Tag: Distribution

  • Visite de solidarité à la grève des travailleurs de Carrefour

    Sept ans après la dernière grande vague de licenciements chez Carrefour, 1233 emplois sont aujourd’hui de nouveau menacés, 1053 dans les hypermarchés et 180 au siège central. Ceci dans la foulée de l’annonce d’une restructuration en France où le groupe veut également supprimer 2400 postes. En 15 ans en Belgique, près de 40% de la main d’œuvre a été sacrifié sur l’autel du profit malgré un bénéfice de 248 millions d’euros sur les cinq dernières années et 1% d’impôt sur les bénéfices.

    Ce samedi matin, le mouvement de grève continuait. Des équipes du PSL ont visité en solidarité différents piquets en région bruxelloise. L’occasion de discuter bien sûr de la situation, d’y diffuser notre tract et notre mensuel Lutte Socialiste.

    Vers 8h du matin nous sommes arrivés devant l’hypermarché Carrefour d’Evere. Une quarantaine de travailleurs des différents syndicats étaient présents. Durant cette matinée ils ont organisé une assemblée du personnel à laquelle nous avons été invités à participer et également à y prendre la parole dans la discussion. Nous remercions chaleureusement l’équipe pour leur accueil.

    La volonté et la nécessité de continuer le combat, de ne pas baisser le bras devant l’attitude arrogante de la direction Carrefour a été mis en avant. Leur objectif est clair : fermer les hypermarchés pour créer plus de petits Carrefours, franchisés pour certains, où le droit des travailleurs et la force syndicale sont réduis. Fermer ou transformer les hypermarchés c’est notamment rediriger les emplois, les conditions de travail et les travailleurs sous une commission paritaire plus défavorable correspondant aux magasins plus petits et/ou franchisés.

    La facture est payée toujours par les mêmes, les travailleurs.

    Pendant l’assemblée les travailleurs ont exprimé leur colère et clairement illustré avec les délégués leur volonté de continuer leur mouvement commencé jeudi. Ce lundi une réunion intersectorielle des délégués CNE commerce est prévue pour faire le point sur l’ordre de négociations avec le gouvernement afin de décider comment poursuivre le mouvement.

    Dans notre tract nous proposons de regarder à construire et continuer la grève en élargissant le mouvement, sûrement à l’ensemble du secteur, mais aussi aux clients. La solidarité peut aussi être développé de ce côté. Ne nous laissons pas diviser, magasins par magasins. Après ces premiers jours de débrayage nécessaires, regardons à coordonner les actions, pourquoi ne pas appeler à une journée d’action nationale dans ce cadre ? Pour le PSL aussi, il faut continuer le mouvement de grève, le gouvernement va tenter main dans la main avec la direction de limiter les actions et de les réorienter vers des phases de négociations, des solutions individuelles. Un mouvement de grève nationale sur l’ensemble du secteur est possible. Revendiquons la nationalisation du secteur pour la défense de tous les emplois, d’un salaire minimum de 14 €/h bruts, des contrats décents et un équilibre décent entre vie professionnel et vie privé.

  • Carrefour. Résistons avec tout le secteur contre cette spirale infernale!

    Photo : Flickr/pittou2

    La nouvelle est arrivée comme un coup de poing. Sept ans à peine après la dernière grande vague de licenciements chez Carrefour, 1.233 emplois sont aujourd’hui menacés. Tout récemment encore, c’est Delhaize qui a connu le désastre d’une restructuration. En 2004, 17.400 personnes étaient encore employées chez Carrefour. Si cela ne dépendait que de la direction, il n’en resterait bientôt plus que 10.000. En 15 ans, près de 40 % de la main-d’œuvre aurait ainsi été sacrifiés. Qui est-ce qui disait encore ‘‘jobs, jobs, jobs’’ ?

