement a donné à AGET l’autorisation d’incinérer jusqu’à 200.000 tonnes de déchets par an.

    Nous nous opposons fermement et condamnons l’incinération des déchets par AGET ainsi que la décision du Conseil municipal de Volos de construire une usine de CDD qui canalisera les déchets de la ville vers l’incinérateur AGET.

    L’incinération des déchets (notamment dans les cimenteries) émet entre autres dioxines, furanes, métaux lourds et autres polluants extrêmement dangereux, qui causent le cancer, des maladies du système nerveux, du système respiratoire, du système cardiovasculaire etc. Les métaux lourds et autres polluants dangereux sont également contenus dans les cendres (sous-produits de l’incinération) qui sont généralement enfouis dans les décharges et polluent le sol, les réserves d’eau, etc.

    Nous soutenons les politiques qui minimisent la production de déchets (en particulier les plastiques) et traitent les déchets produits de manière écologique (recyclage, production de compost etc.). Nous voulons exprimer notre solidarité et notre soutien au mouvement de masse de la population de Volos qui lutte contre les politiques environnementales désastreuses du gouvernement et du conseil municipal de Volos, qui sacrifient la santé publique au profit du capitalisme.

    Nous nous joignons au Comité populaire de Volos contre l’incinération des déchets de l’AGET, nous exprimons notre soutien à l’appel à une manifestation de masse le 16 mars, nous demandons que le gouvernement et le ministre de l’Environnement redessinent le permis accordé à AGET pour l’incinération des déchets et nous demandons au maire de Volos d’annuler le projet de construire une usine SRF.”

  • Pour une grève massive pour le climat le 15 mars! Vidons les écoles! Lançons des manifs locales dans tout le pays!

    Les grèves écolières historiques du jeudi ont déjà eu un impact énorme. Les politiciens ont dû se plier en quatre pour expliquer leur politique climatique laxiste. La ministre flamande Joke Schauvliege, qui a essayé de minimiser le mouvement et la colère de la jeunesse, a dû démissionner. Les élections de mai sont déjà colorées par le thème du climat…

    Cela ne veut pas dire que nous avons gagné ! Les politiciens vont essayer de s’en sortir avec de vagues promesses et nous laisser en payer le prix. Ne laissons pas s’arrêter notre mouvement. Prenons le temps et organisons et préparons au mieux une nouvelle journée nationale d’action massive !

    REJOINS AVEC TON ÉCOLE LA GRÈVE POUR LE CLIMAT DU 15 MARS

    La grève internationale pour le climat du 15 mars s’annonce comme un nouveau moment historique. L’appel se répand internationalement et les étudiants belges peuvent à nouveau jouer un rôle de premier plan. la Centrale Générale du syndicat FGTB a également déposé un préavis de grève officiel pour ses membres ! Il est donc possible d’aller en grève avec des centaines de milliers d’élèves, d’étudiants et de travailleurs. Au niveau international, la grève pourrait même atteindre plus d’un million de grévistes pour le climat !

    UNE MANIF LOCALE DANS TA VILLE / TA COMMUNE ?

    La meilleure façon de rendre visible une telle grève de masse est bien sûr de manifester dans la rue. C’est
    pourquoi nous appelons à ce que des manifestations locales soient annoncées pour le 15 mars, dans chaque ville et chaque commune, pour donner à tous les jeunes la possibilité de participer aux manifestations, sans obstacle financier ou pratique. De telles manifestations locales permettraient aussi aux autres étudiants de ta classe d’être plus facilement convaincus de se joindre réellement à la grève.

    Au verso de cet appel, nous donnons quelques idées pour un plan d’action. Si vous avez d’autres questions, si vous avez besoin d’aide ou de matériel, n’hésitez pas à nous contacter.

    • Emily Burns (FR – Wallonie) 0474353036
    • Nicolas Menoux (FR – Bruxelles) 0485643432
    • Michael Bouchez (NL Antwerpen – Limburg – Vlaams Brabant) 0472436075
    • Fabian Colyn (NL – Oost- Vlaanderen) 0498840224
    • Arne Lepoutre (NL – West Vlaanderen) 0479535860

    PLAN D’ACTION POUR VIDER TON ÉCOLE LE 15 MARS

    Fais un facebookevent pour une manifestation/grève dans ta commune le 15 mars. Même si tu ne vis pas dans une grande ville ! Dans les petites comunes aussi, il y a beaucoup d’étudiants qui voudront manifester le 15 mars !

    • Idée de nom pour l’évènement : Global Strike 4 Future **Ville/Commune*
    • Y a-t-il déjà une annonce pour une manifestation ? Rejoins-la et contacte les organisateurs.
    • Fixe l’heure de départ à 8h30 ou 9h00 à un endroit central. Les élèves peuvent ainsi venir
      directement à la manifestation. Nous sommes pour que les enseignants puissent aussi
      participer ; mais ce n’est pas un voyage scolaire !

    Comment convaincre le plus grand nombre d’étudiants possible ?

