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  • Brésil : A l’approche de la Coupe du Monde, le climat social devient plus tendu

    Protestations aux Brésil : Action de solidarité à Bruxelles ce vendredi 13 juin

    Une vague de luttes et de manifestations déferle sur le Brésil dans la perspective de la tenue de la Coupe du Monde. Les travailleurs du métro de Sao Paolo ont ainsi entamé le 5 juin dernier une puissante grève. Cette grève a été suspendue ce lundi soir, mais une assemblée générale est prévue ce mercredi, veille du coup d’envoi de la Coupe afin de décider d’éventuelles nouvelles actions. Cette lutte dépasse largement le cadre strict des revendications salariales et représente le combat pour la défense des transports publics pour la population. Les grévistes ont bénéficié d’une attention nationale, mais ont été victimes d’une répression brutale de la part de l’Etat.

    Ce vendredi 13 juin, nous appelons à la tenue d’une action de solidarité face à l’ambassade du Brésil, Ambassade du Brésil, 350 Avenue Louise 1050 Bruxelles, à 17h30. Des actions similaires se tiendront dans d’autres pays, à l’initiative de sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont le PSL est la section belge.


     

    Une nouvelle étape franchie dans la lutte des classes

    Par André Ferrari, LSR (CIO-Brésil)

    La grève des travailleurs du métro a très précisément commencé à la date anniversaire du début des manifestations massives du mois de juin de l’an dernier. Des millions de personnes étaient alors descendues dans les rues de centaines de villes à travers le pays, révoltées contre une nouvelle augmentation des tarifs des transports en commun. À la suite de cette explosion sociale, les différentes autorités du pays ont été contraintes de revenir sur ces augmentations, mais elles n’ont en rien remis en cause le processus néolibéral de privatisation et de démolition des transports en commun publics. A partir de juin 2013 s’est ouvert un nouveau cycle ascendant des luttes de la classe des travailleurs dans un contexte de crise économique croissante et d’impasse du modèle économique et politique des gouvernements du PT (tant sous la présidence de Lula que sous celle de Dilma).

    Si les luttes ont été plus fragmentées depuis lors, elles ont acquis un clair profil de classe. D’innombrables grèves ont eu lieu dans les secteurs public et privé. Ces batailles de classe ont touché non seulement les secteurs de travailleurs ayant de fortes traditions syndicales combattives (enseignement, banque, poste, métallurgie, etc.) mais aussi les secteurs plus précaires qui ont plus de difficultés à développer une organisation syndicale. Ce fut le cas des travailleurs publics du secteur du nettoyage à Rio de Janeiro, qui ont organisé une grève au beau milieu du «carnaval». Ils ont dû faire face à la brutalité et à la répression de la mairie de Rio de Janeiro, mais aussi à la pression de la bureaucratie syndicale pro-gouvernementale. Ils ont pu jouir d’un énorme soutien populaire et ont remporté une énorme victoire qui a stimulé des luttes similaires dans d’autres villes du pays. Ce fut encore le cas d’environ 28.000 du complexe pétrochimique de Rio de Janeiro. De même, les chauffeurs d’autobus de Rio de Janeiro et Sao Paulo ont organisé des grèves, en passant par-dessus la volonté de leurs dirigeants syndicaux. À l’heure actuelle, plusieurs secteurs sont en lutte et beaucoup en grève. Un des plus forts mouvements de grève se trouve dans les universités de l’Etat de São Paulo, notamment à l’USP (Université de São Paulo) avec des mobilisations intenses d’étudiants, d’enseignants et du reste du personnel.

    Le rôle central du MTST

    Au cours de ces dernières semaines, les manifestations dirigées par le Mouvement des Travailleurs Sans-Toit (MTST), principalement à São Paulo, ont eu une large attention. A l’aube du 3 mai, le MTST a mené une occupation massive de terres que leurs propriétaires destinaient simplement à la spéculation. Ce terrain est situé à quelques kilomètres du stade qui accueillera l’ouverture de la Coupe du Monde dans le quartier Itaquera, à l’est de la ville de São Paulo. Le stade a coûté près d’un milliard de Reals (400 millions de dollars), et l’occupation visait à illustrer le contraste entre d’une part les dépenses publiques destinées à stimuler les bénéfices de la FIFA, des grands constructeurs et des spéculateurs immobiliers et d’autre part la situation de vie précaire des travailleurs.

    L’occupation d’Itaquera a été dénommée « la Coupe du Peuple », et elle implique aujourd’hui 4.000 familles environ. La Coupe du Monde a entrainé une forte augmentation des prix de l’immobilier (jusqu’à 200% dans certains quartiers de la ville) et de grandes augmentations de loyer. Des millions de travailleurs sont contraints de quitter leurs foyers et de vivre plus loin de leur lieu de travail, aggravant encore le problème de la mobilité urbaine dans une ville comme São Paulo. Les revendications consacrées au droit au logement et au transport font partie intégrante de la lutte pour le droit des travailleurs à disposer de leur ville, alors qu’elle est aux mains des entreprises.

