Tag: Dublin

  • L’eurodéputé Paul Murphy et les autres activistes relâchés

    Les activistes de la Flottille vers Gaza avaient été interpellés dans les eaux internationales et détenus illégalement durant7 jours par l’Etat israélien

    De source officielle issue du bureau du Président de l’Union Européenne, il a été confirmé que Paul Murphy, le député européen du Socialist Party (CIO-Irlande) et les autres activistes emprisonnés par Israël la semaine dernière ont maintenant été relâchés et sont actuellement en route pour l’Irlande. Leurs téléphones et ordinateurs portables ont été confisqués par l’armée israélienne.

    Paul donnera une conférence de presse dès qu’il sera arrivé à Dublin, et expliquera les traitements dont il a été victime avec les autres activistes de la part de l’Etat israélien. Le traitement des activistes de la Flottille de la Liberté ne représentent qu’une partie, fort indicative, de la répression vicieuse et horrible qui frappe le peuple palestinien quotidiennement.

    Cette semaine, différentes actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs pays contre la détention des activistes, notamment devant l’ambassade israélienne à Bruxelles, comme cela a déjà été mentionné sur ce site. En Israël également, les militants du Mouvement de Lutte Socialiste (Tnua’t Maavak Sozialisti / Harakat Nidal Eshtaraki, CIO-Israël/Palestine) avaient mené le même une action devant le bâtiment du Ministère de la Sécurité à Tel Aviv.

    En Irlande, le député Joe Higgins était intervenu au Parlement afin de réclamer l’expulsion de l’ambassadeur israélien.

  • APPEL URGENT

    Demain se déroulera à 12h30 une action de solidarité avec les activistes de la Flottille de la Liberté vers Gaza, devant l’ambassade d’Israël, avenue de l’Observatoire 40, 1180 Uccle (00322/3735500)

    Le 4 novembre, le bateau Irlandais MV Saoirse et le canadien Tahrir ont été déviés vers Haïfa par l’armée Israélienne. Les activistes ont étés enfermés à la prison Giv’on. Parmi les prisonniers se trouve le député européen membre de la fraction du GUE, Paul Murphy, élu à Dublin pour le Socialist Party irlandais – le parti frère du Parti Socialiste de Lutte. Ces derniers jours, des actions ont pris place à Haifa et à Tel Aviv, mais aussi à l’ambassade d’Israël en Irlande. Visiblement, l’Etat d’Israël soutient que les activistes sont illégalement entrés en Israël, ces derniers disant qu’ils ont étés enlevés alors qu’ils se trouvaient dans les eaux internationales en direction de Gaza avec de l’aide humanitaire.   

    Lettres de protestation à envoyer à : MINISTRY OF DEFENCE PUBLIC RELATIONS DEPARTMENT– pniot@mod.gov.il et à l’ambassade d’Israël en Belgique – israelinfo@brussels.mfa.gov.il. Envoyez une copie à info@socialisme.be

  • Flottille de la Liberté vers Gaza : Libération immédiate de tous les détenus !

    Depuis le 4 novembre, l’eurodéputé du Socialist Party (CIO-Irlande) Paul Murphy est détenu par l’armée israélienne en compagnie d’autres activistes de Flottille de la Liberté. Cette troisième flottille internationale de solidarité composée du navire irlandais MV Saoirse (‘‘liberté’’ en gaélique) et du canadien The Tahrir (‘‘Libération’’ en arabe) tentait de se rendre à Gaza en solidarité avec les souffrances du peuple palestinien et pour délivrer de l’aide humanitaire.

    La marine israélienne a notamment déployé un canon à eau à grande puissance contre le Saoirse (voir la vidéo ci-dessous). Les militants ont par la suite été emmenés face aux autorités policières et chargées de l’immigration, sous l’inculpation du “crime” d’être entré en Israël “illégalement”. Mais en fait, ils ont littéralement été kidnappés dans les eaux internationales sur leur route pour Gaza.

    L’eurodéputé Paul Murphy a été capable de passer un appel téléphonique de trois minutes de la prison de Giv’on où il est détenu en Israël (appel d’ailleurs mis sur écoute par les autorités de la prison). Paul a ainsi pu donner un bref aperçu des traitements dont il a été victime avec ses codétenus : "Notre bateau a presque été coulé suite à la manière dont il a été approché et arraisonné par la marine israélienne. Les gens étaient menottés et privés de tous leurs effets personnels."

    "A la prison de Givon les autorités ont tenté de nous désorienter par des privations de sommeil, le retrait de nos montres et les horloges de la prison indiquant de fausses heures. On ne nous a donné aucun délai sur la durée où nous allons être gardés avant le procès d’expulsion. On nous a dénié le droit, prévu par le droit israélien, de contacter nos familles dans les 24h suivant notre arrestation."

    "Sur la base de l’action que nous avons menée notre condition s’est améliorée et nos livres et matériels d’écriture nous ont été rendus."

    "Nous allons rencontrer l’ambassadeur aujourd’hui et nous avons une aide consulaire. Nous demandons au gouvernement irlandais qu’il exige auprès des autorités israéliennes notre libération immédiate."

    "Nous restons déterminé et engagé dans notre mission qui a une fois de plus montré la nature criminel de l’Etat israélien dans son choix de bloquer l’accès à Gaza à ceux qui souhaitent apporter une aide pour atténuer la pauvreté et la souffrance que les populations sur place endurent."

    Protestations de solidarité en Israël

    Les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Israël font actuellement campagne pour la libération de Paul et des autres détenus, notamment avec des actions de protestations qui se sont déroulées à Tel-Aviv et à Haïfa. Ils prévoient d’autres actions, ce qui coïncide avec une grève générale de 4 heures dans le pays à l’appel d’Histadrut, la principale centrale syndicale du pays. Les camarades israéliens du CIO ont compris que Paul et les autres activistes devaient être emmenés devant un juge, sans toutefois avoir pu recevoir de plus amples informations. Selon la Loi israélienne, cela doit être fait dans les 72 heures suivant l’arrestation. Paul et les autres seront probablement déportés cette semaine.

    D’autre part, la campagne ‘‘Irish Ship to Gaza’’ a appelé à une manifestation à l’extérieur du Ministère des Affaires étrangères à Dublin.

    Le CIO appelle chaque lecteur à envoyer des lettres de protestations aux ambassades et consulats d’Israël revendiquant la libération immédiate de Paul Murphy et des autres activistes du Saoirse et du Tahrir, ainsi qu’à la prison de Giv’on, en envoyant des fax aux numéros suivants: +972 8 919 3261 et +972 8 919 3260.

    Nous vous demandons aussi demandons d’envoyer des e-mails de protestation à la fois à l’ambassade d’Israël à Bruxelles ainsi qu’aux bureaux du Ministère des Affaires étrangères en Israël aux adresses suivantes: amb-sec@brussels.mfa.gov.il, sar@mfa.gov.il, mankal@mfa.gov.il, pniot@mfa.gov.il

    Voici ci-dessous un exemple de mail à envoyer:

    Mr ambassador, Mr Minister,

    We strongly protest against the illegal detention of 21 activists from the Freedom Flotilla to Gaza. Amongst them is a member of the European Parlaiment, Paul Murphy.

    The Freedom Flotilla was heading to Gaza to deliver humanitarian goods such as medicines. The boats had no intention to enter Israel. The Israeli army has in reality hijacked the boats.

    We demand the immediate release of the activists and will step up protests against the repressive measures of the Israeli regime including the siege of Gaza.

  • Ecole d’été du CIO : Résistance croissante contre la politique antisociale en Irlande

    Lors de l’école d’été du CIO, les deux parlementaires du CIO en Irlande étaient présents, de même que Paul Murphy, député européen, lui aussi élu en Irlande. Ils ont pris part à plusieurs discussions. Lors de la discussion sur l’Europe, Clare Daly (élue au Parlement irlandais dans la circonscription de Dublin-Nord) a pris la parole au sujet de la résistance qui se développe dans son pays.

    Alors que le gouvernement irlandais va partout répéter que l’Irlande n’est pas la Grèce, beaucoup de gens se demandent pourquoi les irlandais ne réagissent pas comme les masses en Grèce. Ils se demandent pourquoi la résistance n’est pas encore plus grande contre cette politique unilatéralement favorable aux banquiers et aux spéculateurs.

    Mais aux élections, la population a voulu punir les dirigeants traditionnels, et le Fianna Faill a connu une descente aux enfers historique. Sur ces dernières 85 années, ce parti a participé au gouvernement durant 65 d’entre elles. Durant des années et des années, ce parti a été le plus grand parti d’Irlande, mais cela est maintenant totalement changé. Dans la capitale, à Dublin, le Fianna Fail a encore un siège, soit la moitié de ce que nous avons obtenu avec le Socialist Party, et un quart de ce qu’a obtenu l’ULA, United Left Alliance, l’alliance que nous avons initiée et qui a en tout remporté 5 sièges au Parlement, dont les deux nôtres. Cette chute du parti historique de l’élite dirigeante exprime la profonde volonté de changement qui vit parmi les couches larges de la population.

    Mais le nouveau gouvernement mène une politique exactement similaire à celle du précédent. Si l’on rassemble l’ancien gouvernement et l’actuel, on obtient 130 sièges sur 166 au Parlement. Il est donc clair que l’opposition à la politique antisociale n’est pas représentée à la mesure de ce qu’elle devrait. D’ailleurs, le nouveau gouvernement a directement perdu du soutien, dès que l’orientation de sa politique ne faisait plus aucun doute. Quant aux dirigeants syndicaux, ce n’est pas eux qui vont tenter de donner une expression au mécontentement populaire. Aux dernière élections, ils ont appelé à voter pour le Labour, le parti travailliste qui est maintenant au pouvoir, et ils sont restés pieds et poings liés à la logique parlementaire, ils n’ont rien organisé.

