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Tag: Caterpillar
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Une crise économique mondiale est-elle inévitable ?
La base de la croissance économique mondiale de ces dernières années a été l’augmentation du pouvoir d’achat de la population américaine. Cette augmentation reposait sur la croissance de sa richesse virtuelle (sur base de l’envolée des prix des maisons) de pair avec une politique de crédits à bon marché qui incitait les familles à contracter des emprunts. Donc, alors que le salaire réel des familles américaines baissait insensiblement depuis des années, celles-ci ont consommé avec de l’argent qu’elles devaient encore gagner !
Kristof
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La Chine: une roue de secours ?
Selon les économistes bourgeois, la Chine peut, en formant son propre marché intérieur, devenir le moteur de l’économie mondiale et relayer les USA.
L’impressionnante croissance chinoise est essentiellement basée sur des investissements étrangers, en majorité américains, permettant de produire à bas coût pour l’exportation. La Chine est ainsi fortement dépendante des USA et de l’Europe. Si la croissance ralentit dans ces pays, cela aura un effet majeur sur la Chine.
Si la Chine veut se doter d’un marché intérieur considérable, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, alors les salaires doivent augmenter de manière importante. Mais cela saperait la base de sa croissance et des profits !
Dans le passé, la Chine a maintenu une position exportatrice favorable en aidant les Etats-Unis à tenir debout. Elle a financé les déficits de la balance commerciale des USA (800 milliards d’euros par an !) en plaçant son argent dans les banques américaines. La baisse continuelle du dollar rend cela intenable. Quelques banques chinoises auraient déjà commencé à « diversifier » discrètement leurs investissements dans d’autres pays. Si cette tendance continue, le deuxième débouché de la Chine – les USA – se rétrécira et l’Europe, le marché le plus important, partagera les coups et la Chine finira elle aussi par en faire les frais.
[/box]Crise immobilière aux USA
Les hausses successives des taux d’intérêt ces derniers mois ont posé de plus de plus de difficultés à un nombre grandissant de familles. Plus d’un million d’Américains ont vu leur maison saisie pour défaut de paiement. Une véritable crise s’est ainsi développée sur le marché immobilier américain. Son intensification au cours de l’été a mis à mal les institutions financières qui gèrent les hypothèques ou qui les revendent sur les marchés financiers. Des dizaines de milliers de personnes ont été licenciées. Une pénurie de crédit s’est développée parce que les banques ont d’un coup exigé des taux plus élevés pour les emprunts à risque. Cela fait que la crise menace de s’étendre vers d’autres secteurs, ce que les différentes banques centrales ont tenté de surmonter en accordant aux banques des crédits d’une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars.
Le marché américain de l’immobilier est en crise et le bout du tunnel n’est pas proche. Les ventes de maisons ont diminué de 6,5 % en août pour atteindre le niveau le plus bas depuis 2001. Le niveau actuel est 22 % plus bas qu’il y a un an. En août, le prix de vente demandé par les constructeurs de maisons était 7,5 % moins élevé que l’an dernier et en septembre, les ventes de maisons neuves ont atteint leur niveau le plus bas depuis mars 1993. Durant ce même mois de septembre, 223.538 familles n’ont pas pu payer leur hypothèque (le double de septembre 2006 !). La confiance des constructeurs américains de maisons a atteint son niveau le plus bas depuis 22 ans.
Allan Greenspan, l’ancien président de la FED (la banque centrale américaine), a déclaré que la baisse du marché immobilier « sera plus importante que ce à quoi la plupart des gens s’attendent ». Selon David Rosenberg (de la banque Meryl Lynch), cette chute pourrait même atteindre 20 %, du jamais vu ! Pour Robert Shiller (de la Yale University), l’effondrement des prix de l’immobilier qui s’annonce sera le plus important depuis la « Grande Dépression » qui a commencé avec le krach boursier de 1929.
La crise immobilière commence donc à gagner en importance et pourrait engendrer un effet boule de neige si de plus en plus de propriétaires immobiliers souhaitaient vendre leur maison rapidement alors qu’il existe déjà actuellement un excès de maisons en vente.
Suite à la crise du crédit, les banques adoptent dans le monde entier des conditions plus rigoureuses pour accorder des emprunts ce qui, selon la Banque Centrale Européenne, devrait encore s’aggraver au trimestre prochain. Cela n’a pas uniquement des conséquences pour les familles qui veulent contracter une hypothèque, mais aussi pour les entreprises.
