Tag: Charleroi

  • Grève des cheminots : interviews de Charleroi

    Ce 29 juin à 22h, les cheminots ont commencé une grève de 24 heures après des discussions non-concluantes avec la direction.

    Plusieurs raisons sont évoquées par les travailleurs. En premier lieu, les travailleurs partant à la pension sont plus nombreux que ceux engagés ce qui crée une charge de travail plus élevée, la suppression de certains postes et des jours de congés en suspend. Plus d’un million de jours de congés de retard ont été accumulés au niveau national. Pour illustrer concrètement, 5000 personnes devraient être en congé pendant 1 an afin de résoudre cette accumulation !

    Deuxièmement, de nombreuses sociétés privées s’immiscent à la SNCB ce qui affaiblit les services publics et pose problème en termes de conditions de travail. Une manœuvre supplémentaire pour la direction de se débarrasser des travailleurs statutaires et ainsi faire des économies !

    Interview de Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi, et d’Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

    Par Morgane (Charleroi)

    Giovani Itri, secrétaire permanent à la CGSP cheminot Charleroi.

    Jeunes FGTB : Que répondez-vous à la direction de la SNCB qui qualifie cette grève d’absurde ?

    Giovani Itri : cette grève est loin d’être absurde. Même si la CSC n’a pas suivi ce mouvement, elle a informé ses affiliés que cette journée serait couverte.

    Nos arguments sont valables. Un million de jours de congés en retard , ce n’est pas un million d’euros que l’on gagne au Lotto ! Cela fait 20 ans qu’on attire l’attention sur la pyramide des âges mais nous ne sommes pas écoutés.

    Les recrutements posent problème. La presse annonce 500 recrues supplémentaires ces prochains mois mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moins 250 travailleurs partiront en pension. Les travailleurs seront toujours en sous-effectifs !

    JFGTB : Que répondez-vous quand on vous dit que vous prenez les navetteurs en otage ?

    G.I : Le préavis de grève a été déposé il y a dix jours et nous avons demandé aux médias de diffuser cette information au maximum. C’est un peu facile comme argument, c’est plutôt la direction qui prend en otage les navetteurs.

    Avec le plan de transport, les premiers trains du matin et les derniers trains du soir vont être supprimés. Ceux qui partent tôt ou qui rentrent tard vont devoir prendre leurs véhicules.

    Cette grève, ce n’est pas seulement pour nous mais aussi pour tous les usagers des trains !

    JFGTB : Que pensez-vous de rendre les trains gratuits les jours d’action ?

    G.I : Nous avons déjà tenté cette alternative mais la direction a mis à pied sept accompagnateurs de train ! Nous avons dû faire pression pour qu’ils ne soient pas renvoyés.

    Il y une réglementation et il faut la respecter… . La grève est la dernière solution à nos revendications.

    Olivier Mortelette, délégué à la CGSP cheminot Charleroi.

    Jeunes FGTB : Comment se sont passées les discussions avec la direction au préalable de la grève ?

    Olivier Mortelette : La direction est restée sur ses positions et réfute tous nos arguments.

    Nous n’avons pas eu l’impression d’avoir été entendu et compris dans nos inquiétudes.

    JFGTB : Quelles seraient les solutions pour résoudre les problèmes ?

    O.M : Au niveau des conducteurs, il faudrait intensifier la fréquence des formations.

    En ce qui concerne les métiers demandant peu de qualification, un recrutement intensif pourrait régler le manque d’effectif.

    La direction ne le fait pas car ils savent que des sociétés privées peuvent faire le travail. Des agents statutaires ne vont pas être engagés.

    JFGTB : Pensez-vous que la grève a bien été suivie ?

    O.M : Oui, il y a pas mal de monde présent aujourd’hui et ça fait plaisir !

    Malgré que l’action n’a été suivie que par la CGSP, le réseau est bien paralysé même chez les néerlandophones.

    Je pense que cette grève aura un impact sur les discussions et si pas, il faudra penser à durcir les actions !