    Le fossé est gigantesque entre la volonté des masses de faire quelque chose et l’étape actuelle de construction d’une voie de sortie. Les masses refusent de payer pour la crise, mais ne voient pas bien comment concrétiser cette volonté. En Irlande, il y a actuellement un demi-million de chômeurs, et un quart de la population dispose à peine de 20 euros par semaine après avoir payé ses besoins de base. Malgré cette situation de crise, le nombre de millionnaires en Irlande a augmenté de 2000 personnes depuis le début de la crise: la polarisation des richesses est énorme. Entre les travailleurs très mal payés et les chômeurs, ceux qui vivent bien dans le pays constituent une minorité.

    Les partis qui constituent le gouvernement actuel avaient promis de diminuer le rythme des économies. Ils ont menti. Des coupes d’austérité supplémentaires arrivent maintenant dans la santé publique et dans l’enseignement. Contre cela, la résistance se développe, et il y a par exemple eu des milliers de manifestants contre la fermeture d’hôpitaux locaux. A titre d’exemple, le Premier ministre n’a pas pu aller regarder un match de football de l’équipe locale de son district électoral, les supporters de l’équipe adverse s’étant mobilisés pour exprimer leur mécontentement concernant la fermeture d’un hôpital dans leur quartier au cours du match.

    Le gouvernement n’a pas encore 100 jours, mais un de ses membres a déjà démissionné. C’est un gouvernement très instable. Ce n’est que le début, à l’automne, le gouvernement devra appliquer les mesures du FMI, faites de coupes sévères: impôts sur le logement, santé, éducation,… Il rencontrera la résistance des masses.

    Dans la période à venir, ce que l’ULA va pouvoir construire comme campagne sera un élément crucial. Il est nécessaire de développer une forte opposition de gauche sur le plan politique également. Le Sinn Fein, par exemple, a toujours été contre les coupes en paroles, mais n’a jamais rien fait pour organiser la résistance. Notre parti, le Socialist Party, est directement responsable de cette organisation, et nous l’avons déjà démontré, notamment lors de précédentes attaques dans l’enseignement spécialisé. Nous avons concrètement mobilisé avec les parents des patients et le personnel contre la réduction de budgets dans l’enseignement spécialisé. Beaucoup de parents ou de professeurs étaient véritablement en colère de voir le gouvernement s’en prendre ainsi aux plus faibles, mais ils ne savaient pas bien comment organiser ce mécontentement. Nous avons pris l’initiative de lancer une plate-forme et une manifestation avec eux, ainsi qu’avec d’autres parlementaires indépendants, et 1.000 personnes ont ainsi défilé au Parlement. Cela peut constituer une bonne base pour une large campagne sur ce thème.

    En septembre, de nouvelles actions suivront. Le gouvernement poursuivra ses attaques, et nous assurerons que l’hiver prochain sera un hiver de résistance.

  • Paul Murphy remplace Joe Higgins comme eurodéputé du Socialist Party

    Hier, lors d’une conférence de presse, il a été annoncé que celui qui remplacerait Joe au Parlement Européen serait Paul Murphy. Malgré son jeune âge (27 ans), Paul est déjà militant de longue date du Socialist Party. Quant à Joe, il siégera maintenant avec Clare Daly au Parlement Irlandais, où ces deux militants du Socialist Party ont récemment été élus, de même que trois autres camarades de la liste unitaire ULA (United Left Alliance).

    Paul Murphy

    ‘‘Remplacer Joe Higgins à l’Europe est un défi intimidant. J’ai suivi de très près le travail de pionnier qu’il a effectué en défendant une opposition réellement socialiste au Parlement Européen tout autant que l’aide vitale qu’il a donné à différentes campagnes en Irlande et à travers l’Europe.

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    Joe Higgins à propos de Paul Murphy

    “Je suis très heureux de voir Paul Murphy prendre le siège d’eurodéputé pour Dublin au nom du Socialist Party et de la United Left Alliance. Paul va continuer à représenter le programme politique et l’alternative socialiste que le Socialist Party a défendus devant le peuple de Dublin lors des élections européennes de 2009. Grâce à son expérience acquise lors de différentes campagnes ainsi qu’en travaillant avec moi au Parlement Européen, je suis certain qu’il sera tout à fait capable de défendre une réelle opposition au consensus néolibéral qui règne au Parlement européen. Il travaillera en collaboration étroite avec moi-même ainsi qu’avec le Socialist Party et la United Left Alliance afin de donner une réelle représentation politique aux travailleurs et aux jeunes tout en les aidant à organiser des campagnes de masse pour contrer les attaques à venir du gouvernement Fine Gael / Labour.”

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    ‘‘Toutefois, pour moi, il s’agit de la suite et de l’extension des campagne et de l’activisme qui ont été miens depuis dix ans. Sur ce laps de temps, j’ai eu l’honneur de lutter aux côtés des travailleurs – en tant qu’organisateur de campagnes et militant – contre la bin tax (une taxe sur les sacs poubelles), en construisant deux campagnes majeures contre les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur, en organisant la grève de travailleurs turcs de Gama en Irlande (qui recevaient des salaires de misère), en militant contre la mainmise de Shell sur notre pétrole et notre gaz et contre la construction d’une raffinerie en mer à la sécurité plus qu’incertaine près de Rossport, etc. En plus de cela, j’ai gagné une grande expérience en travaillant auprès de Joe au Parlement Européen en tant qu’attaché parlementaire ces deux dernières années.

    ‘‘Je vais m’efforcer de poursuivre le travail que Joe a entamé contre la politique de droite de l’Union Européenne, contre le consensus néolibéral qui règne au Parlement Européen et contre Mr. Barosso et les diktats de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International qui s’en prennent aux travailleurs d’Irlande pour leur faire payer la crise des spéculateurs et des banquiers.

    ‘‘Même si cela a très peu été relayé dans les médias en Irlande, Joe a régulièrement fait des interventions dans la Commission du commerce international du Parlement Européen. Je vais poursuivre ce travail en exposant comme il l’a fait la nature prédatrice de la politique commerciale de l’Union Européenne, faite d’exploitation des gens des pays sous-développés au bénéfice des multinationales européennes.

    ‘‘Cependant, la tâche ne sera pas seulement d’assister à des réunions à Bruxelles ou Strasbourg. Je vais utiliser cette position pour aider au développement de campagnes en Irlande pour construire l’opposition aux attaques prévues par le gouvernement Fine Gael / Labour.

    ”Le thème le plus critique à l’heure actuelle pour les jeunes et les travailleurs est le chômage et l’immigration forcée. A Dublin, nous avons le plus haut taux de chômage chez les jeunes en Europe : 24,2%. Des dizaines de milliers de jeunes sont forcés d’émigrer ailleurs pour rechercher du travail. Il nous faut une campagne de grande ampleur pour des investissements publics afin de créer de l’emploi et reployer l’économie. J’utiliserai ma position pour assister les chômeurs, les travailleurs et les jeunes dans le développement d’une telle campagne.

    ”Je travaillerai bien entendu en étroite collaboration avec les deux députés irlandais du Socialist Party ainsi qu’avec les trios autres élus de la United Lef Alliance. Et évidemment, comme tous les représentants du Socialist Party public, je ne vais garder comme salaire que le salaire moyen d’un travailleur, le reste de mon salaire de député européen sera donné à différents groupes de travailleurs, à différentes campagnes et à la lutte pour un changement socialiste de société.

  • 8 mars Journée Internationale des Femmes: Petit état des lieux international

    Voici différents témoignages et explications de la situation des femmes au Venezuela, en Irlande, à Hong Kong, en Chine, en Inde, en Suède, en Grande-Bretagne, en Italie et en Egypte, recueillis par socialistworld.net, le site internet du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    Chine: Les jeunes femmes se battent pour une meilleure vie

    Chinaworker.org

    En Chine, les jeunes femmes constituent la majorité des travailleurs dans l’industrie de la transformation et dans l’assemblage destiné à l’exportation. Dans beaucoup d’usines, elles représentent 80% du personnel. Il n’est dès lors pas surprenant de voir qu’elles ont joué un rôle clé dans plus de 40 grèves qui se sont développées dans l’industrie de l’exportation ces dernières années, des grèves pour de meilleurs salaires et pour des syndicats de base en contrepoids aux syndicats d’entreprise qui sont les seules organisations légales des travailleurs en Chine.

    Les jeunes femmes, encore plus que les hommes, quittent la campagne et rejoignent les forces de travail immigrées parce que la pauvreté et la routine abêtissante de la vie à la campagne les touchent plus spécialement et très durement. Souvent, elles sont retirées des écoles pour travailler dans la ferme de leurs parents, ou alors sont-elles poussées à trouver du travail comme immigrée, souvent à partir de l’âge de 14 ans déjà. Dans quelques régions campagnardes, 40% des jeunes quittent l’école avant d’obtenir un diplôme, contre un degré national de 5%. Les filles font généralement les deux tiers des jeunes qui quittent l’école trop tôt.

    Cela est reflété dans le taux d’analphabétisme en Chine, où 70% des 85 millions d’analphabètes sont des femmes. Malgré le fait qu’il est devenu interdit de demander des frais de scolarité dans l’enseignement primaire en 2005, cela reste une réalité dans beaucoup de régions rurales parce que les gouvernements locaux sont en faillite ou ont dépensés tous les moyens dans des projets d’infrastructure qui stimulent les données économique et qui sont de bonnes opportunités de pots-de-vin pour les bureaucrates. Beaucoup de familles des campagnes ne savent pas se permettre de payer le coût de l’enseignement et considèrent que l’enseignement est moins important pour une fille, ce qui est dû à la pression économique et au manque de moyens pour les pensions et les soins des personnes âgées.

