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  • Plan d’action syndical : pour quoi faire et comment assurer son succès ?

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    Vous en avez entendu parler, un plan d’action a été lancé par les directions syndicales : manifestation nationale le 6 novembre, grèves tournantes les lundis 24 novembre, 1er et 8 décembre et, enfin, grève générale nationale le 15 décembre. Et si ça ne suffit pas, on parle déjà de la possibilité que les grèves tournantes reprennent à partir du lundi 5 janvier. Cela fait très longtemps qu’un tel plan n’avait pas été lancé, l’ampleur des attaques du patronat et du nouveau gouvernement de droite nécessitait une réponse du même niveau. Seul un mouvement de masse pourra stopper les attaques et permettre à une alternative de se construire.

    Par Ben (Charleroi), article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Construire l’unité parmi les travailleurs pour gagner face au patronat !

    On entend parfois certains militants dire que ce qu’il faut, c’est ‘‘faire chier les gens’’. Soyons clair, si le but est de construire un mouvement de masse capable de renverser le gouvernement mais aussi de construire une alternative à l’austérité, il faut savoir distinguer de quels gens on parle. Ce qu’il faut faire, c’est polariser le débat, clarifier que le patronat et les travailleurs n’ont pas d’intérêts communs et stimuler le conflit de classe en cours en identifiant clairement l’ennemi. Une fois l’ennemi identifié, il ne faut pas seulement ‘‘le faire chier’’ mais le confronter systématiquement avec pour but de changer le rapport de force en notre faveur. Il faut désarmer la classe dominante en utilisant notre arme la plus puissante : notre nombre.

    Pour cela, il faut organiser les masses. Et la minorité consciente a un grand rôle à jouer pour démasquer les injustices. La tâche peut sembler difficile car il est vrai qu’après des décennies de recul et de défaites, il est compréhensible que beaucoup de travailleurs n’aient plus confiance dans la possibilité d’entrer dans une confrontation victorieuse contre le patronat et le gouvernement. C’est pourquoi les plus conscients doivent montrer l’exemple, prendre des initiatives combatives, celles-ci pouvant inspirer des couches plus larges et redonner confiance dans la lutte. L’objectif doit être de gagner le cœur des masses et de leur montrer que leur frustration provient de l’austérité qu’elles subissent ainsi que du système capitaliste lui-même. Nous devons montrer que des alternatives sont possibles mais qu’elles ne peuvent être concrétisées qu’à travers des luttes de masse.

    Comment préparer les manifs et les grèves ?

    Les dates du plan d’action sont connues, d’autres se rajouteront peut-être, la campagne d’information et de mobilisation est donc lancée. Les distributions de tracts, les stands en rue, les discussions avec les amis et les voisins, les débats sur les réseaux sociaux, les actions de sensibilisation en rue, etc. seront nécessaires car nous ne pouvons pas compter sur les médias traditionnels pour nous informer correctement. Ils sont gagnés aux idées néolibérales et à l’austérité. A nous de défendre le point de vue des travailleurs, des jeunes et des victimes de l’austérité !

    Pour que ce plan devienne une réussite, il faut que les travailleurs et les jeunes se l’approprient. Nous devons le discuter sur les lieux de travail, en assemblées, et chacun doit pouvoir s’exprimer. Là où des étudiants ou des lycéens ont la possibilité de le faire, ils devraient également organiser des assemblées pour rejoindre le mouvement. Pour que ces assemblées soient des réussites, il faudrait que les militants combatifs les préparent convenablement. Les raisons et objectifs du plan d’action doivent être discutés autant que possible et le plan devrait être voté démocratiquement. Celui qui aura voté concernant ce plan d’action respectera mieux sa légitimité, même s’il a voté contre. Celui qui perd le vote pourra encore faire usage de son droit individuel de faire grève mais sans entraver la majorité qui voudra se rendre au travail. Cela nous permettra mieux d’évaluer ensuite la grève et de motiver les collègues pour la prochaine occasion.

    Dans les assemblées, nous devrions aussi discuter de la manière dont le plan va se concrétiser et du rôle que chacun peut et devrait y jouer. Afin de faciliter la mobilisation et pour éviter les divisions entre les différents syndicats mais aussi afin d’inclure dans la lutte les non-syndiqués, un comité de grève pourrait être élu par l’assemblée. Dans la plupart des cas, cette équipe serait certainement composée des délégués en front commun, renforcée par quelques collègues dynamiques, permettant ainsi d’intégrer tous ceux qui veulent prendre part à l’organisation pratique de la grève.

    Une présence massive au piquet de grève pour discuter entre collègues !

    Faire grève, ce n’est pas laisser deux délégués devant l’entreprise afin que tout le monde reste chez soi. Le piquet de grève n’a pas pour seul but de fermer l’entreprise, c’est aussi et surtout un outil pour reconstruire la confiance des travailleurs dans leur propre force.

    Participer à un piquet, c’est avoir l’occasion de discuter avec ses collègues sans la pression habituelle qu’on subit sur son lieu de travail, ça permet de construire la solidarité, d’apprendre à se connaître un peu plus, mais surtout de mener des discussions politiques que l’on n’a pas l’habitude de pouvoir mener durant les journées de travail. Un bon piquet est un piquet où on stimule le débat, où on discute stratégies, objectifs, alternatives, etc. Et il n’est pas rare qu’un bon piquet de grève permette non seulement de faire comprendre que les intérêts du patron et des travailleurs ne sont pas compatibles mais aussi que ce sont les travailleurs qui sont indispensables au fonctionnement de l’entreprise, pas les patrons.

    Plus la participation au piquet est massive, plus facile ce sera de convaincre les collègues indécis d’au moins venir discuter au piquet. Il est même possible que certains qui étaient tentés d’essayer d’aller travailler le jour de la grève changent d’avis en voyant une masse de leurs collègues devant l’entreprise. Et puis c’est quand même pour lutter contre l’austérité qu’on fait grève et qu’on accepte de perdre une partie de notre salaire, pas pour aller faire nos courses pour Saint-Nicolas ou pour Noël.

    Organiser le piquet.

    Évidemment, il ne suffit pas de décréter qu’on veut une présence massive au piquet pour que ce soit le cas. La présence au piquet, c’est une tradition qui doit se construire et ça nécessite une préparation concrète de chaque piquet. On ne peut pas rester toute une journée debout dans le froid à ne rien faire, et encore moins sous la pluie. Prévoir de quoi s’abriter, de quoi se réchauffer, de quoi manger, ça participe aussi à la réussite d’un piquet. Organiser des activités également, des débats, des projections de film de lutte, envoyer des équipes en solidarité aux piquets où il y a moins de gens, etc.

    Et pourquoi ne pas organiser une assemblée générale de bilan de la grève en fin de journée afin de voir comment on peut améliorer l’organisation de la prochaine ? Cela peut d’ailleurs être fait en commun avec tous les grévistes des entreprises voisines, du zoning,…

    Comment réagir face au service minimum ? La grève pour obtenir le service maximum !

    A chaque grève, la question du service minimum revient et c’est d’autant plus le cas avec la volonté du gouvernement de l’imposer à la SNCB.

    Soyons clairs: défendre le service minimum revient à s’attaquer au droit de grève, à vider la grève de son sens et de son utilité. Le service minimum affaiblit les travailleurs dans leur lutte contre le patronat. D’ailleurs, dans de nombreux secteurs, avec les coupes budgétaires et la dégradation des conditions de travail, c’est service minimum toute l’année. En fait, les rares moments où les travailleurs font grève dans ces secteurs, c’est pour revendiquer un service maximum, à travers des refinancements, des améliorations de conditions de travail, etc. Un malade qui doit patienter 2 heures aux urgences ou un navetteur dont le train n’a pas été nettoyé parce que la SNCB veut faire des économies pourrait en témoigner. Toute l’année, des trains sont supprimés ou en retard, et c’est entre autre pour éviter que ça empire que les travailleurs partent en action !

    C’est pourquoi, qu’importe le secteur, les travailleurs ne doivent pas accepter que le gouvernement et le patronat imposent un service minimum. Dans les rares secteurs où un risque d’accident existe, c’est le comité de grève lui-même qui s’arrange pour éviter les problèmes, cela fait partie de l’organisation de la grève.

    Sommes nous trop radicaux ?

    Le patronat et ses médias vont nous accuser d’être des radicaux, de vouloir nous substituer au gouvernement, d’être violents, etc. Mais la violence, elle vient du patronat et du gouvernement, elle vient de l’austérité qu’on doit subir, de la dégradation de nos conditions de travail et de vie. Cette violence, la majorité de la population doit la subir tous les jours en silence.

    Alors soyons clair, quand un système permet aux patronat, aux actionnaires et aux banques de s’enrichir sur le dos de la majorité des travailleurs, des jeunes et des plus pauvres, il est temps que ce système change, il est temps que les travailleurs prennent les choses en mains pour eux-mêmes et qu’enfin il reprennent une juste part de la richesse qu’ils produisent.

     

  • Contre les Thatcher belges : quelle alternative?

    PSNVA
    Photo : Maxime Deroeux

    La déclaration gouvernementale avait à peine été rendue publique que les syndicats déposaient un plan d’action ambitieux allant crescendo jusqu’à une grève générale de 24h le 15 décembre prochain. Peu de temps après, les cheminots sont partis en action, puis le siège du MR a reçu la visite de militants de la FGTB de Namur qui ont coloré sa façade.

