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Depuis mercredi, plusieurs succursales de Lidl sont en grève contre la pression de travail élevée. Un nombre impressionnant de membres du personnel y participent. La colère est grande. En 2018, il y a déjà eu un long mouvement de grève contre la pression au travail qui a conduit à différentes promesses de la part de la direction. Elle entend désormais revenir sur celles-ci. La direction ne montre absolument aucun respect pour le personnel, elle met maintenant les grévistes sous pression et envoyant des huissiers sur les piquets. Des consultations sont prévues ce lundi. Nous en avons parlé avec un délégué du SETCA, Dylan, sur le piquet de grève de Lidl à Deurne Zuid.
Propos recueillis par Luc
« Ces actions s’inscrivent dans la continuité de la grève de 2018. À cette époque, un accord a été conclu avec la promesse de négocier une nouvelle convention collective de travail dès que possible. Jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé, 42 heures supplémentaires allait être fournies par magasin. Trois ans se sont écoulés et le dialogue social n’a pas encore donné de résultats.
« La direction estime avoir fait beaucoup de concessions et proposé des améliorations. Dans la pratique, les choses ne font que reculer. Le malaise n’a jamais été aussi grand. Même ces 42 heures supplémentaires n’ont pas vraiment été remarquées car le nombre d’heures est manipulé de toutes sortes de manières. Nous demandons également depuis longtemps des contrats fixes à temps plein, mais Lidl continue de travailler avec des contrats à temps partiel.
« Il est frappant qu’il y ait autant de grévistes. Il n’y a pas eu d’ordre général de grève, mais les collègues ont en partie utilisé spontanément le préavis de grève pour entrer en action. Plus de 100 magasins ont fermé leurs portes mercredi. C’est énorme. C’est l’expression de la profondeur du malaise. »
« Il s’agit toujours de la même chose : la charge de travail élevée due au manque de personnel. Les effectifs par magasin sont calculés sur base du chiffre d’affaires et non du travail à effectuer dans le magasin. Par exemple, dans mon magasin, nous ne sommes autorisés à ouvrir qu’avec 3 ou 4 personnes, ce qui n’est pas suffisant.
« Mais beaucoup plus est en jeu. Il existe une sorte de politique de la peur dans l’entreprise. En raison de la forte pression de travail, nous avons davantage de personnes malades qui ne sont pas remplacées. La période écoulée nous a fait prendre conscience de notre caractère essentiel, mais aussi du point auquel nous sommes sous-estimés. Il y a trois ans, le salaire n’était pas vraiment un problème, mais aujourd’hui, la revendication d’un salaire minimum de 14 euros est bien vivante. Cette année, c’est la première fois que de nombreux collègues se sont mobilisés autour de l’Accord interprofessionnel, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Dans un tract, nos salaires étaient comparés à ce que gagne le sommet de l’entreprise. Cela a provoqué beaucoup de colère.
« En fait, vous ne pouvez pas imaginer à quel point le manque de respect est grand ici. »
« La direction est sortie avec une méthode de mesure du temps sur base de laquelle elle conclut que nous avons trop de temps pour effectuer notre travail. Ce type de mesure théorique ne tient pas compte de la réalité de terrain quotidienne. Dans la pratique, on ajoute tellement de choses que ce cadre théorique ne fonctionne tout simplement pas. Nous ne devrions pas accepter cela.
« Chaque magasin a sa propre spécificité, la situation d’un magasin en ville est différente de celle d’un magasin dans la campagne, par exemple. Même à Anvers, il existe des différences. Le personnel des magasins sait mieux que quiconque combien de temps il a besoin. Nous devons proposer un chiffre distinct pour chaque magasin. »
« Peut-être devrions-nous réagir avec l’ensemble du secteur. Chez Delhaize, de plus en plus d’aspects de l’organisation de Lidl sont repris. Il y a l’arrivée des magasins Jumbo, où c’est totalement le Far West. Le recourt aux franchisés exerce une pression sur les salaires et les conditions de travail. Nous devons riposter en réagissant avec l’ensemble du secteur et en défendant ensemble nos revendications. »
« C’est très difficile pendant les journées de travail, un piquet de grève est en fait la meilleure réunion du personnel qui soit. Il est important qu’il y ait une participation active du plus grand nombre possible de membres du personnel, l’un des moyens d’y parvenir étant de tenir des piquets de grève, où nous pouvons aussi nous adresser aux clients. »

Le personnel des supermarchés s’est mobilisé dans de nombreux endroits du pays. Dans ce secteur, les salaires sont traditionnellement bas. Parfois, même après dix ans, les travailleurs n’atteignent toujours pas un salaire horaire de 14 euros. La scandaleuse norme salariale de 0,4% et le refus d’augmenter les salaires les plus bas frappent durement le personnel des supermarchés qui travaille en mettant sa santé en danger depuis un an.