    • Mets en place des comités de mobilisation avec d’autres étudiants ou des étudiants d’autres écoles.
    • Dans un tel comité, vous pouvez discuter de la façon dont vous pouvez vous mobiliser dans votre école, comment vous pouvez entrer en contact avec des étudiants d’autres écoles, …
    • Par exemple, tu peux faire une banderole avec la date du 15 mars et l’accrocher dans la cour de récré, faire une petite ou une grande action assise pendant la pause ou le matin à l’entrée de l’école pour attirer l’attention sur la date,…

    Y a-t-il des questions de la part de la police ou des autorités communales ?

    • Discutez-en avec un comité d’action ou lors d’une réunion ouverte à l’école.
    • Ne les laisse pas faire pression sur toi pour que tu fasses des arrangements avec eux. Quand des dizaines de milliers d’étudiants manifestent dans des centaines de villes, le rapport de force est de notre côté
    • la Centrale générale de la FGTB a lancé une annonce officielle de grève pour le 15 mars. Cela signifie que des profs pourraient participer sans problème ! Alors vas convaincre tes profs de vous rejoindre. Des travailleurs d’autres secteurs peuvent aussi rejoindre: quand eux font grève, ils touchent les grands pollueurs et les politiciens là où ça fait mal: à leurs profits.
    • Discute avec ton comité d’action ou à ta réunion publique des revendications que vous voulez transmettre et mettez-les dans votre événement facebook !

    Les Etudiants de Gauche Actifs font quelques propositions. Elles peuvent bien sûr être adaptées.

    Les revendications des Etudiants de Gauche Actifs pour la grève du 15 mars :

    Nos propositions sont basées sur ce qui est nécessaire pour le climat et pour la population, pas sur ce que les politiciens disent être “possible”. C’est pourquoi nous proposons de s’attaquer aux grands pollueurs et qu’il y ait un véritable “System Change” ! Greta Thunberg : “Ils disent que la crise climatique est une chose que nous avons tous créé, ce n’est pas vrai. Parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, certaines entreprises, certains décideurs savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour continuer à faire d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, de qualité et gratuits !
    • S’attaquer aux gros pollueurs ! Pas de profits aux dépens de notre climat.
    • Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables – Sortir le secteur de
      l’énergie des mains du secteur privé !
    • Résistance Internationale : contre la pollution du capital

     

  • Notre avenir sur cette planète exige de changer de système !

    Quelques manifestants de la mobilisation de Bruxelles ce jeudi 14 février.

    Pour une alternative socialiste contre la pollution capitaliste

    Ce journal paraît juste à temps pour la marche pour le climat du 27 janvier. A peine deux mois après la marche climatique historique du 2 décembre 2018, ce sera un nouveau moment fort dans la lutte pour notre planète. Jusqu’au 27 janvier, l’irruption spontanée de milliers d’élèves du secondaire dans les rues trois jeudis d’affilée a constitué un facteur décisif dans la mobilisation. Leurs actions de grève ont conforté le sentiment d’urgence sur la question climatique et stimulé le débat public. Ce cris de colère appelle un changement radical et les jeunes ont compris qu’il ne tombera pas du ciel en restant à l’école.

    Par Michael Bouchez

    La politique ne répond pas à l’urgence de la situation

    Ce n’est pas seulement la génération actuelle d’écoliers qui est concernée. Le changement climatique et les questions environnementales font partie de la vie de l’ensemble de la population active. Les étés exceptionnellement chauds, les événements météorologiques extrêmes, les avertissements alarmistes des scientifiques deviennent font de plus en plus partie du quotidien. Mais ce qui caractérise surtout la jeunesse actuelle, c’est qu’elle a grandi au beau milieu des mesures palliatives et des vagues promesses que l’establishment défend encore aujourd’hui. Les jeunes savent que la catastrophe climatique menace de leur tomber dessus et ils voient bien que les ‘‘solutions’’ existantes sont totalement inadéquates. C’est précisément la raison pour laquelle ces actions de grève et ces manifestations de masse sont si importantes : elles donnent un visage à une multitude d’inquiétudes individuelles.

    Depuis la reconnaissance officielle par la communauté scientifique du lien entre le réchauffement climatique et les émissions de CO2 en 1988, l’élite politique néolibérale a tout fait contenir la lutte contre le réchauffement climatique dans les limites de la responsabilisation individuelle, de la culpabilisation des consommateurs et de la promotion du libre marché ‘‘vert’’. Rien n’a été fait pour se mettre en travers de la route des grands pollueurs sous prétexte de sauvegarder la ‘‘liberté d’entreprise’’. En conséquence, 100 multinationales sont responsables à elles seules de 71 % des émissions globales de gaz à effet de serre depuis 1988. Le ‘‘marché libre’’ fera payer la facture à la planète et à la population.

    Le libre marché et le capitalisme font donc obstacle à une véritable solution. Les multinationales agroalimentaires, le secteur chimique, les géants de l’électronique, etc. se moquent des coûts écologiques. Tant que qu’on laissera les multinationales pétrolières s’adonner à leur soif de profits, elles iront chercher chaque goutte de pétrole. Il en ira de même pour le maintien des centrales nucléaires. Même lorsqu’il y a des réglementations, elles sont contournées sans incidence, comme l’a illustré l’exemple le ‘‘dieselgate’’ de Volkswagen qui a démontré que l’entreprise trichait lors des tests d’homologation au sujet de ses émissions polluantes.