L’économie U.S. s’essoufle
La crise immobilière et la crise de crédit qui en résulte contaminent aussi d’autres parties de l’économie. La FED a admis à la mi-octobre que l’économie américaine est en train de ralentir. Le FMI a baissé de 0,9 % sa prévision de croissance pour les USA en 2008, la ramenant à 1,9 %, trop peu pour maintenir en équilibre le taux d’emploi. La hausse du chômage est d’ailleurs déjà visible.
En août, les commandes des entreprises ont connu leur plus forte diminution depuis le début de l’année (-3,3 %). Les profits des banques ont fortement reculé durant le troisième trimestre, de même que ceux d’entreprises de construction comme Caterpillar.
Les taux d’intérêt peu élevés et les prévisions économiques revues à la baisse ont rendu le dollar moins attractif pour les investisseurs étrangers. Le dollar ne s’effondre pas uniquement face à l’euro mais également vis-à-vis d’autres monnaies. Une économie américaine affaiblie pourrait inciter à ne plus investir dans le dollar, ce qui ne ferait que rendre la probabilité d’une crise mondiale plus tangible.
Vers une récession mondiale ?
La crise immobilière aux USA peut – entre autres à cause des conditions de crédit plus rigoureuses – s’étendre vers d’autres pays. Dans les autres pays capitalistes développés, par exemple, les prix immobiliers ont augmenté encore plus rapidement qu’aux Etats-Unis au cours des quinze dernières années (+70% depuis 1990 contre +50% aux USA). En Espagne, en Irlande et en Grande-Bretagne, les prix ont doublé durant cette période et les familles disposent de moins en moins de réserves financières, ce qui rend ces pays d’autant plus vulnérables. Beaucoup de pays ont vu leur position en matière d’exportations s’affaiblir à cause de la faiblesse du dollar. Ainsi l’euro se trouve depuis un moment déjà au-dessus du seuil sensible de 1,40 $/euro.
Le FMI a accompagné ses prévisions de croissance de déclarations selon lesquelles la crise financière « contraindra les gouvernements sur le plan mondial d’adopter des modifications substantielles à leurs propositions de budget ». Et qui en seront les victimes ? Avant tout les salariés et leurs familles.
Il est donc possible que nous soyons à l’aube d’une récession économique. La bourgeoisie réussira-t-elle à la postposer ? Ce n’est pas à exclure, mais les « solutions » au sein du capitalisme sèment inévitablement les graines d’une crise future plus importante encore.
Files d’attente au Royaume Uni
La banque britannique Northern Rock illustre la fragilité croissante du système financier. Ses gros profits de l’an dernier ont été réalisés en concluant et en commercialisant des emprunts, surtout hypothécaires. Avec la crise du crédit, la confiance des investisseurs a disparu, créant la panique. La banque centrale du Royaume-Uni, la Bank of England (BoE), a dû se porter à son secours à la mi-septembre en mettant à sa disposition 3 milliards de livres.
La cotation en Bourse de Northern Rock s’est alors effondrée et se sont formées devant ses guichets d’énormes files (jusque sur la rue !) de clients désirant solder leurs comptes. Ces files n’ont disparu qu’au troisième jour, lorsque le gouvernement s’est porté garant pour la banque.
Afin d’éviter toute extension, la BoE a finalement renfloué les caisses de Northern Rock de 10 milliards de livres. Le message qui en ressort pour les investisseurs est limpide : prenez des risques, si nécessaire, nous interviendrons avec des moyens publics si vous avez des problèmes !
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Non à la scission des Métallos FGTB
Depuis quelques temps, des voix se font entendre au sein de la Centrale des métallos de la FGTB pour scinder la Centrale entre une aile francophone et une aile néerlandophone. La section bruxelloise serait rattachée à l’aile francophone.
Un militant de la CMB
Depuis que le journal Trends a “révélé” que le président de la CMB, Herwig Jorissen, avait été membre du VMO à l’âge de dix-sept ans, la Centrale est sens dessus dessous: on avait manifestement trouvé le défaut de la cuirasse. Les secrétaires francophones ont exigé la démission immédiate de Jorissen; leur attitude inflexible s’est heurtée à l’incompréhension de leurs collègues néerlandophones. Toute collaboration entre les secrétaires nationaux et provinciaux était devenue impossible. Les francophones avaient déjà exigé plus de moyens lors du Congrès statutaire d’avril 2005. On y avait décidé de tenir un Congrès extraordinaire avant la fin mars 2006. Celui-ci verra-t-il la scission du syndicat unitaire des métallos?