Les chaînes de supermarchés ont réalisé d’énormes profits. Dans un tract distribué par le SETCA/BBTK chez Lidl se trouvait l’exemple du patron, Schwarz, qui s’enrichit d’un milliard d’euros chaque année, soit un montant mensuel de 83 millions d’euros. Une augmentation de salaire de 0,4 % signifie moins de 8 euros bruts par mois pour le personnel des magasins de la chaîne. Et qui sont celles et ceux qui ont gardé les magasins ouverts pendant toute la crise sanitaire ?
Les mesures de sécurité dans le contexte de la pandémie ont suscité le mécontentement de certains magasins. Limiter le nombre de personnes dans un magasin tel qu’Ikea représente une toute autre chose que de restreindre le nombre de visiteurs dans un supermarché moyen. Dans un supermarché de, disons, 200 mètres carrés, avec rayonnages et caisses enregistreuses, il est souvent difficile de respecter la distance nécessaire entre personnes. Dans les magasins, la colère se concentre principalement sur les salaires et les conditions de travail, dont la difficulté d’obtenir un contrat de travail permanent, sans parler d’un contrat à temps plein. Mais ce sont bien sûr les bas salaires qui retiennent pour l’instant l’attention après une année très difficile.
Dans les magasins où la grève a pris place, les réactions des clients et des passants étaient nombreuses et positives envers les grévistes. Cela était remarquablement plus fort que lors de nombreuses grèves précédentes. Les clients savent bien que le personnel n’a pas économisé ses efforts ces derniers mois. De plus, la pression sur le pouvoir d’achat est présente auprès de chacune et chacun. Combien nous reste-t-il encore en poche après le loyer ou l’hypothèque ? Tout devient plus cher, mais nos revenus ne suivent pas. Un salaire minimum de 14 euros de l’heure serait à peine suffisant pour s’en sortir, mais même ce salaire minimum est inacceptable pour les actionnaires des grandes chaînes.

Dans le numéro de septembre de Lutte socialiste, nous avions attiré l’attention sur la façon dont les chaînes de magasins de vêtements, dans un contexte de crise sanitaire, mettent le personnel sous pression pour accroître les profits. Il ne s’agit pas seulement de surexploiter les travailleuses et travailleurs qui produisent les vêtements, les chaussures et les accessoires de sport dans des pays lointains à bas salaires.
Par Guy Van Sinoy, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste
En Belgique aussi, et ailleurs en Europe, il s’agit de surexploiter les travailleurs des grands magasins qui vendent ces marchandises. Bien souvent, il s’agit de femmes travaillant à temps partiel, avec un contrat flexible et un salaire dérisoire. En 2020, au cours des deux périodes de confinement des commerces non essentiels, le personnel s’est retrouvé avec une indemnité de chômage qui, pour un emploi à temps partiel très mal payé, se réduit à peau de chagrin.
D’autre part, plusieurs marques connues ont carrément mis la clé sous la porte : Brantano, Camaïeu, il y a quelques mois. Aujourd’hui, H&M a annoncé 8 fermetures de magasins (Liège, Bruxelles, Gent, Anvers, etc), d’autres sabrent dans les effectifs pour réduire les coûts salariaux. Ainsi, chez Sport Direct, une multinationale britannique qui dispose de 37 magasins en Belgique et qui compte environ 450 salarié.es dont une majorité de jeunes, la direction entend réduire le nombre d’heures en magasin. Pour cette société, la période des soldes ne porte pas seulement sur le prix de vente des marchandises, elle porte aussi sur les horaires du personnel. Concrètement : une diminution de manière unilatérale du nombre d’heures de travail mentionnées dans le contrat de travail. En Wallonie et à Bruxelles les travailleurs sont partis en grève en front commun syndical pour s’opposer à cette mesure arbitraire et illégale. La CNE et le SETCa réclament une réduction du temps de travail sans perte de salaire (32 heures en 4 jours/semaine) mais les négociations sont toujours en cours.
En Grande-Bretagne, où le mouvement syndical a été cruellement affaibli depuis les années Thatcher, près de 80 % des 24.000 travailleurs de Sport Direct ont un contrat de travail de « zéro heure » : chaque semaine, ils rejoignent leur lieu de travail sans connaître le nombre d’heures à prester. La direction décide seule. Sans compter les milliers de travailleurs qui sont intérimaires.