    Allons de l’avant avec des revendications offensives !

    La jeunesse a un rôle crucial à jouer dans la lutte. On les a moins habitués à être freiné par ce qui est ‘‘réaliste’’ ou non. Ils peuvent en ainsi inciter d’autres couches de la population à se battre. Ce sera nécessaire. Il nous faut des revendications collectives pour instaurer des changements structurels en visant la production et non uniquement la consommation. Cela implique de mener la lutte jusqu’au cœur des entreprises et de services publics tels que les transports en commun.

    A cet égard, le rôle que peuvent jouer les syndicats est crucial. Dans ce système, la classe des travailleurs est la force sociale qui détient les clés de l’économie : elle peut tout stopper en faisant grève ! Si le mouvement climatique se joint au mouvement organisé des travailleurs, cela peut constituer une force mobilisatrice sans précédent. Le tout est de voir sur quelle base.

    Le programme de revendications que nous jugeons nécessaire ne démarre pas de ce qui est ‘‘acceptable’’ dans ce système polluant, mais de ce qui est nécessaire. Pour les politiciens traditionnels, même des transports en communs plus efficaces et gratuits sont de trop ! Il s’agit pourtant d’une réponse très concrète à la pollution atmosphérique urbaine et aux émissions de CO2. Mais, au lieu de cela, leur projet politique est fait d’économies supplémentaires sur les transports publics, de libéralisation et finalement de privatisation du secteur. Nous devons nous opposer à tout projet de libéralisation et de privatisation de la SNCB, des TEC, de la STIB ou de De Lijn.

    Le transport ferroviaire de marchandises (le fret) doit redevenir propriété publique afin de réduire le trafic routier de marchandises. La libéralisation a réduit la part du rail dans l’ensemble du transport de fret de 10% en 2000 à 7% en 2015. La part des camions est passée de 75% à 80%. En bref, il y a beaucoup plus de camions sur les routes et des travailleurs aux bons salaires et aux bonnes conditions de travail ont fait place à des conducteurs des pays de l’Est exploités pour des salaires de misère.

    Le secteur de l’énergie est de loin le secteur le plus polluant. Soumis à la logique du privé, les factures deviennent impayables et tout contrôle de la collectivité sur la production est impossible. Si ce secteur est nationalisé et placée sous le contrôle et la gestion démocratiques de la communauté et des travailleurs, les investissements nécessaires pourront être libérés en faveur d’énergies renouvelables et de la sortie du nucléaire.

    La propriété et le contrôle publics de la recherche scientifique et technologique sont indispensables pour une transition verte rapide. Ce ne sont pourtant pas les connaissances qui manquent. Le problème vient des multinationales qui achètent littéralement les recherches, les placent sous brevets et les planquent dans leurs coffres forts. Leur manière de voir la technologie, c’est de la pervertir pour un maximum de profits. L’obsolescence programmée laisse derrière elle des montagnes de déchets toxiques parce que les entreprises préfèrent vendre des produits plutôt que de permettre leur réparation ou d’assurer leur longévité.

    Ces revendications ne représentent qu’une partie de ce que nous défendons. Elles sont loin d’être folles, mais elles se heurtent à la base du système économique : le profit. Garantir notre avenir signifie d’entrer en conflit avec elle. Et la meilleure manière de le faire, c’est de s’organiser autour de la classe des travailleurs, celle qui crée les richesses, pour instaurer une société où les secteurs clés de l’économie seraient gérés et contrôlés par la communauté dans le cadre d’une planification économique rationnelle et démocratique. La richesse produite servirait à investir dans la production écologique, dans la recherche scientifique, etc. C’est ce que nous appelons une société socialiste.

  • Le problème, c’est le capitalisme. La réponse, c’est le socialisme !

    Les efforts de nombreuses personnes pour réduire leur empreinte écologique ne suffisent pas, c’est ce qui ressort des rapports désastreux du GIEC. Les vrais responsables de ce système ne sont pas prêts à faire des efforts similaires. Les capitalistes veulent à tout prix sécuriser leurs profits, et tant pis pour la planète.

    Marx note dans ‘‘Le Capital’’ que le capitalisme épuise ‘‘simultanément les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur’’ Dans un autre ouvrage, il écrit : ‘‘La nature est tout autant la source des valeurs d’usage (qui sont bien, tout de même, la richesse réelle !) que le travail, qui n’est lui-même que l’expression d’une force naturelle, la force de travail de l’homme.’’ L’exploitation de toutes les sources de richesse, tant les travailleurs que la nature, est inhérente au capitalisme, au coeur duquel se trouve la recherche maximale de profit pour une infime élite.

    Le marxisme ne se limite toutefois pas à la dénonciation, il s’agit de ‘‘comprendre le monde pour le changer’’. Le système capitaliste repose sur la propriété privée des moyens de production. Les capitalistes, aujourd’hui principalement des fonds d’investissement dominés par les intérêts financiers d’une poignée d’ultra-riches, contrôlent une grande partie de la production et déterminent ainsi ce qui est produit et de quelle manière. Des recherches menées en 2011 ont montré que la grande majorité du commerce mondial est aux mains d’à peine 147 entreprises ! Ces sociétés sont étroitement imbriquées les unes aux autres. Le ‘‘libre marché’’, c’est la dictature des ultra-riches.