La question se pose: qui a à gagner d’une scission? Les membres? Les militants? Diverses délégations syndicales ont signé une motion contre la scission, mais il semble bien que les préparatifs d’un partage des moyens financiers comme des biens mobiliers et immobiliers aient commencé en coulisses.
Les militants seront consultés d’ici quelques semaines lors d’assemblées syndicales. Les adversaires de la scission tenteront d’y convaincre leurs collègues de voter contre la scission. A moins que les modalités de la scission ne soient déjà réglées en coulisses?
Les militants de Caterpillar Grimbergen sont opposés à toute scission et ont démarré un weblog. Ils proclament qu’il n’y a aucune raison de scinder la CMB tant que la Sécurité sociale est une matière fédérale et tant qu’il y a des accords interprofessionnels au niveau national.
Les militants à l’origine de l’initiative espèrent que beaucoup de délégations syndicales, de délégués, de militants et de membres publieront une motion ou une réaction sur ce weblog.
L’adresse de ce weblog est http://samen-ensemble.blogspot.com
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MEETING PUBLIC: LA GRANDE GREVE DE ’60-’61
Quelles leçons pour la lutte aujourd’hui ?
Invité et orateur : Gustave Dache
Gustave Dache a participé activement à la grève de 60-61. A l’époque il était responsable sur le plan local (Gilly) régional et national des Jeunes Gardes Socialistes (JGS) et militant syndical en verrerie (Glaverbel). Par la suite délégué syndical Métal (notamment Caterpillar), Gustave a participé à d’autres conflits, notamment Clabecq. Il a également donné son temps et son énergie pour défendre la lutte des ouvriers de Splintex en s’appuyant sur son expérience mais également sur les meilleures traditions du mouvement ouvrier…
Où ? Quand ? Le mercredi 14 décembre
au « Pianofabriek » à 19h
(rue du Fort, n°35 – St-Gilles) -
GREVE JUSQU’A LA CHUTE DU GOUVERNEMENT
Il faut un programme offensif
Les syndicats demandent le retrait du pacte des générations, même si cela signifie la chute du gouvernement. Maintenant que nous sommes tous ensemble dans la rue, on ne doit pas se limiter à des revendications purement défensives. Les syndicats doivent au contraire utiliser cette mobilisation pour proposer leur propre alternative de rupture avec la politique antisociale et néolibérale.
Tract du MAS
> Version PDF: 1 et 2
Le gouvernement et le patronat sont déterminés: ils ne veulent plus discuter du pacte des générations, sauf peut-être les modalités d’application. Ce n’est pas étonnant, ce dossier leur a coûté deux années de préparation et il reprend toutes les propositions initiales du patronat.
Le pacte des générations ne veut pas créer d’emplois pour les jeunes en partageant le travail disponible ou en laissant partir plus tôt les travailleurs âgés, mais veut créer encore plus de contrats précaires, sous-payés et instables. Il semble être copié directement d’un cours pour entrepreneurs débutants.
Les « baby-boomers » d’après-guerre ont cotisé à la sécurité sociale durant des dizaines d’années. La moindre des choses serait de les récompenser en les laissant couler de vieux jours sans soucis supplémentaires, de préférence à un âge où ils peuvent encore en profiter.
Mais le gouvernement et le patronat ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont systématiquement écrémé les surplus de la sécurité sociale pour introduire des diminutions de charges pour le patronat. La somme totale est déjà de plus de 5 milliards d’euros par an. Le pacte des générations prévoit d’encore y ajouter 960 millions! Le patronat dit que c’est nécessaire pour stimuler de nouvelles embauches. En réalité, le seul résultat tangible est l’enrichissement des patrons et non l’emploi.
Les diminutions de charges doivent évidemment être compensées quelque part. Le pacte des générations veut le faire en limitant drastiquement la prépension et le crédit-temps, en maintenant plus de travailleurs plus longtemps au travail pour mettre les salaires encore plus sous pression. Et le pacte des générations n’est pas encore en vigueur que le patronat brandit déjà de nouvelles revendications telles qu’un gel salarial ou un blocage de l’index.
Pour équilibrer les comptes de la sécurité sociale, le gouvernement s’est mis en quête de nouvelles recettes. Les salariés y contribueront de nouveau pour l’essentiel par une augmentation de la TVA. Le gouvernement veut également faire passer une nouvelle version de la déclaration libératoire unique (le mot amnistie semble tabou cette fois-ci). Un petit 15% de la somme récupérée irait à la sécurité sociale. C’est ça leur soi-disant contribution du capital, à côté d’un impôt sur les sicav. Dans les années ’50, l’industrie traditionnelle était en pleine crise. A cette époque, la FGTB élabora un programme de réformes de structure comme réponse à la crise. Aujourd’hui aussi, nous avons besoin d’une telle réponse à l’offensive du gouvernement et du patronat. Ce programme devrait commencer par répartir le travail disponible entre tous les travailleurs par une diminution générale du temps de travail à 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Il devrait aussi exiger la liaison de toutes les allocations aux salaires, tout comme le maintien intégral de la prépension et du crédit-temps. Les secteurs clés de l’économie – les banques, les holdings, les sociétés d’assurance, l’énergie et le transport – devraient être placés sous le contrôle de la collectivité par la nationalisation sous le contrôle des travailleurs.
Pour venir à bout du gouvernement, il faut un plan d’action, éla-boré de façon démocratique, avec des journées de grève provinciales et nationales. Mais si la grève mène à la chute du gouvernement, ne dit-on pas qu’une nouvelle coalition est prête à prendre les mêmes mesures? Ce n’est pas dénué de fondements, mais si le gouvernement violet tombe sur un mouvement de grève, la marge de manoeuvre du nouveau gouvernement en sera considérablement limitée. A condition, évidemment, que les directions syndicales gardent le cap sous ce nouveau gouvernement.
Il faut une réponse appropriée à la remise en cause du droit de grève
Le 7 octobre, le patronat et le gouvernement ont utilisé l’attitude équivoque du sommet de la CSC pour stigmatiser la FGTB et pour vider le droit de grève de son contenu.
On parle d’un service minimum dans les transports publics et de mesures légales contre le blocage d’accès aux zonings industriels. En préparation du 28 octobre, le patronat a mobilisé une armée d’avocats et d’huissiers de justice. Chez Caterpillar, la direction a envoyé une lettre de menace de délocalisation aux 4500 travailleurs.
Beaucoup de travailleurs se demandent comment réagir face à cela. En tout cas, pas avec un nouvel gentlemen agreement. Les patrons ne s’y sont jamais tenus. Sur le plan juridique, les syndicats ont perdu d’avance, car la justice n’a pas pour but la justice sociale, mais la protection du capital privé. La seule réponse aux astreintes et aux requêtes unilatérales est l’élargissement systématique des grèves. Face aux menaces de restructuration et de délocalisation, il faut opposer la revendication de la nationalisation sous contrôle ouvrier.
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Charleroi, une grève globalement bien suivie
La grève générale a globalement été bien suivie dans la région de Charleroi ; pour les militants en grève, on parlait d’une réussite, le sourire était sur tous les visages. Dans le zoning de Fleurus, nous avons pu discuter avec les travailleurs de Splintex qui étaient présent au piquet dès les petites heures de l’aube… il fallait être bien certain que l’usine ne tourne pas ,…et elle était complètement à l’arrêt.
Vincent Devaux
Il faut dire que la grève sur cette usine a été bien préparée ; des assemblées et l’information ont été organisées pour préparer cette dernière. La lutte qu’il y a eut début de l’année et qui a duré 3 mois avait laissé des traces et incitait à redoubler les efforts pour être sûr que les grilles de l’entreprise restent fermées.
Sur Splintex, le piquet n’était visiblement représenté que par la FGTB mais sur d’autres usines, des délégations CSC étaient également de la partie. Sur le piquet, un travailleur qui portait une veste rappelant que la grève AGC avait duré 105 jours exprimait combien cette lutte avait marqué les esprits. L’humeur était positive, et contrastait avec l’ambiance défaitiste qui régnait après la lutte qui -malgré la combativité des travailleurs- s’était soldée par un échec.
