Tag: Belgique

  • Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité !

    Ce qu’il ressort de l’assemblée de délégués et de militants de la FGTB du 23 novembre 2012, c’est la volonté de la base syndicale de lutter contre l’austérité. Ce soir-là, des discussions de délégués par centrales ont eu lieu pour remettre les volontés de la base à la direction. Et le résultat est là ; les militants de la régionale de Namur veulent engager le combat contre les mesures antisociales du budget Di Rupo.

    Tract du PSL

    C’est une très bonne chose que les directions syndicales soient plus à l’écoute de la volonté de la base, de ces militants qui se battent quotidiennement dans leurs entreprises pour garantir les droits des travailleurs. Ce modèle de réunions syndicales doit être réédité et amplifié pour assurer une mobilisation encore plus large dans le futur. Car elles permettent le dialogue démocratique au sein de nos organisations syndicales. Beaucoup de militants syndicaux en ont ras le bol des attaques permanentes contre les salaires et les conditions de vie des travailleurs. Si le permanent syndical de la Centrale Générale estimait ce soir-là que « nous sommes à un tournant de l’histoire sociale de Belgique », face à « un gouvernement à la botte du patronat », alors la réaction doit être à la mesure de l’attaque : organisée, planifiée et massive.

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    Un plan d’action, c’est quoi ?

    C’est avant tout un bon calendrier d’action qui permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité. De telles AG permettraient de construire sérieusement la mobilisation et de la renforcer dans la durée.

    Un plan d’action cohérent pourrait par exemple être composé de manifestations ou d’une succession de journées de grève en front commun, prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles.
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    Le mouvement des travailleurs n’a pas encore conscience de sa force extraordinaire : en Belgique 75% des travailleurs sont syndiqués, 125.116 ont été candidats aux dernières élections syndicales, qui ont bénéficié d’un taux de participation de 70%. Ce qui en fait les élections les plus proches des gens.

    Mais pour saisir tout le potentiel de cette force collective, il nous faut un plan d’action concret avec des mesures politiques alternatives crédibles à présenter aux collègues de nos entreprises, de l’espace et du temps pour présenter les causes de l’austérité et ses conséquences dramatiques pour la majorité sociale. Il faut aussi, comme le fait la dernière campagne de la FGTB sur la dette, pointer du doigt la manière dont les énormes richesses produites collectivement sont accaparées par une minorité sociale par différents mécanismes fiscaux.

    Des politiques d’austérité inacceptables

    Le gouvernement Di Rupo a déjà réalisé une austérité de 18 milliards d’euros, soit deux fois le budget annuel de la Communauté Française. Les mesurettes telles que la réforme des intérêts notionnels ou la lutte contre la fraude fiscale pour à peine quelques centaines de millions d’euros alors qu’en Belgique, elle est estimée entre 13 et 30 milliards, sont des concessions que le grand patronat peut se permettre. Les attaques contre les travailleurs et les allocataires sociaux, par contre, sont intenables. Comment justifier les attaques contre les chômeurs lorsque, chaque mois, les pertes d’emplois se comptent par milliers ?! Dans notre région, AGC, Kraft, Solvay et bien d’autres, dégraissent à tour de bras.

    L’attitude des différents gouvernements (fédéral et régionaux) dans les dossiers chauds d’Arcelor Mittal ou Ford Genk est révélateur. Ils ont nationalisé les pertes énormes des banques, mais ne sont pas prêts à investir dans la production réelle pour préserver l’emploi. Le gel salarial est présenté comme un effort collectif indispensable à fournir, mais ce sont toujours les mêmes qui paient ! La productivité horaire belge est la cinquième meilleure au monde. Par contre, l’impôt effectif en Belgique sur les grandes entreprises n’est que de 5% notamment grâce au système des intérêts notionnels.

    L’arrogance du patronat à propos du prochain AIP, la marge de 0,0% d’augmentation décidée par le gouvernement et la discussion qui devrait porter sur la flexibilité est un exemple de plus que nous devrons lutter pour remettre en avant notre agenda. Le coût de la vie n’est pas compensé par l’index, ils l’ont vidé de sa substance en retirant les cigarettes, l’alcool et l’essence avec l’index santé, et cela va être encore aggravé par le nouvel « index produit blanc ».

    Unité des travailleurs

    Bien sûr, la combativité n’évolue pas au même rythme dans chaque secteur, chaque centrale, chaque fédération syndicale ou chaque région du pays. Utilisons notre combativité pour inspirer d’autres travailleurs, pour entamer un dialogue avec eux et voir comment ils peuvent nous rejoindre. Evitons d’approfondir les divergences ! Nous diviser, c’est déjà ce que font les patrons, leurs médias, leurs politiciens et, malheureusement aussi, certains « dirigeants syndicaux ».

    Le PS est un frein aux luttes sociales

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, grâce aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • Le droit à l’avortement reste à conquérir

    Une femme est décédée en Irlande des complications de sa grossesse. Elle aurait pu être sauvée si l’on avait pratiqué un avortement. Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Des actions et des manifestations ont été organisées dans de nombreux pays, y compris en Belgique. Comment est-il possible que le droit à l’avortement ne soit toujours pas acquis – en Irlande comme dans d’autres pays – au 21e siècle ? Et pourquoi faut-il lutter pour le préserver en Belgique ?

    Par Marlies (Gand), article tiré de l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste

    Le 21 octobre, Savita Halappanavar a été admise à l’hôpital de Galway. Il était clair qu’elle allait faire une fausse couche. A plusieurs reprises, elle a demandé un avortement, qui lui a été refusé puisque le cœur du fœtus battait encore. Après deux jours de douleurs, la fausse couche a eu lieu, suivie d’une opération dans des conditions critiques. Le 28 octobre, Savita Halappanavar est décédée. Sa mort aurait pu être évitée en agissant plus vite.