    >> Tract en version PDF

    Profits, profits, profits

    La raison du massacre social? On laisse parfois entendre que c’est la faute de l’e-commerce. Sauf que si la vente numérique était tellement importante, Carrefour aurait commencé à y investir depuis belle lurette ! L’argument est utilisé par les employeurs pour continuer de brutaliser les conditions de travail et les salaires. Parallèlement, ils essayent de blâmer le personnel pour ce massacre social car il s’attache trop à ses conditions de travail et de salaire. Pour les patrons et leurs porte-paroles, chaque crise offre une nouvelle ‘‘opportunité’’. Mais pour les travailleurs, par contre, c’est synonyme de misère sociale.

    La vérité, c’est qu’il s’agit de maximiser les profits. Et les choses n’allaient déjà franchement pas si mal. Ces cinq dernières années, Carrefour a réalisé un bénéfice de 248 millions d’euros en Belgique. Et n’a payé qu’à peine 1% d’impôt sur ce bénéfice, fait remarquer la CSC. L’an dernier, le groupe Carrefour a réalisé un bénéfice international de 1,3 milliard d’euros. Ce résultat a été obtenu sous la pression de la féroce concurrence qui prévaut sur le marché français. Mais en Belgique, tout s’est très bien passé. En mars 2017, par exemple, nous lisions dans le quotidien flamand De Standaard : ‘‘Carrefour Belgium se porte fort bien en termes de rentabilité, selon les experts. L’année dernière a même donné le résultat le plus élevé depuis le rachat par Carrefour des Super et Maxi-GB de l’ancien Groupe GIB de la famille Vaxelaire et du holding Cobepa. En 2016, Carrefour a progressé de 0,6% en Belgique et a réalisé un chiffre d’affaires de 4,38 milliards d’euros.’’

    La part des hypermarchés s’est légèrement contractée, mais le recul a été compensé par les magasins de proximité. Carrefour se sert de la situation pour atrocement sabrer dans les hypermarchés. Mais il existe une différence de taille entre les hypermarchés et les petits magasins de proximité : dans ces derniers, le personnel est employé par des franchisés indépendants. Les conditions de travail et de salaire y sont pires que dans les hypermarchés. Carrefour balance le personnel aux ordures et met les conditions de travail en solde pour booster ses bénéfices, voilà tout. Résultat : deux hypermarchés ferment, d’autres sont amputés et 180 emplois disparaissent au siège de Carrefour Belgique. Lorsque des hypermarchés contractent leurs activités, on s’attend à ce que des partenaires extérieurs prennent le contrôle de l’espace (comme les MediaMarkt dans chaque Makro). La sentence est lourde : 1233 employés sont jetés à la rue.

    En résistance avec le personnel et les clients !

    Le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters a annoncé qu’il reviendrait plus tôt du Forum économique de Davos pour suivre le dossier. Les anciens travailleurs de Ford Genk et d’ailleurs le savent : cela ne veut rien dire. Des politiciens traditionnels siègent au conseil d’administration de Carrefour depuis des années. Ce n’est qu’après l’annonce des licenciements que l’ex-ministre MR Sabine Laruelle a démissionné de son siège au conseil d’administration ! Ces bonnes relations entretenues avec des politiciens permettent à Carrefour d’obtenir des millions d’euros de soutien public. En d’autres termes, les politiciens traditionnels sont mouillés jusqu’au cou. Peuvent-ils en même temps jouer un rôle pour s’y opposer ?

    Se battre magasin par magasin sera insuffisant. Il est positif qu’un certain nombre d’entre eux aient été fermés dès que la décision a été rendue publique. Cette colère doit être coordonnée avec des mots d’ordre clairs pour agir ensemble. Dès que ce massacre social sera passé, une nouvelle offensive suivra sur les conditions de travail et de salaire. La course vers le bas se poursuivra pour ‘‘améliorer la compétitivité’’. Ce conflit social peut durer des semaines, voire des mois. Une journée nationale de grève et une manifestation annoncée suffisamment longtemps à l’avance peuvent être des éléments mobilisateurs. Des appels à y participer pourraient figurer aux caisses des magasins Carrefour et d’autres chaînes. Des affiches et des banderoles pourraient y être accrochées. De cette façon, la solidarité entre le personnel et les clients peut être renforcée.