    Les femmes sont sensées se marier et prendre des parents de leur mari, mais pas de leurs propres parents, ce qui explique aussi pourquoi il y a tant d’avortement sélectifs selon le genre du nouveau né à venir, malgré le fait que cela est interdit, avec en conséquence un déséquilibre de genre : pour 100 filles nées en Chine, il y a 119 garçons. Ce déséquilibre croissant signifie que la prostitution imposée et la traite des êtres humains connaissent une développent illimité dans quelques régions du pays. Selon un rapport récent, la Chine a aussi le taux de suicide le plus élevé au monde parmi les femmes – 25% plus haut que chez les hommes. A nouveau, il s’agit surtout de femmes des campagnes. «La moitié des suicides se produisent chez les femmes des régions rurales, qui boivent généralement des pesticides pour en finir avec leur vie», écrit le China Daily. La pauvreté, la pression financière et les mariages malheureux, forcés ou violents sont les causes les plus importantes.

    Hong Kong : Les femmes se battent contre la discrimination et l’injustice sociale

    Socialist Action, CIO Hong Kong

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    Irlande

    L’Irlande du Sud reflète l’énorme changement en attitudes sociales qui a trouvé place ces dernières années. Une recherche comportementale du « Irish Times », faite en octobre 2010, est parvenue aux constats suivant:

    • 60% des -45-ans aideraient une copine à obtenir un avortement
    • Plus de 60% pense que les mariages homosexuels doivent être permis
    • Presque la moitié pense que les couples homosexuels doivent pouvoir adopter des enfants

    Asie

    Les travailleuses dans le textile en Asie subissent des conditions de travail et de vie qui font penser à l’esclavagisme. Forcées de travailler plus de 10 heures par jour, sept jours par semaine, dans des usines sans sécurité, où les harcèlements sexuels sont monnaie courante. Elles sont souvent logées dans des logements surpeuplés. Mais des centaines et des centaines de milliers de jeunes femmes sont entrées en grève pour un salaire viable. Le mouvement a été provoqué par les prix croissants de nourriture et des produits de base. Elles sont restées debout devant le gaz lacrymogène, devant les matraques électriques, devant les canons à eau et d’autres armes d’assaut. Des milliers ont été arrêtées et des centaines ont été blessées, surtout au Bangladesh où la répression était la plus brutale. Cependant, elles ne se sont pas laissé intimidées et elles ont obtenu quelques concessions. La lutte est loin d’être finie et elle est une inspiration pour les travailleuses partout dans le monde.

    Egypte

    En Egypte des milliers de travailleuses sont entrées en grève pour leurs droits et pour la fin du régime. Le 10 février, le personnel, principalement féminin, du Centre de Recherche de la Santé des Animaux Egyptien a fait une manifestation devant la porte de leur centre, où ils demandaient la démission immédiate du directeur:

    “Elle est totalement corrompue”, disait un docteur. ”Elle utilise l’argent prévu pour l’étude et la prévention de la grippe aviaire pour construire des villas personnelles au Caire et en Alexandria”

    “La seule raison pour laquelle elle a cette position est que son frère travaille au bureau du Ministre de la Santé”, disait une autre. D’autres participants à la grève parlaient de mauvaises conditions de travail et du népotisme comme raisons pour leur protestation. A peu près 45 des 150 travailleurs ont commencé à chanter quand le directeur est arrivé en voiture, pour tout de suite repartir quand elle a vu les protestations, après quoi des cris de joie ont résonné.

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    Les femmes, et surtout les femmes de la classe ouvrière, ont beaucoup de raisons de se fâcher sur la manière dont la société est aujourd’hui gérée. Les femmes sont traitées comme des travailleurs de second rang, leurs salaires ont stagné durant les 10 dernières années parce que le patronat a utilisé la crise économique pour garder les salaires au plus bas. Pour les travailleuses et travailleurs, la crise a conduit à une augmentation sensible du temps de travail. Cela touche spécifiquement très durement les femmes, qui ont moins de temps et plus de stress pour être présentes pour leurs enfants. Beaucoup de femmes n’ont pas d’autre choix que d’accepter des boulots précaires ou dans l’économie informelle – leur nombre a doublé ces cinq dernières années.

    Le revenu médian des employées était de 8.500 HK$ en 2009, soit à peu près 30% de moins que pour les hommes. Il est d’usage dans les entreprises de moins payer les femmes pour des emplois identiques. C’est surtout le cas dans le secteur de la restauration.

    Ce n’est donc pas étonnant que le nombre de femmes qui vivent sous le seuil de pauvreté a augmenté entre 1996 et 2008 de 485.000 à 635.000 personnes. Hong Kong a le fossé entre riches et pauvres le plus extrême de toutes les économies développées, et la pauvreté augmente plus vite parmi les femmes. Les femmes sont les plus grandes perdantes de la politique pro-riche et anti-providence de Donald Tsang (chef de l’exécutif de l’administration de Hong Kong) et de ses partisans.

    La discrimination contre les femmes mariées sur le marché du travail a même encore empiré depuis la crise économique. Chaque année, la moitié des 300 plaintes qui entrent à la Commission pour l’Egalité concernant des discriminations sur base du sexe est liée à la question de la grossesse. La discrimination est souvent cachée, comme de faire travailler une femme enceinte sans air conditionné ou en utilisant des autres formes de pression et d’harcèlement.

    En 2010, une importante percée a eu lieu avec la première législation autour d’un salaire minimum à Hong Kong. Cela s’est produit après plus de dix ans de retards, avec une énorme pression sur le gouvernement et le patronat. Mais il faut beaucoup plus que ça. Le niveau du salaire minimum, 28 HK$ par heure, est toujours trop bas. Et la nouvelle loi discrimine aussi les immigrés, les personnes handicapées et les étudiants. Les patrons cherchent aussi des manières de limiter la loi et de couper dans leurs frais – en embauchant plus de travailleurs à temps partiel et en forçant les travailleurs à devenir des pseudo-indépendants.

    Les syndicats à Hong Kong doivent étayer leurs paroles sur de meilleurs salaires et une diminution du temps de travail avec des actions et avec une volonté de réellement passer à la lutte. Nous voulons un salaire minimum juste et totalement inclusif, ainsi que le droit à des négociations salariales collectives pour tous les travailleurs. Cela est lié à la nécessité de transformer les syndicats en organisations de lutte, contrôlées par leurs membres, avec des sections démocratiques au niveau du lieu de travail et avec des dirigeants qui vivent au salaire moyen d’un travailleur qualifié.

    Venezuela : Réformes sous attaque

    Denise Dudley, Socialismo Revolucionario, (CIT/CIO Venezuela)

    Lors des premières années de la Révolution Bolivarienne, des pas en avant importants ont été faits pour les ouvrières, entre autres avec la fondation d’un Ministère pour les Femmes et de différents programmes d’éducation et de santé (Missions) qui avaient pour but de tirer les femmes hors de la pauvreté et de la dépendance financière. Malheureusement, nous avons vu que ces réformes ont de plus en plus été réduites ces dernières années, partiellement en résultat de la récession de deux ans qui a conduit à des coupes budgétaires (jusqu’à 50% en moins des moyens de beaucoup de Missions).

    Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a parlé de son gouvernement comme étant “féministe”. Cependant, le Conseil National (le Parlement) récemment élu a aboli la «Commission Femmes» mise sur pied pour combattre le sexisme et le «machismo» qui restent dominant dans la société vénézuélienne d’aujourd’hui. En plus, l’avortement reste illégal, avec un grand impact sur la vie et le bien-être de centaines de milliers de femmes.

    Il y a au Venezuela de grands obstacles pour s’organiser autour de ces questions, notamment l’extrême polarisation politique entre les défenseurs et les adversaires de Chavez. Une des conséquences est que beaucoup de gens à gauche doutent ou refusent de participer à une campagne qui pourrait être vue comme une campagne «contre» le gouvernement et faisant partie de l’aile droite organisée.

    A cette Journée Internationale des Femmes, une Conférence Internationale des Femmes est toutefois organisée à Caracas, ce qui offre un forum et une opportunité de discuter de ces questions et où on espère qu’un plan d’action va être proposé pour mener la lutte pour les droits des femmes.

    Suède : Un nouveau réseau lutte contre la politique de droite

    Elin Gauffin, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Pour le 8 mars de cette année, un nouveau réseau a été mis sur pied en Suède sous le nom “Luttes des Femmes contre la Droite”. La première de ses tâches est l’organisation d’une manifestation à Stockholm pour la Journée Internationale des Femmes.

    Les slogans centraux de la manifestation sont: “Non aux privatisations” ; ”Abolition du RUT” (une réduction d’impôts pour les gens qui emploient du personnel domestique) ; ”Des emplois stables et sûrs” ; ”Pour la providence générale” ; ”Pas de profits sur les corps des femme” ; ”Arrêtez le sexisme” ; ”Solidarité internationale des femmes et justice globale”.

    Après plus de quatre années d’un gouvernement de droite en Suède, l’égalité a été attaquée sur beaucoup de terrains. Les diminutions d’impôts ont fait augmenter le fossé entre le revenu des femmes et celui des hommes à 1.000 Kroon par mois (100 euros). Le fossé entre hommes et femmes au niveau de l’emploi est le plus grand en 20 années, avec 230.000 plus d’hommes que de femmes ayant un emploi – un mauvais rapport pour un gouvernement qui affirme que l’emploi est sa priorité.

    Un emploi pour chacun, la providence générale et un secteur public efficace sont la base nécessaire pour parvenir à une véritable égalité, comme lorsque de bons moyens existaient en Suède pour les soins de santé, les soins aux personnes âgées et aux enfants, en résultat des luttes des femmes et des travailleurs. Aujourd’hui, tout le monde est sensé résoudre de plus en plus de problèmes sur base individuelle.