    Le MTST a pu organiser des marches de milliers de travailleurs sans-abri et de leurs alliés afin de défendre leurs revendications. La dernière a eu lieu le 4 juin, quand 25.000 personnes ont bloqué l’accès au nouveau stade tout juste une semaine avant l’ouverture de la Coupe du Monde. Cette manifestation a mis en évidence la force du mouvement, capable de menacer l’ouverture même de la Coupe du Monde.

    Quelques jours avant, la menace d’une expulsion forcée du site Itaquera ouvrait la sombre perspective d’un bain de sang, puisque le mouvement avait opté pour la résistance. Mais peu après, le gouvernement fédéral de la présidente Dilma Rousseff (PT) a cherché à ouvrir des négociations et a indiqué que le gouvernement allait répondre aux revendications du mouvement. Le terrain occupé par la «Coupe du Peuple » doit être affecté à la construction de logements abordables avec des fonds publics sous l’administration du mouvement lui-même. Une fois confirmée une telle retraite de la part du gouvernement, cette victoire éclatante de la lutte du MTST ouvrirait la voie à de nouvelles luttes pour d’autres mouvements.

    La grève du Métro

    C’est dans ce contexte que la grève des travailleurs du métro a lieu. Dans ce cas, l’ennemi direct est le gouvernement de l’État de São Paulo dirigée par le néolibéral Alckmin (PSDB). L’approche des autorités a jusqu’ici été faite de brutalité extrême avec répression policière aux piquets de grève dans les stations de métro, menaces de licenciement et une grande intransigeance dans les négociations. Le syndicat des travailleurs du métro est dirigé par la gauche syndicale, généralement liée aux partis PSTU et PSoL, et bénéficie d’un large soutien dans le secteur. La plupart des dirigeants syndicaux sont liés à la fédération CSP-Conlutas, mais le syndicat du Métro n’est pas affilié à une fédération syndicale particulière. Les assemblées générales quotidiennes réunissent plus de 2000 travailleurs, sur environ 9500. Les piquets de grève sont organisés pour bloquer certains pans du réseau, puisque les patrons se sont mobilisés pour faire fonctionner certaines lignes de métro, en mettant par ailleurs en danger la population puisque le personnel n’est pas formé pour cela. Le gouvernement essaie à tout prix de tourner l’opinion publique contre les travailleurs du métro, sans beaucoup de succès. Mais la tâche est rude pour gouvernement Alckmin, puisque ce gouvernement et de précédents du PSDB sont impliqués dans un énorme scandale de corruption qui implique de grandes entreprises comme Siemens et Alstom, fournisseurs de matériel et de services pour le métro de São Paulo…

    Dans le cadre de la préparation de la grève, le syndicat a dénoncé la politique du gouvernement Alckmin concernant les transports publics. Le syndicat a également proposé que, pour ne pas nuire à la population, les travailleurs annulent l’arrêt de travail en échange de l’ouverture des tourniquets de métro donnant ainsi gratuitement accès aux utilisateurs! La proposition a été bien accueillie par la population et a même servi à promouvoir le débat sur la revendication de la gratuité des transports publics, qui a gagné en popularité depuis juin 2013.

    Mais le gouvernement, avec le soutien de la Cour du travail, s’est réuni ce dimanche pour juger la grève illégale, au motif que le syndicat ne garantit pas le bon fonctionnement du métro pendant les «heures de pointe», car il s’agit d’un service « essentiel ». Que reste-t-il du droit de grève si une catégorie des travailleurs est censée travailler à 100% durant une grève ? Les tribunaux ont imposé une amende de cent mille Reals au syndicat (40.000 $) par jour de grève et ont déclaré légitime le licenciement des grévistes. Les travailleurs se sont réunis à nouveau réunis en assemblée le dimanche 8 juin et ont décidé d’affronter le gouvernement, les médias et les tribunaux.

    À l’heure actuelle, de nombreux secteurs du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux, y compris le MTST et les organisations de jeunesse, se mobilisent pour construire une action de masse en soutien des travailleurs du métro. La force et la volonté de se battre des travailleurs du métro, avec le soutien populaire organisé en une grève, sont des facteurs qui peuvent être en mesure de pousser le gouvernement à la défaite.

    Unifier les luttes et construire une grève générale de 24 heures

    LSR (section du CIO au Brésil) a lutté de toutes ses forces pour construire l’unité des luttes qui se développent aujourd’hui dans le pays. LSR est notamment intervenu dans les luttes du MTST et de la CSP-Conlutas, le groupe le plus dynamique de la gauche syndicale, en défendant que ces deux pôles de lutte devaient agir de manière coordonnée, ce qui est maintenant en train de se produire. LSR a également préconisé la nécessité d’une conférence nationale des mouvements en lutte pour élaborer une plate-forme commune et un plan d’action commun. Nous avons également fait valoir qu’il est nécessaire de construire par la base une grève générale de 24 heures dans le pays.