    Un tout autre secteur de la distribution est possible. Comme l’a fait remarquer un délégué de ce secteur sur notre site socialisme.be : “Nous ne devons pas nous permettre d’être divisés : Carrefour contre Delhaize ou Colruyt ou Lidl ou Aldi, mais nous devons défendre une nationalisation de l’ensemble du secteur. De cette manière, il serait possible de planifier l’activité en fonction du client, des employés et des fournisseurs. Ce n’est qu’ainsi que la spirale infernale actuelle pourra être contrariée. Et que des revendications offensives telles qu’un salaire minimum de 14€ l’heure, des contrats à temps plein pour tous ceux qui le souhaitent et un équilibre décent entre vie professionnelle et vie privée pourraient voir le jour.”

  • Décathlon – Evere : présence massive de syndicalistes contre les manœuvres de la direction

    decathlon01La direction de ce nouveau gigantesque Décathlon a entrepris une campagne antisyndicale offensive. Elle refuse en fait toute concertation sociale et tente de se passer des permanents et des experts syndicaux. Elle privilégie en parallèle des «négociations» directement avec les travailleurs, sans mandat syndical, sans protection syndicale, dans des discussions au sein desquelles la direction règle elle-même les problématiques concernant les conditions de travail (flexibilité, travail le dimanche, etc.). Et lorsque les syndicats tentent une conciliation en commission paritaire pour débloquer la situation, la direction ne se présente pas aux convocations.

    Par Nico M. (Bruxelles)

    decathlon04Il s’agit en fait d’une tentative offensive de casser l’organisation collective des travailleurs, de détruire au sein de l’entreprise le rôle des syndicats pour mieux casser les conditions de travail. La veille, le 21 mai, les syndicalistes se mobilisaient à Toyota contre le licenciement abusif de trois délégués syndicaux (voir notre article à ce sujet). Outre le fait que les deux actions des 21 et 22 mai se passaient à quelques centaines de mètres l’une de l’autre, elles illustrent une même tendance. Le patronat continue et accentue sa chasse aux syndicalistes. Avec un tel gouvernement qu, entre autres, a multiplié les déclarations antisyndicales, le patronat en Belgique a gagné en confiance pour miner davantage nos moyens de résistance.

    Les centaines de délégués et de militants présents aux portes de Décathlon ce vendredi répondent à l’arrogance patronale. Lors du plan d’action de fin 2014, le succès des actions illustrait l’erreur du gouvernement : non les syndicats ne sont pas une chose du passé, voués à disparaître mais bien de puissants leviers pour organiser la résistance et la défense de nos conditions de vie et de travail.

    decathlon05Le fait que nous ayons attendu longtemps une deuxième étape de notre plan d’action, sans jamais la concrétiser, a par contre renforcé la confiance des patrons, de la bourgeoisie et de leur gouvernement Michel pour continuer leur assaut. Relancer un deuxième plan d’action ambitieux sera crucial pour balayer les politiques d’austérité et les gouvernements qui les défendent. Mais aussi pour éviter l’isolement des conflits entreprises par entreprises, secteurs par secteurs.

    Le succès de cette action doit être souligné. Il illustre que les syndicats ne sont pas seulement des organisations pour négocier, que l’on peut d’ailleurs inviter ou pas autour de la table, mais bien des outils de lutte pour s’organiser dans les rues, aux portes de nos entreprises et au sein de celles-ci. Il serait bien vu de ne plus céder de terrain, ni au gouvernement, ni aux directions. Ils durcissent le ton, c’est de plus en plus clair pour une grande partie des travailleurs. C’était en tout cas très clair pour les centaines de militants présents ce vendredi ou lors des actions et grèves contre le gouvernement.