Heureusement notre force syndicale et la législation sociale en Belgique ne permettent pas une telle politique asociale qui nous ramènerait au 19e siècle. Mais la vigilance et la solidarité internationale sont indispensables pour résister à une telle régression sociale. On peut donc dire que chez Sport Direct, la lutte sociale est aussi un Sport de Combat

Lors de la première vague de la pandémie, les employés des supermarchés étaient largement considérés comme des héros de la crise. En même temps, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires plus important et les bénéfices ont augmenté. Ahold Delhaize, par exemple, a doublé son bénéfice global au deuxième trimestre pour atteindre 693 millions d’euros nets. La fédération syndicale néerlandaise FNV demande actuellement une augmentation de salaire de 5 % pour toutes celles et ceux qui travaillent dans le secteur. Même si cela ne suffit pas pour que tout le monde dépasse les 14 euros de l’heure, c’est une indication de l’appel à plus de respect pour le personnel. Nous avons discuté de la situation du secteur avec Dylan Van Looy, candidat SETCA aux élections sociales chez Lidl. (Cet entretien a été réalisé avant les mesures liées au deuxième confinement et ses conséquences dans la distribution).
Au début de la deuxième vague, tout était rentré dans l’ordre. Tout pointait vers une deuxième vague, mais pour la direction, c’est une surprise. Presque toutes les mesures sanitaires avaient été supprimées, sauf les masques. La sécurité supplémentaire à l’entrée a été remplacée par un portique, ce qui signifie que le personnel doit surveiller le magasin. Il faut déjà être fort pour faire parfois accepter les mesures sanitaires aux clients. Les mesures visant à réduire la pression du travail ont été progressivement supprimées.
Au cours de la première vague, la direction a rapidement sauté dans le train pour nous qualifier de héros. Il s’avère maintenant que c’était surtout pour se mettre sous les feux de la rampe et récupérer une partie du soutien populaire. S’ils devaient vraiment nous traiter comme des héros, les collègues qui doivent être mis en quarantaine recevraient un salaire mensuel garanti au lieu de se rabattre sur des allocations de chômage. Ensuite, tous les collègues du magasin d’un employé infecté seraient immédiatement testés, au lieu de laisser ça à l’initiative personnelle. Si la direction le pensait, elle aurait au moins transmis toutes les informations sur les contaminations au CPPT (Comité pour la Prévention et la Protection au Travail).
Nous devons à nouveau défendre les mesures de la première vague. Il s’agit notamment de la possibilité de fermer une heure plus tôt pour réduire la charge de travail, de l’augmentation du personnel, de l’absence de promotions spéciales dans les magasins, de la sécurité à la porte ou dans le magasin, de l’assurance qu’il n’y ait pas plus d’un client pour 15 mètres carrés, des pauses supplémentaires pour reprendre son souffle (ce qui n’est pas un luxe superflu si vous devez porter un masque pendant toute une journée),… Au cours de la première vague, les collègues malades étaient remplacés par des intérimaires. Avec la possibilité de fermer une heure supplémentaire, cela a rendu la charge de travail possible. Cependant, cette pratique a été rapidement abandonnée et, en plus, le climat d’anxiété sur le lieu de travail est revenu, les collègues étant régulièrement écartés.
Nous devons réfléchir aux revendications en matière d’indemnisation. Lors de la première vague, il y avait différentes compensations par chaîne de supermarchés. La première proposition de la direction de nous donner 175 euros de bons d’achat à dépenser dans le magasin avec une réduction de 1 euro par achat de 5 euros a été convertie en 250 euros maximum d’écochèques et de congés supplémentaires. Dans d’autres chaînes, il y a eu d’autres compensations, la plupart du temps temporaires. Chez Aldi en Flandre orientale, une grève a éclaté à la fin du mois d’août pour que ces mesures restent d’application. Il est temps de lutter ensemble, à travers les différentes chaînes de magasins, pour obtenir une compensation permanente qui soit égale pour toutes et tous. Ensemble, nous sommes plus forts pour nous faire respecter. Les travailleurs essentiels doivent gagner un salaire essentiel !
Après la première vague, nous aurions peut-être dû faire davantage usage de notre rôle nouvellement reconnu de travailleurs essentiels pour faire appliquer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Aux États-Unis, le salaire minimum de 15 dollars de l’heure a été imposé par des luttes et des grèves dans de nombreux endroits. Il y a des leçons à tirer de notre revendications d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure. Il est aussi important de réfléchir à la manière d’utiliser les représentants des travailleurs pour imposer et contrôler les mesures de prévention et de protection sur le terrain, plutôt que de se contenter de donner des conseils dans le cadre du CPPT, conseils que les dirigeants disent toujours “emporter avec eux”. Cela dépendra évidemment du rapport de force sur le lieu de travail avec lequel nous obligeons la direction à nous respecter. Pour ce faire, il faut des délégations fortes qui fassent la différence dans l’application des améliorations. C’est l’enjeu des élections sociales.

3 magasins ont mené des actions de grève la semaine dernière et d’autres actions sont prévues la semaine prochaine. La raison de ce mouvement de grèves tournantes : le refus de la direction de prolonger les accords pris en juin (dits accords « corona ») augmentant le montant des chèques-repas, attribuant des temps de pause supplémentaire et des aménagements de carrières pour les plus de 45 ans.