    Par Nicolas Croes

    Très logiquement, la tension n’a cessé de monter suite aux continuelles provocations du gouvernement Michel. Les réactions n’ont pas manqué non plus de la part de l’opposition politique. Peut-on pour autant dire que tous les ennemis du gouvernement fédéral sont nos amis ?

    ‘‘Des mesures d’une brutalité sans précédent’’

    C’est ce que veut dénoncer le PS, notamment avec sa campagne ‘‘injuste.be’’, lancée à coups de demi-pages dans les quotidiens et de vidéos contre le gouvernement ‘‘MR-N-VA’’ : ‘‘Le gouvernement MR N-VA coupe dans votre portefeuille. Moins 400 euros par an par personne. Ils suppriment l’indexation de votre salaire.’’ On imagine bien à quel point le PS est à l’aise pour parler des précédents, lui qui a collaboré aux 25 dernières années de recul social organisées par les autorités fédérales (dont la modération salariale et diverses manipulations de l’index…) et qui est encore au pouvoir en Wallonie et à Bruxelles.

    Reste que le Boulevard de l’Empereur (siège du PS) a su élaboré élaborer une stratégie d’opposition qui pourrait presque parvenir à faire oublier les 22 milliards d’économie du gouvernement Di Rupo ! C’est comme si le PS n’avait jamais voté des mesures telles que l’exclusion des allocations d’insertion, qui frappera des dizaines de milliers de chômeurs dès le 1er janvier prochain ! Ainsi, Laurette Onkelinx a lancé la charge en séance plénière de la Chambre : le projet du gouvernement ‘‘frappera de plein fouet tous les travailleurs de ce pays.’’ Elle continuera par la suite dans la presse : ‘‘les ruptures de justice sociale, elles s’annoncent très graves ! Nous devons les dénoncer !’’

    Mais, de temps en temps, la belle mécanique connaît un couac… Lors d’une conférence de presse, Di Rupo a trouvé utile de préciser que 70% des mesures prévues par le gouvernement Michel ont en fait été décidées… par le précédent gouvernement, sous sa direction ! Pauvre Laurette qui voit ainsi dévoilée l’hypocrisie de ses efforts. Finalement, est-il question d’autre chose que du remplacement de ‘‘ruptures de justice sociale (…) très graves’’ par des ruptures de justice sociale graves, et non plus très graves ? Le débat n’est pas neuf, on nous a sorti à toutes les sauces le discours sur l’austérité qui se transforme soudainement en rigueur une fois le PS impliqué.

    C’est un fait, la chute du gouvernement Michel ne dérangerait pas le PS, loin de là. Il soutient d’ailleurs – en parole – la manifestation du 6 novembre à Bruxelles. Mais ce n’est que pour profiter de l’aubaine pour préparer son retour au sein d’une nouvelle coalition gouvernementale. C’est avec cet objectif en tête qu’il ne parle que du gouvernement ‘‘MR-NVA’’ pour épargner le CD&V, son partenaire traditionnel. Mais l’ingrat président de ce même parti, Wouter Beke, a tout de même rappelé que, sous Onkelinx, le budget des soins de santé n’avait connu qu’une croissance de 0,9% en 2013, alors que le gouvernement actuel propose 1,5%…

    Certes, Di Rupo et Michel ne sont pas des gouvernements identiques. L’actuelle coalition fédérale veut aller plus loin et plus vite dans l’application de l’austérité, elle souhaite ouvertement et durablement changer les relations de forces entre travail et capital. De son côté, le PS préfère suivre une voie moins tumultueuse mais à la destination identique : faire payer la crise à la collectivité et assister le transfert des richesses vers les poches du privé.

    A Charleroi, les membres du personnel communal en lutte contre la menace de plusieurs centaines de licenciements dans les services communaux ont entendu de la bouche même de Paul Magnette que les économies sont ‘‘indispensables’’. Les enseignants francophones qui ont suivi les arrêts de travail des 22 et 23 octobre dernier sont eux aussi bien conscients qu’il faut refuser de choisir entre ‘‘l’austérité’’ et la ‘‘rigueur’’ : nous devons faire dégager l’austérité sous toutes ses formes !

    Jean-Marc Nollet (ECOLO) a eu raison de dire : ‘‘Il y a une filiation sur le plan socio-économique entre le gouvernement Michel et celui de Di Rupo.’’ Il aurait juste pu aller jusqu’au bout de sa logique et rajouter qu’il en va de même entre l’actuel gouvernement wallon (sans ECOLO) et le précédent (avec ECOLO) qui a notamment voté en faveur du désastreux Traité d’austérité européen, le TSCG…

    Un “plan Cactus” ?

    La réaction de De Wever a été claire : ‘‘Dois-je vraiment honorer les cris d’Onkelinx d’une réponse ? (…) Je préfère aller boire un café jusqu’à ce qu’elle s’arrête.’’ Et de fait, jouer l’opposition à la Chambre, dans la presse et sur Facebook, ce n’est pas ça qui va stopper l’avalanche d’austérité.

    Sur ce point, le PTB a été bien plus conséquent : la première mobilisation anti-austérité à avoir suivi la déclaration gouvernementale fut son œuvre. Pas moins de 7.000 personnes ont participé à sa ‘‘Protest Parade’’ le 19 octobre dernier. Nous déplorons cependant l’interdiction faite à toute personne porteuse d’un signe distinctif d’une autre organisation ou d’un autre parti politique (drapeau, pancarte, journal,…) de participer au cortège ailleurs qu’en toute fin de manifestation, derrière un imposant service d’ordre qui en a choqué plus d’un.

    Cette mobilisation visait en fait essentiellement à mettre en avant le Plan Cactus du PTB, ce cactus incarnant ‘‘l’alternative que nous voulons avancer, un aiguillon pour un renouveau social, écologique et démocratique’’, aux dires de Raoul Hedebouw, député fédéral du PTB. Nous espérons quand même que l’organisation de la Protest Parade n’est pas illustrative de ce que signifie ce ‘‘renouveau démocratique’’…

    Pour le reste, ce plan prévoit d’obtenir 22 milliards d’euros de recettes à travers une taxe des millionnaires, une juste imposition des entreprises, une lutte ferme contre la fraude fiscale, une taxe sur la spéculation, etc. afin de financer l’augmentation des pensions, la construction d’écoles, la création de logements sociaux, une réduction des médicaments… Très honnêtement, entendre une voix divergente, qui ne se plie pas au dogme de l’absence d’alternative à l’austérité, ce n’est déjà pas si mal. Et ce plan rappelle à juste titre qu’il y a eu 12.000 millionnaires de plus en Belgique l’an dernier ou encore que la fortune privée des 20 millionnaires les plus riches de Belgique s’élève à 500 milliards d’euros. Effectivement, c’est loin d’être la crise pour tout le monde.

    Mais le ‘‘Plan Cactus’’ – tout en dénonçant le capitalisme en tant que système notamment au travers d’une citation de Naomi Klein – ne propose au final qu’un aménagement de ce système basé sur une taxation plus équitable, sans remettre fondamentalement en cause la faillite totale d’une économie basée sur la propriété privée des moyens de production.

    Une taxe sur la spéculation, cela signifie-t-il de l’accepter ? Pourquoi donc consacrer 4,5 milliards d’euros au remboursement de la dette publique comme le prévoit le PTB dans son Plan Cactus alors que le parti se disait favorable à la remise en cause du paiement de la dette aux spéculateurs avant les élections? Comment faire face à l’inévitable fuite des capitaux qui fera suite à un changement de régime fiscal sans nationaliser sous contrôle démocratique la totalité du secteur financier ?

    Il nous faut une autre société !

    Face au gouffre de la crise économique capitaliste, le Plan Cactus va dans la bonne direction. Mais à avoir peur de sauter suffisamment loin, on ne peut hélas pas éviter de sombrer à son tour dans le précipice. Le PSL veut participer à ce débat sur le programme alternatif à défendre, en défendant énergiquement la reprise en main publique et démocratique des secteurs-clés de l’économie tels que la finance, la sidérurgie, la grande distribution, etc.

    Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons disposer des moyens qui nous permettront non pas seulement de limer les aspérités les plus dures d’un système basé sur l’exploitation, mais de construire une société alternative basée sur la solidarité et le développement de l’Humanité. Défendre cette alternative, la voie vers une société socialiste démocratique, est peut-être plus compliqué que d’en rester à l’air du temps, mais c’est la seule manière de préparer le mouvement social aux réels enjeux qui nous font face.

  • Les Thatcher belges en action… Attaquer le droit de grève pour museler toute opposition

    piquet_carrefourIl ne fait aucun doute que le nouveau gouvernement de droite compte peu de partisans dans les rangs syndicaux. Tout l’accord gouvernemental n’est qu’une succession d’attaques et de provocations contre le mouvement de travailleurs et ses conquêtes sociales. Le gouvernement sabre violemment dans les salaires, les pensions et les services publics et ne semble guère se préoccuper de la contestation que cela provoquera.

    Par Tim (Bruxelles)

    La concertation à la poubelle

    Lorsque l’on a demandé à la présidente de l’Open-VLD, Gwendolyn Rutten, si le gouvernement était prêt à négocier avec les syndicats concernant les attaques prévues par le gouvernement, elle a répondu que l’orientation des réformes n’était pas discutable. “Nous sommes, en effet, élus par des gens qui ne lancent pas de pierres et qui n’organisent pas de grève sauvage”. C’est en ces termes qu’elle a rejeté la concertation avec les syndicats. Cette arrogance est aujourd’hui largement présente dans les sphères de droite : comme l’opposition syndicale en est encore à ses débuts, plusieurs réactionnaires se risquent à l’ouvrir plus qu’à l’accoutumée. Pour l’instant.