    Parvenir à une lutte unifiée des travailleurs du métro, des enseignants, des travailleurs sans-toit et des jeunes est une condition préalable à la réorganisation et à la reconfiguration d’un mouvement des travailleurs combattif et d’une gauche socialiste.

    Des messages de solidarité avec les travailleurs du Métro peuvent être envoyés au Sindicato dos Metroviarios de Sao Paolo, sindicato@metroviarios-sp.org.br, avec copies à andre.ferrari@uol.com.br .

  • Coupe du monde de foot 2014 : les travailleurs font leur entrée sur le terrain !

    Depuis juin 2013 les luttes « anti-coupe du monde » s’intensifient au Brésil devant la masse pharaonique des investissements. Partout, le slogan « Pendant la coupe il y aura la lutte » est scandé dans chaque état. Dans l’affolement, le gouvernement, coincé entre des intérêts privés gigantesques et la colère des classes populaires, utilise les médias et la voix des anciens joueurs comme Pélé pour appeler le peuple « au calme et à l’amour du foot. »

    Mariana Campos (militante de la Gauche Révolutionnaire –CIO- France) Alexandre Arnaud.

    Mais alors, la passion du football aurait-elle quitté le Brésil ? Au moment où la coupe du monde arrive chez eux, 64 ans après avoir laissé filer « leur » coupe à l’Uruguay, et toujours en 2014 sur la liste des favoris, les Brésiliens tourneraient-ils le dos à leur sport national ?

    En 2000, le football au Brésil comptait trente millions de pratiquants (soit 16 % de la population), 800 clubs professionnels et onze milles équipes amateurs. On évaluait alors à un millier le nombre de footballeurs brésiliens à quitter le pays chaque année pour vivre du football à travers le monde. En 2014, ces données ne sont pas remises en cause, bien au contraire. Avec ses 5 éditions remportées, le Brésil est toujours le « pays du football ».

    Dilma, la présidente, comptait d’ailleurs encore récemment sur cet engouement footballistique pour que la crise se résolve d’elle-même dès le premier coup de pied donné au ballon. A quelques jours du coup d’envoi, tous les manifestants sont là pour lui rappeler qu’il n’en sera rien.

    Mais le paradoxe n’en est certainement pas un. Si le football est bien dans le cœur de tous les Brésiliens et dans toutes les conversations, ceux-ci n’ont pas tardé à se rendre compte que quelque chose n’allait pas, quand les sommes d’argent public ont commencé à défiler sous leurs yeux, alors que les moyens alloués à l’éducation et à la santé sont toujours aussi inadaptés à la réalité sociale. La goutte d’eau qui a fait déborder la coupe a été, on s’en souvient, une augmentation de 20 centavos du prix des transports publics en juin 2013, déjà trop chers et insuffisants.

    Depuis 2007 et l’attribution de l’organisation de la coupe du monde au Brésil, le coût de la vie augmente fortement, tant au niveau des produits de base que du logement (qui explose littéralement à Rio).

    Les principales revendications portent sur les bases-mêmes de la construction de la société brésilienne : santé, éducation, meilleures conditions de travail, transport, logement et corruption. Aux yeux du gouvernement, ils sont des enfants gâtés, et la seule réponse apportée par l’Etat est la force : chars, hélicoptères, matraques, cavalerie, balles réelles. Au total, 2000 personnes en prison depuis juin 2013, et de nombreux morts (dont les autorités refusent généralement la responsabilité).

    Dans la réalité, selon le programme des Nations Unies pour le développement, la 8ème puissance économique mondiale se situe à la 85ème place dans le classement des pays par leur Indice de Développement Humain (IDH). Celui-ci est calculé d’après trois critères : l’espérance de vie à la naissance, la durée de scolarisation et le niveau de vie.

    Par ailleurs, d’après l’indice de perception de la corruption (CPI) créé par l’ONG Transparency International, le Brésil se situe à la 69ème place des pays les moins corrompus.

    Les chiffres tellement enthousiasmants du chômage et de la croissance ne sont donc pas les seules données à prendre en compte pour comprendre la situation de la société brésilienne. Sa souffrance n’est donc pas « psychologique » mais s’appuie bien sur une réalité, et aujourd’hui, la coupe du monde se présente comme le moment pour la population de poser les cartes sur la table, de prendre son destin en main tout en prenant à témoin l’opinion internationale.

    « La coupe pour qui ? »

    On se souvient de la déclaration de Lula suite aux catastrophiques inondations suivies de glissements de terrain dans les favelas de Rio en janvier 2011 : « Ne vous inquiétez pas, tout sera prêt pour la coupe du monde ». Depuis, les expulsions se sont succédées, les hôtels de luxe ont fleuri, c’est ce que l’on a appelé la « pacification » des favelas.