  • Charleroi. Discours de Daniel Piron contre les exclusions du chômage

    A Charleroi, la journée d’action syndicale contre les attaques contre les chômeurs a débuté par un meeting à la Géode. Daniel Piron, Secrétaire de la FGTB Sud-Hainaut, y a pris la parole. Son discours a été filmé par Jacques Chevalier (Fédération des Résistances).

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  • Charleroi. Mobilisation contre les exclusions du chômage

    Exclusions des allocations d’insertion : vers une obsolescence programmée des droits sociaux ?

    Par les Jeunes FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Photos : PSL-Charleroi

    En ce 10 mars, des milliers de militants battent les pavés du pays pour exiger le retrait de la mesure limitant les allocations d’insertion à 3 ans. Pour rappel, le 1er janvier 2015, 50.000 jeunes (et moins jeunes) sans emplois seront exclus des allocations d’insertion. Ces allocations de chômage, basées sur les études et non sur le travail, permettent à de très nombreux foyers de subsister, sans plus.

    Si cette mesure est non seulement purement revancharde et totalement injustifiée au niveau budgétaire, elle représente également, et surtout, la brèche la plus inquiétante qui se soit ouverte dans notre système d’assurances sociales.

    En limitant les allocations d’insertion, c’est également toute une série d’autres droits que l’on vise et on ne mesure pas encore assez les dégâts collatéraux que la limitation des allocations d’insertion à 3 ans pourra engendrer

    La FGTB a parlé des répercussions sur les familles, notamment les femmes et les enfants, qui souffrent déjà d’une pauvreté grandissante (près de 17% de risque de pauvreté jusqu’à 24 ans selon le SPF économie). Il s’agit ici des effets immédiats que nous pourrons constater dès les premiers mois de l’année 2015. Qu’en sera-t-il lors des mois, des années qui suivront ?

    C’est simple, les emplois précaires, sous cotisations patronales réduites (plans en tout genre) vont continuer de se développer, réduisant encore les rentrées pour la Sécurité Sociale. Le droit au chômage sera inévitablement limité dans le temps faute de moyens injectés dans la Sécurité Sociale. La paupérisation des enfants et des jeunes les amènera à quitter l’école de plus en plus tôt ou à choisir des filières d’apprentissage en alternance dans l’espoir de trouver un job (sous-payé) pour aider la famille à subsister, ce qui aura comme conséquence de baisser le niveau de qualification des travailleurs. Les fédérations patronales pleureront encore après les subsides publics pour financer leurs emplois et formations professionnelles. Les périodes d’exclusion et de fin de droit ne compteront plus pour la pension et il sera bien difficile de se reconstituer un semblant de carrière ! C’est le serpent qui se mord la queue : la paupérisation pousse à l’emploi précaire qui lui-même pousse à l’assèchement de la Sécurité Sociale et donc à la fin d’un certain nombre de droits.

    Tout comme pour les biens de consommation, nos droits – déjà conditionnés – auront dès lors une date de péremption.

    A qui profite cette obsolescence programmée ? Certainement aux grosses entreprises, aux multinationales, mais également aux assurances privées, celles-là même qui proposeront aux jeunes une assurance complémentaire pour faire face aux soins de santé, une autre pour faire face à la perte d’emploi et une troisième pour compléter une pension légale toujours plus maigre. Des produits attractifs, à contracter individuellement, mais qui ne solutionneront pas le problème de la pauvreté induite par le manque d’emploi et la fin des droits collectifs.

    Ne nous y trompons pas, tout cela est le résultat de choix, tout comme un fabricant de GSM peut décider que son produit vivra trois ans, ce sont des choix politiques qui sont à l’œuvre dans la limitation des allocations d’insertion.

    Ainsi, il y a fort à parier que, lors des négociations post-électorales, les partis de droite reviendront avec l’exigence d’une date de péremption pour un autre acquis.

    Nous sommes à la croisée des chemins, c’est un modèle de civilisation contre un autre. Celui du profit et du chacun pour soi, contre celui de la solidarité et de la lutte pour la justice sociale. Ceux qui ne se battent pas corps et âme pour interdire toute régression dans notre Sécurité Sociale iront rejoindre, à reculons, ceux qui veulent accélérer son démantèlement.