    La nouvelle a déclenché un véritable orage de protestations. A Dublin, 20.000 personnes sont descendues dans les rues pour défendre le droit à l’avortement. Ce droit n’existe toujours pas en Irlande malgré une décision de la Haute Court de Justice datant de 1992 et affirmant qu’un avortement pouvait être pratiqué si la vie de la mère était en danger. Mais aucun des cinq gouvernements qui se sont succédés n’a fait une loi de ce jugement. Le premier ministre Enda Kenny, un chrétien-démocrate, a aussi déclaré très récemment que son gouvernement n’en avait pas l’intention.

    Dans le monde, la moitié des avortements sont illégaux et donc dangereux. Dans un cas sur huit, la femme décède. Une enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé a démontré que dans les anciennes républiques soviétiques, où la législation sur l’avortement était très limitée (sous pression de l’Eglise la plupart du temps), une femme court quatre fois plus de risques de mourir durant sa grossesse que dans l’Union Européenne. L’illégalité de l’avortement conduit à tout un tas de situations de ‘‘fortune’’ qui peuvent entraîner l’infertilité et la mort.

    Certaines se rendent à l’étranger pour avorter, mais cette solution nécessite des moyens financiers alors que, souvent, ce sont justement des femmes en difficulté financière qui ont besoin d’y recourir. Se battre pour l’obtention de conditions économiques permettant de garder et d’élever un enfant fait d’ailleurs partie intégrante du combat pour le droit des femmes.

    Le 21 novembre dernier, une action a pris place devant l’ambassade irlandaise à Bruxelles. Une centaine de personnes y ont exprimé leur colère (d’autres protestations ont eu lieu en Ecosse, en Allemagne, en Suède, à Hong Kong, en Inde et aux Etats-Unis). En Belgique, le mouvement ‘‘pro-vie’’ organise chaque année une ‘‘Marche pour la Vie’’ réactionnaire qui s’oppose au droit à l’avortement d’un point de vue religieux. Ce mouvement organise aussi des piquets devant des centres d’avortement pour culpabiliser les femmes qui s’y rendent. Même dans des pays comme la Belgique, où l’avortement est légal, la lutte n’est pas terminée. Poursuivons le combat pour défendre nos acquis et nos droits !

  • Le bourgmestre d’Uccle réprime les protestations qui visent ses amis kazakhs

    Un an après le massacre du 16 décembre au Kazakhstan, la répression s’est exportée à Bruxelles

    Le 16 décembre 2011, journée de commémoration de l’indépendance du Kazakhstan, un véritable massacre a été perpétré à Zhanaozen. Ce jour-là, les forces de l’ordre ont tiré sur une manifestation de travailleurs du secteur du pétrole en grève. Des dizaines de personnes ont ainsi été assassinées. Un an plus tard, ce massacre n’a pas été oublié et, dans ce pays comme ailleurs dans le monde, la lutte contre la répression et la dictature se poursuit. C’est dans ce cadre qu’une délégation du PSL s’est rendue aujourd’hui devant les bâtiments de l’ambassade du Kazakhstan à Bruxelles, en compagnie du député européen Paul Murphy. Mais des policiers de la commune sont rapidement venus nous menacer afin que nous stoppions notre protestation. Hasard ? Le bourgmestre local et chef de la police, Armand De Decker (MR), a récemment été dans l’actualité pour un rôle de médiation très douteux qu’il aurait joué entre les autorités kazakhes et Nicolas Sarkozy, président français au moment des faits.

    Par Geert Cool

    À l’ambassade, nous n’avons trouvé personne à qui parler. Ils étaient visiblement au courant de l’action qui devait se tenir à leurs portes. Mais si personne n’est venu écouter ce que nous avions à dire, l’ambassade a par contre utilisé ses contacts avec le bourgmestre de la commune pour envoyer la police menacer les manifestants d’amendes de 250 euros par personne. Nous avons donc vu débarquer une dizaine d’agents de police, dont le responsable de la police communale.

    Protester contre un régime dictatorial n’est possible à Uccle qu’après avoir préalablement quémandé l’approbation du bourgmestre. Ainsi, au silence de la presse belge sur ce qui se déroule au Kazakhstan (voir notre article) s’ajoute la répression des protestations. Une action est bien possible, mais uniquement avec une permission venue du haut. Dans le cas contraire, c’est la menace de lourdes amendes. Le chef de la police a bien essayé de se défendre en disant : ‘‘Les enfants aussi doivent demander avant de faire quelque chose.’’ Les autorités considèrent-elles la population comme une masse d’enfants à encadrer ? Voilà qui est très indicatif de la manière dont nos droits démocratiques sont considérés dans certains cercles…

    La décision d’interrompre notre action de solidarité avec les luttes au Kazakhstan est venue du bourgmestre Armand De Decker (MR) qui a, sans aucun doute, agi sur la demande de ses amis de l’ambassade. D’ailleurs, la presse a récemment fait écho des relations étroites entretenues entre Monsieur De Decker et le régime dictatorial du Kazakhstan. Le célèbre journal français "Le Canard enchaîné" avait dévoilé un scandale, un Kazakhgate, où Armand De Decker a joué un rôle central.

    Le président kazakh, Noursoultan Nazarbayev, devait conclure un contrat lucratif avec la société aéronautique française EADS concernant la vente de plusieurs hélicoptères. Mais le président-dictateur a posé ses conditions, au président français Nicolas Sarkozy, notamment d’aider trois de ses amis dans le cadre de leurs ennuis judiciaires en Belgique. Le milliardaire Patokh Chodiev ainsi que deux autres hommes d’affaires kazakhs étaient impliqués dans un dossier de corruption autour de l’entreprise belge Tractebel (où il est question de liens avec le crime organisé et de pots de vin pour obtenir un contrat à Tractebel au Kazakhstan). Les pressions exercées sur le tribunal belge n’auraient pas été suffisantes et il ne restait donc qu’une solution législative pour les tirer d’affaire.