    Le capitalisme vise à accroître le pouvoir de ces ultra-riches. Cela ne peut se faire qu’en épuisant systématiquement plus les deux sources de richesse: les travailleurs et la nature. La grande majorité de la population mondiale est obligée de vendre son travail en échange d’un salaire, c’est de là que proviennent les profits des capitalistes. Mais cela crée aussi une force sociale qui peut bloquer toute la machine de ce système. Sans notre travail, plus rien ne se passe ! De plus, le travail dans le cadre de ce système est généralement une oeuvre collective qui entraine logiquement à sa suite l’organisation et la lutte commune pour des intérêts communs. Le capitalisme a lui-même engendré la force sociale capable de mettre un terme à ce système. C’est pourquoi la classe des travailleurs joue selon nous un rôle central dans la lutte pour renverser le capitalisme.

    À quoi pourrait ressembler un système différent ? La suppression de la propriété privée des moyens de production et leur remplacement par la propriété et la gestion collectives de l’industrie et des services permettrait d’utiliser les moyens existant pour satisfaire les priorités sociales et environnementales. Cela permettrait d’utiliser les ressources disponibles de manière rationnelle et planifiée, en fonction des besoins de l’être humain et de la planète. La planification démocratique de l’économie est un élément essentiel de l’alternative socialiste au capitalisme.

  • Sauvons notre planète du capitalisme !

    Sauvons notre planète du capitalisme !

    POUR UN CONTRÔLE DÉMOCRATIQUE DES RESSOURCES NATURELLES UNE PLANIFICATION SOCIALISTE AU LIEU DU CHAOS CAPITALISTE

    CLAIM THE CLIMATE – 2 DÉCEMBRE
    Manifestation pour le climat – 12h00 – Bruxelles-Nord

    La nouvelle étude du GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) nous donne 12 ans
    pour éviter les pires effets du changement climatique et limiter l’augmentation de la température à 1,5°C.

    Mais nous sommes en bonne voie pour 3 °C. Il n’est donc pas étonnant que nous soyons déjà confrontés
    de près aux changements climatiques. 2018 est une nouvelle année record en terme de températures,
    sécheresse et catastrophes climatiques. A cela s’ajoute la perte de biodiversité, l’acidification et l’asphyxie par le plastique des océans…

    Le monde scientifique publie des tonnes de mises en garde et de nombreuses organisations et militants
    tentent de faire leur part. Pourtant, rien ne bouge vraiment. Pourquoi ?

    A la veille du sommet climatique COP24 en Pologne, une large plateforme d’associations appelle à manifester à Bruxelles le 2 décembre ! Ce sera la plus grande manifestation depuis celle d’Ostende en 2015. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent à y participer en masse.

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    Tous responsables ?

    Sommes-nous tous responsables du fait de notre consommation ? Les médias et les politiciens nous disent de consommer moins et différemment, que cela influencerait le marché et favoriserait les alternatives durables.

    On entend ce discours depuis des décennies, pourtant la situation ne cesse de se détériorer. L’empreinte écologique de l’être humain moyen est modeste. Oxfam calculait que les 10% des personnes les plus riches émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de l’humanité. D’ailleurs, pour les plus pauvres, consommer moins n’est pas une option. Ils sont déjà contents de pouvoir consommer suffisamment pour vivre.

    La consommation ne peut être considérée séparément de la production. Pour les capitalistes, produire, c’est une question de profit. Les coûts environnementaux, c’est nous qui les payons. Depuis 1988, 100 entreprises sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) met ainsi en garde contre des objectifs trop ambitieux, car “ils ne doivent pas nuire à la compétitivité”.

    Tous victimes ?

    On n’est pas tous dans le même bateau ! Bloomberg rapportait que quelques milliardaires construisent des bunkers en Nouvelle-Zélande. Ils veulent se mettre en sécurité en cas de catastrophe climatique…
    Dans les villes, les maladies respiratoires touchent déjà massivement les enfants et les personnes âgées. Ailleurs, les inondations et la desertification sont meurtrière. Pour nous, le changement climatique et la pollution, c’est une question de vie ou de mort.

    En 2016, 24,2 millions de personnes supplémentaires ont fui suite à ces catastrophes. L’ONU estime que d’ici 2050, le nombre de réfugiés climatiques se chiffrera entre 200 millions et 1 milliard. Les populistes de droite comme Francken y répondront avec plus de murs, de push-back et de morts.

    Que faire?

    Les rapports scientifiques sont sans appel : le changement climatique est déjà une réalité et fait des victimes. Le défi n’est plus seulement de savoir comment arrêter ses pires conséquences, mais aussi de voir comment y faire face. La loi du plus riche s’appliquera-t-elle ? Ou utiliserons-nous les ressources existantes pour trouver des solutions collectives ?

    Une riposte à la hauteur du défi !