    Céder sur la limitation dans le temps des allocations d’insertion, c’est céder, plus ou moins consciemment, sur tout ce qui détricotera notre Sécurité Sociale par la suite.

    Les Jeunes FGTB exigent des politiques de revenir sur leur choix et de retirer cette mesure inepte, injuste et irresponsable.

    Une fois que cette funeste décision aura été abrogée, il sera utile de mettre en œuvre LA solution au chômage de masse : la réduction collective du temps de travail, avec embauche compensatoire et maintien des salaires.

  • Répondre à l’austérité par la résistance !

    Du local au fédéral, opposition à la politique antisociale!

    Dans la perspective des élections de mai 2014, les autorités fédérales et régionales ont revu leurs rythmes d’application de l’austérité à la baisse. Sauf qu’une austérité ‘‘douce’’, ça reste quand même une politique d’austérité, dont les ravages antisociaux touchent une multitude de domaines. Une fois les élections passées, le signal sera donné pour repartir de plus belle à l’offensive, à tous les niveaux de pouvoir, afin de continuer à nous faire payer la crise. Exemples de Liège, Charleroi et Anvers.

    Cela, nous ne pouvons l’accepter! Nous ne sommes pas responsables de cette crise, il n’y a aucune raison que ce soit à nous d’en faire les frais en sacrifiant nos conditions de vie et nos services publics. L’avalanche d’austérité nous dévalera dessus à toute vitesse après mai 2014, mais nous le savons, et nous ne devons pas attendre de nous retrouver nez à nez avec une masse gigantesque avant d’organiser la résistance : une avalanche se bloque plus facilement en s’y prenant tôt ! Et mobiliser un large soutien pour lutter contre les mesures antisociales est tout à fait possible, y compris au niveau local. C’est ce qu’a illustré le récent référendum contre le projet de privatisation de la collecte des déchets organisé à Sint-Niklaas (province d’Anvers) : la grande majorité des électeurs se sont déclarés solidaires des travailleurs communaux.

    Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.


    Liège. Une rentrée universitaire sous le signe de l’austérité

    Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.

    Par Simon (Liège)

    Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.

    Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?

    On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.


    Augmentation du prix de l’eau à Anvers

    Sans surprise, le conseil communal dirigé par Bart De Wever mène une politique basée sur la suppression de budgets dans les services sociaux et, simultanément, sur l’augmentation des taxes. Concernant l’eau, un ménage devra en moyenne s’acquitter de 3 euros supplémentaires par mois, soit 36 euros par an hors TVA. Aucune chance que ça s’arrête là…

    Cette décision est intervenue après un examen des égouts qui, en raison du sous-financement qui sévit depuis des années, sont dans un état déplorable. Et aujourd’hui, impossible de reporter les travaux qui s’imposent de toute urgence. La ‘‘taxe d’assainissement’’ est passée de 0,78 à € 1,35, le mètre cube revient maintenant à 3,55 euros. L’échevin Van Campenhout s’est expliqué dans les médias : ‘‘La taxe d’assainissement était assez faible à Anvers. Maintenant, nous nous trouvons dans la moyenne flamande.’’ Reste qu’en 2012, la commune d’Anvers a exclu de la distribution d’eau 1.589 ménages pour arriérés de payement, soit 25 fois plus qu’à Bruxelles ou à Gand. L’année 2013 sera donc probablement pire encore.

    Ce n’est jamais un problème d’augmenter nos impôts, par contre, il en va différemment pour l’industrie diamantaire anversoise, choyée par De Wever & Co. Et il convient de noter que cette taxe n’est pas portée jusqu’à la moyenne, mais jusqu’à la limite légale ! Nous devrions peut-être envisager de procéder de même avec toutes les grandes entreprises qui profitent du port d’Anvers, et leur faire payer le taux légal d’imposition des entreprises de 33.99%… Ce serait toujours ça à ne pas aller chercher dans les poches de la population !