    Le journal satirique et d’investigation ‘‘Le Canard Enchaîné’’ suggère que les conseillers de Sarkozy ont été en contact avec Armand De Decker, qui était alors vice-président du Sénat, afin d’assurer le vote rapide de la loi sur l’extension de la transaction pénale à toute une série de délits, y compris financiers, seule manière de sauver les amis de Nazarbayev. Ce projet de loi a rapidement été éliminé des parlements : déposé à la Chambre le 11 février 2011, il a été adopté le 17 mars avant d’être envoyé au Sénat le 18 mars. La loi a été promulguée le 14 avril et est entrée en vigueur le 16 mai. De Decker nie être intervenu dans cette affaire, mais la rapidité du processus d’adoption de cette loi est frappante. Détail piquant: De Decker, en tant qu’avocat, a également participé à la défense de Chodiev. Fin juin 2011, Patokh Chodiev et les deux autres ont été les premiers à bénéficier de cette nouvelle version de la transaction pénale. Le parquet de Bruxelles a ainsi abandonné ses poursuites contre la somme de 23 millions d’euros, payée en août 2011. Quelques jours plus tard, Nazarbayev a signé un contrat de commande de 45 hélicoptères auprès d’EADS. Sarkozy était rayonnant lors de la signature du contrat.

    Aujourd’hui, c’est ce même Armand De Decker qui est intervenu pour stopper une action de protestation devant l’ambassade du Kazakhstan à Bruxelles, très certainement après avoir été invité par l’ambassade à réagir. Alors que les riches fraudeurs viennent se réfugier à Uccle sous la protection de De Decker, toute forme de protestation contre les éléments les plus dictatoriaux de ce club de fraudeurs hyper-riches est réprimée.

    Par la même occasion, nous avons pu vérifier que les Sanctions Administratives Communales (SAC) ne sont pas là pour faire face aux incivilités et petites nuisances, mais pour réprimer les protestations et les limiter au cadre autorisé par le sommet de la société. Nos droits démocratiques sont ainsi limités alors que les fraudeurs super-riches bénéficient de nouvelles mesures très complaisantes pour leurs crimes.

    Le président-dictateur corrompu du Kazakhstan et ses amis peuvent compter sur la solidarité de l’establishment politique européen. L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair est devenu conseiller de Nazarbayev, le président Sarkozy a joué le coursier pour Nazarbayev pour, grâce à De Decker, accélérer le changement de la législation belge. La solidarité de classe n’est pas un vain mot pour l’establishment. Mais il en va de même du côté du mouvement ouvrier. Un an après le massacre de Zhanaozen, nous n’oublions pas, et nous continuons le combat contre la répression et l’oppression. L’hostilité que nous rencontrons de la part des amis locaux de Nazarbayev ne nous arrêtera pas.


    Nous n’oublions pas, nous n’arrêtons pas le combat

    Vidéo sur les évènements du 16 décembre

  • Politique d’austérité : les médias dominants sont complices

    ‘‘La presse se présente comme un contre pouvoir, mais elle joue plutôt le rôle d’attaché de communication du gouvernement en cette période de crise. Ce n’est pas un complot, c’est une proximité idéologique.’’ C’est ce que déclare Geoffrey Guens, chargé de cours en communication à l’Université de Liège. Ce n’est pas étonnant, et ça s’explique.

    Concentration et homogénéisation

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    L’édition de l’hebdomadaire Le Vif/ L’Express qui a suivi la publication du Budget 2013 a consacré…une page (sur 98) au budget antisocial ! Mais 9 pages au ‘‘vote ethnique’’ avec un sous-titre lourd de sens : ‘‘Faut-il en avoir peur’’. Parce qu’une personne d’origine immigrée qui vote, ce n’est tout de même pas trop rassurant. L’image utilisée est d’ailleurs une femme voilée, histoire de bien enfoncer le clou.
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    La ‘‘presse libre, indépendante et objective’’ est un mythe. En Belgique, seule une petite dizaine de grands groupes contrôle la majorité de la presse d’initiative privée, et on ne retrouve pas n’importe qui à leur tête. Albert Frère, l’homme le plus riche de Belgique, est un grand actionnaire de RTL-TVI. Axel Miller, l’ancien patron de Dexia, est président du conseil d’administration du groupe IPM (La Libre, la DH), Thomas Leysen est président de la banque KBC, mais aussi du groupe Corélio (De Standaard, Het Nieuwsblad),… Et toutes les personnes mentionnées ci-dessus siègent au conseil de direction de la toute puissante organisation patronale Fédération des Entreprises Belges (1). A côté de ces groupes existent encore les médias publics, directement contrôlés par les partis traditionnels totalement soumis à la logique patronale.

    Dans ces conditions, il est tout à fait normal de se retrouver avec des lignes éditoriales interchangeables et une analyse politique, sociale et économique qui ressemble de plus en plus ouvertement à de la propagande gouvernementale et patronale. Ceci dit, même si les propriétaires des médias ont évidemment une grande influence, cela n’explique pas encore tout.

    Conditions de travail et qualité de la presse

    Ces dernières années, les conditions de travail n’ont fait qu’empirer, notamment suite aux nombreux licenciements qui ont considérablement augmenté la charge de travail pesant sur le personnel restant. Il n’est pas rare de trouver des articles quasiment totalement identiques dans la presse écrite, tout simplement parce que les rédacteurs n’ont pas eu de temps pour faire autre chose que d’encadrer une dépêche de l’agence de presse Belga, par exemple. Et encore moins de la vérifier par un minimum de travail de recherche.