    De véritables alternatives aux combustibles fossiles et à l’énergie nucléaire seraient introuvables alors que l’Humanité est capable de prouesses scientifiques ?! En réalité, de tels investissements ne sont pas assez lucratif. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de richesses. Une économie planifiée, gérée et contrôlée par la collectivité permettrait d’investir ces richesses collective dans une production alimentaire et énergétique durable, de limiter les gaspillages, d’améliorer la qualité de vie …

    Un gouvernement de gauche investirait massivement dans des transports publics gratuits et de qualité, un plan d’isolation financé par l’État et la recherche scientifique pour une production et une distribution d’énergie verte.

    Construire un rapport de force

    Si nous voulons vivre sur cette planète, nous devons opérer des changements sans précédent. Grâce à l’action de masse de la classe ouvrière et des jeunes, nous pouvons y parvenir.

    Par exemple, les réglementations en matière de santé au travail ont été imposées par la lutte et un rapport de forces favorable aux syndicats. Aux yeux des employeurs, il ne s’agit que de coûts supplémentaires.

    La rapidité avec laquelle nous atteindrons une solution collective dépendra de la place que prendra le
    mouvement ouvrier organisé dans le mouvement climatique, car c’est lui qui détient les clés de l’économie. La grève est un instrument indispensable pour être capable de retirer les ressources naturelles et les moyens de production des mains de ceux qui causent le changement climatique, les capitalistes, et construire une alternative socialiste sous contrôle et gestion démocratique.

    Les Étudiants de Gauche Actifs revendiquent

    • La mobilisation des activistes, des syndicats et des jeunes dans un mouvement de masse contre les investissements destructeurs soutenu par l’establishment politique.
    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits, seule véritable alternative aux bouchons et aux particules fines.
    • Une conversion rapide aux sources d’énergie véritablement renouvelables : énergie éolienne, houlomotrice et solaire …
    • La mise en œuvre de mesures collectives sur base d’un financement public pour économiser de l’énergie, notamment pour rendre les maisons basse énergie.
    • Un programme à grande échelle de reconversion en emplois verts et décents pour parvenir à une reconversion énergétique.
    • L’expropriation et la nationalisation de la production et de la distribution énergétique sous contrôle démocratique. Combiné à la nationalisation du secteur financier et de la recherche scientifique, les investissements énormes mais nécessaires pourraient être réalisés en peu de temps.
    • Une production socialiste planifiée démocratiquement et basée sur les besoins de la population qui tienne compte de la protection de notre environnement.

    Tu veux participer à construire, avec nous, un monde où les gens et la nature sont au centre des préoccupations, et non les intérêts d’une poignée de super-riches ?

    Rejoins les Etudiants de Gauche Actifs !

    Les Etudiants de Gauche Actifs sont Solidaires de la lutte des populations locales touchées par la sécheresse, les inondations, etc.

    Pour une politique d’asile réelle et de qualité qui ne fasse aucune distinction entre les réfugiés politiques, économiques et climatiques.

     

  • Changement climatique : Trump remet les gaz !

    Le 1er juin, Donald Trump a officiellement annoncé son intention de quitter les accords de Paris sur le climat conclus lors de la Conférence des Nations-Unies sur le climat de 2015 (la COP21). Une telle décision était déjà dans l’air depuis un bon moment : le président américain n’a jamais fait mystère de ses positions sur la question climatique que ce soit en nommant un climato sceptique notoire à la tête de l’Agence pour la Protection de l’Environnement et en réduisant son budget de 31%, ou encore en tentant de relancer l’industrie du charbon en mettant un terme au Clean Power Plan dont l’objectif était de fermer des centaines de centrales à charbon extrêmement polluantes.

    Par Clément (Liège)

    Une catastrophe en marche

    La situation climatique de la planète est pourtant plus préoccupante que jamais. L’année 2016 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, la température moyenne excédent de 1,1° les niveaux préindustriels et dépassant ainsi le précédent record établi en 2015. Selon le National Climatic Data Center américain, les températures du premier trimestre 2017 augurent déjà un nouveau record. 20 ans après la signature du protocole de Kyoto qui visait à réduire les émissions de six gaz à effet de serre d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 entre 2008 et 2012. En effet, l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ne cesse d’augmenter, à un tel point que la National Oceanic and Atmospheric Administration a relevé en certains endroits des niveaux de concentration de CO2 d’un taux jamais atteint au cours de 2 derniers millions d’années.(1)

    Outre l’impact sur la fonte des glaces, l’augmentation de la sécheresse, la fréquence et la violence des événements climatiques extrêmes (tempêtes, canicules, tornades, inondations et glissements de terrain…) menace directement la vie humaine. D’après une étude de l’institut German Watch, 525.000 personnes ont perdu la vie entre 1995 et 2014 à cause d’événements climatiques liés au réchauffement global. Et parmi les 10 pays les plus touchés, 9 sont des pays pauvres ou en voie de développement. Aux victimes directes, il faut ajouter les victimes indirectes qui sont confrontées à l’impact des changements climatiques sur leur environnement proche et leurs moyens de subsistance.

    Les emplois contre le climat ?