    Cette augmentation de taxe de 3 euros par mois peut sembler limitée, mais cela s’ajoute aux autres augmentations de prix et de taxes. Ici, il s’agit d’un exemple flagrant où la population doit payer le coût d’un entretien consécutif à des années de mauvaise gestion.

    Les partis établis n’ont pour seule solution que d’instaurer des hausses d’impôts pour la population et de sabrer dans les budgets sociaux, coincés qu’ils sont dans la logique des déficits budgétaires imposés par le système actuel. Même Groen a justifié cette augmentation de taxe. Au conseil communal, seul le PTB s’est prononcé contre cette nouvelle augmentation d’impôt. Ce rejet doit être lié à une campagne de lutte active pour une politique alternative. Sans cela, aucun moyen public supplémentaire n’arrivera et nous resterons limités à simplement élever une voix scandalisée à chaque nouvelle mesure, en attendant la prochaine attaque.


    Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

    Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ont déjà eu vent de plusieurs actions menées à Charleroi et, fin septembre, une nouvelle action s’est encore déroulée devant le conseil communal. Après avoir voté un règlement mendicité qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, ce sont maintenant les artistes de rue qui sont en ligne de mire.

    Par Ben (Charleroi)

    Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

    En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

    Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociales de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

  • Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

    Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.

    Par Ben (Charleroi)

    • Charleroi : Hé Magnette, un vrai socialiste, ça s’en prend à la pauvreté, pas aux pauvres !
    • Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?
    • Groupe facebook “PSL-Charleroi”

    Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

    En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

    Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

    Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :

    ‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.

    ‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.

    ‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com

    ‘‘D’avance merci.’’

    Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’

    Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,

    Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.

    Une ville propre sur elle.

    A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?

    Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.

    Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.

    Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.

    Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…

    Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?

    Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?

    Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?

    Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…

    Éditeur responsable :

    Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi

  • Charleroi : Qu'est ce que le fascisme? Comment le combattre?

    Formation/Discussion, ce dimanche 1er septembre, de 14 à 17h, local du PSL de Charleroi

    Dans notre société, nous sommes systématiquement mis en concurrence pour un emploi, un logement, un diplôme,… Le patronat utilise et renforce cette confrontation de tous contre tous pour faire baisser les salaires et alourdir la pression au travail. À Bruxelles ou à Charleroi, c’est plus d’un jeune sur trois qui est au chômage. À côté de ça, la vie devient de plus en plus difficile dans nos quartiers. Des pâtés de maison entiers tombent dans l’insalubrité, l’accès à l’enseignement est de plus en plus cher, le travail devient de plus en plus rare,… Cette crise est avant tout celle d’un système capitaliste à l’agonie : les politiques néolibérales ruinent les perspectives d’avenir. C’est l’occasion rêvée pour l’extrême-droite de faire passer ses idées racistes, antisyndicales et violentes.

    Et même si elle est encore très faible en Belgique, le danger de la voir gagner du terrain est bien réel tant qu’aucune véritable alternative politique de gauche crédible ne résoudra les difficultés auxquelles sont confrontés de plus en plus de jeunes et de travailleurs.

    Lors des dernières élections communales à Charleroi, les 6 formations d’extrême-droite qui s’y sont présentées ont récolté ensemble plus de 11% des voix. L’une des formations y a d’ailleurs deux élus. À côté de cela, les attaques et les intimidations du groupuscule Nation se font de plus en plus nombreuses. Ceux-ci tentant délibérément d’imiter le style et les méthodes de leurs homologues Grecs d’Aube Dorée. En juin dernier, des membres de Nation ont tagué la maison médicale, la mutualité socialiste et la taverne du théâtre de La Louvière avec des « Antifa, inquiète-toi » ou également « Esteban, on ne t’oublie pas » en référence au meurtrier du jeune antifa Clément Meric en France. Nation organise d’ailleurs régulièrement des activités avec les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires dont il faisait partie.

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    Quelques mois plus tôt, un jeune d’origine sénégalaise avait été tué dans un café de La Louvière, probablement par des individus d’extrême-droite également. L’année précédente, c’était le Centre jeune Taboo et la Braise de Charleroi qui étaient touchés par des actes d’intimidation semblables.