    Allons-nous encore durcir le nôtre ? Organiser une campagne offensive sur ce sujet et engranger des victoires est nécessaire pour arrêter de reculer et pour augmenter la confiance. Un appel à continuer la mobilisation sur ce dossier a été annoncé, pour cela, des dates et un plan clair sont nécessaires, rapidement.

    decathlon03

  • Delhaize : la lutte continue

    Intervention au Delhaize d’Ixelles

    Par Laure (Bruxelles)

    del_ixelles01Ce samedi 18 octobre, de nombreux magasins Delhaize en étaient à leur second jour de grève contre le bain de sang social annoncé par la direction. Nous étions déjà intervenus en juin lors de cette annonce. Aujourd’hui, les négociations ne révèlent rien de bon, pire même, Delhaize veut baisser les salaires bruts de 90 euros/mois. Les employés rencontrés au piquet étaient déterminés à ne pas se laisser faire et discutent déjà d’actions à venir.

    Evidemment, ils ont beaucoup d’attentes vis-à-vis de leurs directions syndicales, et leurs portent à l’heure actuelle toute leur confiance.

    Cela n’empêche que les salariés devraient se réunir, non seulement dans les magasins mais aussi plus largement avec les autres entités et décider démocratiquement d’actions concrètes pour mettre la pression sur leur direction.

    Ils sont conscients qu’une victoire serait un énorme pas en avant pour l’ensemble des salariés aujourd’hui mis sous pression et confrontés à des directions de plus en plus avides de bénéfices, prêtes à sacrifier sans hésitation la vie (professionnelle) de leur salariés.

    Nous allons continuer à les soutenir. Samedi prochain, nous interviendrons devant le Delhaize de notre quartier avec des affichettes de soutien et un tract pour inviter les clients du magasin à eux aussi se positionner du côté des salariés.

    del_ixelles03

    del_ixelles02

  • Après Delhaize, Cora ! Résistons contre l’avalanche de pertes d’emplois !

    ”Une fois les élections passées, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que l’actualité redevienne des plus préoccupantes pour les travailleurs et leur famille. Une chose est sûre : sans une résistance sérieusement organisée, nous allons en baver, et pas qu’un peu.” Voilà les premiers mots de l’article publié sur socialisme.be directement après l’annonce du plan de restructuration de Delhaize. Depuis lors, les nouvelles n’ont cessé de confirmer le constat, et un nouveau drame social vient d’être annoncé chez Cora, un mois jour pour jour après celui de Delhaize.

    Sur ces quelques semaines, il y a eu le rapport sur le vieillissement de la commission de réforme des pensions qui appelle bien entendu à pousser les travailleurs à bosser plus longtemps. A cela ont suivi les fuites concernant le prochain budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour l’enseignement, où il est question – au bas mot – de 300 millions d’euros de restrictions budgétaires pour 2015 et 2016, l’effort devant peut-être devenir récurrent. Ensuite, les organisations patronales de tous le pays ont ouvertement fait appel à la constitution d’une coalition de droite dure, avec nos salaires et particulièrement le prochain accord interprofessionnel en ligne de mire.

    Et c’est aujourd’hui au tour de Cora d’annoncer le probable licenciement de 447 travailleurs dans le cadre de son plan Coravenir, comme l’a dévoilé à la presse la CGSLB.

    N’encaissons pas les coups sans réagir ! Il est plus que temps de construire un rapport de force sérieux, un front de résistance contre l’austérité et les pertes d’emplois, qui renoue avec les traditions du syndicalisme de combat et vise à la plus large unité dans la lutte. Dans le secteur de la distribution, des revendications telles qu’une harmonisation des conditions de travail et de salaire dans l’ensemble du secteur de sorte que les magasins ne puissent pas être mis en concurrence, peuvent renforcer l’unité à la base. Sur base d’un mouvement fort chez Delhaize et Cora, avec le soutien et l’implication des clients, il sera possible d’arriver à des actions telles qu’une grève de 24 heures dans l’ensemble du secteur.

    Les attaques antisociales vont pleuvoir de tous les niveaux de pouvoirs et de tous les côtés du secteur privé, nous devons nous préparer à un contre-offensive menée tous ensemble. Isolés, nous sommes perdus, ensemble, nous pouvons vaincre.