    Mais la bourgeoisie a en tête les paroles du leader syndical irlandais James Larkin: “Les grands de ce monde n’ont l’air grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous !” C’est pourquoi il désire éviter de voir le mouvement ouvrier se dresser et s’opposer à ses mesures. C’est la raison pour laquelle les attaques contre les droits syndicaux sont si nombreuses dans l’accord gouvernemental.

    Déni du droit de protester

    Le gouvernement veut instaurer un “service minimum” Chez Belgocontrol, dans les prisons et à la SNCB. Ces trois secteurs sont ciblés parce que qu’ils ont été à la pointe du combat contre l’austérité et les mauvaises conditions de travail dans leur secteur. Les prisons souffrent de manque d’effectif et de cellules surpeuplées. Dans les aéroports et à la SNCB, surtout, il y a de moins en moins de personnel pour de plus en plus de voyageurs. On économise lourdement sur le matériel roulant et l’entretien, avec pour résultat que notre réseau ferroviaire est de moins en moins sûr et ponctuel.

    L’instauration d’un service minimum engendre de nombreuses questions. Comment l’appliquer ? En étendant les dispositions de la SNCB pour les dimanches aux jours ouvrables alors qu’il y a trois fois plus de voyageurs que le week-end ? Quels trains ne rouleront pas ? Un tel service minimum ne peut être appliqué qu’en interdisant tout droit de grève à la majorité du personnel. Economiser dans les services publics et interdire les protestations que cela entraine : voilà l’idée qui se cache derrière ce service minimum.

    Une main tendue toute symbolique

    De plus, le gouvernement fait clairement comprendre qu’il n’est pas prêt à respecter la tradition de la concertation sociale. Dans l’accord de gouvernement, il est écrit que pour les grandes attaques contre les acquis de la classe ouvrière, il veut écouter “l’avis des partenaires sociaux”. Kris Peeters considère que c’est une main tendue. Mais cet “avis” est purement symbolique : les syndicats ne seront impliqués dans les discussions que s’ils sont d’accord avec les réformes asociales qui sont, en fait, indiscutables.

    Le gouvernement montre ainsi qu’il veut aller à la confrontation directe. La tactique des gouvernements précédents de détricotage social progressif, via une concertation organisée avec les syndicats, est remplacée par des provocations et des agressions contre les syndicats. La stratégie syndicale devra s’y adapter: seul un mouvement large et bien organisé peut stopper cette politique.

    Les militants du PSL contribueront à la construction d’un large mouvement de protestation pour faire chuter ce gouvernement, mais surtout pour mettre fin à toute la politique d’austérité !

  • Les Thatcher belges à l’action… Démantèlement et liquidation du secteur public

    Photo : Isabelle Marchal
    Photo : Isabelle Marchal. manifestation du 6 novembre 2014.

    L’accord de gouvernement Michel est une déclaration de guerre totale contre l’ensemble du secteur public. Le gouvernement passe au démantèlement complet des services publics et des équipements collectifs et lance une attaque frontale contre le statut et les droits des fonctionnaires. Il joue la carte d’une société individualiste et dure dans laquelle la majorité de la population aura à l’avenir à payer plus pour moins de services publics.

    Par Tim (Bruxelles)

    Les sommes que le gouvernement veut épargner sur les dépenses publiques sont hallucinantes : 8 milliards d’euros dont 2,3 milliards sur les institutions publiques et les fonctionnaires et 5,1 milliards d’euros sur la sécurité sociale. Une telle austérité est impossible à appliquer sans fondamentalement toucher à la qualité du service public.

    Sur une mauvaise voie

    La SNCB à elle seule va devoir supporter une bonne partie de cet effort : sur toute la législature, il s’agit de 2,1 milliards d’euros d’économies. Il faudra économiser à une vitesse de croisière : 663 millions d’euros par an, soit un tiers de toute la dotation publique à la société.

    La confusion que le gouvernement a initialement semée en ne précisant pas l’ampleur exacte des économies a eu pour effet que les cheminots ont déjà mené des actions spontanées et finalement, bloqué un train spécial transportant la ministre de la mobilité Gallant pour lui offrir une calculette. Malheureusement, c’est le pire scénario qui est devenu réalité : une économie d’un tiers de la dotation publique ne représente rien d’autre que le démantèlement complet de la SNCB comme service public.

    Aujourd’hui déjà, le matériel désuet et mal entretenu a son impact sur la ponctualité de notre transport ferroviaire. Le personnel a aussi bien du mal à prendre ses jours de congé ou de récupération pour pouvoir se reposer entre deux équipes de plus en plus stressantes. De quoi aura l’air notre réseau ferroviaire après toutes ces économies ? L’intention est claire : préparer la SNCB pour une privatisation complète. Ce n’est pas par hasard que le passage de l’accord gouvernemental sur les chemins de fer se termine explicitement par cette proposition.

    Risque d’effondrement de la cathédrale de la sécurité sociale

    Même les 5 milliards d’économie sur la sécurité sociale préparent un scénario identique : en abaissant les cotisations patronales à la sécurité sociale à 25%, le gouvernement assure que nos pensions et allocations ne puissent plus être payées à l’avenir.

    Le système de sécurité sociale belge est une cathédrale internationalement reconnue : le gouvernement est conscient du fait que la casse directe d’un tel système n’est pas acceptable pour beaucoup. Sa tactique consiste donc à en éliminer les contreforts en espérant que la cathédrale s’effondre de l’intérieur à terme.

    Rien que dans les soins de santé, 2,6 milliards d’euros seront économisés malgré les frais croissants pour les dépenses médicales, la norme de croissance dans le secteur de la santé est limitée à 1,5%, sous le précédent gouvernement, elle était encore de 4,7% (même si elle fut moindre dans les faits). En même temps, le gouvernement ne fait pas de mystère sur ceux qui recevront les coups : les patients paieront plus pour les soins, les prestataires de soins auront d’encore pires conditions de travail avec aussi une flexibilisation supplémentaire des heures de travail pour le personnel soignant par l’obligation de services de garde.

    Mais l’attaque est aussi lancée contre le statut des autres fonctionnaires : pensions et conditions de travail sont démolies et le travail intérimaire est fortement élargi dans les services de l’Etat. Si nous laissons libre cours à ce gouvernement, dans 5 ans, il ne restera plus que des cendres de nos services publics.

    Défendons les services publics !

    Résister est une nécessité absolue. Dans une société qui devient toujours plus dure, les services publics sont nécessaires pour offrir un niveau de vie acceptable à chacun, même aux plus faibles. Nous vivons dans un monde qui n’a jamais été si contrasté : jamais autant de richesses n’ont été produites qu’aujourd’hui mais elles n’ont aussi jamais été injustement réparties. Tandis que la majorité de la population subit des mesures d’austérité et des attaques asociales gigantesques, les super riches restent hors d’atteinte.

    Combattons ce gouvernement des riches : battons-nous contre l’austérité et pour une société socialiste où les richesses seront collectivement gérées et disponibles pour être investies dans les besoins de l’ensemble de la population mondiale !

  • Grève non seulement contre Michel Ier, mais aussi contre toute l’austérité !

    Photo : PPICS
    Photo : PPICS

    La déclaration du gouvernement Michel n’a plus laissé planer de doutes. L’objectif est d’affaiblir les syndicats et de modifier les relations de forces entre travail et capital. Rarement un gouvernement a aussi ouvertement cherché la confrontation. Le plan d’action avec lequel la direction syndicale entraine toute la résistance sociale est également impressionnant. Renverser Michel 1er est le défi qui nous fait face, mais cela ne suffira pas. Nous devons faire dégager toute la politique d’austérité par la grève.

    Le gouvernement veut bel et bien détruire tout ce qui avait été annoncé comme cibles. De plus, il veut repousser l’âge de la pension à 67 ans. C’est “obligé” parce que nous vivons en moyenne plus longtemps. “Des carrières plus courtes et des pensions les plus élevées” – si seulement c’était vrai – “cela ne peut pas arriver.” Mais le gouvernement oublie de préciser que si nous vivons plus longtemps, nous sommes surtout beaucoup plus productifs.

    Afin de prouver qu’il n’est pas aussi antisocial que ce qu’affirment les syndicats, le gouvernement de droite utilise comme idiot utile le “socialiste” Frank Vandenbroucke. Ce dernier a élaboré un système de retraite à points. “Attention, si vous avez reprenez quelque chose, il faut l’appliquer dans son intégralité!” Réponse du gouvernement: “oui, oui”. La social-démocratie rend les choses vraiment faciles au gouvernement. Lors d’une conférence de presse, Di Rupo a ramené tout le travail d’opposition d’Onkelinx au fait que 70% des mesures prévues par Michel ont été décidées sous le gouvernement précédent.

    Wouter Beke, du CD&V, a rappelé avec jubilation que, sous Onkelinx, le budget des soins de santé n’avait connu qu’une croissance de 0,9% en 2013, alors que le gouvernement actuel propose 1,5%. L’enveloppe de la liaison des allocations au bien-être a été rabotée de 40% sous Di Rupo, tandis que le nouveau gouvernement de droite promet 100%. Évidemment, le gouvernement récupère cela dans d’innombrables autres domaines, mais cela illustre que l’austérité n’a pas renforcé la crédibilité de la social-démocratie, mais au contraire sapé.