    Le PSL de Charleroi ne compte pas laisser le danger fasciste grandir sans rien faire. C’est pourquoi, l’année qui vient, nous lancerons une campagne antifasciste sur Charleroi. Venez en discuter avec nous le dimanche 1er septembre à 14h.


    Contactez-nous pour vous inscrire et connaître l’adresse exacte. Responsable : benjamin.dusaussois@gmail.com

  • Ce dimanche à Charleroi : formation sur l'histoire du trotskisme en Belgique

    Après le processus révolutionnaire en Afrique du Nord et au Moyen Orient, le prochain dimanche de formation “Marx avait raison” organisé par le district de Hainaut-Namur du PSL sera consacré à l’histoire du trotskisme en Belgique et à l’histoire du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, l’internationale dont le PSL est la section belge). A l’heure du retour des luttes de masse sur le devant de la scène, la question de la direction la plus adéquate à construire pour renforcer les luttes des travailleurs et les conduire au socialisme est d’une importance cruciale, et c’est avant tout de cela dont il sera question lors de cette journée de discussion.

    Dimanche 11 août, accueil à partir de 10h et fin prévue pour 17h. Un repas est prévu à petit prix.

    Le matin, nous aurons deux invités pour aborder l’histoire du trotskysme en Belgique : Eric Byl (membre du Bureau Exécutif du PSL) et Gustave Dache (vétéran syndicaliste et trotskiste de Charleroi, également auteur du livre ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61’’). L’après-midi, vers 14h, François Bliki nous parlera de l’histoire de notre internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière. François fut à la base de la création de la section belge du CIO et en fut le premier membre.

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    Le PSL a étudié depuis longtemps l’histoire des trotskistes belges. Ce courant commence dans notre pays au sein du Parti Communiste. En 1932, par l’intermédiaire des Chevaliers du Travail, les trotskistes sont à la base d’une grande grève des mineurs. En 1936, ils gagnent la majorité de l’aile gauche du POB, l’Action Socialiste Révolutionnaire.

    Aller à contre-courant fut le quotidien du trotskisme, contre toutes les manœuvres bureaucratiques, les tentatives de corruption, les menaces physiques et même l’assassinat de ses cadres. Les conditions difficiles dans lesquelles il a du évoluer aurait pu mener à sa disparition définitive. Cela ne s’est pas produit.

    Lorsque nous avons rencontré Gustave Dache aux alentours de 1996, il avait déjà 42 ans d’activités trotskystes derrière lui. Il a commencé à travailler à 13 ans, en 1949, dans les verreries de Lodelinsart et, 5 ans plus tard, il a rejoint le courant trotskyste. Il ne fait plus partie d’une organisation depuis longtemps, mais est resté trotskyste. Aujourd’hui, Gustave n’est pas membre du PSL, mais il est heureux que le travail politique de sa vie puisse servir à la formation de nouveaux militants trotskystes. C’est notamment dans ce cadre qu’il a écrit son livre “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61”, dont la seconde édition sera disponible au week-end.

    Gustave n’a malheureusement pas connu Léon Lesoil, mais il a pu rencontrer les anciens militants trotskistes qui l’avaient précédé et qui ont toujours loué Lesoil. En collaboration avec Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, Gustave parlera de l’histoire du trotskysme belge, dans l’espoir que les générations futures puissent tirer toutes les leçons de ce riche patrimoine.

    Toutes les formations auront lieu au local du PSL de Charleroi. Contactez-nous pour vous inscrire et connaître l’adresse exacte. Responsable : benjamin.dusaussois@gmail.com.

  • Marx avait raison : Premier dimanche de formation réussi, vivement le suivant!

    Dimanche 11 août : L’histoire du trotskisme en Belgique

    Ce premier dimanche de formation du district du PSL Hainaut-Namur s’est particulièrement bien déroulé, avec au final presque 40 participants. Deux introducteurs ont présenté la situation actuelle en Tunisie (voir le tract du CIO à ce sujet). Suite à cela, de nombreuses personnes sont intervenues pour contribuer au débat ou pour demander des précisions concernant l’un ou l’autre aspect du processus de révolution et de contre-révolution qui se déroule actuellement.