Dans le même zoning, un piquet d’une vingtaine de grévistes rouge et vert montait la garde devant L’IRE, une entreprise de production et de contrôle de matériel hospitalier de pointe-. De nombreuses entreprises, malgré que la direction de la CSC ait levé le préavis de grève, avaient une représentation de militants et délégués CSC qui faisaient le piquet en solidarité des travailleurs FGTB. « Les pensions, cela concerne tous le monde ».
L’entreprise de Caterpillar était à 80 % hors fonctionnement et les travailleurs de l’usine étaient au front pour renforcer les piquets des autres entreprises. Par contre, nous avons été surpris de ne pas voir de piquets devant le centre de tri de la poste Charleroi.
Malgré cela, la poste tournait au ralenti car beaucoup d’employés suivaient la grève. Les postiers qui travaillaient étaient copieusement hués par les ouvriers des autres secteurs pour leur manque de solidarité. Un piquet rouge/vert était présent devant une entrée auxiliaire de la gare. Sur une Haute École de Charleroi, des étudiantes en droits nous disaient leur inquiétude pour la réforme des pensions ; cette inquiétude est partagée par pas mal de jeunes malgré que ce thème peut passer à priori pour quelque chose qui ne les concerne que de loin.
Des piquets étaient également présents devant les entrées des fast-foods et magasins de Ville 2, le centre commercial de Charleroi ; renforcé notamment par des travailleurs de Caterpillar et de la Centrale générale. Quand même, de ci, de là on pouvait voir des employés isolés qui envers et contre tout tentaient -en vain- de travailler, c’était la plupart des cas des travailleurs non syndiqués mis sous pression ou des cadres non solidaires. Une employée du centre commercial, coiffeuse, nous expliquait qu’elle travaillait depuis qu’elle avait 14 ans et qu’elle était très effrayée à l’idée de voir l’âge de sa pension reculer.
Parmi les grévistes, le recul de l’âge de la pension revenait d’ailleurs très souvent et ceux-ci avaient conscience de l’absurdité de ces mesures alors qu’il y avait tant de monde au chômage; mais d’autres nous parlaient également de la baisse du pouvoir d’achat qui se sentait très fort notamment au travers l’augmentation du prix du pétrole. A la fédération syndicale FGTB de Charleroi, il avait beaucoup d’animations, de nombreuses délégations s’y donnaient rendez-vous pour ensuite porter de l’aide aux piquets qui en avaient besoin.
Les piquets volants montraient la solidarité qui peut se développer et se renforcer au sein de la classe ouvrière lors d’une période de lutte. Début d’après-midi, à la fédération, les échos qui ressortaient de cette grève était une victoire. Il faut dire qu’en absence de front commun, la tâche était plus compliquée de maintenir à l’arrêt toutes les entreprises; mais la combativité de la base la plus consciente sur la nécessité de se battre pour nos acquis a joué un rôle important dans la réussite de la grève. On pouvait toutefois noter des différences dans la conscience des gens, et le recul des années 90 joue encore malgré tout un rôle sur certaines couches.
Le patronat craint cette grève car elle révèle non seulement l’impopularité des mesures qui tentent d’être prises, mais également la force de la classe ouvrière organisée et le potentiel qui existe pour arracher des acquis et plus de pouvoir ouvrier. A Carollywood par exemple, le complexe cinématographique de Charleroi, le piquet a dû demander le renfort de travailleurs d’autres entreprises notamment Cockerill et Caterpillar, afin de faire face à l’agressivité de la direction du complexe, où un gréviste a été blessé. En soi la situation dans la région de Charleroi montre que le potentiel est là, la capacité de faire face au patronat était bien présente ; qu’il reste « des cartouches de réserves » pour aller plus en avant dans la défense des droits acquis ; c’est-à-dire qu’un élargissement de la lutte ne dépend que d’un appel plus large ; des assemblées et des réunions d’informations dans les entreprises sont à même de renforcer le rapport de force de la classe ouvrière.
Nous n’en sommes qu’au début de nouvelles luttes offensives de la classe ouvrière en Belgique. Les bonnes traditions de luttes vont vite resurgir très vite. Notre tract a été bien accueilli, le titre « C’est aux patrons de payer » recevait un écho favorable et reflétait ce qui vivait parmi beaucoup de travailleurs. La nécessité d’un nouveau parti des travailleurs était également présent parmi une certaine couche d’entre eux.