    Le gouvernement n’aura pas facile

    Si le gouvernement n’a pas facile, cela n’a rien voir avec une incroyable opposition de la social-démocratie et des verts. Cela a bien plus à voir avec le calibre des ministres de Michel. A quoi fallait-il donc s’attendre d’autre en plaçant Theo Franken secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration ou Jan Jambon ministre de l’Intérieur? Un premier ministre fort n’aurait jamais accepté ça. Les autres membres du gouvernement de la N-VA devraient être un peu plus fins. Mais l’erreur de calcul de la nouvelle ministre de la mobilité Jacqueline Galant (MR) sur les économies à mener à la SNCB, ce n’était pas mal non plus.

    L’ossature de ce gouvernement serait la création d’emplois. Pour maintenir payables les pensions, il faut créer de l’emploi, de même pour combattre la pauvreté, etc. Pour le gouvernement, cela doit se faire en donnant encore plus de cadeaux aux patrons. Ensuite les investissements viendraient d’eux-mêmes. A quel point ils y croient eux-mêmes, cela est illustré par la réponse qu’on obtient quand on demande combien d’emplois seront créés : “Nous ne pouvons pas le savoir, nous ne sommes pas dans une économie planifiée”. C’est ce qu’a déclaré Wouter Beke dans l’émission “De Zevende Dag”, ce que Patrick Dewael (Open VLD) a réitéré par la suite.

    Beke et Dewael espèrent ainsi mettre en difficulté “la gauche”. Cela rappelle les Républicains aux États-Unis, qui qualifiaient Obama de socialiste pour le discréditer. Entre-temps, le soutien à Obama a considérablement diminué, mais la popularité du “socialisme” a augmenté en proportion. Que le PS et les Verts soutiennent aussi peu l’économie planifiée qu’Obama le socialisme, nous n’avons pas à l’expliquer. Que la “main invisible” du libre marché conduit à un mauvais fonctionnement de l’économie et à la crise, à ce qu’une poignée de super-riches côtoient un inépuisable réservoir de pauvres, c’est devenu évident. Et c’est cela qui, à son tour, met sous pression le système capitaliste et ses institutions.

    Un plan d’action à soumettre aux assemblées générales

    Que les syndicats n’allaient pas se laisser faire, on pouvait déjà le sentir depuis un certain temps. Le plan d’action; les tracts d’information; les arrêts de travail; la manifestation nationale du 6 novembre; les grèves tournantes des 24 novembre, 1er décembre et 8 décembre et, enfin, la grève générale de 24 heures du 15 décembre sont une réponse appropriée à l’ampleur des attaques du patronat et du gouvernement.

    Nous devons discuter autant que faire ce peu de ce plan d’action avec les militants combatifs et le soumettre à un vote lors d’assemblées générales du personnel. Celui qui aura voté concernant ce plan d’action respectera mieux sa légitimité, même s’il a voté contre. Celui qui perd le vote pourra encore faire usage de son droit individuel de faire grève, mais sans entraver la majorité qui voudra se rendre au travail. Cela nous permettra mieux d’évaluer ensuite la grève et de motiver les collègues pour la prochaine occasion.

    Pour faire tomber le gouvernement, nous aurons besoin de tout le monde. Nous ne pouvons nous permettre des querelles entre syndicats et nous devons faire tout notre possible pour aider les militants combatifs des autres syndicats à surmonter les oppositions internes. Nous ne devrions pas non plus nous laisser diviser selon des lignes communautaires. Même si certaines mesures frapperont plus dur dans une région que dans une autre, ce gouvernement n’est pas en premier lieu anti-Wallons, anti-Bruxellois, anti-Flamands ou anti-Belges, mais anti-travailleurs.

    Nous appelons tous les militants à discuter dès aujourd’hui du plan d’action des syndicats, à le préparer, à l’argumenter, à le défendre. Si nous faisons dégager ce gouvernement et ses projets, ce sera très bien, mais pas si cela doit conduire à une réédition de la tripartite pour nous enfoncer “70%” du même plan dans la gorge. Nous n’avons pas besoin de gouvernements anti-travailleurs, mais au contraire d’un gouvernment des travailleurs, un gouvernement dont la politique ne viserait pas à assurer les profits d’une poignée de super-riches mais à satisfaire les besoins de la vaste majorité de la population. Cela signifie de totalement rompre avec les politiques d’austérité actuelles.

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
    – Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire pour les chômeurs ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
    – Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous controle démocratique de la collectivité !
    – Pour la fin de ce système désuet de propriété privée des moyens de production et de profit! Pour un socialisme démocratique moderne et l’utilisation libre des connaissances et des ressources pour le bénéfice de tous!

  • Argumentaire en défense de la grève. ?#?jefaisgrève?

    Les syndicats viennent d’annoncer quel était leur plan d’action. Les jours à venir, une tournée d’information et d’actions de sensibilisation sera organisée, avec ensuite une manifestation nationale à Bruxelles le 6 novembre prochaine. Il y aura également grève à Liège le 24 novembre, de même qu’à Anvers et dans le Luxembourg. Le 1er décembre, la grève touchera Namur, Gand et le Hainaut. Le 8 décembre, ce sera au tour du Brabant-flamand, du Brabant wallon et de Bruxelles. Ensuite, une grève générale est prévue, dans tout le pays, pour le 15 décembre.

    C’est une excellente initiative qui, évidemment, a été décriée par le gouvernement et les organisations patronales. « On n’a pas encore la moindre explication du gouvernement et on va déjà dans la rue », a ainsi déclaré Pieter Timmermans, administrateur-délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique. Il nous semble pourtant que nous avons eu largement assez d’explications de la part du gouvernement Michel pour justifier une riposte sérieuse de la part du monde du Travail…

    Qu’est-ce que tout cela peut donc bien avoir à faire avec moi ?

    Ce que prévoit ce gouvernement des riches représente une attaque en règle contre nos conditions de vie. Voici quelques-unes (et seulement quelques-unes…) des mesures issues du catalogue des horreurs du gouvernement :

    • Un saut d’index et une longue période de “modération salariale”. Sur l’ensemble d’une carrière, un saut d’index, cela signifie concrètement une perte de quelque 20.000 euros.
    • Travailler plus longtemps : il n’est pas seulement question de l’augmentation de l’âge de la pension, mais aussi de l’âge de la retraite anticipée et de la limitation des possibilités de crédit-temps.
    • Nos services publics seront littéralement plumés. Nous aurons à payer plus pour des services de qualité moindre tandis que le personnel verra ses conditions de travail être détériorées.
    • Les soins de santé verront leurs moyens considérablement limités.
    • Alors que des emplois disparaîtront dans le secteur public, il y aura imposition du travail forcé pour les chômeurs de longue durée, sous la forme de deux demi-journées de « service à la communauté ». Si du travail doit être fait, pourquoi ne pas embaucher ceux qui le feront avec de vrais contrats et de bons salaires ?

    En bref, les attaques pleuvront sur nous tous, que l’on soit jeune ou pensionné, travailleur avec ou sans emploi.

    Tout le monde ne doit-il quand même pas faire un effort ?

    Cette semaine, l’étude annuelle du Crédit Suisse consacrée à la richesse mondiale (Global Wealth Report) a révélé que la richesse mondiale n’a jamais été aussi grande, avec une moyenne de 56.000 euros par adulte à travers le globe. La somme totale est supérieure de 20 % au plus haut montant jamais enregistré avant la crise ! « Cette croissance est principalement due à la performance des marchés de capitalisation des États-Unis et en Europe. » Il ressort également de ce rapport que les 10 % des plus riches détiennent 87 % de la richesse mondiale alors que les 50 % les plus pauvres n’en détiennent que… 1 % ! Les inégalités ont atteint un niveau « anormalement élevé » pouvant conduire à la récession.

    Comme le philosophe français Piketty l’observe: «Les 1% les plus riches aux Etats-Unis se sont accaparés 60% de l’augmentation du revenu national américain entre 1977 et 2007. » Depuis le début de la crise, les riches sont devenus encore plus riches, tandis que la grande majorité de la population a cédé du terrain. La coalition suédoise va poursuivre ce sale travail et puiser dans nos salaires, nos avantages sociaux et nos services publics pour donner des cadeaux aux patrons. La seule mesure destinée à (un peu) toucher les patrons (porter d’un à deux mois la période de salaire garanti en cas d’incapacité de travail) a immédiatement été retardée. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne… Ce dont il est en réalité question, c’est de poursuivre et d’accentuer le transfert de richesses de la population ordinaire vers les super-riches.

    OK. Mais les employeurs doivent quand même eux-aussi participer à l’effort non? Avec la « taxe Caïman » ?

    L’impact de cette taxe, la “taxe de transparence” (qui vise les montages financiers dans les paradis fiscaux), est très clair. Même le président du CD&V a dû reconnaître que l’apport serait « modeste ». Par contre, le saut d’index est un cadeau de 2,6 milliards d’euros pour les employeurs ! Un jeune perdra plus de 20.000 euros au cours de l’ensemble de sa carrière. Avec cette nouvelle taxe, le gouvernement espère récolter sur 120 millions d’euros, une somme considérée comme exagérée par divers spécialiste. Face à cela, les patrons recevront un cadeau de 2,6 milliards d’euros avec la seule mesure du saut d’index.

    Comme cela a déjà été dit, la seule mesure qui s’en prendra un peu au patronat a déjà été reportée d’un an et les employeurs espèrent que cette mesure ne verra jamais le jour. Les patrons savent très bien que nous travaillons tous plus longtemps et plus durement, mais ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités quant aux conséquences en termes de stress, d’épuisement et d’autres formes d’incapacité de travail. Tout ça, cela doit selon eux être aux frais de la collectivité.