    Trump justifie son retrait des accords de Paris par sa volonté de ‘‘ramener des emplois en Amérique’’. Il prétend que les réglementations écologiques détruiraient l’emploi, notamment dans l’industrie minière qu’il s’est promis de relancer. Mais croire que l’on peut sauver l’emploi en sacrifiant l’environnement n’est qu’une dangereuse illusion. D’une part parce que l’industrie minière, principale concernée, est une industrie de plus en plus automatisée, ce qui, aux mains des capitalistes, conduit à des pertes plutôt qu’a des créations d’emplois. D’autre part, parce que les emplois qui pourraient être créés par une politique résolument orientée vers la production d’énergies renouvelables et la transition écologique sont nettement plus nombreux que ceux qui disparaîtront avec la fermeture des mines.

    Actuellement, plus de 680 000 personnes travaillent déjà dans le secteur des énergies renouvelables (avec une croissance annuelle de plus de 6%) contre seulement 50 000 dans les mines. Cela signifie qu’en appuyant légèrement sur l’accélérateur des énergies propres, on pourrait recréer en une seule année la totalité de l’emploi minier, voire davantage.

    Par ailleurs, il serait erroné de croire que l’ensemble de la classe capitaliste américaine serait favorable au retrait des accords de Paris. Si certaines franges d’industriels voient cela d’un bon œil, il n’en va pas de même pour une majorité de capitalistes américains inquiets d’observer la perte d’autorité diplomatique des États-Unis sur le plan international et peu désireux de laisser leurs rivaux prendre de l’avance dans le secteur en pleine extension des énergies renouvelables. C’est en substance ce qu’illustre l’initiative ‘‘We are still in’’ par laquelle sept États américains et de nombreuses villes et entreprises se positionnent en faveur des accords de Paris. À ce titre, la décision de Trump de se retirer des accords de Paris devrait plutôt être vue comme la tentative d’une administration fragilisée par des défaites successives de consolider une base sociale autour de la question-clef de ‘‘ramener des emplois en Amérique’’.

    Accords climatiques et poudre aux yeux

    Que le plus gros producteur d’énergies fossiles et deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre se retire d’un accord par lequel 200 pays se sont entendus pour limiter les émissions de CO2 et remplacer progressivement l’énergie fossile par des énergies renouvelables est évidemment un mauvais signal qui aura des conséquences imprévisibles. Mais cela doit également rappeler la faiblesse de ce type d’accords. Depuis le Sommet de Rio de 1992, la situation n’a fait qu’empirer. Et la COP21 ne devait pas inverser la tendance. Ainsi, si l’accord négocié à Paris reconnait la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 2° d’ici 2100 (un seuil déjà fortement critiqué), il ne comporte aucune mention de la nécessaire limitation de l’extraction de carburants fossiles (80% des réserves connues devraient rester dans le sol pour atteindre l’objectif fixé !), il ne fixe aucun objectif intermédiaire à la réalisation d’un ‘‘niveau d’émission zéro’’ d’ici 2050 et, cerise sur le gâteau, il doit être appliqué sur base volontaire… Autant dire que pour historique qu’il soit, il n’a rien de très contraignant.

    Le mépris de Donald Trump pour un fait reconnu par 97% des scientifiques et la tiédeur des accords passés par des dirigeants moins obtus soulignent en fait le même phénomène : impossible d’apporter une réponse radicale aux défis écologiques tant que les premiers pollueurs – les grandes entreprises – contrôlent notre système de production pour le profit de quelques-uns. Répondre à la question climatique exige de pouvoir contrôler – c’est-à-dire posséder – les secteurs clefs de l’économie pour permettre des investissements massifs dans les énergies renouvelables, la recherche & développement, les transports en commun, … dans le cadre d’une économie rationnelle et planifiée qui réponde aux besoins du climat et de la majorité de la population.

    1) http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/05/09/tous-les-indicateurs-du-rechauffement-climatique-sont-au-rouge_5124694_3244.html

  • La moitié de la nourriture produite aux USA jetée à la poubelle

    Logique capitaliste et gaspillage alimentaire

    Photo: Sigurdas (via Wikicommons)
    Photo: Sigurdas (via Wikicommons)

    De nouvelles données indiquent que la moitié des aliments produits aux États-Unis est tout simplement jetée. Cela ramène sur le devant de la scène le gaspillage intrinsèque au mode de production capitaliste. 60 millions de tonnes de produits alimentaires, d’une valeur de 160 milliards $, sont balancées aux ordures chaque année. Il s’agit la principale catégorie de déchets envoyés aux sites d’enfouissement et incinérateurs des États-Unis.

    Par Iain Dalton, Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en ANgleterre et au Pays de Galles)

    Tout cela n’est encore que ce qui est jeté par les supermarchés et à partir des foyers. Le rapport suggère, à partir de données de campagnes contre les déchets alimentaires aux États-Unis, qu’un cinquième de tous les fruits et légumes produits sont gaspillées à la source même car il ne répond pas aux normes de perfection.

    Au Royaume Uni, des groupes tels que The Real Junk Food Project ont développé des cafés à prix libres qui fonctionnent uniquement sur base de déchets alimentaires des supermarchés encore comestibles. Ces structures procurent ainsi de la nourriture à bons prix.