     

  • Delhaize: Personnel en solde, actionnaires en fête

    Luttons pour le maintien des emplois !

    Photo : Collectif Krasnyi

    Pour amorcer l’attaque contre le personnel, le management de Delhaize a été ajusté. Quelques tops managers ont dû partir. Le CEO Pierre-Olivier Beckers est parti avec un parachute doré de 7,6 millions d’euros. Frans Muller a été choisi comme big boss parce que, selon le journal financier De Tijd, il est “moins émotif” et de plus, moins impliqué envers le personnel. La même chose s’est passée chez Delhaize-Belgique où Denis Knoops a été placé. L’objectif était clair : bain de sang social avec préméditation.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Non seulement 2.500 emplois sont menacés, dont des centaines dans les 14 magasins menacés de fermeture, mais le personnel restant doit casquer. La direction veut licencier partout et grignoter les salaires et les pauses de ceux qui restent. Moins de collègues, moins de salaire et moins de pauses (deux fois un quart d’heure par jour), voici ce que la direction a à offrir au personnel. Après des années de loyaux services, une grande partie du personnel est jetée au rebut et ceux qui restent sont traités comme des déchets.

    La direction pointe les coûts salariaux et les bénéfices en baisse. Ces deux dernières années, il y a eu, pour l’ensemble du groupe, 31 nouveaux magasins pour un total de 852. Ils ont récolté le chiffre d’affaires de 5,071 milliards d’euros, une hausse de 3% par rapport à 2012. Au cours de la même période, les effectifs ont diminué d’1% pour passer à 16.227. Le bénéfice de l’entreprise est passé de 242 millions à 187 millions d’euros. Avec moins de personnel et plus de magasins, le chiffre d’affaires a progressé alors que le bénéfice a été restreint. La chute de la rentabilité a été mise sur le dos du personnel. Un détail : avec les millions qui ont été payés aux top-managers lors de leur départ, la chute du bénéfice d’entreprise aurait pu être fortement moindre. La chute du bénéfice d’entreprise n’a pas empêché Delhaize de refiler un peu plus aux actionnaires: le dividende est passé l’année dernière à 1,56 euro brut par action soit 11% de plus que l’année précédente.

    Que veut la direction ? Elle se réfère au personnel “meilleur marché” d’Albert Heijn (voir la réaction d’un délégué chez Albert Heijn) qui, par exemple, ne perçoit pas d’indemnisation pour le travail du dimanche. On plaide aussi pour des magasins franchisés, ce qui ferait que le supermarché est soi-disant indépendant et ne fait que reprendre les produits et logos de Delhaize tout en décidant lui-même du sort du personnel. En divisant le personnel, il est plus difficile de les réunir pour lutter pour de meilleures conditions de salaire et de travail. Diviser pour régner au nom des profits.

    Avec cette attaque contre l’emploi et les conditions de salaire et de travail, la direction des chaînes de supermarchés veut construire un secteur à bas salaires. L’engagement de l’ancien directeur de la Poste, Johnny Thijs, comme membre “indépendant” du conseil d’administration de Delhaize indique l’orientation prise, chez Bpost aussi, par exemple, il a été proposé d’engager des livreurs mal payés au lieu des facteurs qui ne gagnent déjà pas grand-chose. Si cela réussit chez Delhaize, les autres chaînes saisiront l’opportunité pour aller encore plus loin. Cora a déjà annoncé que le personnel devra se contenter de moins. Alors que les tops managers s’octroient des millions, ils exigent que nous acceptions une spirale infernale et sans fin vers le bas. La seule manière de stopper ça est de s’y opposer ensemble.

    La faute des clients ?

    Le fait qu’en temps de crise, les gens doivent surveiller leurs dépenses et font plus facilement les courses dans les supermarchés discount a été utilisé pour placer la responsabilité du bain de sang social que va subir le personnel de Delhaize sur le dos des clients. Tout comme l’argument que le personnel coûte trop cher, la responsabilité est rejetée pour que la soif de profits des actionnaires ne soit pas démasquée.