    Mais si les questions et interventions concernant le processus révolutionnaire tunisien étaient les plus nombreuses, la situation dans le reste de la région et du monde a également été commentée. Ainsi, l’influence que ces processus ont eue sur des développements lointains a été soulevée par une camarade qui nous venait du Québec. Le rôle important qu’ont joué les femmes – et qu’elles jouent toujours – dans la révolution a également été abordé.

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    C’est donc avec une certaine impatience que beaucoup attendent le prochain dimanche de formation qui sera consacré à l’histoire du trotskisme en Belgique et à l’histoire du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, l’internationale dont le PSL est la section belge).

    Ce prochain rendez-vous prendra place le dimanche 11 août, avec un accueil à partir de 10h et une fin prévue pour 17h. Un repas est prévu à petit prix.

    Le matin, nous aurons deux invités pour aborder l’histoire du trotskysme en Belgique : Eric Byl (membre du Bureau Exécutif du PSL) et Gustave Dache (vétéran syndicaliste et trotskiste de Charleroi, également auteur du livre ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61’’). L’après-midi, vers 14h, François Bliki nous parlera de l’histoire de notre internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière. François fut à la base de la création de la section belge du CIO et en fut le premier membre.

    Le PSL a étudié depuis longtemps l’histoire des trotskistes belges. Ce courant commence dans notre pays au sein du Parti Communiste. En 1932, par l’intermédiaire des Chevaliers du Travail, les trotskistes sont à la base d’une grande grève des mineurs. En 1936, ils gagnent la majorité de l’aile gauche du POB, l’Action Socialiste Révolutionnaire.

    Aller à contre-courant fut le quotidien du trotskisme, contre toutes les manœuvres bureaucratiques, les tentatives de corruption, les menaces physiques et même l’assassinat de ses cadres. Les conditions difficiles dans lesquelles il a du évoluer aurait pu mener à sa disparition définitive. Cela ne s’est pas produit.

    Lorsque nous avons rencontré Gustave Dache aux alentours de 1996, il avait déjà 42 ans d’activités trotskystes derrière lui. Il a commencé à travailler à 13 ans, en 1949, dans les verreries de Lodelinsart et, 5 ans plus tard, il a rejoint le courant trotskyste. Il ne fait plus partie d’une organisation depuis longtemps, mais est resté trotskyste. Aujourd’hui, Gustave n’est pas membre du PSL, mais il est heureux que le travail politique de sa vie puisse servir à la formation de nouveaux militants trotskystes. C’est notamment dans ce cadre qu’il a écrit son livre “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61”, dont la seconde édition sera disponible au week-end.

    Gustave n’a malheureusement pas connu Léon Lesoil, mais il a pu rencontrer les anciens militants trotskistes qui l’avaient précédé et qui ont toujours loué Lesoil. En collaboration avec Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, Gustave parlera de l’histoire du trotskysme belge, dans l’espoir que les générations futures puissent tirer toutes les leçons de ce riche patrimoine.

    Toutes les formations auront lieu au local du PSL de Charleroi. Contactez-nous pour vous inscrire et connaître l’adresse exacte. Responsable : benjamin.dusaussois@gmail.com.

  • Départ lancé pour la construction du PSL à Charleroi

    L’inauguration du local carolo du PSL qui s’est déroulée ce dimanche 30 juin, marque un véritable tournant pour la construction du PSL sur Charleroi. On a pu compter sur la présence de 50 personnes – dont une forte représentation de militants du comité TSE de la FGTB – dans une ambiance festive. Nous avons récolté environ 350 euros de fonds de lutte pour financer nos campagnes politiques dans la prochaine période, comme par exemple notre tract consacré aux dimanches de formation que nous organisons cet été ou encore le matériel que nous produirons dans le cadre de la campagne antiraciste et antifasciste que nous voulons lancer à la rentrée.

    Photos de Jacques (Charleroi)

  • Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?

