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Tag: Belgique
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Quelle marche pour l’emploi: une parade carnavalesque ou une manifestion revendicative?
En de nombreux endroits, nous travaillons avec les jeunesses syndicales à l’intérieur de comités pour la marche des jeunes. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, il semble que cela soit sous forme de « city parade », en troquant slogans et revendications contre décibels et musique électronique, que les différentes bureaucraties nationales des syndicats imaginent la marche des jeunes pour l’emploi.
Nicolas Croes
On pourrait légitimement voir là un manque de confiance quant à la volonté des jeunes de lutter pour leurs intérêts. Pourtant, plus que cela, c’est l’absence de perspectives que les syndicats ont à offrir aux jeunes travailleurs qui transparaît derrière ces méthodes de disc-jokey. Une sono puissante a l’avantage d’éluder la question d’une animation combative en même temps qu’elle masque les slogans provenant d’autres groupes du cortège. Reste à ceux-ci tout le loisir de s’écarter de la source du bruit, en allant donc se perdre au fond de la manifestation…
Cela ne saurait étonner une jeunesse qui n’a en définitive jamais rien connu en dehors d’un syndicalisme de service. Les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ne voient bien souvent en leur syndicat qu’une caisse de paiement des allocations de chômage, alors que celui-ci était initialement prévu comme organe de lutte pour EVITER de se retrouver sans emploi. Ainsi, nul ne sait ce qu’il est advenu de la revendication de diminution du temps de travail avec embauche compensatoire. Elle faisait pourtant encore partie, il y a peu, des revendications syndicales de base visant à résorber le chômage. Quant aux jeunes travailleurs, comment peuvent-ils finalement déceler quelque cohérence derrière les circonvolutions qui mènent les syndicats à accepter les propositions du patronat après avoir appelé pour la première fois dans l’histoire de la Belgique à manifester durant les accords interprofessionnels ?
Pour les travailleurs plus anciens, par contre, ceux qui se souviennent des mobilisations contre le plan d’austérité de Val Duchesse en 1986 et qui ont gardé en tête ces 350.000 manifestants en grève venus au seul appel de la FGTB, les méthodes actuelles ne peuvent faire songer qu’à de grotesques mascarades. L’on pourrait encore, si besoin est, rappeler l’ampleur des mobilisations des sidérurgistes en 82 contre le démantèlement de Cockerill-Sambre, etc… Mais il est vrai qu’à l’époque le gouvernement Martens-Gol avait repoussé la social-démocratie dans l’opposition, rendant le frein de l’appareil FGTB beaucoup moins puissant qu’il ne l’est aujourd’hui.
Mobiliser pour une marche des jeunes combative, c’est avant tout redémarrer un travail syndical orienté vers la jeunesse, dont le radicalisme ne peut que s’asphyxier en dehors du mouvement ouvrier. Le développement du mouvement altermondialiste, qui ne cherche dorénavant plus qu’à domestiquer le capitalisme, où à la rigueur à l’attaquer à coup de yaourt bio, l’a magistralement démontré.
Pour cela, le 19 mars n’est qu’un début, mais ce premier pas est d’une importance primordiale. C’est à travers la préparation et le déroulement de la manifestation que l’impulsion doit être donnée, par l’intermédiaire d’un programme clair, sans ambiguïté vis-à-vis d’un capitalisme décati, et capable de redonner aux jeunes travailleurs et à leurs aînés l’envie de combattre résolument pour leur avenir, de la manière la plus efficace et résolue qui soit.
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La lutte contre les attaques du gouvernement Raffarin et du patronat continue
Fin janvier, la France a vécu au fil des grêves et manifestations qui ont prit place contre les plans de libéralisation du secteur public, les attaques sur les salaires et le temps de travail ainsi que sur les privatisations du gouvernement Raffarin. Le pic de ces journées de mobilisation fut le 20 janvier quand plus de 328.000 travailleurs du secteur public sont descendus dans les rues de France. Les grêves et manifestations, organisées sur une période de cinq jours, étaient les premières mobilisations de cette envergure depuis le mouvement contre la réforme des pensions du printemps 2003. Plus de 50% de tous les profs ont débrayé et dans le secteur public la participation moyenne atteignait les 25%.
Karim Brikci
Mais la base des syndicats ne voulant pas s’arrêter à ces journées d’action, la bureaucratie syndicale, sous pression, avait appellé à une journée de mobilisations contre les attaques sur la semaine des 35h ce 5 février dernier.
De nouveau cette journée a montré la volonté énorme des travailleurs français de lutter pour leurs acquis et pour leurs conditions de travail. Il y a eu des manifestations dans plus de 118 villes à travers la France et ce sont plus de 500.000 personnes qui y ont prit part, les plus grosses manifestations ayant eu lieu à Paris (90.000 participants) et à Marseille (50.000 participants). Tous les syndicats avaient mobilisé fortement et la CGT y était très bien représentée, ses militants portant des autocollants contre la constitution européenne. Il y avait aussi d importantes délégations de grosses entreprises du secteur privé, mais aussi de plus petites entreprises qui sont victimes de licenciements ou fermetures.
Ces manifestations unitaires sont un grand pas en avant pour le mouvement, mais cela ne peut pas en finir là. Nos camarades de la Gauche révolutionaire sont intervenus dans ces manifestations en avancant l’idée d’une grève générale dans le secteur public et le secteur privé. Les camarades français étaient aussi renforcés par des équipes de camarades venus expressement de Belgique.
Si nous voulons développer une grêve unifiée des travailleurs des secteurs public et privé, il est nécessaire d’organiser des assemblées génerales et des comités de grêve, controlés démocratiquement par les travailleurs dans chaque secteur. Ces assemblées et comités pourraient organiser et discuter des actions à mener pour unifier les travailleurs du secteur public et du privé. Une telle lutte unifiée pourrait arriver à stopper les attaques du gouvernement. Mais nous ne pouvons avoir de garantie que de telles mesures ne reviennent pas sur l’agenda du gouvernement dans le futur. C’est dans la logique du système capitaliste lui-même que d’un côté les patrons empochent les profits et que de l’autre côté les masses laborieuses et sans emplois se retrouvent face à plus d’exploitation, pauvreté et chômage.
C’est pour cela que nous avons besoin d’un nouveau parti qui organisera les travailleurs, jeunes, chômeurs,…autour de revendications concrètes qui les uniront dans la lutte contre les attaques néolibérales des gouvernements de l’ Union Européenne et du patronat. Mais nous devons aussi construire une aile révolutionnaire dans un tel parti pour éviter que sa direction n’accepte de gérer le système capitaliste mais mener la bataille idéologique pour renforcer les idées révolutionnaires et avancer la nécessité de rompre avec ce système qui n’engendre que guerres, racisme et pauvreté. C’est dans ce sens qu’ oeuve le Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde, et c’est ainsi que continueront à intervenir nos camarades de la Gauche révolutionnaire dans le mouvement qui se développe en France.
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STAGIAIRES EXPLOITES
DERNIÈREMENT, le gouvernement violet a décidé de donner des moyens aux écoliers et aux jeunes chômeurs pour qu’ils puissent acquérir de “l’expérience pratique”. A partir de maintenant, les patrons sont payés avec les impôts de nos parents pour engager gratuitement des stagiaires. Voici mon rapport de deux ans de stage.
Marieke Lambrechts
J’ai commencé mon premier stage pleine d’enthousiasme. Après 4 ans assise sur des bancs d’école, j’allais enfi n avoir une expérience pratique qui avait mis du temps à venir.
C’était du moins ce qu’ils nous ont fait croire à l’école. Mon premier stage s’est fait dans une société qui produit… des bancs d’école et des tableaux : l’entreprise de stage préférée de la direction de notre école.
J’ai compris pourquoi plus tard. Cette société a un monopole sur ce marché en Belgique et fait des bénéfi ces annuels gigantesques. De mon école, je devais apporter un bouquet de fl eurs pour remercier la société de me laisser y faire mon stage. Après 14 jours de travail gratuit, j’ai reçu un simple merci ; même pas un stylo de promotion ou un calendrier. Plus tard, j’ai entendu que l’école avait des remises de prix sur leur matériel en échange des stagiaires. Un stagiaire a pu classer, pendant 1 mois, les factures. Nous sommes en fait utilisés par l’école pour obtenir des remises; c’est ça la coopération publique – privé.
Un avantage: j’ai quand même pu faire de la comptabilité, ce que je suis supposée apprendre dans mes études. Durant mon stage suivant, en juin, dans une institution psychiatrique, mon maître de stage m’a demandée d’écrire l’article de stage de sa fi lle. Je leur ai donné une bouteille vin (comme l’école l’avait demandé) et de nouveau je n’ai rien reçu en retour. Même pas de l’expérience pratique; je savais déjà composer un texte et le taper.
Cette année, j’ai travaillé pour une autre société qui a des succursales en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Cette société, qui produit des volets et des parebrises, a également la quasi totalité du marché belge entre ses mains.
Là, pendant 1 mois, j’ai dû faire les travaux les plus bêtes comme distribuer des papiers, apporter du café, mettre des factures dans des enveloppes, … Je recevais seulement 2.5 euros pour les trajets.
Dans ma classe, tout le monde a eu des expériences similaires. Le stage n’a donné de l’expérience pratique à personne. Les élèves sont utilisés uniquement comme employés intérimaires gratuits pour les tâches stupides. Et maintenant, cela sera en plus sponsorisé par “notre“ gouvernement.
Avec la Marche des Jeunes pour l’Emploi, nous voulons offrir une réponse à cette politique. Le stage doit être payé et véritablement axé sur la pratique. Les écoles doivent être fi nancièrement indépendantes et ne peuvent pas fournir du personnel gratuit aux sociétés amies pour leurs petits travaux. Mobilise avec nous dans ton école pour donner une réponse collective au patronat ce 19 mars!
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22 février: visite de Bush. 19 mars: Marche des Jeunes. MOBILISE AVEC NOUS!
22 février: visite de Bush. 19 mars: Marche des Jeunes.
CE 22 FÉVRIER, Bush vient en Belgique. Il vient pour une réunion de l’OTAN. Il essaiera aussi d’apaiser les relations avec le gouvernement belge, suite à la guerre et l’occupation en Iraq, qui est encore d’actualité! Il ne contrôle cependant pas du tout la situation en Irak.
Benjamin Vervondel
Chacun connait bien les images des étrangers pris en otage, les actions de terreur et les soldats américains qui torturent leurs prisonniers dans la prison d’Abu-Graib. La visite de Bush ne passe pas inaperçue. Partout où Bush va, il est “accueilli” par des manifestations massives. En Belgique, ce sera la même chose. Cela fait presque deux ans que Bush a envahi l’Irak. Résistance International avait alors organisé des actions massives chez les lycéens en Belgique (le Jour X). Nous voulons continuer cette tradition. Résistance International participera aux manifestations et en organisera aussi. Il est important que les jeunes restent mobilisés activement dans les écoles.
CE 19 MARS, Résistance Internationale organise, en collaboration avec les jeunes syndicats, une Marche des Jeunes pour l’Emploi et contre le racisme. Nous manifestons pour les 32h/semanie. Nous exigeons aussi les 200 000 emplois que Verhoofstadt nous a promis. Nous dénonçons les petits boulots, mais réclamons des jobs réellement payés avec un contrat à durée indéterminée et l’augmentation des allocations dramatiquement basses. Nous exigeons également un enseignement gratuit et de qualité. Nous réclamons aussi que les écoles soient refi nancées ce qui permettra de racheter du bon matériel. Nous voulons aussi qu’il y ait plus d’égalité, par exemple entre les femmes et les hommes, qui méritent la même chose. Le but est de sortir dans les rue sur une base massive et de manifester pour l’emploi. Nous voulons lier cela à l’anti-racisme parce que nous pensons qu’il est important d’avoir un mouvement de lutte uni. La division nous affaiblirait inutilement.
Qu’est ce que tu peux faire?
Nous pensons que la résistance doit également s’organiser chez les lycéens. Nous faisons des propositions concrètes aux écoliers, comme par exemple la construction d’un comité dans ton école pour mobiliser pour les manifs contre Bush, entre autre avec des affi ches, en distribuant des tracts, en utilisant une pétition, et en organisant des réunions pour faire des actions concrètes. N’hésite pas à nous contacter pour qu’on te soutienne et faire de ces manifestations des succès.
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Rapport du comité lycéen de St Victor à Turnhout
Dans plusieurs écoles secondaires du pays, des comités lycéens sont actifs dans la mobilisation pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi. Voici l’expérience de Francesco Picqueur et Johan Vandenbrande, deux lycéens de St Victor à Turnhout, qui ont mis sur pied un comité pour la Marche des Jeunes. Ce comité tient régulièrement des réunions à l’école avec des discussions politiques (sur des sujets tels que «Bush est-il invincible?», «Quel est le rôle de l’enseignement?», «Comment combattre le racisme et le Vlaams Belang?»,…), mais également avec des discussions sur la mobilisation parmi les lycéens. Cela ne se déroule pas toujours avec l’approbation de la direction puisque la Police a parfois été envoyée contre des lycéens qui distribuent des tracts. Mais malgré cela, l’appel pour la Marche des Jeunes reçoit une bonne réaction aussi bien auprès des lycéens que des enseignants. Les deux lycéens expliquent pourquoi il est nécessaire de mobiliser pour le 19 mars:
– « Les lycéens ont pleinement le droit de se battre pour leur avenir. Nous considérons cela même comme notre devoir, car nous allons à l’école pour trouver un emploi stable et de bonne qualité plus tard, au lieu de devoir accepter un job incertain et temporaire. »
– « Il est regrettable qu’aujourd’hui, en Belgique, la majorité des étudiants diplômés ne trouve pas d’emploi convenable. Les conséquences de ceci sont clairement visibles: tout le monde connaît un diplômé qui est sans emploi et qui doit vivre avec une allocation de chômage scandaleusement basse. C’est pourquoi il est important que nous nous organisions pour la Marche des Jeunes pour l’emploi du 19 mars à Bruxelles contre le gouvernement et le patronat qui attaquent les acquis des travailleurs et la sécurité sociale. Nous n’avons toujours rien vu des emplois promis par Verhofstadt. Au contraire, le taux de chômage chez les jeunes ne fait qu’augmenter. »
– « La Marche des jeunes est une bonne occasion de montrer au gouvernement que les jeunes lycéens sont également touchés par les problèmes sociaux dans notre pays! Nous voulons également montrer que nous sommes ouverts à une alternative socialiste démocratique et que, pour cela, nous voulons lutter. Nous voulons clairement faire savoir que nous nous opposons à toute forme de discrimination et qu’ensemble, avec le mouvement ouvrier, nous allons répondre à l’offensive du gouvernement et du patronat. Par des comités d’action locaux mis sur pied dans les écoles, nous pouvons et nous allons faire un succès de la Marche des Jeunes du 19 mars. »
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Les tensions communautaires cachent les vrais voleurs
Une lettre d’un habitant francophone de Linkebeek dans Le Soir (15/01/2005) parle des nombreuses lettres en néerlandais qu’il reçoit – mais qu’il ne comprend pas – entre autres pour des taxes communales et régionales. Il doit demander chaque formulaire en français, et ce, dans une commune dans laquelle la majorité des habitants est de son propre groupe linguistique ! Il donne aussi l’exemple d’un francophone dans une autre commune à facilités qui n’a pas droit à une procédure francophone dans un procès où il fait figure d’accusé.
Anja Deschoemacker
Il est antidémocratique de priver les gens des facilités linguistiques dont ils ont besoin pour participer à la vie de la société. Mais de cette réalité, rien ne transparaît dans les médias flamands. On y parle surtout des « accords territoriaux » qui doivent être « respectés ». Le problème est que de tels compromis ne peuvent se faire sauf s’ils sont interprétés différemment des deux cotés, puisque les deux cotés doivent pouvoir se présenter comme le vainqueur.
La Belgique marche sur un modèle classique de partage de pouvoirs. Un tel modèle – la seule « solution » pour la question nationale dans une société capitaliste – pousse les politiciens toujours dans le rôle du défenseur des intérêts de son propre groupe religieux, national ou linguistique. Partout dans le monde, de l’Irlande du Nord au Congo en passant par Israël/Palestine, cela mène à une amplification des contradictions nationales et, finalement, à une impasse. Un exemple « réussi » n’est toujours qu’un cas où l’impasse n’est pas encore visible.
Pourquoi la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) prend-elle une telle envergure dans la politique belge? Selon plusieurs enquêtes, la majorité de la population en Wallonie et en Flandre ne s’en préoccupe pas. Dans la région de Bruxelles et à Hal-Vilvorde l’intérêt pour la question est évidemment plus grand, mais là aussi, c’est loin d’être la première priorité dans la liste des problèmes à résoudre. Pourquoi alors? Parce que les partis doivent pouvoir se profiler, se présenter comme le meilleur défenseur des « gens ». Et en l’absence d’un parti ouvrier qui défende les intérêts de tous les travailleurs, de n’importe quelle langue, la question nationale est devenue le thème de démarquage par excellence. Quand une politique d’austérité est imposée, on parle surtout sur des «gaspilleurs wallons» et des «flamands non-solidaires et égoïstes».
Tous les partis, des deux cotés de la frontière linguistique, veulent éviter coûte que coûte que l’on comprenne que les coupes budgétaires ne servent qu’à alimenter les coffres des entreprises et de leurs actionnaires. Là où les travailleurs et ceux qui vivent d’une allocation ont dû accepter une réduction de leur pouvoir d’achat, les entreprises ont fait des bénéfices record année après année. En cas de déficit, c’est toujours le personnel qui doit payer le prix et/ou l’état, l’argent des impôts payés par les travailleurs. La question nationale en Belgique est d’un coté une réalité que la classe dirigeante ne peut nier, où elle s’est retranchée derrière des positions opposées, mais c’est aussi la façade derrière laquelle une réalité sociale se cache qui doit être dissimulée pour pouvoir défendre de la meilleure manière les intérêts de la classe dominante, flamande ou francophone (pour elle, la question nationale n’a aucune importance!).
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Forum social mondial 2005: Manifestation de plus de 100.000 personnes le premier jour.
Forum social mondial 2005:
Plus de 100.000 personnes sont descendues dans la rue pour un après-midi brûlant à Porto Allegre, au Brésil, pour participer à une manifestation qui a marqué l’ ouverture du cinquième Forum Social Mondial.
Michael O’Brien, Socialist Party, CWI Ireland
Les organisateurs, conscients de la colère qui se développe contre le gouvernement Lula ont essayé de tourner les revendications de la manifestation vers des sujets innocents qui ne sont pas controversiels comme “la paix dans le monde” et ont même fait appel aux contingents participants à la manif de s’ abstenir de critiquer sévèrement le gouvernement.
Malgrès cela, n’importe qui participant à la manif pouvait entendre les vigoureux slogans anti Lula. Il y avait une minorité de partisans de Lula, portant des T-shirts « 100% Lula », qui étaient dépassés par l’ humeur dominante de la marche.
Le cortège vibrant et jeune du PSOL (Parti pour le Socialisme et la Liberte), comprenant peut être 1000 personnes, menait les chants anti Lula. Le PSOL est la force politique qui grandit de la manière la plus importante au Brésil. Né d’ une scission de gauche du PT, voulant s’ éloigner du virage à droite de Lula, ce parti a rapidement gagné des milliers des meilleurs jeunes et activistes sous sa bannière. Et malgrès son jeune âge, le PSOL obtient déjà entre 3 et 5% dans les sondages.
La vie interne du parti est marquée par une liberté d’ expression politique et Socialismo Revolucionario, la section brésilienne du CIO est engagée pleinement dans les débats et les activités.
Le contigent du CIO dans la manifestation comptait environ 60 membres et sympathisants, majoritairement du Brésil mais aussi des camarades d’ Angleterre, Suède, Irelande, Belgique, Chili, Allemagne, Etats-Unis et France.
Dans une athmosphère où la majorité des journaux politiques sont distribués gratuitement, nous en avons vendu presque 800.
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Travailleurs du bassin de Charleroi; tous ensemble avec les grévistes de Splintex!
Après plus de cinquante jours de grèves, la combativité est toujours bien présente. Pour rappel, la direction a décidé de congédier 284 travailleurs des 844 que compte l’entreprise, alors que 300 emplois avaient déjà disparus en 2000. La direction, prévoyant une réaction lors de l’annonce du licenciement, avait engagé, il y a plusieurs mois, des intérimaires afin d’augmenter la production et de constituer des stocks en prévision de la grève.
Alors que l’avenir est incertain pour Splintex, le pré-accord interprofessionel, signé par le patronat et les syndicats, outre l’augmentation de la norme salariale de seulement 4,5%, prévoit la possibilité d’augmenter les heures supplémentaires à 130 heures ( la loi de 71 limitait auparavant le nombre d’heures supplémentaires à 65). Ceci n’est plus très loin du retour aux 40 heures tant réclamées par le patronat ces derniers mois. Cette concession va provoquer la perte de plusieurs dizaines de milliers d’emplois en Belgique ! La lutte contre les licenciements à Splintex et la lutte pour l’emploi par la diminution du temps de travail sont liées comme deux faces d’une même pièce.
DU COTE DU PATRONAT ET DE SES LAQUAIS : UNE REPRESSION ECOEURANTE
Après les accusations de « prise d’otage de la direction » dans les journaux, ce fut au tour de cadres de l’entreprise de faire pression sur les ouvriers pour qu’ils reprennent le travail en leur téléphonant personnellement. La direction a établi une ‘liste grise’ des travailleurs à ‘évaluer’ régulièrement au sein de l’entreprise lorsqu’elle redémarrera (les délégués syndicaux et ouvriers actifs dans la grève). Quant au gouvernement, il a proposé l’organisation d’un «référendum démocratique» sur l’acceptation du plan de restructuration ou la fermeture de l’usine ! Même la justice s’en est mêlée, réclamant aux grévistes 5.000 euros par ouvriers qui serait empêcher d’accéder à son travail. Ces astreintes n’étaient qu’un premier pas avant l’intervention de la police ; 150 policiers avec matraques, auto-pompes et hélicoptère ont attaqué le piquet de grève en pleine nuit ce 19 janvier!
DU COTE DES TRAVAILLEURS : UN ELAN DE SOLIDARITE
Les ouvriers de Splintex ont pu compter sur la solidarité de délégations de tout le pays, cela autant lors de la manifestation régionale à Charleroi qui a rassemblé plus de 6.000 personnes que lors du piquet du 17 janvier où plus de 400 ouvriers étaient présents, dont de nombreuses délégations de Flandre mais aussi Bruxelles, Liège, … Le mardi 18 une assemblée générale, réunissant plus de 450 travailleurs a décidé le refus des restructurations et la poursuite de la grève. Seule cette assemblée à une légitimité, le référendum, sujet à des manipulations et tentatives de pressions, est une atteinte aux principes démocratiques des travailleurs.