    Presque 100.000 habitants du district de Stockholm ont obtenu l’an dernier une diminution d’impôts pour employer du personnel domestique. Cela a fait augmenter la division de classe parmi les femmes. Celles qui peuvent se permettre d’employer quelqu’un pour nettoyer leur maison obtiennent une diminution d’impôts alors que ce genre d’emploi est souvent très précaire et le plus souvent très mal payé. Au lieu de ça, il faudrait libérer plus de moyens publics pour l’élargissement des soins aux enfants et aux personnes âgées pour ceux qui en ont besoin.

    Sanna Tefke, secrétaire jeune de Kommunal (syndicat des travailleurs communaux) Section 26, est membre de Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) et l’une des initiatrices de la manifestation du 8 mars. Elle déclare: ”La privatisation des soins de santé à Stockholm a été si loin que dans beaucoup de districts, il n’y a plus de soins publiquement financés. Des millions de Kroon de l’argent des contribuables va vers les profits et les dividendes des propriétaires privés.”

    “L’initiative “Lutte des Femmes contre la Droite” était nécessaire pour en quelque sorte armer le 8 mars. Nous devons reconstruire un mouvement combatif qui puisse donner une réponse à la contre-révolution qui est menée aujourd’hui. Nous ressentons que les initiatives déjà existantes autour du 8 mars sont trop vagues et trop douces.”

    Une autre question reprise est celle de la violence masculine contre les femmes. Maria Rashidi, de l’ ”Association pour les Droits des Femmes”, nous raconte : ”Chaque jour, je rencontre une femme qui a été abusée par son mari. Les victimes de violence masculine ne sont souvent pas traitées de façon sérieuse par la police et les services sociaux. Les femmes dans une procédure d’asile sont touchées le plus fortement. Beaucoup doivent déménager tous les mois et sont exploitées comme des forces de travail bon marché. Les femmes travaillent par exemple dans des restaurants où elles font la vaisselle pour 20 SEK (2 euros) par heure et elles doivent y rester la nuit.”

    “Je reçois deux ou trois coups de téléphone par semaine de femmes qui ont été abusées comme ”nouvelle mariée par la poste”. Il faudrait avoir un accueil spécifique pour ces femmes. Le 8 mars, il est important de constater le progrès que les femmes ont obtenu, mais aussi de rappeler que, par la lutte, nous pouvons obtenir beaucoup plus.”

    Irlande : La lutte des travailleuses de Laura Ashley en inspire d’autres

    Dans le nord et dans le sud de l’Irlande, des assainissements tels que personne n’en a vu se produisent dans le secteur public, de même que des attaques contre les salaires – y compris une diminution du salaire minimum dans le sud avec 1 euro – touchent très durement les travailleuses et les femmes qui dépendent des services publics. Dans ce cadre, les travailleuses de Laura Ashley sont un exemple édifiant de femmes qui partent en contre-offensive.

    Déléguée et gréviste de Laura Ashley, Laura Waters, écrit sur ses expériences:

    “Avec 15 de mes collègues, surtout des femmes, j’ai été en grève un peu plus de trois mois. J’ai travaillé plus de huit années dans le fleuron de Laura Ashley à Grafton Street, à Dublin. En octobre, l’an dernier, nous avons appris que notre magasin allait fermer après une offre de bail de Disney Group.

    “Deux semaines avant la fermeture, nous avons tous reçu la promesse que nos emplois étaient en sécurité et que nous allions être mutées vers un nouveau magasin. Mais cela ne s’est pas produit, pas même quand Laura Ashley a été mise sous pression pour faire muter du personnel vers d’autres magasins ; la direction n’offrait que six emplois pour 22 travailleurs. La plupart d’entre nous travaillaient à temps plein, mais la meilleure nouvelle offre était un contrat de 16 heures au salaire très bas. Il n’y avait pas d’offre d’emploi semblable aux nôtres et Laura Ashley avait en plus le culot de nous offrir ces nouveaux emplois à condition de toutes passer à nouveau la procédure d’embauche.

    ”Les 22 travailleurs ont donc été confrontés à un licenciement imposé, où Laura Ashley ne voulait pas payer les primes de licenciement légalement prévues, dont il récupère pourtant 60% du gouvernement irlandais. Et cela malgré le fait que Laura Ashley est sur le point d’annoncer pour l’année passée des profits qui dépassent les 21 millions d’euros! Nous pensons aussi qu’il a obtenu une somme d’à peu près 90.000 euros pour la vente de notre magasin à Disney.

    “Pour nous, il ne restait pas d’autre option que les actions de grève afin d’éviter qu’une entreprise rapace et rentable comme Laura Ashley ne marche sur nous tous. Nous avions le sentiment qu’on devait se battre, pas seulement pour nous, mais pour tous les travailleurs qui étaient traités de cette façon.

    “Pendant notre grève de 15 semaines, il est devenu clair que la direction syndicale n’était pas représentative pour de simples travailleurs comme nous. Elle a échoué à chaque opportunité de conduire notre lutte vers une solution, alors que leur manque d’action n’avait pour effet que de tirer en longueur le conflit. La direction syndicale est totalement détachée de la lutte réelle à laquelle sont confrontés ses membres sur le terrain. Ainsi, notre indemnité de grève est de 40 euros par semaine. Je défie chaque fonctionnaire syndical de vivre avec 40 euros par semaine! Cela ne couvre qu’à peine les coûts de déplacement pour aller et revenir du piquet, ne parlons pas de l’hypothèque ou des factures des grévistes.

    “Par mon implication dans cette lutte, je me suis plus largement rendu compte de la crise, pas seulement dans le mouvement syndical, mais dans notre gouvernement et notre société en général. Tel que les choses sont pour l’instant, les simples travailleurs ne sont pas représentés par notre gouvernement, ce qui est tout de suite clarifié par leur volonté d’imposer des mesures d’austérité qui déciment les vies des simples travailleurs. Alors que les banquiers et les spéculateurs qui ont causé cette récession ont été sauvés avec des sommes massives, les simples travailleurs restent en plan, avec une lutte à mener contre l’austérité.

    “Pourquoi est-ce que nous devons continuer à payer pour la crise économique? Pourquoi les simples travailleurs doivent-ils supporter les horribles conséquences de l’austérité ? Pourquoi devons nous supporter les charges des fautes de l’élite riche ? Nous ne devons pas faire ça et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé de rejoindre le Socialist Party (CIO-Irlande). Je crois qu’il y a une alternative réelle et viable contre le système actuel. Je crois à une économie planifiée en fonction des intérêts des travailleurs, en opposition à la pauvreté et à l’inégalité créées par le capitalisme. Nous, la classe ouvrière, sommes la majorité et si nous luttons ensemble, nous pouvons vraiment faire la différence et devenir une force qui sait vraiment changer fondamentalement la société dans laquelle nous vivons.”

    Grande-Bretagne : Les femmes condamnées

    Jane James, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    L’impact des assainissements du gouvernement des Conservateurs et des Libéraux Démocrates (Con-Dem) sur les femmes va être horrible. Tous les groupes d’âge vont être touchés, des jeunes femmes – qui n’auront plus accès à l’aide prévue spécialement pour elles, comme au sujet de la contraception, et des droits pour les grossesses des teenagers – jusqu’aux femmes qui ont la perspective de la pension juste devant elles. Des refuges pour femmes abusées vont fermer, ce qui va rendre encore plus difficile pour les femmes de quitter des compagnons violents.

    Maintenant, déjà 11 milliard de livres ont été retiré du budget des allocations sociales, ce dont les femmes seront les plus grandes victimes. Le gel des allocations familiales et les coupes dans les primes pour les femmes enceintes vont ensemble coûter 2,4 milliards euros. Les familles avec les revenus les plus bas et avec des nouveau nés vont perdre 1.293 livres par an une fois ces mesures totalement appliquées.

    Les femmes constituent les trois quarts du personnel dans le secteur public en Grande-Bretagne, ce qui fait que la perte d’emploi va avoir un effet important sur elles. Malgré la haute représentation syndicale dans le secteur public, il y a peu de signes de lutte dans la plupart des cas. Les travailleuses, ensemble avec les militants syndicaux masculins, vont devoir revendiquer de l’action de leurs dirigeants.

    L’an dernier, c’était le 40e anniversaire de la Loi sur le Salaire Egal en Grande-Bretagne, ce qui a été obtenu par la lute. Cette année, les femmes vont devoir se battre pour sauver leurs emplois.

    Beaucoup de femmes plus âgées que 50 ans sont furieuses de l’augmentation de l’âge de départ en pension dans le secteur public: beaucoup d’entre elles vont devoir travailler au moins un an en plus. Beaucoup de ces femmes sont seules et n’ont pas de pension privée sur laquelle retomber. Cela vient en plus des attaques contre les pensions professionnelles, ce qui peut constituer l’occasion d’une lutte unifiée dans le secteur public.

    Cette année, beaucoup d’organisations féministes mettent en avant la victoire de la lutte pour le droit de vote. Nous soutenons aussi cette victoire, mais le Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles va surtout mettre l’accent sur la nécessité pour les femmes de rejoindre la lutte contre les assainissements avec leurs syndicats et les comités anti-austérité qui sont mis sur pied partout dans le pays.

    Succès pour la campagne “Stop the Strip”

    Une campagne "Stop the Strip" à New Cross, au sud de Londres, a été mise sur pied par des gens du quartier et des membres du Socialist Party et a réussi à obtenir la fermeture d’un bar lap-dance dans le café White Hart.

    Tania Eadie, une des organisatrices, explique l’importance de cette campagne:

    “Nous avons obtenu notre objectif de faire fermer un bar lap-dance, mais il y en a au moins 300 dans le Royaume Uni. Les femmes qui travaillent dans ces bars ne le font pas parce que c’est ”chouette”. Les raisons peuvent être complexes, mais pour beaucoup c’est bien simple : elles ont besoin d’argent.