    Concernant les stades, les choix du gouvernement PT sont pour le moins curieux, dont celui de démolir des stades existants pour reconstruire des stades de luxe à prix exorbitant, celle d’organiser la coupe sur 12 stades dont 4 dans des villes où le foot est insignifiant. A Manaus, en pleine Amazonie, que va faire le club de 4ème division avec un stade de 40000 places ? En tout, le budget de la coupe du monde représente 17 milliards de dollars, soit plus que la coupe en Allemagne et en Afrique du sud réunies, dont 70% payés par l’Etat. Même la Fifa a déclaré en décembre 2013 qu’il n’a jamais dépensé autant pour la construction de stades.

    Les constructions de stades dans les villes de Manaus, Cuiabá, Natal et Brasilia, inutiles à moyen terme, ont été financées par les programmes destinés au départ à l’adolescence, la scolarisation, la santé et le logement sans aucun projet réaliste pour la suite. Ce qui est sûr, c’est que c’est bien l’Etat qui assurera les dépenses d’entretien annuel.

    Ainsi à Brasilia, le stade Mané Garrincha était prêt, mais a été démoli et reconstruit en dépassant même les exigences environnementales imposées par la FIFA. Il pourrait même être le premier stade au monde certifié LEED Platine ! Plus de 600 millions d’euros ont été dépensés et payés intégralement par le gouvernement fédéral. Les solutions imaginées pour l’après-coupe du monde seraient de louer le stade aux grandes équipes de Rio et São Paulo, alors qu’elles ont déjà leurs propres stades. Par ailleurs, quels supporters feront 5 heures d’avion pour aller voir leur propre équipe jouer à Brasilia ?

    Dans le même ordre d’idées, le gouvernement d’Amazonie envisage de louer le stade de Manaus pour les équipes européennes pendant la saison d’hiver en Europe ! A moins de se moquer des supporters et d’en finir avec l’idée d’un sport populaire, cela paraît bien fantaisiste, les intéressés n’ayant d’ailleurs rien demandé.

    Par ailleurs, pour honorer ses engagements envers la FIFA, la pression sur les travailleurs est telle que ce sont eux qui au final risquent leur vie : pas moins de 8 ouvriers ont trouvé la mort dans les chantiers par manque de sécurité. Leurs salaires ne sont pas seulement en retard, mais ils risquent aussi de ne pas recevoir la totalité.

    Il suffit de considérer l’exemple sud-africain de la dernière coupe du monde pour s’imaginer ce qu’il adviendra des stades. Depuis 2010, les stades de Newspreut, Port Elisabeth, Polokwane sont très peu utilisés. Lee Cape Town stadium dans la ville du Cap est un emblème de l’inutilité de ces constructions. Le plus grand stade du Cap est abandonné car trop cher, même pour le rugby, le sport sud-africain le plus populaire, faute de moyens. C’est donc une dépense publique nette de plus de 3 milliards d’euros par an, la FIFA ayant refusé de détruire le stade afin de ne pas donner de mauvaise image pour les prochains événements de la Coupe du Monde.

    Au Brésil, on calcule qu’il ne faudrait pas moins d’un millier d’années à l’Etat brésilien pour rembourser ces dettes, soit des générations d’emblée sacrifiées. C’est donc bien une vraie question que pose le mouvement contestataire aujourd’hui.

    Le problème est-il circonscrit au football, ou au sport en général ?

    La compétition sportive en soi n’est pas le débat. La plupart des compétitions sportives n’entraîne pas de telles interrogations, tant qu’elle ne saigne pas l’économie d’un pays. Mais la taille des enjeux financiers de la coupe du monde et les appétits qu’elle suscite pose et met en évidence des choix politiques et des priorités.

    En 2013, lorsque les premières manifestations pour plus de moyens pour la santé et l’éducation, l’ancien champion du monde désormais retraité Ronaldo a voulu faire de la pédagogie : « Là, c’est la coupe du monde, et on ne fait pas une coupe du monde avec des hôpitaux ». Il s’agit bien d’un problème de choix politique.
    De très gros marchés publics

    Les trois plus grosses sociétés de BTP brésiliennes, dont Andrade Gutierrez et surtout Odebrecht avec un contrat à 3 milliards de dollars, qui détient de plus les marchés de l’aéroport international et de la rénovation du port de Rio, sont les grands gagnants. Quel que soit ce qu’il advient, ils toucheront l’argent de l’Etat, qui quant à lui devra compter sur une imagination débordante pour rentabiliser ses stades.

    La FIFA, quant à elle, vit à 98% sur les recettes de la coupe du monde, principalement en droits TV et en marketing (soit 3,9 milliards de dollars en 2010). Sa dépendance à l’évènement est totale. Les très grosses entreprises du tourisme, des transports, des medias ont également en jeu de très gros intérêts financiers dans cet évènement.

    La coupe est aussi le moment où les projecteurs sont braqués sur le pays. L’enjeu est aussi médiatique. Si les images qui nous viendront de la télévision seront sans aucun doute très séduisantes, ce que verront les touristes étrangers comptera également évidemment beaucoup. Et on a vraiment le sentiment que le gouvernement s’attache en premier lieu à cacher la misère et la balayer sous le tapis.

    Depuis quelques années, des campagnes publicitaires gigantesques recouvrent les façades des immeubles du centre de Rio. Leur but : inciter la population à jeter leurs déchets dans les poubelles, ce qui est intéressant à comparer avec la situation sanitaire des favelas où les touristes ne mettront pas les pieds : gestion des déchets, des eaux usées, rien ne semble prévu face à cette situation sanitaire qui constitue le quotidien de ces habitants. En revanche, l’Etat a mis en place en vue de la coupe du monde les UPP, Unités de Police Pacificatrices.

    Le massacre des Noirs dans les favelas et les quartiers populaires

    Entre Rio de Janeiro et Sao Paulo, la situation dans les favelas est un état de guerre comparable à celle de l’Irak dans ses moments critiques. Les recherches montrent que 140 personnes meurent sous les coups et les balles de la police tous les jours. La « guerre contre le trafic de drogue » est une extermination de la jeunesse noire et pauvre des favelas.

    Outre l’expropriation des habitants des favelas pour des spéculations immobilières ; la politique de « pacification » cache en réalité des milliers de morts, une répression très forte et une censure culturelle. Le gouvernement de Dilma pousse en effet des familles entières à la rue, car l’aide du gouvernement (250 euros pour 6 mois) ne leur garantit même pas un loyer de misère.

    Dans cette guerre nommée « pacification », à aucun moment les habitants et les travailleurs présents sont pris en compte. Seule importe la survalorisation des zones hôtelières pour la spéculation immobilière en vue des futurs évènements sportifs. Tandis que certaines zones se retrouvent en effet sans conflits, des fusillades vont éclater dans d’autres quartiers pour aller tuer les trafiquants. Entre 1997 et 2012, dans l’Etat de Rio de Janeiro, on compte 12.560 morts par les actions de la police dans les favelas. Les circonstances des morts enregistrées sont nommées « Résistance suivie de mort » et non homicides, et les morts sont systématiquement coupables.

    Une fois « pacifiée », la population n’a plus aucune possibilité de participation dans la vie du quartier. N’importe quel évènement culturel nécessite une autorisation policière, que l’on ait affaire à un « baile funk » ou à une simple fête familiale. Dans les écoles, l’Education a délégué à la police militaire la fonction de sécurité. Ainsi, les élèves qui se trouvent dans un conflit scolaire sont considéré d’emblée comme des criminels potentiels et sont soumis à des systèmes de vigilance de façon permanente. Jamais ce type d’opération ne pourrait se produire en dehors des favelas.

    La population sous contrôle policier et la criminalisation du mouvement social reflète les séquelles d’une dictature militaire.

    Le gouvernement ne s’attendait pas à une mobilisation de massive de travailleurs ces dernières années. Il se prépare maintenant à de nouvelles confrontations. Dilma a déjà affirmé que les forces armées était prêtes à intervenir en cas de besoin pour maintenir l’ordre pendant la coupe du monde, et le Ministère de la Défense a bien publié une autorisation de l’utilisation des forces armées contre d’éventuelles émeutes, le blocage des autoroutes, l’arrêt des activités productives, dégradation du patrimoine public et « invasion » de propriété, qu’il s’agisse en face de mouvement social, institution, association ou organisation non gouvernementale. Cela a déjà été mis en pratique lors des manifestations de juin, en utilisant tout l’arsenal répressif : cavalerie, hélicoptères larguant des bombes de gaz, tirs de balles en caoutchouc, etc. Cela montre bien à quoi la population doit se préparer pour les prochaines semaines.

    Les travailleurs entrent sur le terrain

    La coupe du monde ne fait finalement qu’exacerber une réalité sociale déjà existante en cristallisant les enjeux dans cette période. La lutte des classes au Brésil a seulement commencé. Les mobilisations pour la réduction du prix des transports en juin 2013 ont ouvert la boite de Pandore pour les autres revendications des travailleurs. Depuis, l’hostilité vers le gâchis publique a augmenté. Les grèves s’intensifient chaque jour dans différents secteurs : le pétrole, les éboueurs, les conducteurs de bus et de métros, la police fédérale, les enseignants, les étudiants, les sans-abri, ainsi que les habitants des favelas qui ont vu leur maison démolie pour la spéculation immobilière.

    Les luttes de ces derniers mois a permis aux travailleurs de tester leurs forces, dès lors qu’ils s’organisent, même face à la bureaucratie syndicale. Même la police fédérale prévoit une grève de 24 heures deux jours avant le début de la coupe, ce qui pourrait interrompre tout service de contrôle à l’aéroport.

    La coordination des mouvements permettrait de donner une base pour une grève générale de 24 heures. Ensemble, les travailleurs, les jeunes et le mouvement populaire disputeront le terrain de l’utilisation de l’argent public et de la coupe du monde.

    Un calendrier commun de luttes pour les revendications : gratuité des transports collectifs, contre les expulsions des habitants des favelas, investissement dans le logement populaire, stop à la peine de mort dans les favelas et les quartiers populaires, 10% du PIB pour l’éducation et la santé, fin de la criminalisation des mouvements sociaux … serait un premier pas vers l’éradication du système de privilèges des parasites capitalistes.

  • Ecole d’été du CIO : Le rôle de la classe ouvrière dans les révolutions du monde néocolonial

    Lors de l’édition 2012 de l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière, un meeting a donné la parole à trois camarades de notre internationale (issus respectivement de Tunisie, du Brésil et du Sri Lanka). Ils ont ainsi abordé la situation des luttes sociales et des mouvements révolutionnaires dans leur pays de même que notre implication en tant que parti révolutionnaire mondial dans ces mouvements. Peter Taafe, président du Socialist Party (parti-frère du PSL en Angleterre et Pays de Galles), est lui aussi intervenu, notamment au sujet des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie.

    Rapport par Julien (Bruxelles)

    Le premier intervenant a activement participé au mouvement et à la lutte contre le dictateur tunisien Ben Ali. Il a commencé par rappeler l’histoire populaire de la Tunisie qui, comme c’est le cas pour beaucoup de pays néocoloniaux, a connu l’imposition du capitalisme de manière dictatoriale sur base de la collaboration de l’impérialisme et des monarchies sur place. Cela s’est accompagné d’un processus d’endettement dû à l’industrialisation et aux réformes agraires inachevées.

    La ‘‘singularité tunisienne’’ provient du fait que la réforme agraire a été accompagnée de révoltes contre le régime, ce qui a permis le remplacement de la monarchie par une république. La colonisation a, elle, forcé l’industrialisation. La cohabitation entre les deux systèmes a été dure, ce qui a impliqué une double rébellion : premièrement, un mouvement réactionnaire et conservateur, qui disparu assez vite, au profit du deuxième mouvement : le mouvement ouvrier progressiste. C’est ce dernier qui a combattu l’impérialisme français.

    Il n’y a aucun doute sur le rôle du mouvement ouvrier dans ‘‘l’exception tunisienne’’ : c’est le premier pays de la région à s’être doté d’une organisation syndicale (qui refusa la collaboration avec les nazis, contrairement à d’autres mouvements nationalistes du monde arabe qui y voyaient un moyen de lutter contre la métropole). C’est la classe ouvrière qui a réellement brisé la colonisation. En 1943, les femmes avaient, entre autre, le droit de vote ainsi que le droit au travail. Les mouvements ouvrier et féministe sont totalement liés en Tunisie. Le camarade a insisté : ‘‘Ce que la bourgeoisie présente aujourd’hui comme la Tunisie Moderne ne sont que les acquis de la Tunisie Ouvrière’’.

    En 1978 et 1984, suite à des réformes économiques néolibérales, des luttes syndicales se sont développées contre l’Etat bourgeois. En 1986, un mouvement similaire est né contre le Plan d’Ajustement Structurel du Fonds Monétaire International (FMI). Avec un mouvement ouvrier organisé et des syndicats combatifs, l’impérialisme a été conduit à soutenir des putschistes comme Ben Ali afin de maintenir son pouvoir sur la région.

    Comment la bourgeoisie présente-t-elle la révolution actuelle ? De manière scolastique : ‘‘Les gens ne sont pas contents’’. C’est oublier son rôle dans la dictature. Depuis 2008, la classe ouvrière a repris le chemin de la lutte après une longue période de repos. Il s’agissait d’une sorte de revanche sur les années ’80, quand elle avait échoué à chasser Ben Ali. Elle s’est de mieux en mieux organisée et est devenue plus combative.

    Actuellement, le pays vit une période de grèves générales. Que peuvent-elles apporter au mouvement ? Si on regarde l’histoire de la Tunisie, ce sont les grèves générales qui permettent de virer des dictateurs ! C’est un réel conflit de classe.

    Une partie de l’extrême-gauche n’a pas compris cela et a abandonné l’idée des Comités Ouvriers, des Comités de Quartier,… et a préféré courir vers les institutions bourgeoises ! C’est pourtant une question importante qui fait le lien avec la nécessité d’un gouvernement ouvrier.

    Notre camarade brésilienne est revenue sur la crise économique qui frappe ce pays. Le Brésil connait une crise similaire à celle qui touche l’Europe, un processus qui conduit à une augmentation des luttes. Des illusions restent toutefois encore présentes concernant l’avenir que réserve ce système (meilleur que celui de la génération précédente aux yeux de nombreuses personnes).