    Il va de soi que les supermarchés ressentent les effets de la crise de ces dernières années et les attaques incessantes de longue date contre le pouvoir d’achat de la majorité de la population. Tout comme dans les périodes de crise précédentes, aujourd’hui aussi, on constate une augmentation des magasins vendant des produits de moindre qualité à bas prix, pensons, par exemple, à la propagation des magasins à 1 euro. Si tel est le cas, cela n’est pas dû à un choix conscient des consommateurs d’acheter des produits de moindre qualité mais à une baisse du niveau de vie.

    Avec la spirale constante des salaires vers le bas, le pouvoir d’achat est miné. Avec sa politique d’économie sur le dos du personnel, la direction de Delhaize y contribue. Le diagnostic de la direction est aussi mauvais que le remède.

    Peut-on éviter le bain de sang social chez Delhaize ?

    La direction et les médias veulent nous faire croire que s’opposer à ce plan ne sert à rien parce cette restructuration est absolument nécessaire. On dit même que faire grève est contre-productif parce cela pousse les clients vers la concurrence et empire encore la position de Delhaize. S’opposer au bain de sang social n’est pas facile. Mais si nous ne faisons rien, la direction ne s’arrêtera pas à cette attaque.

    Cela se remarque dans chaque magasin où des actions sont menées ou même à d’autres moments de campagne : le soutien pour le personnel concerné est énorme. Là où les syndicats ont lancé des pétitions, les clients y ont répondu massivement. Il serait utile de mener une campagne d’affichage et une pétition unique dans tous les magasins de Delhaize. Dans ces magasins, le personnel pourrait donner toutes les heures ou toutes les deux heures, des informations via le micro officiel aux caisses et lancer un appel à la solidarité avec le personnel. En consacrant quelques semaines à la construction d’une journée d’action nationale, il est possible de transformer le large mouvement de sympathie en un soutien actif et une implication dans la lutte.

    Nous ne devons pas mener la lutte magasin par magasin, il faut une coordination nationale. Pour impliquer un maximum de clients, il peut être utile de maintenir des actions locales, par exemple, dans le cadre d’une journée d’action nationale préparée lors d’une assemblée du personnel et des clients où des mots d’ordre seront pris pour après la journée d’action aussi.

    En mettant directement en avant des revendications telles qu’une harmonisation des conditions de travail et de salaire dans l’ensemble du secteur de sorte que les magasins ne puissent pas être mis en concurrence, nous pourrons renforcer l’unité à la base. Sur base d’un mouvement fort chez Delhaize avec le soutien et l’implication des clients, il sera possible d’arriver à d’autres actions telles qu’une grève de 24 heures dans l’ensemble du secteur.

    Agissons ensemble pour le maintien des emplois !

    – Suspension des plans de la direction : pour le maintien de chaque emploi, pas touche à nos salaires !
    – Pour de meilleures conditions salariales et la construction de délégations syndicales dans les magasins franchisés ! Harmonisation vers le haut des conditions de travail et de salaire dans tout le secteur !
    – Pour un plan d’action avec une journée d’action nationale et des manifestations mobilisant le personnel et les clients (par exemple, campagne de pétition et d’affichage combinée) précédée d’une assemblée des membres du personnel et des sympathisants en prélude à une grève de 24 heures dans tout le secteur !

  • Pétition : Non à la restructuration chez Delhaize !

    Une pétition a été lancée sur le site avaaz.org en solidarité avec les travailleurs de Delhaize, à destination des clients. Nous vous invitons à signer cette pétition ainsi qu’à la diffuser largement autour de vous.
    “En tant que clientes et clients de votre enseigne, nous refusons d’être servis par des travailleurs mal traités et mal payés pour satisfaire vos actionnaires. Nous désapprouvons la fermeture de 14 magasins et le licenciement de 2.500 travailleuses et travailleurs.”

    => Non à la restructuration chez Delhaize !