Par Simon (Liège)
Alors que nous sommes en pleine deuxième vague d’épidémie de covid 19, les métiers essentiels que l’on couronnaient du titre de héros lors du confinement ne méritent manifestement plus d’être revalorisés, même faiblement.
Dans le même temps, les profits des grandes enseignes du secteur de la distribution explosent.
Les actionnaires (la famille Colruyt représente la 5ème plus grande fortune de Belgique) pensaient continuer à encaisser les dividendes à l’abri de leurs bureaux mais les travailleurs de première ligne exigent légitimement une compensation pour les risques qu’ils prennent quotidiennement.
Les travailleurs de Colruyt réclament également le renforcement des mesures sanitaires alors que les cas de contagions se multiplient dans les magasins.
Comme c’est souvent le cas depuis le début de la crise sanitaire, managers du public comme du privé hésitent à prendre leurs responsabilités et à mettre en place les mesures nécessaires afin de limiter la propagation du virus : dans les écoles, les usines, les magasins, c’est la pression du mouvement des travailleurs qui les imposent.
La grève chez Inbev il y a quelques semaine en est un exemple éclatant que les travailleurs de Colruyt suivent avec raison : seul le rapport de force permettra de faire passer nos vies avant les profits.
Une véritable ruée a eu lieu sur les supermarchés. Beaucoup de gens craignaient l’impact du coronavirus et la confiance dans toutes les institutions, du gouvernement à la direction des supermarchés, est au plus bas. Les contacts sociaux sont découragés afin de prévenir l’infection mais visiblement, ce problème n’existe pas pour le personnel des supermarchés.
Le personnel a travaillé d’arrache-pied pour faire face à la ruée. ‘‘C’est une maison de fous, les clients se battent entre eux ou contre nous’’, a déclaré un travailleur du secteur. Ici et là, un magasin a dû fermer temporairement pour des raisons de sécurité ou parce que les stocks étaient épuisés. Il est certain que dans les magasins où la charge de travail est déjà problématique depuis un certain temps, cette précipitation a durement frappé tandis que les problèmes de livraison ont été accrus. Mais la ruée ne durera probablement pas éternellement : il faudra un certain temps avant que des clients reviennent faire leur stock de papier toilette…
Les magasins constituent des services essentiels à la population. Il est important de veiller à ce que chacun ait accès à la nourriture, mais des mesures doivent également être prises pour le personnel. Les livraisons supplémentaires et les chargements supplémentaires en avance ou le dimanche doivent être payés en supplément. Chez Colruyt, par exemple, un accord sur le travail volontaire le dimanche a été rémunéré à 300%. Il y a également été décidé qu’un gérant de magasin peut limiter le nombre de clients dans le magasin. Et des matériaux de protection sont fournis.
L’approvisionnement alimentaire est essentiel, mais la société elle-même n’a aucun contrôle sur celui-ci. Aujourd’hui, les entreprises privées contrôlent la chaîne d’approvisionnement. Le contrôle démocratique de la collectivité sur la production et la distribution des aliments et des produits essentiels est nécessaire. Plaçons la distribution aux mains du public afin que le personnel et la collectivité puissent planifier la distribution de nourriture !
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Le 13 avril, 31.000 employés de la chaine de supermarchés Stop & Shop sont rentrés en grève en Nouvelle-Angleterre, aux Etats-Unis. Cette chaîne appartient à Ahold Delhaize depuis 1995. Après le secteur de la restauration rapide et les enseignants, c’est maintenant la grande distribution qui entre en lutte. Le rapport ci-dessous a été écrit par Elan Axelbank, de Socialist Alternative, notre organisation-sœur américaine.
Tous les travailleurs doivent se battre pour conserver les avantages sociaux que nous avons gagnés. Nous sommes toujours sur la défensive mais, maintenant, les travailleurs commencent à riposter dans tout le pays. Les enseignants, les travailleurs de la restauration rapide et bien d’autres ramènent la grève au goût du jour pour défendre leurs salaires et leurs avantages sociaux, mais aussi pour gagner davantage de droits. Ce 13 avril, les 31.000 employés de supermarchés de Stop and Shop en Nouvelle-Angleterre leur ont emboîté le pas, en faisant grève pour la première fois depuis 1988.
Stop and Shop est la propriété d’une grande multinationale appelée Ahold Delhaize. Aux États-Unis, elle est la 11e plus grande société de vente au détail et la troisième plus grande épicerie. Elle détient plusieurs des principaux magasins d’alimentation de la côte Est, dont Hannaford et Food Lion. L’an dernier, Ahold Delhaize a réalisé plus de 2 milliards de dollars de profits.
Les travailleurs sont entrés en grève pour réagir face à un certain nombre d’attaques lancées par l’entreprise dans le cadre des négociations collectives. Stop and Shop tente d’augmenter les coûts de la couverture de soins de santé jusqu’à 500 % (les Etats-Unis ne possèdent pas de système de santé universel, l’assurance médicale est régulièrement comprise dans les avantages liés aux contrats de travail). Pour certains travailleurs, cette augmentation peut représenter de passer d’un coût de 13 $ par semaine à 100 $. L’entreprise veut également s’en prendre aux primes pour les dimanches et les jours fériés, dégrader le système de retraite, réduire le nombre de congés payés et instaurer un plafond salarial pour tous les employés. Pendant ce temps, les cadres supérieurs gagnent de plus en plus d’argent chaque année.
Des piquets de grève solides et un soutien de la communauté
Les travailleurs et travailleuses doivent partout soutenir cette grève. Si Stop and Shop est capable de vaincre les grévistes, cela donnera confiance à d’autres grandes entreprises pour procéder de la sorte et lancer une offensive similaire contre les droits des travailleurs. Mais si les travailleurs organisent bien leurs piquets de grève et que le mouvement syndical dans son ensemble se mobilise pour soutenir activement ces travailleurs en lutte, il sera possible de repousser les attaques patronales. Les autres syndicats devraient prendre exemple sur le syndicat des Teamsters (les conducteurs), qui s’est engagé à ne pas franchir le piquet. Concrètement, cela signifie de refuser d’alimenter les services destinés à garder un magasin ouvert (livraisons, réparations,…) tout en appelant ses membres à ne pas se rendre dans ces magasins en tant que clients, à l’instar de l’Association des infirmières du Massachusetts.
Les membres de Socialist Alternative seront présents tous les jours aux piquets de grève afin de les soutenir. Les grévistes doivent tenter d’empêcher les clients de pénétrer dans les magasins en engageant avec eux la conversation sur les enjeux de cette lutte. Les piquets de grève seront plus efficaces s’ils sont faits le plus près possible de l’entrée du magasin. Si les TUAC (United Food and Commercial Workers International Union, Travailleurs Unis de l’Alimentation et du Commerce) organisaient des rassemblements à l’extérieur des magasins, en encourageant les clients et la population à être solidaires, cela donnerait un sérieux coup de fouet à la grève. D’autres syndicats pourraient rejoindre ces rassemblements en force. Les travailleurs sont plus forts quand ils sont solidaires !
Lors des discussions que nous avons eues aux piquets de grève, de nombreux travailleurs ont exprimé leur mécontentement face au temps qu’il a fallu aux dirigeants syndicaux pour déclencher la grève. Cette grève pourrait servir de point de départ pour assurer que les TUAC deviennent un syndicat plus démocratique reposant sur l’implication de la base syndicale. Cela placerait le syndicat en bien meilleure position pour faire face à de futures attaques et obtenir de nouveaux acquis.
Cela aiderait grandement ce processus que des représentants syndicaux se rendent plus fréquemment aux divers magasins pour informer et impliquer les affiliés. Il faudrait également des réunions syndicales plus fréquentes. Tous les représentants syndicaux élus devraient recevoir le salaire moyen des travailleurs qu’ils représentent pour s’assurer qu’ils sont liés aux seuls intérêts des membres du syndicat. Gagner ce genre de changement exigera d’exercer une pression maximale en organisant les affiliés à la base.
Des enseignants aux travailleurs des supermarchés, le mouvement des travailleurs connait actuellement une renaissance aux Etats-Unis. Si les travailleurs de Stop and Shop remportent la victoire avec cette grève, ce serait une puissante démonstration de la capacité des travailleurs à faire face aux attaques des patrons, à riposter et à gagner. Mais la victoire n’est pas garantie. Les grévistes et leurs soutiens doivent maintenir les piquets de grève et assurer qu’ils soient bien fournis dans le but de maximiser le manque à gagner de l’entreprise. Quant aux dirigeants syndicaux, ils doivent taper du poing sur la table des négociations.

Ce samedi, c’était le quatrième jour de grève à Lidl. Les négociations de la veille ont abouti à une proposition de la direction rejetée par le SETCa / BBTK. Les deux autres syndicats veulent défendre la proposition. Hier, plus de 100 magasins avaient encore portes closes. Parmi le personnel, la colère gronde depuis un certain temps maintenant. Nous en avons discuté hier avec un délégué sydcial de Lidl à Anvers.
Interview réalisée par Luc (Anvers)
Avant-hier, les négociations ont échoué. Quelle est la situation aujourd’hui ?