    Si par socialiste on entend la politique que mène le Parti Socialiste alors d’accord. Mais force est de constater que la politique menée par ce parti est très loin des idées socialistes véritables. Un Bourgmestre MR ou CDH ne changerait pas grand chose à la politique menée à Charleroi, ni même aux bases idéologiques de droite qui fondent cette politique.

    Par Ben (Charleroi)

    Photo ci-contre: action contre une réglementation comunale interdisant les soupes populaires à Liège, en septembre dernier.

    Cela fait 6 mois que le Sénateur et Président du PS Paul Magnette est en place dans sa fonction de Bourgmestre de Charleroi. Certains pourraient dire qu’il est trop tôt pour juger, mais bon, son bref bilan au fédéral nous avait déjà donné un petit aperçu de ses qualités de néolibéral acquis au ‘‘pragmatisme’’ de la défense inconditionnelle du système capitaliste et de son fonctionnement. Les premières politiques menées sur Charleroi semblent confirmer la tendance.

    Magnette a pourtant un discours très à gauche, oserons peut être dire l’un ou l’autre militant du PS rempli d’illusions. Et ils citeront le dernier congrès du PS, le lancement du six pack ‘‘socialiste’’ et les critiques sur l’Europe aux mains de la droite, etc. A ceux-là, répondons que ce soi-disant discours de gauche est très loin de notre notion de gauche mais, surtout, qu’entre la parole et les actes de Paul Magnette, il y a un gouffre infranchissable rempli d’hypocrisie.

    La politique communale de Monsieur Magnette

    Ce qui est expliqué dans le projet de ville, c’est que ‘‘Charleroi doit être the friendly city (1) ’’, en référence à la publicité de l’aéroport de Charleroi, ‘‘the friendly airport’’. Cependant, tout comme pour l’aéroport où les conditions de travail montrent clairement qu’il n’est pas Friendly pour tout le monde, la politique que Magnette mène à Charleroi pour une ‘‘Friendly city’’ n’est pas friendly pour tous les carolos non plus.

    C’est simple. Tout d’abord, il y a le constat inavouable par l’équipe Magnette, ‘‘Charleroi est une ville pauvre habitée par des gens pauvres (2) ’’ dixit l’ancien échevin des finances, le CDH Antoine Tanzilli. Sa solution, ‘‘il faut ramener des habitants avec de plus hauts revenus’’. Et comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, tout en faisant sienne cette conclusion, l’équipe Magnette nie le constat afin d’essayer de donner une image de la ville qui pourrait être plus attractive pour les hauts revenus.

    Rien de bien innovant dans la logique qui sous-tend la politique de la ville de Charleroi, c’est le genre de politique que presque chaque ville wallonne a mené ces dernières années. On rénove le centre ville avec des travaux de prestige. Les galeries commerciales de luxe du projet rive gauche dans la ville basse en sont un bon exemple. On s’arrange ensuite pour faire disparaître la pauvreté et les ménages les plus précaires du centre ville pour les refouler en périphérie et on attire ainsi plus facilement des ménages aux revenus plus élevé. La friendly city pour classe moyenne et petite-bourgeoisie sera alors de plus en plus réelle, celle-ci étant alors sensée attirer plus facilement les investissements privé tandis que les pauvres et les bas revenus continueront quant à eux à voir leurs difficultés matérielles augmenter. Rien de socialiste dans ce projet typiquement néolibéral.

    Le projet de nouveau règlement communal sur la mendicité est un autre exemple flagrant.

    Chasser les pauvres ou la pauvreté ?

    Le Collège de la Ville de Charleroi a annoncé qu’à partir du 15 septembre, les mendiants devraient changer de commune tous les jours, sauf le dimanche, où la mendicité serait interdite. Dans sa première mouture, les mendiants en infraction devaient se faire saisir leur recette du jour et en cas de récidive, ils devaient être emprisonnés. On est là face au plus bel exemple de tentative de cacher la pauvreté en la chassant du centre-ville par la répression.