  • Delhaize. Réaction d’un délégué d’Albert Heijn

    Quand on parle du projet de restructuration de Delhaize, il est beaucoup question de la chaîne de supermarchés néerlandaise Albert Hein, nouveau concurrent sur le marché flamand. Les deux premiers supermarchés ont été introduits en Belgique en 2011, et l’enseigne prévoit de disposer de 50 supermarchés en Flandre d’ici 2016. Un jeune délégué FGTB d’Albert Heijn a réagi face à l’annonce du massacre social qui menace de frapper ses collègues de Delhaize.

    ‘‘En tant que délégué à Albert Hein, je suis bien sûr préoccupé par ce qui arrive pour mes collègues de Delhaize : fermetures, licenciements, franchises, flexibilité accrue, réduction salariale,… Pour les employés d’Albert Heijn, entendre que les conditions de travail et de salaire se dégradent chez la concurrence, ce n’est pas une bonne chose. À Albert Heijn, il n’y a pas encore de Convention Collective de Travail car la délégation syndicale n’existe que depuis quelques mois, et il n’y a pas encore eu de concertation avec la direction. Par conséquent, nous n’avons que les minimums légaux, et aucune compensation pour le travail le dimanche par exemple.

    ‘‘Le quotidien De Tijd affirme qu’Albert Heijn est l’une des causes de l’opération antisociale chez Delhaize, notamment parce que ce sont essentiellement de jeunes travailleurs qui acceptent sans mot dire de travailler le dimanche. Il est vrai que les travailleurs d’Albert Heijn travaillent sous une extrême flexibilité et que c’est sur leurs épaules que l’on a fait porter ce nouveau projet, avec de nombreux sacrifices. Cependant, en tant que délégué, je pense que la ‘‘lune de miel’’ est finie pour de nombreux ‘‘nouveaux’’ magasins et que nombreux sont ceux qui veulent revenir sur cette flexibilité. Maintenant, tout devrait être suffisamment organisé pour cette nouvelle enseigne, et les horaires devraient être connus plus d’une semaine à l’avance !

    ‘‘Qu’Albert Heijn n’engage que de jeunes travailleurs, ce n’est d’ailleurs pas tout à fait vrai. C’est l’ancienneté qui est basse, et donc également les salaires. L’ancienneté s’accumule au fil des ans, et il devrait y avoir en retour une augmentation de salaire à l’avenir.

    ‘‘Les employés des autres magasins ne sont pas nos concurrents, mais nos collègues. Une attaque sur leurs salaires et leurs conditions de travail est une attaque contre nos salaires et conditions de travail. Nous ne pouvons pas nous permettre d’accepter cette spirale à la baisse. Si les travailleurs d’une autre entreprise du secteur sont plus flexibles et moins bien payés, ce sera ensuite à notre tour. Nos conditions de travail et de salaire doivent au contraire aller vers le haut !’’

  • Action du personnel de Delhaize au conseil d’entreprise

    Ce matin, plusieurs centaines de syndicalistes se sont réunis en front commun devant le siège de Delhaize à Molenbeek, où se tenait un conseil d’entreprise extraordinaire. On pouvait trouver face au bâtiment des employés et des ouvriers, unis derrières le slogan ”nous sommes tous des Delhaiziens”. Sans surprise, la colère était grande face au carnage social annoncé semaine dernière.

    Il faut organiser cette colère en un mouvement de lutte unissant personnel et clients pour stopper les pertes d’emplois et partir à l’offensive vers une harmonisation à la hausse de tous les statuts du secteur, en lieu et place de l’actuelle spirale à la baisse des conditions de travail et de salaire dans le secteur de la distribution. La logique patronale s’en prend aux droits du personnel mais aussi des clients, qui peuvent de moins en moins bénéficier d’une bonne prestation de service. Un plan d’action visant à l’implication la plus large possible du personnel et des clients pourrait utiliser le potentiel existant pour construire un rapport de force favorable aux travailleurs. Ainsi, la victoire serait possible.

    Ci-dessous, photos de l’action de ce matin, par Geert.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop