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  • [DOSSIER] Nouveau tournant en Amérique latine – La fin de la vague de gauche?

    castro_obamaLa poignée de main historique entre Barack Obama et Raúl Castro, les troubles au Venezuela, le recul sur toute une série de réformes en Bolivie ainsi que la crise au Brésil sont autant de symboles du nouveau tournant en vigueur en Amérique latine. Les nombreux espoirs en termes de réformes radicales au Venezuela, en Bolivie et en Équateur ont laissé place à la désillusion.

    Résumé d’un dossier de Tony Saunois

    La fin de la croissance économique

    Hugo Chávez au Venezuela, Evo Morales en Bolivie,… avaient promis une transition vers le socialisme, mais ces discours n’ont pas été concrétisés par des mesures de véritable rupture anticapitalistes, raison pour laquelle leurs réformes sont à présent menacées. Dans les pays au gouvernement de centre-gauche comme le Brésil, la corruption est toujours aussi endémique, provoquant des crises politiques en sus des problèmes économiques.

    Pendant plus de dix ans, le continent a connu une croissance économique rapide qui a encouragé les gouvernements de centre-gauche à mettre en place une série de réformes. Mais même après cette période de croissance, des millions de personnes restent dans la pauvreté. Pétrole, gaz, cuivre, soja et autres matières premières présentes en quantité en Amérique latine ont trouvé d’importants débouchés sur le marché chinois, raison derrière cette croissance. Mais le ralentissement de l’économie chinoise se fait à présent ressentir sur les exportations de matières premières, avec également un impact sur leurs prix.

    La dépendance de l’Amérique latine vis-à-vis des exportations de matières premières a conduit à une rapide désindustrialisation. Les matières premières comptent aujourd’hui pour 60 % des exportations brésiliennes. Au Venezuela, le pétrole constitue 96 % des exportations.

    Conséquences politiques

    La crise a frappé alors que des gouvernements de gauche ou de centre-gauche existent dans plusieurs pays du continent. D’où une grande confusion. Certains parlent d’un virage à droite de la région et il est certain que le mécontentement a ouvert une brèche qu’instrumentalisent diverses forces de droite traditionnelle afin de se construire un plus grand soutien. Il s’agit cependant bien plus de l’expression de l’absence d’une véritable alternative socialiste.

    Le Brésil a connu une vague de grèves ce début de l’année (fonctionnaires, enseignants, ouvriers de l’automobile, métallurgistes,…). Dans l’État du Paraná, la fonction publique est partie en grève à durée indéterminée, contraignant le gouvernement régional à annuler ses plans d’austérité. Les ouvriers de Volkswagen et de General Motors ont obtenu des victoires partielles contre des licenciements.

    Les immenses scandales de corruption au Brésil (qui impliquent également des cadres du Parti des travailleurs de l’actuelle présidente Dilma Rousseff) ont fait exploser la méfiance envers tout le système politique. La droite joue sur ces évènements et exige la démission de Rousseff. Le PT a répondu en tentant de mobiliser sa propre base, mais beaucoup de militants ne sont plus prêts à s’impliquer. Heureusement, il y a également eu des actions revendiquant des réformes sociales, qui critiquaient tant le gouvernement que la droite. La marche du 15 avril à São Paulo a ainsi réuni 30.000 personnes à l’initiative du Parti pour le socialisme et la liberté (PSoL) et du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST), soutenue par le syndicat de lutte CSP-Conlutas (Centrale syndicale et populaire) et même (après hésitations) par le syndicat officiel, la Centrale unique des travailleurs (CUT). Cette marche a été suivie d’autres dans le pays. La direction syndicale subit en ce moment une forte pression de la base qui exige une grève générale nationale de 24 heures.

    C’est l’Argentine qui illustre le mieux le fait que la gauche véritable peut se renforcer dans le cadre de la lutte contre la politique d’un gouvernement de centre-gauche qui refuse de rompre avec la logique du capitalisme. La croissance électorale du Front de gauche des travailleurs (FIT), une alliance de différents partis trotskistes, contredit cette idée d’un virage à droite du contenu. Le succès de cette alliance dépendra à présent de sa capacité à se consolider après son succès initial et à attirer des syndicalistes pour construire un nouveau parti large des travailleurs.

    Le régime du Venezuela sous pression

    La catastrophe économique au Venezuela a été approfondie par la chute du prix du pétrole. L’économie vénézuélienne va reculer de 5 % cette année (la récession était de -4 % l’an dernier). Un tiers des denrées de base (viandes, médicaments, vêtements) ne sont plus disponibles nulle part. Dans la rue, des gens annoncent vouloir échanger du papier toilette contre du savon, etc. Le Venezuela connait actuellement un des plus forts taux d’inflation au monde : environ 70 %.

    Cela sape le soutien au gouvernement. Ces problèmes résultent de la spéculation et des efforts des capitalistes pour déstabiliser le pays mais aussi de l’approche bureaucratique suivie par le régime chaviste. Les réformes de Chávez sont remises en question. Le système des soins de santé est en crise : sur 45.000 lits dans les hôpitaux publics, seuls 16.000 peuvent être utilisés en ce moment, faute de moyens. Le soutien au président Maduro est tombé à 30 % dans les sondages. C’est le résultat de l’impasse d’avoir voulu réformer le pays tout en restant dans les limites du capitalisme, sans véritable nationalisation de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques de la population. La voie a donc été ouverte pour la déception, ce sur quoi compte la droite.

    La fin de l’embargo sur Cuba

    L’impérialisme américain a complètement revu sa politique à l’égard de Cuba. Début 2015, Obama et Raúl Castro ont annoncé un accord historique. Obama a reconnu : ‘‘On ne peut pas faire la même chose encore et encore pendant 50 ans en espérant obtenir un résultat différent.’’ Les classes dirigeantes européennes et canadienne, ainsi que la majorité des capitalistes latino-américains, ont choisi une autre approche, à présent également suivie par Obama.