    Le président de la Société des journalistes professionnels du Soir Bernard Padoan a ainsi expliqué fin novembre que ‘‘Les effectifs de la rédaction [du Soir, NDLR ] ont déjà fortement baissé ces dernières années : à peu près 20 % en équivalents temps plein sur les trois dernières années (…) On peut dire que la rédaction, elle est déjà à la corde. Nous sommes déjà sous pression et nous craignons que de nouvelles économies ne viennent faire craquer cette corde et, malheureusement, que la qualité du journal s’en ressente.” Il réagissait ainsi à l’annonce d’une restructuration prévoyant le licenciement d’environ 10% du personnel restant, soit 34 équivalents temps-plein.

    La vente avant l’information

    L’information est un produit qu’il faut vendre pour s’attirer des rentrées publicitaires, ce qui renforce l’uniformisation de l’information et l’adoption de méthodes bassement mercantiles. Début septembre, Le Soir s’auto-glorifiait (avant d’annoncer un plan de restructuration deux mois plus tard) : ‘‘Sur le plan qualitatif, il faut aussi observer que Le Soir gagne des lecteurs dans les catégories supérieures dont les cadres (+ 10.000), précise Didier Hamann, rédacteur en chef du Soir. Nous continuons à attirer ce type de lecteurs par le soin que nous apportons à notre qualité éditoriale.’’ La chasse à l’électorat aisé est donc un des objectifs ouvertement affichés par le journal. Et pour cela, autant appuyer l’approche idéologique qui leur correspond le mieux.

    Tout cela permet de comprendre pourquoi les médias se sont contentés de régurgiter la bonne parole néolibérale à l’occasion de la journée européenne d’action contre l’austérité du 14 novembre ou lors des discussions concernant la confection du budget 2013.

    Les médias dominants : une arme aux mains du système

    Les médias ont un rôle de préparation idéologique avant que les attaques antisociales ne soient réellement lancées, puis un autre rôle, de dénigrement cette fois, pour isoler la lutte et faire passer l’idée que, de toute façon, cela ne sert à rien de combattre.

    Ainsi, alors que les travailleurs et les allocataires sociaux apprenaient avec désarroi la vague de licenciements qui a suivi les élections, la presse en a profité pour défendre le programme du patronat. Rebondissant sur les milliers de pertes d’emplois, la presse a tenu à les justifier par le ‘‘manque de compétitivité’’ de nos entreprises. Ils ont donc comme dans La Libre appelé à : ‘‘un (petit) choc pour favoriser la compétitivité des entreprises’’ ou dans Le Soir appelé à ‘‘oser 10 mesures choc’’ (Faut-il partir à la retraite à 67 ans ? Faut-il supprimer l’indexation des salaires ? Faut-il supprimer la durée légale du temps hebdomadaire de travail? Faut-il limiter dans le temps les allocations de chômage ? Etc.) Tout a été fait pour nous enfoncer dans le crâne que la meilleure méthode pour sauvegarder nos acquis sociaux, c’était de les perdre…

    A chaque grève, les médias expliquent en long et en large que ces actions sont soit nuisibles, soit inutiles. A chaque grève de la SNCB, les journalistes partent à la chasse au passager ‘‘pris en otage’’, parfois même carrément à côté du piquet de grève ! Ils ne faut pas compter sur eux pour dire que c’est la politique néolibérale et le manque de moyens qui en découle qui prend les passagers en otage !

    La résistance à l’austérité doit s’armer, y compris pour organiser la contre-attaque idéologique. Internet et les réseaux sociaux sont des moyens utiles, mais cela n’est pas suffisant. Les distributions de tracts explicatifs devraient être beaucoup plus systématisées et développées en préparation d’une grève ou d’une manifestation devant les gares, comme cela se fait souvent, mais aussi aux portes des entreprises, dans les centres-villes,… Mais il faut aussi soutenir la presse alternative, la presse réellement du côté des luttes sociales, à l’image de Lutte Socialiste.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de décembre-janvier de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir les prochaines éditions dans votre boîte aux lettres, prenez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prenez contact avec nous via redaction@socialisme.be


    (1) Données issues du Cetro, un journal à édition unique édité avec le soutien du CADTM, de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, de l’ASBL Aquilone, de Financité, d’Attac,… (www. lacrisepourlesnuls-liege.blogspot.be/p/cetro_ 18.html)

  • Kazakhstan : Les militants Georgie Epshtien et Arman Ozhaubayev arrêtés

    Protestons contre la répression de ce régime despotique !

    Deux militants marxistes, Georgie Epshtien et Arman Ozhaubayev, ont été arrêtés ce matin à Alma-Ata par la police, alors qu’ils se rendaient chez un imprimeur rechercher les exemplaires d’une nouvelle édition de leur journal politique. Actuellement, ils sont sous le coup d’une ”arrestation administrative” pour deux semaines, accompagnée d’une sérieuse amende. Les autorités les menaces également d’être jugés pour "incitation à la discorde sociale”, ce qui entraînerait des peines bien plus lourdes s’ils étaient condamnés et jugés ”coupables”.