“En ce moment, nous faisons le tour de tous les magasins pour informer nos collègues. Avec plus de 100 magasins fermés aujourd’hui, il est clair que nous allons continuer. Les négociations sont bloquées sur notre demande de 42 heures supplémentaires par semaine à allouer immédiatement à chaque magasin, ce qui est une mesure urgente. La direction ne veut l’autoriser que pour une période temporaire de six mois et, dans l’intervalle, entamer des négociations sur une nouvelle convention collective de travail (CCT). Sans nouvelle CCT après 6 mois, les 42 heures supplémentaires seront perdues et nous nous nous retrouverons à nouveau avec rien. Nous voulons que ces 42 heures par magasin/semaine soient permanentes. Ensuite, la pression pour conclure une convention collective de travail saine incombera à la direction et non aux syndicats. Dans le pire des cas, nous aurons toujours ces 42 heures.”
Le porte-parole de Lidl s’est déclaré “amer” suite au rejet de l’accord. Il estime que l’accord était bon et qu’il comprenait même plus que ce que les syndicats demandaient.
“Ils ont fait beaucoup de promesses mais, avec des promesses, nous n’en sommes nulle part. Lidl a déjà promis tant de choses pour faire face à la pression du travail, mais rien n’arrive jamais. L’année dernière, par exemple, l’entreprise a envoyé un courriel à tous les employés pour leur dire que, après les consultations avec les syndicats, il était devenu évident que la charge de travail posait problème et que cela allait être réglé. Rien n’a été fait. Dans les faits, ils nous promettent des choses depuis deux ans. J’ai tout un dossier remplis de points d’action et de plans de la direction pour faire face à la charge de travail. Mais rien n’a encore été réalisé.”
Comment la grève a-t-elle commencé ? Elle semble s’être développée en grande partie spontanément ?
“Il y a quelques semaines, une grève a éclaté dans un magasin d’Oostkamp après le licenciement d’un directeur des ventes. La problématique de la charge de travail a également été posée. La CSC a lané un préavis de grève pour l’ensemble du groupe Lidl. Des consultations ont eu lieu mercredi dernier mais, une fois de plus, la direction n’a pas été plus loin que les promesses de s’en prendre à la charge de travail. Pour couronner le tout, la direction voulait aussi parler de prolongation des heures d’ouverture et d’ouverture le dimanche.
“A ce moment, un certain nombre de magasins se sont mis en grève presque immédiatement. Quelques magasins étaient bien préparés et se sont mis en grève immédiatement après la consultation. Le personnel de nombreux autres sites s’est joint spontanément au mouvement. C’est aussi la force de la grève. On a pu voir où les syndicats sont plus présents, mais dans beaucoup d’endroits, la grève a commencé spontanément de bas en haut, sans que la délégation syndicale ait beaucoup de contrôle sur elle.
“Dans la région d’Anvers, où je travaille, c’est parfois plus difficile en raison de la rotation et de la composition du personnel. Parfois, je dois commencer par expliquer ce qu’est un syndicat. Mais je reçois aussi des appels de collègues qui me demandent s’ils peuvent fermer leur filiale. En considérant que les directeurs de filliale et la direction répandent beaucoup de mensonges et que des menaces de sanctions existe, on se rend compte que cette vague de grèves est vraiment forte.
“Cette grève est déjà historique. Jamais auparavant Lidl n’avait fait grève à une telle échelle. Dans de nombreux magasins, les collègues ont spontanément pris l’initiative de se joindre au mouvement de grève. Les pressions sont toutefois nombreuses de la part de la direction et des directeurs de filliale. Localement, il y a des menaces de licenciement, de délocalisation, etc. Hier, dans certaines filiales, il a été dit qu’il ne fallait pas faire grève puisque des négociations étaient en cours. Cela a été officiellement contredit, mais il est clair qu’il y a une stratégie derrière ces allégations. Pour de nombreux collègues, ce n’est pas facile de s’opposer à leur direction, mais ils le font.”
Quelles sont les prochaines étapes ?
“En ce moment, c’est plutôt chaotique. Aujourd’hui, nous informons le plus grand nombre possible de collègues sur l’état des lieux. Une certaine confusion existe et parfois des doutes, parce que les dirigeants syndicaux ne sont pas du même avis. Certains pensent qu’il vaudrait mieux accepter la proposition de la direction parce que c’est quelque chose de concret à avoir et que sinon nous courons le risque de nous retrouver les mains vides. En même temps, la prise de conscience que ce n’est pas une véritable solution se développe.
“Le défi est maintenant, avant tout, de faire du lundi une grande journée d’action où le plus grand nombre possible de magasins resteront fermés. Tous les magasins ne seront peut-être pas en grève, mais les actions vont s’étendre.”
La concurrence dans le secteur de la distribution est féroce. Fin de l’année dernière, il y a eu l’annonce d’une restructuration chez Carrefour, et cela été le cas chez Delhaize. Comment situes-tu ce problème dans son contexte ?