    Nous vivons plus longtemps, c’est quand même normal de travailler plus longtemps non ?

    Nous vivons plus longtemps, c’est vrai, mais nous sommes aussi beaucoup plus productifs. Il y a vingt ans, l’espérance de vie d’un travailleur était légèrement plus courte qu’aujourd’hui. Mais les travailleurs qui arriveront demain à l’âge de leur pension auront beaucoup plus contribué. En 1980, pour chaque heure prestée, nous étions 111% plus productifs qu’en 1965. Entre 1980 et 1995, l’augmentation de la productivité était de 36% et, en 2009, nous étions encore 15% plus productifs par heure prestée par rapport à 1995.

    Cette forte augmentation de la productivité signifie que nous produisons plus dans le même temps. Nous produisons donc plus de richesses pour les employeurs et la collectivité. Cette augmentation de la productivité ne peut pas seulement être attribuée aux innovations technologiques, car la charge de travail est croissante, ce que confirment les données relatives aux burnouts et au stress. Qu’est ce qui justifie de reporter de plusieurs années le fait de pouvoir bénéficier de sa pension après avoir travaillé très dur autant de temps? Où s’arrêtera-t-on ? L’âge d’accès à la pension dépassera-t-il un jour l’espérance de vie ?

    Il s’agit tout de même de l’avenir de nos enfants…

    S’il s’agissait vraiment de l’avenir de nos enfants, pourquoi ce domaine n’est-il pas épargné par l’austérité ? Tout ce qui est important pour la jeunesse voit ses moyens se réduire, et cela ne dépend d’ailleurs pas que du fédéral… L’enseignement est loin d’être gratuit en Belgique, très certainement dans le cas du supérieur, et on prévoit encore 240 millions d’euros d’économie dans les budgets de la Fédération Wallonie-Bruxelles (dont environ 80% des moyens sont consacré à l’enseignement.

    A côté de cela, la politique à destination de la jeunesse est de plus en plus répressive : pensons seulement à l’usage des Sanctions Administratives Communales (SAC). Et se construire un avenir avec des services publics plus chers, des salaires moindres, les attaques sur les allocations de chômage,… ne sera pas évident.

    Ne devrions-nous pas attendre les consultations avec les autorités et ensuite passer à l’action ?

    Le gouvernement affirme vouloir consulter les syndicats avant de mettre ses mesures en œuvre. Mais les décisions sont déjà prises. L’accord de gouvernement lui-même ne parle que de demander leur avis aux « partenaires sociaux ». Ce gouvernement de droite dure est déterminé à déployer une offensive de grande ampleur contre notre niveau de vie. Cette droite n’est pas intéressée par le dialogue social, cela a été explicité très clairement par un journaliste pro-NVA du quotidien De Standaard (Discart), qui a déclaré : « J’espère que l’accord gouvernemental frappera les Wallons de telle manière à ce que leurs nombreuses grèves causent un chaos total. » Qui est responsable de l’organisation du chaos avec des propos pareils ? Nous n’avons pas de temps à perdre, nous devons sérieusement organiser la résistance sociale.

    Ce gouvernement a quand même été démocratiquement élu ?

    Nous avons le droit démocratique de mener des actions. Mais le gouvernement va tout faire pour limiter ce droit, il suffit de penser au service minimum dans les transports publics (s’il fallait réellement défendre ces services, ils n’organiseraient pas l’austérité à la SNCB…). Mais le droit démocratique à l’action existe toujours bel et bien. Si nous voulons bloquer ces mesures antisociales, nous aurons besoin de recourir à ce droit, qu’il faut défendre avec énergie. Le gouvernement ne traitera qu’avec mépris les actions ludiques et symboliques.

    Pourquoi dois-je faire grève ?

    Aucune conquête sociale n’a été obtenue en la demandant gentiment. C’est grâce à la lutte collective et à la grève que nous avons pu gagner diverse réformes qui ont amélioré le sort des travailleurs et de leurs familles. A chaque moment, le patronat a parlé de « prise d’otage » de la population et de l’économie par les grévistes. Si on laissait faire les patrons, nous nous retrouverions sans la moindre protection sociale. Ils organisent notre misère et l’effondrement de nos conditions de vie, et celui qui ose dire quoi que ce soit à ce sujet doit faire face à la répression.

    Quel a été le résultat des grèves précédentes ? La fin du travail des enfants, le suffrage universel, la sécurité sociale, les congés payés, l’indexation des salaires, la législation sur la sécurité et la santé au travail,… Celui qui pense que tout cela est sans importance a des raisons de résister à la grève. Nous comprenons donc la position anti-grève défendue par les organisations patronales (VOKA, FEB,…) et par ce gouvernement des riches. Mais la majorité de la population n’a que des intérêts à trouver dans le soutien aux actions de grève.

    Serons-nous écoutés ?

    Une seule chose est certaine : rien ne bougera si nous demandons gentiment de revenir sur les mesures antisociales. Une grève paralyse tout le système économique et clarifie de suite qui sont les véritables producteurs de richesses : les travailleurs. Une simple protestation est insuffisante, une promenade de santé à Bruxelles également. Nous avons maintenant la base pour un plan d’action avec des tournées d’information dans les entreprises suivies d’une manifestation nationale précédant des grèves provinciales et la tenue d’une journée de grève générale le 15 décembre.

    Nous pouvons saisir cette occasion pour aller vers la victoire. Les réunions d’information permettront de pousser la discussion le plus largement possible sur ce qui convient de faire pour faire chuter ce gouvernement. Ces discussions permettront une large mobilisation contre le gouvernement, mais aussi d’aller un pas plus loin, contre l’austérité sous toutes ses formes.

    Que voulons-nous au final ?

    Tout au long du mouvement, il nous faudra défendre une alternative contre la politique austéritaire. Émousser les bords les plus tranchants de la politique antisociale ne suffira pas. Nous voulons repousser toute la politique d’austérité. Nous vivons dans un monde où les 85 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, comme l’a encore récemment dévoilé une étude d’Oxfam.

    Nous sommes de plus en plus nombreux à être convaincus que ce système est à renverser. La tâche peut paraître titanesque, mais la colère contre l’establishment capitaliste se répand et se renforce. Reste à l’organiser de manière conséquente, avec un programme capable d’arracher les leviers de l’économie à la rapacité des actionnaires, spéculateurs et grands patrons pour les placer dans les mains de la collectivité : le programme du socialisme démocratique.

    Les travailleurs n’ont rien à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner, disait Karl Marx en son temps. Il n’a jamais eu aussi raison qu’aujourd’hui.

  • La coalition suédoise trouve 6 milliards d’euros…

    …pour la Défense !

    F35-300x160Le 24 juillet passé, l’armée a tenu une conférence de presse où elle a mis à la disposition des journalistes un document très technique de 25 pages. Celui-ci aborde notamment la demande de l’armée vis-à-vis des agences d’État pour trouver un successeur aux chasseurs F-16.(1) L’armée part du postulat qu’il nous faut des modèles plus ‘‘offensifs’’ et capable de bombarder de manière à défaire des puissances importantes, comme la Russie. Évidemment, l’avion doit également être furtif et ‘‘espion’’. Bref, il n’y a que les F-35 qui répondent à ces caractéristiques.

    Par Maxime (Bruxelles), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Le fait que ces avions soient les plus coûteux n’a pas l’air de franchement déranger les négociateurs fédéraux. Ainsi un seul avion coûte plus ou moins 122 millions d’euros(2) et le coût des trente ou quarante nouveaux F-35 avoisinerait l’exorbitant chiffre de 6 milliards d’euros(3) ! Et encore, ce ne sont que des estimations du coût d’achat auquel il faudra encore ajouter le prix de l’entretien et la maintenance.

    Et pour quels résultats ? Le F-35 est un avion qui présente de piètres prouesses. Selon Foreign Policy (magazine en ligne américain de Slate Group), ‘‘le F-35 n’affiche pas l’agilité du F-16 en mode air-air, ni la portée et la puissance du F-15E en mode bombardement. (…) Pire, il ne pourra pas décoller aussi souvent pour réaliser une mission – ou, tout aussi important, pour permettre aux pilotes de s’entraîner – car sa complexité exige une maintenance prolongée et limite sa durée de service. (…) Contrairement à ce que beaucoup pensent, le fait d’être furtif ne permet pas forcément à un avion de passer inaperçu. (…) En d’autres termes, certains radars, même vétustes, peuvent voir des avions dits ‘‘ furtifs’’ qui volent à une relativement longue distance. Quant aux radars sensibles, ils peuvent détecter le F-35 quand il se trouve à certains angles.’’ (4)

    Ce modèle a principalement été choisi afin d’être compatible avec le renouvellement des armes nucléaires américaines présentes sur le site belge de Kleine Brogel, ce qui fut dénoncé en octobre 2013 lors d’une manifestation contre les armes nucléaires (‘‘Time to go’’). Un texte déclarant explicitement que l’achat des F35 découlait de la modernisation des armes nucléaires américaines a été signé par tous les politiciens aujourd’hui à la table du gouvernement fédéral.

    Donc, le gouvernement fédéral compte faire des économies budgétaires sur notre dos à hauteur de plusieurs milliards d’euros, mais en même temps, il veut débloquer des sommes folles pour des avions de chasse pas aussi performants que l’on pourrait le croire. Et pour servir quelle politique internationale ? Celle de l’OTAN bien sûr ! D’autant plus que les partis à la table des négociations fédérales sont partisans d’une idée fortement partagée parmi les dirigeants de l’Europe occidentale : les impérialistes des États-Unis d’Amérique sont nos grands alliés, quitte à les suivre dans des aventures militaires désastreuses.