    Fort heureusement, la régionale de la FGTB de Charleroi, ainsi que diverses associations, ont réagi en organisant une action de protestation le dimanche 2 juin et le lundi 24 juin, jour où le règlement aurait été voté si la FGTB n’avait pas adressé une lettre de protestation aux 51 conseillers communaux de Charleroi. Dans cette lettre, elle écrit qu’elle publiera les noms de tous ceux qui voteront ce projet de règlement et appellera ses affiliés à ne plus leur accorder leur confiance lors de prochains scrutins.

    Le vote a donc été repoussé au 2 septembre, mais on s’inscrit bel et bien dans une volonté de la majorité communale de faire passer le règlement après en avoir modifié légèrement l’habillage sans en toucher le corps. Dans l’Echo (3) , les mots de Magnette pour ceux qui critiquent son règlement sont dur : ‘‘Je suis en rage contre certaines critiques de bobos, ces gens qui nous expliquent, depuis les beaux quartiers, qu’il faut s’attaquer à la pauvreté et pas aux pauvres. Comme si on n’y avait pas pensé avant.’’ Puis, il nous explique plus loin dans l’article que Charleroi fait un superbe travail en amont, pour s’attaquer à la racine du problème, et il cite les systèmes d’accompagnement des personnes précarisée qui existent, avant de déclarer ‘‘mais si ça ne suffit plus, alors il faut prendre des mesures plus fermes.’’

    Alors pour commencer, se faire traiter de Bobo par quelqu’un qui touche plus de 10 000 euro par mois, c’est assez intrigant. Mais c’est certainement à Ecolo qu’il devait penser, ceux-ci l’ont très certainement fâché en déclarant qu’ ‘‘Alors qu’il tente de persuader l ‘opinion d’un revirement à gauche, le masque tombe dans les faits avec une politique “ sarkozyste ” (4).

    Mais soit, ce n’est que de la forme. Ce qui est plus grave, c’est que Magnette affirme qu’il fait du travail en amont alors qu’en amont justement, le sénateur Magnette a voté le TSCG, un traité européen d’austérité qui va mettre de plus en plus de gens dans la précarité et générer de l’exclusion à tout va. On fait donc face a une hypocrisie totale de la part de l’équipe Magnette, une équipe qui a des difficultés à faire passer des mesures de droite pour de la politique de gauche.

    De véritable socialistes ne s’attaquent pas aux pauvres, mais à la pauvreté. Car comme le disait le tract que les associations ont distribué lors de l’action du 2 juin, ‘‘Chaque mendiant, qu’il soit ou non toxicomane, qu’il soit ou non sans domicile, qu’il soit ou non membre d’un réseau, est une personne en souffrance.’’

    Mais surtout, car dans un pays ou on est passé de 77.000 belges millionnaires en 2011 à 82.000 en 2012 (5) , il est inacceptable de s’attaquer aux mendiants. Dans un pays ou il y a tant de richesse, il est inacceptable de voir tant de pauvreté.

    Et pour conclure, j’ai envie de dire que ce n’est même pas à la pauvreté, mais à la richesse qu’il faut s’attaquer, ou plus précisément à la richesse de quelque uns, d’une minorité. Car on dissocie trop souvent les deux phénomènes, et pourtant, c’est bien la richesse démesurée de cette minorité qui empêche la richesse raisonnable de tous. Veut-on une société où une minorité peut s’enrichir au détriment du reste de la société et ou l’ensemble des institutions font tout pour que cette minorité se sente le mieux possible ? Ou veux-t-on que ce soit l’ensemble de la société qui bénéficie de la richesse que produisent les travailleurs de notre pays ?


    Notes

    (1) Page 14 du Projet de ville , disponible sur le site de la ville de Charleroi.

    (2) Le Soir du 03/09/2012

    (3) L’Echo du Samedi 8 Juin 2013

    (4) L’Avenir du samedi 1 Juin 2013

    (5) Site de RTBF info le 19 juin, accessible içi : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_de-plus-en-plus-de-belges-sont-millionnaires-en-dollars?id=8021599&hkey=84d5299261d1d6544c7f84f3741cd5f2

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