    “Il ne s’agit, pour plein de gens, pas du choix entre une vacance à l’intérieur ou à l’extérieur du pays; c’est le choix terrible entre la nourriture pour la semaine ou la facture de chauffage. Des lieux comme White Hart semblent offrir la promesse d’argent facile et rapide. En réalité ils offrent ”l’opportunité” de se faire humilier et d’être traité comme un objet sexuel. Ils offrent aussi la chance de travailler dans un environnement violent et dangereux. Il existe aussi de tels lieux, où on attend des femmes qui y travaillent qu’elles aient des relations sexuelles avec les clients.

    “Ces bars augmentent aussi le risque de violence dans un quartier. Quand nous avons eu notre manifestation de 100 personnes, plusieurs femmes nous ont raconté que la présence du lap dance bar dans le quartier leur faisait se sentir en insécurité. Ce n’est pas étonnant dans un quartier qui a le sixième plus haut taux de viols à Londres.

    “Après la manifestation de protestation, un homme qui venait du bar est venait chez nous pour nous expliquer qu’il ne s’agissait que d’un peu de fun. Le lap dance est ”normalisé”. Mais ce n’est pas normal. Ces bars traitent les femmes comme des objets, des choses à regarder. Personne de nous ne devrait accepter cela.

    “Nous avons pu faire fermer le lap dance bar du White Hart-café, mais il y a encore beaucoup de lieux similaires. Les socialistes doivent mener campagne pour les fermer, expliquer pourquoi les femmes y travaillent et mener la lutte pour de bons emplois et de véritable chances pour chacun.”

    Inde : La lutte d’une femme contre l’oppression – Irom Sharmila

    Socialist Alternative, CIO-Inde

    La lutte pour l’émancipation des femmes du sexisme et pour l’égalité sociale, politique et économique continue dans différents mouvements de lutte en Inde. Mais à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, il faut mettre en avant la lutte exceptionnelle d’une femme contre l’Etat indien brutal et son pouvoir draconien. Avec sa lutte déterminée, elle a lancé un défi au pouvoir de l’armée indienne à elle seule.

    Irom Sharmila, une jeune femme Manipuri, se prive de nourriture depuis novembre 2000 en protestation du meurtre d’innocents par les services de sécurité sensé les protéger. Elle s’oppose aux Pouvoirs Spéciaux pour l’armée, une loi introduite pour opprimer la révolte. Sous cette loi, les agents de sécurité peuvent tirer sur n’importe qui ou les arrêter, faire des perquisitions, etc., sur base du seul soupçon de faire partie de la révolte. Souvent, ils prennent des simples personnes comme cible, où utilisent leurs pouvoirs spéciaux. Les journaux font rapport d’innombrables incidents. Des organisations des droits de l’homme ont enregistré des centaines de cas de meurtre, d’arrestation, de viol ou de torture de personnes innocentes.

    A Manipur, les gens vivent dans la peur. De l’un côté, ils ont peur des rebelles, de l’autre côté, des troupes de sécurité. Un cycle de violence a été mis en route par ces deux camps. Les gens se trouvent dans la ligne de feu entre les deux, et ont perdu dans cette belle région tout semblant de vie normale. Loin d’être une mesure effective contre la révolte, la loi sur les Pouvoirs Spéciaux renforce la révolte.

    En novembre 2000, dix personnes innocentes ont été tuées par les troupes de sécurité au Malom, un village près d’Imphal. Irom Sharmila, fille d’une famille d’Imphal, ne pouvait plus accepter cette situation. En réponse à cette tragédie, elle est entrée en jeûne en revendiquant l’abolition de la loi sur les Pouvoirs Spéciaux au Manipur. Elle a refusé de manger jusqu’à ce que cette loi soit abolie. Plus tard le même mois, elle a été arrêtée par le gouvernement, qui lui a imposé de la nourriture forcée. Dès lors, elle a été plusieurs fois libérée et à nouveau arrêtée. Depuis plus de huit ans déjà, elle insiste sur sa revendication et refuse de manger. La plupart de ces années, elle les a passées toute seule dans la prison d’Imphal.

    Alors que nous sommes inspirés par l’énorme courage et la détermination d’Irom Shamila, nous aspirons, avec Alternative Socialiste (CIO-Inde), à construire des organisations et des mouvements qui se basent sur la puissante classe ouvrière indienne. Cette classe va, suivant dans les pas des mouvements de masse dans le Moyen-Orient aujourd’hui, être capable de ne non seulement virer la loi sur les Pouvoirs Spéciaux et l’oppression militaire, mais aussi de faire disparaître tout ce système capitaliste pourri et corrompu et la grande propriété terrienne en Inde. Les femmes devront jouer un rôle vital dans ce mouvement ; sans elles, ce mouvement ne sera jamais capable de gagner.

    Italie : Un million de personnes manifestent contre le sexisme

    Christine Thomas, Controcorrente (CIO-Italie)

    Le 13 février un million de femmes (et d’hommes) ont manifesté dans 230 villes et communes en Italie. C’était une protestation spontanée provoquée par les accusations contre le président Italien Silvio Berlusconi selon lesquelles il aurait entre autres payé pour des relations sexuelles avec une prostituée mineure. Mais il s’agissait de bien plus que ça. C’était une protestation contre la façon dont son propre comportement personnel et son contrôle (direct ou indirect) sur toutes les chaînes de télévision (sauf une) et son empire médiatique dressent un portrait des femmes comme des objets sexuels qui sont là pour être guignées et contrôlées par les hommes.

    Une culture sexiste est créée, dans laquelle quelques jeunes filles pensent maintenant que leur corps est leur seule qualité à valoir quelque chose, et que c’est le seul chemin vers la réussite dans la vie. Dans ce pays, le Ministre pour l’Egalité des Chances est une ancienne modèle topless ! C’est le pays qui se trouve sur la 74 e place (sur 134) dans le classement de fossé de genre (33 places en-dessous de Kazakhstan !).

    Des dizaines de milliers de femmes qui étaient descendues dans la rue disaient qu’il fallait un changement. «Si pas maintenant, quand alors?», était le slogan central de la protestation. Pour beaucoup, ce slogan se référait aussi à la démission de Berlusconi. ”Je suis ici parce que je connais ce que cela signifie de se faire molester par un homme qui pourrait être ton grand-père”, disait une des manifestantes. ”Je suis enceinte”, disait une infirmière, ”mais je ne sais pas le dire au boulot parce que je le perdrai alors.”

    Des membres du CIO distribuaient un tract à ces manifestations avec le titre: “Nous ne sommes pas des marchandises; capitalisme = profits = inégalité”. Les protestations ont rassemblés des femmes de plusieurs classes sociales et de différents milieux, mais nous avons expliqué comment le sexisme et la dépréciation des femmes de Berlusconi sont une expression logique (même extrême) d’un système où les profits sont la chose la plus importante et où tout a son prix, un système basé sur l’inégalité de richesse et l’inégalité de genre. Seule une lutte anticapitaliste impliquant des femmes et des hommes peut poser la base pour la fin du sexisme et peut conduire à une véritable égalité permanente entre femmes et hommes.

  • Socialisme 2011: Le programme complet

    Samedi 12 mars

    Meeting d’ouverture (11.00 – 12.00) – “Journée Internationale des Femmes: la lutte contre le capitalisme est plus nécessaire que jamais”

    Il y a plus de 100 ans que les travailleuses ont commencé à organiser une journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et pour le socialisme. Aujourd’hui, de plus en plus d’acquis sont sous pressions: les emplois pour les femmes sont systématiquement moins des emplois à part entière, leurs salaires sont en moyenne plus bas, la flexibilité sur le marché de l’emploi ne tient pas compte des enfants,… Et dans ce contexte de faible position économique, le sexisme et l’objétisation des femmes est devenue un phénomène de plus en plus commun. Leila Messaoudi (Gauche Révolutionnaire, France), Christine Thomas (Contro Corrente, Italie, auteur du livre “It doesn’t have to be like this”) et Tanja Niemeier (collaboratrice de la fraction GUE – Gauches Unitaire Européenne au Parlement européen) aborderont les leçons du passé pour la lutte des travailleuses d’aujourd’hui.

    2 sessions de discussion (13.00 – 15.00)

    • 20 années de Blokbuster: Comment combattre l’extrême-droite? avec Barbara Veger (Jongeren tegen Racisme, Pays-Bas) sur le phénomène la “droite folle” aux Pays-Bas, Petr Jindra (Socialistická Alternativa Budoucnost, Tchéquie) sur la croissance et le caractère de l’extrême-droite en Europe de l’Est, Antoine T. (Jeunes Anti-Fascistes, Charleroi) et Geert Cool (Blokbuster)
    • Révolution en Tunisie, Égypte, Yémen,… avec entre autres Chahid Gashir, correspondant du CIO en Tunisie pendant la révolte.