    Après la crise des années ’90, il y a eu une croissance économique essentiellement basée sur les exportations à destination de la Chine. Jusqu’en 2010, le pays a connu une croissance de la consommation et des crédits. Mais cette croissance est forcément limitée par la dépendance du pays envers le reste du monde à cause de la désindustrialisation du pays et de la réorientation de sa production vers l’extraction de matières premières.

    Le pays est, à la fois parmi les 6 plus grandes puissances économiques du monde et parmi les 12 pays qui comprennent le plus large fossé entre riches et pauvres. La majorité des richesses sont donc concentrées entre quelques mains seulement. Une baisse des conditions de travail a accompagné les progrès effectués dans la construction d’infrastructures.

    Cela a impliqué une augmentation des luttes liées aux projets de prestiges industriels et sportifs et à l’expulsion de travailleurs qu’ils impliquaient. Beaucoup de luttes spontanées ont vu le jour, y compris au beau milieu de l’Amazonie. Toute une série de travailleurs qui se croyaient privilégiés dans la dernière période sont aujourd’hui convaincus qu’une grève générale est nécessaire. 90% des universités fédérales sont en grève (les projets de prestiges ont fait de l’ombre aux budgets pour l’enseignement, ce qui force certains enseignants à donner cours dans des églises, dans des restaurants abandonnés,… bref, là où il y a de la place). Le mouvement de grève dure depuis 2 mois avec des manifestations, des occupations,… partout dans le pays, tant dans le secteur public que privé.

    Le défi aujourd’hui est de surmonter la fragmentation de la lutte. C’est ce que le PSOL (Partido Socialismo e libertad) tente de faire. Nos camarades de la LSR (section sœur du PSL au Brésil) travaillent au sein du PSOL et y sont considérés comme une référence de gauche au sein du PSOL et à l’extérieur car, depuis toujours, ils défendent la perspective d’une société socialiste et un programme de rupture fondamental avec le système d’exploitation capitaliste. La LSR a un candidat aux élections communales et il existe des possibilités d’élus du PSOL dans différentes villes. Ces élections seront un moment important afin de tester l’impact que peuvent avoir nos idées à notre échelle, qui reste encore limitée dans ce pays.

    Au-delà de cette question électorale, un autre point de cristallisation des luttes existe autour du CSP-Conlutas (syndicat de gauche) qui a organisé 6000 personnes dans des occupations destinées à défendre le droit à la terre avec le MTST (le Mouvement des paysans sans-terre, la plus importante organisation de sans-domiciles). Il y a eu de nombreuses expulsions à cause des spéculations criminelles.

    De plus en plus de gens commencent à véritablement voir les limites du capitalisme et se tournent dorénavant vers nous. En étant membre du PSOL tout en défendant des critiques constructives concernant ses méthodes, la nécessité d’intervenir dans les luttes et le besoin de clarifier les idées politiques de cette formation large, nous avons pu construire une certaine périphérie autour de notre organisation.

    Le troisième intervenant était issu du Front Line Socialist Party (une organisation de gauche large avec laquelle travaillent nos camarades sri-lankais de l’United Socialist Party), au Sri-Lanka. Elle a commencé par expliquer que selon la constitution sri-lankaise, le pays est ‘‘socialiste’’ et est dirigé par des partis ‘‘socialistes’’ ! Mais la crise dévoile très clairement, et cruellement, qu’il ne s’agit que d’une rhétorique vide de sens. De plus en plus de gens sont jetés à la rue et doivent voler pour survivre. A côté de cette situation se développent de grandes illusions concernant l’Europe, qui est vue comme un paradis. Mais pour ceux qui y arrivent, c’est plutôt un enfer qui les attend, celui de l’univers des sans-papiers et de leur exploitation.

    Enfin, notre camarade Peter Taafe a pris la parole, en commençant son intervention en expliquant que nous vivons la plus sérieuse crise du capitalisme depuis les années ’30. Cette idée est aujourd’hui largement comprise et acceptée dans les couches larges de la population. Aux dires du dirigeant de la principale banque anglaise, il s’agirait même de la plus grave crise jamais connue, et le pire serait encore à venir.

    Mais le degré des luttes est lui aussi sans précédent, avec des mouvements de masses dans de nombreux pays. Après la guerre de 40-45, la lutte a été marquée par son impact dans le monde néocolonial (Asie, Afrique, Amérique-latine, tous y passaient). Au Sri-Lanka, un vrai parti de masse trotskyste des travailleurs et des paysans a joué un rôle clef à l’époque. Mais le LSSP (Lanka Sama Samaja Party) a fait de nombreux compromis avec la bourgeoisie et a brisé de lui-même sa position parmi la jeunesse et le mouvement des travailleurs, une leçon qui reste cruciale pour l’avenir.

    Ce meeting était aussi une manière de célébrer le 50e anniversaire de la victoire du FLN (le Front de Libération National) en Algérie contre l’impérialisme français. Cette guerre a cause la mort d’un 1,5 million de civils et a duré de 1954 à 1962. Finalement, une guérilla de 40.000 combattants a vaincu 600.000 soldats français. Les Algériens qui vivaient en France avaient énormément sacrifié pour la victoire de cette lutte pour l’indépendance, il n’était pas rare que 50% de leurs revenus servent à financer le combat.

    En dépit du fait qu’il s’agissait d’un mouvement nationaliste bourgeois, le FLN a été soutenu de façon critique par ce qui allait devenir par la suite le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont les membres considéraient qu’une victoire allait affaiblir l’impérialisme français. Ce soutien n’a pas été uniquement verbal, mais a également eu une dimension pratique. Ainsi, des camarades ingénieurs se sont rendus en Algérie afin d’aider à divers actes de sabotage le long de la frontière avec le Maroc.

    Ce soutien a contrasté avec celui d’autres prétendus “trotskistes” qui avaient refuse de soutenir le FLN a avaient soutenu le MNA (Mouvement National Algérien) dirigé par Messali Hadj. Ce dernier avait joué un role important dans le passé mais était devenu un véritable larbin de l’impérialisme français.

    La révolution algérienne a eu un énorme impact en France, qui a notamment conduit à la révolte des officiers d’Alger (la capitale du pays) en 1961. Avant cela, Charles De Gaulle était arrivé au pouvoir en 1958 et avait instauré une sorte de bonapartisme parlementaire, sans que la direction de la classe ouvrière française – la Section française de l’internationale ouvrière (qui deviendra le Parti Socialiste en 1969) et le Parti Communiste – ne fassent rien.

    Après la victoire de mouvements de guérilla dans des pays comme l’Algérie, certains ont commence à développer l’idée selon laquelle la paysannerie détenait le rôle clé à jouer dans la révolution mondiale plutôt que la classe ouvrière. Ce point de vue a notamment été développé par le Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale (SUQI, dont la LCR est la section en Belgique) et en particulier par son théoricien, Ernest Mandel.

    Ainsi, début 1968, Ernest Mandel s’était adressé au public venu l’écouter lors d’un meeting à Londres organisé par les partisans du SUQI en déclarant que la classe ouvrière européenne ne partirait pas en action décisive contre le système pour au moins 20 années en raison de la force du dollar et de la croissance économique mondiale. Cette Remarque a été faite un mois à peine avant les évènements révolutionnaires de Mai 1968 en France !

    Il existait pourtant de nombreux signes avant-coureurs du potentiel d’un tel développement, comme l’envoi de gardiens armés dans les entreprises et le blocage d’élèves dans des classes fermées à clefs pour les empêcher d’aller manifester ! Par après, la France a connu la plus grande grève générale de l’histoire, avec 10 millions de travailleurs en grève et d’innombrables piquets de grève partout dans le pays. De Gaulle était totalement désarmé. Le pouvoir aurait pu être pris par els travailleurs, mais les dirigeants du mouvement ouvrier ont préféré détourner la lutte vers le parlementarisme.

    Il y a peu, le Financial Time expliquait que ‘‘l’Europe est en feu et Rajoy jette de l’huile sur le feu par l’augmentation des taxes alors que celles-ci devrait baisser pour atténuer le mouvement.’’ Il y a quelques années que le CIO s’attend et anticipait l’arrivée des luttes actuelles. L’impact des luttes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a été bien plus grand que prévu. La révolution égyptienne n’est pas morte, les masses ne font que digérer l’expérience nouvellement acquise. Les Frères Musulmans seront testés sur leur politique, et il en va de même pour le nouveau régime tunisien.

    Peter a poursuivi en expliquant que nous entrons dans une ère qui pourra voir le développement de révolutions de type socialistes, où la question de la collectivisation des secteurs clés de l’économie et leur fonctionnement sur base d’une planification sera posée. Mais l’exemple de Cuba est là pour nous rappeler que la classe ouvrière doit avoir le contrôle démocratique de son Etat, sans quoi le développement du bureaucratisme est inévitable. La victoire de la classe ouvrière dans un pays résonnera à travers tout le globe.

    Ce danger, la bourgeoisie en est bien consciente. Une des nombreuses illustrations de cet état de fait est la campagne médiatique menée en Irlande contre notre camarade Joe Higgins et notre parti-frère le Socialist Party. De tout temps, la presse s’est opposée à la révolution. Déjà en 1917, 124 journaux tentaient de semer la discordes en affirmant que Lénine avait tué Trotsky (ou inversement, tant qu’à faire…). Il en allait de même avec nos camarades anglais dans les années ’80, à Liverpool, lorsque nous avons eu une majorité communale sous Thatcher et où les médias ont attaqués de manière tout aussi honteuse les acquis que notre organisation a apportés aux travailleurs et à leurs familles.

    Avec le Comité pour une Internationale Ouvrière, soyons à la hauteur de l’histoire, pour la lutte et la solidarité, pour le socialisme ! Préparons-nous à cet avenir tumultueux qui est devant nous en construisant un parti révolutionnaire international de masse !

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