Le comité de soutien qui fut constitué par des militants syndicaux combatifs avait organisé une soirée de solidarité ce mercredi 19 qui a réuni plus de 200 personnes. On pouvait autant y ressentir la combativité, que la rage envers les moyens utilisés pour casser le piquet de grève. Parmi les interventions des militants, on peut citer un délégué de la SONACA appelant à une mobilisation interprofessionnelle, … espérons que cela se traduira en actes. Pour le moment, seule les délégations des sites de GLAVERBEL ont effectivement lancé et débrayé par un appel à la grève de 24 heures.
CETTE LUTTE DOIT ETRE GAGNEE !
Comme le disait Silvio Marra, ancien délégué syndical des Forges de Clabecq également présent à la soirée de soutien: ‘Une lutte doit aboutir’ ; pour ne pas que soit perdu le sacrifice de chaque ouvrier en lutte ; pour ne pas que les ouvriers, leurs familles et leurs entourages ne soient abattus ou démotivés par une défaite; enfin pour que les ouvriers de tout le pays voient et sachent que le patronat n’est pas inébranlable, que l’homme n’est pas un esclave qui n’a qu’à subir l’arrogance d’exploiteurs dictant leurs lois. Les grévistes de Splintex ont posé un jalon important dans le renouveau de luttes combatives qui vont et doivent se développer les prochains mois et années en Belgique. La prochaine étape est de gagner à tout prix cette lutte, la fatigue, les pressions familiales et financières guettent les ouvriers de Splintex ; il est primordial pour les délégations et les ouvriers des entreprises de la région d’apporter leur soutien afin d’arracher une victoire : soutien financier, présence au piquet,…Il est également indispensable de mettre sur pied un véritable comité de grève pour continuer la lutte. L’appel à une grève régionale générale doit être utilisé comme outil de mobilisation et de pression sur le patronat.
POUR UNE GREVE GENERALE REGIONALE POUR L’EMPLOI ET LES DROITS SYNDICAUX
Cette grève doit d’abord être vue et planifiée afin d’aider les travailleurs de Splintex dans leur lutte ; une victoire des ouvriers de Splintex aura un impact immense régionalement et nationalement sur la confiance des travailleurs et sur leur capacité à rendre coup sur coup les attaques du patronat. Mais cette grève doit également aller plus loin : il faut se battre pour les droits syndicaux, le droit de grève, bafoués par la justice et la police. C’est un acquis fondamental de tous les ouvriers du pays qui est attaqué, une riposte de la part d’un maximum de syndicalistes et travailleurs du pays est nécessaire. En outre, les travailleurs doivent se mobiliser pour réclamer plus de l’accord interprofessionnel. Celui-ci prépare des centaines d’autres plans de licenciement tel que celui d’AGC-Splintex. Le potentiel de mobilisation pour arracher un meilleur accord interprofessionnel est présent ; le problème est l’absence de volonté des directions syndicales de l’utiliser. Les délégations syndicales des entreprises de la région doivent se mobiliser pour assurer la victoire des travailleurs de Splintex. Un plan d’action régional est nécessaire afin d’élargir la lutte de manière aussi efficace que possible et de la gagner avant que la pression ne retombe et pour ne pas que la fatigue ait raison de cette lutte.
-Aucun licenciement chez AGC-Automobile
-Stop aux attaques contre les droits syndicaux, non aux listes grises, non aux astreintes.
-Non aux conditions du pré-accord professionnel : pas de flexibilité mais 32h/semaine, sans perte de salaire et avec embaûche compensatoire et un salaire décent pour tous.Vous pouvez soutenir les travailleurs par votre présence au piquet de grève à l’adresse suivante: AGC Automotive, Zoning industriel, avenue du Marquis, 6220 Fleurus.
Pour contacter le comité de soutien : 071/ 56 14 11 (Gustave Dache).