    8 commissions (15.30 – 18.00)

    • Révolte au Wisconsin (USA) contre les assainissements et les attaques anti-syndicales. Avec Katie Quarles, membre de Socialist Alternative (CIO-USA) au Wisconsin
    • Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir, avec Alex Lecocq (Gauche Révolutionnaire, France), Paul Callanan (Youth Fight for Jobs and Education, Angleterre), Matthias Vanderhoogstraten (Étudiants de Gauche Actifs)
    • Changements climatiques, désastres naturels et socialisme
    • Tamil Solidarity (campagne internationale contre l’oppression des Tamouls au Sri Lanka)
    • Il faut un parti unifié et combatif pour la classe ouvrière, avec des orateurs du Front des Gauches, entre autres Pierre Eyben (porte-parole du Parti Communiste, Liège)
    • Les expériences et les leçons des grèves générales en Belgique, avec Gustave Dache
    • Congo: 50 ans après l’indépendance et après l’assassinat de Lumumba
    • Marxisme et question nationale

    Meeting du soir (19.00 – 20.30) – L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Avec Jacques Chastaing (France) du NPA Mulhouse (militant depuis déjà longtemps, entre autres durant la lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années 1970), sur le mouvement contre la réforme des retraites de Sarkozy – Paul Callanan (Grande-Bretagne) de Youth Fight for Jobs and Education, sur la lutte contre les plans d’austérité de la coalition ConDem – Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, à propos de la crise des dettes qui a brisé la coalition au pouvoir en Irlande. La gauche radicale en Irlande a uni les forces dans l’United Left Alliance qui, selon les sondage, peut obtenir trois à quatre sièges aux élections parlementaires du 25 février- Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable du travail syndical.

    Dimanche 13 mars

    Meeting du matin 10.30 – 12.00 – Perspectives pour la lutte en Belgique et quelle attitude adopter envers la question communautaire.

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire témoignent de leur attitude. Avec Levi Sollie (délégué à Bayer, Centrale Générale de la FGTB). Karim Brikci (délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où le personnel comme les patients sont des néerlandophones, des francophones ou ont une autre langue maternelle), Yves Capelle (délégué SETCA à Steria Benelux et membre de la section bilingue du SETCA-BHV), Wouter Gysen (délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail) et Anja Deschoemacker (membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!”).

    8 commissions (13.00 – 15.30)

    • Qu’est ce que le socialisme et pourquoi une économie planifiée est elle nécessaire ?
    • Venezuela: rapport d’un témoin, avec Benjamin D, de retour d’un séjour de 6 mois dans le “Socialisme du 21e siècle”
    • L’homophobie monte: causes et solutions
    • Les Jeunes en lutte pour des emplois décents
    • La scission de velours de la Tchécoslovaquie, avec Petr Jindra
    • Comment se battre contre le sexisme, avec Laure M (commission femmes du PSL) et Christine Thomas
    • 10 ans de mouvement antimondialisation: projection du film ”La stratégie du choc” + débat
    • Pour des syndicats démocratiques et combatifs, avec Martin Willems (secrétaire licencié du SETCA-BHV)

    Meeting de clôture (16.00 – 17.00) – Pour la lutte, la solidarité et le socialisme

    Le capitalisme n’est plus capable d’offrir un avenir décent. La crise économique conduit presque partout à des attaques extrêmement dures contre la population. Protestations massives, actions de grève et véritables révoltes montrent qu’une partie de plus en plus grande de la population n’est plus prête à accepter la logique de ce système. Mais quelle est l’alternative ? De quelle manière la lutte pour une société socialiste peut-elle à nouveau devenir une option concrète ? Chahid Gashir est resté quelques semaines en Tunisie et en livrera un rapport, Bart Vandersteene est porte-parole du PSL et formulera une alternative de lutte socialiste pour aujourd’hui, Donna Litzou est membre de l’organisation sœur du PSL en Grèce et témoignera de la lutte qui y prend place.

  • Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs

    Les syndicalistes combatifs ne resteront pas sur leur faim à Socialisme 2011! La lutte syndicale est loin d’être oubliée dans ce programme de trois meetings en plénière, deux discussions en panel et 16 commissions. Le weekend Socialisme 2011 est l’occasion par excellence pour rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. Nous voulons ci-dessous attirer l’attention sur 4 moments à ne pas manquer pour les syndicalistes de lutte.

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    Samedi 12 mars 15h30

    L’expérience et les leçons des grèves générales en Belgique – avec introduction de Gustave Dache

    A l’occasion du 50e anniversaire de la grève générale de 1960/61, le PSL a publié le livre écrit par Gustave Dache. Le timing avait bien été choisi: dans différents pays européens, la grève générale était à nouveau à l’agenda. Dans son livre, Gustave a fait un rapport du déroulement de la grève, jour après jour, et a aussi décrit l’attitude des diverses force en présence, tant des partisans que des opposants à la grève. Gustave était à ce moment là en toute première ligne, mais il avait aussi connu la grève générale de 1950 en tant que tout jeune ouvrier, lors de la Question Royale. Au cours d’une des commissions de Socialisme 2011, il partagera son expérience et reviendra sur les leçons à tirer des grandes grèves du 20e siècle.


    Meeting de soirée le samedi 12 mars à 19h

    L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Voilà qui constituera un des des points culminant de Socialisme 2011. Jacques Chastaing, organisateur du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français à Mulhouse (et actif depuis déjà des années, notamment durant la fameuse lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années ’70), parlera du mouvement contre la réforme des pensions de Sarkozy. Quelques 17 millions de personnes ont pris part à ce mouvement et Sarkozy a dû remanier son gouvernement. Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, abordera la façon dont la crise de la dette a fait chuter la coalition des conservateurs et des verts au pouvoir. En Irlande, la gauche radicale a rassemblé ses forces au sein de l’United Left Alliance qui, selon les sondages, pourrait obtenir trois ou quatre sièges lors des élections parlementaires du 25 février prochain. En Grande-Bretagne, après un long sommeil, le mouvement ouvrier est de nouveau entré en action. Les grèves des jeunes ont mis le feu aux poudres mais, avec le ‘National Shop Stewards Network’, la base syndicale a aussi son propre instrument pour jouer un rôle. Nous avons demandé la présence d’un orateur du NSSN, mais nous ne savons pas encore qui viendra. Le meeting sera clôturé par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable de notre travail syndical.


    Commission le dimanche 13 mars à 10h30

    Les perspectives pour les luttes en Belgique et l’attitude à adopter face à la question nationale

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire viendront témoigner de la façon dont ils se comportent en réaction. Levi Sollie est délégué à Bayer pour la Centrale Générale de la FGTB. Karim Brikci est délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où tant le personnel que les patients sont francophones, néerlandophones, ou ont une autre langue maternelle. Yves Cappelle est délégué SETCa à Steria Benelux, et membre de la section bilingue du SETCa-BBTK à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Wouter Gysen est délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail. Anja Deschoemacker est membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de l’ouvrage: ‘La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!’


    Dimanche 13 mars 13h

    Pour des syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems (ancien secrétaire SETCa-BHV industrie)

    La section régionale a été placée sous tutelle statutaire par le SETCa fédéral. Cinq secrétaires ont été licenciés sur-le-champ. 2000 militants et 14.000 membres du SETCa secteur industrie à BHV, dans 400 sociétés, ont été laissé à leur sort d’un jour à l’autre. Certains étaient impliqués dans des dossiers de restructuration difficiles. Les militants ont appris cette nouvelle par les médias, ce qui rend l’affaire d’autant plus douloureuse. Depuis lors, tant le bureau exécutif fédéral que régional refuse de débattre de l’affaire. Récemment, une Assemblée générale du secteur Services a toutefois décidé rouvrir l’affaire, contre l’avis du secrétaire fédéral et des secrétaires remplaçants qui étaient présents. Lors d’une commission spécialement prévue à Socialisme 2012, Martin Willems, l’un des cinq secrétaires, commentera ce déroulement et parlera de la nécessité de syndicats combatifs et démocratiques.

  • “We live in a political world” Le Parti Communiste et Bob Dylan

    Cet automne s’est éteint Irwin Silber, membre de la Ligue américaine de la jeunesse communiste et rédacteur en chef du magazine américain de musique folk Sing Out ! dans les années 60. C’est lui qui avait initié la campagne contre Bob Dylan l’accusant d’avoir prétendument trahi les mouvements radicaux de l’époque. Frank Riley, un ancien député travailliste du Lancashire, s’est penché sur la relation entre Dylan et le Parti Communiste.

    Jamais un artiste populaire n’avait reçu autant d’attaques virulentes et de critiques que Bob Dylan lors de son apparition au Newport Folk Festival en mai 1965 et, par la suite, lorsqu’il est passé à l’électrique. Cette polémique a perduré pendant des années et fait même encore écho aujourd’hui. La performance de Dylan à Newport a eu des répercussions considérables, pas seulement dans le monde de la musique folk, mais aussi sur la musique populaire basée sur les traditions américaines, en particulier la musique rock.

    Bob Dylan a ramené les paroles pleines de sens dans les chansons populaires. En plus de cela, il a produit de véritables textes poétiques et a été, pour le meilleur ou le pire, l’inspirateur d’une multitude d’auteurs-compositeurs. Même les Beatles ont déclaré s’être écartés de paroles niaises sous l’influence de Dylan. Mais le rôle du Parti ‘‘Communiste’’ (CP) – aux Etats-Unis et, plus tard, en Grande-Bretagne – qui dans un premier temps l’a porté aux nues pour ensuite tenter de le démolir, n’a pas été correctement expliqué. Les partis ‘‘Communistes’’ étaient les alliés du régime bureaucratique d’Union Soviétique, soutenant l’Etat totalitaire comme étant le véritable socialisme et justifiant toutes les dérives de la politique soviétique.

    Lorsque Dylan est monté sur scène à Newport avec un groupe de rock électrique et a entamé la chanson Maggie’s farm, une adaptation d’une vieille chanson folk, Penny’s Farm, il a créé un véritable tollé au sein des traditionalistes folk. Pete Seeger, qui était à l’époque (et toujours maintenant d’ailleurs) le leader vétéran de la scène folk américaine et qui a figuré sur liste noire durant l’ère Maccarthiste, a quasiment fait une attaque. Il y a beaucoup de légendes concernant cette journée : on raconte notamment que Seeger aurait tenté de couper les fils électriques avec une hache et que lui et le manager de Dylan, Albert Grossman, se seraient battus dans la boue.