    Le régime dictatorial du président Nazerbayev est déterminé à poursuivre et accroître la répression contre ses opposants. La semaine dernière encore, Vadim Kuramshin, un avocat spécialiste des drotis de l’Homme et fameux militant de la cause des droits des prisonniers a été emprisonné pour 12 ans. Il est également membre du Socialist Movement Kazakhstan, organisation large à l’intéroeir de laquelle travaillent nos camarades de la section kazakh du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    PROTESTEZ CONTRE CES ARRESTATIONS

    Veuillez envoyer rapidement des mails de protestations à l’ambassade du Kazakhstan en Belgique à : bolat.temirbayev@gmail.com ainsi qu’au ministère des affaires étrangères kazakhes via l’adresse : mid@mid.kz


    Action de protestation devant l’ambassade du Kazakhstan en Belgique

    Lundi prochain, le PSL organise une action de protestation face à l’ambassade du Kazakhstan à Bruxelles, aux côtés du député européen Paul Murphy, dans le cadre des commémorations consacrées au massacre de dizaines de travailleurs du secteur pétrolier dans la ville Zhanaozen sous les balles de la police il y a un an. Le régime a tout fait pour garder ce massacre le plus secret possible et a en même temps augmenté la répression. Il y a quelques semaines encore, tous les partis et organes de presse d’opposition ont été interdits. Venez protester avec nous ce lundi de 12h30 à 13h30 à l’ambassade du Kazakhstan à Bruxelles ! Des actions similaires sont également organisées dans de nombreux pays.

  • Pour un syndicalisme de combat !

    Le contexte politique et économique ne laisse aucune marge de manœuvre à la concertation. Nous ne sommes plus au temps des demi-mesures : soit on accepte que le patronat et le gouvernement détruisent progressivement le niveau de vie de l’ensemble de la population et on se contente de serrer les fesses en priant pour ça s’arrête un jour, soit on remet clairement en cause le fonctionnement du système et, dans ce cas, on s’en donne les moyens. Et la mise en place d’un plan d’action ambitieux contre l’austérité et pour l’emploi est une base minimum.

    Par Ben (Charleroi)

    La demande pour un tel plan se fait d’ailleurs de plus en plus sentir, comme l’ont montré le récent appel des jeunes-FGTB, la carte blanche de Francis Gomez (président des métallos FGTB Liège-Luxembourg) ou encore le fait que pour le 14 novembre, la proposition d’un petit rassemblement de quelques centaines de personnes à Bruxelles se soit transformée en grèves de certains secteurs (CGSP wallonne, CGSP-Administrations locales et régionales bruxelloises, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles) voire en grève générale pour certaines régionale comme Liège et La Louvière. La volonté de lutte est croissante.

    Mais les larges masses ne sont pas encore conscientes de leur force collective. La population a besoin de perspectives de lutte crédibles pour se mettre en mouvement. Un bon calendrier d’action permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles, afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité.

    La Belgique possède un mouvement syndical potentiellement surpuissant avec un taux de syndicalisation parmi les plus élevés au monde. Cette puissance est un atout important, mais elle ne suffit pas. Il nous faut aller plus loin sur le chemin de l’organisation collective des travailleurs et renouer avec un syndicalisme de combat, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel.

    Un plan d’action, c’est quoi ?

    Un plan d’action cohérent pourrait, par exemple, être composé d’une succession de journées de grève prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles, mais nous n’en avons plus entendu parler depuis un bon moment. La grève est l’arme ultime des travailleurs, elle permet de montrer au patronat et au gouvernement le mécontentement qui existe à la base, mais permet également aux travailleurs de prendre conscience de leur propre force. Et puis, surtout, la grève permet de poser une question fondamentale : qui produit la richesse dans notre société ? Elle y répond en montrant que ce sont les travailleurs eux-mêmes. La grève pose la question de la propriété privée ou collective des moyens de production, elle montre que si on le veut, on peut produire pour nos besoins, sans s’encombrer de la dictature des patrons et des actionnaires. Cela suffira-t-il ? Il ne suffit pas de faire des grèves générales et des manifestations pour que l’austérité s’arrête et soit remplacée par une politique de gauche véritable. Une lutte syndicale combative et bien organisée est une nécessité absolue sur le chemin du changement de société. Mais pour que ce changement de société soit effectivement possible, il faut un niveau d’organisation plus grand encore.

    Un socialiste irlandais du début du siècle utilisait une image frappante : le mouvement des travailleurs est tel un boxeur : il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil où les travailleurs sont massivement organisés pour défendre leurs conditions de travail. Son deuxième bras, c’est un parti politique, le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs permettant la prise du pouvoir. Aujourd’hui, les travailleurs se battent un bras attaché au dos. Seul le syndicat lutte encore. Le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Il est certain que notre bras syndical pourrait se renforcer et être plus combatif, mais sans relai politique clairement combatif, on peut vite se retrouver dans une impasse.

    Le PS, frein des luttes sociales

    ”Il y a une fidélité profonde, pas toujours rationnelle, au PS”, a expliqué Pascal Delwit dans les pages de La Libre. En effet, la fidélité de certains vis-à-vis du PS est très loin d’être rationnelle, elle est même complètement irrationnelle au regard des politiques menées par le PS depuis près de 30 ans. Il faut accepter que les ‘‘socialistes’’ ne le sont plus depuis bien longtemps. Soyons clairs, la croyance mystique selon laquelle le Parti socialiste serait de gauche empêche le développement de luttes contre l’austérité.

    Il est complètement absurde d’entendre le 14 novembre dernier Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) expliquer qu’elle félicite Laurette Onkelinkx pour ses prises de position en faveur du maintien de l’index ! La fédération de Liège du Parti Socialiste a eu le culot de déclarer publiquement son soutien à la grève ! À La Louvière, des élus socialistes étaient en tête de la manifestation syndicale ! Voilà qu’on fait des manifestations et des grèves contre l’austérité avec ceux-là mêmes qui votent et appliquent cette austérité ?

    De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

    Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ma. 11 déc. Anvers. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Gand. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Liège. Meeting EGA : Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ? 17h, Salle A 115 à l’ESAS
    • Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 Bâtiment Randstad (47 rue Jardinier, à Molenbeek). Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Sa. 15 déc. Liège : Soirée de soutien : Résistance Internationale contre la crise du capital ! Concerts et DJ aux ‘‘Fous d’en face’’, 140 rue Saint Gilles – Évènement Facebook
    • Sa. 15 Déc. Louvain, Meeting: NON à la politique d’austérité en Europe et en Belgique – 31 déc. Bruxelles. Nouvel an du PSL
    • 31 décembre. Bruxelles. Fête de Nouvel An du PSL
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013

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    Congrès National

    Le treizième Congrès National du PSL a été particulièrement réussi, avec 122 participants, de très bonnes discussions et un enthousiasme très marquant. Le Congrès a commencé le vendredi soir par une introduction de Bart Vandersteene concernant la situation mondiale. Il a été suivi d’un orateur du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), parti mondial dont le PSL est la section belge, qui a abordé le travail de nos sections à travers le monde. Ensuite, quatre invités internationaux ont pu prendre la parole (cette semaine, une réunion de la direction internationale du CIO avait lieu dans les mêmes locaux): Srinath (Sri Lanka), Liv (Afrique du Sud), Faustine (France) et Kshama Sawant (USA). Kshama a participé aux récentes élections législatives pour le Congrès de l’Etat Washington, et elle a pu obtenir 29% (plus de 20.000 voix) dans son district de Seattle.

    Le samedi, Anja Deschoemacker a fait l’introduction consacrée à la situation belge. 20 interventions se sont succédées dans la discussion, tant sur la situation internationale que sur la Belgique. La discussion a été conclue par Eric Byl. Après un appel financier particulièrement réussi (qui a récolté dans un premier temps aux alentours de 10.000 euros) a pris place une introduction réalisée par Els Deschoemacker consacrée à la construction de notre parti et à l’évaluation de notre travail politique. Après 23 interventions consacrées à divers aspects de notre travail (travail syndical, vers la jeunesse, publications, commission femmes, développement des divers districts,…), Boris Malarme a conclu la discussion. Bien entendu, le Congrès s’est terminé par une "Internationale" chantée avec force. Plus de 600 euros de livres et brochures ont été vendus, ce qui représente un bon nombre puisque la grande majorité des livres étaient très bon marchés, afin d’assurer que tous les camarades puissent repartir avec un bon stock de classiques du marxisme (lénine, Marx, Engels, Trotsky,…).

    Un rapport plus complet et notre texte de perspectives seront bientôt disponibles sur ce site.


    Liège: Débat des Étudiants de Gauche Actifs et concert de soutien

    Plusieurs choses à Liège cette semaine. Tout d’abord, ce mercredi 12 décembre, à 17h, un débat organisé par la section des Etudiants de Gauche Actifs à l’ESAS (Salle A 115) sur le thème "Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ?" Ensuite, ce samedi, il y aura un concert de soutien au café "les Fous d’en face", au 140 de la rue Saint Gilles. N’hésitez pas et venez nombreux !

    Après une année bien chargée, venez commencer à fêter l’an neuf avec nous ! Ce samedi 15 décembre, le PSL s’invite aux "Fous d’en face", café bien connu de la rue Saint-Gilles à Liège qui a toujours su assurer que l’ambiance était au rendez-vous! Dès 21h00, nous aurons le plaisir de bouger sur la piste avec JAYWEL KAWIL (Rock garage), EVENING CALL (Punk rock alternatif) et DJ ALONE + GUESTS

    Entrée: 4 euros

    Evènement Facebook


    MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    Un de nos camarades d’Afrique du Sud prendra la parole pour nous parler de la remontée de la lutte qui prend place dans ce pays autour du combat des mineurs. Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD (45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK)

    > En savoir plus

  • Bruxelles : Meeting pour un Front de Gauche en Belgique, une rencontre importante.

    A l’appel de ‘‘Gauches Communes’’, un meeting a été organisé entre des représentants de différentes listes unitaire de gauche qui s’étaient présentées aux dernières élections communales. Un peu plus de 70 personnes ont participé à cette rencontre collective. Etaient présents comme orateur : Jean Pierre Michiels pour la liste Front de Gauche à La Louvière, René Andersen pour le Front de Gauche – Charleroi, François Schreuer, élu de la liste Véga à Liège et enfin Anja Deschoemaecker pour Gauches Communes (Bruxelles). L’orateur prévu pour Rood! Anvers n’a malheureusement pas pu venir. A partir de la salle, des représentants du Mouvement de Gauche, de la liste Front de Gauche de Schaerbeek et de la liste Gauche à Etterbeek ont également pris la parole.

    Rapport et photos de Nico M. (Bruxelles)

    Des diverses prises de parole, nous avons pu constater que la question du vide politique à gauche des partis traditionnels, à gauche du PS et d’Ecolo, était centrale dans la démarche de leur liste unitaire. Chacune des interventions à la tribune a également fait état du très bon bilan concernant la collaboration entre différentes forces de gauche et de la manière dont chacun a géré les relations entre ces différentes forces présentes sur les listes. Les élections communales ont aussi été l’occasion pour les militants de discuter localement des programmes et des idées politiques à défendre. Dans son programme, Gauches Communes avait fait un point central de la nécessité de poursuivre le travail en dehors des élections en soutenant et en participant à toutes les luttes sociales. Gauches Communes, à chacune de ses interventions, a également fait part de sa volonté de discuter et de soutenir toutes les initiatives visant à construire un Front de Gauche en Belgique, ce qui est nécessaire pour remplir le vide politique existant à gauche ainsi que pour renforcer les luttes sociales en leur offrant un prolongement politique.

    Au cours de cette dernière période, plusieurs dirigeants syndicaux – de la CNE jusqu’à la FGTB Charleroi – ont pris la parole pour mettre à l’ordre du jour une rupture des liens entre les syndicats et les partis traditionnels. Ces appels ont été accompagnés d’invitations à réfléchir et à prendre des initiatives pour constituer une nouvelle formation politique large à gauche.

    C’est dans ce cadre que Gauches Communes avait lancé les invitations pour ce meeting. Pour avancer dans ce débat, nous avons notamment voulu rencontrer les anciens partenaires du Front des Gauches (PC, LCR), les listes unitaires présentes aux élections communales (ce meeting était un premier contact dans ce sens) mais aussi les autres partis et formations de gauche – le PTB, le Mouvement de Gauche – mais aussi les centrales syndicales qui ont récemment lancé ces appels orienté vers la nécessité de construire un Front de Gauche en Belgique.

    Ce meeting était une étape, le travail continue. Plusieurs intervenants ont souligné l’importance de la situation que les travailleurs et les jeunes traversent en Belgique avec une austérité généralisée et de plus en plus profonde mais aussi une colère généralisée et la volonté de lutter, une situation dans laquelle une initiative pour un Front de Gauche pourrait intervenir et proposer une alternative unitaire contre l’austérité et pour l’emploi, en tant que premier vers la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs en Belgique.

    Anja Deschoemaecker, Gauches Communes (Bruxelles)

    René Andersen, Front de Gauche – Charleroi

    François Schreuer, Véga (Liège)

    Jean Pierre Michiels, Front de Gauche – La Louvière

    Julien Degreef, Mouvement de Gauche

    <p Séphian Samyn, Gauche (Etterbeek)

  • Les menaces d’austérité planent aussi sur le secteur culturel. Les artistes descendent dans la rue.

    L’annonce récente de la part de la ministre de la culture Fadila Laanan d’une coupe budgétaire de 45% du Conseil d’aide aux projets théâtraux (CAPT) de la Féderation Wallonie-Bruxelles a été suivie d’une mobilisation du secteur des arts de la scène le 20 novembre dernier devant les locaux de la ministre. Lors de ce rasemblement, la Ministre de la Culture Fadila Laanan a reçu les membres du Conseildead (groupe d’artistes à l’initiative de la pétition qui a ressemblé plus de 12.000 signatures) ainsi que de représentants de la danse et des musiques non-classiques pour leur présenter ses propositions.

    par Marissa et Nico M. (Bruxelles)

    Le cabinet a depuis communiqué des nouvelles budgétaires, en remplacement de celles annoncées précédemment qui s’élevaient à 580.000€ d’économie à réaliser.

    Les nouvelles propositions visent à maintenir l’enveloppe de l’aide à la création théâtre à 1.130.000€ et l’enveloppe de l’aide à la création danse à 425.000€ (montants ajustés 2012). Les enveloppes sont maintenues, mais le montant à économiser est également maintenu, seule la méthode pour atteindre ces économies a été revu. D’ailleurs le retour aux montants non ajustés et l’indexation des enveloppes ne semblent pas encore à l’ordre du jour.

    Face à cette nouvelle situation, les travailleurs du secteur se sont donnés rendez-vous ce mercredi 5 décembre. Conseildead a appelé à un grand rassemblement de tout le secteur artistique devant le siège du Gouvernement de la Féderation Wallonie-Bruxelles. Le rassemblement a été une réussite et malgré la pluie le nombre de manifestants n’a pas faibli depuis le 20 novembre. Plusieurs orateurs ont réaffirmé la place de la culture au sein de la société: “nous sommes comme les métallos, les travailleurs de Ford Genk, les enseignants, les chômeurs, les grecs, les portugais,…” Ils sont aussi intervenus pour la solidarité totale de l’ensemble du secteur artistique, le refus des mesures d’austérité et la nécessité d’un refinancement public.

    Il faut noter que cette amputation dans les budgets culturels, ainsi que toutes les mesures d’austérité prennent place en même temps que 5,5 milliards d’euros sont injectés au capital de Dexia, dont 2,9 milliards à charge de la Belgique. Déjà en 2008 le gouvernement avait sauvé le groupe bancaire. On peut constater que l’austérité ne fonctionne pas, comme l’expérience de la Grèce l’indique. Les mesures de crise déployées par le ministère de culture ne peuvent générer qu’une plus grande précarisation de tout le secteur et plus de chômage. En Grèce, en Espagne, l’austérité brutale n’a fait qu’approfondir les problèmes et donc toujours plus d’austérité.

    Ce n’est pas aux travailleurs, régisseurs, artistes, comédiens, danseurs,… et aux spectateurs de payer pour une crise qui n’est pas la nôtre! Pour lutter contre l’austérité et pour l’emploi nous avons besoin d’un plan d’action combatif capable de rallier tous les secteurs en colère qui subissent l’austérité et les conséquences de la crise.

  • Budget de compromis ? Vaste blague !

    On ne parle dans les faits que d’un compromis entre ceux qui sont favorables à ce que la grande majorité de la population doive perdre son niveau de vie et qui ne se dispute que sur les modalités de ce processus. Selon le Vice-Premier ministre et le Ministre fédéral de l’Économie Johan Vande Lanotte (SP.a), si le patronat (une partie plus précisément) jette l’anathème sur ce budget, cela illustre qu’ils sont aussi réellement touchés. Les mesures qui les affectent sont pourtant toujours aisées à éviter, et il n’est de toute manière question que de cacahuètes, largement compensées par les nouvelles diminutions de charges tandis que se poursuit le braquage permanent des finances publiques (déduction des intérêts notionnels,…).

    Par Anja Deschoemacker

    Le PS affirme avoir pu éviter un saut d’index ou encore que la majorité de la population est préservée avec ce budget : ‘‘Sans nous, tout aurait été pire encore’’. Mais il fallait surtout éviter un saut d’index, car cela aurait immédiatement enclenché une lutte massive de la part du mouvement ouvrier organisé. Il leur fallait l’éviter. Mais ils ont réussi à fortement attaquer le pouvoir d’achat et les conditions de vie de la grande majorité de la population.

    La modération salariale est une habitude vieille de plus de trois décennies. Avec les sauts d’index imposés par les gouvernements chrétien-démocrates / libéraux tout d’abord. Mais cela avait signifié la fin de la paix sociale. Le CVP et le PSC (les ancêtres du CD&V et du CDH) n’avaient plus sous contrôle la CSC chrétienne. Fin ’80, la social-démocratie est montée au pouvoir (elle s’y est accrochée depuis lors). La modération salariale imposée par ces coalitions rouges-romaines (sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates) – norme salariale, gel salarial et index-santé – a eu un effet plus profond et permanent. Les directions syndicales ont pu freiner les massives mobilisations syndicales, et finalement les arrêter, avec l’argument qu’il s’agissait du ‘‘gouvernement le plus à gauche possible.’’

    Après, ont suivi les coalitions violettes (la social-démocratie alliée aux libéraux), engagées sur cette même voie. Ensuite, ce fut le chaos, il est devenu de plus en plus difficile de former un gouvernement, essentiellement en conséquence de la baisse de soutien pour les grands partis de la bourgeoisie suite au démantèlement social ressenti par la grande majorité de la population et au sous-financement de la sécurité sociale, des services et de l’infrastructure publics. Durant toute cette période, les travailleurs ont continué de contribuer à la sécurité sociale et de payer leurs impôts tandis que les patrons étaient sous une pluie battante de diminutions d’impôts et de baisse des contributions sociales.

    En 2009-2010, les salaires n’ont pu augmenter que de 250 euros net par an (en plus de l’index-santé), en 2011-2012 il s’agissait de 0,3% de plus. Parallèlement, les diminutions de charges patronales ont grimpé ce 15 dernières années jusqu’au total ahurissant de près de 10,5 milliards d’euros par an. Et ce serait aux salaires de connaître une modération pendant que les profits et les revenus de capital crèvent le plafond ?

    Les patrons crient et hurlent que ce n’est “pas assez”. S’il y a bien une chose à retenir de ces trente dernières années, c’est qu’ils n’en ont jamais assez. En Grèce et en Espagne, où plus de la moitié des jeunes sont au chômage, ils continuent à revendiquer l’austérité, pas sur eux, mais sur les travailleurs et les pauvres. Les avoirs des grandes entreprises et des propriétaires de capital sont sains et saufs, placés sur des comptes bancaires hors de portée du fisc. Essayez de voler une bouteille de lait au supermarché, vous verrez comment on vous traitera. Mais s’il est question de milliards cachés des impôts, on vous demandera gentiment de bien vouloir faire revenir tout ça, en payant moins que ce qui était initialement prévu.

    Les riches et les grandes entreprises sont-ils préservés pendant que la ‘‘classe moyenne flamande’’ paye les pots cassés, comme le dit la N-VA ? Oui. En Belgique, comme ailleurs, les petits commerçants sont fortement touchés par la crise, mais au même titre que les travailleurs et les allocataires sociaux. Ils font partie de ce large groupe social qui ne peut tout simplement pas fuir les charges qui leurs sont imposées. Leurs revenus sont, de plus, frappés de plein fouet par la baisse de pouvoir d’achat des travailleurs. Mais avec les recettes de la N-VA et des organisations patronales flamandes, la majorité des petits indépendants ne s’en tirera pas mieux. Tout comme les grands partis, la N-VA part de l’idée que les avantages sont pour les riches et les grandes entreprises et les charges pour les travailleurs. Elle hurle bien que la classe moyenne flamande est touchée par les mesures actuelles, mais elle défend une réelle diminution salariale (avec saut d’index et adaptation fondamentale du mécanisme d’indexation) ainsi que le démantèlement total de la protection sociale, ce qui minerait encore davantage le pouvoir d’achat de la population, avec des effets encore plus profonds pour la classe moyenne.

    Si les 99% de la population veulent mettre fin à l’appauvrissement et au manque de bonnes perspectives pour l’avenir, il faut que le règne des 1% soit brisé. Les hurlements de la N-VA sur la ‘‘classe moyenne’’ masquent sa servilité à l’égard des intérêts des plus riches de la société et des patrons (et petits patrons) dans le secteur de l’exportation qui n’en ont rien à foutre du pouvoir d’achat de la population belge. Le seul groupe de la société qui peut mettre fin au hold-up de la population, c’est la classe des travailleurs.

    Au moment d’écrire ces lignes, les syndicats se penchent toujours sur les détails du budget, leur analyse sera publiée après l’envoi de ce journal à l’imprimerie. Ils doivent rejeter ce budget et refuser toute modération salariale. Ils doivent mobiliser leurs troupes et arrêter de faire comme si nous étions toujours en situation de ‘‘paix sociale’’. Avec le gel salarial et les menaces ouvertes d’un saut d’index (qui peut encore surgir lors d’un contrôle budgétaire), la guerre est déjà déclarée.

    Il nous faut un plan d’action qui informe, implique et mobilise la grande majorité des travailleurs. Cela marchera encore mieux si un instrument politique est créé pour renforcer la classe ouvrière. La faiblesse provoque l’agression. Chaque modération salariale acceptée n’a jamais conduit qu’à une nouvelle modération salariale. Arrêtons cette spirale avant de devoir travailler aux mêmes salaires qu’en Chine !

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