    Est-il encore nécessaire de rappeler à quel point le désastre social et politique est grand, à travers l’ensemble des pays où les États-Unis et leurs alliés européens sont passés pour rétablir la ‘‘démocratie, la sécurité et la liberté des peuples’’ ? Il est évident que la logique impérialiste de bombarder des pays entiers pour combattre une dictature ou des groupes terroristes est vouée à l’échec.

    Aventurier sur le plan extérieur, répressif et austéritaire sur le plan intérieur, tels sont les mots d’ordre du gouvernement.

    Notes
    (1) Le Soir du mardi 02/09/14
    (2) Le Soir du mardi 02/09/14.
    (3) http://www.cgsp-defense.be/fr/publications/toutes-
    les-actualit%C3%A9s/381-remplacement-desf-
    16-la-question-%C3%A0-plus-de-4-milliardsd%
    E2%80%99euros.html

  • La pension à 67 ans ? NON merci!

    Arguments contre le relèvement de l’âge de la pension

    67Cela a fait l’effet d’une bombe. Le gouvernement n’était pas encore d’accord sur la répartition des postes qu’il n’avait en revanche aucun problème sur le fait que nous devrions travailler deux ans de plus! L’augmentation de l’âge de la pension ne faisait partie d’aucun des programmes électoraux des partis de droite à la manoeuvre au fédéral. Il s’agit d’un thème particulièrement sensible. Malgré cela, le gouvernement a décidé de faire passer l’âge de la retraite à 66 ans pour 2025 et à 67 ans pour 2030. Le message sous-jacent est double : d’une part que ce gouvernement frappe fort et, d’autre part, ça ne s’arrêtera pas là. Si cela ne tenait qu’aux partis de la Suédoise, nous subirions les conséquences de leur politique des décennies durant.

    Nous vivons plus longtemps, n’est-il pas normal de travailler plus longtemps ?

    L’argument le plus fréquent pour justifier un relèvement de l’âge de la pension est le fait que l’espérance de vie augmente. C’est le cas, en effet. Mais limitons-nous le critère pour l’âge de la pension à l’espérance de vie ? En d’autres termes, ne tenons-nous pas compte du type de carrière, du nombre d’emplois disponibles, de la complexité des jobs existants ?

    Dans le débat sur les pensions, la productivité croissante des actifs est systématiquement mise de côté. Il est exact qu’il y a vingt ans, les actifs avaient, après leur pension, une espérance de vie plus courte que les actifs qui arrivent aujourd’hui à l’âge de la pension. Mais les actifs actuels ont beaucoup plus contribué. En 1980, pour chaque heure prestée, nous étions 111% plus productifs qu’en 1965. Entre 1980 et 1995, il y a eu une augmentation de 36% et en 2009, nous étions, par heure prestée, 15% plus productifs qu’en 1995.

    La forte augmentation de la productivité implique que nous produisons plus au même moment. Nous contribuons plus tant aux caisses de la collectivité qu’à celles des patrons. Cette augmentation de la productivité ne peut pas être uniquement attribuée aux innovations technologiques, la pression de travail croissante est aussi importante. Les chiffres relatifs au burn-out et au stress le confirment. Pourquoi ne pourrions-nous pas profiter, après avoir travaillé plus dur autant d’années, de quelques années de pension supplémentaires ? Ou alors doit-on mourir au travail ?

    Mais les pensions deviennent impayables à cause du vieillissement, non ?

    Le spectre du vieillissement a déjà été réfuté plusieurs fois. Il y a quelques années déjà, un spécialiste des pensions, Gilbert De Swert, pointait dans son livre ’50 mensonges sur la fin de carrière’ que le rapport entre actifs et non-actifs ne changerait pas fondamentalement pour 2060. Pour chaque 100 actifs, il y avait, en 2005, à la parution du livre, 139 inactifs. Pour 2060, il y en aurait 152 soit à peine 8% de plus. Pour que ce soit possible, il faudrait chaque année, 0,11% du PIB en plus.

    De plus, c’est une question de priorité. Des moyens peuvent-ils être libérés pour les pensionnés ou tout est-il déjà absorbé par les cadeaux fiscaux, les diminutions de charge, l’argent pour les banques, le paiement des intérêts des dettes publiques,…? Une part toujours plus importante de la valeur que nous produisons comme actifs va au paiement de dividendes à de grands actionnaires. Avec la valeur que nous produisons, ils spéculent et parient. Ne devrions-nous pas arrêter d’abreuver les spéculateurs de milliards et les consacrer à des pensions décentes ?

    Mentionnons un chiffre cité en son temps par De Swert. Il se sert de chiffres français : en 1980, les dividendes représentaient 4,2% de la masse salariale, en 2008, c’était passé à 12,9%. “Autrement dit : les travailleurs français travaillaient alors 72 heures par année pour les actionnaires , maintenant, c’est passé à 189 heures”. Ces dernières années, la cotisation de sécurité sociale n’a d’ailleurs pas augmenté En 1980, 20,7% du PIB allait à la sécurité sociale, en 2010, cette part était de 19,6%. On ne dépensait donc pas plus mais précisément juste un peu moins.

    Faut-il mourir au travail ?

    Nous parlions, plus haut, de la productivité croissante qui mène aussi à plus de burn-outs, de stress et autres problèmes de santé. L’augmentation du nombre de personnes de 50 ans et plus qui sont au travail – pour le moment, 52,3% des 50-64 ans contre 40,9%, il y a dix ans – provoque déjà une augmentation du nombre de personnes en incapacité de travail et de malades dans cette catégorie. Cet été, on parlait d’une augmentation de 20%.

    Eurostat constate que nous restons, en moyenne, en bonne santé jusqu’à 63,3 ans (hommes) et 63,5 ans (femmes). Ce chiffre est proche de l’âge actuel de sortie du marché de travail. Mais le gouvernement veut relever ce chiffre. Le fait qu’il y ait plus d’incapacités de travail parmi les actifs plus âgés est une conséquence logique de l’augmentation de l’âge de fin de carrière combinée à une pression de travail et une productivité systématiquement accrues avec la charge physique et psychologique que cela comporte.

    L’âge de la pension a-t-il été relevé dans les pays voisins ?

    Correction : pas dans tous les pays voisins. En Allemagne, le gouvernement a, au contraire, décidé cette année que les personnes qui ont travaillé 45 ans puissent désormais prendre leur retraite à 63 ans au lieu de 65. Tout comme pour la suppression du minerval dans les universités, nous n’entendons rien de la part des partisans du modèle allemand à ce sujet. Les comparaisons avec les pays voisins ne valent que lorsqu’il s’agit de tirer les acquis sociaux et les salaires vers le bas.

    Il est inexact de dire que notre pays est en retard par rapport à ses voisins concernant l’âge de fin de carrière. Les derniers chiffres d’Eurostat à ce sujet datent de 2007 mais à cette époque, l’âge de fin de carrière dans notre pays était de 61,6 ans contre une moyenne européenne de 61,2 ans. En six ans, il y a eu un relèvement de cinq ans, une augmentation qui progresse d’ailleurs plus vite que dans les pays voisins.

    Et concernant l’emploi ?

    Selon le SPF Economie, le nombre de travailleurs plus âgés augmente tandis que l’emploi parmi les jeunes a diminué en 2011-2012. Il n’y a pas eu d’emplois supplémentaires, le chômage s’est simplement réparti différemment. Au lieu de redistribuer les richesses disponibles, les néolibéraux choisissent de répartir les déficits. Si ainsi, les jeunes peuvent être mis en concurrence avec les plus âgés et vice versa, leur petit jeu est complet. Nous l’avons déjà vu il y a quelques temps avec le Pacte des Générations.

    Le fait reste que le chômage des jeunes atteint des chiffres record, que beaucoup de jeunes, quand ils trouvent un emploi, sont occupés à temps partiel et perçoivent de bas salaires tandis que les actifs plus âgés doivent continuer à travailler jusqu’à ce qu’ils tombent. Ce n’est certainement pas logique. A notre avis, il faut donner un avenir aux jeunes et un peu de repos aux plus âgés.

    Quelque chose doit-il être fait ? 

    Oui ! Il y a du pain sur la planche tant en ce qui concerne les pensions que l’emploi.

    Il faut avant toute chose faire quelque chose pour le montant scandaleusement bas des pensions dans notre pays. La pauvreté est un problème immense parmi les pensionnés. Environ 23% des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté. Selon le professeur d’université de Louvain, Jos Berghmans la pauvreté parmi les personnes âgées peut être éliminée via un montant de 900 millions d’euros. Nous exigeons déjà que les pensions soient relevées à minimum 75% du dernier salaire perçu avec un minimum de 1.500 euros par mois.

    Deuxièmement, il faut tenir compte de la productivité croissante et de toutes ses conséquences. Cela signifie que la fin de carrière anticipée doit être possible, ce qui est réalisable si la prépension est maintenue. Il n’y a pas que les travaux manuels lourds qui soient difficiles à tenir, les autres emplois aussi sont de plus en plus complexes et intensifs. Pourquoi maintiendrait-on les plus âgés au travail s’il y a autant de jeunes sans emploi ? Maintien de la prépension et pas d’augmentation de l’âge de la pension ! Donnons un avenir aux jeunes et du repos aux plus âgés.