    Seeger a admis que s’il avait eu une hache, il aurait coupé les câbles et les tensions entre les organisateurs et l’équipe de Dylan dans les coulisses seraient avérées. Ce qui est certain, c’est que Dylan a été hué par une grande partie du public. L’ordre a dû être rétabli et, finalement, Dylan est revenu sur scène avec une guitare acoustique et a chanté certaines de ses chansons « acceptables ».

    Dans quelle mesure l’explosion de Newport a été organisée et préparée, personne ne le sait vraiment. Mais il semblait bien y avoir une véritable organisation derrière les protestations qu’il a reçues à tous les concerts de sa tournée mondiale qui a suivi. Sa conversion à l’électrique n’était pourtant pas si étonnante. Son album Bringing It All Back Home, mi acoustique mi électrique, sur lequel figurait la chanson Maggie’s Farm, était en vente depuis des mois.

    En fait, Dylan avait commencé à jouer du rock’n roll à l’école. Il avait même joué du piano à quelques concerts avec Bobby Vee. Dans le ‘‘yearbook’’ de son école, dans lequel les étudiants écrivent ce qu’ils comptent faire après leurs études, même si ses projets étaient d’aller à l’Université du Minnesota, il a écrit : ‘‘Rejoindre Little Richard’’. Sa prétendue ‘‘trahison’’ était simplement un retour aux sources. Il a d’ailleurs changé plusieurs fois de style au cours de sa longue carrière, ce qui a souvent ravi, troublé ou irrité les fans, ses homologues et les critiques.

    Le jeune Robert Allen Zimmerman, devenu par la suite Bob Dylan, originaire de Hibbing, une ville minière du Minnesota, est rapidement devenu célèbre en 1962-63 grâce à plusieurs chansons contestataires qu’il avait écrites dans la tradition populaire, notamment Blowin ‘in the Wind et The Times are A-Changin. Depuis lors, Dylan a écrit et interprété toutes sortes de chansons populaires américaines à partir de diverses traditions – folk, rock, blues, country, gospel, même jazz – devenant, sans doute, l’auteur-compositeur et interprète le plus influent dans l’ère de l’après-guerre. Bien qu’il ait été initialement présenté comme une sorte de Messie politique, et soigneusement entretenu par le Parti Communiste américain inconsciemment et contre sa volonté, il est soudainement devenu un ‘‘traître’’.

    Un nouveau Woody Guthrie?

    Dylan est arrivé à New-York en 1961 alors qu’il était âgé de 19 ans. Il était passionné par la musique du chanteur folk Woody Guthrie auquel il avait rendu visite avant sa mort dans un hôpital du New Jersey. Guthrie était un proche sympathisant du Parti Communiste. Ses collègues, dirigés par Pete Seeger, ont repopularisé ce qu’ils considéraient comme des chansons du peuple dans le cadre de leur activité politique. Bien que Guthrie n’ait probablement jamais rejoint officiellement le Parti Communiste, il acceptait la ligne du parti tout autant que ses camarades qui étaient membres. Il a d’ailleurs eu, pendant un moment, une colonne dans le journal du Parti Communiste, le People’s Daily World. Il a également écrit et chanté des chansons de paix entre 1939 et 1941, pendant la période du pacte Hitler-Staline, lorsque les partis Communistes en Grande Bretagne et aux Etats-Unis s’opposaient à la guerre.

    En fait, selon Seeger, c’est Guthrie qui a en premier changé la ligne quand Hitler a envahi l’Union Soviétique. Seeger raconte : ‘‘Woody a eu un sourire sur le visage. Il m’a dit ‘‘Bon, je suppose que nous n’allons plus chanter de chansons pacifistes’’. Je lui ai dit ‘‘Quoi ? Tu veux dire que nous allions supporter Churchill ?’’. Il m’a dit ‘‘Churchill a retourné sa veste. Nous allons retourner notre veste’’. Il avait raison’’. (Interview de Phil Sutcliffe, Mojo n°193, décembre 2009). Il est intéressant de constater qu’ils n’ont pas dit que c’était Staline, mais Churchill, qui a été obligé de retourner sa veste.

    Guthrie est devenu célèbre aux Etats-Unis particulièrement avec sa chanson This Land is Your Land qu’il concevait comme un hymne radical, une alternative au God Bless America de Irving Berlin. Cependant, le fond de sa chanson correspondait plus au rêve américain qu’à une revendication pour la collectivisation des terres. Il a d’ailleurs été engagé par les organismes gouvernementaux pour promouvoir le New Deal de Roosevelt. Il a été payé pour chanter dans les villes touchées par la crise et dans les villages qui allaient être détruits pour faire place à des projets hydroélectriques, notamment le barrage de Grand Coulee, qui est devenu le titre d’une de ses chansons.

    Dylan fréquentait le Greenwich Village à New York, un quartier ouvrier et bohémien. Talent précoce, il a été nourri par beaucoup d’artistes plus âgés qui gravitaient autour de Seeger. Il est tombé amoureux de Suze Rotolo, une artiste de 19 ans qui militait dans le mouvement pour les droits civiques (elle apparait sur la couverture du deuxième album de Dylan Freewheelin’). Ses parents ayant été des ouvriers communistes militants, Rotolo était ce qu’elle appelait ‘‘un bébé à couche-culotte rouge’’. Elle a grandit dans ce milieu.

    Les membres du Parti Communiste, Seeger et Irwin Silber, éditeurs de Sing Out !, un magazine qui présentait les nouvelles chansons, étaient constamment en contact avec Rotolo, faisant en sorte qu’elle garde leur protégé sous la main. Mais il semble qu’elle n’était pas vraiment consciente de ce qu’ils faisaient. Pour ce qui la concernait, elle voulait juste aider Bob. Ils espéraient que Dylan deviendrait le nouveau Woody Guthrie et contribuerait à la diffusion de leur version du socialisme en devant la grande star du monde folk.

    Dylan a avoué : ‘‘Elle vous dira combien de nuits je suis resté éveillé pour écrire des chansons que je lui montrais en lui demandant si c’était juste. Parce que je savais que son père et sa mère étaient associés aux syndicats et elle était familière aux concepts d’égalité et de liberté depuis plus longtemps que moi. On vérifiait les chansons ensemble.’’ (Robert Shelton, No Direction Home : The Life and Music of Bob Dylan). Plus tard, il a dit qu’il ne savait pas qu’ils étaient communistes et que même si il l’avait su, il n’en aurait pas tenu compte. Dave von Rong, chanteur folk qui se surnommait lui-même ‘‘le maire troskyste de la rue McDougall’’ (Greenwich Village), est également devenu l’ami de Dylan et a rapidement découvert que celui-ci était apolitique.

    Un explorateur musical

    Ceci ne veut pas dire que Dylan n’était pas sincère dans ses chansons sur les droits civiques et ses actions. Son amour de la musique afro-américaine et son éducation juive ont fait de lui un antiraciste naturel. Les artistes noirs avaient également un très bon rapport avec Dylan – il n’a jamais été considéré comme un libéral blanc qui se donne bonne conscience. Les artistes noirs américains, de la famille Staples, en passant par Stevie Wonder à Jimi Hendrix, ont enregistré des chansons de Dylan. Bobby Seale (un des fondateurs du Black Panther Party For Self Defense) a consacré un chapitre de son livre Seize the Time à une discussion avec Huey P Newton, le leader des Black Panthers, sur le morceau Ballad of the thin man de Dylan. Ironiquement, pendant que le Parti Communiste attaquait cette chanson et d’autres, Columbia records a failli ne pas la sortir sous prétexte qu’elle était communiste.

    Harry Belafonte, un chanteur noir qui avait connu le succès dans le mainstream (style de jazz apparu dans les années ‘50), a consacré beaucoup de son temps et de son argent à promouvoir de nouveaux artistes noirs. Néanmoins, il a permis à Dylan de connaitre sa première expérience d’enregistrement en lui permettant de jouer de l’harmonica sur son album Midnight special. Dylan recourt encore occasionnellement à des commentaires politiques dans ses chansons.

    Dylan a été grandement sous-estimé par ceux qui cherchaient à l’exploiter, y compris par le PC. Loin d’être le plouc de Hibbing, Dylan profitait sans scrupule de ceux qui pouvaient être bénéfiques à sa carrière. Ses camarades d’école et ses amis musiciens de Saint Paul et de Minneapolis l’avaient bien compris. Il ‘‘absorbait’’ tout ce qui pouvait être utile plus tard, d’où son surnom ‘‘d’éponge’’ pour ses ‘‘emprunts’’ de tout ce qu’il pourrait utiliser musicalement : les idées, les chansons et les arrangements. Il tente toujours de justifier cela en disant qu’il était un ‘‘explorateur musical’’.

    Ce à quoi les musiciens folk autour de Seeger se sont vraiment opposés en 1965 n’était pas le passage de Dylan aux instruments électriques, mais son refus d’écrire plus de chansons ‘‘qui pointent du doigt’’ (tel que Dylan appelait les chansons protestataires). Ils l’ont accusé d’être ‘‘introspectif’’ et donc implicitement d’être réactionnaire. C’était, en fait, un écho du ‘‘réalisme socialiste’’ et de la ‘‘culture prolétaire’’ stériles qu’avait adopté Staline et qui se manifestaient dans les instances folks de la pureté musicale.

    La scène folk britannique

    En Grande-Bretagne, un développement similaire s’est développé dans le monde de la musique folk. En 1951, le Parti Communiste de Grande-Bretagne (le CPGB) a publié une brochure ‘‘La menace américaine sur la culture britannique’’. La menace perçue sur la musique britannique a été prise avec sérieux par les membres du Parti Bert Lloyd (mieux connu comme le folkloriste A. L. Lloyd) et par le chanteur folk Ewan MacColl (de son vrai nom Jimmy Miller), auteur de la chanson populaire Dirty Old Town qui parle de sa ville natale, Salford.