    Depuis la révolution cubaine de 1959, l’impérialisme américain a maintenu un strict embargo contre Cuba et a fait différentes tentatives d’y mettre à bas le régime stalinien afin de restaurer le capitalisme, jusqu’à monter une intervention militaire en 1961. Malgré les graves conséquences de l’embargo américain sur l’économie cubaine, les États-Unis n’ont rien obtenu. La révolution cubaine continue en effet à jouir d’un large soutien parmi la population. Les États-Unis ont donc à présent opté pour une autre politique, avec le même objectif. Comme Léon Trotsky le disait à propos de l’ex-Union soviétique, la menace de la restauration capitaliste peut aussi revêtir le masque de ‘‘marchandises bon marché dans le train de l’impérialisme’’ en inondant le pays de marchandises et d’investissements.

    La situation révolutionnaire au Venezuela, en Bolivie et en Équateur au début de ce siècle n’a malheureusement pas été utilisée pour s’orienter vers une fédération libre d’États socialistes latino-américains. Les régimes réformistes de Morales, de Chávez et de Rafael Correa ont accompli d’importantes réformes populaires, mais sont restés dans le cadre du capitalisme. Parallèlement, le régime cubain progresse dans la voie d’une restauration capitaliste, dont la tête de pont a été établie dans le secteur touristique, avec des mesures telles que la hausse de l’âge de la pension, la création de zones de libre-échange au port de la baie de Mariel,… Si l’assouplissement des restrictions aux voyages à l’étranger doit être applaudi, les autres mesures menacent les conquêtes de la révolution.

    La transition vers une complète restauration du capitalisme ne va pas s’effectuer en ligne droite. Certaines factions au sein du régime ne voient pas cette restauration d’un bon œil. Ainsi, Mariela Castro, la fille du président Raúl, déclarait en janvier que : ‘‘La population cubaine ne veut pas d’un retour au capitalisme.’’ Les secteurs stratégiques de l’économie n’ont pas encore été privatisés ni vendus à des capitalistes étrangers. L’arrivée de Mastercard et de Netflix est à noter, mais cela reste essentiellement symbolique.

    La crise et la résistance

    Pour les socialistes et pour la classe des travailleurs, chaque pas vers restauration du capitalisme est un pas en arrière. Ce processus sera au final utilisé par la classe dirigeante, surtout en Amérique latine, pour discréditer l’idée selon laquelle le socialisme est une alternative au capitalisme, sans toutefois avoir un effet comparable à l’offensive idéologique antisocialiste qui a suivi la chute des anciens régimes staliniens en Europe de l’Est et dans l’Union soviétique vers 1989-1991.

    La fin de l’embargo pourrait donner à Cuba la possibilité de commercer sur le marché mondial. Sans une véritable démocratie des travailleurs, cela risque d’accélérer le développement de la restauration capitaliste. Eviter ce danger exige d’instaurer le monopole d’État sur le commerce extérieur, sous contrôle démocratique de la classe des travailleurs. Dans le contexte d’une nouvelle crise internationale du capitalisme, il est possible que les mesures visant à la restauration capitaliste restent limitées, que Cuba reste coincé dans une situation hybride.

    Les conquêtes de la révolution concernant les soins de santé ou l’enseignement seront sans doute maintenus, même si ces secteurs connaissent des pénuries en raison de l’insuffisance des investissements. Certaines couches de la population ont peur de la disparition de ces conquêtes et craignent que leur pays ne se retrouve relégué au rang de simple république bananière. Il faut lutter contre la restauration capitaliste mais aussi pour la démocratie des travailleurs et l’économie démocratiquement planifiée.

    L’Amérique latine a besoin d’une alternative socialiste de masse. Il faut pour cela reconnaitre le caractère limité des réformes, même radicales, et des méthodes bureaucratiques suivies au Venezuela, en Bolivie et en Équateur. Ces pays restent prisonniers du capitalisme. Le fait que la droite parvienne à mobiliser de manière populiste et opportuniste au Brésil, au Venezuela et dans d’autres pays démontre l’urgence d’un mouvement socialiste fort. La classe des travailleurs et les socialistes révolutionnaires doivent utiliser cette nouvelle période de crises et de luttes pour construire une alternative socialiste combative.

  • Brésil: NON à la guerre contre les pauvres!

    En pleine semaine sainte, la mort d’innocents a de nouveau fait pleurer la communeauté du complexe d’Alemão (un ensemble de treize favelas situées dans le nord de la ville de Rio de Janeiro). Quatre personnes sont mortes des suites de balles perdues lors d'échanges de tirs avec la police dont une éducatrice municipale, Elizabeth Moura Francisco, morte dans sa maison, et Eduardo Jesus, 10 ans, mort de manière brutale alors qu'il jouait. La réponse du gouverneur Pezão face à ces crimes fut de promettre d'encore accroître l’occupation de la communauté par les forces de répression. Dans la communeauté voisine, à Maré, l’occupation militaire du gouvernement de la présidente brésilienne Dilma est synonyme d'exécution des habitants dans les favelas.

    Par Raphael Mota, LSR (Liberdade, Socialismo, Revoluçao, section brésilienne du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    L’indignation a saisi les rues de Rio et des rassemblement ont eu lieu au lendemain de la mort du petit Eduardo Jesus. La communeauté en deuil a réagi en manifestant et en criant «la police ne tue que les habitants!» et «dehors les UPP!» (unités de police pacificatrice, installées dans les favelas) tandis que des panneaux ont été accrochés aux fenetres et aux plaques des motos. La police militaire a dispersé les manifestants qui commençaient a monter sur l’avenue Itaoca, l’artère centrale du complexe Alemão (ces agressions physiques ont été retransmises en direct à la télévision). Le jour suivant, une manifestation a réuni des personnes issues de toute la ville. Quelques jours plus tard, ils occupaient la quartier de Copacabana le dimanche de Pâques. Au vu de l’attention de l’opinion publique et médiatique, ces dernières manifestations n’ont pas été réprimées par la police militaire.

    Le projet des Unités de Police de Pacification (UPP) a été conçu pour créer une ceinture de «pacification» à l’occasion des événements sportifs de la ville de Rio, que ce soit la coupe du monde de football ou bien les jeux olympiques. Aucune – ou quasiment aucune – des préoccupations du peuple n’ont été prises en considération. Le résultat fut une rapide escalade de la politique sécuritaire. Chaque semaine surviennent de nouveaux récits d’agressions contre les habitants dans les journaux locaux

    La guerre contre les drogues dans la ville de Rio n’est en réalité pas une guerre contre les trafiquants, c’est une guerre contre la pauvreté.