    Par ailleurs, une réduction du temps de travail est nécessaire si nous voulons que les emplois existants soient tenables et répartir le travail disponible. Il n’est pas logique que certains travaillent jusqu’à ce qu’ils tombent tandis que les autres cherchent désespérément du travail sans en trouver. Une redistribution du travail disponible via une diminution du temps de travail généralisée sans perte de salaire et avec embauche compensatoire (de sorte que le rythme de travail ne continue pas à être accentué), voici ce qui peut apporter une solution.

    Y a-t-il des moyens pour ça ? Comme nous l’avons déjà dit, nous n’avons jamais été aussi productifs ! Il n’y a jamais eu autant de richesses. Il y a donc des moyens mais ils doivent être investis dans les besoins sociaux. Une redistribution de la richesse ne s’obtiendra pas en le demandant gentiment et certainement pas par des taxes symboliques transparentes et autres mesures d’annonce qui peuvent plus facilement être contournées qu’imposées. Nous pouvons difficilement redistribuer ce que nous ne contrôlons pas nous-mêmes avec la communauté. Les secteurs-clés de l’économie doivent être nationalisés pour que nous puissions décider quoi faire de la richesse produite.

  • Un gouvernement thatchérien de droite dure qui cherche la confrontation

    “C’est le gouvernement que je voulais”, a déclaré Bart De Wever, satisfait. Les plans complets de la suédoise ne sont pas encore connus, mais ce que nous savons déjà va loin. Ce gouvernement de droite dure va un sérieux cran plus loin que tous les gouvernements précédents réunis. L’offensive antisociale dont il est question ici ira au-delà du “pacte de solidarité entre les générations” (2005), du Plan global (1993) et de celui de Val Duchesse (1986), de précédentes attaques antisociales contre lesquelles des actions dures avaient été menées. La question qui se pose immédiatement à nous est celle de la résistance : comment pouvoir stopper ce gouvernement ?

    Les pensions en ligne de mire

    La suédoise veut démolir des symboles, même si cela n’aura qu’un impact limité sur le budget de cette année ou celui de l’an prochain. L’augmentation de l’âge de la pension à 66 ans en 2025 à 66 ans et à 67 ans en 2030 est à considérer dans ce cadre. Les partis au pouvoir au fédéral veulent bien faire comprendre que leur politique austéritaire ne couvrira pas uniquement les cinq prochaines années, mais aussi celles à venir. Parallèlement, les possibilité de retraite anticipée seront limitées et l’âge minimum pour y avoir accès porté à 63 ans. Pour le calcul de la pension des fonctionnaires, la règle reste de prendre en compte les 10 dernières années, mais il faudra plus de temps aux nouveaux fonctionnaires pour avoir une carrière complète.

    Ces attaques sur les droits à la pension vont au-delà de ce que le Pacte des générations avait imposé. A l’époque, des actions de masse avaient été entreprise, y compris avec grève générale, notamment autour de l’argument qu’il est absurde de faire travailler plus longtemps les aînés à un moment où de nombreux jeunes ne peuvent pas trouver de travail. Le gouvernement de droite dure actuel veut donc aller encore plus loin et également s’en prendre à l’âge de la pension, une donnée hautement symbolique. Comme s’il était possible avec la charge de travail actuelle qu’un infirmier de 67 ans s’occupe de patients ou qu’un enseignant de cet âge prenne en charge des classes surpeuplées. Le relèvement de l’âge de la pension est une provocation particulièrement grande, qui nécessite une riposte ferme et décidée.

    A lire aussi : Des pensions impayables ? Mensonge.

    Saut d’index et service à la communauté pour les chômeurs

    En raison du très faible taux d’inflation actuel, voire même la déflation, une indexation des salaires et des allocations n’est pas encore directement à l’agenda. Mais cela ne signifie pas qu’un saut d’index, même avec les modifications limitées pour les salaires les plus bas, ne sera pas très dur. Le gouvernement offrira de cette façon 2,6 milliards € aux entreprises, un montant qui appartenait en fait aux travailleurs. Certains sont des spécialistes dès lors qu’il s’agit de se plaindre des transferts de moyens entre communautés mais n’ont pas de problème pour organiser des transferts plus importants de la population active vers les plus riches. Un saut d’index est une attaque directe sur notre pouvoir d’achat.

    La N-VA veut aller encore plus loin. Comme nous l’avons dit, la déclaration finale du gouvernement n’est pas encore connue, mais la semaine dernière, les nationalistes flamands néolibéraux ont parlé d’une proposition visant à accorder des salaires moindres pour les jeunes, en permettant de descendre sous le salaire minimum. La fédération patronale flamande VOKA a applaudi des deux mains, en précisant que cette mesure pourrait être généralisée. Une telle mesure ne sera pas possible directement, mais un saut d’index revient en fin de compte à la même chose: moins de salaire réel pour une même quantité de travail.

    Les travailleurs avec emploi sont en ligne de mire, mais les travailleurs sans emploi le sont aussi. Seuls les riches sont à l’abri, ils recevront même encore plus de cadeaux. Concernant les allocations de chômage, les libéraux n’ont pas totalement obtenu ce qu’ils voulaient puisqu’aucune restriction des allocations de chômage dans le temps ne semble être à l’agenda. Mais un symbole fort devait être sacrifié, et c’est ainsi qu’est arrivée cette idée d’un service communautaire obligatoire de deux demi-journées par semaine pour chômeurs de longue durée. Des milliers de chômeurs pourront désormais être utilisés par les villes et communes, entre autres. Pour les autorités locales, ce sera l’occasion de remplacer le personnel par ces travailleurs forcés. Si les chômeurs doivent prester un travail, pourquoi ne peuvent ils pas avoir un travail décent avec des conditions de travail décentes?

    Annualisation du temps de travail

    Le champ d’application de cette proposition n’est pas encore connu, mais plusieurs médias ont déjà fait référence à cette proposition d’annualisation du temps de travail. Cela signifie que le temps de travail ne sera plus compté par jour et par semaine, mais par année. Ainsi, il serait parfaitement légal de travailler 60 heures une semaine et 20 la suivante, puisque la moyenne de 40 heures de travail serait respectée. Il s’agit donc d’instaurer une flexibilité au travail qui reviendra à presser les travailleurs comme des citrons. Et cela, bien entendu, jusqu’à leurs 67 ans.

    Des cadeaux pour le patronat

    “Nous prenons, mais nous redonnons plus”, a notamment déclaré Bart De Wever. C’est vrai. Mais la vérité complète est que De Wever compte prendre chez nous pour donner au patronat. Près de 8 milliards d’euros d’économies frapperont la sécurité sociale, notamment au travers de la réduction des moyens pour les soins de santé et des attaques sur les fins de carrière. Réduire les moyens des soins de santé renforcera les déficits existants alors qu’un quart des hôpitaux est déjà menacé par le manque de ressources. Ils veulent nous faire croire que nous verront une partie de ces somme revenir vers nous avec une réforme fiscale, mais ce sera loin de compenser ce que nous avons à payer pour les soins de santé, le carburant et le tabac (à nouveau avec des impôts plus élevés) ainsi qu’en conséquence de bien d’autres mesures d’économie à la fois au fédéral, au régional et au niveau local.

    Les entreprises recevront immédiatement un milliard € et avec le saut d’index, ce sont à nouveau 2,6 milliards de cadeaux qui tomberont dans leurs poches. Et cela ne s’arrête pas encore là. Comme précédemment annoncé, le gouvernement veut instaurer une diminution de la taxation des entreprises (de 33 à environ 25 %). Selon les divers calculs, cela devrait atteindre les 5 milliards d’euros.

    De la taxe sur les plus-values boursières dont le CD&V a tant parlé, il ne reste rien. L’idée que les épaules les plus lourdes doivent aussi contribuer sert principalement de rhétorique. Une taxe limitée sur les opérations de Bourse et la promesse que des mesures toucheront les paradis fiscaux (avec quel personnel le gouvernement pense=t=il pouvoir faire ça ?) sont destinées à sauver la face. l’essentiel ne change pas : c’est un gouvernement pour les riches, comme le faisait remarquer le président de la CSC Leemans.

    Organiser la résistance

    Les mesures connues constituent une grande provocation pour les travailleurs et leurs familles. Il n’était pas surprenant de constater que l’anxiété était grande, notamment en Flandre après l’annonce des mesures du gouvernement flamand, ni même de voir que la participation au rassemblement syndical du 23 septembre était bonne. Parmi la jeunesse aussi, les premières actions ont eu lieu en Flandre dans le cadre de la lutte contre l’augmentation du minerval et contre l’austérité dans l’enseignement. A près des actions dans le secondaire et une bonne participation à une grande manifestation étudiante à Bruxelles, il faut organiser la lutte par une participation démocratique par la base et assurer que l’opposition ne se limite pas à l’augmentation des frais d’inscription. Dans le secteur socio-culturel flamand, l’appel Hart Boven Hard a reçu un bon écho.

    Dans le tract que nous avons notamment distribué aux diverses rencontres syndicales, nous avons dit que stopper les attaques “requiert un bon rapport de force et un mouvement de masse. Le gouvernement ne va pas épuiser toute ses munitions d’un coup, mais va planifier diverses vagues d’attaques réparties dans le temps. Attendre que tous les détails soient connus nous fera perdre du temps, mais partir en action avec les convaincus sans prendre le temps de préparer les autres collègues et de les impliquer dans la prise de décisions est également une erreur.”