    MacColl, après avoir rencontré le folkloriste américain et membre du Parti communiste Alan Lomax, dont la secrétaire s’est révélée être Carla Rotolo, la sœur de Suze, a changé son attention vis-à-vis de la musique folk. MacColl et Loyd ont entrepris, avec succès, d’instaurer un ‘‘revival’’ folk en Grande-Bretagne. Il y avait beaucoup d’échanges créatifs entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Effectivement, il est évident que Pete Seeger, dont la sœur Peggy, chanteuse folk, est devenue par la suite la compagne de MacColl, a modelé le revival folk aux Etats-Unis sur le travail de Lloyd et MacColl.

    Cette année a également été celle de la rédaction du programme du CPGB, La Route Britannique du Socialisme, une affirmation complètement réformiste de la théorie stalinienne du ‘‘socialisme dans un seul pays’’. Les théories musicales de MacColl découlaient directement de cela. Un débat sur ce qu’étaient les chansons ‘‘pures’’ et ‘‘ouvrières’’ a fait rage dans le monde folk britannique, avec MacColl en chef d’orchestre. Il a finalement adopté la position absurde que si un chanteur était anglais, alors la chanson devait être anglaise, un chanteur américain, la chanson devait être américaine et ainsi de suite. Ils ont également précisé les définitions de ‘‘traditionnel’’, ‘‘commercial’’, ‘‘ethnique’’, ‘‘amateur’’, etc. Cela a été adopté en tant que politique dans une majorité groupes sur lesquels MacColl et ses supporters avaient de l’influence.

    Entre alors, dans ce champs miné, Bob Dylan. En 1962, Dylan vient en Grande-Bretagne. Après quelques difficultés à entrer dans le Club de Singer, installé dans le pub Wakefield de Londres, on l’a autorisé à chanter trois chansons, dont deux à lui. Des témoignages contemporains disent que MacColl et Peggy Seeger, qui tenaient le club, étaient hostiles. Comme Dylan était peu connu, une explication pourrait être qu’Alan Lomax leur ait parlé de lui. La relation entre Dylan et Carla Rotolo battait de l’aile, une relation immortalisée dans le morceau Ballad in Plan D : ‘‘Pour sa parasite de sœur, je n’avais aucun respect’’, ce qui peut l’expliquer. Ou cela pourrait être qu’ils ne considéraient pas ses propres chansons comme du folk ‘‘combatif’’. Plus tard, quand Dylan a été déclaré traitre par le PC, MacColl a été un pas plus loin et a annoncé que le travail précédent de Dylan n’avait pas été de la vraie musique folk.

    La campagne pour les droits civiques

    Dylan n’a été impliqué que rarement dans les actions politiques publiques. Il s’est rendu dans les états du sud aux Etats-Unis avec Pete Seeger pour supporter la campagne de droit de vote des noirs. Il a également chanté, avec Joan Baez, aux côtés de Martin Luther King sur la plateforme de la Marche sur Washington – là ou a été prononcé le fameux discours ‘‘J’ai fait un rêve’’. (L’activité politique de Baez provient d’un mouvement Quaker de paix : son père était un éminent physicien qui a refusé de travailler sur des projets liés aux armes et ses chansons traditionnelles folks lui viennent de sa mère moitié écossaise moitié américaine).

    Quand il était dans le sud avec Seeger, Dylan a chanté une nouvelle chanson, Only a Pawn in Their Game, sur le récent meurtre du leader du mouvement des droits civiques, Megdar Evers. Tout le monde savait que le coupable était Byron De La Beckwith, un membre du Ku Klux Klan. Mais cela a pris 30 ans (jusqu’en 1994…) pour trouver un jury du Mississipi prêt à le condamner. Dans sa chanson, Dylan accuse fermement le capitalisme, en montrant que les blancs pauvres sont utilisés comme des pions par la classe dirigeante pour diviser la classe ouvrière. ‘‘Le pauvre homme blanc est utilisé dans les mains de ceux-là comme un outil’’, un extrait qui résume le contenu de cette chanson.

    Seeger a affirmé avoir trouvé ce nouveau point de vue intéressant (No Direction Home, film documentaire de Martin Scorsese (2005)). Cela montre la position libérale du PC: voir le racisme simplement comme une question de blancs et de noirs. Les mots de Dylan, au contraire, reflètent une certaine conscience de classe.

    The « Judas » protest

    Un mois après la débâcle de Newport, le 28 aout 1965, Dylan a joué à Forest Hills avec un groupe de rock nouvellement formé basé sur The Hawks et qui prendra plus tard le nom de The Band. Une foule de 14.000 personnes a applaudi les 45 premières minutes acoustiques du concert et a ensuite hué la deuxième moitié du concert quand le groupe est monté sur scène. Le 24 septembre 1965, à Austin aux Texas, Dylan a débuté une tournée autour de l’Amérique et puis du monde qui a durée une année entière. L’évènement de Forest Hills s’est répété partout. Jamais encore on avait vu des gens acheter des tickets de concert pour exprimer un tel mécontentement sonore. Levon Helm, le batteur, a été tellement dégouté qu’il a renoncé avant la fin de la tournée américaine et a été remplacé.

    Alors que la tournée avait atteint la Grande-Bretagne en mai 1966, la tendance était installée. A Edinburgh, la Ligue des Jeunes Communistes a débattu et a décidé d’organiser une grève quand les instruments électriques sont apparus sur scène. Des évènements similaires sont arrivés à Dublin et à Bristol. La presse a très peu couvert cela, excepté pour le Melody Maker qui a fait la une le 14 mai. Avant le concert à Manchester, la société universitaire de Folk a tenu un meeting lors duquel a été voté le boycott du concert.

    C’était dans ce contexte que s’est déroulé l’extraordinaire concert au Free Trade Hall de Manchester le 17 mai 1966. Lors de la première partie du concert, il n’y a eu comme d’habitude aucun problème. Après trois chansons dans le second set – ironiquement, immédiatement après la chanson ‘‘communiste’’ Ballad of a Thin Man – les protestations ont commencé. Une fille s’est approchée de Dylan et lui a donné un bout de papier, sur lequel était écrit, on l’apprendra plus tard, ‘‘Dis au groupe de rentrer chez eux’’. Ensuite, dans un moment de silence entre deux chansons, on a pu clairement entendre le cri de protestation ‘‘Judas !’’. Dylan était visiblement et audiblement furieux et secoué – ce concert figure à présent officiellement sur un cd, après des années de contrebande.

    Bien que cela soit généralement vu comme le summum de cette période bizarre, les choses sont devenues bien plus sérieuses à Glasgow, ou un fan, armé d’un couteau, a tenté de pénétrer dans la chambre d’hôtel de Dylan. Personne ne peut véritablement accuser le Parti Communiste à propos de ce dernier évènement, mais il y a toujours un doute sur le fait que ses membres dirigeaient les évènements extraordinaires de la tournée de 1965-66, basées sur une interprétation stalinienne déformée de la culture prolétaire mêlée à une dose malsaine de nationalisme.


    Note:

    ‘‘Nous vivons dans un monde politique’’ est la première ligne de la chanson Political World qui ouvre l’album O Mercy (1989) de Bob Dylan

  • Soutenez les grévistes de Laura Ashley !

    La Société Laura Ashley utilise la récession comme prétexte pour augmenter ses bénéfices et écraser les droits des travailleurs. Ce conflit a commencé il y a onze semaines, quand 22 employés ont été licenciés inutilement de l’entreprise Laura Ashley, pourtant très rentable.

    Par Jimmy Dignam, Dublin

    Il a donc été décidé que le principal magasin, au centre de Dublin, fermerait ses portes, Disney ayant acheté le bail de location des lieux pour une somme astronomique qu’on croit être comprise entre 600.000 euros et 900.000 euros. Au début, la compagnie a promis à ses employés que leurs postes seraient sauvegardés et qu’ils seraient transférés dans d’autres succursales. Deux semaines plus tard, Laura Ashley leur a toutefois déclaré qu’ils devraient postuler pour ces postes, comme tout le monde. Plusieurs employés travaillaient pour la compagnie depuis plus de dix ans: des employés loyaux qui travaillent pour des bas salaires et sous des conditions de travail difficiles.

    Malgré des bénéfices publiés de 10,5 millions de livres sterling pour les seuls 6 premiers mois de l’année 2010 en Irlande et Grande Bretagne uniquement, la société n’a offert aux licenciés que le minimum requis par la loi en terme de primes de licenciement, soit 2 semaines de salaire pour chaque année de service. Depuis cette offre, l’entreprise Laura Ashley a adopté une politique antisyndicale en refusant de négocier avec Mandate (le syndicat de ces travailleurs) et en ne tenant compte ni de la sauvegarde des postes ni de l’amélioration des conditions de licenciements.

    Depuis quelques semaines, les grévistes ont décidé d’augmenter leurs actions de piquet devant le plus de magasins possible à travers l’Irlande, ainsi que de poursuivre la tenue du piquet devant le magasin le plus rentable de Dublin Ouest. Cette lutte, par des travailleurs parfois debout durant des heures par grand froid, représente bien plus qu’une simple action revendicative pour obtenir de meilleures conditions de licenciement pour eux mêmes, il s’agit d’une lutte qui doit inspirer tous les travailleurs du secteur de la distribution qui travaillent pour de bas salaires et dans des conditions difficiles.

    Ce conflit est l’un des pires exemples de traitement insensible des travailleurs ces dernières années en Irlande, et nous demandons à chacun de soutenir ces grévistes en boycottant tous les magasins de Laura Ashley jusqu’à ce qu’une solution adéquate soit adoptée.

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