    La criminalité sert de prétexte pour exterminer la population noire et pour militariser les périphéries urbaines. Voilà où se situent les véritables intérêts du capital concernant la drogue et la violence. D’autre part, les trafiquants de drogue, qui ne vivent pas dans les favelas, bénéficient de cette politique de non assistance aux pauvres.

    Démilitarisation et contrôle démocratique

    Mener un véritable débat concernant la politique de sécurité dont nous avons besoin devient plus urgent jour après jour. Des changements sont nécessaires tels que la création d’une commission d’enquête indépendante, une politique communautaire intégrant la population dans son élaboration et son application, la fin des UPP et la démilitarisation de la politique. Ces propositions traitent de la possibilité concrète d’opérer des changements profonds dans la sécurité publique.

    Les favelas, devant autant de difficultés, nécessitent une aide qui ne peut provenir que des habitants eux-mêmes et de la solidarité entre les opprimés (travailleurs, précaires,…) unis contre l’oppression. Dans ces cités-ghettos, les conditions matérielles manquent pour assurer l’accès à l’égalité des bénéfices démocratiques comme l’enseignement, la santé, des espaces culturels,… Mais le gourvenement en place se contente de politiques sécuritaires. Les droits de ces citoyens sont bafoués alors qu’ils devraient avoir le meilleur de ce que notre société a à leur offrir. C’est à partir de ce type de garanties sociales que s’ouvrira la possibilité d’une liberté sociale pour les habitants des favelas.

  • Brésil : Quand «Lula est là» signifiait autre chose.

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    En 1989, les premières élections directes pour la présidence de la république depuis le coup d’Etat de 1964 prenaient place au Brésil. A cette époque, la campagne présidentielle du Parti des Travailleurs (PT) et du «Front populaire brésilien», mis en place par Lula, fut le point le plus élevé d’une ascension des luttes sociales qui allaient marquer toute la décennie des années 80. Aujourd’hui, face au changement de cap du PT, d’importantes leçons peuvent être tirées de l’évolution à droite de ce parti pour la gauche désireuse de ne pas emprunter le même chemin dangereux.

    Par André Ferrari, LSR (section brésilienne du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL)

    Les élections de 1989 au Brésil se sont produites dans un contexte de profonde crise économique, sociale et culturelle. Le nouveau régime politique qui commençait à être construit à partir de la constitution de 1988 était marquée par la continuation d’une politique de droite. L’appareil répressif, la politique économique orientée par le FMI et les attaques contre les travailleurs qui avaient marquées un demi-siècle de dictature étaient toujours en vigueur.

    Aux rênes du gouvernement, José Sarney battait tous les records d’impopularité. Le premier président civil depuis 1964 était arrivé au pouvoir suite au décès de Tancredo Neves, qui avait été reconduit dans ses fonction par le collège électoral. La politique de Tacredo Neves représentait le grand accord entre une opposition bourgeoise modérée, le régime militaire (PMBD) et la bureaucratie de ce même régime.

    L’accord de tous les secteurs de la bourgeoisie encadrant l’école de Tancredo Neves au collège électoral représentait la recherche d’une transition sure, sans heurts et sans modifications radicales de politiques. Ces secteurs de la société réprimaient la création d’un mouvement venant du bas de l’échiquier politique, organisé par les travailleurs, contre un régime bourgeois-militaire.

    Depuis la fin des années ’70, la crise du modèle économique de la dictature, en pleine crise généralisée du capitalisme, avait ouvert la voie à une période de stagnation et d’inflation dérégulée. A la fin de cette décennie, la crise des dettes a plongé le pays dans les griffes des économistes du Fond monétaire international (FMI). Concrètement, le gouvernement a réduit les salaires et coupé drastiquement dans les fonds publics. Le nombre de sans-emplois s’est envolé et une dure politique de répression a été mise en place. Cette époque fut celle du général Figuieredo, mais la même approche s’est poursuivie sous Sarney (élu démocratiquement).

    Ceux qui devaient supporter cette politique d’austérité et de répression ont riposté par des grèves et des mobilisations. Une nouvelle génération de travailleurs nés dans le processus d’industrialisation et d’urbanisation des années antérieures s’est investie dans l’organisation syndicale.

    A Sao Paulo, l’industrie métallurgique avait organisé une riposte syndicale. Une structure syndicale a été mise au service des plus touchés par cette crise et est entrée en lutte pour les droits des travailleurs. La capitale du département de Sao Paulo et d’autres régions furent le nid d’une opposition syndicale qui organisait des grèves générales et disposait de son journal d’opposition.

    Dans la banlieue de Sao Paulo et d’autres grandes villes, avant même que les grèves ne se développent, ce furent les femmes de la classe ouvrière qui sont entrées en lutte contre le coût trop élevé de la vie et pour des services publics de santé, d’éducation et de transports publics de qualité. De la même manière, un mouvement estudiantin s’est érigé, reprenant les mobilisations déjà en 1977 contre la répression du gouvernement. De ces actes de résistance et de mobilisation naquirent ou renaquirent les principaux mouvements sociaux qui dirigèrent les luttes de la décennie des années ’80, comme par exemple la CUT (1973), ou bien le MST (1984/85) et la UNE (Reconstruite en 1979). De ces progrès naquit aussi le Parti des Travailleurs (le PT), fondé officiellement en 1980.

    La lutte pour un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail, une réduction des heures de travail, pour un meilleur système de soins de santé, des école, des lignes de bus, contre le clivage social,… allaient dans le sens de la lutte pour la démocratie et pour l’organisation d’élections au suffrage universel et direct pour une assemblée constituante, c’est-à-dire pour la fin du régime militaire. Après la vague de grèves initiée en 1978, qui s’est résolue par la convocation de la première grève générale pour la commission nationale pro-CUT en juillet 1983, le PT a réuni en novembre de la même année la première commission pour des élections directes pour la présidence dans l’état de Pacaembu (Sao Paulo).

    L’année suivante, l’intervention de l’opposition bourgeoise au régime militaire, avec divers officiels de l’Etat et la campagne « des droits maintenant » a eu des conséquences multiples. Des millions de personnes se réunirent dans les rues à travers tout le pays.

    Une veille « nouvelle république »

    Avant même l’approbation au congrès national de l’amendement d’Oliveira instaurant des élections directes, l’opposition bourgeoise soutenue par le PMDB (la junte militaire) une alliance avec une faction dissidente du parti gouvernant, le « Frente liberal » (front libéral) (futur PFL, puis DEM), avait déjà négocié une sortie contrôlée du régime militaire au travers du collège électoral.

    Dans ce contexte, le PT a refusé de participer au collège électoral, dénonçant une manœuvre de l’opposition bourgeoise, avec comme conséquence l’expulsion de trois députés fédéraux partisans de la collaboration.

    Avec le décès de Tancredo avant même de la possible ascension de José Sarney, le gouvernement appelé « nouvelle république » s’est résolu à convoquer des élections pour une assemblée constituante exclusive afin de commencer à transformer le congrès élu en 1986 en congrès avec des pouvoirs constituant. Ainsi, la force des mouvements sociaux a réussi à faire approuver la nouvelle constitution promulguée en 1988 ainsi qu’une série de droits sociaux que les gouvernement suivants, jusqu’aujourd’hui, chercheraient inlassablement à révoquer ou à neutraliser.

    Basé sur l’espoir et l’illusion d’un premier gouvernement civil depuis plus de 20 ans et les promesses d’une sortie de crise économique représentée par le « plano cruzado » (littéralement le « plan croisé »), le PMDB de Sarney et Ulysses Guimaraes a obtenu une victoire électorale majeure en 1986, avec 22 gouverneurs sur 23 états. Ce même parti avait réussi un excellent résultat aux élections municipales un an auparavant.

    Cette réussite fut cependant éphémère. Le gouvernement fut incapable de vaincre l’inflation et l’économie s’est effondrée. Le gouvernement Sarney s’est enfoncé dans une crise profonde. Le moratoire de la division externe qui suivit ne fut pas un acte de souveraineté contre les banques internationales mais plutôt une attitude désespérée.

    La crise au PMDB et la victoire de la gauche

    Aux élections municipales de 1988, le PT a obtenu une victoire importante avec Luiza Erundina à Sao Paulo, une candidate élue par les électeurs les plus à gauche du parti qui, par ailleurs, fut causée par le décès de trois techniciens de la CSN dans la grève de la sidérurgie. Cette grève fut violemment réprimée par le régime en place. Avec la capitale de Sao Paulo, le PT a gagné entre autres deux capitales de départements : Porto Alegre et Victoria. Le PMDB, lui, perdit 15 des 19 capitales conquises aux élections de 1985.

    Les élections de 1989 se produisirent dans ce contexte radicalisé. Le PT grandissait et canalisait chaque fois plus d’espoir et de changement.

    Collor contre Lula

    Lula89_06Contre la menace que représentait Lula, mais aussi contre la montée en puissance d’un autre parti de gauche (brizola), la classe dominante a mis en place une campagne avec les moyens de communication de masse de la classe bourgeoise.

    Fernand Collor de Melo se disait « anti-Lula » et, avec une image de « chasseurs de sorcières », il s’est acquis une base sociale parmi les secteurs les plus désorganisés des pauvres, chez les classes moyennes les plus conservatrices et chez la grande bourgeoisie nationale et étrangère.

    Lula a vaincu Brizola au premier tour avec une petite marge de vote et a continué à gagner en intentions de vote pour disputer le second tour avec Collor. Ils furent 16,08% pour le candidat du PT et du FBP (« Front du Brésil populaire) et 15,45% pour le candidat du PDT (Collor). Une différence d’au moins 500 milles votes.

    La base sociale du PT était fondamentalement constituée des secteurs les plus conscients et organisés de la classe ouvrière, d’amples secteurs de la jeunesse et des factions plus radicalisées des classes moyennes.

    Une campagne de gauche avec des contradictions

    L’année 1989 a commencé avec une grande grève générale de 48 heures convoquée par le syndicat CUT pour les 14 et 15 mars. 35 millions de travailleurs furent mobilisés à travers tout le pays. La grève fut mise en place contre la politique de réductions salariale du gouvernement Sarney, l’absence d’emplois, la récession et les coupes budgétaires dans les secteurs publics.

    La campagne du parti « Frente Brasil Popular » (littéralement « le front brésilien populaire » composé du PT, du PCdoB et du PSB) fut marquée par la dénonciation du gouvernement Sarney et des alternatives électorales de la bourgeoisie, appuyant les lutes des travailleurs et la défense d’un programme dénommé « démocratique et populaire ».

    Le programme du parti comprenait d’importante réformes possibles au sein du capitalisme (abroger la dividende externe au FMI, instaurer une réforme agraire, lutter contre l’impérialisme et les monopoles) mais aussi la revendication, au moins dans les mots, de la construction d’une hégémonie des travailleurs qui permettrait d’avancer en direction du socialisme.

    Dans le contexte des mobilisations contre la bureaucratie stalinienne dans les pays de l’Est et des réformes de Gorbatchev dans l’ancienne Union Soviétique, le PT était sans aucun doute identifié à gauche avec un « attrait social » au moment ou le monde se tournait dans l’autre direction (politique de droite plus marquée, mondialisation,…). Au lieu de réitérer sa défense d’un modèle social et démocratique, le PT n’avait pas une réponse catégorique et claire sur les processus à l’oeuvre en Europe de l’Est stalinienne. La conception du socialisme du PT était limitée et peu concluante en tant que politique claire et de lutte pour le socialisme. Les années antérieures, le PT avait dans ses rangs des dirigeants de partis staliniens et des liens avec de tels partis dans d’autres pays.

    La stratégie du programme et du gouvernement « démocratique et populaire » aussi reflétait une vision essentiellement réformiste de la stratégie du PT. Les réformes défendues n’étaient pas liées de manière claire à la nécessité d’une rupture claire avec le capitalisme. L’annulation du payement de la dette souveraine présente dans le programme, par exemple, n’était pas liée à la nationalisation des banques et du système financier sous contrôle des travailleurs.

    Une stratégie spécifiquement électorale

    Au lieu de reconnaitre l’importance des luttes populaire dans la stratégie vers la prise de pouvoir, la ligne conductrice du PT était essentiellement électorale. Elle traitait de l’élection de Lula et du début de transformations graduelles des conditions de la classe ouvrière. Dans un contexte international qui commençait déjà à être plus difficile avec l’effondrement de l’Union Soviétique et l’offensive néolibérale, le PT a commencé à s’adapter à la logique d’administration des états les plus riches.

    Des éléments de cette situation furent clairs dans les administrations du PT à un niveau municipal. Depuis la victoire à Diadema et Fortaleza en 1985, en passant par la capitale Sao Paulo, Porto Alegre et Vitoria en 1988, le PT a affronté diverses contradictions pour brider les administrations bourgeoises mais, en même temps, a remis en cause ses politiques. Même si des conquêtes importantes ont pu être obtenues en quelques cas, le temps de l’adaptation à un système bourgeois commençait.

    La pression bureaucratique et parlementaire

    A côté d’une couche bureaucratique syndicale radicalisée par la conjoncture existant depuis la fondation du parti, au moment où le PT conquis des mandats parlementaires et à l’exécutif du parti, grandissait aussi à l’intérieur du parti une classe bureaucratique véhiculée par les Etats riches du Brésil. À chaque fois la volonté des secteurs proches des mandats du parlement prévalaient, le poids des noyaux de base et des militants et mouvement sociaux décroissait.

    Ce processus fut qualitativement aggravé quand se produisit une période de reflux des luttes sociales, principalement dans les années 90. Le reflux reflétait une rupture de la décade antérieure de luttes intestines et de peu de victoires mais aussi de l’offensive idéologique des classes bourgeoises mondiales avec l’effondrement du malheureusement appelé « vrai socialisme ».

    Un facteur central fut la transformation de la base matérielle de la classe ouvrière. La désindustrialisation, l’adoption de nouvelles formes de gestion de la production et la précarisation des relations de travail, tous ces facteurs rendirent difficile l’action et la conscience de classe sociale.

    Le PT fut incapable d’affronter cette situation plus complexe de classe et fini par abandonner une vision de classes sociales qui a marqué ses origines. Dans ce contexte, le poids des bureaucrates et des parlementaires devint absolument hégémonique. Ils voulaient juste conserver le pouvoir.

    La déroute de Lula et le tournant vers une politique de droite

    La fin des décomptes des voix dans le second tour de la présidentielle en 1989 s’est jouée sur une marge incroyablement petite. Au second tour, Lula a obtenu 31 millions de votes et Collor 35 millions (53%) La victoire de Collor fut fondamentale : ce fut la victoire du terrorisme médiatique qui se créait contre Lula et le PT.

    En conclusion, le secteur majoritaire du PT a pris des leçons de 1989, dans un contexte d’une forte offensive idéologique néolibérale, et également que le parti devait « modérer » sa ligne politique. Pendant le congrès du PT réalisé en 1990, un important virage à droite dans cette ligne politique se mis en place.

    L’aile gauche du parti résista et certains de ses secteurs parvinrent à gagner des positions internes, dirigeant partiellement la campagne électorale de 1994. Mais, dans la pratique du tournant à droite continuant jusqu’à ce que cette politique fut effacée de la direction en 2002. A ce moment, les aspirations populaires sont toutes autres, le PT s’est imposé comme un outil de maintenance de l’ordre capitaliste du pays.

    Arriver au gouvernement fédéral représentait une victoire majeure, mais obtenue en dehors de tous les idéaux du PT des années 80. Un nouveau PT, ou bien plutôt ex-PT, naquit comme terreau pour toute la bourgeoisie brésilienne. Sa relation électorale avec la classe ouvrière n’a rien à voir avec celle des années 80.

    Le PSOL et le vieux PT des origines

    Il y a beaucoup à apprendre aujourd’hui de ce PT qui a failli remporter les présidentielles de 1989. De ce parti, du peu qui en reste, il est possible de dire que presque aucune des politiques ne vient de sa base ouvrière et de la lutte. Les parlementaires « radicaux » ont étés expulsés du parti en 2003 et ont souffert de cette persécution parce qu’ils insistaient sur le maintien des positions politique défendues par le congrès du parti de 1989.

    C’est au PSOL qu’il est possible de rencontrer, en bien comme en mal, le plus de ce projet politique prédominant du PT des origines.

    Le PT des années 1980 représentait un grand pas en avant pour la classe ouvrière. En comparaison du PT d’aujourd’hui, il parait tellement meilleur que l’on peut se dire satisfait de sa politique. Il est cependant impossible de se contenter de cela. Ceux qui veulent reconstruire la lutte des travailleurs ne peuvent pas simplement tenter de reconstruire le vieux PT des origines. Il faut apprendre des erreurs et des limites de ce PT. Il est important d’apprendre de ce parti et de tenter de ne pas répéter ses moments d’hésitation

    Une nouvelle gauche qui domine le PT doit chercher ce que le parti avait de meilleur : l’enracinement dans les luttes populaires. Mais, cette gauche doit rejeter une stratégie électorale centriste, et en même temps reconnaître que le débat électoral et une partie important de la politique du parti.

    Il se doit de rejeter la conception « réformiste » et « en étapes » du programme démocratique et populaire et reconstruire un programme et une stratégie anticapitaliste et socialiste. Son actualité doit se donner sur une base de l’internationalisme de la classe des travailleurs. Nous devons adopter un fonctionnement interne de caractère militant et radicalement démocratique. Le contrôle de la base sur la direction et l’unique mécanisme capable de contrer les pressions de droite.

  • Brésil : Les indigènes en révolte contre la suppression de leurs droits fondamentaux.

    En décembre dernier, les Indiens du Brésil ont remporté une victoire historique en empêchant le Congrès brésilien de prendre le contrôle de leurs terres et de leur avenir. Une proposition visant à modifier la Constitution afin de donner au Congrès le pouvoir de délimiter les territoires indigènes a été rejetée après des mois de protestations véhémentes de milliers d’Indiens représentant des dizaines de tribus.

    Plusieurs d’entre eux avaient pénétré dans le bâtiment du Congrès pour faire entendre leur voix. Cinq d’entre eux qui avaient été arrêtés de cette manifestation ont été libérés par la suite. La lutte pour une amazonie libre sans pression des lobby agroalimentaires continue !

    Voici ci-dessous la lettre adressée à l’opinion nationale et internationale par les représentants du peuple et des organisations indigènes de toutes les régions du Brésil, disponible sur le site du PSOL (parti de gauche large dans lequel travaillent nos camarades brésiliens de Liberdade Socialismo e Revolução).

    Environ 240 tribus vivent aujourd’hui au Brésil, soit environ 900.000 personnes (0,4% de la population). Le gouvernement a reconnu 690 territoires indigènes qui couvrent environ 13% de la superficie du Brésil. 98,5%, soit la presque totalité de ces territoires, se trouvent en Amazonie.
    Cependant, si près de la moitié de la population indienne du Brésil vit en dehors de l’Amazonie, celle-ci n’occupe que 1,5% des territoires indigènes qui leur sont réservés.
    Les Indiens qui vivent dans les savanes et les forêts atlantiques du sud, tels les Guaranis ou les Kaingangs et dans l’intérieur aride du nord-est, tels les Pataxo Hã Hã Hãe ou les Tupinambá, ont été parmi les premiers à entrer en contact avec les colonisateurs européens à leur arrivée au Brésil, en 1500. En dépit de centaines d’années de contact conflictuels avec les colonisateurs, de la spoliation et de l’empiétement constant de leurs terres, ils ont, dans la plupart des cas, farouchement conservé leurs langues et maintenu leurs coutumes et leur identité.
    La tribu la plus nombreuse aujourd’hui au Brésil, les Guaranis, qui sont 51.000, est quasiment privée de terres. Au cours des cent dernières années, la presque totalité de leur territoire a été spoliée et transformée en vastes pâturages d’élevage, en plantations de soja et de de canne à sucre. De nombreuses communautés sont entassées dans des réserves surpeuplées, d’autres vivent sous des bâches au bord des routes. Le groupe qui occupe le plus vaste territoire est celui des Yanomami, une tribu relativement isolée forte de 19.000 membres qui occupe 9,4 millions d’hectares au nord de l’Amazonie, une superficie légèrement plus grande que celle de la Hongrie. La tribu amazonienne la plus nombreuse est celle des Tikuna, forte de 40.000 membres. La plus petite ne compte qu’un seul individu, un homme qui vit en Amazonie occidentale sur une toute petite parcelle de forêt cernée par des fermes d’élevage et de plantations de soja, et qui refuse toute tentative de contact.
    La population de nombreux groupes amazoniens n’atteint pas un millier d’individus. Les Akuntsu, par exemple, ne sont que 5 et les Awá seulement 450.

    Protestation contre la suppression des droits et tentatives d’en finir avec les peuples indigènes du Brésil :

    « Nous, dirigeants du peuple et des organisations indigènes de toutes les régions du Brésil, réunis à Brasilia (département national), pour manifester notre refus du processus de suppression de nos droits fondamentaux, collectif et d’organisation, refusons le vote de différentes organisations du Brésil notamment celle du Congrès républicain, avec la connivence et la conscience du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire, nous venons à Brasilia pour dénoncer devant l’opinion nationale publique et internationale :

    1. L’oppression des forces de polices et des forces nationales qui veulent interdire notre accès au congrès national qui est normalement considérée comme le représentant du peuple, agissent contre un état de droit, un régime démocratique, avec abus d’autorité, réprimant, usant de l’intimidation, de la menace et de la détention arbitraire nos parents et camarades, comme cela s’est passé mercredi dernier (le 16 décembre, NDT), quand la police militaire a empêché l’accès principal au ministère de la justice à quatre de nos organisateurs et d’autres lorsque nous sommes retournés à l’espace ou nous résidons pendant la manifestation.

    2. Les agriculteurs, en majorité érigés en envahisseurs de notre territoire aujourd’hui appelé Brésil et des autres de nos camarades en période de dictature, veulent supprimer notre droit constitutionnel fédéral de 1988 de manière ferme et définitive, légalisant l’usurpation, la destruction et l’exploitation qui vient envahir le peu de terre que nous gardons depuis 514 années d’invasion.

    3. Les agriculteurs, beaucoup d’entre étant financés par des grandes entreprises agroalimentaires, de réfrigération et de l’industrie militaire, entre autres, veulent tout faire, depuis 2001, pour modifier, conformément à leurs intérêts, le texte constitutionnels qui garantit nos droits, au milieu d’initiatives de proposition d’amendements constitutionnels. L’amendement 215 de l’année 2000, la loi sans numéro arrogée par le sénateur Romero Jucà qui altère l’article 231, paragraphe 6, l’amendement 237 qui traite de la parcellisation des terres indigènes et le projet de loi complémentaire 227, qui fut proposée par un sénateur.

    4. Le gouvernement de la présidente Dilma, s’est lui-même déclaré contre l’amendement 215, peu est fait pour contrer cette offensive terrifiante, qui à ce moment même se configure comme une planification d’un génocide, de l’extermination de nos peuples, de fait comme son singulier silence pour montrer que nos territoires seront parcellisés et supprimés, la sollicitude d’une « carte des peuples indigènes du Brésil », publiée par cette même candidate aux dernières élections, affirme « nos progrès, particulièrement à la démarcation des terres indigènes, en modifiant les textes de notre constitution ».

    5. Des déclarations de cette nature sont multiples alors que le gouvernement omet d’orienter son droit de véto pour contrer les attaques systématiques des droits indigènes du congrès national et quand il prend la détermination de suspendre le processus de démarcation des terres indigènes, de fait, ainsi il parait concorder aux objectifs des agriculteurs d’envahir, d’exploiter et de mercantiliser nos territoires et ses richesses, pour en même temps interférer notre processus de démarcation des zones indigènes, rouvrir le processus et empêcher totalement notre processus de démarcation. À aucun moment la présidente Dilma ne dira à notre peuple indigène ce qu’elle a dit à la confédération nationale d’agriculture (CNA) à sa présidente du sénat Katia Abreu : « je veux la CNA de mon côté… Je propose plus que cela. Je veux que le producteur agricole prenne des décisions avec moi, participant au gouvernement et actualisant la définition de nouvelles politiques légales ». Tout ceci pour une entité qui considère nos peuples indigènes comme « désintéressé ».

    6. Dans ce cadre de menaces et d’attaques, nous réaffirmons notre détermination à continuer de lutter pour défendre nos droits, pour lesquels nous espérons contre l’opposition d’autres mouvements et organisations sociales et de l’opinion publique nationale et internationale, nous exigeons de l’état brésilien qu’il arroge les revendications suivantes :
    – La démarcation des terres indigènes avec la dotation d’une loi nécessaire. Il y a en effet un passif de 60% de zones qui ne sont pas démarquées et légiférées.
    – La protection contre la fiscalisation et la destruction des terres indigènes, sécurisant les conditions d’autonomie de nos peuples.
    – Empêcher les initiatives légales qui cherchent à supprimer les droits indigènes par la constitution fédérale, à la place d’un agenda positif.
    – L’abrogation d’un projet de loi et de mise en œuvre au conseil national de politique indigène, une instance délibérative, normative et articulée autour de politiques et d’actions d’information aux différents districts et départements du gouvernement.
    – L’application de la convention 169 sur les peuples indigènes et tribaux en pays indépendants de l’organisation internationale du travail, dans toutes les législations qui nous concernent.
    – L’implémentation effective du sous-système de santé indigène, au travers du renforcement du secrétariat de la santé indigène pour superviser les cas d’abandon et de continuité du système de santé.
    – La garantie à l’accès à une éducation de qualité spéciale et différenciée en terre indigène ou proche de celle-ci.
    – Garantir à la participation des indigène au conseil national de la culture et la création d’une instance spéciale pour arroger les demande de nos cultures.
    – Un compromis contre la fin de la criminalisation le meurtre et la prison arbitraire d’organisateur et représentants indigènes qui luttent pour la défense des droits territoriaux de ces dits peuples. De fait, nous exigeons la fin immédiate de la réclusion de nos représentants qui furent emprisonnés en luttant contre la législation numéro 215 de la constitution.

  • [VIDEO] Brésil: Vers une exceptionnelle année de luttes!

    Cette vidéo est consacrée à l'intervention des membres du LSR (section du Comité pour une Internationale Ouvrière au Brésil et parti-frère du PSL) dans les luttes de masse qui se sont succédées ces deux dernières années au Brésil. L'année 2015 commence par un virage à droite du gouvernement de Dilma (PT) qui cherhce à instaurer de nouvelles législations défavorables aux travailleurs, par la bataille menée par les ouvriers de Volkswagen et par l'occupation des rues par des milliers de personnes qui protestent contre le prix des transports en commun. Le LSR est bien positionné pour jouer un rôle de première importance dans ce qui promet d'être une année exceptionnelle pour les luttes sociales au Brésil.

  • Solidarité avec les luttes sociales au Brésil !

    Hier, une action contre la répression des protestations sociales brésiliennes a eu lieu à Bruxelles. Il s’agissait notamment d’exiger la réintégration des 42 travailleurs du métro de Sao Paulo licenciés pour faits de grève. Le rôle de la FIFA et des multinationales a été dénoncé par les divers orateurs, tout en exigeant plus d’argent pour la santé, l’éducation, le logement et le transport public de qualité.

    L’appel à l’action avait été rejoint par les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs), la LCT (Ligue Communiste des Travailleurs), la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire), le PSL (Parti Socialiste de Lutte), le CAL (Collectif Alternative Libertaire Bruxelles), l’USE (Union Syndicale Etudiante), le CAE (Comité Action Europe), le CADTM Belgique et la CGSP ALR Bruxelles (Administration Locale et Régionale).

    Voici quelques photos de PPICS.

  • Solidarité avec les luttes sociales au Brésil

    Appel au rassemblement : Samedi 28 juin à 15h00, Place de l’Albertine (Gare centrale), Bruxelles

    Le 13 juin dernier, une action avait déjà eu lieu à Bruxelles suite à un appel aux protestations internationales lancé par le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge. Une quarantaine de personnes étaient présentes, parmi lesquels des membres de la LCT.

    Beaucoup de Brésiliens n’acceptent pas que le gouvernement dépense plus de 11 milliards de dollars pour une Coupe du Monde alors qu’une grande partie de la population n’a pas accès aux services de base, comme la santé, l’éducation, le logement et le transport de qualité. Des milliers de familles ont été délogées de leur maison, 12 ouvriers sont morts dans la construction des stades, sans compter les innocents assassinés par la Police militaire dans la périphérie des grandes villes.

    Tout ce qui concerne la FIFA n’est qu’un grand business capitaliste, au bénéfice des multinationales liées au sport, à l’alimentation (Jupiler, Coca-Cola), à la construction des stades,… La Coupe de la FIFA est pleine de corruption et de gaspillage, dans un pays où le fossé est énorme entre les 1 % de super-riches et les 99 % de plus pauvres.

    Face aux mobilisations et aux grèves qui éclatent dans tout le pays, le gouvernement brésilien a décrété la tolérance zéro et a placé 20.000 policiers dans les rues. Avant l’ouverture de la Coupe, les travailleurs du métro de São Paulo se sont mis en grève pour réclamer une augmentation de salaire. Le gouverneur Alckmin a refusé toute négociation et a envoyé la troupe de choc sur les piquets, infligeant des astreintes de 160.000 € par jour de grève et licenciant 42 travailleurs parmi les plus combatifs. Le gouvernement tente d’utiliser la Coupe pour se donner du prestige et tuer la contestation sociale, mais les mobilisations continuent.

    Nous appelons le monde syndical et associatif en Belgique à protester contre les injustices du mondial et à dénoncer les atteintes au droit de grève et la répression envers les travailleurs qui luttent au Brésil.

    Stop à la répression !

    • Réintégration des 42 licenciés du métro de São Paulo !
    • Assez d’argent pour la FIFA et les multinationales ! Plus d’argent pour la santé, l’éducation, le logement et le transport public de qualité !

    => Page de l’évènement Facebook

    Premiers signataires :

    – CAL (Collectif Alternative Libertaire Bruxelles)
    – JOC (Jeunes Organisés et Combatifs),
    – LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire)
    – LCT (Ligue Communiste des Travailleurs),
    – PSL (Parti Socialiste de Lutte),
    – USE (Union Syndicale Etudiante)

  • Action de solidarité face à l’ambassade brésilienne (2)

    Voici quelques photos de l’action tenue hier en solidarité avec les mouvements sociaux brésiliens actuellement en lutte, et notamment en solidarité avec les travailleurs du Métro de Sao Paolo, dont plusieurs dizaines sont aujourd’hui menacés de licenciement pour faits de grève. Cette action s’est produite dans le cadre d’un appel international du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge. Des actions similaires ont eu lieu dans divers pays.

    Photos de PPICS.

  • Action de solidarité face à l’ambassade brésilienne (1)

    Voici quelques photos de l’action tenue hier en solidarité avec les mouvements sociaux brésiliens actuellement en lutte, et notamment en solidarité avec les travailleurs du Métro de Sao Paolo, dont plusieurs dizaines sont aujourd’hui menacés de licenciement pour faits de grève. Cette action s’est produite dans le cadre d’un appel international du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge. Des actions similaires ont eu lieu dans divers pays.

  • Brésil : la Coupe pour qui ?

    • La FIFA et les multinationales, dégagez !
    • Pour des services publics gratuits et de qualité !
    • Pour des compétitions sportives aux mains de la collectivité et des supporters !

    “Faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays, leur passion pour le football et que, s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi.”

    Michel Platini, président de l’UEFA.

    “Faut absolument dire à Platini et ses amis qu’ils sont déconnectés de la réalité, qu’ils sont là pour leur soif de pouvoir, faire du fric sur notre dos et que, s’ils pouvaient dégager, lui et son système pourri, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi.”

    Les 99%.


    Pendant que la FIFA et ses cousins d’autres sports prennent en otage les compétitions sportives pour faire du profit, les travailleurs et les pauvres au Brésil crient leur colère contre ce système injuste qui donne des milliards pour satisfaire aux conditions de la FIFA tandis que les services sociaux, même basiques, sont, au pire, absents, au mieux, insuffisants. A cause du manque de sécurité et des cadences folles mises en place pour respecter les délais, une dizaine de travailleurs sont morts sur les chantiers. Et le cynisme est poussé jusqu’à organiser des journées de deuil tout en continuant la construction des stades, puisqu’il faut tenir les délais exigés par la FIFA.

    Par Stéphane Delcros

    On aurait pu titrer ‘‘La Coupe du Monde de la honte’’, mais ça a déjà été fait, et ça risque de continuer si rien ne change. La corruption, visible aux yeux de tous, qui entoure la désignation de la Russie et du Qatar comme pays hôtes des Coupes du Monde 2018 et 2022, a montré aux derniers sceptiques que la FIFA, l’institution suprême du football mondial, est pourrie jusqu’à la moelle et doit être démantelée. Elle ne représente en rien les aspirations des centaines de millions de pratiquants, d’employés, de bénévoles et de supporters à travers le monde.

    Comment le petit business de la FIFA se présente-t-il en général ? Des autorités dociles, qui dépensent l’argent de la collectivité (plus de 4 milliards d’euros pour le Mondial sud-africain de 2010) dans la construction de stades de prestige et d’infrastructures, ce qui permet à des entrepreneurs d’empocher le magot (1,1 milliard) tandis que les supporters paient le prix fort, tout comme la population locale, confrontée à une augmentation du coût de la vie. Après quoi, la FIFA et ses fédérations continentales peuvent se partager les bénéfices des droits-télé, sponsorings et tickets de stade (1,8 milliard). Les top-managers de l’association ont bien mérité de s’octroyer un petit bonus (40 millions). Les stades inutiles sont abandonnés, ou détruits. Et les représentants politiques des capitalistes accentuent les politiques d’austérité pour essayer de rembourser la dette publique, qui a explosé.

    Le système capitaliste pervertit la compétition sportive

    La société capitaliste n’a rien d’autre à offrir que la perversion du sport et des compétitions sportives par l’ultra-marchandisation et la recherche effrénée de profits. La compétition sportive doit au contraire être un évènement populaire, contrôlé par les supporters et la collectivité.

    Les luttes des masses au Brésil doivent réussir à s’unifier, pour revendiquer des services publics gratuits et de qualité et prendre en mains la gestion de cette Coupe du Monde et la manne de profits qu’elle pourrait réaliser. Ces luttes peuvent être les prémices de futures batailles entourant les prochains grands évènements sportifs, à commencer par les JO de Rio en 2016. Sous le contrôle et la gestion de la population, à côté des nécessités sociales, seuls les aménagements en infrastructure strictement nécessaires doivent être réalisés.

    Lutter pour de telles revendications exige de se battre aussi pour un autre type de société, orientée vers les intérêts de l’ensemble de la collectivité et non plus vers les profits d’une poignée de capitalistes. Il ne suffit pas de s’attaquer au sommet de la tour d’ivoire de Blatter et Platini ; il faut en détruire les fondations.


    Une vague de luttes et de manifestations déferle sur le Brésil dans la perspective de la tenue de la Coupe du Monde. Les travailleurs du métro de Sao Paolo ont ainsi entamé le 5 juin dernier une puissante grève. Cette grève a été suspendue ce lundi soir, mais une assemblée générale est prévue ce mercredi, veille du coup d’envoi de la Coupe afin de décider d’éventuelles nouvelles actions. Cette lutte dépasse largement le cadre strict des revendications salariales et représente le combat pour la défense des transports publics pour la population. Les grévistes ont bénéficié d’une attention nationale, mais ont été victimes d’une répression brutale de la part de l’Etat.

    Ce vendredi 13 juin, nous appelons à la tenue d’une action de solidarité face à l’ambassade du Brésil, Ambassade du Brésil, 350 Avenue Louise 1050 Bruxelles, à 17h30. Des actions similaires se tiendront dans d’autres pays, à l’initiative de sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont le PSL est la section belge.

    => Page de l’évènement Facebook

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