    “Nous avons besoin de chacun, y compris des affiliés des autres syndicats et de ceux qui ne sont affiliés nulle part. C’est en surmontant ensemble les difficultés que nous pourrons les gagner à la lutte collective, pas en leur reprochant toutes sortes de choses. Pour nous diviser, le gouvernement prendra des mesures qui frapperont une région plus fortement qu’une autre. Mais beaucoup de travailleurs flamands sont aussi opposés à la politique de droite que leurs collègues wallons ou bruxellois, tandis que d’autres ont été terriblement trompés. Nous ne voulons pas les laisser isolés, mais au contraire leur donner les arguments nécessaires pour convaincre leur communauté. A ce titre, des visites de solidarité peuvent faire des miracles.

    “Pourquoi ne pas mener une campagne d’information, avec de bons arguments, des tracts et des affiches pour discuter sur les lieux de travail et motiver les collègues ? Il nous faudrait un mot d’ordre concret pour riposter ensemble et éviter de partir au combat en ordre dispersé. Cela pourrait être une manifestation nationale ou une série de manifestations et de meetings provinciaux pour mesurer la combattivité. La tenue d’assemblées générales sur les lieux de travail pendant les heures de travail pourrait y être annoncée. Un plan d’action pourrait ainsi être soumis à la discussion, avec des grèves et des manifestations provinciales à tour de rôle débouchant sur une grève générale nationale de 24 ou 48 heures. Si le gouvernement n’a toujours pas reculé ou n’est pas de suite tombé, l’idée d’une grève générale reconductible chaque jour peut être soumise au vote une semaine plus tard lors d’assemblées générales sur les lieux de travail.”

    Quelle alternative ?

    Dans notre tract, nous poursuivions ainsi “les grèves générales de 1993, de 2005 et du 30 janvier 2012 ne visaient pas à faire chuter le gouvernement. Chaque alternative possible semblait encore plus à droite que le gouvernement de l’époque. Mais cela ne signifie pas que le mouvement syndical doit se jeter dans les bras de la tripartite ou des coalitions ‘‘alternatives’’ de Bruxelles et de Wallonie. Là, les symboles sont sauvegardés, mais la stratégie suivie – à l’instar de celle du gouvernement fédéral précédent – revient aussi à appliquer l’austérité, mais avec les bords les plus tranchants émoussés.

    “Nous savons maintenant où cela amène. Parmi de nombreux travailleurs, cela a nourri l’idée que l’austérité est la seule solution. Quant aux patrons, ils en veulent encore plus. Au lieu d’éviter le pire, le tapis rouge a été déroulé pour une coalition encore plus à droite. La fédération Wallonie-Bruxelles va assainir plus de 300 millions d’euros dans l’enseignement ces deux prochaines années, proportionnellement plus qu’en Flandre. Les deux prochaines années, seul 1 fonctionnaire sur 5 partant en pension sera remplacé à la Région wallonne, et 1 sur 3 les trois années d’après. Ce n’est pas une alternative.”

    “Nous devons au contraire nous battre avec un programme basé sur la satisfaction des besoins réels de la majorité sociale et pas pour répondre à la soif de profits d’une poignée d’ultra-riches.

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
    – Pas d’augmentation de l’âge de la pension ! Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Pas de service communautaire pour les chômeurs ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    C’est impensable pour les patrons. Pourtant, jamais autant de richesses n’ont été produites qu’aujourd’hui. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais bien la volonté politique. Le PSL défend aussi une fiscalité plus juste, mais les capitalistes et les propriétaires immobiliers vont faire payer la pression fiscale aux consommateurs, aux travailleurs ou aux locataires. Seule la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité nous offrira les garanties nécessaires à l’application de ce programme. Nous voulons la fin de ce système anachronique de propriété privée des moyens de production et de course aux profits – le capitalisme – pour le remplacer par un socialisme moderne et démocratique, avec libre utilisation des connaissance et des moyens disponibles au service de tous.

  • Pas de Thatcher en Belgique !

    Il nous faut un plan d’information et d’action contre le gouvernement de droite dure !

    Les partis ouvertement de droite qui discutent de la formation du nouveau gouvernement fédéral n’ont qu’une seule logique en tête : celle du libre marché et de la maximisation des profits des grandes entreprises. Selon leurs dires, au plus les grandes entreprises recevraient de cadeaux, au plus la population bénéficierait de retombées positives. En conséquence de quoi les sacrifices que nous avons à livrer au final serviraient à notre bien-être futur. La coalition ‘‘suédoise’’ utilise ici une vieille rengaine, celle de Margaret Thatcher et Ronald Reagan dans les années ‘80.

    Même le Bureau Fédéral du Plan a calculé que la poursuite de la trajectoire budgétaire stricte pour parvenir à un équilibre en 2016 signifierait une perte de 47.000 emplois. Cette étude a été réalisée en juin dernier, mais le résultat n’a été dévoilé que maintenant. Toujours est-il que les indicateurs économiques ne sont pas devenus meilleurs depuis lors. Toutes les données indiquent également qu’à politique inchangée, il n’y aurait de toute façon pas suffisamment d’emplois pour répondre au chômage massif et croissant dans notre pays.

    Pour les politiciens les plus à droite, les avertissements du Bureau du Plan ne sont qu’une ‘‘vérité qui dérange’’ dont il ne faut pas tenir compte. Rien ne doit s’élever sur le chemin tracé par le dogme néolibéral. Comme le journaliste Marc Reynebeau l’a écrit dans le Standaard : ‘‘Les politiciens sont tellement imprégnés de la logique du marché qu’ils ne la considèrent plus comme un choix idéologique mais comme une nécessité inaltérable.’’ C’était typique de la rhétorique de Thatcher : There is no alternative.

    Les politiques néolibérales de Thatcher & Cie ont conduit les inégalités vers des sommets inédits. Le transfert massif de richesses des travailleurs et allocataires sociaux vers les super-riches n’a jamais ‘‘ruisselé’’ vers le bas de la société. Cela n’a freiné le développement ni d’un chômage de masse et d’une pauvreté inquiétante. Pourquoi serait-ce différent aujourd’hui? Quelles conséquences l’austérité a-t-elle eu pour les Grecs, les Espagnols ou les Irlandais ? Ils se retrouvent la tête sous l’eau.

    Tout comme Thatcher en son temps, la coalition d’ultra-droite en formation ne veut pas limiter son action à l’application d’une politique néolibérale drastique, elle veut aussi s’en prendre à une série de symboles. Des ‘‘tabous de gauche’’ doivent disparaître. Parmi ces tabous figure la sécurité sociale, sans laquelle le taux de pauvreté exploserait à 42%. La N-VA préfère une douleur ‘‘dure et brève’’ dans la lutte contre les pensions des fonctionnaires, contre le droit de grève (avec l’imposition d’un service minimum dans les transports publics notamment) ou pour un saut d’index.
    Ne devrions-nous pas plutôt éviter d’attaquer le niveau de vie de la majorité de la population et investir massivement des moyens publics pour répondre aux nécessités criantes dans presque tous les services publics : des services à la petite enfance aux mouvements de jeunesse, des soins de santé à l’enseignement, des logements sociaux aux transports publics, de l’énergie aux pensions ? Pour une fois, n’irait-on pas chercher l’argent là où il est ? Dans les poches des super-riches ?

    Cette option-là est irréaliste pour les néolibéraux. C’est impossible. L’explication est aussi convaincante que celle que défend l’austérité : c’est comme ça. On ne peut rien y faire. Il n’y a pas d’alternative. Nous refusons d’accepter cette logique dont la faillite a été largement démontrée. Il existe une alternative : le socialisme. La lutte contre le gouvernement d’ultra-droite sera difficile, mais même Maggie ‘‘Dame de Fer’’ Thatcher n’a pu résister à un mouvement de masse. Construisons un large front de la résistance sociale, avec un plan d’information et d’action élaboré à la base, pour que le gouvernement d’ultra-droite arrive à sa fin le plus vite possible.


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    Au sommaire de cette édition :

    1. Pas de Thatcher en Belgique !
    2. Seule une résistance sociale de masse peut stopper ça!
    3. EDITO : Un système de plus en plus inégalitaire, à jeter dans les poubelles de l’histoire // Gouvernement kamikaze cherche pilote // Margaret Thatcher: pionnière du néolibéralisme
    4. Energie : de la libéralisation au black-out… // La coalition suédoise trouve 6 milliards d’euros… pour la Défense !
    5. Les hôpitaux constamment en proie aux excès d’austérité // Quelques considérations à propos de l’Ice Bucket Challenge
    6. Gouvernement et patronat, à l’unisson contre le droit de grève // 1-0 : pour les grévistes de BM&S // Doosan Infracore à Frameries, Avidité patronale et nouveau bain de sang social
    7. Pourquoi donc soutenons-nous l’indépendance de l’Ecosse en nous opposant à la N-VA ?
    8-9 Comment vaincre l’austérité dans l’enseignement supérieur ?
    10. L’atterrissage brutal… du modèle-PS en France… // … et du modèle conservateur suédois
    11. D’où provient l’État islamique et comment lutter contre ?
    12. L’austérité met aussi le secteur de la jeunesse en péril ! // Changeons le système, pas le climat !
    13. ‘‘Retrouvailles’’ : la colère est bien là… // Le Congrès bisannuel du PSL différé : un automne social chaud arrive ! // Agenda militant
    14. Un phénomène comme Aube Dorée peut-il se produire en Belgique ? // Un casseur à la tête du Vlaams Belang
    15. Premières actions contre l’austérité : Rassemblements anti-austérité à Liège et Bruxelles // À Gand, les étudiants du secondaire ont manifesté contre l’augmentation des minervals // ‘‘Pourquoi et comment désobéir aux créanciers’’ – Rencontres d’été 2014 du CADTM
    16. Résistance Internationale contre le racisme et le capital !

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