“Oui, Lidl veut concurrencer Delhaize, Carrefour,…. Lidl est passé d’un hard discounter à des magasins avec une gamme plus large : avec des marques, sa propre boulangerie, un plus vaste rayon frais,… Tout exige de prendre plus de temps, mais nous devons tout faire avec le même nombre de collègues, voire même moins. Nous devons travailler plus et plus intensément pour recevoir moins d’argent.
“En ce moment, Aldi connaît une forte progression. Il y a de bonnes chances que Lidl soit rattrapé ou dépassé dans la compétition. De cette telle manière, nous sommes aux prises avec une spirale infernale où la pression ne cesse d’augmenter sur nos épaules afin de protéger les profits. Il est important d’y faire face.
J’imagine que des mesures gouvernementales comme la Loi Peeters ne sont pas particulièrement utiles non plus.
“Nous travaillons déjà de manière extrêmement flexible. Une grande partie des mesures introduites par Peters étaient déjà en vigueur depuis un certain temps. Un problème particulier pour nous est l’extension des emplois flexibles au commerce et la facilitation du travail de nuit pour le commerce électronique. Le commerce électronique est actuellement très limité chez Lidl, mais il peut avoir un impact énorme sur nos conditions de travail. Sans parler des pensions. Presque personne chez Lidl n’a un contrat à temps plein. Les conséquences pour nos pensions seront désastreuses si les projets du gouvernement sont effectivement mis en œuvre.
Comment penses-tu que des avancées peuvent être arrachées ?
“Tout d’abord, il est important que nous gagnions cette bataille et ainsi, à court terme, de gagner ces 42 heures de manière permanente. Cela ne sera possible que si nous sommes en mesure d’étendre les actions ce lundi. En fait, j’avais espéré que d’autres enseignes rejoignent la lutte, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Mais si nous voulons contrecarrer la concurrence actuelle dans le secteur de la distribution, ce sera la voie à suivre et nous devons étendre la lutte à l’ensemble du secteur.”
Les clients réguliers peuvent le constater à chacune de leurs visites : la charge de travail est terriblement élevée chez Lidl, le personnel y est très peu respecté et tout doit être le plus bon marché possible. Le problématique est commune à l’ensemble du secteur, cela fait l’objet de négociations entre les syndicats et les employeurs depuis déjà de nombreuses années. Sans grand effet jusqu’ici: le rythme et la pression au travail ne cessent d’augmenter. Si l’on ne peut pas tenir le coup, c’est la porte de sortie. La concurrence s’intensifie de même que la recherche de profits par les actionnaires. Ces profits ne manquent pas : Lidl a réalisé un bénéfice global de 1,5 milliard d’euros en 2015.
Par un délégué du secteur
Le 7 avril, un magasin Lidl à Oostkamp est resté fermé pendant une demi-journée en raison de la pression au travail. La direction a tenté de limiter la situation à un cas isolé. On s’est même permis de rire avec la charge de travail. Mais quelque avait été enclenché. La direction a promis de parvenir à une solution négociée, mais quand une autre négociation s’est révélée infructueuse s’est terminée le 25 avril, une vague spontanée de grèves a commencé. Le personnel a décidé de faire pression sur la direction pour qu’elle trouve des solutions.
L’initiative a été prise par la base, sans qu’un appel ne soit lancé par les syndicats. La grève s’est propagée à grande vitesse, confirmant par là même à quel point la problématique de la charge de travail est répandue dans toute la chaîne. Le personnel en a assez.
La direction a-t-elle compris le message ? C’est discutable. Le grand patron Dieter Schwarz est le 52e homme le plus riche du monde avec un actif de 20,9 milliards de dollars, mais ce n’est pas encore suffisant pour lui. Cela n’a pas été compensé par une attitude humaine à l’égard de son personnel.
Au cours des négociations, le conseil d’administration a proposé que chaque magasin puisse déployer 42 heures de travail supplémentaires par semaine, soit un employé à temps plein supplémentaire. Mais la direction a voulu limiter cela à six mois afin de trouver d’autres solutions dans l’intervalle. Étant donné cette courte période et les nombreuses promesses non tenues dans le passé, le SETCa n’a pas accepté la proposition.
L’augmentation de la pression du travail cause des problèmes dans un nombre croissant d’entreprises. Cela pousse les travailleurs à entrer en action. Pensons aux actions de l’an dernier chez Volvo Cars et Volvo Trucks. Lorsque les syndicats mettent la question sur la table, les employeurs ne veulent rien faire. Le gouvernement parle beaucoup de “travail faisable”, mais sa politique facilite la tâche des employeurs qui rendent notre travail impossible. Cette question reviendra de plus en plus souvent : l’augmentation de la charge de travail est un moyen d’augmenter les profits des actionnaires.