Vous pouvez également donner un soutien financier à la délégation syndicale au compte suivant: 063-1589760-62 avec mention « soutien aux grévistes de Splintex »Marche des Jeunes pour l’emploi
En réponse à l’appel de Résistance Internationale, la campagne jeune du MAS, la CSC-jeunes, la FGTB-jeunes, la JOC et Résistance Internationale organisent le 19 mars une Marche desJeunes pour le Travail, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit. Résistance Internationale a trois objectifs avec cette marche des jeunes :
1)Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.
2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.
3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie. -
MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI
Contre l’offensive du gouvernement et du patronat
PATRONAT ET gouvernement ont lancé une offensive contre les acquis des travailleurs et des jeunes. D’un côté, attaques brutales contre les chômeurs, et en particulier les jeunes, avec des pressions sous forme de menace de suspension afin d’imposer des emplois mal payés et très flexibles. De l’autre coté; le patronat veut garder les travailleurs au turbin plus longtemps, pour moins d’argent, dans le but égoïste de sécuriser leurs profits.
Nikei De Pooter
Attaques à l’encontre des chômeurs et travail intérimaire (en constante augmentation) sont utilisés consciemment par le patronat pour monter les jeunes travailleurs contre ceux qui ont encore la chance d’avoir un contrat fixe et une sécurité d’emploi. Si tu ne veux pas accepter les baisses de salaires, des heures flexibles,… derrière toi il y a maintenant 10 intérimaires ou chômeurs suspendus qui n’ont pas d’autre choix que d’accepter.
Cette politique de démantèlement social est également visible dans l’enseignement secondaire et supérieur. L’enseignement est toujours plus orienté vers les entreprises, l’infrastructure est systématiquement sous-financée, les classes sont trop petites pour le nombre d’élèves, et l’on assiste à la création d’un enseignement à deux vitesses: un enseignement de qualité pour qui sait le payer, des écoles-poubelles pour les autres.
Avec un système aussi pourri, si on veut un avenir, on va devoir se battre! C’est la raison pour laquelle nous avons, avec les jeunes FGTB, CSC et le JOC (organisation de jeunes du MOC), pris l’initiative d’organiser une marche des jeunes pour le 19 mars. Contacte-nous pour mettre sur pied un comité de mobilisation pour cette marche dans ton école ou entreprise, avec tes amis, dans ton quartier,…
Le 19 mars, c’est également la date à laquelle le CES (syndicat européen) a choisi de manifester à Bruxelles contre la directive Bolkestein et la flexibilisation du marché du travail. De l’Union européenne, des pressions arrivent pour accélérer le rythme de libéralisations et de flexibilisations. La proposition de libre circulation des services n’est qu’un triste exemple. Une fois cela accepté, des entreprises polonaises pourront vendre des services en Belgique en payant des salaires en usage en Pologne tout en imposant des conditions de travail polonaises. Les luttes de tout le mouvement ouvrier et la lutte des jeunes et des jeunes travailleurs doivent être liées. Ces attaques ne sont que les deux revers d’une même médaille.
C’est pourquoi il est absolument nécessaire de lier la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES. Nous sommes tous les victimes d’une même politique d’austérité! C’est pour cela que l’on en appelle aux délégations jeunes dans les entreprises pour bouger autour de ces questions du chômage chez les jeunes et des emplois précaires et de mobiliser avec nous pour la marche des jeunes.
Aidez nous à mettre sur pied des comités locaux dans les entreprises et les écoles pour construire une marche des jeunes combative et massive. Nous voulons avec ces comités organiser des réu nions d’information, planifier et organiser les actions locales, par exemple des actions devant les agences d’intérim, qui considèrent que leurs travailleurs sont des citrons qu’on presse et qu’on jette ensuite, et pourquoi pas des manifestations locales ?
Une telle marche des jeunes pour l’emploi ne doit pas être une ballade de carnaval, mais doit être construite autour de revendications concrètes:
– Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs;
– Pas de petits boulots instables, mais des emplois fixes à un salaire décent;
– 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!