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Flambée des prix du pétrole: Defendons notre pouvoir d’achat!
Ces dernières années ont été marquées par une envolée vertigineuse des prix du pétrole, qui frôle maintenant les 70$ le baril de brut. La spéculation, le manque d’investissements dans le raffinage dû à la course aux profits, la forte demande de la Chine, le chaos provoqué par l’impérialisme américain au Moyen-Orient, et depuis peu le cyclone Katrina qui a stoppé 90% de la production dans le Golfe du Mexique, en sont les raisons principales. Il est donc plus que probable que les prix continuent à grimper.
Un économiste d’ING avait calculé même avant Katrina que la hausse des prix du brut coûterait cette année 270 euros à chaque Belge. Les répercussions s’en font directement sentir pour de nombreux travailleurs et leurs familles qui doivent faire face à des coûts continuellement à la hausse aussi bien pour faire le plein à la pompe que pour remplir leurs cuves de mazout. Pour exemple, depuis le début de cette année, le prix du diesel à la pompe a progressé de plus de 20%. Quant au mazout, son prix a augmenté de 75% l’année dernière.
Tout le monde ne souffre pourtant pas de cette situation. Les multinationales pétrolières et l’Etat s’en mettent plein les poches. Les 5 plus grosses compagnies pétrolières ont fait un bénéfice net combiné de 43,47 milliards d’euros pour le premier semestre 2005, une augmentation de plus de 30% par rapport à l’année dernière.
Des travailleurs sont déjà entrés en action pour protester contre cette situation. Des arrêts de travail ont eu lieu dans diverses entreprises, notamment Caterpillar, Sonaca, Aero Tech,…Ce jeudi, un demi-millier de travailleurs d’Arcelor, rejoint par quelques 400 travailleurs de la FN de Herstal, ont bloqué l’accès à l’autoroute Liège-Maestricht. Les automobilistes se sont unanimement montrés solidaires du mouvement. Les camionneurs annoncent une manifestation le 19 septembre à Bruxelles. Les mobilisations n’ont pas encore l’ampleur du mouvement de 2000, initié par les transporteurs et qui avait touché les autres couches de la société. En 2 jours, La Poste, Belgacom, les TEC, les ALR et 13 entreprises privées étaient en grève en Walonnie. Il est clair que le spectre de ce mouvement hante le gouvernement.
Sous la pression des actions des derniers jours, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de jeter l’idée du chèque-mazout aux ordures et de diminuer la TVA de 17,35%, tant que le mazout dépasse 0,5 euro le litre. C’est une bonne chose, mais l’envolée des prix du pétrole n’est pas une nouveauté. Depuis des années, des milliards d’euros ont été déversés dans les coffres des entreprise pétrolières et dans les caisses de l’Etat. Au lieu d’utiliser ces moyens afin que chacun puisse bénéficier d’une bonne qualité de vie, le gouvernement a offert ces rentrées d’argent aux entreprises en diminuant leurs charges. La baisse de la TVA ne résoud en rien non plus le problème de la population pour faire face à la future flambée des prix du mazout.
Aujourd’hui, se chauffer l’hiver représente pour un ménage près d’un mois de salaire ! Et la fédération patronale flamande Agoria ose encore demander de retirer le mazout de l’index. Nos salaires ne suivent plus l’augmentation du prix de l’essence depuis 1993. Suite à la première guerre du Golfe, le gouvernement avait alors reporté l’augmentation des prix du pétrole sur nos salaires. Alors que se déplacer pour se rendre sur son lieu de travail ou aller chercher ses enfants à l’école ne cesse de miner notre pouvoir d’achat, la FEB en demande encore plus, en déclarant qu’on en fait pas assez pour les entreprises. L’arrogance des patrons n’a pas de limite. Le gouvernement n’est pas en train de changer de nature. Il se prépare à continuer sa politique néolibérale : attaques sur nos pensions et pré-pensions, privatisation de la Poste et de la SNCB, nouvelles diminutions des charges patronales, ….
Notre pouvoir d’achat est systématiquement miné. Pour protéger les travailleurs et leurs familles le MAS propose :
– Abolition de la TVA sur le mazout et les autres sources de chauffage, gel immédiat des prix !
– Retour du carburant dans l’index !
– Nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle ouvrier !