Une solution au problème serait, bien sûr, le recrutement de personnel permanent supplémentaire afin que le travail puisse être réparti. Une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine avec maintien du salaire et recrutement supplémentaire (où les contrats actuels de 30 heures seraient automatiquement convertis en contrats à plein temps avec salaires associés) fait également partie de la solution. Nous devons organiser la lutte et discuter des revendications et des tactiques nécessaires au sein des syndicats et avec nos collègues afin de remporter des victoires.

La poussière est quelque peu retombée depuis l’annonce de nouvelles pertes d’emploi chez Carrefour. Les déclarations de soutien du gouvernement à l’annonce de la disparition de 1233 emplois ont déjà été oubliées. Le slogan «jobs, jobs, jobs» ne sert qu’à être déclaré de façon abstraite ou à servir de prétexte pour s’en prendre à nos salaires et à nos conditions de travail. Une fois que les choses deviennent plus concrètes, il n’y a plus personne.
Par un délégué du secteur
Les dirigeants politiques se sont toutefois bien prononcés contre la retraite anticipée : ceux qui se retrouvent à la porte doivent retourner au travail, en toutes circonstances. Le personnel et les syndicats ont exprimé leur colère. Ils veulent lutter à la fois contre la soif de profits de Carrefour et contre la flexibilité que le gouvernement veut imposer pour faciliter les choses pour des entreprises de ce type.
Le gouvernement proclame soutenir le personnel. Kris Peeters voulait le démontrer en revenant plus tôt du Forum économique mondial de Davos. Mais, dans l’intervalle, le gouvernement lui-même est en première ligne pour accroître les possibilités de flexibilité sur le marché du travail et dans le secteur de la distribution tout particulièrement.
Toutes les mesures adoptées afin de créer des emplois ont échoué dans le secteur de la distribution. Le personnel subit déjà une grande flexibilité, les entreprises comme Carrefour paient déjà peu d’impôts et elles bénéficient de nombreux avantages (fiscaux). Cela n’a pas conduit à de nouveaux emplois, cela n’assure même pas le maintien des emplois actuels.
Pour la direction, l’automatisation, en particulier à la caisse, permet de réduire le nombre d’emplois. De plus, les hypermarchés ne semblent pas assez rentables. Certains des magasins destinés à être fermés ou à voir leur activité réduite sont âgés de moins de 10 ans. De plus le nombre de magasins de proximité va augmenter. Il s’agit souvent de magasins franchisés exploités par un patron «indépendant» qui détermine lui-même les conditions de travail et de salaire dans son magasin. Pas besoin de faire un dessin : les conditions de travail et de salaire sont généralement pires, le personnel est encore plus écrasé. La nouvelle restructuration de Carrefour ne vise pas à garder la tête hors de l’eau, mais à donner encore plus de dividendes aux actionnaires.
Les syndicats se plaignent de l’attitude de la direction de Carrefour et de celle du gouvernement. Ils refusent de laisser les conditions de travail et de salaire être saignées à blanc dans les magasins, ils ne veulent rien lâcher et ils n’acceptent tout simplement pas cette logique. Cela est positif, mais il faudra plus que de l’indignation et des actions éparses dans tout le pays pour repousser l’attaque. Nous ne devons pas nous limiter à demander un meilleur business plan chez Carrefour, cela équivaut à reporter le problème ou à le faire porter par d’autres épaules.
Le personnel était très disposé à agir et des actions spontanées ont eu lieu. Ce qui manquait, c’est un plan de bataille clair associé à des revendications strictes. N’attendons plus et défendons une toute autre organisation du secteur de la distribution. Le mouvement des travailleurs est déjà parvenu par le passé à imposer la réduction du temps de travail, cette revendication doit faire son retour aujourd’hui afin d’éviter que le progrès technologique ne conduise systématiquement au déclin social. Nous ne devons pas rejeter ou entraver le progrès technologique, mais au contraire l’utiliser pour mieux répartir le travail entre tous les travailleurs.
Aujourd’hui, les magasins qui sont assujettis à de ‘‘meilleures’’ commissions paritaires sont en concurrence féroce avec les magasins franchisés où les salaires sont plus bas, la semaine de travail plus longue et où il n’y a pas de délégation syndicale pour assurer le respect des conventions collectives. Ne nous laissons pas monter les uns contre les autres, que ce soit en termes de magasins ou de chaînes de distribution. Un plan d’action reposant sur des revendications offensives telles que l’imposition d’un salaire minimum de 14 euros par heure, d’une semaine de travail de 32 heures, de contrats à temps plein pour tous ceux qui le souhaitent, etc. permettrait d’unir tous les travailleurs du secteur contre cette concurrence acharnée, dévastatrice et responsable de terribles massacres sociaux. Ce serait un excellent premier pas pour sortir de la logique de profits du secteur et élaborer un secteur de la distribution démocratiquement planifié au service de la population et non des actionnaires.