    Dans certaines régions, ce fut une grande aide pour les personnes confrontées à la précarité croissante du travail ou à la pauvreté. Cependant, à Sheffield par exemple, ce groupe s’est révélé incapable de faire face à la quantité de certains déchets alimentaires, suspendant ainsi tout récemment les collectes de pain.

    Bien que ces projets puissent faire une importante différence dans la vie des gens, ils mettent également en évidence que le gaspillage du capitalisme ne peut être surmonté sans remettre en cause la logique du système. Cette logique, c’est celle de la course aux profits. Les pertes et le gaspillage dans les supermarchés en vaut la peine pour autant que cela retire des ventes et des profits des concurrents.

    La production et la distribution doivent être retirées des mains des profiteurs capitalistes en nationalisant les secteurs clés de l’économie sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs. L’économie pourrait alors être intégrée dans un plan démocratique de production en fonction des besoins de la société dans son ensemble.

    => Lire le dossier du journal The Guardian

  • ‘‘Les cheminots qui font grève sont les activistes climatiques du 21e siècle’’

    socialistchange_01La citation est de l’activiste bien connue Naomi Klein qui est l’auteure de quelques livres, le dernier étant consacré au changement climatique. Cette citation donne une idée des enjeux politiques de la lutte contre le changement climatique qui se sont péniblement heurtés aux maigres résultats de la COP21. Dans cet article, nous évaluerons l’accord de la COP21 et nous reviendrons sur les défis les plus importants pour le mouvement environnemental.

    Par Michael Bouchez, article issu du mensuel Lutte Socialiste

    Au bout du compte, l’acquis le plus important de la COP21 a été l’implication de milliers de personnes et d’organisations dans les protestations en marge du sommet. Ils ont une fois de plus illustré que les conséquences du changement climatique et du réchauffement de l’atmosphère préoccupent des millions de gens qui attendent des solutions réelles avec impatience. Cette nécessité et cette espérance pour une réponse radicale ont, malgré l’état d’urgence en France et à Bruxelles, attiré plus de 10.000 de manifestants à Ostende tandis que des centaines de milliers de manifestants se réunissaient dans d’autres pays et que plusieurs manifestations prenaient place à Paris.

    Contrairement aux politiciens et médias dominants et leurs messages de victoire, la plupart des activistes climatiques sont très réalistes : les gouvernements et les parties prenantes dans les pourparlers climatiques n’ont offert aucune réponse au changement climatique (voir ci-dessous). Beaucoup d’activistes ne sont plus surpris de le constater, mais cela ne doit pas conduire à la passivité ou à l’abattement. Au contraire, nous ferions mieux d’en tirer les conclusions pour armer le mouvement en lui donnant des revendications politiques puisqu’il s’est avéré pour la énième fois que les gouvernements n’arriveront pas à proposer de solutions qui vont à l’encontre du secteur pétrolier, des lobby nucléaires et des multinationales.

    Durant la COP21, le capitalisme vert a été promu par un grand nombre de lobbies, de multinationales pétrolières,… qui ont saisi l’occasion pour se parer d’un verni écolo. Entretemps, de nombreux exemples viennent constamment se rajouter à une longue liste illustrant les effets néfastes du marché libre sur l’environnement. Le scandale de fraude aux normes écologiques n’est plus limité à VW, la pratique semble également être partagée chez Opel et Renault. Il n’y a pas que le climat qui est compromis par l’appât du gain, il en va de même avec la santé publique. A Flint, dans l’Etat américain du Michigan, l’état d’urgence a été décrété à la suite des effets de l’austérité dans l’approvisionnement en eau de la ville. L’eau potable était infectée de concentrations de plomb dramatiquement élevées (voir ci-dessous).

    Notre propre gouvernement suit la même logique. La politique d’austérité dans les transports publics est à l’ordre du jour. La ministre Galant veut couper 3 milliards d’euros dans les chemins de fer d’ici 2019. Cela provoquerait la perte de 6.000 emplois chez Infrabel, la SNCB et HR-rail. L’idée est de préparer la SNCB à la privatisation. La formule est bien connue en Grande-Bretagne : les prix y sont parfois 5 fois plus élevés qu’en Belgique et les trains roulent beaucoup moins fréquemment. Comment cela pourrait-il stimuler les transports en commun ? Parallèlement à ça, bouchons et embouteillages provoquent énormément d’émissions de CO2, mais les voitures de société sont subventionnées à hauteur de 4 milliards d’euros. Y toucher est un tabou pour ce gouvernement de droite. Les dépenses pour ces subventions doivent apparemment être récupérées via les coupes budgétaires dans la SNCB. Du transport polluant est donc subventionné au détriment du transport collectif… À quelle logique avons-nous affaire ? Des investissements dans les transports en commun pourraient les rendre plus attractifs, efficaces et respectueux de l’environnement, mais les services publics n’offrent pas autant de bénéfices aux entreprises et ne présentent donc aucun intérêt pour notre gouvernement néolibéral.

    La question est donc de savoir comment le mouvement en défense de l’environnement pourrait coupler ses revendications à la défense des services publics comme la SNCB. Est-ce qu’on continuera à nous faire croire que le marché libre et ses représentants politiques sont capables d’offrir une réponse ? Seules des revendications liant l’écologie au contrôle démocratique des moyens de production et à des investissements dans les services publics sont capables d’unir les masses pour construire un large front dans lequel le mouvement des travailleurs aura à jouer un rôle central.

    Naomi Klein l’a déclaré sans ambiguïté : les cheminots en grève sont les activistes environnementaux du 21e siècle. En s’opposant à la casse des services, ils défendent des solutions respectueuses de l’environnement. Pourtant, la grève des cheminots a été condamnée par la majeure partie des journalistes, qui avaient visiblement rapidement oublié leur indignation lorsque les représentants belges se sont rendus à la COP21 sans qu’un accord n’ait été conclu entre les régions et donc sans contribution à formuler par le gouvernement fédéral. Les multiples dossiers concernant la COP21, les messages catastrophiques sur le changement climatique… n’étaient apparemment que du “remplissage”. Dès que les premières actions ont pris place autour de revendications qui pourraient réellement jouer un rôle contre les émissions de gaz polluants, les journalistes ont vite oublié ce qu’ils avaient précédemment écrit.

    Défendre notre environnement fait partie intégrante du combat pour un système centré sur les besoins et les intérêts de la majorité de la population plutôt que sur la soif de profits d’une élite sans cesse plus restreinte. Le mouvement écologiste doit soutenir la lutte des travailleurs des différents secteurs afin de construire des liens qui seront précieux pour les manifestations écologistes. De la même manière que nous avons arraché nos conquêtes sociales grâce à la mobilisation du mouvement des travailleurs, la lutte contre le capitalisme permettra d’obtenir une société plus saine pour la planète.


     

    COP21 : un accord historique ?

    Il faudrait beaucoup de bonne volonté de la part des activistes climatiques pour qualifier d’historique l’accord du sommet de Paris. Des recommandations existent bien, sans aucune proposition chiffrée ou obligatoire. On parle de ‘‘responsabilités communes mais différenciées’’ et de ‘‘capacités respectives’’, ce qui masque que les efforts sont subordonnés aux intérêts économiques de l’élite de l’un ou l’autre pays. L’accord “invite” les différentes parties ou “leur conseille” de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les effets du réchauffement climatique “à leur propre discrétion” et en fonction de “leur propre potentiel”.

    La réalisation de cette responsabilité se produirait grâce à des objectifs de réductions plus élevés – qui ne sont par ailleurs pas mis en œuvre – et par une promesse de financement climat de 100 milliards de dollars pour aider les pays plus pauvres. Ce financement de 100 milliards est présenté comme une contribution énorme des pays riches. En réalité, il est loin en-dessous des besoins et fait pâle figure à côté des 498 milliards de dollars de subsides annuels pour les énergies fossiles (chiffres de 2013). À cause de la pression entre autres de l’Arabie Saoudite et de l’industrie pétrolière, on n’a rien dit sur les combustibles fossiles. Le commerce des droits d’émissions de carbone peut aussi tranquillement se poursuivre.

    Au sujet des décisions d’apparence radicale, comme la réduction du seuil critique concernant l’augmentation des températures pour 2050 à 1,5 degrés Celsius au lieu de 2 degrés, on constate juste que l’accord ne montre en aucune manière comment réaliser cet objectif plus contraignant. Au contraire, sur base des promesses d’efforts proposés à la COP21, des scientifiques ont estimé qu’on arrivera à une augmentation de 2,7 degrés pour 2050! La première évaluation est prévue en 2023, et aucune sanction n’est prévue pour les pays qui n’atteindraient pas leurs objectifs.


    Le saturnisme à Flint, Michigan

    A Flint, dans le Michigan, l’approvisionnement en eau a été réorganisé en 2014 afin de réduire les coûts, et s’est fait depuis la rivière à Flint plutôt qu’à partir de Detroit comme cela se faisait auparavant. Cependant, l’eau de la rivière était tellement corrosive qu’elle absorbait le plomb des conduites d’eau usées, qui finissait dans l’eau potable des ménages. Des tests ont démontré que l’eau contenait tellement de plomb qu’elle pouvait être considérée comme un déchet toxique. Résultat : 12.000 personnes ont un taux de plomb trop élevé dans leur sang, il y a eu une dizaine de morts et de nombreux malades.

    Une pollution pareille n’est pas insurmontable. C’est le résultat d’un choix politique guidé par la maximisation des profits plutôt que par le souci d’offrir le meilleur service aux citoyens en investissant dans un approvisionnement en eau correct. Pendant plusieurs mois, les plaintes des habitants ont été ignorées. Lorsqu’on s’attaque aux ‘‘coûts’’ des services publics, ce sont les moins riches qui en pâtissent les premiers. Le réalisateur Michael Moore, originaire de Flint, a déclaré à juste titre que ceci n’était pas simplement une crise de l’eau, mais surtout une crise de la pauvreté et une crise raciale. Flint est en effet l’une des villes les plus pauvres des États-Unis, au quatrième taux de chômage le plus élevé du pays, et 53 % de ceux qui en souffrent son afro-américains.

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